Midi News Week-End (Émission du 05/11/2023)

  • l’année dernière
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00 Bonjour, soyez les bienvenus. 11h, 13h, c'est Méli-News Week-end.
00:00:05 Deux heures d'informations non-stop.
00:00:07 Vous connaissez par cœur ce rendez-vous avec des témoignages,
00:00:09 des reportages et des débats.
00:00:10 Je vous présente l'équipe qui m'entoure dans quelques instants,
00:00:13 mais tout de suite le sommaire de cette première heure.
00:00:16 La multiplication des actes antisémites en France.
00:00:18 On va évoquer cette affaire de Lyon où une femme juive a été poignardée
00:00:21 et une croix gammée gravée sur sa porte.
00:00:24 Une enquête est en cours.
00:00:25 On devra en savoir davantage dans le courant de cette journée.
00:00:27 On retrouvera sur place notre correspondant à Lyon, Olivier Madinier,
00:00:31 et on sera avec Paul-Richard Zelmaty, président du Clif Overnes Ronalp.
00:00:37 Face à cette multiplication des actes antisémites,
00:00:39 que dit la loi ? Oui, que dit la loi ?
00:00:41 On fera le point avec Dunia Tangour.
00:00:43 Deux députés souhaitent, eux, allonger la durée des peines.
00:00:46 On en parlera avec nos grands témoins, évidemment.
00:00:49 Et puis dans cette première heure, on ira également en Israël
00:00:52 avec nos envoyés spéciaux, Vincent Farandez et Charles Baget.
00:00:55 Hier, des milliers de familles d'otages ont manifesté à Tel Aviv.
00:00:59 Elles réclament davantage d'efforts au Premier ministre israélien
00:01:03 pour obtenir la libération de leurs proches.
00:01:05 Voilà pour notre sommaire.
00:01:06 On fait le point tout de suite sur l'information avec Isabelle Piboulot.
00:01:10 Bonjour Isabelle.
00:01:11 Bonjour Thierry. Bonjour à tous.
00:01:13 De nouveaux tags antisémites découverts dans le 17e arrondissement de Paris.
00:01:17 Ils ont depuis été effacés, mais l'inscription "Juifs dehors"
00:01:20 était inscrite sur la devanture de ce commerce.
00:01:23 Écoutez les témoignages de ces riverains outrés.
00:01:27 Je trouve ça épouvantable.
00:01:28 Ça paraît incroyable que ça arrive dans notre pays avec ce passé.
00:01:38 Voilà, c'est affreux.
00:01:40 Il faudrait peut-être qu'il y ait un tout petit peu plus de condamnations
00:01:44 et un peu plus de soutien parce que je trouve qu'en fait c'est assez silencieux.
00:01:48 Moi franchement, ça dépasse l'entendement.
00:01:50 Je ne comprends pas qu'en 2023, on en soit encore à l'antisémitisme basique de ce type-là.
00:02:00 Je ne comprends pas.
00:02:02 Et pour Causses, depuis le 7 octobre, les actes antisémites sont en hausse en France.
00:02:07 Près de 900 ont été enregistrés.
00:02:09 Des actes qui ne sont pas sans conséquences.
00:02:11 Le gouvernement ayant pris des mesures pour lutter contre le racisme et l'antisémitisme.
00:02:15 Les explications de Dunia Tengour.
00:02:18 Pour lutter plus fermement contre le racisme et l'antisémitisme,
00:02:24 Elisabeth Borne présentait en janvier dernier un plan avec des réponses pénales plus fortes.
00:02:29 Nous permettrons l'émission de mandats d'arrêt
00:02:31 contre les personnes qui dévoient la liberté d'expression à des fins racistes ou antisémites.
00:02:38 À ce jour, la loi prévoit six mois d'emprisonnement et 22 500 euros d'amende
00:02:43 pour injures publiques à caractère raciste ou antisémite,
00:02:46 pour provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence.
00:02:51 La peine peut aller jusqu'à un an de prison et 45 000 euros d'amende.
00:02:55 L'injure non publique est quant à elle punie par une contravention de 1500 euros.
00:02:59 Pour Caroline Yadan, députée Renaissance et auteure d'une proposition de loi
00:03:04 contre les infractions à caractère raciste ou antisémite,
00:03:07 les peines encourues doivent être plus importantes.
00:03:10 On a un autre article dans cette proposition de loi
00:03:13 qui vise à transformer en délit les simples contraventions aujourd'hui
00:03:18 qui sont actuellement prévues en matière de provocation non publique à la discrimination.
00:03:24 Notre objectif, c'est de faire que cette peine soit portée,
00:03:29 dans la mesure où ça deviendra un délit, à 45 000 euros d'amende et un an d'emprisonnement.
00:03:36 Le projet de loi, déposé en octobre dernier,
00:03:39 devrait être étudié au début de l'année prochaine.
00:03:43 10 départements toujours en vigilance orange pour vagues, submersions et crues.
00:03:48 La nuit dernière, la tempête Domingos a fait au moins trois blessés.
00:03:52 Des rafales de vent allant jusqu'à 152 km/h ont été relevées en Gironde.
00:03:57 Les dégâts matériels sont importants depuis le passage de la tempête Karan,
00:04:01 avec 176 000 clients privés d'électricité hier soir, selon Enedis,
00:04:06 sans compter les 160 000 nouvelles coupures engendrées par Domingos.
00:04:11 À la veille de la rentrée, après l'attentat à Daras,
00:04:14 des écoles supérieures mettent en place des dispositifs de sécurité inédits.
00:04:18 Comme dans l'école de design de Nantes,
00:04:21 près de 200 000 euros ont été investis pour sécuriser les accès.
00:04:25 Reportage de Michael Chahyou.
00:04:28 Depuis l'attentat à Daras, un agent scrute les allées-venues
00:04:31 à l'entrée de l'école de design de Nantes.
00:04:33 Ici, on ne badine pas avec la sécurité.
00:04:36 Chacun des 1700 étudiants, même chose pour les 400 enseignants,
00:04:40 est équipé d'un badge d'accès personnalisé
00:04:43 que l'on présente à l'entrée et à la sortie
00:04:45 de l'unique porte d'accès de l'établissement.
00:04:48 C'est une école où on a beaucoup d'installations techniques,
00:04:50 on a beaucoup de produits sensibles,
00:04:53 et donc on a souhaité avoir une sécurité optimum sur le site
00:04:58 et donc avoir des accès très limités dans certains endroits.
00:05:02 Les bonnes vieilles clés ont disparu,
00:05:03 les 250 portes de l'école sont équipées d'un système d'ouverture numérique
00:05:09 que l'on actionne avec sa carte personnalisée
00:05:11 selon les droits octroyés par la direction.
00:05:14 Un niveau de sécurité digne d'une grande entreprise
00:05:17 où la question de l'intrusion est centrale.
00:05:19 En cas d'attaque, vous avez la possibilité à l'instant T
00:05:22 de mettre les portes en passage contrôlé, c'est-à-dire passage interdit.
00:05:25 Le niveau de sécurité en France dans le milieu éducatif est relativement faible,
00:05:29 on estime un taux d'équipement probablement inférieur à 5%.
00:05:33 Même s'il y a eu une accélération depuis 2015 et l'attentat de Charlie,
00:05:37 le marché de la sécurité dans les écoles est deux fois plus important en volume en Allemagne
00:05:41 et dans les pays d'Europe du Nord par rapport à la France.
00:05:45 Et puis le projet de loi immigration débattu dès demain au Sénat,
00:05:50 selon le ministère de l'Intérieur, il sera adopté 149-3 car un compromis se dessine.
00:05:55 Pour rappel, ce texte prévoit notamment de faciliter les expulsions des étrangers,
00:06:00 hauteur de troubles à l'ordre public,
00:06:02 mais aussi de régulariser les travailleurs sans-papiers dans les métiers qui peinent à recruter.
00:06:07 Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:06:10 À 11h, tout de suite, place à Midi News Week-end avec vous Thierry.
00:06:13 Merci beaucoup ma chère Isabelle.
00:06:14 On se retrouve dans 30 minutes, le rendez-vous est pris.
00:06:16 Allez, Midi News Week-end, c'est parti, nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
00:06:19 Je vous présente mes invités qui m'entourent durant ces deux heures.
00:06:22 Namé M. Fadel, une fidèle de cette émission évidemment.
00:06:25 Je suis ravi de vous retrouver.
00:06:26 Philippe David, animateur sur le radio.
00:06:28 Ravi de vous retrouver.
00:06:29 Fidèle aussi.
00:06:30 Denis Deschamps, analyste conférencier.
00:06:32 Bonjour.
00:06:33 Ravi de vous retrouver.
00:06:34 Kevin Bossuet, un fidèle, professeur d'histoire évidemment.
00:06:37 Ravi de vous retrouver.
00:06:37 Et puis nous sommes dimanche.
00:06:38 Et dimanche, vous savez, nous avons rendez-vous avec Elodie Huchard,
00:06:41 journaliste politique.
00:06:42 On va parler beaucoup politique aujourd'hui, mais pas que.
00:06:44 Et puis Aminé Elbaï, juriste en droit public, devrait nous rejoindre d'ici quelques instants.
00:06:49 Voyez, vous connaissez l'équipe de ce dimanche.
00:06:51 On va commencer notre première heure par évoquer ce que certains évoquent comme
00:06:55 cet antisémitisme d'atmosphère depuis l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre dernier.
00:07:00 Je vous invite à lire le journal du dimanche avec cette une de Lyon à Paris,
00:07:04 de Boquer à Reni-sous-Bois, le déchaînement anti-juif.
00:07:08 Avec cette nouvelle affaire à Lyon où une jeune femme juive aurait été poignardée à son domicile hier
00:07:13 par un individu en partie masqué.
00:07:14 Son pronostic vital n'est pas engagé, selon le parquet.
00:07:17 Une croix gammée aurait été gravée sur sa porte.
00:07:19 Une enquête est en cours évidemment, donc il faut être évidemment prudent.
00:07:22 Mais je vous propose de faire un point global sur cette affaire avec Sarah Varni.
00:07:27 On retrouvera notre correspondant permanent à Lyon juste après Olivier Madinier.
00:07:32 Il est 13h30 ce samedi dans le troisième arrondissement de Lyon,
00:07:36 lorsqu'un individu aurait pénétré dans le domicile d'une femme de confession juive avant de la poignarder.
00:07:42 Son état vital n'est pas engagé, mais elle est évidemment extrêmement choquée.
00:07:48 Elle a ouvert la porte.
00:07:49 Son agresseur lui a assailli directement deux coups de couteau
00:07:54 et elle a été dans l'obligation elle-même de s'enlever le couteau de son ventre de l'abdomen
00:07:59 pour pouvoir se vivre à cette tentative d'assassinat.
00:08:02 Sur sa porte d'entrée, une croix gammée a également été gravée au couteau,
00:08:06 sans pouvoir l'adapter à ce stade.
00:08:08 La police a retenu le caractère antisémite.
00:08:11 Il faudra bien évidemment que le parquet en fasse de même,
00:08:14 mais je ne vois pas comment démontrer le contraire,
00:08:16 étant précisé qu'il y avait une croix gammée, que l'assaillant,
00:08:20 directement, avait pu voir la Mézouza à son domicile,
00:08:24 ce qui est un signe religieux de son appartenance à la communauté israélite.
00:08:29 Pour le maire de Lyon, cette agression à l'arme blanche est intolérable.
00:08:33 Un tel déferlement de violence est inqualifiable.
00:08:36 Tout le monde soutient la victime, à ses proches.
00:08:38 La victime a déposé plainte.
00:08:40 Le parquet de Lyon a ouvert une enquête pour tentative de meurtre.
00:08:45 On va prendre la direction de Lyon.
00:08:46 On va retrouver notre correspondant permanent à Lyon, Olivier Madinier.
00:08:49 Bonjour Olivier.
00:08:50 Quelles sont les toutes dernières informations qui sont à votre disposition,
00:08:54 sachant, et je le répétise, qu'une enquête est en cours ?
00:08:56 Absolument, des informations concernant d'abord l'état de santé de la victime.
00:09:04 Cet état de santé est complètement rassurant.
00:09:07 Cette jeune femme de 30 ans a quitté l'hôpital Édouard Hariot dans la nuit
00:09:12 pour rejoindre le domicile familial.
00:09:14 Elle est actuellement chez sa mère.
00:09:16 On lui a posé des points de suture hier soir et hier après-midi.
00:09:22 Elle a pu s'exprimer, elle a pu rencontrer les enquêteurs.
00:09:26 Elle leur a raconté ce qui s'est passé.
00:09:29 Elle leur a raconté cet homme qui s'est présenté chez elle.
00:09:33 Un homme qui était vêtu de noir, le visage en partie caché,
00:09:37 et qui lui a donné deux coups de couteau.
00:09:41 Elle raconte aussi que cet homme, au préalable, avec son couteau,
00:09:45 avait gravé une croix gammée sur la porte de son appartement,
00:09:51 appartement situé dans un immeuble du 3e arrondissement de Lyon.
00:09:55 Ce matin, le parquet précise que toutes les pistes continuent,
00:09:59 à ce stade, d'être explorées.
00:10:01 La piste antisémite, vous en parliez,
00:10:04 mais aussi les enquêteurs étudient le contexte familial.
00:10:09 On sait que cette jeune femme est en instance de divorce.
00:10:12 Et concernant l'agresseur, il est à l'heure qu'il est.
00:10:15 Il n'a toujours pas été arrêté.
00:10:18 Merci beaucoup, Olivier Bényi.
00:10:20 Vous êtes notre correspondant permanent à Lyon.
00:10:22 Petit tour de table.
00:10:24 Naïma M. Fadel, encore une fois, je le dis, une enquête est en cours.
00:10:27 Si les faits s'avéraient vrais, c'est excessivement grave, évidemment.
00:10:33 Évidemment.
00:10:34 Effectivement, il faut attendre d'en savoir un peu plus.
00:10:38 Mais d'ores et déjà, on sait qu'en à peine un mois,
00:10:42 on a plus de 850, je crois que c'est 852 actes antisémites dans notre pays.
00:10:48 887, très précisément.
00:10:51 Vous imaginez, c'est normalement sur un an.
00:10:55 Et ça rejoint en fait 2002, ce chiffre.
00:10:59 C'est effroyable, en fait, c'est effroyable.
00:11:02 On se dit que ce chiffre nous annonce, malheureusement,
00:11:07 une tempête d'actes antisémites.
00:11:09 Et j'ai tout simplement envie de dire qu'aujourd'hui,
00:11:13 ça appelle à l'unité nationale en responsabilité,
00:11:18 non seulement de nos gouvernants, de nos politiques,
00:11:23 mais aussi de l'ensemble des autorités religieuses, notamment.
00:11:28 Par exemple, je sais qu'il y a aujourd'hui des initiatives
00:11:32 qui sont prises pour réagir à ces risques d'actes antisémites
00:11:40 et pour que ce conflit entre Israël et le Hamas
00:11:47 ne soit pas importé dans notre pays.
00:11:50 Et encore une fois, en responsabilité.
00:11:53 C'est inadmissible de voir que nos compatriotes aujourd'hui
00:11:57 de Français, de confession juive, doivent subir des actes
00:12:02 en raison d'un conflit qui est au Proche-Orient.
00:12:06 C'est inadmissible.
00:12:07 - Priorité donc au direct, on va retrouver Paul-Richard Zelmati,
00:12:11 qui est président du Cliffoverne Rhône-Alpes.
00:12:14 Il était important de vous avoir en direct
00:12:16 dans "Being News Weekend", Paul-Richard.
00:12:18 Que vous inspire tout d'abord cette affaire de Lyon ?
00:12:21 Encore une fois, je le dis, il y a une enquête qui est en cours.
00:12:24 On attend les conclusions de cette enquête.
00:12:25 Mais que vous inspire cette affaire ?
00:12:29 - La priorité, c'est de laisser parler l'enquête.
00:12:32 Il y a des investigations qui sont conduites.
00:12:34 Laissons les enquêteurs nous renseigner sur la dimension antisémite
00:12:39 de cette agression.
00:12:41 Mais cette agression, si vous voulez, a cristallisé l'essentiel.
00:12:45 L'essentiel, c'est l'immense, on peut l'appeler comme ça,
00:12:49 préoccupation et inquiétude qui agitent la communauté juive rhône-alpine
00:12:54 et bien évidemment toute la communauté juive française.
00:12:58 Là, vous le disiez sur votre antenne, l'explosion des actes antisémites
00:13:02 ramassés sur un mois inquiète terriblement la communauté juive.
00:13:06 Les modes de comportement des Français juifs qui aiment ce pays ont changé.
00:13:11 Aujourd'hui, ils ne portent plus de kippa, ils enlèvent leur mezuzah,
00:13:15 ils ont peur, leurs conversations se sont limitées vis-à-vis de leurs voisins,
00:13:20 aussi bien à l'école, à essayer d'oublier le contexte qui oppose Israël au Hamas.
00:13:27 Et derrière ça, une inquiétude toute particulière concernant les enfants,
00:13:34 les enfants et les parents d'élèves agitent cette communauté qui en appelle
00:13:40 à la République pour que des mesures de protection lui soient fournies.
00:13:43 Voilà l'essentiel.
00:13:44 C'est la rentrée des classes pour Richard Zelmati.
00:13:47 Je suppose qu'il y a effectivement une inquiétude encore plus croissante
00:13:51 avec cette rentrée des classes et ces précautions d'usage,
00:13:54 et malheureusement nécessaires.
00:13:56 Si vous voulez, à la veille des rentrées des classes,
00:14:02 ils en appellent à des mesures de protection.
00:14:05 Le ministère de l'Intérieur, via les préfets, a promis des mesures de protection
00:14:09 devant les lieux de culte et les écoles.
00:14:12 Eh bien, il se trouve que pour certaines écoles, ces mesures sont défaillantes
00:14:16 et c'est ce qui nourrit leur inquiétude.
00:14:18 Et pour les enfants, la question est de savoir
00:14:21 est-ce que l'on doit aujourd'hui, pour certains parents,
00:14:23 conduire nos enfants à l'école ?
00:14:25 Et on ne peut pas accepter cet aspect-là.
00:14:28 Ce n'est pas possible.
00:14:29 Paul-Richard Zelmati, par rapport à ces actes,
00:14:32 il faut des réponses fermes de la justice.
00:14:36 Et ce n'est pas vraiment le cas actuellement.
00:14:40 Il est difficile pour l'avocat que je suis de commenter les décisions de justice,
00:14:43 mais c'est sûr qu'à la lumière des dernières décisions,
00:14:46 on ne peut constater qu'un laxisme, si ce n'est une incompréhension.
00:14:50 C'est-à-dire que ne sont pas mises en corrélation la véritable répression
00:14:55 qui est attendue des actes qui sont recensés.
00:15:00 Et qui amène, bien sûr, ces délinquants, peut-être ces criminels,
00:15:06 j'ai dit peut-être ces criminels, à comparaître devant la justice,
00:15:09 la communauté juive et au-delà,
00:15:11 l'ensemble des citoyens français attendent de la justice une fermeté.
00:15:16 Cela, c'est sûr, en corrélation avec les actes qui sont commis.
00:15:20 Mais encore une fois, difficile pour moi de commenter les décisions de justice.
00:15:23 Vous restez avec nous, si vous le voulez bien, Paul-Richard Zelmati.
00:15:26 Alors que j'accueille avec beaucoup de plaisir Amine Elbeïdj, juriste en droit public.
00:15:30 Soyez le bienvenu en ce dimanche matin.
00:15:32 Petit tour de table sur cette affaire de Lyon.
00:15:34 Encore une fois, je le disais, une enquête est en cours.
00:15:36 Et Paul-Richard Zelmati également.
00:15:38 Mais cette affaire est révélatrice d'un climat et de ce qu'on disait,
00:15:41 de cet antisémitisme d'atmosphère.
00:15:46 Bien sûr, il y a un antisémitisme d'atmosphère.
00:15:48 Et votre invité parlait de la question de l'école
00:15:51 et des relations des Juifs avec l'école publique.
00:15:55 Cela fait des années que les Juifs fuient les écoles publiques,
00:16:00 notamment dans certains quartiers, comme en Seine-Saint-Denis.
00:16:03 Ça a très bien été démontré.
00:16:05 D'ailleurs, Jean-Pierre Aubin, que l'on cite souvent,
00:16:08 qui est l'auteur du rapport "Dans l'éducation nationale,
00:16:11 montrant la montée de l'islamisme à l'école",
00:16:14 a eu l'idée d'écrire ce rapport, de travailler sur cette question,
00:16:17 quand en 1996, un principal de collège lui a dit
00:16:21 "Les derniers Juifs que j'avais dans mon collège sont aujourd'hui partis".
00:16:26 D'après les chiffres du Front social unifié,
00:16:29 35% des Juifs en France vont dans des écoles juives.
00:16:35 Parfois, il n'y a pas assez de places.
00:16:36 Donc il y en a 35% qui vont dans des écoles catholiques.
00:16:39 Et ceux, les autres 30% qui sont encore dans des écoles publiques,
00:16:43 le sont dans des écoles, dans des collèges, dans des lycées de centre-ville,
00:16:47 où il n'y a pas le problème de l'islam politique.
00:16:52 Et encore une fois, j'ai une pensée pour cette communauté juive.
00:16:57 J'ai plein d'amis juifs qui me disent
00:16:58 "Est-ce que demain, on va emmener nos enfants à l'école ?"
00:17:03 J'ai des collègues de confession juive qui parfois s'interrogent,
00:17:07 des professeurs, qui s'interrogent sur le fait de poser ou pas
00:17:11 un arrêt maladie parce qu'ils ont peur pour leur vie.
00:17:15 Voilà où on en est aujourd'hui.
00:17:18 Donc il faut vraiment un réveil national
00:17:20 parce que j'ai l'impression que cette question n'intéresse personne.
00:17:23 Cela fait des années qu'on a mis ça dans le débat public.
00:17:28 On nous rigolait au nez.
00:17:29 On disait qu'on est d'extrême droite,
00:17:31 qu'on avait les yeux déformants d'une idéologie poutride.
00:17:34 Sauf qu'aujourd'hui, cet aveuglement fait que la fièvre antisémite
00:17:38 est à nouveau de retour dans notre pays.
00:17:40 On continue le tour de table dans quelques instants,
00:17:42 mais Elodie Richard est avec nous.
00:17:44 Cette affaire a suscité déjà un certain nombre de réactions politiques.
00:17:48 Oui, déjà, à commencer souvent par celle du gouvernement,
00:17:50 plus largement sur le nombre d'actes antisémites,
00:17:52 puisque le gouvernement a fait preuve de transparence.
00:17:54 On va y rappeler quand même.
00:17:56 887 actes antisémites ont été recensés.
00:17:59 C'est donc deux fois plus en un mois que sur l'intégralité de l'année précédente.
00:18:03 442 personnes ont été interpellées.
00:18:05 Et ce matin, on voit une classe politique qui est divisée en deux.
00:18:09 D'un côté, on peut citer par exemple ce tweet d'Éric Ciotti,
00:18:12 le patron des Républicains, qui dit
00:18:14 "Le retour de l'ignoministe qui attise la barbarie antisémite
00:18:16 porte une lourde responsabilité dans ses agressions insupportables.
00:18:20 Toutes mes pensées pour la victime de cette effroyable attaque."
00:18:22 Il prend quand même évidemment un certain nombre de gants.
00:18:25 On voit qu'il ne cite pas précisément un coupable.
00:18:28 Et vous le rappeliez d'ailleurs pour preuve.
00:18:29 Pour l'instant, on n'en sait rien.
00:18:31 Ça, c'est la plupart de la classe politique
00:18:33 qui évidemment témoigne de son soutien à la victime
00:18:34 et fait très attention à ce qu'elle dit.
00:18:36 Et puis de l'autre, on a les réactions du côté du camp insoumis.
00:18:39 Je vous cite le tweet de Mathilde Panot,
00:18:40 mais il y en a d'autres dans les rangs de ses députés.
00:18:43 "Horreur et indignation. Une femme poignardée à Lyon.
00:18:45 Une croix gammée. Symbole nazi antisémite taillé sur sa porte.
00:18:48 L'extrême droite sème le chaos dans le pays.
00:18:50 Tout doit être mis en œuvre pour appréhender l'agresseur."
00:18:52 On le rappelle, on ne sait absolument rien de l'agresseur.
00:18:55 On ne sait donc absolument pas si ça a un quelconque lien
00:18:57 avec l'extrême droite.
00:18:58 Et c'est vrai que ce qui est un petit peu dommage,
00:19:00 c'est qu'avec la recrudescence des actes antisémites,
00:19:02 avec l'inquiétude de la communauté juive dont vous parliez,
00:19:04 on pourrait avoir une classe politique qui fait preuve un peu d'unité.
00:19:07 Eh bien non, chacun se renvoie la balle
00:19:09 et cherche un coupable parmi ses opposants politiques.
00:19:12 Merci Élodie pour ces réactions.
00:19:14 Amine Elbaïe.
00:19:16 Vous savez, l'explosion aujourd'hui de l'antisémitisme
00:19:20 est à l'image de la fracture sociétale,
00:19:22 à l'image de la fracture de la société.
00:19:24 Les actes antisémites,
00:19:25 ils n'ont pas lieu dans les campagnes de la Creuse,
00:19:28 dans les campagnes du Fin-Fond de la Veyron.
00:19:31 Ils ont lieu à des endroits bien précis,
00:19:34 bien identifiés sur le territoire de la République.
00:19:36 Vous savez, j'entendais ce matin le témoignage de M. Samuel Sandler,
00:19:40 qui est le père d'une victime de Momen Mera,
00:19:43 et qui nous expliquait qu'on ne l'appelait pas à l'école
00:19:47 pour venir témoigner sur son histoire.
00:19:49 On avait plus tendance à inviter, par exemple,
00:19:51 Mme Latifa Ibn Ziyathen, qui a aussi vécu un drame immense,
00:19:57 mais on a moins invité M. Sandler parce qu'aujourd'hui,
00:20:01 il y a des voix que le service public ne veut pas entendre.
00:20:07 Et de ce renoncement, moi je crois également qu'il faut aller plus loin,
00:20:10 notamment à l'échelle des quartiers populaires,
00:20:13 là où quand même l'État a dédoublé les moyens
00:20:16 avec des réseaux d'éducation prioritaire,
00:20:18 REP+ plus que dans les campagnes,
00:20:21 plus que dans certaines petites villes.
00:20:24 Et il faut le dire, je crois qu'il y a un lien
00:20:27 entre l'explosion de l'immigration incontrôlée
00:20:31 et l'explosion de l'antisémitisme.
00:20:33 Et le rôle des enfants français comme nous issus de l'immigration,
00:20:37 c'est de dire que nous vivant,
00:20:39 personne ne pourra toucher le cheveu d'un juif,
00:20:42 parce que nous, nous sommes issus de cette immigration dite postcoloniale,
00:20:46 d'Algérie, du Maroc, de la Tunisie,
00:20:48 où nos compatriotes juifs, où nous avons appris,
00:20:51 d'ailleurs enfants, à vivre avec nos compatriotes juifs.
00:20:55 Et nous ferons union avec nos compatriotes juifs.
00:20:59 Mais aidez-nous, et nous disons aux présidents de la République,
00:21:02 aidez-nous à lutter contre l'antisémitisme.
00:21:04 Si vous luttez contre l'antisémitisme,
00:21:06 alors oui, vous ferez du bien également à nos compatriotes musulmans,
00:21:09 parce que l'antisémitisme nourrit l'islamisme.
00:21:13 Je voudrais qu'on termine cette première demi-heure avec Philippe David et David Deschamps,
00:21:17 je n'ai pas entendu encore. Philippe.
00:21:18 Acte antisémite, l'inquiétante contagion, c'est le bandeau sur l'écran.
00:21:23 Mais la contagion, elle n'est pas que française, elle est mondiale.
00:21:26 On fait un tour des cinq continents, à Sydney, à l'autre bout du monde.
00:21:30 Des gens ont crié, gazé les juifs devant l'opéra de Sydney.
00:21:35 Là, c'est l'Océanie, on est au bout du monde.
00:21:37 On continue, tiens, en Tunisie, une synagogue a été brûlée.
00:21:43 Là, on est en Afrique.
00:21:44 On parlera des manifestations en Allemagne tout à l'heure,
00:21:47 il y a beaucoup de choses à dire, notamment des slogans
00:21:49 qui, personnellement, m'ont fait sortir de mes gonds.
00:21:51 Aux États-Unis, on arrache les photos des enfants otages sur les campus américains.
00:21:56 On continue, là, maintenant, on est en Amérique.
00:21:59 On a fait l'Afrique, l'Océanie, l'Europe, on en a parlé.
00:22:02 Quant à l'Asie, quand on voit le pogrom qui s'est passé le 7 octobre dernier,
00:22:06 la contagion, oui, mais elle est mondiale.
00:22:09 Ou alors au Daguestan, encore dimanche dernier, là, c'est dans le Caucase,
00:22:12 où un avion est pratiquement pris d'assaut, on peut dire.
00:22:16 J'ai même vu cette image d'une personne qui regardait dans un réacteur
00:22:19 si quelqu'un était caché, ce qui en dit long sur son niveau intellectuel.
00:22:24 C'est une contagion mondiale, c'est des métastases qui sont parties dans le monde entier.
00:22:29 – Denis Deschamps, très rapidement.
00:22:31 – Alors, moi, je pense que notre pays est en danger.
00:22:34 Il est en danger, puisque notre démocratie est en train de s'affaisser.
00:22:38 Elle est en train de s'affaisser et on est en train de voir une explosion,
00:22:41 non seulement de ces actes-là, mais de la délinquance à très grande échelle.
00:22:45 Le point important pour qu'une démocratie fonctionne, c'est une fusée à trois étages.
00:22:49 D'abord, on a le législateur et effectivement, en France,
00:22:52 on a une législation très dense, indiscutablement.
00:22:55 Là, c'est même plus la peine de discuter des curseurs,
00:22:57 si bon un an de prison ou autre, on a la législation qui va bien.
00:23:01 Deuxième élément, on a la justice et la justice est en défaut par manque de moyens.
00:23:07 Parce que si tous ces actes-là étaient punis immédiatement et sévèrement,
00:23:11 déjà ça calmerait.
00:23:13 Il faut qu'il y ait une crainte pour que ces gens se calment.
00:23:16 Et troisième élément, l'application des peines.
00:23:19 Si on avait suffisamment d'espace pour les enfermer pendant six mois réellement,
00:23:24 je peux vous dire que ces gens-là commenceraient à réfléchir.
00:23:28 Et je rebondis sur ce que disait tout à l'heure Élodie,
00:23:30 effectivement, on a une classe politique, on se pose la question,
00:23:33 est-ce qu'elle est à la hauteur ou pas ?
00:23:35 Est-ce qu'elle est à la hauteur ou pas ?
00:23:37 C'est en cela où je dis que la démocratie s'affaisse, donc notre pays est en danger.
00:23:41 Je me permets juste de nuancer.
00:23:42 On en reparlera tout à l'heure si ça ne vous dérange pas,
00:23:45 parce qu'on va marquer une pause dans quelques instants.
00:23:47 Mais je voudrais remercier Paul-Richard Zalmaty.
00:23:50 Quel est votre mot de conclusion après les propos tenus sur ce plateau, Paul-Richard Zalmaty ?
00:23:56 Alors en référence à ce qui vient d'être dit,
00:23:58 et même si s'agissant de la justice, c'est terriblement pertinent,
00:24:03 nous en appelons nous à un sursaut des Français, à une réaction des Français,
00:24:07 à une solidarité des Français par rapport à la communauté juive.
00:24:11 C'est de cela que nous attendons et je pense que la réaction des Français,
00:24:14 quelle que soit leur confession,
00:24:15 doit nous aider à combattre ce terrible fléau qu'est l'antisémitisme.
00:24:19 En un mois, en un mois, nous réunissons, si vous voulez,
00:24:22 tout ce qu'il y a d'abject, s'agissant donc des Juifs
00:24:25 et de ce qui est perpétré contre eux ici.
00:24:27 Donc ce sursaut-là, comme en son temps nous étions Charlie,
00:24:31 aujourd'hui nous devons tous dire "nous sommes Juifs".
00:24:34 Merci beaucoup pour votre intervention, Paul-Richard Zalmaty.
00:24:38 Je rappelle que vous êtes président du Cliff Overn Ronald.
00:24:40 Pour m'avoir marqué une première pause dans ce Minute News Week-end,
00:24:42 on prendra la direction d'Israël, on retrouvera nos envoyés spéciaux,
00:24:45 on fera un point sur la situation, sur la bande de Gaza,
00:24:47 entre autres avec Vincent Ferrandez.
00:24:50 A tout de suite, on se retrouve dans quelques instants.
00:24:52 Il est un petit peu plus d'11h30,
00:24:58 merci de nous accueillir chez vous, ce Minute News Week-end jusqu'à 13h.
00:25:01 Ce sont les horaires du dimanche, vous connaissez le rendez-vous désormais.
00:25:04 On fait un point sur l'info avec Isabelle Piboulot.
00:25:06 Rebonjour Isabelle.
00:25:07 Après le passage de la tempête Kiaran, le bilan humain s'alourdit.
00:25:11 Trois morts sont à déplorer en France.
00:25:13 Un salarié d'Enedis est décédé dans un accident ce week-end.
00:25:16 Les circonstances précises ne sont pas encore connues.
00:25:19 La victime était mobilisée dans le cadre de la force d'intervention rapide
00:25:23 de l'électricité à Pont-Aven dans le ministère.
00:25:26 Enedis indique qu'un temps de recueillement a été observé
00:25:29 au moment de la prise de travail aujourd'hui.
00:25:32 En Israël, plusieurs milliers de personnes réunies
00:25:34 pour faire pression sur Benyamin Netanyahou.
00:25:37 Une manifestation des familles et soutien des otages s'est tenue hier à Tel Aviv.
00:25:41 Tous réclament davantage d'efforts du Premier ministre israélien
00:25:44 pour libérer leurs proches.
00:25:46 Près d'un mois après les attaques du 7 octobre,
00:25:48 au moins 240 personnes sont retenues à Gaza par le Ramas.
00:25:52 Et puis en Allemagne, le trafic de l'aéroport de Hambourg est toujours suspendu.
00:25:56 En raison de l'enlèvement présumé d'une fillette de 4 ans par son père
00:25:59 dans le cadre d'un conflit familial.
00:26:02 La police et des psychologues sont actuellement mobilisés.
00:26:05 Hier soir, l'homme de 35 ans, armé, a pénétré sur le tarmac,
00:26:09 tirant deux fois en l'air et jetant deux bouteilles en feu.
00:26:13 Ses motivations pourraient concerner la garde de son enfant.
00:26:16 Merci beaucoup Isabelle.
00:26:19 On se retrouve dans 30 minutes.
00:26:21 A tout à l'heure.
00:26:21 Allez, je vous présente l'équipe qui m'entoure depuis 30 minutes.
00:26:24 Naïm M. Fadel, Kevin Boswell,
00:26:25 Denis Deschamps, Philippe David,
00:26:27 Amine Elbahi et notre ami Célia Barotte,
00:26:30 journaliste police-justice, a rejoint l'équipe de ce dimanche.
00:26:33 On va prendre, je vous le disais, la direction d'Israël.
00:26:36 Les opérations sont toujours en cours en Israël au 30e jour du conflit.
00:26:39 Oui, 30e jour du conflit.
00:26:41 On va retrouver tout de suite nos envoyés spéciaux,
00:26:44 Vincent Ferrandaz et Charles Baget.
00:26:46 Bonjour Vincent, vous êtes à Sderot.
00:26:50 Quelles sont les dernières informations entre cette nuit et ce midi ?
00:26:55 Eh bien, ce matin, effectivement,
00:27:00 les combats ont été particulièrement violents,
00:27:03 beaucoup plus violents que ce que l'on avait déjà observé avec Charles Baget
00:27:06 depuis notre position ici entre Sderot et Kfar Hadza,
00:27:10 avec de très nombreux échanges de tirs particulièrement nourris,
00:27:14 des explosions très sourdes et très nombreuses,
00:27:17 d'importants bombardements également juste derrière nous,
00:27:20 à 3 kilomètres au niveau de la ville de Beit Hanoun.
00:27:23 Beit Hanoun, c'est la ville la plus proche au nord de Gaza
00:27:26 de la frontière avec Israël.
00:27:27 C'est aussi la porte d'entrée des forces israéliennes
00:27:31 dans la bande de Gaza.
00:27:33 L'armée a annoncé, d'ailleurs, l'armée israélienne a annoncé
00:27:36 avoir dû avoir fait face ces dernières heures
00:27:39 à plusieurs embuscades tendues par les soldats du Hamas
00:27:43 qui sont tout simplement sortis des tunnels
00:27:45 pour tenter de freiner l'opération terrestre
00:27:48 parce qu'effectivement, c'est l'objectif désormais de Tsaïr,
00:27:51 c'est de détruire ces tunnels,
00:27:53 mais aussi de les pénétrer pour aller chercher les otages,
00:27:55 de tuer également les terroristes.
00:27:58 Ils sont notamment aidés par des chiens militaires formés à cette occasion.
00:28:02 Autre point chaud ce matin, c'était au centre de la bande de Gaza.
00:28:07 C'est aussi un point d'entrée de l'armée israélienne sur place.
00:28:11 On nous a rapporté de très nombreux combats particulièrement violents.
00:28:15 De son côté, le Hamas dénonce la destruction du principal réservoir d'eau
00:28:21 de la bande de Gaza après les bombardements israéliens.
00:28:24 Le Hamas qui annonce également qu'une soixantaine d'otages
00:28:27 auraient été tués à cause des frappes israéliennes,
00:28:30 des bombardements israéliens.
00:28:32 Néanmoins, sans apporter de preuves à cette annonce.
00:28:35 Dernière information également,
00:28:38 actuellement, les combats, on assiste à une hainte,
00:28:42 j'allais dire une baisse significative des affrontements, des bombardements,
00:28:44 parce que un petit peu comme hier, cher Thierry,
00:28:48 l'armée israélienne a annoncé avoir autorisé la circulation
00:28:51 sur la principale autoroute de Gaza qui va du nord au sud
00:28:54 pour permettre aux populations civiles d'aller se réfugier justement dans le sud.
00:28:58 Merci beaucoup pour ces précisions, Vincent Ferranda.
00:29:01 Je rappelle que vous êtes accompagné par Charles Baget.
00:29:03 Et puis, une information que je vous donne qui vient de tomber,
00:29:07 c'est Catherine Colonna qui est en visite à Doha.
00:29:10 La ministre des Affaires étrangères appelle à une trêve humanitaire immédiate.
00:29:15 Je le rappelle, une trêve humanitaire immédiate.
00:29:19 Philippe David.
00:29:21 Trêve humanitaire immédiate, très bien,
00:29:23 mais qu'aurait-on dit quand il y a eu le 13 novembre en France
00:29:27 et qu'on a bombardé Raqqa si on nous avait dit
00:29:29 "faites attention, ne faites pas trop de mal,
00:29:31 il faut une trêve humanitaire immédiate".
00:29:33 Je pense que tout le monde aurait hurlé au scandale, oui ou non.
00:29:37 Alors la trêve humanitaire immédiate à Doha, au Qatar,
00:29:41 où se trouvent quand même certains des plus grands leaders du Hamas,
00:29:45 je pense que l'endroit, c'est juste mon opinion,
00:29:48 n'est peut-être pas le mieux choisi.
00:29:50 Mais c'est juste que mon opinion.
00:29:51 Mais est-ce que j'ai cinq secondes de plus ?
00:29:53 Vous avez cinq secondes, je vous accorde.
00:29:54 Écoutez, je vais faire très vite.
00:29:55 Si Mme Colonna a vraiment du courage,
00:29:58 il y a l'ambassade de Cuba en France qui a balancé sur Twitter,
00:30:01 j'ai vu ça quelques minutes avant l'émission,
00:30:03 c'est notre ami Joseph Macé Scarron qui l'a retweeté,
00:30:05 une caricature faisant le parallèle entre un soldat nazi braquant un juif
00:30:13 et un soldat israélien braquant une palestinienne.
00:30:17 J'estime que si Mme Colonna a vraiment du courage,
00:30:20 à son retour à Paris, elle devrait déclarer l'ambassadeur de Cuba,
00:30:23 cette grande démocratie où il n'y a pas eu de délection depuis 1959
00:30:27 et l'arrivée de la famille Castro au pouvoir,
00:30:28 "persona non grata".
00:30:30 Là, j'attends une réaction de Mme Colonna.
00:30:33 Et pour être totalement complet, Catherine Colonna a souligné
00:30:35 que la France œuvrait à faire adopter un texte en ce sens
00:30:38 au Conseil de sécurité à l'ONU.
00:30:41 Et vous le savez, le Conseil de sécurité à l'ONU
00:30:43 est pour le moins divisé, Denis Deschamps.
00:30:45 Oui, l'ONU nous a montré à plusieurs reprises ses limites.
00:30:49 En réalité, c'est une enceinte où il y a énormément d'intérêts,
00:30:56 chaque État a un intérêt, vous le savez, c'est ce que disait De Gaulle,
00:30:59 des intérêts très contradictoires.
00:31:01 Alors, je ne suis pas tout à fait d'accord avec Philippe,
00:31:04 même si souvent nous sommes d'accord,
00:31:06 mais là-dessus, je ne suis pas tout à fait d'accord.
00:31:07 En fait, Doha est en train de se transformer au fur et à mesure du temps,
00:31:10 comme l'Égypte d'ailleurs, en plateforme diplomatique.
00:31:13 Avec ses limites, bien entendu, avec ses limites.
00:31:15 Mais c'est une plateforme diplomatique.
00:31:17 J'entends également que la branche politique du Hamas est là-bas.
00:31:21 Elle est basée là-bas.
00:31:24 Maintenant, Mme Colonna est dans son rôle,
00:31:26 objectivement, elle est dans son rôle.
00:31:28 Ça ne veut pas dire que son discours est puissant,
00:31:30 ça ne veut pas dire que son discours est entendu,
00:31:31 mais elle est dans son rôle.
00:31:32 Il y a énormément, la diplomatie travaille énormément en ce moment.
00:31:35 Donc, en fait, ce que l'on voit dans les annonces, dans les communiqués,
00:31:38 c'est juste une goutte d'eau par rapport à tout ce qui se passe derrière.
00:31:42 Et le président Macron est à la manœuvre,
00:31:44 qu'on soit d'accord ou pas avec sa politique, peu importe.
00:31:46 Il est à la manœuvre.
00:31:47 Il ne peut pas tout dire.
00:31:48 Il ne peut pas tout dire.
00:31:49 Et en fait, se jouent des guerres de mots à l'heure actuelle.
00:31:53 Il y en a qui veulent un cessez-le-feu.
00:31:54 Il y en a qui veulent donc une trêve humanitaire.
00:31:57 En fait, on ne sait jamais qu'un synonyme quelque part.
00:32:00 Et puis, il y a aussi la diplomatie doit faire face aussi
00:32:04 à des points de tension extrême, encore ce matin.
00:32:08 Vous vous rendez compte de la difficulté d'être diplomate ?
00:32:11 Vous avez le ministre de l'Héritage israélien qui a dit à la radio,
00:32:17 il y a quelques heures, en répondant à un journaliste qui lui pose la question,
00:32:20 une sorte de bombe nucléaire sur toute la bande de Gaza,
00:32:22 la raser et tuer tout le monde.
00:32:24 Il a répondu, c'est une option.
00:32:26 Vous voyez la diplomatie ?
00:32:28 Alors, attention, il faut être tout à fait précis.
00:32:30 Le bureau du Premier ministre Netanyahou a immédiatement dit
00:32:33 que c'était des déclarations déconnectées de la réalité
00:32:37 et qu'il est suspendu de toutes les réunions du gouvernement.
00:32:39 C'est un extrémiste religieux.
00:32:40 Voilà, c'est le moins qu'on peut dire.
00:32:42 Non, non, mais je vous dis la difficulté de la diplomatie en réalité.
00:32:45 Vous voyez, c'est complexe.
00:32:46 C'est un extrémiste religieux.
00:32:47 Et effectivement, c'est là où on voit comment Netanyahou a été piégé.
00:32:52 Parce que rappelons-nous, quand s'est créé le Hamas,
00:32:54 il savait parfaitement à qui il avait affaire.
00:32:56 Mais il s'était créé en opposition au Fatah de Yasser Arafat.
00:33:00 Donc il savait très bien qu'en favorisant, en encourageant,
00:33:04 en dealant avec le Hamas, il affaiblissait effectivement le Fatah.
00:33:08 Mais ce qu'il a fait aussi Netanyahou,
00:33:10 et là, avec le Hamas, ils se sont réunis,
00:33:12 c'est que Netanyahou ne voulait absolument pas des accords d'Oslo.
00:33:16 Donc il a fait tout pour faire capoter les accords d'Oslo.
00:33:19 Et le Hamas ne veut pas des accords d'Oslo,
00:33:21 parce qu'on va aller beaucoup plus loin.
00:33:23 Le Hamas voulait la destruction dans sa charte d'Israël.
00:33:27 Donc vous voyez dans quelle heure ?
00:33:28 Donc il s'est dit, je vais favoriser le Hamas.
00:33:31 Et en même temps, la colonisation d'Ansi Jordani,
00:33:35 qui a été extrêmement encouragée et qui s'est accentuée
00:33:38 avec notamment des Juifs orthodoxes,
00:33:41 et ceux qui sont au gouvernement d'ailleurs les ont soutenus.
00:33:45 Donc vous voyez un peu le piège.
00:33:46 Et dans ce piège-là, il y a effectivement les Israéliens
00:33:50 qui ont malheureusement eu les conséquences
00:33:53 de cette politique catastrophique de Netanyahou.
00:33:56 Et les Palestiniens aussi.
00:33:57 Les Palestiniens.
00:33:58 Et aujourd'hui, moi je rejoins tout à fait
00:34:00 le président de la République qui veut être un artisan de la paix
00:34:03 et qui est lucide et qui a discuté avec tous les États limitrophes
00:34:08 d'Israël pour justement amener,
00:34:10 et pour parler comme vous avez dit Denis,
00:34:13 vers effectivement la libération des otages
00:34:15 et l'arrêt des hostilités.
00:34:17 Parce que là, ce qui se joue, c'est une tragédie humaine à Gaza.
00:34:21 Et l'autre pression, Vincent, on va en parler.
00:34:23 88 morts au dernier recensement ce matin du Hamas.
00:34:26 Et l'autre pression, Vincent, on va en parler,
00:34:29 c'est évidemment, et vous l'avez évoqué très justement,
00:34:32 cher Naïma, ce sont les familles des otages qui demandent des comptes.
00:34:36 Et hier, il y avait une manifestation, on le voit sur ces images,
00:34:40 justement des familles d'otages enlevées à Hamas
00:34:42 et qui réclament davantage d'efforts au Premier ministre israélien.
00:34:47 C'est aussi une forme de pression.
00:34:48 Il ne peut pas faire n'importe quoi.
00:34:49 C'est ça.
00:34:50 Mais je crois qu'il est important de penser à ces otages
00:34:54 parce que depuis le 7 octobre, on nous parle de chiffres, de 230 otages.
00:35:00 Mais derrière ces chiffres, il y a des enfants, des adolescents,
00:35:04 des vieillards, des jeunes adultes.
00:35:07 Il y a tout le monde.
00:35:08 Et il y a d'ailleurs Aurélie Assouline,
00:35:12 qui est conseillère municipale dans le 17ème à Paris,
00:35:17 qui a lancé un collectif.
00:35:19 C'est le collectif 7 octobre.
00:35:21 Vous pouvez aller sur le site.
00:35:23 Le but, c'est de récolter un maximum d'informations
00:35:26 pour faire une biographie de chaque otage,
00:35:29 pour que chaque otage ait un visage
00:35:31 et qu'on se rende compte un petit peu du caractère génocidaire
00:35:37 du crime du 7 octobre.
00:35:39 Et dernière chose, des victimes sont terrassées.
00:35:43 Parce que d'un côté, il y a l'espoir.
00:35:44 Et de l'autre, il y a le Hamas qui annonce 60 otages morts.
00:35:48 Mais en fait, on n'a aucune information.
00:35:50 Et moi, j'ai discuté avec la maman d'une famille
00:35:58 qui est très proche d'un de ses otages,
00:36:01 qui m'a dit "Vous savez, moi j'ai peu d'espoir.
00:36:03 Quand vous voyez que le Hamas est prêt à sacrifier ses propres enfants,
00:36:07 alors les enfants des Juifs, qu'est-ce qu'ils en ont à faire ?"
00:36:10 - Allez, on va revenir. On reviendra tout à l'heure Naïma.
00:36:13 Je voulais qu'on vienne...
00:36:14 - Je voulais répondre en 5 secondes à l'élection.
00:36:15 - Ouais, 5 secondes, parce qu'on a deux autres sujets sur lesquels
00:36:17 j'aimerais vous faire réagir.
00:36:18 - Les relations de la France avec le Qatar,
00:36:20 notamment les avantages fiscaux.
00:36:22 C'est pour ça que j'ai dit que le Qatar peut poser problème.
00:36:24 - Naïma, on en reparlera tout à l'heure en deuxième heure.
00:36:26 Je voulais qu'on vienne sur ce climat plutôt nauséabond en France
00:36:30 avec ces nouveaux tags antisémites
00:36:32 découverts dans le 17e rendissement de la capitale.
00:36:34 Juifs out, comprenez Gilles Dore, inscrit sur la Deventure du Commerce.
00:36:37 On regarde le reportage de Sarah Varney et d'Antoine Durand.
00:36:40 Ils ont déjà été effacés,
00:36:44 mais de nouveaux tags antisémites ont été découverts ce samedi en plein Paris.
00:36:48 Sur la devanture de ce magasin de l'avenue de Clichy,
00:36:51 dans le 17e arrondissement, trois inscriptions,
00:36:54 dont deux taguées à la peinture blanche.
00:36:56 La première en anglais, les Juifs dehors sur la Deventure,
00:36:59 alors que la seconde est sur le sol avec la mention "interdit aux Juifs",
00:37:02 surmontée d'une flèche qui indique l'entrée d'un immeuble.
00:37:06 Le maire du 17e arrondissement fait part de son effroi.
00:37:09 - On ne peut pas laisser en 2023 des inscriptions antisémites
00:37:14 qui rappellent le nazisme sur les murs des commerces,
00:37:19 sur les murs de nos rues.
00:37:20 Nous devons être mobilisés, nous devons rappeler ce qui s'est passé
00:37:25 et nous devons évidemment tout faire pour que les auteurs soient retrouvés,
00:37:30 soient interpellés, soient sanctionnés,
00:37:34 et cela dans le cadre des lois de la République.
00:37:36 La veille, des croix gammées avaient été découvertes non loin de là,
00:37:39 dans le quartier des Batignolles.
00:37:41 De nouvelles inscriptions qui indignent Yerivrain.
00:37:44 - Je trouve ça épouvantable.
00:37:45 Il faudrait peut-être qu'il y ait un tout petit peu plus de condamnations
00:37:49 et un peu plus de soutien parce que je trouve que c'est assez silencieux.
00:37:53 - Ça dépasse l'entendement, je ne comprends pas qu'en 2023
00:37:58 on en soit encore à l'antisémitisme basique de ce type-là, je ne comprends pas.
00:38:06 Une enquête a été ouverte.
00:38:07 Depuis le 7 octobre, début de la guerre entre Israël et le Hamas,
00:38:11 près de 900 actes antisémites ont été recensés en France.
00:38:14 - Voilà, ça le disait, plus de 800 actes antisémites recensés en France
00:38:20 depuis le 7 octobre.
00:38:21 Et l'un des derniers en date, celle-là à Barotte,
00:38:23 s'est produit à Rony-sous-Bois en Seine-Saint-Denis
00:38:25 dans la nuit de jeudi à vendredi,
00:38:27 où un homme a été agressé dans un square par trois individus
00:38:30 qui l'ont traité de sa juif.
00:38:32 - Oui, selon les premiers éléments sur cette affaire,
00:38:35 puisque nous n'avons pas encore eu d'informations
00:38:37 de la part du parquet de Bobigny,
00:38:39 qui est rattaché à la ville de Rony-sous-Bois,
00:38:41 c'est un homme qui a déposé plainte au commissariat de Rony-sous-Bois
00:38:46 après avoir été insulté de sale juif tueur d'enfant
00:38:50 par trois autres individus.
00:38:51 Les faits se sont déroulés dans la nuit de jeudi de novembre
00:38:55 au vendredi 3 novembre, vers 2h30 du matin, près d'un square.
00:38:58 Les agresseurs ont donné plusieurs coups de poing dans le dos de la victime.
00:39:02 L'un des individus a saisi un couteau de type Opinel
00:39:06 et a ordonné à la victime de lui remettre tous ses effets personnels.
00:39:09 Un deuxième individu, lui, a saisi le poignet
00:39:12 pour s'emparer de son bracelet,
00:39:13 un bracelet estimé à une valeur de 3 700 euros.
00:39:16 La victime lui a finalement remis sous ce moyen de pression.
00:39:20 Les trois mises en cause lui ont déclaré qu'il brûlerait sa voiture
00:39:23 avant de quitter les lieux vers la gare de Rony-sous-Bois-Pérrier.
00:39:26 Une enquête a été confiée au parquet de Bobigny
00:39:30 et la victime n'a pas sollicité l'intervention des sapeurs-pompiers sur place.
00:39:34 Une plainte a été déposée.
00:39:37 Des affaires comme celle-ci, il y en a de plus en plus depuis le 7 octobre.
00:39:40 Il y en a sur la voie publique, mais aussi en ligne.
00:39:43 C'est terrible à dégrainer, toutes ces agressions, ces attaques,
00:39:47 alors que nous sommes en 2023, on voit des signes,
00:39:51 des actes qu'on aurait espéré ne plus jamais voir.
00:39:56 Et moi, surtout, ça m'effraie.
00:39:57 En tant que professeur d'histoire, j'ai l'impression d'être replongé dans l'histoire.
00:40:01 Ce qui est en train de se passer aujourd'hui,
00:40:02 ça me fait penser au 1er avril 1933 en Allemagne,
00:40:07 où il y a eu un boycott, c'est-à-dire qu'on s'en est pris
00:40:11 au commerce des Juifs ou aux professions libérales,
00:40:15 en taguant des étoiles de David, en disant finalement
00:40:18 que les Juifs étaient responsables de tout.
00:40:21 Et la raison qu'on avait donnée à l'époque,
00:40:23 c'était que les Juifs, au niveau international,
00:40:25 donnaient une mauvaise réputation à l'Allemagne nazie.
00:40:28 On y est. Quand vous avez des appels au boycott sur les réseaux sociaux,
00:40:32 disant qu'il faut boycotter les marques qui seraient "sionistes",
00:40:35 quand on s'en prend à des commerces précis,
00:40:38 en taguant des étoiles de David pour dire "n'allez pas ici,
00:40:42 regardez ce qui s'est passé dans le 17e arrondissement,
00:40:45 interdit aux Juifs, Juifs à outre", on est aujourd'hui ici.
00:40:49 Aujourd'hui, l'antisémitisme est de caractère privé.
00:40:53 Ce n'est pas un antisémitisme d'atmosphère,
00:40:55 c'est qu'on vise des gens un par un.
00:40:58 Et c'est pour ça que la communauté juive est effrayée.
00:41:00 Philippe Neymar, Philippe David.
00:41:03 Les Juifs dehors, ça rappelle exactement un slogan de l'Allemagne nazie,
00:41:06 Heinrich Raus, pour faire de ce qu'on appelle des "Zonen Judenfrei"
00:41:09 ou "Judenrein" sans Juifs.
00:41:11 C'est ce que je disais, on voit des slogans, des phrases,
00:41:13 des inscriptions qu'on aurait espéré ne plus jamais voir.
00:41:16 En Allemagne, il y avait des manifestations,
00:41:18 il y en a une, c'est une pancarte qui fait scandale en Allemagne,
00:41:21 où il était écrit "eine Uma, eine Einheit, eine Lösung",
00:41:25 une "Uma", la loi des croyants, une unité,
00:41:28 "eine Lösung", une solution, le califat.
00:41:32 Je peux vous dire que c'est calqué noir sur blanc
00:41:34 sur le slogan de l'Allemagne nazie,
00:41:36 "Ein Volk, ein Reich, ein Führer",
00:41:38 un peuple, un empire, un führer.
00:41:41 Donc voyez un peu, quand on parle de retour aux années 30,
00:41:44 à mon avis, quand je vois ces deux slogans en France et en Allemagne,
00:41:47 ce n'est pas franchement une vue de l'esprit.
00:41:48 Naïma Imfadel.
00:41:49 Alors moi j'ai envie d'être dans l'espoir,
00:41:53 on revient en France.
00:41:55 Notre président de la République, vraiment je tiens à saluer,
00:42:00 dès les premières heures, son positionnement et comment il a,
00:42:05 encore une fois c'est le seul qui a été voir l'ensemble des pays concernés.
00:42:10 Il a été critiqué au début.
00:42:11 Il a été exactement critiqué,
00:42:13 mais c'est le seul qui a été voir effectivement Israël,
00:42:15 l'autorité palestinienne, la Jordanie et el-Sisi.
00:42:18 El-Sisi, le président égyptien,
00:42:20 qui a souligné les efforts du président Macron vers la paix,
00:42:25 et ça il faut le resouligner.
00:42:27 Et puis moi je garde de l'espoir parce que je me dis,
00:42:30 d'un côté on a le président qui est vraiment à la manœuvre,
00:42:33 et puis à côté de ça nous avons le ministre Darmanin,
00:42:37 qui est aussi dans la fermeté et qui ne laisse rien passer.
00:42:40 Et moi je voudrais rajouter encore une fois,
00:42:42 nous, les autorités religieuses notamment,
00:42:46 c'est-à-dire un élan citoyen pour justement appeler au calme
00:42:52 et surtout à ne pas faire d'amalgame avec nos compatriotes de confession juive
00:42:56 et faisons attention aussi à ce qu'il n'y ait pas de répercussions ici et là,
00:43:01 et notamment sur les lieux de culte et les écoles, etc.
00:43:04 – Un dernier mot, Amine El-Bahy.
00:43:07 – Je pense l'exact inverse de ce que vient de dire Naïma M. Fadel.
00:43:10 Moi je crois que le président de la République
00:43:12 n'aurait jamais dû aller voir ses représentants de pays étrangers.
00:43:15 Je vais vous dire pourquoi.
00:43:16 – Oui, pourquoi ?
00:43:17 – Parce qu'en fait ce sont eux qui envoient leurs imams dans nos mosquées.
00:43:21 Ce sont eux en fait qui prêchent l'islam politique.
00:43:23 – Parce qu'il n'y était pas allé, on lui aurait reproché aussi.
00:43:25 – Mais là, genre, ça lui envoie leur imam ?
00:43:27 – Ne pas y aller, ça lui aurait été reproché, Amine.
00:43:29 – Qu'est-ce que fait Mme Colonna au Qatar ?
00:43:32 – Je parle des pays.
00:43:34 – Que fait Mme Colonna avec les dirigeants de ces pays arabes
00:43:40 qui veulent influer à tous ces délormes ?
00:43:42 – Mais là, on ne peut pas se déplacer sincèrement.
00:43:44 On aurait dit quoi, je vous dis tout à tôt ?
00:43:46 On aurait dit, "la France absente".
00:43:49 – Vous demandez une trêve humanitaire.
00:43:51 – Bien sûr, d'ailleurs je remarque qu'en une semaine,
00:43:53 on est passé du cessez-le-feu à la trêve humanitaire.
00:43:55 Je remarque un changement dans la sémantique.
00:43:57 C'est pas pour rien. Avec qui vous allez négocier ?
00:43:59 À la table des islamistes ?
00:44:01 C'est ça que vous êtes en train de nous dire ?
00:44:03 Moi je crois très sincèrement… – Vous travaillez impersonnellement.
00:44:05 – Non, bien sûr, mais je crois qu'il y a un deux poids, deux mesures
00:44:07 qui est totalement insupportable.
00:44:09 Je crois qu'il y a des non-dits.
00:44:11 Et s'agissant de la France avec 880 sectes antisémites, pardonnez-moi,
00:44:15 mais le rôle du président de la République,
00:44:17 c'est d'organiser une grande manifestation contre l'antisémitisme,
00:44:21 pour la France, pour la paix, comme il l'a fait.
00:44:25 – Vous imaginez, dans un contexte actuel, le président de la République française,
00:44:30 ne pas prendre les choses en main, ne pas déplacer…
00:44:33 – Il y avait 200 000 Français sur la page.
00:44:35 – On reviendra, ne parlez pas tous.
00:44:37 – Et il y a une hypocrisie insupportable.
00:44:39 – On reparlera de tout ça dans quelques instants.
00:44:41 Ne parlez pas tous en même temps, parce que c'est totalement inaudible
00:44:43 pour nos téléspectateurs.
00:44:45 – Ne vous dérangez pas, on va calmer les esprits,
00:44:47 on va marquer une première pause dans cette heure de "Midi News Week-end"
00:44:50 et on se retrouve dans quelques instants. A tout de suite.
00:44:52 Il est midi, bonjour, ou plutôt rebonjour, soyez les bienvenus.
00:44:58 Merci de nous accueillir chez vous,
00:45:00 c'est la deuxième heure de "Midi News Week-end",
00:45:02 nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
00:45:04 Je vous représente l'équipe qui m'entoure dans quelques instants,
00:45:06 mais tout de suite on fait un point info avec Isabelle Pivoulot.
00:45:09 Rebonjour Isabelle.
00:45:10 – Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:45:12 On va commencer par une petite histoire qui est très importante.
00:45:15 Elle a eu une hallion, une jeune femme de confession juive
00:45:18 a été poignardée hier à son domicile.
00:45:20 Son pronostic vital n'est pas engagé.
00:45:22 Une croix gammée a été taguée sur sa porte.
00:45:25 Le parquet évoque un possible mobile antisémite.
00:45:28 Le CRIF, lui, appelle à la prudence tant que la justice ne s'est pas prononcée.
00:45:32 À ce stade, aucune interpellation n'a eu lieu.
00:45:35 Une enquête du chef de tentative de meurtre aggravé a été ouverte.
00:45:39 – Je vous avoue que cette nuit, c'est vrai que c'est particulier.
00:45:43 On a une amie, j'habite au 3e, on a une amie qui habite au 6e,
00:45:47 donc juste en dessous, qui est venue dormir chez nous,
00:45:50 parce qu'elle avait l'air âgée, elle avait peur, clairement,
00:45:53 elle avait peur toute la nuit, on sentait qu'elle était inquiète.
00:45:57 Donc du coup, elle est venue dormir à la maison.
00:46:01 C'est une résidence calme, il n'y a jamais de soucis,
00:46:04 il n'y a pas réellement de délinquance,
00:46:07 il n'y a pas de soucis dans cette résidence.
00:46:10 – De nouveaux tags antisémites découverts dans le 17e arrondissement de Paris.
00:46:14 Ils ont depuis été effacés, mais l'inscription "Juif dehors"
00:46:17 était inscrite sur la devanture de ce commerce.
00:46:20 Depuis le 7 octobre, près de 900 actes antisémites ont été recensés en France.
00:46:24 Écoutez à ce sujet Caroline Niadda, députée Renaissance de Paris.
00:46:28 – Il est évident qu'aujourd'hui, cet antisémitisme passe d'abord et avant tout
00:46:34 par la haine d'Israël qui est accentuée évidemment par un renversement des valeurs
00:46:42 où on fait passer les terroristes pour des victimes,
00:46:45 par un parti politique, elle est fille pour ne pas le nommer,
00:46:48 qui souffle sur les braises et d'ailleurs qui est salué
00:46:51 par un journal d'extrême-droite néonazie, Rivarol.
00:46:55 Et donc il ne s'agit pas d'une importation du conflit,
00:46:58 il s'agit vraiment d'un prétexte pour les antisémites de ce pays.
00:47:04 Au 30e jour de guerre entre Israël et le Ramas,
00:47:07 la France appelle à une trêve humanitaire immédiate.
00:47:10 La chef de la diplomatie française s'est exprimée à l'issue d'une rencontre à Doha
00:47:14 avec son homologue qatari.
00:47:16 La trêve doit être durable, soutenue et doit pouvoir mener à un cessez-le-feu.
00:47:20 Catherine Colonna souligne que la France œuvre à faire adopter un texte en ce sens
00:47:24 au Conseil de sécurité de l'ONU, divisé sur le sujet.
00:47:30 Anthony Blinken s'est entretenu aujourd'hui avec le président palestinien
00:47:34 Mahmoud Abbas à Ramallah.
00:47:37 Une rencontre au moment où la communauté internationale craint
00:47:40 que la guerre entre Israël et le Ramas ne s'étende à la Cisjordanie.
00:47:44 Le secrétaire d'État américain appelle à l'arrêt des violences des extrémistes
00:47:48 contre les Palestiniens en Cisjordanie.
00:47:51 Retour en France.
00:47:53 A la veille de la rentrée et après l'attentat à Daraas,
00:47:56 des écoles supérieures mettent en place des dispositifs de sécurité inédits.
00:48:00 Comme dans l'école de design de Nantes, près de 200 000 euros ont été investis
00:48:05 pour sécuriser les accès.
00:48:07 Reportage de Michael Chahyouf.
00:48:09 Depuis l'attentat à Daraas, un agent scrute les allées venues
00:48:12 à l'entrée de l'école de design de Nantes.
00:48:15 Ici, on ne badine pas avec la sécurité.
00:48:17 Chacun des 1700 étudiants, même chose pour les 400 enseignants,
00:48:21 est équipé d'un badge d'accès personnalisé
00:48:24 que l'on présente à l'entrée et à la sortie
00:48:27 de l'unique porte d'accès de l'établissement.
00:48:29 C'est une école où on a beaucoup d'installations techniques,
00:48:32 on a beaucoup de produits sensibles,
00:48:34 et donc on a souhaité avoir une sécurité optimum sur le site
00:48:39 et donc avoir des accès très limités dans certains endroits.
00:48:43 Les bonnes vieilles clés ont disparu.
00:48:45 Les 250 portes de l'école sont équipées d'un système d'ouverture numérique
00:48:50 que l'on actionne avec sa carte personnalisée,
00:48:54 selon les droits octroyés par la direction.
00:48:56 Un niveau de sécurité digne d'une grande entreprise
00:48:59 où la question de l'intrusion est centrale.
00:49:01 En cas d'attaque, vous avez la possibilité à l'instant T
00:49:04 de mettre les portes en passage contrôlé, c'est-à-dire passage interdit.
00:49:07 Le niveau de sécurité en France, dans le milieu éducatif,
00:49:10 est relativement faible.
00:49:11 On estime un taux d'équipement probablement inférieur à 5%.
00:49:15 Même s'il y a eu une accélération depuis 2015 et l'attentat de Charlie,
00:49:19 le marché de la sécurité dans les écoles est deux fois plus important
00:49:22 en volume en Allemagne et dans les pays d'Europe du Nord
00:49:25 par rapport à la France.
00:49:27 Enfin en Allemagne, le trafic de l'aéroport de Hambourg est toujours suspendu
00:49:32 en raison de l'enlèvement présumé d'une fillette de 4 ans par son père
00:49:35 dans le cadre d'un conflit familial.
00:49:37 La police et des psychologues sont actuellement mobilisés.
00:49:40 Hier soir, l'homme de 35 ans, armé, a pénétré sur le tarmac,
00:49:43 tirant deux fois en l'air et jetant deux bouteilles en feu.
00:49:46 Ses motivations pourraient concerner la garde de son enfant.
00:49:49 Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité.
00:49:52 À midi, la suite avec vous Thierry.
00:49:54 Merci ma chère Isabelle.
00:49:55 Et on vous retrouve dans 30 minutes.
00:49:58 C'est bien ça ?
00:49:59 Oui, d'ailleurs tout à l'heure.
00:50:00 Je vous représente l'équipe qui m'entoure depuis une heure dans MediNews Weekend.
00:50:03 Vous la connaissez, Naïma Mfadel, essayiste, Kimbo Sweat, professeure d'histoire,
00:50:06 fidèle de l'émission évidemment, Denis Deschamps,
00:50:08 analyste conférencier, Philippe David, animateur de Sud Radio.
00:50:11 Amine Elbaï, juriste en droit public très en forme.
00:50:13 Amine Elbaï en ce dimanche matin.
00:50:15 On retrouvera Élodie Huchard, notre spécialiste politique,
00:50:19 également dans le courant de cette émission.
00:50:21 On retrouvera également Célia Barotte, journaliste police-justice.
00:50:24 Et on accueille avec beaucoup de plaisir, j'accueille avec beaucoup de plaisir,
00:50:27 Patrick Baudouin, président de la Ligue des Droits de l'Homme.
00:50:29 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:50:31 Vu le contexte ambiant, il me paraissait important de vous avoir à nos côtés
00:50:35 et de vous entendre justement sur ce climat ambiant,
00:50:37 sur ce qui se passe en France.
00:50:39 On va revenir sur cette affaire qu'on évoquait en tout début d'émission à Lyon
00:50:44 avec cette jeune femme juive qui aurait été poignardée à son domicile hier
00:50:47 par un individu en partie masqué.
00:50:50 Son pronostic vital, fort heureusement, n'est pas engagé selon le parquet.
00:50:53 Une croix gammée, je le répéte, aurait été gravée sur sa porte.
00:50:57 L'enquête, oui, une enquête est en cours.
00:50:59 Je propose de faire un nouveau point avec notre correspondant permanent à Lyon,
00:51:03 Olivier Madinier.
00:51:05 Que savons-nous de plus ?
00:51:07 Il est quasiment midi en ce dimanche matin, Olivier.
00:51:13 - Ecoutez, toutes les hypothèses sont étudiées.
00:51:16 C'est ce que précise ce matin le parquet de Lyon.
00:51:20 Il y a bien sûr l'hypothèse d'une agression antisémite,
00:51:24 mais les enquêteurs, les policiers s'intéressent aussi
00:51:26 à l'environnement de cette jeune femme de 30 ans, à l'environnement familial.
00:51:32 On sait qu'elle est en instance de divorce.
00:51:35 Quoi qu'il en soit, cette jeune femme a quitté l'hôpital dans la nuit
00:51:39 avec des blessures superficielles.
00:51:41 À aucun moment donné, vous le disiez, son pronostic vital n'a été engagé.
00:51:47 Elle a pu rencontrer les policiers hier après-midi.
00:51:50 Elle a raconté comment elle a été agressée.
00:51:53 Elle a raconté qu'un homme s'est présenté à son domicile,
00:51:57 qu'il l'a frappé de deux coups de couteau
00:51:59 et qu'il avait préalablement, avec ce même couteau,
00:52:02 gravé une croix gammée sur la porte de son habitation.
00:52:08 Un homme vêtu de noir, le visage en partie masqué,
00:52:12 qui est toujours recherché à ce stade par les enquêteurs.
00:52:15 Merci beaucoup mon cher Olivier.
00:52:17 Dernière information qui vient de tomber, que François me signale.
00:52:20 Cette jeune femme de confession juive est sortie de l'hôpital
00:52:25 selon une information donnée par son avocat.
00:52:29 Il y a les tags dont on a parlé tout à l'heure,
00:52:31 les agressions mais aussi les menaces envers les élus de confession juive.
00:52:34 La présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet,
00:52:36 a reçu un nouveau courrier antisémite.
00:52:39 La députée, j'évite d'en parler et de le commenter évidemment,
00:52:42 pour des raisons que vous devinez aisément je suppose,
00:52:45 la députée des Ildines a de nouveau porté plainte.
00:52:47 Elle en a d'ailleurs déposé plus d'une vingtaine ces derniers mois.
00:52:50 J'aimerais vous entendre mon cher Patrick Baudouin
00:52:52 sur ce climat ambiant en tant que président de la Ligue des droits de l'homme.
00:52:56 Dans la présidence de la Ligue des droits de l'homme, il y a le mot "homme".
00:53:00 Vous venez d'évoquer tout d'abord Yael Broun-Pivet.
00:53:04 Dès les premières attaques dont elle a été l'objet,
00:53:07 en tant que président de la Ligue des droits de l'homme,
00:53:09 je lui ai fait part de mon absolu soutien et de la condamnation,
00:53:12 je tiens à le dire et le rappeler ici.
00:53:14 Pour ce qui se passe en ce moment,
00:53:17 chaque acte à caractère antisémite
00:53:21 porte atteinte aux valeurs de la République.
00:53:24 Et les valeurs de la République, c'est l'égalité, c'est la fraternité,
00:53:28 et les citoyens d'origine juive sont évidemment d'une appartenance totale,
00:53:33 et ils le ressemblent d'ailleurs de cette manière.
00:53:36 Je crois qu'il ne faut pas qu'il y ait de confusion là-dessus
00:53:38 avec la France et les valeurs républicaines.
00:53:41 La deuxième observation, dans ce climat extrêmement préoccupant et très inquiétant,
00:53:47 c'est qu'à chaque fois où il y a une recrudescence de la violence au Proche-Orient,
00:53:53 il y a une aggravation, une augmentation conséquente des actes à caractère antisémite.
00:54:00 C'est un constat, ce qui fait d'ailleurs que nous avons pris un communiqué jeudi dernier
00:54:06 pour dénoncer et nous inquiéter très vivement de cette recrudescence.
00:54:11 Je crains que si les images que nous voyons sur ce qui se passe aujourd'hui à Gaza perdurent,
00:54:20 malheureusement ce climat ambiant ne persiste lui-même.
00:54:25 Alors, je crois que ce qu'il faut souligner, c'est qu'on ne peut pas imputer
00:54:29 à une personne, à un groupe ou à une communauté des actes de violence qui peuvent se discuter.
00:54:37 Ça c'est la liberté d'appréciation de chacun.
00:54:40 Autrement dit, les actes aujourd'hui commis par l'armée israélienne sur Gaza,
00:54:48 où il y a effectivement des images quand même assez choquantes pour des victimes civiles.
00:54:53 Mais on ne peut en aucun cas...
00:54:54 Mais tout comme les images étaient profondément choquantes quand le Hamas attaquait...
00:54:58 Mais c'est évident.
00:54:59 Israël, Patrick Baudouin.
00:55:00 Mais c'est évident.
00:55:01 Et dès le lendemain, nous avons là aussi condamné absolument les actes de barbarie.
00:55:08 Et je tiens aussi à le souligner, nous comprenons parfaitement à la fois,
00:55:16 comment dire, l'inquiétude et plus que ça, la peur des Israéliens qui vivent en Israël,
00:55:24 car c'est l'atteinte même à l'existence de l'état d'Israël qui a été perçue et qui est réelle
00:55:32 à travers les actes du Hamas, outre la barbarie des actes.
00:55:35 Donc là-dessus, c'est une compréhension absolue.
00:55:38 Notre question, en ce qui nous concerne à la Ligue des droits de l'homme,
00:55:42 c'est est-ce que la réponse militaire plus que forte de l'armée israélienne est la bonne réponse à apporter.
00:55:51 Parce que pour nous, depuis toujours, la sécurité et l'existence de l'état d'Israël sont indiscutables.
00:55:59 Ça résulte, c'est le plan de partage de 1948.
00:56:02 On a constamment maintenu, bien entendu, cette position,
00:56:05 qui résulte d'ailleurs des résolutions aussi des Nations Unies.
00:56:09 D'un côté, sécurité et existence d'Israël, et de l'autre, bien évidemment,
00:56:14 aussi droit des Palestiniens à pouvoir disposer d'un territoire
00:56:20 et que les deux populations vivent enfin en paix.
00:56:22 C'est l'objectif final.
00:56:24 Pour revenir à la situation française, qui est effectivement très préoccupante,
00:56:29 parce que...
00:56:30 800 actes antisémites.
00:56:31 Oui, mais bien sûr.
00:56:32 800.
00:56:33 Et il est vrai, deux observations, si vous voulez.
00:56:35 Premièrement, c'est vrai qu'il existe de manière permanente en France
00:56:39 un fonds d'antisémitisme chez un certain nombre de personnes.
00:56:42 Ça, il faut le dire.
00:56:43 C'est à mon avis, ce n'est pas...
00:56:44 Il ne faut pas qualifier la France de même qu'il ne faut pas qualifier la France de raciste.
00:56:48 Il ne faut pas la qualifier d'antisémite comme ça, de cette manière.
00:56:51 On a vu dans les années écoulées, depuis 2017, il y a des statistiques,
00:56:55 une augmentation des actes à caractère raciste.
00:56:58 Ce n'est pas considérable, mais c'est une réalité.
00:57:02 Depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël,
00:57:05 on a atteint des chiffres colossaux.
00:57:07 Mais c'est pour ça que je suis là.
00:57:09 C'est pour ça que je suis là.
00:57:10 C'est pour, un, m'inquiéter très sérieusement, et deux, condamner.
00:57:16 Et pourquoi s'inquiéter ?
00:57:17 Parce qu'effectivement, on assiste, si cela se poursuit, à un risque considérable.
00:57:25 Ça rappelle, j'ai entendu tout à l'heure quelques-uns des intervenants,
00:57:28 c'est vrai que ça commence comme ça.
00:57:31 Ça commence, on s'attaque aux Juifs.
00:57:33 Mais on assiste à des scènes qu'on n'aimerait plus voir.
00:57:36 Et on n'a pas su tirer les enseignements de l'histoire, Patrick.
00:57:39 Non, mais bien sûr, bien sûr, mais ce n'est pas dans ce seul domaine.
00:57:43 D'ailleurs, on se demande comment on ne tire pas les enseignements de l'histoire.
00:57:47 Et là, aujourd'hui, il est vrai qu'il y a vraiment un risque.
00:57:50 Donc, ce qu'il faut, c'est faire comprendre, un, qu'on n'assimile pas.
00:57:54 Moi, je refuse le terme d'importation du conflit.
00:57:58 Je dis qu'il se répercute en France, aux Etats-Unis, en Allemagne.
00:58:01 Mais il faut constater que depuis le début de ce conflit,
00:58:03 il y a des répercussions sur le sol français.
00:58:05 Mais pas que sur le sol français, Patrick.
00:58:07 Parce que je ne t'ai pas dit que les Etats-Unis, Allemagne, Bretagne, partout.
00:58:10 C'est mondial, en fait.
00:58:11 Mais qu'est-ce que c'est ?
00:58:12 Juste si vous permettez, je crois qu'il ne faut pas hystériser le...
00:58:15 Il faut faire preuve de la plus grande fermeté.
00:58:18 Et il n'y a pas assez de fermeté jusqu'à présent, par rapport aux actes antisémites.
00:58:22 Il n'y a pas eu assez de fermeté, ça c'est exact.
00:58:25 Parce qu'il y a beaucoup d'actes accomplis qui ne sont pas...
00:58:28 On évoquera tout à l'heure ce que dit la loi, justement.
00:58:31 Oui, il y a une insuffisance de sensibilisation, je crois,
00:58:34 de la police et de la justice à ces actes antisémites.
00:58:37 De même d'ailleurs qu'aux actes à caractère raciste.
00:58:39 C'est la même chose.
00:58:40 Il n'y a pas suffisamment de fermeté.
00:58:42 Et là, moi je vois là-dessus avec plaisir.
00:58:44 Alors il ne faut pas encore une fois garder un peu de sang-froid.
00:58:48 Parce que sinon, ça va avoir des effets pervers, inverse de notre objectif.
00:58:52 Notre objectif, c'est de combattre l'antisémitisme et d'arrêter ces types d'actes.
00:58:56 De les condamner à absolument ne pas laisser passer.
00:58:59 Et le moment est grave, effectivement.
00:59:01 Et le moment est grave.
00:59:02 Amine Nbeye et Kevin Bossuet.
00:59:03 Monsieur le Président Baudouin, moi je voudrais réagir par rapport à vos propos.
00:59:07 J'ai un profond respect pour vous.
00:59:09 J'ai été adhérent à la Ligue des droits de l'homme jusqu'en 2016.
00:59:12 De 2014 à 2016, durant mes études.
00:59:14 Et j'ai quitté la Ligue des droits de l'homme.
00:59:17 Pour deux raisons.
00:59:18 La première raison, c'est que, en fait, je crois que ce que vous venez de dire,
00:59:22 et moi je partage tous vos propos, tous, sans exception, aujourd'hui, tous.
00:59:27 Mais je crois qu'un certain nombre d'associations,
00:59:30 et je crois en particulier à la Ligue des droits de l'homme,
00:59:32 a dévoyé le combat des droits de l'homme.
00:59:34 Je vais vous dire pourquoi.
00:59:36 Parce qu'en portant la cause des droits de l'homme,
00:59:39 sans condition, sans condition, à des populations étrangères,
00:59:44 à l'imam Iqbisen qui a été expulsé parce qu'il a tenu des propos appelant à la haine.
00:59:50 Et vous le savez, monsieur le Président,
00:59:52 je crois que vous avez indirectement contribué à cette situation.
00:59:56 Et je crois même que les enfants d'immigrés d'aujourd'hui, ici, qui habitent en France,
01:00:00 subissent aussi l'action directe de certaines associations pro-humanitaires,
01:00:05 qui apportent parfois leur aide, sans condition, à des populations étrangères
01:00:09 qui imposent en France leur culture, leur fierté, leurs opinions.
01:00:14 Et jamais, à aucun moment, vous ne conditionnez votre intervention
01:00:19 au respect des valeurs de la République, au respect de la France.
01:00:22 Et je vais même aller plus loin, monsieur le Président.
01:00:24 La Ligue des droits de l'homme, aujourd'hui, et c'est bien dommage,
01:00:26 parce que je suis attaché aux droits de l'homme,
01:00:28 et nous avons mené des combats en commun.
01:00:30 La Ligue des droits de l'homme n'est plus la garantie des droits.
01:00:32 Elle est devenue la garantie des étrangers.
01:00:34 Elle est devenue une garantie tout court pour les étrangers.
01:00:36 Y compris pour ceux qui sont arrivés clandestinement en France.
01:00:38 Y compris pour ceux qui n'aiment pas la France.
01:00:40 Y compris pour des imams qui font mal à la France et aux Français.
01:00:43 Y compris pour des acteurs qui, justement, contribuent aujourd'hui.
01:00:49 Contribuent !
01:00:50 Amine, on va laisser Patrick Baudouin répondre.
01:00:54 Par l'excès de générosité de la République.
01:00:56 On va laisser monsieur Baudouin parler.
01:00:58 Naïma, Kévin et Patrick vont agir.
01:01:01 Mais la parole est libre sur ce plateau.
01:01:03 Et c'est important.
01:01:05 Je souhaitais que vous soyez également présents pour toutes ces raisons-là.
01:01:08 Je suis extrêmement choquée par les paroles d'Amine.
01:01:14 Et ça me rappelle aussi tous ces gens-là qui parlent au nom des musulmans.
01:01:18 Ou qui parlent au nom des quartiers.
01:01:20 C'est pas ce qu'il a dit.
01:01:23 Je peux finir, s'il vous plaît ?
01:01:25 Je trouve que ce moment-là est un moment important.
01:01:28 Qui doit être un moment d'unité.
01:01:30 Et qui doit engager les Français dans leur entièreté.
01:01:34 Et moi, je ne peux pas supporter d'entendre ce discours que je viens d'entendre.
01:01:38 Aujourd'hui, il faut nuancer quand même.
01:01:40 Il faut nuancer.
01:01:41 Effectivement, en un mois, on a une explosion des actes antisémites.
01:01:45 Et tous nous le condamnent.
01:01:47 Mais je voudrais juste rappeler qu'aujourd'hui, les musulmans de France,
01:01:50 c'est entre 7 et 10 millions environ de Français de confession musulmane.
01:01:55 Aujourd'hui, tous, à un moment, on dit, dès le début,
01:01:58 il va y avoir un embrasement des quartiers.
01:02:00 Est-ce qu'il y a eu un embrasement des quartiers ?
01:02:02 Absolument pas.
01:02:03 Autre chose qui a été dit, quand il y a eu la personne qui a simulé faire un attentat,
01:02:08 les policiers ont été obligés de lui tirer dessus parce qu'il y avait un refus d'obtempérer.
01:02:14 Tout de suite, on a dit, il va y avoir un embrasement.
01:02:16 Et il n'y a pas d'embrasement aujourd'hui.
01:02:18 Donc il faut, à un moment, en responsabilité, réagir à tout ça.
01:02:22 Kévin, et on laisse la parole à Patrick Baudouin, qui doit pouvoir répondre également.
01:02:27 Je suis d'accord avec Amine et je suis aussi d'accord avec Naïma.
01:02:30 C'est vrai qu'il n'y a pas d'embrasement des quartiers.
01:02:32 Il faut quand même être honnête.
01:02:33 Mais je comprends aussi ce qu'a dit Amine.
01:02:35 Moi, ce que je peux reprocher à la Ligue des droits de l'homme,
01:02:39 c'est finalement de s'être voilé la face sur les causes du nouvel antisémitisme.
01:02:44 Et quand j'entends Elisabeth Borne, c'est pas moi, c'est Elisabeth Borne qui dit que parfois,
01:02:49 elle ne comprend pas votre positionnement, avec parfois une incointance, je cite Mme Borne,
01:02:53 vis-à-vis de l'islamisme politique.
01:02:55 Je n'aime pas le terme d'islamisme politique, mais bon, disons que l'islam politique,
01:02:58 c'est vrai qu'on peut s'interroger.
01:02:59 Il y a beaucoup de gens qui, dans notre pays, ont alerté sur la montée de l'antisémitisme.
01:03:04 Je pense par exemple à Georges Ben Soussan, qui était l'invité de Sonia Mabrouk tout à l'heure.
01:03:08 Je pense également à Jean-Pierre Robin.
01:03:11 Et il y a des militants de l'humanitaire qui les ont traités de tous les noms, d'extrême droite,
01:03:16 qui les ont accusés de stigmatiser une partie de la population.
01:03:19 Sur la loi sur le séparatisme, qui a permis de lutter en partie contre la montée de l'islam radical,
01:03:26 pareil, on a accusé, parfois dans vos rangs, le ministre en place,
01:03:31 de stigmatiser une certaine partie de la population.
01:03:34 Évidemment, il ne s'agit pas de tomber dans une haine contre une partie des membres d'une communauté,
01:03:40 mais simplement, il ne faut pas se voiler la face, monsieur.
01:03:42 Parce qu'à force de ne pas voir les choses, on aboutit à une situation qui est inestricable.
01:03:48 Ce qui se passe aujourd'hui, on aurait pu l'éviter.
01:03:50 Le temps tourne. J'ai souhaité, moi, justement, parce qu'on nous reproche parfois
01:03:54 un certain nombre de choses sur cette antenne.
01:03:56 La preuve, c'est que tout le monde peut s'exprimer.
01:03:58 C'est l'essence même de ce débat, c'est l'essence même de ces news.
01:04:01 Je souhaite absolument que Patrick Baudouin puisse s'exprimer et puisse débattre.
01:04:04 Puisqu'évidemment, vous pouviez vous attendre à ce genre de réaction, vu vos prises de position.
01:04:08 Vous l'avez dit, justement, il y a une espèce de...
01:04:10 Je souhaite qu'on ne dérive pas, parce que je suis tout prêt à avoir un autre débat sur cette question.
01:04:14 Ce que je voudrais souligner, c'est que, bien évidemment, je récuse le propos de la Ligue des droits de l'homme.
01:04:19 J'en rappelle quand même rapidement, la création, c'est l'affaire de Réfus.
01:04:23 Ça a été une des organisations qui a le plus souffert des années 30
01:04:26 et évidemment de ce qui s'est passé à l'époque pétiniste.
01:04:30 Et on a toujours été, je suis désolé, vous regarderez nos prises de position,
01:04:34 on a toujours été, évidemment, dans une lutte absolue et engagée contre l'antisémitisme.
01:04:40 Donc, je n'insisterai pas.
01:04:42 Le reproche qui nous est fait souvent, et c'est celui que vous venez de faire,
01:04:45 et je l'entends, mais je ne le partage pas, bien sûr,
01:04:48 c'est de dire, par exemple, vous avez cité l'IQSEN.
01:04:51 Je suis intervenu, je ne sais combien de fois, sur diverses antennes à l'époque d'IQSEN.
01:04:56 Effectivement, nous avons contesté l'arrêté d'expulsion contre l'IQSEN.
01:05:00 Nous avons bien souligné que nous condamnions absolument les propos antisémites qu'il avait pu tenir,
01:05:06 les propos désastreux qu'il avait pu tenir sur l'égalité homme-femme.
01:05:10 Simplement, il les avait tenus en 2014 et M. Darmanin, qui à l'époque était dans sa région,
01:05:15 n'avait qu'à saisir la justice.
01:05:17 Il devait être condamné, ce monsieur, pour les propos qu'il avait tenus.
01:05:21 En revanche, il avait toujours vécu en France et nous avons estimé que...
01:05:24 Est-ce que vous auriez la même attitude aujourd'hui, Patrick, en vertu de la situation ?
01:05:28 Nous sommes, si vous voulez...
01:05:30 Est-ce que vous auriez la même réaction ?
01:05:32 Deux choses. La première, notre ligne directrice, notre boussole,
01:05:37 c'est tous les droits pour tous et toutes, si vous voulez.
01:05:40 Donc, notre lutte est complète.
01:05:43 Alors, parfois, certains font pencher la balance d'un côté ou de l'autre.
01:05:49 Nous essayons difficilement de garder une ligne juste.
01:05:52 Et en France, vous l'avez rappelé, il faut quand même dire, là, aujourd'hui, nous sommes...
01:05:56 Et encore une fois, je ne voudrais pas qu'il y ait la moindre note discordante dans notre débat.
01:06:01 On est tous sur le même sujet, ce matin.
01:06:03 Mais c'est constant.
01:06:05 En revanche, nous ne sommes pas toujours tous sur la même longueur d'onde à d'autres périodes.
01:06:09 Il y a une communauté, je ne sais pas comment dire, d'ailleurs, communauté, je n'aime pas le terme,
01:06:13 mais arabo-musulmane, très importante en France,
01:06:16 et des actes à caractère raciste multiples,
01:06:19 qui viennent souvent de groupes, il faut le dire, d'extrême droite ou...
01:06:22 Bon, ce n'est pas le débat de ce matin.
01:06:24 Pas seulement, pas seulement.
01:06:26 Mais ce que je veux dire, c'est que nous prenons effectivement position dans ces cas-là.
01:06:30 Et il y a des périodes où nous avons plus souvent à prendre position sur ce thème-là que sur d'autres.
01:06:35 Le combat contre l'antisémitisme qui nous occupe ce matin, encore une fois, il est permanent, il est constant.
01:06:42 C'est l'histoire de France qui nous montre qu'il faut être continuellement d'une grande vigilance.
01:06:46 Et nous ne quitterons pas ce combat.
01:06:48 Mais pour autant, nous ne renoncerons pas aussi à un certain nombre de valeurs que nous défendons.
01:06:54 Alors on peut les contester, moi j'accepte le débat.
01:06:57 Vous pouvez ne pas être d'accord, bien sûr.
01:06:59 Et ces valeurs, on essaye de dire, les arabes musulmans de France,
01:07:04 il faut aussi veiller à ce qu'ils ne soient pas eux-mêmes discriminés.
01:07:08 Merci.
01:07:09 Vous entendez la petite musique ?
01:07:12 Vous entendez la...
01:07:14 Absolument, et plutôt à l'union qu'à l'exaspération des tensions.
01:07:18 Merci Patrick Baudouin en tous les cas d'avoir accepté notre invitation, de participer à Minnews Weekend.
01:07:23 Vous voyez, tout le monde peut s'exprimer sur cette chaîne.
01:07:25 Et ça c'est essentiel.
01:07:27 C'est l'honneur de ces news.
01:07:28 Merci, merci beaucoup en tous les cas de votre participation et merci de ces mots.
01:07:33 On marque une pause, on se retrouve dans quelques instants pour la dernière ligne droite.
01:07:37 On parlera du projet de loi immigration qui arrive enfin au Sénat.
01:07:41 On sera avec Elodie Bouchard.
01:07:42 Ça arrive ça.
01:07:44 Et il est déjà 12h30 et c'est Minnews Weekend.
01:07:48 Il nous reste 30 minutes.
01:07:50 Beaucoup de thèmes, beaucoup de débats.
01:07:51 Des débats très animés d'ailleurs avec l'équipe qui m'entoure que je vais représenter dans quelques instants.
01:07:55 Mais tout de suite on fait un point sur l'information avec Isabelle Piboulot.
01:07:59 Rebonjour Isabelle.
01:08:00 À Lyon, la jeune femme juive poignardée hier à son domicile est sortie de l'hôpital et a déposé plainte.
01:08:06 Un couteau a été retrouvé chez elle ainsi qu'une croix gammée sur sa porte.
01:08:10 Selon l'avocat de la victime, une fois les investigations menées à leur terme,
01:08:14 le caractère antisémite de l'agression sera corroboré ou non.
01:08:18 Une enquête du chef de tentative de meurtre aggravé a été ouverte.
01:08:21 À ce stade, aucune interpellation n'a eu lieu.
01:08:24 Après le passage de la tempête Kiaran, le bilan humain s'alourdit.
01:08:28 Trois morts sont à déplorer en France.
01:08:30 Un salarié d'Enedis est décédé dans un accident ce week-end.
01:08:33 Les circonstances précises ne sont pas encore connues.
01:08:36 La victime était mobilisée dans le cadre de la force d'intervention rapide de l'électricité à Pontaven dans le Finistère.
01:08:43 Et puis le projet de loi immigration débattu dès demain au Sénat.
01:08:46 Selon le ministère de l'Intérieur, il sera adopté 149-3 car un compromis se dessine.
01:08:51 Pour rappel, ce texte prévoit notamment de faciliter les expulsions des étrangers,
01:08:55 hauteurs de troubles à l'ordre public,
01:08:57 mais aussi de régulariser les travailleurs sans papier dans les métiers qui peinent à recruter.
01:09:04 - Isabelle, donc dernière ligne droite pour Mini News Week-end avec moi.
01:09:06 Pour terminer cette demi-heure, on a même Fadel, Kevin Bossuet, Denis Deschamps,
01:09:09 Philippe David, Amine Elbaïy et le retour des Léudi-Huchard.
01:09:12 Pourquoi le retour des Léudi-Huchard ?
01:09:14 Parce qu'on va parler de la loi immigration dans quelques instants.
01:09:16 On va même en parler maintenant avec...
01:09:18 Elle arrive demain, c'est ça ? - Oui, au Sénat.
01:09:20 - Demain au Sénat.
01:09:21 Et avec ce sondage publié chez nos confrères du Parisien,
01:09:25 si les Français sont une large majorité à se prononcer en faveur du texte,
01:09:28 ils sont très critiques sur la gestion de l'immigration en France.
01:09:31 Détail de ce sondage avec Kylian M'sallé.
01:09:34 - Premier renseignement à tirer de ce sondage,
01:09:37 les Français ne font pas confiance en l'exécutif pour gérer cette question de l'immigration.
01:09:41 Regardez, 71% des sondés ne font pas confiance en Emmanuel Macron.
01:09:45 Même chiffre pour la première ministre Elisabeth Borne.
01:09:48 Le constat est à peine moins sévère pour Gérald Darmanin.
01:09:51 68% des Français n'ont pas confiance en lui pour gérer le dossier migratoire.
01:09:55 Et puis, il est à cette question posée,
01:09:57 est-il nécessaire ou pas de changer les règles concernant l'immigration en France ?
01:10:01 La réponse, et oui, pour près de 9 Français sur 10,
01:10:04 ils réclament plus de fermeté.
01:10:06 Par exemple, 91% des sondés souhaitent un renforcement des possibilités d'expulsion des personnes étrangères,
01:10:13 qui représente une menace grave pour l'ordre public.
01:10:16 Autre chiffre intéressant, 7 Français sur 10 sont favorables
01:10:19 à la création d'une carte de séjour d'un an pour les personnes en situation irrégulière,
01:10:24 travaillant dans des secteurs en tension.
01:10:26 Les Français n'ont pas confiance en leurs dirigeants et ils souhaitent qu'on leur pose la question.
01:10:30 Alors, faut-il un référendum sur la question de l'immigration en France ?
01:10:34 Ils sont 78 à être favorables.
01:10:37 Je vous rappelle que les Républicains et le Rassemblement national ont déjà exprimé cette volonté.
01:10:42 Oui, mais pour cela, il faudrait modifier la Constitution
01:10:45 et l'article 11 qui interdit toute consultation sur ce sujet.
01:10:48 Mes amis, on commentera ce sondage dans quelques instants,
01:10:51 mais on va se tourner vers Elodie Huchat, notre spécialiste politique.
01:10:54 Vous êtes bien certaine ? C'est bien demain ?
01:10:56 Parce qu'on en a tellement parlé.
01:10:58 C'est combien de fois ?
01:11:00 7 fois repoussées.
01:11:01 C'est bien ce qui me semblait.
01:11:02 Donc, ça arrive bien demain.
01:11:03 Quel est un peu l'état d'esprit, le climat, ma chère Elodie ?
01:11:05 Vous allez tout nous dire.
01:11:06 Alors, du côté du gouvernement, on est plutôt optimiste.
01:11:08 Il y a toujours un point qui coince et qui est le même.
01:11:10 C'est ce fameux article 3, celui sur les métiers en tension.
01:11:13 On sait que le gouvernement est très attaché à ce qu'il figure dans le texte.
01:11:16 En revanche, il n'est pas du tout opposé à ce que cet article soit remanié.
01:11:20 Celui qui pourrait sauver la situation, c'est Hervé Marseille.
01:11:22 C'est le patron des sénateurs centristes.
01:11:24 Parce qu'il fait un amendement de compromis.
01:11:27 C'est-à-dire qu'on passe par la loi et les critères iront par circulaire.
01:11:31 Et au lieu de dire "le préfet doit régulariser", on pourrait dire "le préfet peut régulariser".
01:11:36 Un mot qui peut changer beaucoup, même si comme ça, ça semble un peu insignifiant.
01:11:40 Le gouvernement, dans ce cas-là, ne donnerait pas d'accord à cet amendement.
01:11:43 Mais dans le but du compromis, il ne s'y opposerait pas.
01:11:45 Au ministère de l'Intérieur, on est très optimiste.
01:11:47 On nous dit que le texte va passer.
01:11:49 149.3, il s'appuie notamment sur les sondages.
01:11:52 On vient encore d'en voir un actuellement.
01:11:54 Tous les sondages, depuis le début, montrent que les Français sont plutôt favorables à cette loi.
01:11:57 Même s'ils veulent aller plus loin.
01:11:59 Un ministère qui rappelle aussi que le Sénat n'a pas modifié cet article en commission.
01:12:03 Qu'il n'y avait pas eu de majorité pour cela.
01:12:05 Maintenant, la question, c'est est-ce que la majorité sénatoriale, LR et centristes, vont réussir à s'entendre ?
01:12:10 En revanche, à l'Assemblée, c'est un peu plus compliqué.
01:12:13 Au ministère de l'Intérieur, on nous dit, en parlant d'Olivier Marleix, qu'il se trouva bien dépourvu.
01:12:16 Quand le texte de loi fut venu, on nous explique que sa position de discussion est simple.
01:12:20 C'est de ne pas discuter.
01:12:22 Même le Rassemblement national semble plus constructif, nous dit-on, dans l'entourage de Gérald Darmanin.
01:12:27 Et puis, le gouvernement est optimiste.
01:12:29 Parce qu'il nous dit, il y a une semaine, on disait que le gouvernement allait tomber sur ce texte.
01:12:32 Qu'on était de haut mur, finalement.
01:12:34 Ça va aller.
01:12:35 En revanche, là, on est beaucoup moins optimiste.
01:12:37 C'est du côté de chez LR.
01:12:39 Ce qu'on appelait les "faiseurs de rois" au moment des législatives.
01:12:41 Ne le sont plus, ça vous fait rire.
01:12:43 Mais on l'a tous dit.
01:12:44 C'était une autre époque, ça.
01:12:45 Une éternité.
01:12:46 Aujourd'hui, un député me dit ce qui est à peu près bien sur ce texte.
01:12:48 C'est qu'on sait qu'on va se faire avoir.
01:12:50 Maintenant, la question, c'est comment ?
01:12:51 Par notre groupe, par Bormes ou par Darmanin ?
01:12:53 Parce qu'effectivement, ils ont tous parlé de l'importance de déposer une motion de censure.
01:12:57 Ils le disaient encore tous dimanche dernier.
01:12:59 On en parlait sur ce plateau.
01:13:00 Problème, il faut 58 signatures.
01:13:01 Ils ne les ont pas.
01:13:02 Deuxième problème, s'ils avaient ces signatures, ils ont la certitude qu'elles ne passeraient pas.
01:13:06 Parce que le Parti socialiste ne veut pas la voter.
01:13:08 Un député LR me disait, déjà, qu'on ne servait pas à grand-chose.
01:13:11 Là, on ne sert plus à rien.
01:13:12 Si notre motion n'est pas adoptée, on passe pour des pin-pin.
01:13:15 Bref, pour le gouvernement, les choses semblent s'arranger.
01:13:17 Pour l'opposition, un peu moins.
01:13:19 Merci pour cette année.
01:13:20 C'est toujours un plaisir.
01:13:21 Elle rend la politique une simple discipline.
01:13:24 Ça n'était pas un député du Sud.
01:13:26 Vous avez remarqué également que c'est un député centriste qui a un rôle majeur.
01:13:30 Oui, mais ce qui n'est pas étonnant, c'est qu'au Sénat, l'équilibre des forces est différent.
01:13:34 Les centristes font vraiment le pont.
01:13:36 On ne parle pas souvent des centristes.
01:13:37 On va en parler.
01:13:39 Avec le matériau qu'elle a, je pense qu'Elaudie peut se lancer dans le stand-up.
01:13:42 Oui, exactement.
01:13:44 Je ne sais pas si c'est rassurant.
01:13:46 Je serai son producteur.
01:13:48 Petit tour de table.
01:13:49 Est-ce que vous partagez le même optimisme que le gouvernement ?
01:13:53 Petit tour de table, rapide.
01:13:54 Non, mais c'est tellement...
01:13:56 Dimanche dernier, on était avec vous, Thierry, en plateau, pour parler de l'éventuelle motion de censure.
01:14:01 Je crois que j'avais dit que je ne croyais absolument pas à une motion de censure de LR.
01:14:05 Ils ont trop peur d'une dissolution qui leur ferait perdre leur gain-pain.
01:14:09 Donc maintenant, c'est à l'envers.
01:14:11 Je vais utiliser une expression du sud-ouest.
01:14:13 Là, pour le coup, ils sont vraiment culs par-dessus tête.
01:14:17 Non, mais c'est terrible pour les LR, parce que c'est vrai qu'ils sont absolument inaudibles
01:14:21 et qu'ils ne sont pas en capacité de s'engager dans une motion.
01:14:25 On le savait déjà.
01:14:27 Aujourd'hui, on le sait encore beaucoup plus.
01:14:30 Mais en même temps, moi, cette loi immigration...
01:14:33 Concernant les métiers en tension, il faut dire les choses.
01:14:35 C'est que déjà, les personnes qui sont sur des métiers en tension sont déjà régularisées, dans les faits.
01:14:44 Donc là, si j'ai bien compris, c'est qu'on veut stigmatiser, j'allais dire.
01:14:49 Il y a des mots qu'on a du mal à sortir parfois le dimanche matin.
01:14:53 Que ça soit d'une manière systématique.
01:14:55 Bon, OK. Mais il y a plein de choses, en fait.
01:14:58 Aujourd'hui, est-ce que cette loi immigration va revenir sur tous les circulaires
01:15:02 notamment signés avec l'Europe ?
01:15:04 Est-ce que cette loi immigration va rétablir le délit de clandestinité ?
01:15:08 Est-ce que cette loi immigration va revenir sur le droit d'entrée et d'installation ?
01:15:14 C'est ça, le problème.
01:15:15 Si cette loi immigration cadre les personnes qui sont là, déjà, à quoi, finalement, elle va servir ?
01:15:20 Je sais que, par exemple, on va réduire le nombre de recours.
01:15:24 Je crois que c'est quatre au lieu de douze actuellement.
01:15:28 Mais sincèrement, est-ce qu'elle va aller loin pour répondre vraiment à la situation qu'on rencontre dans notre pays ?
01:15:34 Et puis moi, je vais être honnête avec vous, je l'ai déjà dit,
01:15:37 je m'étonne que dans un pays qui lutte contre le travail au noir,
01:15:41 aujourd'hui, on a des personnes qui sont en situation irrégulière et qui travaillent.
01:15:45 Je veux entendre tout le monde sur le sujet.
01:15:47 Denis Deschamps, Amine, Kevin.
01:15:50 Il y a deux choses dans cette loi. Il y a immigration et travail.
01:15:53 Je pense que dans l'esprit de beaucoup de gens, on occulte le volet travail pour les entreprises et on se concentre sur l'immigration.
01:16:00 Et on l'a vu sur le sondage que vous avez, enfin, sur les sondages.
01:16:03 On va revenir sur le sondage.
01:16:04 C'est qu'en réalité, les gens ne croient plus en la politique.
01:16:06 Ils se détachent de la politique.
01:16:07 Ils ne les croient plus capables d'être exécutifs.
01:16:10 C'est leur mission, mais d'être dans l'exécution du mandat.
01:16:13 Et malheureusement, j'ai peur que, encore une fois, ça crée de plus en plus de distance.
01:16:18 Comme le disait Philippe, de semaine en semaine, on voyait les lignes bouger en permanence.
01:16:24 Effectivement, les LR, peut-être qu'ils auraient eu une représentation à l'Assemblée nationale beaucoup plus faible s'il y avait eu une dissolution.
01:16:30 Et qu'en réalité, ils ont tous peur de leur gagne-pain, comme tu dis.
01:16:33 Et c'est très ennuyeux parce qu'en réalité, il y a un vrai sujet pour les entreprises.
01:16:37 Ça, c'est indiscutable.
01:16:39 Maintenant, les préfets vont être pris dans la nasse en disant, est-ce qu'ils peuvent, est-ce qu'ils doivent faire...
01:16:44 Ça va être une complexité sans nom.
01:16:46 Donc l'application de la loi, encore une fois, va être compliquée.
01:16:50 Mais par contre, les entreprises ont besoin de salariés.
01:16:53 Mais il y a 3 millions de chômeurs aujourd'hui dans notre pays.
01:16:55 Bien sûr, plus que ça, avec les 4 catégories.
01:16:57 Beaucoup plus que ça.
01:16:58 Et on a aujourd'hui dans les quartiers notamment, près de 45% de chômeurs.
01:17:02 Et d'où ces gens-là à travailler, formants, qualifiants, pour qu'ils puissent aller sur ces métiers en temps de crise.
01:17:08 Vous êtes nombreux. Alors essayez d'être un peu courts pour que je puisse...
01:17:11 Kevin et Amine, allez.
01:17:13 Le problème de ce projet de loi, c'est que c'est un gadget politique pour présidentiable.
01:17:20 Quand je vois M. Darmanin, qui nous raconte par exemple...
01:17:23 Il joue gros, Jardin.
01:17:24 Il joue gros, d'accord.
01:17:25 Mais il nous raconte que si la loi avait été passée, on aurait évité l'assassinat de ce professeur.
01:17:31 Enfin, du moins, l'expulsion de la famille. Je crois que c'est ce qu'il a dit.
01:17:33 Je ne veux pas m'aventurer.
01:17:34 Je pense que c'est de la petite politique politicienne.
01:17:37 Je pense que les Français attendent autre chose.
01:17:39 On est à un basculement de notre histoire.
01:17:41 On est dans une guerre contre l'islamisme.
01:17:43 On sent bien que l'immigration, c'est quelque chose qui est rejeté massivement par les Français.
01:17:48 Soit on se donne les moyens de lutter contre l'immigration illégale.
01:17:51 Soit on continue à faire des petits gadgets.
01:17:54 Mais alors là, si on fait ça, il ne faudra pas s'étonner que Marine Le Pen arrive au pouvoir en 2027.
01:17:59 Amine, rapidement. Parce que je voyais qu'on parle de D. Dupond-Morettié aussi.
01:18:02 Il nous reste quasiment neuf minutes.
01:18:04 Donc, on a encore deux sujets sur lesquels j'aimerais vous faire réagir.
01:18:07 L'Union Européenne nous malmène aujourd'hui avec le porte-monnaie des Français en Berne.
01:18:12 Le porte-monnaie des Français vidés.
01:18:15 Toujours plus de normes. 15 000 actes de droit souple de l'Union Européenne
01:18:18 qui ne sont pas votés par le Parlement français.
01:18:20 Ils sont simplement retranscrits dans notre droit.
01:18:23 En réalité, il faut faire preuve d'humilité sur cette question.
01:18:26 Depuis maintenant 2003, nous avons adopté 23 lois sur l'immigration.
01:18:30 Uniquement, uniquement, sur le prisme soit de la régularisation des sans-papiers.
01:18:35 Et une autre loi sur la distribution des titres de séjour.
01:18:38 Jamais, ni à aucun moment, nos responsables politiques se sont dit qu'ils allaient mettre fin
01:18:43 à la pompe aspirante de l'immigration incontrôlée.
01:18:45 C'est-à-dire supprimer les droits sociaux, le droit à l'hébergement opposable, l'aide sociale.
01:18:50 Mais aussi toute la panoplie des droits économiques et sociaux qu'offre le droit français aux clandestins.
01:18:56 Abroger la circulaire valse.
01:18:58 Ça, ça ne nécessite pas de loi.
01:19:00 Ça nécessite un acte concret.
01:19:01 Le ministre prend un décret et demain, il doit abroger la circulaire valse
01:19:05 qui oblige à régulariser les clandestins qui sont arrivés clandestinement en France.
01:19:11 Et dernier point, Monsieur Caban.
01:19:13 Dernier point, et je crois que c'est le plus important.
01:19:15 Plutôt qu'un débat droite-gauche sur une loi, un référendum pour ou contre l'immigration incontrôlée.
01:19:21 Ce dont il faut mettre fin aujourd'hui, c'est la pompe aspirante de l'immigration à travers le mécanisme.
01:19:28 Et je le dis bien.
01:19:29 Le mécanisme d'aide sociale.
01:19:30 Comment expliquer à nos retraités qui ont travaillé en France toute leur vie
01:19:39 et qui gagnent l'équivalent de 1000 à 1200 euros par mois de retraite dans le bassin mini à Lens.
01:19:46 Alors que pendant ce temps, notre pays continue d'accueillir des populations étrangères
01:19:50 qui n'ont jamais travaillé de leur vie.
01:19:53 Jamais travaillé de leur vie.
01:19:54 Et ils bénéficient grâce aux accords internationaux de l'ASPA, de l'Aide du Minimum Vieillesse.
01:20:01 Qui est récupérable sur succession pour les Français.
01:20:03 Qui ne l'est pas pour les étrangers, puisque par définition, ils n'ont jamais cotisé.
01:20:06 Et ils n'ont pas de patrimoine en France.
01:20:08 Ce deux poids deux mesures, il ne se trouve pas dans la loi.
01:20:11 Il se trouve dans la dénonciation des accords internationaux.
01:20:14 Dénoncer l'article 8 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme
01:20:17 qui oblige au nom du regroupement familial à régulariser les sans-papiers.
01:20:21 Dénoncer les traités européens et dénoncer toutes les conventions internationales
01:20:26 de réciprocité en matière de sécurité sociale avec les pays du Maghreb.
01:20:29 Là, on pourra peut-être demain retrouver notre pleine souveraineté.
01:20:33 Merci. Vous avez eu du temps.
01:20:36 Heureusement que je vous ai demandé de faire court.
01:20:38 Heureusement.
01:20:40 T'as vu, il m'a metté toute...
01:20:42 C'est la force. Ça tient du cœur.
01:20:45 C'était important qu'on parle de la loi immigration.
01:20:48 On va en parler toute la semaine. Je ne voulais pas qu'on en fasse.
01:20:51 Un dernier mot sur le 49-3.
01:20:53 Le ministre de l'Intérieur est très optimiste quant au fait que son texte passera sans.
01:20:56 Mais stratégie, Elisabeth Borne n'a pas beaucoup intérêt à montrer
01:20:59 que Gérald Darmanin trouve une majorité là où elle ne l'a pas eue.
01:21:02 Dans l'entourage du ministre, on dit qu'un 49-3 pourrait arriver
01:21:05 non pas par manque de majorité, mais pour embêter.
01:21:07 Le mot était moins poli initialement dans le oeuf, mais pour embêter le ministre.
01:21:11 On va parler d'un autre ministre qui va être sous les feux de l'actualité.
01:21:14 Le ministre de la Justice, qui est jugé à partir de demain pour prise illégale d'intérêt.
01:21:18 Eric Dupond-Moretti restera à son poste, vous le savez,
01:21:21 pendant toute la durée de son procès devant la Cour de justice de la République.
01:21:25 Célia Barotte, vous êtes là, on vous retrouve.
01:21:28 Quels sont les enjeux de tout cela, ma chère Célia ?
01:21:31 - Thierry, Eric Dupond-Moretti est accusé d'avoir abusé de ses fonctions de ministre
01:21:36 pour régler des comptes de son passé d'avocat.
01:21:39 Il y a deux affaires distinctes.
01:21:41 L'une, contre le père Edouard Levreau, un ancien juge d'instruction détaché à Monaco
01:21:45 qui avait mis en examen un client d'Eric Dupond-Moretti, dénonçant des méthodes de cow-boy.
01:21:50 De la part du magistrat, Eric Dupond-Moretti avait diligenté des poursuites administratives à son encontre.
01:21:54 L'autre affaire, plus complexe, concerne trois magistrats du parquet national financier
01:21:58 contre qui Eric Dupond-Moretti avait là aussi ordonné une enquête administrative.
01:22:02 Le garde des Sceaux leur reprochait d'avoir fait éplucher les factures téléphoniques
01:22:07 détaillées de plusieurs avocats, dont lui, pour tenter d'identifier la personne qui avait informé Nicolas Sarkozy
01:22:13 et son avocat Thierry Herzog qu'ils étaient sur écoute dans l'affaire Bismuth.
01:22:17 Dans les deux cas, les magistrats ont finalement été mis hors de cause par le Conseil supérieur de la magistrature.
01:22:23 Eric Dupond-Moretti a toujours contesté le conflit d'intérêts dans ses actions.
01:22:27 Il sera jugé à partir de demain par trois juges professionnels issus de la Cour de cassation,
01:22:32 la plus haute juridiction judiciaire de France, et douze juges parlementaires.
01:22:36 S'il est reconnu coupable de prise illégale d'intérêt, il encoure cinq ans d'emprisonnement et 500 000 euros d'amende.
01:22:43 Il y aura aussi une possibilité de peine complémentaire, une peine complémentaire d'inéligibilité,
01:22:48 ainsi qu'une interdiction d'exercer une fonction publique.
01:22:51 Merci ma chère Célia. Désolé, vous n'êtes pas punie.
01:22:55 Vous étiez censée être sur ce plateau.
01:22:58 Donc, Juliette, notre téléspectateur, on n'a pas puni Célia Barotte, mais nous manquons de place.
01:23:03 Donc voilà. Merci pour ces précisions.
01:23:05 Il joue gros aussi avec Dupond-Moré et Tiquet.
01:23:08 Climat autour de cette affaire, j'aimerais bien savoir.
01:23:11 Déjà, il a fallu gérer en fait l'intérim ou non, parce que pour le coup, pendant deux semaines, il va être totalement indisponible.
01:23:18 Ce qui est effectivement décidé, c'est qu'il reste en poste.
01:23:20 Politiquement, c'est plus facile.
01:23:22 Ça évite soit de déporter sur Elisabeth Borne, qui est déjà bien occupée,
01:23:25 soit de donner à quelqu'un d'autre au sein du gouvernement, Elisabeth Borne,
01:23:29 qui dit qu'il faut qu'il ait le temps nécessaire pour se défendre, je la cite,
01:23:31 et que l'organisation est en place pour que le ministère continue à tourner.
01:23:35 C'est une première, c'est inédit ce qui se passe avec Eric Dupond-Moretti.
01:23:39 On a vu aussi un changement au sein du gouvernement,
01:23:41 puisque avant, quand vous étiez mise en examen en général, vous partiez du gouvernement,
01:23:45 pas forcément pour cause de culpabilité,
01:23:47 mais plutôt en se disant que vous ne pouviez pas être et ministre et gérer votre défense.
01:23:51 Apparemment, Eric Dupond-Moretti, lui, en a la capacité.
01:23:53 On en a vu même d'ailleurs certains partir avant même une mise en examen.
01:23:57 Le climat est forcément compliqué, parce qu'à la fois, c'est une première,
01:24:00 donc le gouvernement va devoir gérer aussi un petit peu ce qu'on raconte autour de ça.
01:24:04 Et puis, c'est quand même particulier dans l'ambiance d'avoir un ministre de la justice
01:24:08 qui va être lui-même jugé.
01:24:10 C'est un peu discutable et surtout pour l'opposition.
01:24:12 En fait, la perche est totalement tendue pour qu'évidemment, on lui tombe dessus dans l'opposition.
01:24:16 Et ça ne va pas tomber, c'est sûr.
01:24:19 Ce n'est pas.
01:24:20 C'est quand même hallucinant qu'on ait demandé à Bayrou,
01:24:22 dans l'affaire des assistants parlementaires, de démissionner
01:24:25 et de garder le garde des Sceaux mis en examen et qui va être jugé,
01:24:29 de ne pas avoir lui demandé de démissionner.
01:24:31 Amine Elbaïe parlait du deux poids deux mesures il y a quelques minutes.
01:24:34 Là, je trouve qu'on est vraiment dans le deux poids deux mesures absolu.
01:24:38 Parce que les faits quand même reprochés à un garde des Sceaux sont particulièrement graves.
01:24:42 – Ce qui est intéressant au niveau politique,
01:24:45 c'est que ça peut aussi faire diversion par rapport aux autres sujets importants
01:24:48 qui pourraient passer ou discuter.
01:24:50 Et donc, cette diversion peut être la bienvenue en réalité, dans le débat.
01:24:54 Parce que forcément, ça va être débattu tous les jours.
01:24:57 C'est sûr que ça va faire causer.
01:24:59 – Donc on causera peut-être beaucoup moins d'autres sujets importants.
01:25:03 – Kévin Bossuet.
01:25:04 – Oui, moi je pense que les Français sont à un moment où ils veulent de l'exemplarité.
01:25:09 Ils ne comprennent plus ce genre de choses.
01:25:11 Évidemment, il y a la présomption d'innocence.
01:25:13 Mais quand on est à la tête d'un ministère,
01:25:15 la moindre des choses, c'est de partir avant d'attendre le jugement.
01:25:20 Je pense que c'est ce que les Français attendent.
01:25:22 Et c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
01:25:23 pourquoi les Français sont dégoûtés de la vie politique.
01:25:25 Ils sont dégoûtés parce qu'ils ont l'impression
01:25:27 que ceux qui sont au-dessus d'eux, minorent leurs problèmes.
01:25:31 Et ceux qui sont au-dessus d'eux, finalement, sont au-dessus des lois.
01:25:34 Et que eux doivent subir des décisions qu'ils n'ont pas choisies.
01:25:38 C'est ce qui explique la crise démocratique dans notre pays.
01:25:41 C'est ce qui explique une montée de l'abstention.
01:25:44 Et c'est ce qui renforce également le Rassemblement National.
01:25:47 – Bon, je regarde le chronomètre.
01:25:49 Je donne la parole à Minelle Belli ou pas ?
01:25:51 – Non. – 30 secondes.
01:25:52 – Non mais je vais juste…
01:25:53 – Excusez-moi, je tiens la vôtre place.
01:25:55 – Je réagis. – C'est la vôtre place qui parle.
01:25:57 – Alors Naïma et Amine.
01:25:58 – Parce que moi je me souviens du ministre Strauss-Kahn,
01:26:01 qui était ministre des Finances, si je me rappelle bien.
01:26:04 Oui, ministre des Finances, qui avait dû démissionner
01:26:07 justement parce qu'il était mis en justice.
01:26:09 – LAMNEF.
01:26:10 – Voilà, par rapport à l'UNEF. – LAMNEF.
01:26:12 – Et bien après, il a été complètement blanchi.
01:26:16 Et j'ai regretté parce que ça a été un excellent ministre.
01:26:19 Donc bon, voilà, moi je préfère qu'il reste.
01:26:21 – Amine, Amine. – En 30 secondes.
01:26:23 – Je crois ne reste plus. – Voilà, ça m'étonnerait ça.
01:26:25 – La cour de cassation, il faut bien comprendre, dans sa jurisprudence,
01:26:29 a totalement dévoyé l'infraction pénale, l'incrimination de prise illégale d'intérêt.
01:26:34 Et si on continue, et moi je crois que tous les responsables politiques
01:26:38 devraient s'indigner du renvoi d'Eric Dupond-Moretti.
01:26:40 Parce qu'en réalité, en dévoyant cette infraction,
01:26:45 en ne permettant pas à un ministre, qui dans le respect du principe
01:26:49 de séparation des pouvoirs, demande des comptes à son administration,
01:26:51 parce qu'il a diligenté une enquête administrative,
01:26:54 on se retrouve aujourd'hui avec une confrontation, avec des juges
01:26:57 qui attendent du passage de l'avocat médiatique Etemoretti au ministre,
01:27:01 avec un règlement de comptes politique.
01:27:03 Nous avons pendant très longtemps dénoncé la politisation des juges
01:27:06 sur ce plateau télévision.
01:27:07 L'équité et la justice et le principe de séparation des pouvoirs
01:27:12 imposent, impliquent que nous devons aujourd'hui faire bloc,
01:27:16 nous aurions dû faire bloc contre le renvoi d'Eric Dupond-Moretti.
01:27:19 Et la Cour de justice de la République ne remplit même pas
01:27:21 les conditions d'impartialité d'une juridiction.
01:27:23 - Il y a la dépendance aussi de la justice.
01:27:25 - Donc en réalité, c'est une farce.
01:27:27 - Voilà.
01:27:28 - C'est votre dernier mot.
01:27:30 - Je choisis le 50/50.
01:27:32 - Merci mes amis, merci Namir Imfadel, merci Kévin Bossuet,
01:27:36 merci Denis Deschamps, merci Philippe David, merci Nami Nelbaï.
01:27:38 - Merci à vous.
01:27:39 - Merci, ma chère Ludi, c'est toujours un plaisir de vous voir sur ce plateau.
01:27:41 Merci à Célia Barraud qui a été exilée dans un autre studio.
01:27:44 Je voudrais remercier chaleureusement François Hebb,
01:27:46 Charlotte Gordzala, Sébastien Bandotti, Naomi et Ben Hammou
01:27:49 qui m'ont aidé à préparer ces deux heures d'information.
01:27:51 Merci aux équipes en régie, à réalisation et à François Lemoyne.
01:27:55 Je n'oublie personne à la vision, David Tonnelier au son,
01:27:57 Fabien Frétier, Jérémy également à l'aréal.
01:28:00 Merci également à la programmation Raphaël de Montferrand.
01:28:03 Vous pouvez évidemment, vous connaissez la musique,
01:28:05 revivre cette émission sur notre site cnews.fr.
01:28:08 Nos prochains rendez-vous sur CNews.
01:28:10 Tout de suite, Aymeric Pourbet avec "Enquête d'Esprit", c'est bien cela.
01:28:14 Et puis à 14h, 180 minutes info avec l'ami Lionel Rousseau.
01:28:19 Voilà, je vous dis, passez une belle journée, passez un bon dimanche.
01:28:22 Lundi, c'est Sonia Babrou qui occupera ce fauteuil.
01:28:25 Et moi, je vous dis bye bye et à vendredi.
01:28:29 ♪ ♪ ♪

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