Originals - Les indociles

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À l'occasion du GIFF, rencontre avec Camille Rebetez et Delphine Lehericey pour Les indociles, adaptée de la BD du même titre.

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00:00 Originos découvre en avant-première nos interviews sur les séries qui font l'actu.
00:07 A l'occasion de la 29e édition du GIF, non bêta-série et partenaire, on accueille Delphine
00:14 de Laurisset, réalisatrice, et Camille Rébeté, co-auteure de la série et co-auteur de la BD,
00:19 Les Indociles, la mini-série adaptée donc de la BD, illustrée par Pitchcommon. On pourra
00:24 découvrir la série dès le 8 novembre sur RTS1 et bientôt sur Play suisse et on l'espère
00:28 prochainement en France. Bonjour à vous deux. Bonjour. Bonjour. Première question,
00:32 est-ce que vous pouvez nous pitcher brièvement Les Indociles ? Tu t'y colles ou j'y vais ? Vas-y.
00:40 Alors c'est l'histoire de trois amis qui se rencontrent dans les années 70 au Jura et puis
00:46 il y a un fils d'horloger donc plutôt bourgeois, un fils d'ouvrier et puis il y a une jeune fille
00:52 qui aura immigré et on suit leur amitié pendant 40 ans et dans cette amitié il y a des hauts et
01:01 des bas et les aléas de la vie et l'arène dans laquelle se déroule la série c'est l'histoire
01:08 de la toxicomanie en Suisse, comment les pouvoirs publics à un moment donné ont pris en charge,
01:13 grâce à des gens plus précurseurs, ces problèmes d'addiction qui faisaient qu'il y avait toute une
01:21 génération de jeunes gens qui étaient en train de mourir comme ça, ciel ouvert, azurique et ailleurs.
01:26 Camille, quelque chose à rajouter ? Non c'est parfait. Delphine, quelle a été votre réaction
01:31 quand vous avez lu la BD pour la première fois ? Alors moi j'ai beaucoup aimé la BD dans laquelle
01:37 il n'y avait pas cette arène de l'histoire de la Suisse avec la toxicomanie, il y avait des
01:42 personnages vraiment géniaux, des personnages hyper attachants, notamment les personnages
01:48 principaux mais aussi plein de rôles secondaires assez super. Il y avait une atmosphère aussi qui
01:53 racontait ce Jura qui est quand même un territoire très particulier parce que c'est reculé, à la
02:00 fois c'est la montagne, à la fois c'est pas la montagne, c'est très beau. Il y avait plein de
02:05 choses qui m'attiraient très fort, il y avait aussi une lumière dans cette BD, je trouve le
02:08 dessin de Pitch Comment, il n'y a pas que les dessins, les traits, il y a la couleur et il fait tout le
02:14 tour un peu gris, un peu moche, il neige pas vraiment, il fait froid et j'aime bien ça parce que
02:18 moi je vis en Belgique. En fait c'est très beau parce que tout à coup il y a un éclat de soleil
02:24 incroyable et puis tout devient magique et en fait c'est un peu la série, c'est à dire il y a des
02:29 drames et puis tout à coup il y a des choses magnifiques qui se passent et je trouve c'est des
02:33 très beaux héros du quotidien et donc ça m'a donné très envie. En plus la BD est beaucoup
02:38 plus drôle que la série, quand même je dois te dire ça. Et Camille comment avez-vous décidé de quoi
02:45 garder, de quoi écarter pour l'écriture de la série ? Ça a été énormément de discussions, beaucoup de débats,
02:52 il y avait beaucoup d'idées qui étaient déjà dans la BD et je me disais mais pourquoi
02:58 on va inventer autre chose parfois ? Alors des fois je me battais pour des bonnes raisons et des fois
03:03 je me battais notamment pour le personnage de Chiara, pour son évolution qui est assez différente
03:07 dans la série par rapport à la BD, un peu par conservatisme quelquefois. Donc
03:13 quelquefois j'ai dû prendre les armes en disant "ah bah oui vous avez vachement raison" mais en fait
03:18 la série est devenue une oeuvre originale à partir du moment où elle a trahi la BD.
03:25 Je me souviens quand tu m'as téléphoné Delphine pour me dire "j'ai envie d'inoculer
03:30 une action principale dans cette série qui serait la question de la toxicomonie en Suisse"
03:37 et dans le même téléphone j'ai dit oui alors que je suis plutôt... j'aime beaucoup le débat et
03:44 j'aime beaucoup aussi me battre pour mes idées, mes projets etc. et là je trouvais que ça amenait
03:52 l'action dont on avait besoin et en plus par rapport aux Indossil qui est une série
03:59 aussi sur les utopies, sur la dérive des utopies peut-être aussi, là il y avait quelque chose de
04:05 politique de nouveau qui était un gros os à ranger. Delphine je reviens à vous, donc la série se
04:12 passe à partir des années septembre comme on est ici jusqu'au début des années 2000 et l'image
04:17 évolue au fil du temps, il y a ce petit grain rétro dans les premiers épisodes et puis ensuite
04:24 c'est un peu plus naturel, réaliste. Donc est-ce que ça a été une discussion avec le chef Hoppe pour
04:30 cette image ? C'est marrant que vous disiez ça parce qu'en fait pas du tout, on n'a pas du tout
04:36 changé les choses à l'étalonnage ou quoi, on a simplement changé les ampoules, on a utilisé des
04:41 ampoules plutôt jaunes comme celles qu'on utilisait dans les années 70 et puis ensuite on a fait
04:47 évoluer vers le néon parce qu'après c'est surtout un des décors principaux qui est la ferme
04:52 des Indossil puisque donc en effet il crée un lieu d'accueil, le personnage principal Lulu, il crée
04:57 un lieu d'accueil dans une ferme au fond du Jura et cette ferme elle évolue en fonction des épisodes
05:02 évidemment et des époques et donc en effet on voit l'image changer grâce aux costumes, grâce à la
05:10 couleur des ampoules et aussi quand même un petit peu grâce aux saisons, c'est à dire qu'on a eu
05:16 cette chance de traverser, au début on voulait qu'il y ait de la neige tout le temps puisque ça
05:20 se passe quand même au Jura puis moi j'avais ce côté montagne puis je trouvais ça hyper beau de
05:23 faire un truc très graphique avec la neige et tout ça, moi je viens du cinéma donc je me disais
05:28 pour l'image ça serait génial qu'il neige, en fait c'est très lourd et c'est très dur de tourner
05:32 dans la neige parce que c'est lourd pour les équipes, pour les comédiens c'est très compliqué
05:35 et en fait quand on a commencé à tourner en octobre l'année dernière et c'était encore l'été donc
05:40 c'est comme si on avait commencé à tourner à la fin de l'été et puis que le cinquième épisode
05:44 il se passe en décembre et puis là il neige et donc on a traversé en fait sans vraiment le décider
05:50 toutes les saisons qui peuvent se passer au Jura et ça s'assombrit au fur et à mesure mais ça
05:56 s'éclaire aussi en même temps puisque la neige amène une espèce de lumière donc il y a quand
05:59 même quelque chose dans l'épisode 3 où on est vachement dans la pluie, dans la bouillasse et
06:04 puis ça devient un peu sombre et puis c'est ces années 80 où c'est vraiment trash, où il y a le
06:08 sida, où il y a beaucoup de morts et où c'est un épisode quand même très dense dans le drame et
06:12 puis ça se réouvre un peu plus dans les années 90 avec l'épisode 4 et là il commence un peu à
06:19 faire ces lumières d'hiver un peu blanches et puis à l'épisode 5 carrément on a eu de la chance,
06:25 il y a la neige et puis c'est le début ou la fin des Indociles, le début ou la fin d'autre chose
06:31 et il y a à la fois de la tristesse mais de l'espoir. Camille, les images, c'est quelque
06:36 chose que vous visualisez ou pas quand vous écrivez, que ce soit du théâtre, de la BD bien
06:41 sûr, quel que soit le médium ? Quand j'écris, je visualise toujours quelque part assez en film
06:47 en fait avec mes propres images mentales, où ça se passe, je me crée le décor mais ça n'a rien à
06:53 voir avec un décor qu'on peut construire par des moyens artistiques, que ce soit en théâtre,
06:59 ça n'a rien à voir avec une scénographie et en cinéma rien à voir non plus avec ce qu'on peut
07:03 faire avec la lumière, avec une photo etc. Donc moi je me concentre beaucoup sur l'action,
07:10 sur les dialogues, sur la parole, le langage, sur les échanges de répliques et ce genre de choses
07:15 quand j'écris. En fait cette image mentale me sert à construire ma matière mais après je la donne
07:21 et puis c'est pas mon métier de construire l'image. Et alors en voyant le résultat final,
07:27 vous qu'est ce que vous en avez pensé ? Je disais avant, moi j'ai pleuré à ma propre histoire en
07:36 fait, donc en famille on a pleuré tous ensemble en regardant ce truc. Quand je regarde des séries,
07:43 j'en regarde beaucoup et je suis très critique, il y a souvent des endroits où ça m'énerve,
07:47 où je dis ça c'est une grosse ficelle, ça ça se peut pas, c'est pas vraisemblable et là sur
07:52 cinq épisodes ça m'est pas arrivé une fois. Donc je suis 100% satisfait du projet final.
07:57 Mais tu es pas très objectif quand même ! C'est la meilleure série de l'histoire,
08:01 non de l'histoire du Jura ça c'est sûr. J'avais aussi une grande envie de raconter cette histoire
08:11 et de raconter ce coin de pays, de raconter, tu parlais de la pluie, tu parlais de ces choses là,
08:15 de ne pas raconter la carte postale. Parce que la carte postale de la Suisse on la connaît mais
08:20 l'envers avec la pluie, avec la dureté, les utopies qui se cassent la gueule, avec aussi cette terrible
08:26 histoire de la drogue en Suisse et la politique qui a été mise en place. Mais aussi la pauvreté,
08:31 c'est vrai on parle peu, c'est un peu idiot parce que c'est des clichés mais nous on est suisse,
08:37 mais je veux dire en Suisse il n'y a pas que des banques et du chocolat et des montres.
08:42 Et les séries produites en Suisse souvent on parle d'héritage, de banques, d'entreprises
08:51 et avec des crimes. Et là tout à coup on parle d'une série chez des pauvres, des utopistes qui
08:58 vivent ensemble en communauté et puis qui essaient de changer le monde. Et ça c'était
09:02 aussi une force et quelque chose qu'on avait envie de défendre très fort.
09:06 Je rebondis juste un instant, vous employez le terme utopiste et pas anarchiste alors qu'au
09:13 début ils sont quand même en marge des lois et puis au fur et à mesure effectivement ils
09:18 comprennent un peu plus le système. Mais du coup est-ce que ce sont des rebelles ou bien des victimes
09:24 de leurs propres idées peut-être ? Non alors pour moi utopiste et système c'est deux choses
09:33 qui sont antagonistes donc qu'on soit du côté de l'anarchie ou de la liberté ou ce genre de
09:37 choses. J'ai l'impression qu'on peut pas être artiste sans s'attaquer à l'immense machine
09:46 qu'on a en face de nous. Et ces personnages-là, leur utopie à eux c'est de vivre de manière
09:52 libre, d'accepter tout le monde là où il en est et d'ouvrir la porte à tout le monde,
09:58 de faire confiance. Et ça c'est une utopie extraordinaire surtout par les temps qui
10:04 courent, la peur qui est propagée par les grands médias partout tout le temps.
10:08 Non mais en fait c'est un projet, c'est vrai que c'est un peu politique tout ça,
10:12 tout ce qu'on raconte et tout puis ça fait un peu flipper la toxicomanie, on se dit "oh là là,
10:16 je vais passer un sale moment" mais en fait il y a une humanité. Puis en fait je pense que c'est
10:20 ça qu'on a défendu puis c'est ça qui existe déjà dans la BD et c'est ça qui existe dans ce coin de
10:24 territoire du Jura, c'est qu'il y a des gens particuliers qui se sont attaqués tout seuls à
10:29 des grands phénomènes de société, à des grands problèmes mais en passant par l'humain. C'est à
10:32 dire c'est vraiment l'idée, une série ça permet par rapport à un film de cinéma je trouve, de
10:37 passer du temps avec des personnages, de les développer et de parler de l'intimité, mais
10:42 l'intimité versus l'univers quoi. Il y a ça qui est donné parce qu'on a du temps en fait pour
10:48 développer les personnages. Puis là on a encore plus de temps parce qu'on les voit évoluer de
10:51 leurs 17 ans jusqu'à leurs plus de 50 ans et donc ça c'est assez réjouissant. C'est comme dans
10:57 ce double film "Meglio di Giantu" où en fait c'est cette saga de famille, l'histoire de deux frères,
11:04 ça raconte une histoire de la psychiatrie en Italie et ça traverse tout un tas d'événements
11:09 politiques, les brigades rouges et tout ça en Italie, mais au travers de l'histoire intime de
11:14 personnages. Et en fait c'est vrai qu'on avait ça en référence parce qu'on se disait il s'est quand
11:18 même passé ça et c'est très peu connu. Et on peut en parler mais on va pas en parler juste en
11:23 le racontant de manière documentaire ou en faisant quelque chose de extraordinairement
11:28 spectaculaire. Parlons-en avec les gens, les petites gens et les petits gens comme nous en
11:34 fait. C'est vraiment ce truc du héros du quotidien et de se dire mais il s'attaque à un truc qu'il
11:39 pourra jamais résoudre et finalement peut-être que si. C'est petit à petit les uns avec les
11:45 autres qu'on peut peut-être changer les choses. C'est plus des anti-institutions, c'est des
11:52 personnages qui font entre eux, sans l'institution, ce qu'ils voient et les injustices qui les indignent,
12:01 ils se mettent ensemble et ils se battent là contre. Et puis avec un exotisme particulier
12:06 que c'est celle des montagnes jurassiennes. Effectivement c'est pas une série qui se passe
12:09 dans un squat à Genève donc elle est racontée complètement différemment et il y a une ruralité
12:15 aussi dans cette façon d'être ensemble et de se battre qui est historique, qui est véritable,
12:21 qui s'est produite dans les années 70, 80, 90 dans ce coin de pays là avec des gens qui se sont
12:29 serrés les coudes. Puis c'était raconter cette partie de l'histoire qui effectivement n'est pas
12:33 connue parce que quand on raconte le Jura, on raconte le combat jurassien et c'est tout à
12:37 peu près. Et il y a eu énormément d'autres choses et énormément d'autres défis sociétaux qui se
12:43 sont joués à ce moment là. Delphine, est-ce que vous pensez que vous avez une signature dans le
12:49 sens où, ah oui on va se dire à ce plan là, ce plan technique, cette règle Delphine, cette
12:53 thématique, cette règle Delphine ou est-ce que vous pensez en instaurer un ? Si tu sais pas répondre
12:59 à cette question, c'est moi. Je crois que je sais pas répondre mais moi ce que je fais c'est que
13:04 je travaille avec des gens qui ont une même je dirais vision et une même qualité humaine. Enfin
13:10 ça a l'air d'être un peu crétin tout ça mais je pense la gentillesse et l'humanité justement
13:17 dans tous les personnages de mes films, je pense qu'il y a cette même envie d'être bon,
13:24 d'aller dénicher l'humanité d'un personnage et de créer de l'émotion en fait. C'est un peu ça
13:30 que j'essaye de faire et là c'est vrai que moi j'avais très peur de faire une série parce que
13:36 j'avais peur de pas avoir le temps, j'avais peur de pas pouvoir mettre cette recherche d'émotion
13:42 parce qu'on est vachement pressé par le temps, on a très peu de jours de tournage, on doit rentrer
13:46 huit séquences par jour, enfin c'est un rythme de fou et en fait j'ai adoré, j'ai adoré parce que
13:53 j'avais une équipe géniale parce qu'en Suisse mais vraiment il y a des techniciens qui sont
13:57 super, qui sont tellement bons, tellement avec le projet, des comédiens qui sont incroyables,
14:03 qui viennent juste une journée, deux journées, ils sont là tout de suite, enfin il y a vraiment,
14:07 j'ai senti cette espèce d'émergence, ce talent et je me suis sentie, c'est mon plus beau tournage,
14:13 franchement j'ai fait trois longs métrages, j'ai fait trois documentaires, c'est vraiment le
14:19 tournage que j'ai le plus chéri quoi, il s'est passé quelque chose je pense à cause des personnages,
14:24 à cause de l'ambiance du Jura, on s'est tous un peu mis au niveau comme ça, il n'y a personne
14:30 qui s'est mis à faire le malin, enfin c'était pas possible, je veux dire on racontait une histoire
14:33 qui était quand même, allez c'est dur quoi, toutes ces vies et tout ça, il fallait qu'on soit un peu
14:39 honnête aussi nous-mêmes et on avait peu de moyens parce que c'est pas parce qu'on est en Suisse qu'on
14:46 a beaucoup d'argent, de l'argent suisse dépensé en Suisse ça fait finalement le même argent que
14:50 l'argent belge dépensé en Belgique, ou en France dépensé en France, donc on n'était pas très riches
14:55 et on a tous, je pense qu'on a tous pris beaucoup de plaisir et on a essayé d'être, de rencontrer
15:01 cette humanité quoi, je dirais c'est la seule un peu prétention qu'on a eu. Elle a dit le mot,
15:07 mais je pense que ce qui émanait du tournage, moi j'y suis allé quelques fois, juste une fois en
15:13 figurant, mais c'est pas mon monde le plateau de cinéma, c'est vraiment une équipe puis tout le
15:18 monde allait dans le même sens et tout le monde était bien au travail et enfin il y a vraiment
15:22 une équipe comme ça. Moi la signature de Delphine je trouve c'est sa façon de réussir à dégager des
15:28 émotions entre les personnages dans des séquences etc, il y a une place pour l'émotion, une longueur,
15:36 une texture de l'émotion qui est vraiment particulière dans tes films. C'est gentil.
15:42 - Tout le long de la série, il y a beaucoup de rage et de colère, est-ce qu'à la fin il fallait
15:48 absolument apaiser toute cette tension que ce soit dans les relations familiales ou bien contre le
15:53 système tout simplement ? - Moi j'aime bien les happy end, je suis contre laisser le spectateur
16:00 dans son marasme et puis je trouve ça hyper prétentieux d'amener quelqu'un à regarder
16:05 quelque chose puis de le laisser là, enfin moi ça me fait à chaque fois, je me dis je paye ma place
16:11 ou je prends du temps pour regarder quelque chose, j'ai envie d'avoir du plaisir et même dans les
16:16 larmes on peut avoir du plaisir même si on regarde quelque chose de très triste et qu'on est très
16:20 ému pour moi c'est une émotion tout à fait honorable comme éclater de rire mais quand même
16:24 j'aime bien quand je donne, qu'il y ait de l'espoir quoi parce que allez sinon ça sert à rien d'être
16:31 là quoi. - C'est notre mission en tant qu'artiste de trouver de la beauté dans le marasme, le marasme
16:41 et la catastrophe on la connaît, elle est racontée, Beckett l'a fait, voilà maintenant dans Beckett
16:46 nous on doit trouver de la beauté sinon on a raté et puis effectivement sur ce projet là avec la
16:52 thématique, avec la dureté, l'âpreté par moment de ce qui se raconte, il fallait une fin libératrice.
17:01 - Mais il n'y a quand même pas que des trucs tristes parce que là on est en train de raconter
17:07 des trucs tristes mais il y a un truc qu'on s'est fort amusé et ça c'est aussi grâce au personnage
17:10 de Gami, c'est qu'il y a des second rôles, ce qu'on appelle les second rôles et qui se développent
17:16 tout au long des épisodes et puis prennent une place presque beaucoup plus importante, en tout
17:21 cas en termes de présence sur le tournage, en termes de nombre de lignes, en termes de présence
17:24 dans les scènes, il y a Ursula et Pinette qui sont deux personnages comme ça pilier de la
17:31 ferme des Indociles qui sont pas les héros on va dire tels qu'ils sont inscrits normalement et
17:36 ils amènent quelque chose de très vrai, de très juste et en même temps de très drôle et ça je
17:42 trouve que moi j'adore les séries avec les second rôles, j'aime j'adore les second rôles en fait,
17:47 je trouve que une bonne série c'est vraiment des personnages qu'on a envie de rencontrer,
17:53 qu'on a envie de serrer dans ses bras, quand la série elle est finie on se dit "ah j'ai perdu
17:56 mes copains" et puis après on se dit "ah mais tu sais ce personnage là il était génial comment
18:00 il était" et en fait ces deux là ils nous ont vraiment servi aussi de fil conducteur dans
18:05 c'est quoi l'état d'esprit du projet c'est quelque chose de pas très joyeux de base de raconter ça
18:11 mais en fait si parce que en fait dans l'humanité il y a toutes ces facettes là. C'est les seuls
18:16 acteurs qui ne changent pas d'ailleurs et l'organisme est plutôt bien fait. Parce qu'on
18:23 est un site de recommandation de séries, quel a été votre dernier coup de coeur sériel récent ?
18:28 Moi je vais pas me rappeler le titre mais j'ai vu un truc qui m'a hyper, le personnage
18:36 principal m'a hyper touché, c'était il y a pas longtemps sur Canal, c'est une série anglaise,
18:41 c'est une fille qui est codeuse et puis elle trouve la solution d'un conflit, il y a la
18:51 Russie qui entre en conflit avec l'Angleterre puis qui va déclarer la guerre, puis ils ont
18:54 ils ont allé infester tous les ordinateurs et tous les trucs, toutes les télécommunications et
19:00 ils essayent de manipuler la politique en Angleterre et en fait elle elle est d'origine indienne,
19:05 enfin elle est anglaise mais ses parents sont d'origine indienne et elle rentre pour aider le
19:12 gouvernement je sais pas quoi ça s'appelle. En fait vous l'avez dit c'est The Undefeated War.
19:16 C'est hyper bien, le personnage principal cette fille elle est géniale, c'est une très jeune
19:20 actrice. Et vous Camille ? J'ai de la peine à trouver, j'aurais dit "m'entends-tu" mais ça
19:24 fait quand même trois ans que j'ai vu, j'ai trouvé que c'était un ovni extraordinaire.
19:28 Il y a trois saisons ? Il y a trois saisons, oui c'est un ovni extraordinaire. D'ailleurs j'attends
19:35 qu'elle en refasse des séries. Dernièrement j'ai vu Kidnapping d'Arte, je trouvais très bien
19:42 construit avec aussi une envergure politique que j'appelle de mes voeux en tant que spectateur.
19:50 Eh bien merci beaucoup et on retrouve le 8 novembre en Suisse en tout cas les Indosil.
19:55 Originos, découvrez en avant-première nos interviews sur les séries qui font l'actu.
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