Dans le jour où, tous les soirs du lundi au vendredi, le passé éclaire le présent : grâce à ses archives, la rédaction d'Europe 1 fait le récit d'un événement relié à l'actualité.
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00:00 - Le César du meilleur acteur.
00:03 - Et puis on essayera un jour de faire une grande cantine.
00:05 - Yes we can !
00:06 - Sergensbourg, bonjour.
00:08 - Il n'y a eu qu'un vainqueur, c'est l'espoir.
00:10 - Europain.
00:11 - 7h24 sur Europain, c'est l'heure du jour où...
00:14 - Retour ce matin sur la disparition de l'un des monstres sacrés du cinéma français.
00:19 Il y a 25 ans, le 8 novembre 1998, s'éteignait Jean Marais à Cannes.
00:23 A l'âge de 84 ans, Jean Marais creva l'écran dans un genre qui connut son apogée
00:28 dans les années 50-60, le film de Cap et d'Épée, lors d'Autriche.
00:32 - Oui, quand on pense à Jean Marais, on pense au film Le Comte de Montecristo,
00:36 Podane, La Belle et la Bête ou Le Beau Sud, dans lesquels il triomphe.
00:40 - Vive la guerre verte !
00:41 - Puisque tu n'es pas venu à la guerre verte, c'est la guerre verte qui vient à toi.
00:44 Jean Marais, c'est un sourire envoûtant pour toute une génération,
00:47 un physique d'Apollon qu'il cherche à combattre en jouant dans La Belle et la Bête.
00:50 Et dans les films de Cap et d'Épée, il réalise lui-même ses cascades,
00:54 suspendues à un lustre ou s'envolant au volant d'une déesse.
00:57 Témoignage de Jean Marais sur Europe 1 en 1958.
01:00 - Tout de même, je crois que vous ne vous faites jamais doubler dans les scènes difficiles.
01:02 - Non, je n'aime pas ça. Au contraire, ça m'amuse de faire des choses difficiles.
01:05 - La seule précaution que vous prenez, c'est que vous ne les préparez pas, ces scènes.
01:08 - Oui, c'est ça.
01:08 Et ce sont ces cascades qui incitent l'acteur Jean-Paul Belmondo à faire la même chose.
01:13 - Il fait partie des gens qui m'ont donné envie de faire des cascades.
01:18 En dehors de son talent d'acteur, c'était un cascadeur formidable.
01:21 - Je vais être bientôt le maître du monde !
01:25 Mais dans les années 60, on ne propose plus à Jean Marais que des films d'aventure.
01:29 Et lui, qui voulait jouer des rôles variés, se retrouve pris au piège.
01:32 Jean Marais est aussi indissociable de son Pygmalion, Jean Cocteau,
01:36 dont il joue les pièces sur les planches dès la fin des années 30.
01:39 Marais parle de Cocteau sur Europe 1 en 1983,
01:42 dans l'émission "Découverte" de Jean-Pierre Elkabach.
01:45 - Il m'a apporté ma façon de voir, ma façon de parler, ma façon de penser, ma façon de vivre.
01:52 Quand je l'ai rencontré, alors j'étais vraiment un minus.
01:54 Moi, j'essayais de lui apprendre le bonheur, chose qui est très difficile pour un poète.
02:00 J'essayais de lui apprendre à être heureux.
02:02 - Les poètes de demain devraient vous exalter davantage.
02:07 Jean Marais est un timide, un artiste discret qui n'a jamais aimé participer
02:12 à des cérémonies officielles comme le Festival de Cannes.
02:15 - Ça m'intimide, le festival. Ça a toujours été comme ça, oui.
02:18 J'ai toujours l'impression que les gens se disent en voyant ce festival
02:22 que je viens chercher un rôle, alors que j'en cherche pas du tout
02:26 puisque à mon âge, j'aime mieux me reposer.
02:29 Jean Marais était persuadé d'être né sous une bonne étoile.
02:32 Il avait été refusé au Conservatoire d'Art Dramatique
02:34 et avait estimé que c'était la meilleure chose qui pouvait lui arriver.
02:37 Sa chance était ailleurs.
02:39 - Merci, Lorde Autriche. Réalisation Sébastien Guidi.