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00:00 [Musique]
00:15 Bonjour à tous et bienvenue.
00:17 600 exposants et plus de 100 000 visiteurs sont attendus à la 5e édition du marché
00:23 ivarien de l'artisanat, le MIVA, prévu du 7 au 11 novembre 2023 au Parc des Expositions d'Abidjan,
00:30 avec une place de choix pour la jeunesse. On en parle dans Sa Fait l'Actualité.
00:34 [Musique]
00:38 L'artisanat, une opportunité pour la jeunesse ? Réponse de Siaka Kone.
00:43 La 5e édition du MIVA, marché ivoirien de l'artisanat, se tient du 7 au 11 novembre 2023 au Parc des Expositions d'Abidjan.
00:52 L'artisanat, moyen d'inclusion sociale et de développement durable, tel est le thème de cette édition.
00:58 Ce marché est une véritable occasion de découvrir la richesse et la diversité de l'artisanat ivoirien.
01:04 Aussi, un moyen de nouer des partenariats fructueux et contribuer au développement durable du secteur.
01:10 Le MIVA 2023 s'articule autour de sept axes majeurs, à savoir exposition, atelier de démonstration,
01:17 animation culturelle et artistique, conférences et panels, rencontres B2B et journées dédiées.
01:24 Plus de 600 exposants existant dans différents domaines et plus de 100 000 visiteurs sont également attendus pour découvrir le savoir-faire des artisans locaux.
01:33 Au sortir de cette exposition, nous espérons être connus au-delà de nos frontières.
01:38 Nous espérons aussi apporter des visiteurs de l'extérieur et on espère vraiment faire notre chiffre d'affaires.
01:44 Nous espérons nous faire connaître d'abord par le public et puis peut-être trouver des partenaires avec qui nous allons échanger, travailler.
01:54 Et puis aussi parler de la qualité de nos produits et faire savoir que nous voulons aussi contribuer à l'évolution de la société par exemple.
02:05 Ça peut paraître bizarre de vendre des livres dans un salon de l'artisanat, mais moi je suis un artisan, je fabrique des choses avec des mots.
02:12 C'est un peu ça quoi, je montre des sculptures, des sons, des images, mais avec des mots.
02:17 Donc c'est ça la magie de la littérature, c'est de bâtir, de construire quelque chose mais dans notre psyché à nous.
02:23 Ce marché est également l'occasion de célébrer l'excellence et la jeunesse ivoirienne.
02:28 Je compte même faire un tour au stand même du ministère de la jeunesse pour savoir comment collaborer même moi qui suis dans le secteur privé et qui suis dans l'accompagnement.
02:37 Comment collaborer avec eux.
02:38 Par rapport à la journée de la jeunesse de demain, j'attends d'avoir plus d'informations sur les opportunités que le ministère de la jeunesse offre.
02:48 Et comment profiter de ces opportunités-là, les mécanismes qui nous permettent de pouvoir y accéder.
02:54 Nous espérons voir la population ivoirienne, pour venir découvrir les articles, tout ce qui est artisanat, tout ce qui vient de chez nous.
03:05 Quand on a vu que tout le monde est venu, j'ai été incontournable de venir visiter et de voir tout ce que nos mamans, nous-mêmes, sont capables de faire avec nos mains.
03:13 Le MIVA 2023, c'est aussi le rendez-vous du donner et du recevoir avec la rencontre des expertise et des talents venus d'horizons divers.
03:21 Le secteur de l'artisanat offre d'énormes opportunités en matière d'emploi, de formation et de création de richesses.
03:30 Ce secteur compte 8 branches d'activité et couvre près de 245 corps de métier en Côte d'Ivoire.
03:37 Dans le cadre de l'année de la jeunesse, comment faire le pont entre ce secteur d'activité et cette partie de la population ?
03:43 Pour en parler, je reçois M. Ayub Akulibali, sous-directeur du développement des compétences Agence Emploi Jeune. Bonjour et bienvenue.
03:51 Bonjour, madame.
03:53 De prime abord, rappelez-nous quel est finalement le rôle de votre institution, l'Agence Emploi Jeune ?
04:00 Merci beaucoup. L'Agence Emploi Jeune est le guichet unique de l'insertion en Côte d'Ivoire,
04:04 qui a été créée pour répondre à un besoin de plus en plus énorme de jeunes pour l'insertion.
04:10 Cette agence a été créée pour apporter cette réponse pratique aux jeunes.
04:16 Aujourd'hui, l'Agence Emploi Jeune traite plus de 100 000 jeunes par an dans ses différents dispositifs.
04:22 Ce qu'il faut savoir de l'agence, c'est que c'est cette maison même qui, dans ses attributions,
04:29 ouvre différentes portes aux jeunes, que ce soit le développement des compétences, l'emploi salarié et le financement des projets.
04:36 Alors, il va être beaucoup question d'artisanat tout au long de notre échange.
04:40 Est-ce que ça fait partie des requêtes ou de la recherche d'emploi des jeunes quand ils viennent vers vous ?
04:48 C'est un secteur d'activité qui les attire ?
04:51 On va dire que l'artisanat, c'est un domaine qui regroupe un ensemble de métiers.
04:56 Des métiers pour la plupart manuels, on parlera de couture, on parlera de mécanique, de plomberie, on parlera d'esthétique.
05:04 Donc, c'est un ensemble de métiers qui se retrouvent dans l'artisanat.
05:08 Aujourd'hui, c'est le plus gros prouvoir d'emploi, si je peux le dire comme ça, à ce secteur.
05:15 Plus de 55% du détour industriel de la Côte d'Ivoire. Donc, c'est un domaine qui absorbe beaucoup de jeunes.
05:22 Et maintenant, comment valoriser ce secteur ? Comment amener les jeunes à prendre leur part dans ce secteur ?
05:28 C'est tout le défi qui nous amène ici aujourd'hui.
05:32 Alors, le thème retenu pour cette édition est l'artisanat, moyens d'inclusion sociale et de développement durable.
05:38 Alors, effectivement, quand on parle d'inclusion, on pense tout de suite aux femmes et aussi aux jeunes.
05:43 Pourquoi votre ministère a voulu prendre part à cette édition ?
05:47 D'abord, notre ministère a une position transversale.
05:51 Donc, de par la nature, de par la matière que nous traitons, c'est-à-dire les jeunes.
05:55 Les jeunes se retrouvent un peu partout, donc on a une position transversale.
05:59 Et les jeunes sont intéressés par tous les secteurs, surtout les secteurs qui génèrent beaucoup d'emplois comme l'artisanat.
06:04 Aussi, on parlera en termes d'inclusion sociale, de hygiène.
06:08 On parlera aussi des femmes, qui sont aussi une très grande frange de la population et jeunes.
06:12 Notre ministère, donc, prend sa part dans ce salon ou bien dans cet environnement
06:18 pour pouvoir créer et exploiter toutes les opportunités pour les jeunes.
06:22 Donc, prendre toute notre part pour permettre aux jeunes de tirer la meilleure partie du secteur de l'artisanat.
06:27 Justement, sur quoi porte votre collaboration avec le MIVA ?
06:32 Alors, notre collaboration se situe à plusieurs niveaux.
06:37 D'abord, il y a au niveau de la formation.
06:39 Au niveau de la formation, il faut comprendre que des jeunes sont formés dans des secteurs tels que le domaine des formations par apprentissage,
06:47 où la plupart des personnes qui encadrent nos jeunes sont des artisans.
06:50 Donc, la formation par apprentissage, qui est une formation duale,
06:54 où le jeune va passer une grande partie de son temps en entreprise,
06:58 donc auprès d'un de mes artisans ou dans une unité industrielle,
07:02 et il va passer 25% du temps en cours complémentaire théorique.
07:06 Donc, la plupart de ces encadreurs sont des artisans qui mettent leurs compétences,
07:10 leurs savoirs faits à la disposition des jeunes.
07:12 Donc, il y a un stand actuellement de votre ministère dans le MIVA,
07:17 et il y aura une journée consacrée, je crois, à la jeunesse en partenariat avec cet événement.
07:27 Oui, nous avons un stand pour le ministère de la Jeunesse,
07:31 et à côté de ce stand, nous avons un ensemble de petits stands pour permettre à tous ces jeunes
07:36 qui ont bénéficié des dispositifs de l'Agence Emploi Jeunes de montrer leurs savoirs faits.
07:40 Donc, comme vous le savez, l'Agence a un dispositif de financement de projets
07:45 et un dispositif de formation des jeunes,
07:47 donc ces jeunes qui ont bénéficié de l'appui de l'Agence Emploi Jeunes,
07:50 soit pour lancer leurs activités dans le secteur, dans le secteur en lien avec l'artisanat,
07:55 ou qui ont été formés dans ce domaine,
07:57 ont aussi des stands que les gens pourront découvrir à côté du stand du ministère.
08:02 Donc, c'est tout cet élément que nous aurons l'occasion de présenter demain
08:06 et de montrer aussi l'accompagnement que nous faisons
08:08 et tout ce que ce secteur peut apporter à l'année de la jeunesse.
08:11 Alors, justement, il y a deux aspects, peut-être importants, par rapport à l'artisanat et la jeunesse.
08:16 Il y a d'abord l'aspect de la formation.
08:19 L'artisanat est certes un vivier d'emploi, mais nécessite donc une formation.
08:23 Il y a l'empruntissage, les maîtres artisans, les ateliers.
08:26 Vous intervenez déjà à ce niveau en amont ?
08:30 Oui, on intervient à ce niveau parce que ce sont les maîtres artisans qui accueillent les jeunes.
08:35 Donc, pour nous, c'est important que ces maîtres artisans soient correctement formés,
08:39 soient aptes à encadrer les jeunes et aient des plateaux techniques capables d'accueillir les jeunes
08:46 où les jeunes auront une bonne qualité de formation.
08:49 Donc, pour nous, mieux les artisans sont structurés, mieux formés, mieux équipés
08:55 et pour nous, ils deviennent de bons formateurs pour les jeunes qui arrivent.
09:00 Et puis, ils deviennent aussi de bons pouvoirs d'emploi et des entreprises capables d'absorber beaucoup de jeunes.
09:05 Donc, en gros, pour continuer aussi dans ce sens, il faut savoir que l'Agence emploi et jeunes,
09:11 en collaboration avec la Chambre nationale des métiers depuis quelques années,
09:15 accompagne les jeunes dans le secteur.
09:18 Au-delà de la Chambre nationale des métiers, nous avons aussi des activités avec d'autres partenaires,
09:24 comme l'AGEFOP, l'Agence nationale de la formation professionnelle,
09:29 qui travaille aussi avec la Chambre des métiers pour former des jeunes dans le secteur de l'artisanat,
09:34 dans la direction de l'apprentissage et de l'instruction professionnelle du ministère de l'enseignement technique,
09:39 qui nous fait bénéficier aussi de formations pour les jeunes dans ce secteur.
09:43 Donc, c'est tout un écosystème que nous essayons d'exploiter,
09:47 mais d'explorer même pour ouvrir toute la lucarne.
09:51 Pour l'année de la jeunesse, notre collaboration va aller au-delà de ce simple marché.
09:56 Donc, avec le ministère de l'artisanat et même avec la Chambre nationale des métiers,
10:02 nous voulons permettre aux jeunes d'avoir un encadrement ou un accompagnement plus solide,
10:07 parce qu'il faut savoir que c'est un secteur qui n'a pas été beaucoup valorisé jusqu'à présent.
10:12 Donc, le secteur de l'artisanat n'a pas été très valorisé et ce sont des métiers qui ne donnent pas…
10:18 où les jeunes pensent qu'ils ne peuvent pas vivre de ces métiers.
10:22 Donc, nous travaillons à faire en sorte que ces métiers soient de plus en plus valorisés
10:25 et que les jeunes puissent prendre tout leur pas dans ce secteur.
10:28 – Quand vous dites valoriser, c'est le sortir du cadre de l'informel ?
10:31 C'est un métier qui, encore, est beaucoup dans l'informel ?
10:35 C'est dans ce sens-là que vous parlez de valorisation ?
10:38 – On parlera de quoi même ? Le tissu industriel ivoirien est en grande partie informel.
10:44 Donc, pour nous, en le professionnalisant, en réduisant le taux d'informalité,
10:49 on va apporter de la valeur ajoutée à ce secteur.
10:52 Donc, en apportant de la valeur ajoutée à ce secteur,
10:55 il y aura des révenus plus élevés pour ces personnes qui sont dans ce secteur
11:01 et va attirer plus de jeunes dans ce milieu.
11:04 – Alors, je me permets de vous interrompre, puisqu'on vient d'être rejoint par le second invité.
11:09 Bonne arrivée. Je pense que vous étiez dans le rush de l'activité qui a démarré aujourd'hui.
11:15 Vous êtes M. Kinimo Amon George, directeur de l'encadrement, de la promotion de l'artisanat
11:21 et de la mutualité au ministère du Commerce et de l'Industrie. C'est bien ça ?
11:25 – Oui, c'est exactement ça. Je suis le directeur de l'encadrement,
11:29 de la promotion de l'artisanat et de la mutualité au ministère du Commerce et de l'Industrie,
11:33 comme vous l'avez dit.
11:35 – Alors, vous nous prenez en chemin, mais je me tourne vers vous.
11:39 Là aussi, pourquoi avoir fait le choix de mettre en lumière, en valeur les jeunes
11:46 par rapport à l'artisanat ?
11:48 – Ok, merci bien Madame. Je pense que le choix de mettre en lumière,
11:55 en ligne de mire à les jeunes, la jeunesse, c'est que, premièrement, c'est la relève.
12:01 La jeunesse est la frange de la population la plus fragile, et donc il faut y faire attention.
12:09 Et en dernier lieu, il y a que son Excellence, M. le Président de la République,
12:15 a déclaré dans son adresse à la Nation, en fin de l'année 2022,
12:21 qu'il faisait de la jeunesse une priorité.
12:24 L'instruction a donc été donnée. Il faut donc crédibiliser les propos du M. le Président
12:30 en les traduisant en actes.
12:34 Et c'est ce que nous faisons, conformément aux instructions également
12:39 de M. le ministre du Commerce, de l'Industrie et de la Promotion.
12:43 Non, non, non, autant pour moi. C'est l'ancienne dénomination qui m'est venue à l'esprit.
12:48 Donc, le docteur Souleymane Tsiarassouba, ministre du Commerce et de l'Industrie.
12:53 – Vous faites bien, parce qu'effectivement, cet événement a été créé à l'initiative
12:59 du gouvernement en 2014. À votre avis, pourquoi ?
13:02 Pourquoi avoir besoin d'avoir ce salon d'artisanat ivoirien ?
13:06 – Alors, l'artisanat est un secteur important de l'économie de la Côte d'Ivoire.
13:12 Selon les derniers chiffres, il contribue à hauteur de 12%
13:19 aux produits intérieurs bruts de notre pays.
13:22 Et il emploie environ 40% de la population active.
13:27 C'est 245 métiers. Et vous n'imaginez pas, madame,
13:32 que si on prend le temps de promouvoir, de valoriser ces 245 métiers,
13:37 ça pourra donner de l'allant et davantage de dynamisme à l'économie de notre pays.
13:43 Ça pourra également permettre à notre jeunesse de s'épanouir davantage
13:47 en ayant un emploi, en créant une activité et en créant également la richesse.
13:53 – Alors, on en parlait juste avant avec mon autre interlocuteur,
13:57 mais beaucoup associent aussi l'artisanat au talent, à la passion.
14:03 Déjà, est-ce que cela s'apprend ou est-ce réducteur comme approche ?
14:08 Parce qu'on s'adresse aux jeunes, là, aujourd'hui.
14:10 On associe les artisans, puisque c'est du manuel, c'est du temps
14:15 et parfois peu de revenus.
14:18 Est-ce qu'on peut enseigner la passion, le talent ?
14:24 – OK, merci beaucoup. C'est les deux.
14:27 Il y a une bonne frange d'artisans qui ont reçu leur compétence de façon,
14:35 on va dire, quasi innée. Voilà, c'est naturel en eux.
14:39 Et puis, il y a l'autre frange d'artisans qui ont accepté d'apprendre.
14:44 Autant c'est inné, autant on peut l'apprendre.
14:46 Parce qu'il y a des écoles de formation professionnelle qui existent.
14:49 On peut apprendre l'artisanat en étant à la remorque d'un maître artisan,
14:56 c'est-à-dire quelqu'un qui, certes, n'est pas allé de façon conventionnelle
15:00 à l'école pour apprendre, mais qui a la maîtrise, qui a la compétence
15:05 et donc peut permettre à d'autres personnes, par la voie pédagogique, d'apprendre.
15:10 – Mais selon vous, messieurs, pourquoi ce secteur d'activité n'est pas aussi attrayant ?
15:15 Vous dites qu'il y a des proverbes d'emploi,
15:17 mais pourquoi il faut-il se mobiliser pour faire ce pont ?
15:21 C'est une histoire de revenus ? Est-ce que déjà même on peut chiffrer
15:24 ce que l'on peut gagner dans l'artisanat ?
15:28 – Peut-être que monsieur pourra revenir sur ce qu'on peut chiffrer
15:33 dans le secteur de l'artisanat.
15:36 Mais il faut dire que, je parlais tantôt de la question de l'informalité.
15:42 Aujourd'hui, je vois beaucoup de personnes qui associent l'artisanat à l'informalité.
15:47 Alors que ce sont deux notions très différentes, il faut pouvoir les séparer.
15:52 Donc les artisans sont dans des secteurs qui, nous, au quotidien,
15:57 nous permettent d'évoluer, d'avancer, que ce soit dans la mode,
16:02 dans la construction, dans la mécanique.
16:05 Nous avons à toutes les étapes, à tous les paliers des artisans qui sont là.
16:12 Donc la valorisation dépendra en partie des artisans eux-mêmes.
16:15 Comment ils se vendent, comment ils présentent le rendu de leur travail.
16:20 Et je pense que le salon vient à un point nommé.
16:23 Pour nous, c'est important que ce secteur soit valorisé pour attirer plus de jeunes.
16:28 Quand on parle de 12% du PIB, c'est énorme pour un secteur.
16:33 Donc quand on parle de 240 000 emplois, c'est aussi beaucoup, beaucoup d'emplois
16:39 qui nous intéressent, nous, en tant que ministère de la Jeunesse,
16:42 parce que ce sont ces bassins d'emplois que nous devons exploiter au maximum.
16:47 Donc pour nous, la valorisation est un point très important pour attirer beaucoup de jeunes.
16:52 Ça peut suffire à attirer notre jeunesse ?
16:56 Je peux ajouter que c'est des préjugés, en fait.
16:59 C'est des clichés qu'il faut déconstruire.
17:02 Voyez-vous, je vais citer ici M. Sisemoussa, dont le nom de styliste modéliste, c'est Sisemoussi,
17:10 qui était prof d'histoire géographique.
17:12 Dans son confort de fonctionnaire, a abandonné tout ça pour aller apprendre à coutre.
17:17 Et puis aujourd'hui, c'est une référence.
17:19 M. Pateo Draogo a appris 15 ans durant la couture.
17:24 Aujourd'hui, c'est une référence.
17:26 Il connaît du monde de par sa profession, de par le fait qu'il a accepté d'apprendre un métier.
17:31 Vous voyez, c'est des images reçues.
17:36 On a l'impression que tous ceux qui vont à l'artisanat sont des gens qui n'ont pas réussi.
17:41 Vous allez voir, toutes les grandes entreprises du monde ont commencé pétitement.
17:48 C'était des mécaniciens qui étaient...
17:51 Mitsubishi était mécanicien dans la cour de ses parents.
17:55 Honda, pareil.
17:58 Donc c'est progressivement que les gens se sont rendus compétitifs.
18:01 Et c'est ce que nous apprenons.
18:03 Nous voulons faire. Nous voulons enseigner la compétitivité,
18:06 créer le cadre de la compétitivité.
18:08 Et pour y arriver, il faut bien que nos artisans soient formalisés.
18:12 Pour y arriver, il faut qu'on promeuve et qu'on valorise le secteur de l'artisanat.
18:18 245 métiers, c'est vrai.
18:20 On a envie de faire, mais ce n'est pas facile.
18:22 C'est pour ça que nous y allons progressivement.
18:24 Donc le rôle, l'un des objectifs ou des enjeux du MIVA,
18:28 c'est du marché ivoirien de l'artisanat,
18:30 créé depuis 2014 par le gouvernement ivoirien,
18:33 institué par le gouvernement ivoirien.
18:35 C'est d'accompagner nos artisans, c'est d'accompagner les produits locaux,
18:39 c'est de les permettre au secteur d'artisanat d'être davantage connus
18:43 et d'appeler en même temps l'ivoirien à consommer local.
18:48 Parce que si vous produisez, si vous avez la matière première
18:51 que vous transformez, que vous ne consommez pas,
18:54 la valeur ajoutée va aller ailleurs.
18:56 On en parlera, on est revenu régulièrement sur ce sujet dans nos émissions.
19:00 Je voulais qu'on s'intéresse justement à comment se formalise ce secteur d'activité.
19:07 L'artisanat regroupe des personnes physiques ou morales
19:10 qui n'emploient en moyenne pas plus de 10 salariés
19:13 et qui exercent à titre principal ou secondaire une activité.
19:16 On a l'impression que ce sont surtout des entrepreneurs
19:19 qui exercent cette profession.
19:21 C'est ça principalement de l'entreprenariat plus que du salariat ?
19:26 Ce sont des entrepreneurs qui deviennent après des chefs d'entreprise.
19:30 Donc qui deviennent des chefs d'entreprise,
19:32 qui vont avoir des employés, qui vont avoir des salariés.
19:36 Et il y a des exemples très palpables qui peut-être,
19:39 qui au départ étaient des entrepreneurs standards
19:42 qui sont devenus aujourd'hui de grands chefs d'entreprise
19:45 et qui emploient des salariés, mais qui sont eux aussi des artisans.
19:48 Donc ce n'est pas que des petits entrepreneurs,
19:55 mais ce sont des personnes qui sont animées par une passion,
19:58 une motivation, un rêve et qui ont de la créativité, du talent.
20:02 Et c'est ce qui nous intéresse.
20:04 Et aussi au niveau des entrepreneurs,
20:07 nous nous contribuons au financement des entrepreneurs
20:09 et qui s'installent dans ce domaine.
20:11 Parce que la plupart des jeunes que nous finançons aujourd'hui
20:14 vont dans le secteur de l'artisanat
20:17 et ça nous permet de voir que c'est un secteur qui a de la valeur ajoutée,
20:22 qui permet à des jeunes de sortir de l'oasivité
20:25 et demain qu'on pourra en faire des champions nationaux.
20:29 Vous confirmez le côté entrepreneurial très présent dans ce secteur d'activité ?
20:36 Tout à fait. C'est l'initiative, c'est la base de l'entrepreneuriat,
20:40 le secteur de l'artisanat. C'est là-bas qu'on va s'exercer.
20:43 On ne commence pas par monter un empire,
20:46 on ne commence pas par monter une grosse structure.
20:49 C'est à la base, on commence tout doucement,
20:51 on a envie de faire quelque chose,
20:53 on n'a peut-être pas les moyens à l'intérieur,
20:55 mais c'est progressivement qu'on le fait.
20:58 Voilà, donc je partage ce que monsieur vient de développer.
21:03 C'est comme ça qu'il faut commencer.
21:05 Autre question sur la journée de demain,
21:08 qui est dédiée donc à la jeunesse.
21:10 Jeunesse.
21:11 À quoi doit-on s'attendre de votre part ?
21:13 Alors, la journée de demain, il y a des panels,
21:16 il y a des ateliers de démonstration,
21:19 il y aura également des échanges avec la jeunesse.
21:22 Le ministère en charge de la jeunesse et de l'insertion professionnelle
21:29 a déployé toute une batterie sur l'Umiva.
21:33 Je pense qu'ensemble, nous allons entretenir les jeunes,
21:37 les élèves, les étudiants, pour qu'ils sachent.
21:40 Parce que quelquefois, ils n'ont pas l'information.
21:44 D'autres fois, ils savent, mais ils n'ont pas la motivation.
21:47 Donc ces rencontres-là pourront permettre à toutes les compétences
21:53 à la matière de les entretenir, de toute sorte que,
21:56 quand on sort de là, à la fin du cinquième Umiva,
21:59 on ait beaucoup plus d'engouement, d'enthousiasme,
22:02 et les jeunes gens, qu'ils soient davantage incités
22:06 à commencer très tôt à entreprendre.
22:08 Si votre objectif, il parle d'information, c'est-à-dire informer les jeunes,
22:13 les attirer dans ce secteur d'activité,
22:16 c'est l'objectif principal de la journée de demain ?
22:19 Ce qu'il faut savoir, c'est que la participation du ministère à ce salon
22:22 et à ce niveau-même a été une volonté du ministre Mouadou Touré,
22:26 ministre de la Promotion et de la Jeunesse,
22:28 parce qu'il a insisté que cette année, le ministère
22:31 prenne toute sa place dans ce salon et dans ce marché.
22:34 Parce que ce marché ne peut avoir lieu sans que le ministère de la Jeunesse
22:39 prenne toute sa place.
22:41 Donc, demain, vous aurez toutes les équipes de l'Agence Emploi Jeune,
22:44 toutes les équipes du ministère qui viendront, d'une part,
22:47 présenter les offres, donc donner l'information, l'information vraie,
22:50 présenter tout ce que nous faisons, tout ce que nous apportons aux jeunes.
22:53 Et à côté de cela, vous verrez les jeunes qui ont bénéficié
22:57 des services de l'Agence Emploi Jeune du ministère de la Jeunesse
23:00 et qui ont pu s'installer, ces artisans,
23:02 donc il y aura une vingtaine de stands que les Ivoiriens pourront découvrir.
23:06 Donc, c'est l'occasion pour nous de les inviter à venir voir ces jeunes
23:09 qui sont partis de rien, qui ont bénéficié d'accompagnement
23:13 et qui se sont installés et qui arrivent à faire des choses merveilleuses.
23:16 - On parlait de l'entreprenariat, mais aussi des salariés,
23:19 en tout cas des jeunes diplômés peut-être, dans ces secteurs-là.
23:23 Il y aura des rencontres qui vont leur permettre d'être recrutés,
23:28 peut-être, directement, sur place ?
23:30 - Oui, demain, nous aurons, comme je l'ai dit, nous aurons tous nos services.
23:33 Donc, nous aurons des job-gettings,
23:35 donc les jeunes pourront venir postuler à des offres d'emploi liées à ce secteur.
23:39 Mais au-delà aussi, nous voulons offrir des opportunités de financement.
23:44 À côté des emplois auxquels ils pourront postuler,
23:48 ils pourront aussi envoyer des projets liés au secteur de l'artisanat
23:51 où ils pourront bénéficier du financement.
23:53 Donc, demain, nous aurons de façon spéciale
23:56 un comité de sélection de projets qui sera sur le stand du ministère de la Jeunesse
24:03 et qui va permettre aux jeunes, sur place, de présenter leurs projets,
24:07 de passer devant un comité et de se voir avant la fin de l'année, financés.
24:13 - Est-ce qu'il y a un âge pour démarrer l'artisanat ?
24:16 Bon, peut-être légal, je ne saurais,
24:18 mais est-ce qu'il faut se dire qu'il faut attendre un certain âge
24:22 quand on a une envie, un coup de cœur sur un métier manuel ?
24:27 - Merci bien, madame. Je pense que plus tôt cette envie-là naît, mieux ça vaut.
24:36 Il faut commencer tôt parce que c'est du chemin qu'il faut faire.
24:39 Il faut apprendre doucement, progressivement, mais sûrement,
24:43 parce qu'il n'y a pas que le cœur du métier qui compte.
24:46 Aujourd'hui, nous sommes dans un environnement globalisé.
24:49 Si vous avez l'ingéniosité, la créativité, ça ne suffit pas.
24:54 Il faut ajouter à cela des aptitudes à la commercialisation,
24:59 des aptitudes à la quête du marché, des aptitudes à faire du marketing,
25:04 à se profiter, à vendre sa propre image.
25:07 C'est tout ça qui va avec. Vous voyez ?
25:10 - Mais justement, vous parlez de la mondialisation.
25:13 Est-ce que peut-être que les réseaux, enfin Internet, on va dire,
25:17 est-ce que les nouvelles technologies facilitent ?
25:21 C'est un apport dans votre secteur.
25:24 - C'est un apport important. C'est un apport important.
25:27 Vous savez, globalement, dans le secteur de la Cisdana,
25:30 on a un petit obstacle qui est le faible niveau d'instruction.
25:35 C'est pour cela qu'il faut faire beaucoup de formations,
25:37 beaucoup de renforcement de capacités.
25:39 Les formations vont être axées sur, orientées vers, pardon,
25:44 tout ce qui est aspect managérial autour,
25:49 et puis les renforcements de capacités, c'est le cœur du métier.
25:52 Il faut insister là-dessus pour améliorer,
25:54 parce qu'au fil du temps, il y a des outils modernes qui naissent,
25:58 et il faut qu'il soit à même de les utiliser pour produire.
26:02 - Et ça, vous l'envisagez ?
26:04 C'est-à-dire une formation un peu plus complète à packaging,
26:07 le cœur du métier, mais aussi s'approprier d'autres compétences ?
26:11 - Oui, nous inscrivons dans l'accompagnement des jeunes
26:15 et dans les secteurs qui permettent de créer de l'emploi pour les jeunes.
26:19 Comme il l'a dit, c'est très important que l'artisan ou le maître artisan
26:23 qui reçoit le jeune puisse monter constamment en compétences.
26:27 Les secteurs sont dynamiques, les secteurs sont évolutifs.
26:30 Et si, je prends l'exemple d'un mécanicien,
26:32 hier, qui travaillait sur une voiture totalement mécanique,
26:36 qui alliait mécanique et électronique,
26:38 on parle aujourd'hui de voitures rechargeables, électriques.
26:43 Donc, si le mécanicien ne se met pas à niveau,
26:46 ou s'il ne monte pas en compétences,
26:48 d'ici deux ou trois ans, sa compétence sera obsolète
26:50 et il pourra peut-être disparaître même du marché de l'emploi.
26:53 Donc, il faut qu'il monte en compétences, il faut qu'il se forme,
26:57 il faut qu'il se mette à niveau.
26:58 Et nous, nous contribuons à cela à travers des formations
27:01 que nous apportons aux jeunes,
27:03 et nous faisons en sorte que les artisans qui accompagnent ces jeunes aussi
27:05 puissent bénéficier d'un plateau technique
27:08 capable de recevoir des artisans.
27:12 Un dernier mot, c'est vrai qu'on s'adresse principalement aux jeunes aujourd'hui,
27:15 mais j'imagine que c'est ouvert à tous.
27:18 Quels sont finalement les temps forts auxquels on doit s'attendre
27:22 pour cette cinquième édition, dans les jours à venir,
27:24 en plus de la journée de demain ?
27:26 En plus de la journée de demain, il n'y a que, d'ici la fin,
27:30 il y a le Congo, la République du Congo,
27:33 qui est l'invité, qui a l'honneur, sur cette cinquième édition du MIVA,
27:38 à qui une journée sera dédiée.
27:40 Donc le Congo va faire montre de son savoir,
27:45 faire des sectalités culturelles, globalement parlées, dites.
27:51 Et puis il y a l'agence Emploi Jeune qui vient avec nous
27:58 pour qu'on puisse davantage encadrer et accompagner cette jeunesse qui a envie de faire.
28:04 La jeunesse, c'est aussi bien celle qui est scolarisée
28:07 que celle qui est hors du cycle scolar.
28:10 Justement, l'accès est gratuit ?
28:12 Gratuit, totalement gratuit.
28:13 Accès libre au MIVA.
28:16 Et puis enfin, il n'y a que le samedi, nous allons clôturer
28:20 avec un grand défilé de mots des créateurs du Côte d'Ivoire.
28:23 Ce sera le mot de la fin, messieurs.
28:25 Merci infiniment pour tous vos bénémoins de réponse.
28:27 Merci à vous de nous avoir suivis.
28:30 Restez sur RTI 1.
28:33 Merci.
28:35 [Musique]