Journée des pollinisateurs - Rencontres du 3 octobre 2023

  • l’année dernière
Vidéo de la table ronde "Les pratiques de gestion en faveur des pollinisateurs" (Université de Bordeaux - Wild Bees life - INRAE - Région Nouvelle-Aquitaine).

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Transcript
00:00:00 [Musique]
00:00:08 Donc on va avoir quatre présentations d'initiatives portées sur Nouvelle-Aquitaine
00:00:16 et puis également des interventions de deux référents scientifiques.
00:00:20 Donc première salve de présentation avec Bordeaux Métropole, Elsa Alfonsi
00:00:26 qui est chargée de mission Life, biodiversité et résilience.
00:00:30 Donc un projet qui est au démarrage actuellement et avec une dimension pollinisateur.
00:00:36 Et puis ensuite la mairie de Saint-Fiel avec Francis Parrain
00:00:41 qui est adjoint en charge de l'environnement et du développement durable à la mairie
00:00:44 sur des actions d'aménagement du bourg en faveur de la biodiversité
00:00:48 et plus particulièrement des pollinisateurs.
00:00:51 On aura ensuite des interventions de Bertrand Schatz
00:00:56 que vous avez rencontré tout à l'heure, directeur de recherche au CNRS et Dugues Mouret,
00:01:00 directeur scientifique de l'association Arthropologia.
00:01:03 La demande qu'on leur a faite c'est de réagir à ce qu'ils auront entendu
00:01:07 sur les deux premières interventions et puis apporter un éclairage scientifique
00:01:10 avec leur propre regard.
00:01:12 Une deuxième salve d'intervention avec donc Annaëlle Tavernier
00:01:16 qui est chargée de projet pollinisateur au CPIE des Pays Creusois
00:01:19 et qui vous présentera une démarche de protocole d'inventaire
00:01:22 pour étudier le lien entre abeilles sauvages et échampêtre.
00:01:25 Et puis Laurent Chabrol qui est responsable du pôle biodiversité au CPIE de la Corrèze
00:01:30 et qui lui vous présentera un projet sur un accompagnement de la DIRCO
00:01:34 pour améliorer les pratiques de gestion en faveur des pollinisateurs sauvages.
00:01:38 Nous aurons à nouveau les interventions de Bertrand Schatz et Dugues Mouret
00:01:42 et puis ensuite on aura un petit temps d'échange avec vous si vous avez des questions.
00:01:47 Je vais donc demander à Bordeaux Métropole de venir. Merci.
00:01:51 Biodiversité et résilience, c'est un projet qui vient d'être lancé
00:02:00 et qui a été lancé en décembre 2022.
00:02:03 L'objectif de ce projet, c'est un projet qui s'inscrit dans la stratégie biodiversité
00:02:08 qui est portée par Bordeaux Métropole et notamment la Direction de la nature
00:02:13 dont les objectifs principaux de ce projet LIFE qui s'inscrit dans cette stratégie
00:02:18 c'est de lutter contre la perte de biodiversité et les menaces qui pèsent sur cette biodiversité
00:02:24 tout en apportant un vrai regard sur l'apport que peut apporter cette lutte
00:02:29 contre la perte de biodiversité vers l'intérêt porté sur les citoyens.
00:02:34 Différents objectifs sur différents sites d'intervention, c'est notamment passer
00:02:40 par l'amélioration de la qualité des écosystèmes et des habitats naturels,
00:02:44 développer les exploitations agricoles soutenables, notamment c'est une action sur l'agroécologie,
00:02:49 réduire les menaces qui pèsent sur la biodiversité et augmenter les services écosystémiques
00:02:53 et les fonctions pour certains et promouvoir des actions de restauration écologique
00:02:58 au service des habitants. Donc plusieurs sites de projet qui sont disséminés
00:03:03 sur la métropole avec forcément des sites qui ont été ciblés
00:03:08 parce qu'il y a un intérêt en termes de restauration écologique.
00:03:13 Donc on a cinq actions dans ce projet LIFE, le développement d'une exploitation agroécologique
00:03:19 sur la rive droite sur un marais avec la création derrière cette action-là
00:03:24 d'une filière énergétique propre pour contribuer à l'atténuation du risque d'inondation
00:03:28 notamment parce qu'il y a une forte présence de zones humides
00:03:33 et la restauration de la biodiversité. Des actions de recul de digues
00:03:38 pour l'amélioration de la gestion du risque d'inondation en faveur des habitants
00:03:42 en restaurant des zones humides et des écosystèmes aquatiques notamment dans les continuités.
00:03:47 Et une action sur la réduction des pollutions luminescées sonores
00:03:52 pour diminuer ces pollutions-là pour le bénéfice des habitants mais aussi des espèces
00:03:59 en créant notamment des zones de ressourcement pour les habitants et pour les espèces.
00:04:04 Une action sur la désartificialisation et la renaturation en ville sur laquelle je viendrai faire un zoom
00:04:09 puisque c'est dans celle-là que s'inscrit la pollinisation.
00:04:13 En créant de nouveaux îlots de fraîcheur, des zones favorables aux pollinisateurs
00:04:17 et des espaces de nature en ville. Et une action sur la réouverture de cours d'eau
00:04:21 en effaçant certaines ruptures de continuité.
00:04:25 Quelques grands chiffres qui sont portés par le projet.
00:04:29 C'est plus de 7000 hectares de la métropole qui auront vocation à être restaurés.
00:04:34 41 000 habitants qui seront directement concernés par les actions et les services écosystémiques qui y sont reliés.
00:04:40 16 espèces menacées qui sont visées par le projet.
00:04:43 Donc là vous en avez quelques exemples à côté et notamment par exemple la grillon de mercure,
00:04:48 le petit rhinolophe, des cortèges de repalocère, des cortèges de reptiles, etc.
00:04:55 Des espèces emblématiques comme la cistude et la loutre.
00:04:58 Et après tout un tas d'autres chiffres qu'on peut mettre en avant comme plus de 200 hectares de zones humides restaurées,
00:05:05 12 km de continuité écologique, etc.
00:05:09 Donc l'action en particulier sur les pollinisateurs, elle s'intitule "Désartificialisation et renaturation".
00:05:17 Elle vise à développer un plan d'action en faveur des pollinisateurs.
00:05:21 On le sait, en zone urbaine et périurbaine, c'est au travers de la végétalisation des petits espaces,
00:05:28 des alignements d'arbres, des squares, des jardins, des particuliers, des parcs ou des espaces verts publics
00:05:33 qu'on va avoir un vrai impact sur la préservation de la biodiversité, notamment sur cette action-là.
00:05:39 Et ces espaces vont constituer notamment des îlots de fraîcheur et des zones de ressourcement pour les pollinisateurs.
00:05:47 Cette action-là consiste à offrir gîtes écouverts aux insectes pollinisateurs.
00:05:53 Elle comprend différentes sous-actions, de la plantation et semis de la marque végétale locale,
00:06:01 avec du décompactage de sol, etc.
00:06:04 Ce qui permet de replanter sur des zones qui étaient initialement imperméabilisées.
00:06:08 Et ensuite, la plantation de haies ou encore la mise en place de gîtes artificielles dans des endroits qui ont été identifiés.
00:06:19 Et notamment sur l'identification des sites, on travaille avec le SEN qui va venir identifier sur différents critères,
00:06:29 notamment la proximité avec des parcelles agricoles, mais aussi des espaces qui sont hors de la compensation,
00:06:35 des espaces qui mériteraient d'avoir des enjeux faunes, flores et sur des continuités ou des zones humides,
00:06:41 pour venir réaliser cette action-là de renaturation et d'artificialisation.
00:06:47 Cette action se combine aussi avec des suivis et de l'évaluation de l'intensité et de l'efficacité de la fonction de pollinisation.
00:06:58 Donc là, l'action démarre, on n'est pas du tout encore bien sûr de comment on met en place une méthodologie,
00:07:06 notamment sur la fonction de pollinisation.
00:07:10 Je vous ai mis une carte de la pollinisation du service écologique.
00:07:17 C'est une carte qui repose sur la cartographie des habitats naturels,
00:07:21 pour lesquels on a cartographié les espaces, notamment agricoles,
00:07:24 qui rendaient une fonction de pollinisation, qui pouvait être derrière monétarisée.
00:07:29 En violet, quand on a la demande, on a une surface agricole et derrière on a de l'apport, c'est de la pollinisation.
00:07:38 Donc c'est des modèles, tout est extrait de modèles.
00:07:41 C'était une première étude qui datait de 2019 ou 2017.
00:07:46 On n'ira pas jusque là dans le live, on va essayer mais je ne suis pas sûre.
00:07:51 En tout cas, ce qu'on va chercher à mesurer, c'est l'intensité de la pollinisation.
00:07:55 On va certainement partir d'un suivi annuel des populations,
00:07:59 qui va se faire sur chacun des quatre sites identifiés.
00:08:05 Ensuite, on va soit mettre en place des pollinomètres,
00:08:09 qui ont aussi des avantages et des défauts, on l'a vu ce matin,
00:08:12 ou de la mise en place du suivi via le SPIPOL,
00:08:16 où là on partirait bien sûr du postulat qu'on a un effet positif du nombre de visites liées au succès reproducteur des plantes.
00:08:24 Donc voilà, on est en train de rechercher une méthodologie qui puisse être réalisable,
00:08:29 et sur laquelle on peut avoir des résultats.
00:08:33 Après cette action-là, il y a un afterlife,
00:08:38 c'est comment on gère ensuite les actions de restauration sur ces sites-là où on a eu de la pollinisation.
00:08:46 Et là on va avoir aussi des préconisations de gestion qui devront être faites auprès des communes sur lesquelles s'inscrivent ces actions-là.
00:08:53 Et puis très rapidement, c'est un budget qui est alloué à Bordeaux Métropole et à ses partenaires,
00:09:01 que sont la Fédé de Pêche, la LPO, le CER Europe, Cistes du Nature et le CEN.
00:09:06 Et voilà.
00:09:09 Merci bien pour cette présentation.
00:09:18 Et donc on va pouvoir passer à la commune de Saint-Fiel.
00:09:21 Je pense qu'il y aura vraiment des liens avec les échanges de ce matin.
00:09:24 Donc bonjour à toutes et à tous.
00:09:30 Moi je vais vous présenter la commune de Saint-Fiel.
00:09:33 Je vais vous situer un peu où vous allez parce que par rapport à Bordeaux c'est peut-être un peu plus flou pour vous.
00:09:38 On est à 5 kilomètres de Guéret, préfecture des départements de la Creuse, au nord-est de la région Nouvelle-Aquitaine.
00:09:46 On est une commune de 1000 habitants, progression constante depuis une quinzaine d'années.
00:09:56 Donc on a une école avec 145 élèves et un projet de reconstruction de l'école.
00:10:02 Au niveau des services, on a une auberge avec un restaurant qui fait les restaurants de l'école,
00:10:10 qui travaille en circuit court avec la boucherie de la commune.
00:10:16 Au point de vue des aménagements, on a viabilisé un écoquartier en 2020, en Centrebourg, dans une dame Creuse.
00:10:28 Suite à ça, on a voulu étendre la démarche écoquartier sur le reste du bois.
00:10:33 C'est pour ça qu'on a répondu à l'appel à projet Nature et Transition de la région en 2020,
00:10:43 qui avait pour principaux objectifs l'accueil de la biodiversité, la gestion différenciée des espaces publics,
00:10:50 la gestion intégrée des eaux pluviales, la réduction de l'éclairage public et la lutte contre les éos de chaleur.
00:10:56 Pour mener à bien ce projet, on s'est fait aider par deux organismes, le CAUE de la Creuse et le CPIE des Pays Creusois.
00:11:05 Conjointement à ce projet, le CPIE nous a proposé de nous rattacher au plan pollinisateur en 2021,
00:11:16 avec comme principale action l'amélioration de la connaissance des pollinisateurs sauvages,
00:11:21 l'accompagnement vers un plan d'action partagé, cofinancé par la région, le Fédération Massive Centrale et l'Etat.
00:11:28 Je vais vous détailler les deux projets.
00:11:32 L'appel à projet Nature et Transition pour une végétalisation à vocation écologique et paysagère,
00:11:39 qui a pour but l'amélioration du cadre de vie tout en favorisant la biodiversité.
00:11:45 On a fait deux inventaires ornithologiques, où on a recensé 55 espèces nicheuses, 18 espèces patrimoniales dont 3 de rapaces d'Irne.
00:11:59 Un point aussi sur la végétalisation du bourg de la commune.
00:12:03 On a travaillé sur des espèces locales, économes en eau, pollinifères et nectarifères,
00:12:10 et avec la création de corridors écologiques. On a voulu faire des corridors écologiques qui reliaient tous les projets communaux.
00:12:19 On a également travaillé sur le frontage. On a fait un test sur une rue.
00:12:27 Les travaux d'aménagement ont été payés par la commune, les végétaux également.
00:12:31 On charge aux habitants de travailler sur les massifs, sur les espaces communaux.
00:12:38 Un autre point, la restauration et la préservation du patrimoine bocager.
00:12:43 À travers le fonds pour l'arbre et le label "espace végétal local",
00:12:48 avec l'aide du CAUE, on a replanté 200 mètres de haies, on peut le voir sur le schéma, avec l'école.
00:12:56 Un autre point sur lequel on a travaillé, c'est la gestion intégrée des eaux pulviales,
00:13:01 avec la création d'un jardin de pluie dans le bassin de pompons de l'écoquartier, et la désinformisation de nombreux parquets.
00:13:08 Par rapport au projet "Pollinifères et Necterfiers", on a eu 5 gros points.
00:13:17 L'information et la mobilisation des élus. L'information et la sensibilisation des habitants,
00:13:24 avec des conférences, des films et des expositions, vous l'avez vu à midi lors de festivités dans la commune.
00:13:35 On a également fait des formations des agents communaux, pour l'entretien des espaces verts favorables à la biodiversité et la gestion différenciée.
00:13:44 De nombreux projets pédagogiques avec l'école et la LSH, le centre d'accueil, ont été réalisés par le CPIE.
00:13:51 C'est un peu le fil rouge de ces deux projets.
00:13:55 Tout ce travail a abouti à la co-construction du plan d'action avec les agriculteurs, les habitants, agents et élus de la collectivité.
00:14:07 Il y a eu un gros travail de mise en forme par le CPIE.
00:14:14 Là, c'est l'illustration des différentes manifestations dont je vous ai parlé, avec l'exposition, le CPIE et le CAUE.
00:14:23 Les journées de formation des agents avec une autre commune du département.
00:14:30 À droite, les nombreuses sorties avec les enfants de l'école.
00:14:36 Les fiches d'action se présentent toutes sur ce format-là.
00:14:41 Il y a la description de l'action avec les enjeux et les objectifs.
00:14:46 Après, le contenu détaillé de l'action, les résultats attendus, la localisation, le calendrier, le budget, les partenaires techniques et financiers.
00:14:57 Pour enfin aboutir à l'évaluation avec des modalités de suivi.
00:15:02 À ces fiches d'action sont adossées des fiches techniques pour aider à la prise de décision des élus et au travail des agents de la commune.
00:15:12 Ce travail aboutit à 17 fiches d'action avec un pavé communication où l'on va créer un événement de printemps,
00:15:22 notamment une fête du miel et des abeilles au printemps 2024.
00:15:28 On va créer une zone pédagogique dans l'ATE, l'aire terrestre éducative,
00:15:34 où l'on va mettre des matériothèques pour expliquer les gites pour les pollinisateurs.
00:15:41 On veut créer aussi un chemin des abeilles.
00:15:44 On est candidat à la lévisation TEN, Térritorial Engagé pour la Nature.
00:15:49 Et on a une page dédiée qui reprend tous les points de nature et transition sur le site de la commune.
00:15:55 Au niveau des actions concrètes, on va continuer la gestion des différenciés, la végétalisation du bourg, des entrées de bourg, du cimetière.
00:16:02 On va étendre le test frontage à d'autres rues, un travail sur les marges et la gestion des biens de section.
00:16:11 Enfin, on a souhaité faire une fiche d'action particulière sur les partenaires techniques et financiers.
00:16:19 Nous, Petite Commune, on a besoin essentiellement d'ingénierie technique et financière.
00:16:26 Merci à vous.
00:16:28 (Applaudissements)
00:16:33 Merci bien Francis. On va laisser la parole à Hugues et Bertrand pour une réaction à chaud.
00:16:41 Vous avez quelques minutes devant vous.
00:16:44 C'est un magnifique sélioxys.
00:16:52 Alors, c'est compliqué de réagir à chaud, mais vu qu'on a affaire à des villes et qu'on a vu de façon plutôt claire l'engagement des personnes qui sont venues le présenter au nom des élus des services techniques et des habitants,
00:17:11 ma première question, parce que je fais beaucoup de formation dans ces milieux-là et c'est souvent le retour des agents, parfois des élus,
00:17:20 comment est-ce que vous gérez les mécontents, qui sont finalement assez peu nombreux, mais qui peuvent se plaindre d'une gestion délaissée, abandonnée,
00:17:28 quand il y a de la gestion des féranciers ou de la fauche tardive, ce genre de choses, ou les élus qui ne veulent pas rentrer là-dedans,
00:17:36 parce que j'imagine que dans une petite commune on a vite fait le tour, mais que pour Bordeaux le problème est peut-être plus compliqué,
00:17:42 surtout Bordeaux-Métropole, les interactions qu'il doit y avoir, c'est pas une petite commune.
00:17:46 Et donc voilà, je voulais savoir comment vous gérez ces points-là, qui sont généralement des points de blocage, voire des points de retour en arrière,
00:17:53 qui peuvent être maintenus dans le temps, par exemple avec un plan de gestion à long terme, pour sanctuariser des espaces qui ont été renaturés,
00:18:01 histoire que le pouvoir exécutif suivant ne change pas la modalité de gestion, peu importe les raisons d'ailleurs.
00:18:08 Et voilà, comment est-ce que vous arrivez à gérer ces soucis dans une petite commune et une énorme commune ?
00:18:14 Peut-être juste laisser la parole à Bertrand dans la foulée, et puis comme ça, ça vous permettra de faire une réponse hyper courte, s'il vous plaît.
00:18:23 C'est intéressant, je continue un peu dans la même... Pourquoi vous ne pensez pas mettre en place des plans de gestion sous la forme d'obligations réelles environnementales, par exemple ?
00:18:33 Là, vous faites une action sur une certaine zone, avoir une ORE sur cette zone-là, ça vous permet de... C'est un acte notarié, entre le propriétaire et un notaire.
00:18:43 Et donc vous établissez un plan de gestion, et donc là, vous pouvez aller jusqu'à maximum 99 ans.
00:18:48 Donc là, vous êtes sûr d'une pérennité de votre action au-delà des mandats politiques et des aléas de décision des communes.
00:18:54 Et puis, je n'ai pas vu de mention du conservateur botanique national. Comment vous allez chercher du conseil dans vos actions ?
00:19:03 Est-ce que vous avez des ressources pédagogiques là-dessus ? Et puis, ce que je n'ai pas vu non plus, c'est l'insertion dans des trames un peu plus générales.
00:19:13 Comment votre projet, il est pertinent dans sa localisation ? Au niveau des trames vertes, des trames bleues, j'ai vu qu'il y avait une proximité avec les cours d'eau.
00:19:23 Cours d'eau, ce n'est pas égal poisson. Cours d'eau, c'est égal berge, et donc d'autres espèces intéressantes aussi pour les pollinisateurs.
00:19:30 Donc comment vous insérez ça dans les trames aussi ?
00:19:33 Alors, il y a beaucoup de questions. Moi, comme j'ai dit tout à l'heure, nous, on est une petite commune et ce qui nous manque, c'est du temps et de l'ingénierie et des compétences.
00:19:43 Donc c'est pour ça qu'on essaye de se rattacher à des appels à projets et qui nous donnent droit à travailler avec des bureaux d'études.
00:19:50 Donc là, on a travaillé avec le CPIE et le CAIE, donc on travaille beaucoup avec eux. Mais après, effectivement, il reste encore beaucoup de choses à faire, on en est conscient.
00:19:58 On n'arrive pas à tout faire en même temps et des journées comme aujourd'hui, on apprend plein de choses.
00:20:04 Moi, personnellement, j'ai appris plein de choses et il y a beaucoup de points qui sont encore améliorés.
00:20:08 Mais voilà, on est au début et après, pour répondre à monsieur, au niveau de la politique, on essaye de tenir notre cap.
00:20:14 On travaille beaucoup sur la communication et après, il faut discuter, il faut parler et puis après, il faut tenir le cap et puis on continue.
00:20:26 Les retours principaux qu'on a, c'est des retours négatifs malheureusement. Les retours positifs, on en a moins, même si quand même, ça commence à prendre forme.
00:20:36 Mais on a des bons retours. Mais effectivement, c'est perfectible et il y a encore des choses à faire.
00:20:42 Et donc sur la métropole, on a plutôt des communes qui reçoivent bien le projet parce qu'on arrive avec un gros financement.
00:20:52 Et après, pour la continuité dans le temps, le programme LIFE s'accompagne aussi de mesures parce qu'il y a un afterlife après les 5 ans de projet
00:21:03 par la mise en place d'OREE, justement d'obligations réelles environnementales ou de protections réglementaires qui permettent de figer ces espaces en restant naturel.
00:21:19 Merci bien. Alors j'en profite juste pour ajouter un petit élément qui me semble important.
00:21:25 On se rend compte que globalement, côté collectivité, il y a ce problème de connaissance de la totalité du panel d'acteurs qui peut être mobilisé,
00:21:33 qui est extrêmement divers, qui est parfois géolocalisé à des endroits où on ne va pas nécessairement, ou en tout cas de prime abord, ça semble éloigné.
00:21:42 Pourquoi faire appel à telle association ou telle structure qui se trouve un peu loin ?
00:21:46 Donc là, c'est là où il y a vraiment besoin de l'accompagnement technique des collectivités.
00:21:50 Et je dirais qu'elles soient petites ou grandes, ça ne change pas grand-grand chose globalement.
00:21:54 Et donc, voilà, arriver à faire ce lien, cette mise en contact est absolument fondamentale.
00:21:59 Et c'est comme ça qu'on a des projets qui fonctionnent, et pas des projets qui stagnent.
00:22:03 Mais c'est un gros travail. Il faut que les collectivités l'aient en tête dès le départ pour le budgéter, y compris dans leurs réponses aux appels à projets et autres.
00:22:12 D'où l'importance aussi de la proximité territoriale et d'avoir un opérateur ou un acteur sur lequel s'appuyer localement.
00:22:18 Merci bien. Eh bien, on va passer à la présentation suivante. Annaëlle Taverny pour le CPI.
00:22:27 Bonjour à tous. Je vais vous présenter une étude, enfin un début d'étude en tout cas, qui a commencé l'année dernière et qui j'espère se poursuivra dans les années qui viennent.
00:22:45 On va parler de l'efficacité de méthode d'échantillonnage d'abeilles sauvages sur les hebaucagères par le CPI des pays creusois.
00:22:53 Nous sommes une association située en Creuse, labellisée Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement.
00:23:00 On fait partie d'un réseau national où il y a 80 associations qui sont également labellisées CPIE.
00:23:06 On est une association de protection de l'environnement. Cette année, on a fêté nos 40 ans d'existence et nous sommes labellisées depuis 2002.
00:23:15 Au niveau de nos missions, on travaille pas mal sur des inventaires scientifiques. On a également développé un plan sur le dialogue territorial depuis plusieurs années.
00:23:25 On est encore sur la sensibilisation et de l'information des publics et on tend également vers l'accompagnement des initiatives locales et le soutien notamment aux collectivités de notre territoire.
00:23:38 On est reconnu organisme d'intérêt général et agréé protection de l'environnement.
00:23:43 Pour revenir à notre étude, on s'est intéressé au lien entre les abeilles sauvages et les haies et le bocage.
00:23:56 D'où vient cette volonté de s'intéresser à ces deux sujets ? Depuis quelques années, on mène des inventaires sur les abeilles sauvages et on sent bien qu'il y a un manque de connaissances sur ce sujet.
00:24:09 On a notamment participé au programme Matif Central Polynisacteur dont Francis Parrain nous a parlé un peu tout à l'heure.
00:24:17 Sur le territoire, pour faire un petit état des lieux, on est sur à peu près 220 espèces d'abeilles sauvages qui sont connues.
00:24:24 En sachant que quand on a commencé à faire nos inventaires, on était sur à peu près 4 espèces.
00:24:29 On a eu une bonne marge de progression et je pense qu'on peut encore aller un peu plus loin.
00:24:36 Nous sommes localisés sur les contreforts du Massif Central, donc assez loin d'ici.
00:24:41 On est donc en territoire plutôt à ambiance montagnarde.
00:24:46 Jusqu'à présent, il n'y avait pas de réalisation d'inventaires systémiques d'abeilles sauvages sur notre territoire.
00:24:53 En plus, on a un territoire qui est assez contrasté, puisqu'on est sur les contreforts.
00:24:58 Il y a une partie qui est assez plate, mais on a quand même le plateau de Millevache, qui a une altitude un peu plus haute et des espèces différentes.
00:25:07 Concernant les haies et le bocage, on est le deuxième département le plus bocagé de France avec 35 000 km de haies.
00:25:16 Depuis 2021, on a mené une étude d'inventaire des haies de notre territoire.
00:25:21 On a relevé un échantillonnage des haies et on a visité toutes ces haies pour voir et relever des critères sur la largeur, sur la hauteur, sur les espèces qui la composent, sur le vieillissement.
00:25:34 Aujourd'hui, on a des connaissances sur notre bocage.
00:25:39 On trouvait intéressant de faire le lien entre les abeilles et les haies, parce que les haies sont présentées comme étant des infrastructures très favorables aux pollinisateurs sauvages.
00:25:50 En cherchant un peu dans la bibliographie, on s'est rendu compte qu'il n'y avait pas nécessairement beaucoup d'études qui parlaient de ces interactions.
00:25:59 Elles parlaient de la composition idéale d'une haie favorable aux pollinisateurs sauvages, sur quelle période de l'année les haies sont les plus favorables.
00:26:07 En creusant un peu cette bibliographie, on a relevé un manque de connaissances.
00:26:11 C'est pour cela qu'on s'est dit que ce serait intéressant de poursuivre cette étude, puisqu'on a un territoire sur lequel il y a beaucoup de haies et qu'on commence à avoir une petite connaissance de nos abeilles.
00:26:21 Voilà d'où ça vient.
00:26:23 Sur la problématique, en cherchant dans la bibliographie, on s'est rendu compte qu'il n'y avait pas vraiment d'études qui proposaient des méthodes d'échantillonnage des abeilles sauvages sur les haies.
00:26:33 C'est pour cela que l'année dernière a été une pré-année d'études, au cours de laquelle on a essayé de répondre à cette problématique.
00:26:40 Quelles méthodes d'échantillonnage sont efficaces pour inventorier les abeilles sauvages sur les haies bocagères ?
00:26:45 Pour concevoir notre protocole d'études, on s'est entouré de chercheurs, notamment de Violette Leféon, qui doit encore être là, sûrement, qui se cache,
00:26:56 et de David Genoux, qui sont spécialistes des abeilles sauvages et qui nous ont aidé à concevoir un protocole robuste à partir duquel on pourrait sortir des résultats valables.
00:27:07 Merci beaucoup à eux.
00:27:09 C'est cette étude-là, cette pré-étude, que je vais vous présenter, et puis en discussion et dans les échanges, j'espère qu'on pourra parler du déploiement de l'étude qui suivra.
00:27:19 Au niveau matériel et méthode, on a sélectionné six haies en tout. Trois haies qui sont en libre évolution, comme l'image du haut.
00:27:29 Ce sont des haies qui sont peu gérées, avec encore une strate herbacée, arbustive et arborée très présente. Ce sont des haies sur lesquelles il y a peu d'intervention humaine.
00:27:39 Et on a trois haies qui sont taillées au carré avec des arbres d'eaugène, c'est l'image juste en dessous.
00:27:44 Ce sont des haies qui sont en général peu larges, avec un passage à l'épareuse où on l'a mis sur les côtés et un passage en sommitallée également.
00:27:52 Ce sont des haies qui sont rarement plus hautes qu'un mètre cinquante, et dans lesquelles il y a néanmoins des arbres d'eaugène, parce que c'était nécessaire pour le protocole.
00:28:01 On en parlera un petit peu après.
00:28:03 On a essayé de limiter les biais pour notre étude en sélectionnant uniquement des haies qui étaient bordées de prairies permanentes non retournées depuis au moins neuf ans,
00:28:12 dans lesquelles il n'y avait pas d'utilisation d'engrais chimiques ou de produits, et elles étaient situées dans un rayon de quinze kilomètres pour limiter les impacts paysagers.
00:28:23 On a également sélectionné des haies qui étaient orientées nord-sud, comme ça, ça nous permettait de faire les études systématiquement du côté ouest et de limiter l'impact de l'ensoleillement.
00:28:33 Et au niveau de la période d'étude, nous avons réalisé trois sessions, une fin mars, une fin avril, une fin mai.
00:28:40 Et évidemment, comme dans toutes les études sur les abeilles, on s'assurait d'avoir des conditions météorologiques favorables, avec notamment un bon ensoleillement, pas trop de vent, pas de pluie.
00:28:51 Au niveau méthode d'échantillonnage, on a testé trois méthodes.
00:28:57 La première, c'est les coupelles colorées, dont on en a déjà parlé un petit peu avant.
00:29:01 Sur chaque haie, on a mis en place trois stations, et au niveau de ces trois stations, on a installé une batterie de coupelles jaune, bleue et blanche, au niveau de la strate herbacée.
00:29:16 On ajustait la hauteur en fonction de la hauteur de la végétation herbacée.
00:29:20 La strate arbustive basse, à peu près à 1,50 mètre.
00:29:23 Vous me voyez à côté sur la photo du haut, je suis à 1,60 mètre, donc les coupelles sont juste un tout petit peu plus basses que moi.
00:29:31 Et celle tout en haut, qui est à peu près à 3 mètres, donc strate arbustive haute.
00:29:36 L'objectif, c'était de voir sur cette année test, si on avait des différences de cortèges d'abeilles sauvages, et notamment du lien avec la haie en fonction de la hauteur des coupelles.
00:29:52 Ensuite, la deuxième méthode d'échantillonnage, c'était la capture au filet.
00:29:57 On a réalisé à chaque session des captures au filet de trois minutes, au niveau de chaque station et au niveau de chaque strate.
00:30:06 On avait trois minutes sur la strate herbacée, ensuite trois minutes arbustive basse, trois minutes arbustive haute, et on relevait systématiquement les fleurs sur lesquelles les abeilles étaient collectées.
00:30:17 La troisième méthode qui a été testée cette année, c'est les polytrabs, des pièges à interception.
00:30:22 Vous avez la photo en bas à droite.
00:30:25 Ce sont des gros pièges en plexiglas dans lesquels les abeilles vont venir taper et sont récupérées dans le pot de collecte qui est juste en dessous, qui est un petit peu plus foncé.
00:30:35 Cela nous permettait notamment de placer les pièges plus haut, ils étaient à 4-5 mètres, et de collecter des espèces qui, on imaginait, n'étaient pas nécessairement présentes dans les coupelles.
00:30:47 On a également relevé la flore, les espèces en fleurs au niveau de la haie, au niveau de la prairie, le pourcentage de recouvrement floral, et également l'aridge aspecifique des florales.
00:31:04 Vous voyez que les polytrabs étaient situés entre chaque station de coupelle, et entre chaque station on avait à peu près 30 mètres.
00:31:12 Au niveau des résultats, je ne suis pas nécessairement rentrée dans les détails avec des graphiques, mais sur ces trois sessions de collecte, on a récupéré 1 237 individus,
00:31:23 et donc 89 espèces d'abeilles collectées, en sachant qu'on en a une dizaine qui n'avaient encore jamais été collectées sur la creuse, donc cela a permis d'enrichir la connaissance.
00:31:31 Il s'agissait majoritairement d'individus liés à la prairie.
00:31:35 Ensuite, sur l'efficacité des pièges, on a noté qu'il y avait plus d'abondance de richesses spécifiques et de divertité dans les coupelles colorées, en comparaison avec les captures réalisées dans le filet et les polytrabs.
00:31:47 Et au niveau des strates, les fameuses 3 strates, qui étaient un protocole assez innovant, qui n'avaient jamais vraiment été testé,
00:31:55 on a plus d'abondance et de richesses spécifiques dans les strates herbacées et herpustives basses.
00:32:00 Donc en fait, la coupelle à 3 mètres de haut n'a pas collecté autant d'individus et autant de richesses que les deux du dessous.
00:32:08 Mais par contre, on avait plus d'individus liés à la haie dans les strates herbustives basses et hautes.
00:32:14 Donc au niveau de l'efficacité des méthodes, et donc potentiellement du déploiement du protocole, l'année prochaine on envisage de retirer la strate du haut,
00:32:26 les coupelles situées sur la strate à 3 mètres, puisqu'on a moins de richesses et d'abondance.
00:32:31 Par contre, on va sûrement maintenir la strate herbustive basse et la strate herbacée, puisque ça nous permet d'avoir des individus qui sont plus liés à la haie.
00:32:41 Il y a peu d'apport du polytrab. On avait très très peu d'insectes et d'abeilles sauvages qui ont été collectées dans les polytrabs.
00:32:48 C'est une méthode qui est assez coûteuse, qui nous a pris beaucoup de temps à mettre en place, et en plus qui est assez liée aux aléas climatiques,
00:32:56 puisque sur les deux polytrabs qu'on a mis sur chaque haie, à l'issue de l'étude, on n'en avait plus qu'un sur chaque, puisque les autres se sont fait embarquer par le vent.
00:33:04 Donc pour l'année prochaine, pour le déploiement, on n'envisage pas de remettre en place ces polytrabs.
00:33:11 Sur les perspectives de l'étude, notre objectif serait d'essayer d'évaluer l'impact de la qualité de la haie et de la densité de haie dans le paysage sur les abeilles sauvages.
00:33:23 Mais en ce moment, on est en pleine question sur la réorientation probable de notre problématique, parce qu'on s'interroge sur notamment le côté éthique de cette étude.
00:33:34 C'est pour ça qu'on essaie de prendre le temps, en cette fin d'année, pour interroger plusieurs personnes référentes sur cette étude, sur notre problématique,
00:33:44 pour voir si c'est également une question qui est partagée avec d'autres acteurs du territoire, de connaître l'impact des haies et les liens entre haies et pollinisateurs sauvages,
00:33:54 et notamment abeilles sauvages, pour voir si on a vraiment une pertinence de maintenir la problématique telle qu'elle.
00:34:00 En sachant que cette problématique est issue d'autres travaux qui ont été menés dans les côtes d'Armor et dans le Gers, sur d'autres groupes taxonomiques.
00:34:09 Dans ces études, on a également essayé d'évaluer l'impact de la qualité et de la densité de haie sur les carapes, sur la flore et sur les oiseaux.
00:34:18 On se disait que poursuivre le travail engagé sur notre groupe taxonomique, que sont les abeilles sauvages, en lien avec la pollinisation et les services écosystémiques apportés par les abeilles, serait quelque chose d'assez intéressant.
00:34:29 On est très intéressé pour échanger avec vous sur ces aspects-là, si vous voulez contribuer à notre redéfinition de problématique.
00:34:39 Je vous remercie de votre attention.
00:34:42 (Applaudissements)
00:34:47 Merci Annaëlle. Laurent Chabrol pour le CPIE de la Corrèze.
00:34:51 Bonjour, je vais vous présenter les travaux qu'on a menés dans le cadre d'un appel à projet qui s'appelle "Mode biodives - Restauration" qui a été proposé par l'OFB il y a un peu plus d'un an.
00:35:10 C'est un travail qu'on a réalisé avec pas mal de monde. On a regroupé un petit groupe d'acteurs, David Genoux pour la détermination, Violette Lefeyon qui a déjà été citée pour les analyses statistiques,
00:35:24 Denis François de l'université Gustave-Eiffel. Denis et Violette ont rédigé un livret fort intéressant sur les abeilles de bord de route, nos collègues du PICRESOIR.
00:35:35 Et puis les supports de nos travaux, Vinci autoroutes, la DIRCO, la direction interrégionale des routes du centre-ouest, et puis bien sûr l'ADREAL qui a été associée à nos travaux.
00:35:47 La question qu'on se posait sur cette étude, c'était de savoir si 20 ans après la construction de ces autoroutes, donc construction complètement anthropique, est-ce qu'on allait pouvoir retrouver des populations d'abeilles restaurées et fonctionnelles.
00:36:05 On avait 5 axes de travail. Un premier très classique qui concerne l'amélioration des connaissances sur ce taxon. On avait associé aussi les papillons.
00:36:17 Un deuxième axe qui était d'évaluer les capacités d'accueil des dépendances vertes autoroutières. Un troisième axe qu'on a voulu tester, c'était d'évaluer l'impact du trafic routier sur les populations de pollinisateurs.
00:36:31 Et puis ensuite on a travaillé sur les pratiques de gestion des dépendances routières avec les gestionnaires Vinci et DIRCO pour analyser leur gestion et voir avec eux ce qui était possible d'améliorer ou de conserver.
00:36:44 Et puis l'axe classique numéro 5 sur la communication et diffusion des résultats.
00:36:48 On a identifié 9 sites d'études. On a eu des contraintes particulières, des questions de sécurité et d'accès aux sites.
00:37:02 On a travaillé avec Vinci et la DIRCO pour pouvoir travailler dessus en toute sécurité. 9 sites sur 3 axes. L'A89 géré par Vinci, l'A20 géré par la DIRCO et l'ARN145 géré par la DIRCO.
00:37:20 L'ARN145 est une route nationale mais c'est du 2x2. Je ne pense pas que les abeilles fassent la différence entre une autoroute et une route nationale 2x2. Donc on l'a conservé.
00:37:29 Un petit rappel de notre protocole avec un résumé très parlant que nous avait préparé Violette. Je vais emprunter ta photo.
00:37:38 Tout à fait classique, on avait utilisé la méthode des coupelles colorées qui a été présentée plusieurs fois ce matin et cet après midi.
00:37:46 9 sites équipés de plusieurs coupelles. Un jeu de coupelles et une batterie au plus près de l'axe roulant. Une batterie en position intermédiaire et une batterie de piège en position un peu plus éloignée.
00:38:03 C'est tout à fait classique comme protocole et on a fait des sessions de piégeage de mai à octobre.
00:38:10 Très résumé quelques résultats. On a eu 92 espèces dans nos échantillons avec un apport considérable pour la connaissance de la région, du département et de la Creuse aussi.
00:38:29 Toutes ces données ont été versées au SINP. Elle faisait partie du lot qui a été présenté ce matin par Afona. Avec en moyenne une vingtaine d'espèces par site et une cinquantaine d'espèces par station.
00:38:43 Avec des abondances, une diversité et une richesse spécifique très très différentes. Donc on a travaillé sur la flore bien sûr pour essayer d'analyser tout ça.
00:38:55 On a analysé le peuplement. On a une majorité d'espèces polyélectriques, des espèces généralistes et quelques espèces spécialisées.
00:39:07 On a à peu près dans des proportions qu'on retrouve dans la plupart des études de ce type. Sur le type de nidification, on a des choses tout à fait conformes à ce qu'on était en droit d'attendre.
00:39:20 Une majorité d'espèces terricoles, quelques espèces cavicoles et un petit peu moins d'espèces coucou. On a vraiment tous les types de comportements.
00:39:29 Je présente très rapidement les analyses qu'on a pu faire. Violette a fait toute une multitude de tests. Là je vous présente le plus significatif.
00:39:39 Des tests sur les différents types de couverts végétaux qu'on a pu rencontrer sur nos stations. On a pu montrer que les stations à proximité de Roncier étaient à la fois les plus diversifiées et abergeaient l'abondance la plus forte.
00:39:58 On a eu très peu de tests significatifs. C'était en raison de l'échantillonnage qui était un peu trop faible. On essaiera de continuer sur ces travaux pour essayer d'affiner nos résultats.
00:40:14 Un travail un petit peu original. On a repris les travaux de Jean-Pierre Chambon de l'INRA qui avait mené sur des routes départementales du côté de Fontainebleau en 1990.
00:40:27 C'est l'avant-dernière colonne. Il avait fait une étude sur les impacts de la circulation routière sur les populations d'insectes. Il avait des résultats extrêmement intéressants.
00:40:38 Ce même protocole de 1990 a été repris par Maxime Zouca à l'époque qui a travaillé à l'ARB Île-de-France. Il m'a très gentiment transmis toutes ces données qui n'ont malheureusement pas pu être valorisées.
00:40:59 Sur nos axes routiers, on a mis en place ce protocole. Attention, je sais bien que c'est une étude sur une journée. Bien sûr, il faut prendre beaucoup de pincettes.
00:41:11 Mais vous voyez qu'on a fait un travail sur les axes autoroutiers et sur les routes départementales qui longeaient ces axes autoroutiers.
00:41:20 Par rapport aux résultats de Jean-Pierre Chambon qui a travaillé en région Île-de-France, donc une matrice paysagère surtout agricole avec beaucoup de cultures de colza.
00:41:32 Il y avait des quantités de tripes énormes qui sont venues perturber les échantillons. Maxime Zouca, près de 20 ans après, avait une chute drastique des impacts sur sa voiture.
00:41:45 De 1200 impacts au mètre carré et au kilomètre en 1990. Il a chuté à 55. Sur nos routes départementales, on est à 25 en moyenne, 25 impacts.
00:42:00 Et sur nos autoroutes, on est à une quinzaine. On avait dénombré les impacts d'un sec sur des plaques de glu qui étaient placées à l'avant du véhicule.
00:42:11 J'ai croisé les gendarmes qui m'ont regardé un peu curieusement. Je ne me suis pas fait arrêter donc il n'y a pas de perturbations sur le protocole.
00:42:19 Même si c'est des données d'une seule journée, ça illustre l'effondrement considérable de la biodiversité et de l'abondance des insectes dans notre paysage.
00:42:31 Je précise que notre matrice paysagère est une matrice de bocage et de bocto, de petits bois. Ce n'est pas tout à fait comparable à la région parisienne.
00:42:42 Mais on serait en train d'attendre des résultats un peu plus favorables. Ce qui nous a beaucoup surpris.
00:42:49 En complément du travail qu'on a fait sur les abeilles, les papillons, la flore, on a fait des ateliers avec les agents d'entretien des bords de route et des aires de repos.
00:43:02 On les a interrogés sur leur gestion. Combien de fois il faut chier, à quelle hauteur, avec quel type de matériel, tout un tas de choses.
00:43:10 Nos collègues ont fait la même chose sur la 145 en creuse. Moi j'ai fait des ateliers sur la 89 avec Vinci et sur la 20 avec la DIRCO.
00:43:20 On a échangé, on a fait des cartes de gestion des sites et on a fait une synthèse en proposant un cahier technique pour les agents qui se compose en deux parties.
00:43:32 Une première partie sur les principes généraux à respecter. Il y a 7 fiches, je ne vais pas toutes vous les passer.
00:43:38 Une première fiche sur la préservation des zones riches en fleurs où on préconise de faucher moins rare, moins souvent et pas partout.
00:43:46 D'éviter le bâchage, le fauchage systématique. On a une autre fiche sur le maintien de sites de nidification avec les maintiens de talus décapés.
00:43:58 Des tiges creuses sèches, ça veut dire que même les fauches tardives doivent être encore un peu plus tardives pour que les insectes qui nichent dans les tiges creuses puissent faire leur cycle.
00:44:07 Le maintien de versus. On a eu quelques discussions à ce sujet, notamment sur les talus décapés.
00:44:13 La première chose que les agents de Vinci et DIRCO nous ont mis en avant quand on a proposé cette mesure, c'était attention, risque d'embroisie.
00:44:23 Vous nous demandez de ne pas laisser la végétation à nu pour éviter l'embroisie et puis de l'autre côté, vous nous demandez de mettre des sites à nu pour les abeilles.
00:44:31 On a vite pu répondre, en fait sur les talus, on a rarement vu d'embroisie. En revanche sur la partie plate au bord du goudron, effectivement, ce n'est pas trop recommandé de laisser des zones à nu.
00:44:42 On a eu tout un tas d'échanges de ce type. Il y a quelque chose d'un peu plus préoccupant, même si ça s'est très bien passé avec les agents.
00:44:51 La semaine dernière, j'ai eu une journée biodiversité avec Vinci autoroute et le chef de centre m'a annoncé qu'une vieille note de la DFCI avait refait surface.
00:45:06 C'est ce qu'abordait Serge Gadoum ce matin, qui incitait les gestionnaires linéaires à faucher davantage pour éviter le risque d'incendie.
00:45:16 Donc ça c'est une préoccupation qu'on n'avait pas complètement en tête. C'est une note de service qui a fait surface, c'est quelque chose qui devient préoccupant parce que tout le travail qu'on fait va être complètement sapé par cette note.
00:45:27 C'est un peu dommage.
00:45:29 L'autre partie du cahier technique est en fait une présentation de cas concrets où on présente sur les zones qu'on a étudiées des possibilités d'implanter des haies.
00:45:40 Des haies vives, des haies sèches, tout un tas d'aménagements, des monticules en terre. On a travaillé avec les agents sur des zones possibles que l'on pouvait aménager.
00:45:51 Et ça c'est un travail de concertation. C'est le résultat d'une concertation qui a été menée avec les gestionnaires directement.
00:45:57 Voilà. Et je crois que j'ai... C'est une conclusion bien sûr.
00:46:01 Pour répondre à d'autres questions, bon ben apparemment les cortèges qu'on a observés sont similaires à ce qu'on a pu voir dans la biblio sur d'autres types de matrice similaires.
00:46:12 Il y a notamment un travail qui a été fait avec David Genoux sur le linéaire de JRT-Gaz dans la traversée du périple Limousin où on a eu des résultats tout à fait similaires.
00:46:20 Donc l'impact de l'autoroute, on peut considérer qu'elle a été réparée au bout d'une vingtaine d'années.
00:46:28 Très peu d'impact sur le trafic routier. Et la gestion des dépendances qu'on a observées était en grande partie favorable à la biodiversité.
00:46:37 Avec le petit bémol que j'indiquais tout à l'heure, cette fameuse note de la DFCI qui refait surface, ça c'est assez préoccupant.
00:46:45 Les suites qu'on envisage, c'est de travailler la DIRCO nous a proposé, nous a mis à disposition ces terrains.
00:46:52 On rédige le travail qu'on va présenter, je pense dans un fond vert, pour expérimenter la gestion de ronciers, l'installation de monticules de terre pour l'amnification,
00:47:01 essayer de favoriser la flore locale et tout un tas d'autres choses qu'on va mener avec la même équipe.
00:47:09 Tout le monde a été d'accord pour repartir. Voilà, je vous remercie.
00:47:14 (Applaudissements)
00:47:17 Merci Laurent. Et bien même punition.
00:47:21 J'ai jamais vu ce message sur le toronto.
00:47:24 (Rires)
00:47:26 Et bien bravo pour toutes vos belles actions. C'est terrible les chiffres que tu as donnés.
00:47:31 C'est terrible et ça va exactement dans ce pourquoi on est là et ce pourquoi il faut qu'on se bouge parce qu'en fait tout est en train de disparaître.
00:47:37 Et que tous les beaux projets que vous menez restent des petits points dispersés dans l'espace public ou privé.
00:47:46 Et ça ne remet pas du tout en question vos activités, vos actions, n'est pas du tout à la hauteur de ce qu'il faudrait qu'on fasse
00:47:53 puisque c'est à une échelle bien plus large, bien plus importante et généralisée, voire coercitive.
00:48:01 Et que toujours il faudra qu'on y aille. Forcément, c'est pas la route qu'on prend. Moi j'adore pas forcément la bagnole.
00:48:07 Je suis plus fan de la vie sur Terre mais je crois qu'on a pas tous le même avis là-dessus.
00:48:12 Et vos modalités de gestion qui sont tout à fait pertinentes pour recréer une diversité d'habitats, de milieux, de connexions, etc.
00:48:19 C'est intéressant dans un contexte très dégradé.
00:48:22 C'est une remarque, je vous tenais, mais j'imagine que vous le savez, à préciser que c'est quand même un palliatif relativement faible.
00:48:29 Et ça ne remet encore une fois pas du tout en question vos actions par rapport aux dynamiques naturelles normales.
00:48:34 L'érosion des sols, la chute des arbres, la création des zones humides, bref, toutes ces choses, les zones humides on les a drainées,
00:48:39 les arbres gros on les a coupés, ils vont plus tomber, et les montagnes on les a accrochées, donc il n'y aura plus d'éboulement, il n'y aura pas de terre à nu.
00:48:44 Bref, tous les phénomènes, et je simplifie volontairement, tous ces phénomènes qui recréent des dynamiques et qui réouvrent les milieux naturellement,
00:48:50 on les a figés et donc on en est aujourd'hui à faire du fixisme, à fixer des prairies qui devraient s'enfermer en roncier et en forêt, etc.
00:48:56 Je trouve que, et c'est encore une fois pas une attaque du tout sur vos travaux, mais je trouve que c'est pas forcément la meilleure solution à une grande échelle.
00:49:03 Vous avez pas le choix, vous, vous avez pas le choix dans vos travaux, mais c'est pas la... je pourrais me tourner au ciel, mais c'est pas du bon côté.
00:49:08 Mais c'est pas de la nature, c'est de la gestion humaine, anthropocentrée, biaisée, qui ne va pas aller forcément pour l'ensemble des espèces.
00:49:20 Et je vais faire quelques remarques aussi, quand je vois ces avancées avec un travail qui est sapé par des considérations encore anthropocentrées, court-termistes.
00:49:29 Je tiens à vous rappeler que parfois, et c'est pas le vrai pour le sud de la France, mais dans le nord ou dans la région lyonnaise, des feux de prairies démarrent à cause des appareils thermiques qui sont venus faucher.
00:49:40 C'est ça qui crée les étincelles et qui lance les feux. Donc à un moment, est-ce qu'on se pose vraiment les bonnes questions ?
00:49:45 Est-ce que le drainage des zones humides et l'absence d'arbres n'est pas une cause aussi de la mise à feu des espaces ?
00:49:52 Et dernier point, parce que je vais essayer de ne pas être trop long, merci d'avoir parlé de l'importance des ronciers, parce que voilà un média primordial par lequel il faut passer.
00:50:02 C'est la mer des forêts, c'est un site... les apiculteurs, 60% de leur nourriture, des abeilles de ruche, peut être à base de ronces en été quand il n'y a plus de fleurs.
00:50:12 Donc on a des arguments qui sont agronomiques ou apicoles, on a des arguments de termes de biodiversité, abeilles, sauvages, on peut parler de papillons, etc.
00:50:19 Donc les fleuricoles, et c'est par là que je vais terminer, mais ça aussi vous le savez, mais vu qu'il faut qu'on renforce les arguments, vous avez parlé essentiellement d'abeilles sauvages,
00:50:27 c'est-à-dire souvent abeilles sauvages et pollinisateurs, et là il y a un moyen quand même d'élargir.
00:50:32 Les abeilles c'est 1000 espèces en France, 972, mais il y a 5700 papillons en France, il y a 9285 diptères, et il y a plusieurs milliers, il y en a marqué 1000 ce matin,
00:50:44 moi je pense qu'il y en a plus, de coléoptères fleuricoles.
00:50:47 Donc ça veut dire que si on extrait cette composante fleur sur laquelle tout le monde travaille, des fleurs pour les insectes, adultes, et pour les larves d'abeilles, ok,
00:50:55 mais tout le reste, ça veut dire une autre gestion des micro-habitats, et notamment de la vie sauvage, parce qu'il faut du bois mort, il faut des cadavres, il faut des excréments,
00:51:05 et pour qu'il y ait des cadavres, il faut bien qu'il y ait des animaux qui soient vivants et qui finissent par mourir à un moment, et pour qu'ils fassent caca et qu'ils meurent.
00:51:10 Donc c'est tout des choses qui sont beaucoup plus complexes, qu'on ne gère pas forcément, mais pour moi ça fait partie des arguments qui pourraient aussi peser plus lourdement,
00:51:16 on ne travaille pas sur 1000 espèces d'abeilles, on travaille sur un service écosystémique, la pollinisation, avec tous les services associés de recyclage des matières,
00:51:24 de contrôle des ravageurs, puisque les syrphes, tout un tas de floricoles ont des larves qui vont prédater, et je trouve qu'on pourrait augmenter les arguments en associant
00:51:34 les compétences, les savoirs, et la finalité de ces opérations, si tant est qu'elles seraient un jour à très grande échelle, ce qu'il va falloir faire partout et tout le temps, le plus vite possible.
00:51:48 Eh bien, ça nous fait un beau résumé. Alors moi je vais être plus terre à terre, je n'ai pas vu de comparaison d'espèces entre vos deux types d'oeil,
00:51:59 on ne sait pas s'il y a les mêmes espèces en fait. Ce serait bien aussi de... ok vous n'avez pas vu la même abondance en hauteur, mais est-ce qu'il y a des espèces particulières qu'on trouve uniquement en hauteur ?
00:52:15 Du coup ça mériterait de maintenir ces coupelles quand même pour les autres suivis. Et puis ça mériterait une analyse paysagère autour de vos points d'échantillonnage.
00:52:25 Qu'est-ce qu'il y avait ? C'était quoi le pourcentage de prairies, de forêts ? Et puis raisonner, comme vous l'avez dit à la fin, sur une échelle un peu plus large, paysagère.
00:52:37 C'est quoi la distance avec la prochaine haie ? Est-ce qu'on est à 100 mètres ou est-ce qu'on est à 1 km ? On a besoin de résultats comme ça ?
00:52:50 Vous les diffusez où ? Parce que là il y a le suivi européen qui va se mettre en place et va se poser la question de l'échantillonnage en coupelle. On fait comment ?
00:53:00 Et donc là ça va être 238 sites, 8 fois par an en France. Il y a 1000 sites comme ça à l'échelle européenne. Donc diffusez, diffusez. C'est important.
00:53:10 Si vous voulez que ça serve votre étude, diffusez là, dans les bons canaux. Même si c'est en français, on peut vous aider à traduire. Il n'y a pas de souci mais diffusez.
00:53:18 Et sur les autoroutes, oui, ça fait peur. Les chiffres. Alors est-ce qu'il faut maintenir des fleurs à côté des endroits où elles seront percutées ? Je ne sais pas bien.
00:53:30 Ce que je peux ajouter, c'est que dans les insectes percutés, il n'y a eu qu'une seule abeille à miel. Aucune abeille sauvage. C'était essentiellement des diptères.
00:53:46 Non mais Laurent a fait exprès de les enlever une à une. Ah bah alors si c'est des diptères. Je rigole.
00:53:54 Oui, là il y a toute la question des trams et les autoroutes. C'est aussi des trams à plantes invasives. C'est aussi ça. Vous avez parlé d'Ambrosie.
00:54:02 Mais il y a aussi, je ne sais pas, je pense que c'est une sonde du Cap qui bat des massifs centrales jusqu'en haut. Oui, mais ça fait toutes des zones.
00:54:12 Alors est-ce qu'on met des panneaux photovoltaïques sur les bords des autoroutes ? C'est une des pistes. Quelles fonctions on donne à ces trams ?
00:54:21 Là encore une fois, c'est une trame potentielle d'espèces. C'est une trame anthropologique. Enfin anthropisée, je veux dire.
00:54:32 Voilà. Quelles fonctions on donne à ces trams-là ? Mais pareil, diffusez vos résultats. Là, passer de 1 200 à 15, c'est important.
00:54:45 Et alors là, du coup, Vinci, les autoroutes sont à vous. Non, non, elles sont à vous en fait. Ils ont un impact. Ils le compensent comment ?
00:54:59 Laurent dans le micro s'il te plaît.
00:55:01 Ah oui, pardon. Donc tous les travaux qu'on a pu mener, on fait de la sensibilisation vers les agents. Donc on a un groupe d'agents qui est bien sensibilisé.
00:55:10 Il y a de la sensibilisation auprès du public. Donc il y a des opérations de gestion qui vont être améliorées sur certains points.
00:55:17 On a vu quand même, les 2 premiers mètres sont gérés 2 fois par an. Mais la plupart du temps, les talus au bord du grillage étaient fauchés 1 fois par an.
00:55:28 Donc là on a quand même des résultats intéressants. Et ils sont conscients. Enfin, eux, ça leur coûte de gérer. Donc il faut qu'ils en fassent le moins possible.
00:55:38 Que ça coûte un Vinci, je veux bien entendre tout. Nous on a la même chose, diffuser. Parce que nous, quand on a un projet de création d'autoroutes, on sait du coup avec votre étude,
00:55:53 on sait quel impact auquel on peut s'attendre. Et donc on peut dire, vous allez avoir un impact. Et donc prévoyez une compensation.
00:56:02 Alors on peut en croire ou pas la compensation, mais au moins c'est du moins pire. Parce qu'autrement, si on dit rien, ils y vont.
00:56:11 Alors juste Laurent, avant que tu ne réagisses, peut-être Annaëlle ?
00:56:16 Sur la diffusion, avec Violette, on a prévu une revue en ligne. J'ai plus le nom de la revue, mais c'est prévu.
00:56:26 Ça marche ? Du coup, pour répondre à vos questions, nous aussi on va bien sûr... Il faut que je parle plus fort ?
00:56:40 Donc je me rapproche ? J'ai pas l'habitude. Oui, on a aussi prévu une publication scientifique, potentiellement en anglais, pour présenter ses premiers résultats d'échantillonnage sur les haies.
00:56:51 Donc on ne l'a pas encore rédigé, mais c'est dans les tilleaux. Sinon, en termes de résultats, sur le nombre d'espèces spécifiquement trouvées dans la coupelle haute,
00:57:02 je crois qu'on n'en avait qu'une seule. En plus, il y a 88 espèces qui ont été trouvées, soit coupelle médiale, soit coupelle basse, et une seule qui a été trouvée en haut.
00:57:12 Ensuite, il y avait une question sur l'occupation du sol sur le pourtour des coupelles et notamment la distance avec les haies.
00:57:23 Donc en fait, pour ça, c'est pris en compte, mais dans la suite de l'étude. Là, on était vraiment sur le test des méthodes d'échantillonnage les plus efficaces pour capturer des abeilles sur les haies.
00:57:35 C'est également pour ça qu'on n'est pas nécessairement parti sur le traitement des données entre les trois haies qui sont très entretenues et les trois haies qui sont laissées en libre évolution.
00:57:43 Déjà parce qu'on n'avait pas une robustesse statistique assez forte pour en tirer des résultats vraiment satisfaisants.
00:57:49 Et aussi parce que, en fait, notre objectif l'année prochaine, c'est de développer ce protocole, maintenant qu'on sait ce qu'il faut faire pour avoir une bonne efficacité de capture sur plus de haies.
00:58:00 Et donc là, on pourra traiter les résultats justement en termes de fonctionnalité de la haie et d'entretien de la haie.
00:58:07 Et cette année, on a justement souhaité choisir ces deux typologies de haies pour avoir les deux extrémités du continuum de haies qu'on peut trouver sur notre territoire en termes de gestion.
00:58:18 Et pour le côté paysager, on va s'appuyer sur le grain bocager qui a été développé par l'INRA, par Jacques Baudry.
00:58:27 C'est une métrique paysagère qui nous permet de prendre en compte l'occupation du sol autour de nos points, en l'occurrence ça va être les haies, et également l'ambiance forestière.
00:58:39 Donc justement, ça va être également un des axes de nos analyses pour les années à venir.
00:58:46 Merci bien. Une question Laurent qu'on a eue dans le chat sur la disponibilité des fiches de préconisation de gestion, leur diffusion.
00:58:55 Puisque manifestement il y a des attentes fortes à l'autre bout du fil.
00:58:59 Oui, pardon, merci. Ces fiches seront rendues avec notre rapport normalement au 30 septembre dernier.
00:59:08 On a demandé un petit délai. Mais après je pense qu'elles seront diffusibles quelque part.
00:59:15 Si la plateforme régionale peut accueillir, si elle est fonctionnelle, si elle peut accueillir la plateforme du PRA par exemple, il n'y a aucun souci, on le mettra.
00:59:27 Alors je voulais dire aussi, on s'est inspiré beaucoup des travaux d'Arthropologia pour Redigestif. C'était la base de nos échanges avec les agents des routes.
00:59:43 Si je peux apporter quelques petites remarques, toutes petites, rapides. Premièrement, l'impact sur les insectes dépend de la vitesse.
00:59:49 Et donc quand on roule à 130, il n'y en a aucun qui s'en sort. A 110, c'est aussi très limité. A 90, il y en a quelques-uns qui passent au-dessus.
00:59:56 A 70, on ne les tape pas puisqu'ils sont pris dans des tourbillons. Je crois, mais Serge pourra confirmer, que l'étude qui a été évoquée dans les années 90 a été publiée dans l'insecte.
01:00:04 Donc c'est bien ça. Ça dépend vraiment de la vitesse. La compensation, aujourd'hui, c'est un progrès social et économique de détruire la nature et de progresser économiquement.
01:00:16 Donc la compensation, il se rabatte tous là-dessus, même si elle est minime. Il faut qu'on évite. Et donc là, il y a plusieurs cas en France, vous avez entendu parler de construction d'autoroutes,
01:00:25 qu'il va falloir arrêter parce qu'en fait, on ne peut plus. Pour gagner 5 minutes, continuer à détruire des hectares et avec l'impact sur les bords.
01:00:33 Et en termes de plan de gestion, peut-être que pour des raisons financières, et je ne veux pas du tout faire la pub aux autoroutes qui sont situées sur le sud de la France,
01:00:41 merde, c'est leur nom, mais elles ne fauchent depuis un certain nombre d'années que quelques mètres, 3-4 mètres, c'est tout. Une ou deux fois par an, c'est tout.
01:00:50 Et donc elles ont abandonné les autres. Et donc elles ont abandonné les autres, ça s'est enfriché et c'est maintenant des forêts qui sont en train de s'installer sur les bords d'autoroutes.
01:00:57 Et donc c'est plutôt intéressant d'un point de vue écologique, très probablement d'un point de vue bioclimatique aussi.
01:01:02 Évidemment, ils communiquent aujourd'hui en disant que c'est de l'écologie. Alors que c'était au départ de l'économie, des réductions du coût, mais peu importe,
01:01:09 on va dans la même direction et donc ça peut être des objets qui portent auprès de ces gens-là. Il y a possibilité de réduire drastiquement le coût.
01:01:15 Et notamment quand on définit un plan de gestion en fonction des usages. C'est-à-dire que les gars doivent s'arrêter quand ils ont un problème sur les 2-3 mètres au bord de la route, pas à 10 mètres.
01:01:23 Donc il n'y a aucun intérêt de gérer à 10 mètres, autant qu'il y a des arbres et qu'ils remplissent d'autres fonctionnalités.
01:01:27 Voilà, c'était juste réagir là-dessus. Et dernier petit point, le Sennson du Cap, puisque tu l'as lancé, ces plantes invasives, à un moment où tout se dégrade, où tout disparaît,
01:01:35 et bien je me demande si ces plantes-là ne remplissent pas d'autres services. Et attention, je ne parle pas des milieux insulaires, où c'est une cause de destruction de la biodiversité,
01:01:43 mais le Sennson du Cap sur les bords d'autoroutes, à une période où la température a augmenté, vous le voyez là en ce moment, puisque ça vient d'Afrique du Sud, donc ça fleurit à contre-saison,
01:01:51 fournit une manne alimentaire à une époque où nos plantes ne fleurissent presque plus, puisqu'elles ne vivent pas dans ces milieux-là.
01:01:58 Donc le sud de la France, c'est pas vrai, il y a des plantes qui fleurissent en hiver, mais quand on remonte bien dans le nord, on trouve ce Sennson du Cap,
01:02:04 et dès qu'il fait 10-12 degrés, il y a des abeilles dehors, dont les abeilles mellifères, certaines abeilles très tôt au printemps, qui vont bénéficier de ces fleurs-là.
01:02:10 Donc je me pose la question, à un moment où tout disparaît, si c'est pas une solution intermédiaire qui pourrait être efficace.
01:02:17 S'il vous plaît, excusez-moi, on va vraiment devoir passer sur les quelques questions s'il y en a. On est très en retard sur le planning.
01:02:25 Donc ce que je vous propose, c'est s'il y a possibilité de pouvoir intégrer la réponse suite à une question, ce serait super.
01:02:33 Serge Gaddoum de l'OPI. C'est une question très technique. Dans l'étude sur le bocage creusois, sur les haies, capture au filet c'était 3 minutes, sur 3 stades,
01:02:45 donc ça fait 9 minutes. Et on compare à des coupelles qui sont mises en place 48 heures, donc en gros, si on fait le moyenne 12 heures de jour.
01:02:57 Comment statistiquement vous avez pris en compte ça ? Parce que du coup c'est un biais pour pouvoir dire que ça capture mieux par les coupelles que au filet.
01:03:06 Oui, effectivement, on n'a pas le même effort d'échantillonnage en termes de temps entre les coupelles et le filet.
01:03:13 Ensuite, l'objectif du filet, c'était pas nécessairement le même que celui des coupelles, c'était surtout de voir les interactions entre les floraisons et les abeilles sauvages.
01:03:23 Donc à chaque fois on relevait la fleur sur laquelle l'abeille s'était posée et ça apportait des connaissances écologiques en plus qui servaient ensuite dans l'analyse des résultats.
01:03:32 C'est pour ça qu'on n'a pas nécessairement comparé non plus les pièges 2 à 2, on a juste vu qu'il y avait des différences en termes d'abondance et de richesse.
01:03:45 Mais par contre on va conserver le filet dans la poursuite de l'étude, même si on n'a pas nécessairement capturé beaucoup plus d'espèces différentes ou beaucoup plus d'abondance,
01:03:57 mais par contre ça nous a apporté vraiment ces connaissances sur l'écologie. Donc en fait c'est qu'on l'interprète pas tout à fait de la même manière.
01:04:05 Merci, Benoît Gélin, IMBE. Juste une remarque pour les autoroutes.
01:04:09 Il y a une pétition de scientifiques en rébellion sur la construction de la 89 pour faire une lettre ouverte à Emmanuel Macron pour faire en sorte que cette autoroute ne se construise pas entre Tarbes et Toulouse.
01:04:21 Vous entendez pas ?
01:04:23 Non, je pense qu'il faut...
01:04:25 Ah, donc je disais, il y a une pétition de scientifiques en rébellion sur la construction de la 89 pour militer contre et c'est entre Castres et Toulouse.
01:04:37 C'est la... entre Castres et Toulouse. Bref, s'il y a des collègues ici ou des gens qui veulent signer cette pétition, la lettre est envoyée, sera publiée jeudi dans l'Obs.
01:04:51 Merci. Alors j'ai une question à vous poser, peut-être que ça va... Il y avait une question dans le chat de ce matin. Est-ce qu'il existe un indice de biodiversité globale pour les pollinisateurs ?
01:05:03 Est-ce qu'il y a quelque chose qui existe ou pas ?
01:05:05 Alors, justement, il y a différents outils dont on n'a pas parlé. Donc il y a quand même le diagnostic pollinisateur d'Arthropologia qui vous permet de faire un avant-après dans les villes,
01:05:15 mais aussi ça peut être adapté dans tout milieu. Et c'est aussi pour les enfants, pour sensibiliser les enfants. Il y a différents publics. Enfin, il vous en parlera mieux que moi.
01:05:23 Donc allez sur le site d'Arthropologia, il y a plein de choses. Par rapport au MOOC pollinisateur, normalement il y a la création d'une communauté d'acteurs.
01:05:31 On attend impatiemment la suite parce que là, il y a possibilité de créer un centre de documentation sur toutes ces initiatives de gestion qui pourraient être rassemblées dans un endroit.
01:05:44 La plateforme pollinisateur.
01:05:48 Oui, la plateforme pollinisateur. Donc là, c'est vraiment pour rassembler toutes ces initiatives autour des pollinisateurs.
01:05:55 Et puis qu'est-ce qu'il y avait comme autre base au niveau du MOOC et puis au niveau du plan ? Je ne sais pas, c'est des trucs ?
01:06:04 Ah bah si, il y a le site de l'OPI. Donc à la suite du PNA, il y a quelque chose qui est prévu comme provisoire mais qui finalement va peut-être durer un petit peu.
01:06:14 Donc là, vous n'avez pas rubrique. Donc je crois qu'il y a milieu urbain, agricole, air protégé, etc. Et puis vous choisissez vos actions.
01:06:21 Et là, il y a toute une série d'actions qui peuvent servir d'exemple pour d'autres territoires.
01:06:26 On pourra rappeler l'adresse que je n'ai pas en tête. Je ne sais pas si tu l'as en tête Serge.
01:06:33 France Terre de pollinisateurs.
01:06:36 France Terre de pollinisateurs ? Oui.
01:06:39 Ok. Donc là, vous allez voir, il y a différentes rubriques et c'est un site intéressant.
01:06:43 Et je pense qu'on a ces exemples. En fait, il faut passer des projets pilotes à une diffusion plus régionale et plus nationale.
01:06:52 Et donc, il faut valoriser les belles histoires, les trucs qui marchent.
01:06:56 Et donc, si ça marche à un endroit, ça ne marche pas forcément partout. Mais ça peut servir d'exemple.
01:07:03 Et donc là, sur ces mesures de gestion, il faut vraiment mutualiser les actions et s'inspirer de ce qui a marché ailleurs.
01:07:10 Merci bien. Ça va nous permettre de clôturer cette première table ronde.
01:07:14 J'en profite juste pour insister vraiment sur ce côté, en fait, connexion.
01:07:19 On a tendance à un peu l'oublier, prendre en compte...
01:07:22 Vous l'avez évoqué tout à l'heure sur comment est-ce que le projet d'une commune se raccroche aux enjeux de trame verte, de trame bleue, de façon plus large.
01:07:29 Comment le projet scientifique se raccroche à des initiatives plus larges. Comment ça peut servir à tout le monde.
01:07:34 Donc vraiment bien se remettre dans un écosystème aussi.
01:07:38 Et à chaque fois, bien penser à toutes les interactions et de quelle manière on peut créer des liens entre les initiatives qui existent, qui sont nombreuses,
01:07:46 et sur lesquelles parfois on n'a pas toujours la bonne visibilité.
01:07:48 Donc vraiment, il faut échanger, il faut se rencontrer. Et c'est comme ça qu'on arrive à avancer aussi.
01:07:54 [Musique]

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