Le plan était presque parfait… et Messi est arrivé. Christophe Jallet se souvient d’une soirée cauchemardesque de Ligue des champions.

Transcript

00:00 Le but de Ravias, c'est qu'on est sur le terrain, on est comme des fous, on se dit "ça va passer".

00:03 Et là, il y a un truc qui n'avait pas été prévu.

00:06 Alors là, coach...

00:07 On va jouer le quart de finale au retour contre Barcelone, au Camp Nou.

00:14 On fait 2-2 au match allé, et là c'est le match retour.

00:18 Lors de sa causerie du matin, le coach nous sort un plan de jeu sur la première mi-temps.

00:24 En nous disant "attention les gars, on joue bas mais pas trop".

00:29 On garde de la vitesse sur les couloirs avec Cocho devant.

00:34 Et puis on essaie d'exploiter les contres au maximum.

00:36 Ça va se passer comme ça dans le premier quart d'heure, on va prendre la pression, on fait le dos rond.

00:40 Mais par contre, la première attaque, on doit leur faire mal.

00:42 Et après vous allez voir, ils vont reculer, on va s'installer.

00:44 Et tout ce qu'il nous a dit durant toute cette causerie, que ce soit pour la première mi-temps ou presque pour le reste,

00:50 ça s'est presque déroulé comme ça.

00:54 Et là, quand t'es sur le terrain et que tu te remets mort à ce qu'il t'a demandé de faire,

00:57 que t'es en capacité de le réaliser et que ça marche,

01:00 tu te dis vraiment que t'as une symbiose entre ton coach, l'équipe,

01:04 et ça donne confiance à tout le monde.

01:06 Et le but de Ravier en début de seconde période, il résulte de la confiance qu'on a accumulée tout au long de la première mi-temps.

01:12 Parce qu'on avait souffert au match d'avril, on a fait 2-2 à l'arraché,

01:15 on savait qu'on était en dessous le Barça.

01:17 Et finalement, sur ce match retour, tu te rends compte que tu fais vraiment le jeu égal avec eux,

01:21 et que ton plan de jeu te permet peut-être de te qualifier.

01:24 Et là, quand il y a le but de Ravier, on est sur le terrain, on est comme des fous, on se dit "ça va passer".

01:28 Et là, il y a un truc qui n'avait pas été prévu par le coach.

01:34 C'est la poule, qui va s'échauffer, qui n'était pas censée rentrer parce qu'il était blessé.

01:40 Et là, comme quoi, un élément, ça change tout le cours d'une rencontre.

01:44 Juste la présence d'un joueur, parce que Messi est rentré sans être tenu truant, sans être décisif.

01:52 Mais la confiance, elle s'est inversée.

01:54 C'est-à-dire que quand Messi a été s'échauffer, il a redonné confiance à un stade qui n'en avait plus,

01:59 à une équipe qui n'en avait presque plus, et nous, à l'inverse, on a reculé 10 mètres.

02:04 Et là, ça fait toute la différence.

02:06 Et tu te dis que là, malgré tout ce que tu peux anticiper, prévoir, même quand ça se passe bien,

02:11 un tout petit... bon là, c'est pas un tout petit, on parle de Messi, mais un événement,

02:16 et bien ça change le cours d'une rencontre, d'une histoire, parce que peut-être qu'on aurait...

02:22 ça aurait changé notre histoire personnelle et du club à tous.

02:25 Et tu te dis que, ben voilà, ça tient pas à grand-chose et que finalement,

02:30 malgré tout ce qu'on peut mettre en place, tout l'amour qu'on veut, des fois, ça se passe pas comme ça.