Marie-Line, 20 ans, est une serveuse énergique et trop bruyante, qui n’a que peu de chance dans la vie. Sa rencontre avec un juge bougon et déprimé, qui l’engage comme chauffeur, va bouleverser sa vie. Tout comme elle va bouleverser la sienne. L’homme de loi, c’est Michel Blanc. Daily Movies l’a rencontré le lendemain de l’avant-première lausannoise de « Marie-Line et son juge », de Jean-Pierre Améris. À voir dans les salles romandes à partir du 11 octobre.
Marie-Line et son juge
FR - 2022 - Comédie dramatique
De Jean-Pierre Améris
Avec Louane Emera, Michel Blanc, Victor Belmondo...
Pathé Films
11.10.2023 au cinéma
Pour plus d'infos sur :
www.daily-movies.ch
Chaine Dailymotion: http://www.dailymotion.com/TheDailyMovies
Chaine Youtube: https://www.youtube.com/DailyMoviesSwiss
Page Facebook: https://www.facebook.com/dailymovies.ch
Page Twitter: https://twitter.com/Dailymoviesmag
Page Instagram : https://www.instagram.com/dailymoviesmag
Le magazine 100% cinéma en Suisse avec des vraies critiques cinéma, festivals, soundtracks, livre, cinéma suisse, etc... et avec des concours pour ses lecteurs ! Suivez-nous pour être au courant de toute l'actualité cinématographique ! Ne vous trompez pas, comme nous, il n'y en a pas!
Marie-Line et son juge
FR - 2022 - Comédie dramatique
De Jean-Pierre Améris
Avec Louane Emera, Michel Blanc, Victor Belmondo...
Pathé Films
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Court métrageTranscription
00:00 Bonjour.
00:03 Pas vrai, merde !
00:06 Mais Marilyn, ça ne va pas du tout.
00:08 Oui, c'est très important parce qu'on fait ça pour eux, quand même, malgré tout.
00:14 On fait ça parce qu'on aime son métier, parce que j'aime jouer des personnages
00:19 différents et surtout différents de moi, là, en l'occurrence, un juge avec...
00:27 Bon, on ne raconte pas l'histoire, mais il a une certaine rigidité au début, en tout cas.
00:32 Mais l'aboutissement, c'est que des gens vous disent...
00:37 J'ai beaucoup aimé, bien sûr, si c'est possible, mais surtout, ça m'a touché, ça m'a ému.
00:43 Là, on se dit, tiens, on ne s'est pas trop mal débrouillé, peut-être.
00:48 Bien entendu.
00:53 À chaque fois, c'est un... On ne peut pas savoir. Il y a des films que vous adorez.
00:58 Il y a des films que vous ne les aimez pas trop et puis vous vous dites,
01:03 oui, il n'a pas trop fonctionné, mais je comprends pourquoi.
01:06 Mais quand vous aimez beaucoup un film, l'enjeu est plus important,
01:13 parce qu'il y a d'abord le fait que vous vous soyez trompé sur le film,
01:17 ce qui n'est jamais très agréable, de se dire, pourquoi je n'ai pas compris
01:21 que ça ne plairait pas. Il y a un phénomène aussi qui est totalement irrationnel.
01:26 On ne sait jamais quand un film va rencontrer son public.
01:30 Vous avez des films qui sont devenus cultes après et qui, à la sortie, ne l'étaient pas.
01:35 Et puis l'inverse, des films qui ont été de très gros succès et qui...
01:40 Je ne sais pas, 20 ans après, 30 ans après, s'ils passent à la télé, personne ne les regarde.
01:45 Pourquoi tu ne m'as pas rappelé ? Mais tu ne vois pas qu'on n'a rien en commun, là ?
01:48 Qu'est-ce que tu fais ? Embrasse-moi. Arrête, là !
01:51 Est-ce agréable d'être quitté ? Non. En frappe-t-on son prochain ? Pour autant, je ne crois pas.
01:57 Là, le personnage de Luan, elle a particulièrement...
02:04 Le personnage a particulièrement un environnement familial dur.
02:11 Moi, ils n'étaient pas durs. Ils n'étaient pas riches, mais ils n'étaient pas durs.
02:15 Ils faisaient tout ce qu'ils pouvaient pour que je sois heureux.
02:18 Et d'ailleurs, j'ai été très heureux.
02:20 Ce n'est pas parce qu'on n'avait pas de salle de bain, on se lavait dans l'évier de la cuisine, mais...
02:25 Moi, j'étais très heureux.
02:28 Oui, oui. Mais je ne l'ai pas ressenti, moi, le plafond de mer.
02:35 Et puis, c'est une époque où, effectivement, on pouvait passer au travers.
02:40 Avec l'ascenseur social, comme on disait à l'époque.
02:43 Donc, je ne l'ai pas senti parce que quand je suis passé de...
02:48 Cette ville ouvrière, cette banlieue ouvrière, de Putot vers le lycée Pasteur à Nui, où là, c'est un autre niveau...
02:59 Je n'ai pas senti de gêne.
03:04 Jamais, j'ai eu l'impression de ne pas être à ma place.
03:07 Ça, je le dois au fait que les copains ne m'ont jamais fait sentir quoi que ce soit.
03:11 Mes camarades de classe, pourtant, il y avait des fils de gens très connus.
03:17 Et puis, quand j'allais chez eux, j'étais bien accueilli par les parents aussi.
03:25 Je n'ai jamais été une sorte de...
03:28 Je ne dirais pas de paria, il ne faut pas exagérer.
03:31 Mais enfin, non, j'étais très facilement assimilé.
03:36 Je n'ai jamais ressenti quoi que ce soit.
03:37 Moi, j'ai eu la chance d'échapper à ça.
03:53 Et puis, mon personnage dans le film, chacun s'occupe de ses affaires.
03:59 Mon personnage dans le film, lui, visiblement, il a fait des études, des études secondaires de droit.
04:06 Il est devenu juge d'instruction, puis juge.
04:11 Il n'a pas rencontré de problème social, je dirais.
04:19 Alors qu'elle, elle n'a rencontré que ça.
04:24 Ce qu'il y a avec Louane, c'est qu'elle est d'un côté une excellente chanteuse et qui est parfaitement dans ce milieu-là.
04:32 Et d'autre côté, c'est une excellente actrice aussi.
04:35 Donc, ce n'est pas...
04:37 Vous voyez, c'est les deux, c'est carton plein dans les deux...
04:41 Elle coche les deux cases, voilà.
04:43 Et moi, je n'ai eu à faire qu'à l'actrice.
04:46 Et l'actrice, elle était formidable.
04:47 Tu as besoin d'argent ?
04:50 Moi, j'ai besoin d'un chauffeur pendant un mois.
04:53 J'ai de la conversation et je suis toujours de bonne humeur.
04:55 Evite la bonne humeur.
04:56 Mais à quel moment ces deux notions atteignent une forme de symbiose ?
05:00 Qu'est-ce qui te fait rire ?
05:02 Symbiose. C'est quoi ça ?
05:04 Tu regarderas.
05:05 Oui, une certaine légèreté.
05:11 De temps en temps, elle se fichait de moi sur certains trucs.
05:13 Mais je ne sais pas.
05:17 Elle a dit dans une interview qu'elle avait appris des trucs en voyant travailler.
05:25 C'est possible, mais ce n'est pas conscient.
05:28 Je ne lui ai pas dit, tu sais, tu devrais faire ça.
05:30 Jamais je ne me serais permis ça.
05:31 D'abord, c'est un metteur en scène.
05:33 Qui est là pour ça ?
05:34 Et qui le faisait quand il le jugeait bon ?
05:36 Avec moi comme avec elle.
05:38 Et ensuite, parce que non, ça ne se fait pas, ça.
05:41 J'adorais le titre originel.
05:47 Ou original ou originelle.
05:49 Mais changer le sens des rivières.
05:51 Parce que c'est vraiment ça.
05:53 Mais c'est très littéraire.
05:54 Et je comprends que la production et Jean-Pierre, je ne sais pas qui a décidé.
06:00 Je comprends qu'ils aient, qu'il soit dit, ça ne représente pas vraiment tout à fait le ton du film.
06:06 Ça n'est pas un film intello.
06:10 C'est un film dans lequel il y a effectivement des choses très sérieuses, des choses graves.
06:16 Mais dans lequel on rit beaucoup aussi.
06:19 Donc changer le sens des rivières, ça nous embarque vers un cinéma d'auteur qui n'est pas celui-là.
06:25 Qui n'est pas celui du film.
06:26 Alors, Marilyn et son juge, oui, bon.
06:29 Là, c'est vraiment, ça raconte brut de décoffrage le film.
06:34 Moi, j'avais une petite nostalgie, pour que ce soit élégant.
06:37 On aime bien dire, tu es dans quel film ?
06:41 Je suis dans Changer le sens des rivières.
06:43 Ça fait un peu.
06:45 Je suis un acteur sérieux.
06:47 Mais ils ont eu raison.
06:49 Parce que je pense que une partie du public, il ne serait pas allé.
06:52 Je ne sais pas s'il y aura.
06:53 Que les choses soient bien claires.
06:55 Mais je me dis que peut-être ça aurait fait peur à des gens.
07:00 Ça doit être prise de tête ce truc-là.
07:02 Intéresse-toi, cultive-toi.
07:04 Quand on veut, on peut.
07:05 Ça aussi, c'est une phrase d'un méchant.
07:06 Donc, les pauvres sont gentils, les riches sont méchants.
07:09 Remarque, ça doit être posant de penser comme ça.
07:11 Ce qui est prédominant, c'est déjà, on lit le scénario.
07:19 Et on lit, il y a la nature du rôle et la manière dont il est écrit.
07:24 Parce que ça peut être un rôle très intéressant,
07:26 bâclé, mal écrit, mal dialogué.
07:28 Là, les dialogues étaient formidables.
07:30 C'est très bien écrit.
07:32 Le sujet, très important, le sujet.
07:34 Le sujet me touchait beaucoup, je trouvais ça vraiment...
07:38 L'idée de la justice.
07:40 L'idée de la justice.
07:42 Mais quand je dis le sujet, c'est aussi ce côté Pygmalion.
07:47 C'est que ce type qui est enfermé dans une solitude,
07:52 pour des raisons que je ne révélerai pas,
07:55 mais qu'on comprend assez vite dans le film,
07:58 qui s'est enfermé dans son rôle de juge strict,
08:01 qui ne pense qu'à la loi et à boire des whisky
08:04 pour oublier les horreurs qu'il entend et qu'il a à juger.
08:09 D'un seul coup, il s'ouvre à la vie,
08:11 parce qu'il a en face de lui une fille dont il se dit
08:14 "Mais putain, elle pourrait, elle a les capacités
08:18 de changer sa vie, de devenir quelqu'un d'intéressant pour elle,
08:23 de s'intéresser à la vie, et là non, elle reste coincée."
08:28 Il lui dit "T'es comme un mouton qui ne sort pas de son enclos,
08:32 mais rebelle-toi, saute la barrière, vas-y, apprends,
08:35 sois curieuse, cherche quand tu ne sais pas."
08:38 Et ça c'est très intéressant comme concept, je trouve.
08:57 Oui, c'est vrai que je le trouve très beau,
09:00 il est renfermé parce qu'il a une vie très difficile,
09:04 d'agriculteur, etc.
09:07 Là c'est l'effet inverse, c'est cette femme qu'il a rencontrée,
09:13 enfin qu'il est allé chercher en Roumanie,
09:16 qui le secoue, qui le fait sortir de sa routine de bougon.
09:21 Là c'est pas ça, c'est pas tout à fait ça.
09:24 C'est le fait de s'intéresser à cette fille
09:27 qui lui donne une nouvelle raison de vivre.
09:30 Au début du film, mis à part la justice qui est sa Bible,
09:37 qui est son idéal, qui est ce qui compte le plus au monde pour lui,
09:41 mis à part ça, il a rien, au début.
09:43 Et puis d'un seul coup, cette fille, ça devient quelque chose.
09:46 Ça devient un sujet, une raison de vivre,
09:50 et doucement, discrètement, il ne le montre pas trop,
09:56 il reste dur avec elle,
09:59 je pense qu'il reste dur avec elle parce que,
10:03 peut-être que c'est un peu dans sa nature,
10:05 mais aussi parce qu'il faut la secouer.
10:08 Et c'est pas en étant gentillet qu'il va la secouer.
10:12 C'est en lui disant "non, ça, ça ne se fait pas".
10:15 La justice, c'est pas l'un ou l'autre, c'est ça.
10:19 C'est pas un supermarché, on va pas choisir ce qui vous arrange
10:23 dans le code civil ou dans les lois.
10:27 C'est comme ça.
10:28 Et ça, il faut pas qu'ils se départissent de ça non plus.
10:31 Vous étiez tellement en symbiose.
10:37 T'as tout pour réussir, redresse la tête, saute la barrière.
10:44 Oui, parce que c'est grotesque.
10:46 C'est tellement pas le personnage qu'on a vu depuis le début
10:51 qu'on se dit "mais elle a une influence sur lui,
10:54 assez extraordinaire, elle a une influence sur lui,
10:57 elle lui fait acheter..."
10:58 Quand on s'arrête chez le fleuris, je dis "non, ça, c'est jamais,
11:01 c'est hors de question".
11:03 Et puis, plan suivant, il a les fleurs, il est très mal à l'aise,
11:07 et il va les donner à cette femme avec qui il s'est très mal débrouillé
11:13 et qui l'aime, et qui l'aime,
11:18 sa rigidité presque cadavérique pèche de construire
11:25 une relation agréable avec elle.
11:28 Et Luan lui dit "moi je connais pas le droit,
11:33 je connais pas le code civil, mais voilà,
11:37 pour ce qui concerne les femmes, les filles,
11:41 je sais qu'il faut peut-être un petit peu
11:46 "bouger les maracas" comme elle dit.
11:48 Mais moi je trouve que l'improvisation, ça a ses limites aussi,
12:07 je suis pas très favorable à ça.
12:11 Il peut arriver qu'une idée vienne, mais à ce moment-là,
12:15 quand une idée vient, le matin, en relisant le texte,
12:20 en le travaillant la veille, je me suis dit "tiens, là,
12:23 ça serait peut-être pas mal s'il rajoutait ça".
12:26 Mais je vais voir le metteur en scène, je lui dis "qu'est-ce que tu en penses ?"
12:29 S'il me disait un peu trop, je le fais pas,
12:32 s'il me dit "ah oui, c'est une bonne idée, tiens, vas-y, fais-le".
12:35 Mais pas sur le plateau, je rajoute pas un truc,
12:38 je fais pas de l'impro sur le plateau.
12:42 Sous-titrage ST' 501
12:46 *Explosion*
12:49 *Musique*
12:52 *Bruit de pet*