• il y a 2 ans
William Attal, le frère de Sarah Halimi, dans "Morandini Live" sur CNews

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Transcription
00:00 Vous êtes le frère de Sarah Halimi.
00:02 Je voulais avoir votre regard sur ce qui se passe en France en ce moment,
00:06 à commencer par cette marche sur l'antisémitisme, hier,
00:10 où, en France, 200 000 personnes ont défilé.
00:13 Est-ce que, pour vous, c'est un signe positif
00:15 sur ce qui est en train de se passer en France ?
00:18 -Alors...
00:21 Bonjour.
00:22 Concernant la marche d'hier,
00:27 je devais m'y rendre.
00:28 Il y a un problème de passeport.
00:30 Je tiens à vous dire que...
00:34 Si j'étais venu à cette marche,
00:38 j'aurais d'abord marché avec Mme Yael Braun,
00:42 qui m'a bouleversé quand elle est venue en Israël,
00:47 qui a vécu dans sa chair,
00:49 comme tous les Juifs, d'ailleurs, et pas que les Juifs,
00:52 qui a vécu les malheurs qui sont arrivés en Israël,
00:56 les malheurs terribles.
00:57 Et...
00:58 J'aurais marché avec elle.
01:00 Excusez-moi de vous le dire,
01:04 j'aurais pris dans mes bras,
01:06 comme un membre de ma famille,
01:07 parce qu'on vivait le même deuil,
01:10 parce qu'elle vivait le même deuil avec nous.
01:13 J'aurais également marché
01:15 avec le parti de M. Slutkin,
01:18 la droite républicaine.
01:20 Oui, j'aurais marché aussi avec eux,
01:22 s'ils m'y avaient autorisé.
01:23 Ce que je veux vous dire également,
01:26 c'est que j'aurais aussi marché
01:28 avec les deux partis de la droite nationale.
01:32 J'aurais marché avec Mme Le Pen et M. Bardella.
01:37 J'aurais marché avec M. Erydion Mouf,
01:39 qui est venu en Israël,
01:41 parce que ces deux partis, actuellement,
01:43 le peuple juif est dans la peine.
01:46 Nous sommes tous bouleversés,
01:48 en France, en Israël,
01:50 je le trouve à Jérusalem, actuellement.
01:53 Et...
01:54 Et...
01:55 J'aurais... Comment dirais-je ?
01:58 Voilà. J'aurais marché avec eux,
02:00 parce qu'ils nous soutiennent
02:02 au moment où on a besoin d'être soutenus.
02:06 Ensuite, c'est dur, ce que je vais vous dire.
02:09 C'est dur, ce que je vais dire.
02:11 Mais le parti...
02:14 Je ne veux pas faire de politique,
02:16 mais c'est le ressenti de tous les Juifs de France
02:19 et les francophones d'Israël.
02:21 Le parti de la Niépèce, malheureusement,
02:23 malheureusement,
02:25 a un message extrêmement brouillé, actuellement.
02:28 Les... Malheureusement,
02:31 les Juifs de France et les Juifs du monde
02:34 se sont rendus compte que, malheureusement,
02:38 le visage de l'antisémitisme,
02:42 il porte...
02:44 Il porte un nom.
02:46 Il porte un nom.
02:47 C'est le parti LFI.
02:49 C'est M. Mélenchon.
02:50 Tous les Juifs ne comprennent pas
02:53 que M. Mélenchon, par ses propos d'une gravité énorme,
02:57 me met en danger, me met en danger moi,
03:00 me met en danger mes enfants qui travaillent en France,
03:03 qui vivent en France,
03:04 et me met en danger toute la communauté juive.
03:07 Je ne voulais pas commencer à discuter,
03:09 à parler de ce problème-là,
03:12 mais le parti de la Niépèce,
03:16 qui manifeste avec le parti le plus antisémite d'Europe,
03:20 actuellement, envoie un message brouillé.
03:23 J'ai voté toute ma vie, vous m'entendez,
03:25 pour le parti communiste.
03:27 Toute ma vie pour M. François Mitterrand,
03:29 c'était de mon époque,
03:31 et de M. François Hollande.
03:34 Actuellement, les Juifs s'éloignent,
03:36 s'éloignent de la Niépèce,
03:39 parce qu'au quotidien, depuis des années,
03:43 il y a des critiques injustifiées à Serbe
03:46 sur la démocratie israélienne,
03:48 qui ne nous paraissent pas justifiées.
03:51 Qui ne nous paraissent pas...
03:53 Et le parti de la Niépèce, actuellement,
03:56 associé à ce parti antisémite,
03:59 gravissime,
04:01 quand vous pensez qu'il y a un député LFI,
04:04 je viens de le lire,
04:05 qui veut remettre en question
04:09 le nom de la ville juive,
04:12 c'est hallucinant.
04:14 C'est hallucinant.
04:15 -Oui, je suis moins sûr de ce dernier point
04:18 que vous avez dit,
04:19 mais tout le reste est très fort
04:21 sur ce député qui veut remettre en cause.
04:23 Je suis moins sûr de ça.
04:25 Et attention aux fake news, également.
04:27 Ce que vous dites, c'est très fort,
04:30 en tout cas, sur le Rassemblement national
04:32 auprès duquel vous auriez manifesté.
04:34 C'est très fort sur LFI.
04:36 Il y a une autre question qui se pose par rapport à hier,
04:39 c'est Emmanuel Macron, le président de la République,
04:43 qui n'est pas venu, vous, qui êtes le frère de Sarah Halimi,
04:46 que vous avez gravé dans la chair après le drame que vous avez vécu.
04:50 Comment avez-vous perçu
04:52 qu'Emmanuel Macron ne vienne pas à cette marche ?
04:54 -Alors, monsieur Macron,
04:57 le 7 octobre, le 8 octobre,
05:00 son premier discours a été extraordinaire.
05:03 Il a réconforté tous les Juifs du monde
05:06 en confirmant,
05:09 en confirmant qu'Israël avait le droit de se défendre,
05:13 en confirmant que le mouvement,
05:16 que le Hamas palestinien
05:19 est un mouvement terroriste,
05:21 d'une cruauté infinie,
05:23 infinie, les actes qu'on a vus passer
05:26 dans les vidéos, dans les groupes WhatsApp,
05:28 que peut-être certains n'ont pas vus,
05:31 mais l'humanité, le 7 octobre,
05:33 monsieur Morandini a sombré.
05:36 Monsieur Morandini, on puait des familles entières,
05:40 on les découpait, on marchait sur les cadavres.
05:43 On avait des relations,
05:45 ils avaient des relations interdites
05:47 avec des corps de femmes, on coupait en morceaux,
05:50 mais l'humanité, cette journée-là,
05:54 a sombré.
05:55 Il faut comprendre que chaque Juif du monde entier,
05:59 moi, je suis français,
06:00 chaque Juif du monde entier a été...
06:04 C'est plus que bouleversé.
06:06 On a vécu dans notre chair
06:08 des événements que jamais j'aurais pu imaginer vivre.
06:13 Il faut comprendre la réaction.
06:17 Je veux pouvoir vous expliquer
06:20 la réaction du peuple israélien, des Juifs israéliens.
06:24 Il faut comprendre que ce qui s'est passé,
06:27 jamais dans l'humanité,
06:29 d'abord jamais dans l'humanité,
06:31 il y a eu autant de vidéos,
06:32 autant d'audio sur ce qui s'est passé.
06:37 On sait ce qui s'est passé, on les a vus,
06:39 mais qui peut justifier de mettre un petit bébé,
06:43 un nourrisson vivant dans un four ?
06:46 Rien, même les malheurs du peuple palestinien,
06:49 auxquels je compatis, même les malheurs.
06:52 Je pleure aujourd'hui pour les bébés israéliens,
06:56 pour les enfants israéliens qui ont été coupés en morceaux.
07:00 Et je pleure aussi pour les enfants palestiniens.
07:03 J'ai de la peine pour ces deux peuples.
07:07 Mais comprenez, M. Morandini,
07:10 qu'on ne peut pas laisser en vie,
07:15 on ne peut pas laisser en vie ces monstres
07:18 qui sont sortis, qui ont quitté l'enfer.
07:21 On ne peut pas...
07:23 C'est trop grave, M. Morandini.
07:26 Jamais dans l'humanité, il s'est passé des choses pareilles.
07:30 Mais j'aurais préféré, moi, William Attal,
07:32 victime de la pire des atrocités en France,
07:36 j'aurais préféré tomber sur des nazis
07:38 plutôt que de tomber... Et en plus de cela,
07:42 c'était des gens exaltés, décomplexés.
07:46 Quand j'entends qu'un des terroristes appelle son père
07:50 et il dit "papa, tu vas être fier de moi,
07:53 "j'ai tué une famille de 10 personnes,
07:55 "je les ai coupés en morceaux",
07:57 c'est pas possible, c'est pas possible
07:59 d'entendre des choses pareilles.
08:01 Et bien sûr que, aussi, je vous le dis,
08:04 j'ai de la peine pour les enfants palestiniens.
08:08 C'est dramatique, ce qu'ils vivent, également.
08:12 Maintenant, je voudrais vous dire autre chose
08:15 de très important par rapport à l'affaire de Sarah Alimi,
08:18 ma soeur. En 2017, le 4 avril,
08:21 vers 4h du matin,
08:23 M. Kobili Traoré,
08:27 comme ont fait d'ailleurs les terroristes,
08:29 rentre dans l'appartement de ma soeur.
08:31 Il viole son domicile à 4h du matin.
08:34 C'est un cauchemar pour une grand-mère
08:36 de voir un individu d'un mètre 90,
08:39 son voisin, de toujours venir
08:42 et pénétrer chez elle,
08:44 s'approcher de son lit,
08:46 la massacrer à coups de poing, à coups de pied,
08:49 à coups de téléphone.
08:50 Ma soeur n'était plus identifiable,
08:52 comme, malheureusement, les corps des enfants
08:56 et les corps des familles de Phare Hazard.
09:00 Le même mode opératoire s'est produit
09:03 le 4 avril 2017 et le 7 octobre,
09:06 le même mode. On a violé une maison juive,
09:09 on a massacré des familles entières,
09:12 on les a torturées, on les a mutilées.
09:15 Et j'aurais voulu dire également,
09:19 ces vidéos que les terroristes ont prises
09:22 pendant qu'ils marchaient sur les cordes
09:25 de ces victimes, de ces pauvres enfants,
09:28 c'est la même chose pour l'affaire Sarah Alimi.
09:31 C'est la même chose.
09:32 Il a tiré le corps de ma soeur, encore vivante, au balcon.
09:35 Il a montré, montré
09:38 ce qu'il faisait,
09:39 les souffrances infinies qu'il a imposées à ma soeur,
09:43 infligées à ma soeur.
09:45 Ma soeur n'était plus identifiable,
09:47 vous m'entendez ? Plus identifiable,
09:50 comme les nombreux corps d'enfants
09:53 et de familles, les nombreux corps.
09:57 Et ce que je voudrais vous dire,
10:01 je voudrais lui dire également...
10:02 -S'il vous plaît, oui.
10:04 -C'est que le 4 avril, à 4h du matin,
10:07 malheureusement, M. Murandini,
10:11 c'est très dur ce que je vais vous dire,
10:13 sont présents de nombreux policiers.
10:16 Sont présents de nombreux policiers
10:20 qui entendent les cris de ma soeur
10:22 et qui ne peuvent pas intervenir,
10:24 qui sont très malheureux à l'idée de ne pas pouvoir intervenir,
10:28 parce qu'on leur a demandé de ne pas intervenir,
10:31 parce que la police n'est jamais venue
10:33 pour un différend familial,
10:35 parce que la police était venue pour un acte de terrorisme,
10:38 et qu'à partir de ça, vous avez or de ne pas intervenir.
10:41 Et ce que je veux vous dire également,
10:44 c'est qu'on a caché.
10:46 M. Kobini Traoré, depuis des jours et des jours,
10:49 se promenait, allait cinq fois par jour
10:52 à la mosquée Omar,
10:54 se promenait en djerabah, en babouche,
10:57 ne quittait jamais son tapis de prière,
10:59 qu'il allait cinq fois par jour à la mosquée Omar,
11:02 priait, qu'après l'assassinat de ma soeur,
11:05 il récitait les surapes du Coran.
11:07 C'est ce que m'ont dit les policiers.
11:10 -M. Gavattal, merci beaucoup.
11:13 Votre témoignage est vraiment très fort,
11:15 il est bouleversant,
11:17 et puis surtout, on entend votre humanité également,
11:20 parce que vous pensez aux victimes israéliennes,
11:23 mais vous avez eu un mot pour les civils,
11:25 c'est fort, parce qu'il faut l'entendre,
11:27 beaucoup ne veulent pas l'entendre,
11:30 mais il y a des innocents.
11:31 Je veux préciser une chose,
11:33 quand vous avez dit qu'on ne pouvait pas les laisser en ville,
11:36 vous parliez du Hamas, bien évidemment,
11:39 c'était clair quand on écoutait votre raisonnement,
11:42 mais je préfère le préciser pour que les choses soient claires.
11:45 Merci beaucoup, M. Gavattal,
11:47 vous étiez en direct avec nous d'Israël,
11:50 et merci, parce que votre témoignage,
11:52 une fois de plus, était bouleversant.
11:54 Voici le CNews Info avec Isabelle Piboulot.
11:57 [SILENCE]

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