La grande interview : Gérald Darmanin

  • l’année dernière
Le ministre de l'Intérieur et des Outre-Mer, Gérald Darmanin, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
Transcript
00:00 Et place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour à vous Gérald Darmanin.
00:04 Bonjour.
00:05 Et bienvenue, vous êtes le ministre de l'Intérieur, des Outre-mer et en charge aussi des cultes.
00:09 À ce sujet, hier, le président de la République a reçu les représentants des cultes au lendemain de la marche contre l'antisémitisme.
00:16 Et maintenant Gérald Darmanin, quels actes, quelles démarches, quelles impulsions comptez-vous donner après ce rassemblement ?
00:22 D'abord, il faut rappeler que la lutte contre l'antisémitisme concerne tout le monde.
00:26 La lutte contre tous les racismes concerne tout le monde.
00:28 Mais la lutte contre l'antisémitisme concerne tout le monde.
00:30 Et d'actualité, il y a 1518 actes antisémites ou propos antisémites qui vont directement vers les Français de confession juive
00:38 qui ont été recensés depuis le 7 octobre.
00:41 Quasiment 600 interpellations.
00:43 C'est vrai qu'essentiellement, ce sont des tags, ce sont essentiellement des insultes, mais il y a aussi des coups et des blessures.
00:48 Et il faut évidemment rappeler à chacune et à chacun que les Français de confession juive sont particulièrement concernés
00:54 par le racisme que nous vivons dans notre société depuis le 7 octobre.
00:58 Et puis je pense que c'est important de dire aussi que la communauté nationale doit regarder les choses évidemment avec intérêt,
01:06 mais sans projeter en France ce qui se passe au Proche-Orient.
01:09 Ce ne sont pas les musulmans français qui sont responsables de ce qu'a fait le Hamas.
01:13 Est-ce que l'importation n'est pas là depuis longtemps, Gérard Darmanin, du conflit ?
01:16 Non, je ne le crois pas.
01:17 Ce n'est pas un aveuglement de dire non ?
01:19 Pardon ?
01:20 Ce n'est pas un aveuglement de dire non ?
01:21 Ce n'est pas à moi que vous allez dire que je peux être aveuglé.
01:22 Je vous pose une question générale.
01:23 On n'est pas obligé de mettre non plus des jarricanes d'essence sur du feu.
01:27 Non, ce qui est sûr c'est que les musulmans français ne sont pour rien, il faut le redire, dans ce qu'a fait le Hamas, évidemment.
01:33 Et les Français de confession juive ne sont pour rien dans les bombardements qu'il y a à Gaza.
01:38 Donc il faut éviter le plus possible d'importer un conflit qui est déjà extrêmement compliqué comme ça,
01:44 qui mêle beaucoup de passion, qui mêle beaucoup d'histoire, qui mêle parfois des familles.
01:47 Il faut évidemment le respecter.
01:49 Mais je pense que ce qui est important c'est d'expliquer que les Français de confession juive sont français.
01:53 Les Français de confession musulmane sont français.
01:55 Vous avez rappelé le nombre d'interpellations et les actes antisémites qui explosent.
02:00 Il y a beaucoup d'enquêtes, mais qu'en est-il justement des sanctions ?
02:03 Est-ce que vous appelez vous-même à la plus grande fermeté de la justice ?
02:06 Oui, et je constate que la justice est ferme.
02:08 Nous avons à plusieurs reprises demandé au procureur de la République, au juge, de pouvoir interpeller des personnes, y compris extrêmement mineures.
02:16 Vous avez vu que le dernier que nous avons interpellé, dans ce groupe de jeunes qui chantaient des chants nazis dans le métro parisien,
02:23 et qui habitait dans le sud de la France, avait 11 ans. 11 ans.
02:26 Donc la justice accompagne la police, nous permettons de déférer des personnes.
02:31 C'est le cas de la personne qui sur TikTok appelait à la mort d'un rabbin à Levallois-Péret.
02:36 C'est le cas, vous le savez, de cette influenceuse, je mets des guillemets, qui faisait de l'apologie du terrorisme,
02:41 en tout cas ce que je considère moi être de l'apologie du terrorisme.
02:44 Donc la justice suit la police, interpelle les personnes, sont déférées.
02:48 Parce que par exemple, cette influenceuse de 22 novembre, elle sera présentée devant le tribunal en quelques jours.
02:53 Donc oui, il faut des réponses très fermes.
02:55 Et je l'ai dit, sur les à peu près 600 interpellations, il y en a 120, 130 qui sont des étrangers.
03:00 Et bien voilà, on va retirer au retire en ce moment les titres de séjour de tout le monde.
03:04 Il y a plus d'une cinquantaine de ces auteurs qui sont au centre de rétention administratif et qui sont en train d'être éloignés.
03:11 Je note là, je vous avais dit 11 ans, Gérald Darmanin. Dans ce cas, est-ce qu'il ne faut pas aussi en appeler à la responsabilité des parents,
03:17 qui, il faut le souligner, par part, peuvent être aussi la cause de cette haine décomplexée ?
03:23 Il se peut que lorsque vous avez des adolescents qui partent mal, les parents sont un peu dépassés,
03:30 ou ils ne le savent pas tout à fait, et quand la police vient, ou les éducations nationales viennent, on les remet droit.
03:36 Et puis il se peut que les parents participent malheureusement à cette déviance.
03:41 Dans ces cas-là, la justice sait répondre. Il y a des centres éducatifs fermés, il y a une éducation qui se fait à la place des parents.
03:48 Ce qui est certain, c'est que quand vous avez des enfants de 11 ans qui chantent des chants nazis,
03:53 qui crient leur haine de juifs dans le métro parisien au vu au-dessus de tous,
03:56 il y a un problème en effet d'éducation incontestablement qu'il faut vite corriger avec beaucoup de fermeté.
04:02 Je vous pose la même question Gérald Darmanin que j'ai posée hier à cette même place à la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Broun-Pivet.
04:08 Quel est selon vous le principal carburant de l'antisémitisme aujourd'hui ?
04:11 Il y en a plusieurs. Il y en a plusieurs. Les extrêmes, l'extrême gauche comme l'extrême droite, sont nourries d'un antisémitisme, on le sait, historique.
04:19 Et puis il y a l'islam radical incontestablement qui fait de la haine du juif.
04:23 D'ailleurs le contraire de ce qui est écrit dans le livre, puisqu'il y a ce qui est écrit dans les livres religieux,
04:28 et singulièrement le Coran ne doit pas s'en prendre aux gens du livre, donc ils trahissent leur propre religion en étant antisémites.
04:33 Et puis il y a une forme d'antisémitisme assez fort qui vient de l'antisionisme, la haine d'Israël, la destruction d'Israël.
04:39 Donc c'est malheureusement cet antisémitisme cumulé qui fait pour nos compatriotes de confession juive quelque chose de terrible à vivre.
04:48 Et je voudrais ici souligner, indépendamment des horreurs qu'avaient convaincus les Israéliens en Israël à la suite des attaques du Hamas,
04:55 et par ailleurs dire qu'évidemment il y a beaucoup de Français,
04:59 donc c'est depuis l'attentat de Nice le moment où nos compatriotes ont le plus souffert.
05:04 Je ne vois pas des Juifs, j'y vois des Français incontestablement.
05:08 Je voudrais aussi souligner qu'il y a l'histoire.
05:10 Et c'était dit par un participant musulman à la réunion qu'on a eue avec le président de la République, et c'était très touchant.
05:17 Il comprenait pourquoi les Français de confession juive, dans les actes antisémites, étaient particulièrement touchés,
05:23 parce qu'il y a notre histoire, une histoire où la France n'a pas su protéger les Juifs,
05:27 histoire où la France a connu des attentats contre des écoles juives, contre des rues.
05:32 On pense bien sûr à ce qui s'était passé à Paris, où il y avait des Français de confession juive qui mangeaient, qui vivaient là,
05:38 où des enfants de quelques années ont été abattus dans des cours d'école.
05:42 Il y a en France non seulement l'antisémitisme, mais il y a ce que l'antisémitisme a produit, c'est-à-dire de l'horreur, de l'horreur absolue.
05:48 – Vous parlez des représentants musulmans, quelle France était à la marche avant-hier, Gérald Darmanin ?
05:54 Beaucoup, en tout cas certains, affirment qu'il n'y avait pas les quartiers populaires, qu'il n'y avait pas aussi la jeunesse.
06:00 Qu'avez-vous vu dans cette marche ?
06:02 – Alors évidemment, comme ministre de l'Intérieur, je me suis beaucoup occupé de l'organisation des manifestations,
06:08 il ne faut pas penser qu'il n'y a que Paris d'ailleurs.
06:10 – Sans incident, on peut en tous les cas, notamment, le souligner.
06:12 – Oui, je pense que ça s'est très bien passé.
06:13 – Mais qui était là ?
06:14 – C'est le politicien journal, mais il n'y a pas que Paris aussi dans la vie.
06:16 À Lille, il n'y avait plus de 1500 personnes, par exemple, ce qui n'est pas de nature.
06:19 À Lille, on ne manifeste pas beaucoup, donc je pense qu'il y a eu une grosse mobilisation.
06:23 Je ne sais pas, je ne suis pas capable de vous dire qui était là, j'étais avec les officiels,
06:27 j'ai traversé le pont des Invalides pour aller les rejoindre,
06:29 donc je ne vais pas vous faire celui qui était parmi la foule, même si j'ai salué cette foule.
06:33 – Vous ne voulez pas me faire celui qui ne comprend pas ma question, certains ont souligné…
06:36 – On aurait tous aimé qu'il y ait encore beaucoup plus de monde,
06:40 on aurait tous aimé que l'ensemble des responsables politiques,
06:43 l'ensemble des responsables religieux, que tout le monde soit là.
06:47 Bon, tout le monde n'a pas été absolument là,
06:49 cependant moi je pense que c'est une première action extrêmement forte
06:53 qui montre qu'on ne peut pas accepter l'antisémitisme en France.
06:56 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas par ailleurs des discriminations
07:00 contre les personnes, contre les jeunes des quartiers,
07:03 qu'il y a bien sûr des actes anti-musulmans, des actes anti-chrétiens,
07:07 et donc je pense qu'il faut éviter la concurrence victimaire.
07:11 – Vous avez besoin de le rappeler, vous craignez, M. le ministre,
07:13 qu'il y ait une confrontation, que certains attisent une guerre civile larvée
07:17 ou est-ce qu'elle est malheureusement à l'horizon à craindre ?
07:20 – Alors moi je suis élu d'un territoire populaire,
07:23 comme beaucoup d'élus j'étais le 11 novembre dans ma commune à Tourcoing,
07:27 j'en ai profité pour aller voir tous ceux que je connaissais.
07:30 J'ai senti des Français qui nous encouragent à être fermes, beaucoup,
07:34 sur ça et sur la loi immigration, j'ai senti des Français qui avaient peur aussi
07:38 de l'importation du conflit et j'ai senti aussi des Français,
07:42 notamment ce que vous appelez les Français des quartiers,
07:44 mais les Français simplement qui sont de confession musulmane,
07:48 qui ont peur du deux poids deux mesures, voilà, ils me l'ont dit comme ça,
07:50 ils ont l'impression, moi je pense que c'est une fausse impression,
07:53 mais je suis obligé de l'entendre, ils ont l'impression qu'on ne s'occupe pas d'eux,
07:56 qu'on leur donne le crédit qu'ils sont du côté de ceux qui persécutent les juifs.
08:01 Je sais que ce n'est pas vrai, je sais que ce n'est pas vrai,
08:03 mais voilà je veux le redire ici, il y a bien sûr des actes anti-musulmans,
08:07 je suis bien obligé de constater qu'il y a dix fois plus d'actes antisémites en ce moment
08:13 et c'est pour ça que je le répète, que c'est pour ça que les policiers protègent les juifs.
08:17 Je vais vous poser la question différemment Gérard Lamlin,
08:18 est-ce qu'aujourd'hui dans le contexte qui est celui-ci,
08:20 d'importation malgré tout de ce conflit, est-ce qu'il y a plus d'actes anti-musulmans ?
08:25 Est-ce que ce conflit, ce qui se passe en Israël, a généré plus d'actes anti-musulmans dans notre pays ?
08:30 Alors ce n'est pas à la mesure de ce que nous connaissons pour les actes antisémites,
08:33 mais oui il y a des actes anti-musulmans supplémentaires,
08:36 il y a des mosquées qui reçoivent des lettres de menaces de mort,
08:40 des menaces d'attentats, de très nombreux propos anti-islam,
08:43 y compris sur les plateaux de télévision,
08:45 donc bien sûr c'est choquant pour nos compatriotes musulmans,
08:48 encore une fois les musulmans français, ils n'ont rien à voir avec ce qu'a fait le Hamas.
08:52 Et s'il y a des propos anti-islam comme des propos antisémites,
08:55 ils tombent sous le coup de la justice, que ce soit sur un plateau ou en dehors ?
08:58 Bien sûr, c'est pour ça que moi-même je saisis l'Arkham,
09:00 parce que un certain nombre de personnes disent des choses qui sont contraires à la loi,
09:04 c'est pour ça que moi-même je saisis la justice,
09:06 mais je pense que nous ne les disons pas assez, voilà.
09:08 Moi j'ai retenu ça aussi de mes échanges avec les gens, nous ne les disons pas assez.
09:12 La France ne protège pas davantage les juifs que les musulmans,
09:15 la France protège tout le monde, l'État français protège tout le monde,
09:18 tous ceux qui sont menacés.
09:20 Et en France c'est un pays magnifique, on peut vivre de sa religion,
09:23 on peut s'habiller comme on le souhaite, dans la rue, pratiquer son culte,
09:26 changer évidemment de religion.
09:27 C'est la France souhaitée ou c'est la France réelle ?
09:29 Non, mais c'est la France réelle bien évidemment.
09:31 On peut être habillé comme on veut, partout, sur le territoire,
09:34 et ne pas avoir de problème en fonction de ses origines et de ses croyances.
09:37 Non mais que vous ayez envie de porter une minijupe, que vous ayez envie de porter une kippa,
09:39 que vous avez envie de porter un voile dans la rue, la France vous permet de le faire.
09:42 Ensuite c'est à la police, évidemment, de permettre de le faire,
09:44 c'est pour ça que je suis mis à l'intérieur et que je pense
09:46 d'incarner une forme d'autorité qui attendent les Français.
09:49 Mais ce que je veux dire c'est que les Français,
09:51 la France ne protège pas un culte plutôt qu'un autre.
09:53 Aujourd'hui ce sont les Français, les deux confessions juives,
09:55 qui sont particulièrement menacés, attaqués.
09:57 C'est normal que nous les protégions.
09:59 Et je suis très fier d'être le ministre de l'Intérieur qui les protège.
10:02 Mais je veux dire à nos compatriotes musulmans, à nos compatriotes chrétiens,
10:05 à tous ceux qui, au fond, sentent que leurs religions,
10:10 parce qu'ils appartiennent à un groupe particulier, peuvent être menacées.
10:14 C'est le cas aussi des musulmans, c'est le cas aussi des chrétiens,
10:16 il ne faut pas l'oublier. Nous les protégeons.
10:18 Et la France ne fait aucune distinction parmi ses enfants.
10:21 Elle ne fonde sa sécurité et son autorité
10:24 que sur le fait que les gens sont menacés.
10:26 Gérald Darmanin, quand je vous ai posé la question sur les carburants de l'antisémitisme,
10:30 vous avez aussi cité l'extrême droite.
10:32 Le Rassemblement national, est-ce que vous diriez,
10:35 comme l'ancien Premier ministre Edouard Philippe,
10:37 qu'il n'avait aucun problème à la présence du RN dans la marche
10:40 et qu'il assume, je cite, de ne pas choisir ceux avec qui il livre un combat essentiel
10:44 contre l'antisémitisme ?
10:46 Je pense que la polémique autour de la présence des dirigeants du Rassemblement national
10:50 n'a fait que servir le Rassemblement.
10:52 Je rappelle que c'est Olivier Véran qui en est à l'origine,
10:55 c'est-à-dire votre collègue au gouvernement.
10:57 Quand il y a des événements comme ceux-là,
10:59 je pense qu'on n'a pas de position morale à avoir.
11:03 Les Français, je pense qu'ils en ont marre d'avoir des positions morales.
11:05 Ce qui est sûr, c'est que personne n'est dupe.
11:07 Madame Le Pen, elle fait partie d'un parti qui a été fondé, en effet,
11:11 par des gens d'extrême droite qui étaient antisémites.
11:14 Chacun le sait. Monsieur Le Pen, son père, a été condamné.
11:17 Madame Le Pen essaie de se rattraper, si j'ose dire, dans l'histoire.
11:20 Tant mieux, je préfère que…
11:22 Y a-t-il un propos antisémite qu'elle aurait tenu, qui nous aurait échappé ?
11:24 Son parti, ce n'est pas non plus la blanche colombe.
11:27 Je pense que les Français à la fois ne sont pas dupes,
11:29 ce n'est pas le parti de la blanche colombe.
11:31 Et en même temps, je pense que devant les drames que nous vivons,
11:33 ce n'est pas le Rassemblement national qui marche,
11:35 qui est un problème en soi.
11:37 Ce qui est un problème en soi, me semble-t-il,
11:39 c'est qu'on ne soit pas tous en train de se dire
11:41 que l'antisémitisme, c'est évidemment un poison contre la vie de tous les jours.
11:44 Est-ce qu'il y a un parti politique qui nourrit l'antisémitisme ?
11:47 C'est une question que je vous pose.
11:49 Jean-Luc Mélenchon a dénoncé une marge de la droite et de l'extrême droite.
11:51 Il a fustigé un rassemblement rabot gris.
11:53 J'ajoute également les propos du député La France Insoumise, David Guiraud, à Tunis,
11:58 qui est accusé de propos négationnistes.
12:00 Il s'en défend.
12:01 De quoi, Gérald Darmanin, La France Insoumise est le nom aujourd'hui ?
12:04 Monsieur Guiraud a déshonoré son mandat.
12:07 Il a déshonoré les habitants de Roubaix, que je connais bien.
12:10 Il s'est laissé aller à une diatribe qui est honteuse.
12:16 Je vois qu'il essaie de se rattraper un petit peu, mais il devrait présenter ses excuses.
12:21 Je pense que c'est vraiment…
12:24 Il est loin de présenter ses excuses.
12:26 Il a tenté de dire qu'il avait un ton trop léger.
12:29 Il devrait le faire.
12:30 Je pense que ce monsieur, à la semaine nationale, encore une fois déshonore ses électeurs.
12:33 Moi, je suis du Nord.
12:34 Je suis de Tourcoing-Roubaix.
12:35 Je sais que les gens de Tourcoing-Roubaix ne pensent pas comme lui.
12:37 Bien sûr qu'il y a des gens qui peuvent être profs palestiniens, c'est normal.
12:40 Moi, je suis pour un État palestinien.
12:42 Mais l'envie d'avoir un État palestinien ne pousse pas à la haine d'Israël,
12:47 à la haine des Juifs, à la haine des autres,
12:49 à remettre en cause les drames qui touchent des enfants.
12:54 Je pense que monsieur Guiraud s'est mis en dehors de ce qu'il est convenu d'appeler la décence.
13:00 Monsieur Mélenchon fait de la provocation.
13:02 Il utilise évidemment les bas instincts pour avoir des voix.
13:06 Mais vous savez, je connais des parlementaires de la France insoumise.
13:10 Je connais même des gens chez moi qui sont pour la gauche ou la gauche radicale,
13:15 l'extrême gauche, qui ne pensent pas comme monsieur Mélenchon.
13:17 On les entend assez selon vous ?
13:19 Non, pas du tout, bien sûr que non.
13:21 Mais je ne veux pas globaliser.
13:23 Je ne veux pas dire que toute la France insoumise…
13:24 Je sais qu'il y a des députés.
13:25 Je pense à monsieur Corbière, par exemple.
13:27 Je sais qu'il est républicain, monsieur Corbière.
13:29 Il ne pense pas du tout comme moi, mais il est républicain.
13:31 On voit bien qu'il a des accords avec monsieur Mélenchon.
13:33 Après, il y a des gens très courageux comme monsieur Roussel,
13:35 qui osent le dire au nom du Parti communiste.
13:37 Mais tant mieux, au moins on sait tous que monsieur Roussel est un homme de bien
13:40 et il pose une digue.
13:41 On n'est d'accord sur rien avec monsieur Roussel,
13:43 mais on est d'accord sur l'essentiel, c'est quand même la République.
13:45 Monsieur Mélenchon est dans une aventure personnelle
13:47 qui, je crois, fait beaucoup de mal à l'extrême gauche.
13:49 Deux questions d'actualité avant d'en venir à l'actualité,
13:52 qui est le projet de loi Immigration Gérald Darmanin.
13:55 Il y a ces prières, en tout cas ces deux élèves, ces deux enfants de CE2
14:00 dans une école à Nice qui ont organisé une prière,
14:03 qui ont prié dans la cour de l'école.
14:06 Quel message a envoyé aujourd'hui le maire de Nice ?
14:08 Il envoie un message de fermeté, il en appelle aussi à la République.
14:11 Que lui dire ?
14:12 Il a raison, il a raison.
14:14 L'école, à partir du moment où c'est une école publique, bien évidemment,
14:17 puisqu'il y a toujours un choix en France.
14:19 On peut aller dans les écoles qui sont sous contrat religieux, rien n'interdit.
14:23 Mais quand on a l'école publique, il y a une neutralité.
14:26 Je trouve très important de comprendre ça.
14:27 La laïcité française, c'est la neutralité de certains services publics, dont l'école.
14:31 Parce que quand vous êtes mineur, vous n'avez pas autre chose à faire
14:34 que de vous construire en tant que républicain.
14:36 Ensuite, vous faites évidemment votre choix de majeur.
14:39 La liberté de pouvoir aller à son culte.
14:41 Et surtout, je pense à non-préférence de l'État envers une religion.
14:44 Je crois que ce que fait le maire de Nice, avec la fermeté,
14:47 c'est rappeler ces règles élémentaires que c'est la République.
14:50 Un autre appel d'habitants, ceux de villes urbaines,
14:52 suite à une fusillade et au trafic de drogue qui gangrène,
14:55 en tout cas qui occupe des pans de cette ville et des territoires.
14:59 Que répondez-vous à cet appel de détresse ?
15:02 Un cri de détresse.
15:04 Je connais bien la ville urbaine et je connais bien les difficultés extrêmement fortes
15:08 qui viennent du trafic de drogue.
15:09 Je veux d'abord dire que s'il y a du trafic de drogue, c'est qu'il y a des gens qui consomment.
15:12 Je veux rappeler aux consommateurs qui sont les responsables de ces règlements de compte,
15:17 de la vie qui est un enfer pour certains de ces habitants.
15:19 La préfète s'est rendue sur place, à ma demande, dès samedi,
15:22 à rencontrer les habitants.
15:23 Des opérations de police ont eu lieu et vont continuer à avoir lieu.
15:26 Dans ce contexte général, évidemment, de tout ce que nous avons vécu
15:30 et ce que nous avons dit depuis le début de cet entretien Gérald Darmanin,
15:33 le projet de loi d'immigration sera mis au vote ce mardi au Sénat.
15:36 Pour le patron des sénateurs LR Bruno Rotaillot, c'est un texte durci,
15:39 avec vraiment sa patte et la patte du Sénat.
15:41 Pour preuve, le texte originel comportait 27 articles.
15:44 Au final, il y en a 96.
15:46 Ça n'a plus rien à voir avec votre texte.
15:48 Non, c'est faux.
15:49 Bien sûr qu'il a été enrichi par le Sénat, c'est bien normal.
15:52 M. Rotaillot vient de dire qu'il y a une vingtaine d'articles qui ont été créés par le gouvernement,
15:55 mais ce n'est pas très rapide dans ce débat.
15:57 Je pense que ça aurait été plus simple de considérer que c'est un texte qui a été co-construit avec le Sénat.
16:01 C'est tout à fait vrai. C'est ça le débat parlementaire.
16:03 Moi, je ne suis pas un homme rigide qui se dit "discutons pas avec le Parlement, c'est comme ça puis c'est tout".
16:08 Bien au contraire, discutons avec tout le monde.
16:10 Il y a des articles qui ont été créés par le Parti communiste.
16:12 J'ai pris un amendement de M. Brossard pour lutter contre les marchands de sommeil.
16:16 On a surtout vu la transformation de l'article 3, je vous avoue, en article 4.
16:19 Oui, on peut s'en réjouir, il y a un article de régularisation.
16:22 Il n'y a plus de droit opposable automatique.
16:24 Il est dit aussi que pour être régularisé dans ses métiers, il faut prouver une durée de travail encore plus importante que prévue initialement.
16:29 Le tout est soumis au pouvoir discrétionnaire du préfet qui doit aussi vérifier le caractère intégrable ou pas de la personne.
16:36 D'abord, un, c'est un texte de loi qui est très important, qui vise à régulariser la nounou et à expulser l'étranger délinquant.
16:43 Si on est d'accord avec ce principe général, on peut discuter.
16:45 On peut aller dans le détail quand même.
16:47 Oui, bien sûr. D'abord, un, le principe. Je ne suis pas sûr que tout le monde suit les débats de public Sénat, même si c'est une chaîne très intéressante.
16:52 Donc, un, nous sommes très très durs contre les étrangers délinquants et on écoute ceux qui ne peuvent pas être régularisés, mais qui travaillent, qui respectent les règles de la République.
16:59 J'ai entendu Monsieur Retailleau dire partout, jamais le texte de loi ne sera voté, jamais il n'y aura un élément de régularisation.
17:05 Bon, le texte de loi a été voté, il y a un élément de régularisation.
17:08 Ce n'est pas le même que le gouvernement. C'est vrai. Nous discutons.
17:11 À l'Assemblée, nous allons reprendre ce texte.
17:13 Est-ce que vous allez détricoter ce qui s'est fait autour de l'article 4b ?
17:16 On va modifier puisque le Sénat va faire son travail.
17:18 La nuance est importante entre détricoter et modifier.
17:20 Non, mais on ne va pas détricoter. Le Sénat a fait son travail de modification du texte du gouvernement.
17:25 L'Assemblée va faire son travail de modification du texte du Sénat.
17:28 Et après, il y aura un compromis.
17:29 Vous y croyez au compromis ?
17:31 Mais bien évidemment.
17:32 Les députés à l'air ne sont pas dans la même disposition par rapport à l'exécutif.
17:35 Il y a six mois, il y a trois mois, il y a quinze jours, vous m'avez tous dit que vous n'arriveriez pas à faire voter un texte au Sénat.
17:39 Il a été voté avec un article régularisation.
17:41 C'est un texte qui est essentiel pour les Français, pour réguler l'immigration, pour forcer à une meilleure intégration.
17:47 Dans ce texte de loi, par exemple, il y a l'idée que désormais, pour pouvoir avoir un titre de séjour en France, il faut passer un examen de français.
17:53 Est-ce que vous pensez que des députés peuvent voter contre quelque chose comme ça ?
17:56 Aujourd'hui, il y a 4000 étrangers délinquants que je ne peux pas expulser parce que la loi me l'interdit.
18:00 Pas la Constitution, pas l'Europe, la loi française. Je demande qu'on modifie ça.
18:04 Comment peut-on refuser ça au ministre de l'Intérieur dans le contexte dans lequel nous sommes ?
18:08 Mais je suis là pour discuter.
18:09 On ne peut pas à la fois envoyer une majorité relative à l'Assemblée nationale et demander au ministre de l'Intérieur de ne pas discuter.
18:15 Moi, je suis un homme ouvert de dialogue. Discutons.
18:18 Et j'ai qu'un jour, trois semaines, un mois, plus il faut pour trouver un compromis avec les parlementaires.
18:22 À bon entendeur, on suivra cela. Merci Gérard Darmanin.
18:24 Merci à vous.
18:25 Merci et bonne journée.
18:26 [Musique]
18:29 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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