Interview de Charles Marinakis - Président de Century 21 réalisée par Stéphanie de Muru
Salon RENT 2023
Magazine Expression
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00:00 Nous sommes avec Charles Marinakis, le président de Century 21 sur le studio du magazine Expression
00:13 pour le Salon Rennes.
00:14 Bonjour Charles.
00:15 Bonsoir.
00:16 Oui, bientôt bonsoir.
00:17 On est ravi de vous accueillir.
00:20 Comment s'est passé l'année ? Pas facile ce contexte.
00:24 Ça ne sera pas la meilleure année des agents immobiliers de France et de Navarre, je pense.
00:30 Mais que voulez-vous ? On fait contre mauvaise fortune, bon cœur.
00:35 Je crois que de toute façon c'est quelque chose qui devait se passer.
00:38 C'est un mal nécessaire.
00:40 Il fallait que ce marché-là qui avait profité d'une croissance à deux chiffres pendant
00:46 plus de dix années successivement, probablement il y avait un côté inflationniste et que
00:51 c'était raisonnable d'arriver à des choses, plutôt qu'on arrive à des choses plus raisonnées.
00:55 Plus normales finalement.
00:56 Oui, plus normales.
00:57 Vous chez Century 21, vous avez pris des mesures justement pour contrer cette situation, ce
01:04 contexte de crise ?
01:05 Vous savez, on a pris une mesure qui me paraît être la seule mesure valable et essentielle,
01:12 c'est de refaire vraiment le métier d'agent immobilier parce qu'en fait il n'y a pas
01:15 d'autre solution.
01:16 La seule solution aujourd'hui, le métier d'agent immobilier, vous savez, c'est de
01:19 faire de l'entremise.
01:20 C'est ce que dit la loi OGE.
01:22 Or, l'entremise, c'est de mettre les parties d'accord sur la chose et sur le prix.
01:26 Et c'est cela qui est difficile à faire en ce moment, c'est d'arriver à mettre
01:30 les parties d'accord sur la chose et sur le prix parce qu'il y a des vendeurs qui
01:33 sont encore très gourmands du prix de cession et puis des acquéreurs qui sont limités
01:37 par leur capacité d'emprunt du fait de l'évolution des taux.
01:42 Donc voilà, c'est ça notre challenge, d'arriver à faire des transactions dans
01:46 un contexte plus tendu, plus difficile.
01:48 Il y a une pédagogie à faire, tant au niveau des acquéreurs, mais évidemment surtout
01:52 au niveau des vendeurs, pour revenir à des prix plus raisonnables et encore une fois
01:57 plus raisonnés.
01:58 Ça passe par la formation des agents ?
01:59 La formation, la réappropriation du métier, la réappropriation de certains outils.
02:05 On ne va pas se voler la face, on a passé quelques années où c'était quand même
02:08 plus simple.
02:09 Parfois, on n'avait même pas le temps de faire la publicité d'un bien qu'on avait
02:13 rentré à la vente et 48 heures après, il était vendu parce qu'il y avait une demande
02:17 qui était pléthorique, les conditions de financement coulaient à flot.
02:21 Bon, maintenant, on met certains biens en publicité et puis on peut attendre 15, 20,
02:27 30, 40, parfois 70, 90 jours et puis les biens ne se vendent pas.
02:31 Parce que vous savez, ce marché a quelque chose d'exceptionnel, c'est que quand vous
02:34 n'êtes pas dans le prix du marché, ça ne se vend pas.
02:38 C'est ce qui fait que là, la sanction est immédiate.
02:40 Donc on a tout ce travail à faire et on essaie de le refaire petit à petit, méthodiquement,
02:46 avec notre savoir-faire formalisé, notre marque, nos outils, de manière à délivrer
02:51 le service le plus précis qui soit.
02:53 La décote a été importante par rapport aux autres années, d'une manière globale,
02:58 sans entrer dans le prix du mètre carré.
03:00 Non, les prix en fait, baissent moins vite que prévu.
03:03 Alors là, vous savez, il y a une disparité régionale qui est forte d'une région à
03:07 l'autre.
03:08 Si on devait raisonner au niveau national, on est à -7, -8 au niveau des prix.
03:12 C'est bien, mais ce n'est pas suffisant pour compenser la hausse des taux.
03:15 On considère, s'il vous plaît, que le pouvoir d'achat immobilier des Français a chuté
03:19 de 20%.
03:20 Oui, on n'est pas encore au niveau de la compensation.
03:23 Mais c'est quand même une tendance.
03:25 Ce n'est pas une tendance lourde, ce n'est pas quelque chose qui est profond, mais c'est
03:30 une tendance dont on peut imaginer, malgré tout, qu'en 2024, elle puisse s'accentuer
03:35 et arriver probablement davantage à l'entour des 15%, ce qui serait malgré tout nécessaire
03:41 pour arriver à ce que ce marché s'autorégule.
03:43 Aujourd'hui, quels sont vos objectifs ? Vous naviguez à vue avec prudence ou vous avez
03:49 quand même des objectifs qui restent ambitieux ?
03:51 Non, on a des objectifs très ambitieux.
03:53 Je vous le dis, on sera probablement le seul réseau de France à finir l'année avec
03:56 plus d'agences que quand on a démarré.
03:58 Et ça, vous l'expliquez comment ?
04:00 Parce qu'on a des candidats chez nous qui sont des agents immobiliers, pas qu'eux,
04:05 mais pour l'essentiel d'entre eux, qui connaissent ce métier, qui connaissent leur marché, qui
04:09 connaissent notre enseigne, qui ont confiance dans l'avenir du marché, qui ont confiance
04:14 dans le métier, qui ont confiance en eux et confiance en nous et donc n'ont pas peur
04:18 de s'installer fusti dans un marché un peu contrarié ou tendu en se disant qu'après
04:23 l'orage, on retrouvera le soleil.
04:28 Vous avez eu le temps de faire un petit tour du Salon Rennes ?
04:32 Petit, petit, pas encore.
04:33 Vous avez vu des choses intéressantes ?
04:35 Pour l'instant, je n'ai rien vu de révolutionnaire, mais en venant, je ne cherchais pas non plus
04:40 quelque chose de particulièrement révolutionnaire.
04:42 D'abord, ce que je voudrais dire, c'est que quand on voit ce salon et sa tonicité,
04:48 c'est une bonne nouvelle pour l'immobilier.
04:50 C'est tonique, il y a du monde, il y a de l'innovation, il y a de la proposition, il
04:54 y a de l'envie.
04:55 Il n'y a pas de panique, il n'y a pas de misérabilisme, il n'y a pas de défaitisme.
04:59 Donc arrêtons de dire que le marché de l'immobilier est un marché à tonnes.
05:02 C'est un marché qui s'est contracté, certes, personne ne pourra dire le contraire, mais
05:08 ce n'est pas non plus un marché à tonnes, comme on a bien voulu le dire.
05:11 Là, il y a plein d'innovation, il y a plein de start-up.
05:13 On pourrait être tout à fait transparent avec vous, 85%.
05:17 Les services qui sont proposés ici sont déjà connus des réseaux comme les nôtres, mais
05:22 c'est important pour un patron de réseau de venir saluer ses confrères, discuter avec
05:26 les gens qui font partie de l'écosystème et puis s'intéresser à cela que d'aucuns
05:32 ont imaginé pour améliorer la qualité de service, pour faciliter l'exercice du métier.
05:37 Je ne crois pas aux start-up révolutionnaires qui feraient que l'on doublerait notre chiffre
05:41 d'affaires demain par l'opération du Saint-Esprit.
05:43 Je crois en revanche que la digitalisation est quelque chose d'important pour nous et
05:48 qu'elle faciliteront à la fois l'accès à la profession et probablement, et c'est
05:53 surtout ça l'essentiel, un meilleur service rendu aux clients.
05:56 On a parfois le sentiment aussi que, bon, enfin, ce n'est pas qu'un sentiment, c'est
05:59 une réalité que le gouvernement, les autorités ne vous aident pas forcément dans ce secteur.
06:05 Non, mais d'abord, je crois qu'ils ont sous-estimé l'ampleur des dégâts.
06:12 Là, je parle du logement global, pas seulement des transactions dans le résidentiel ancien.
06:17 Ils ont sous-estimé pendant une longue période le marasme et la crispation de ce marché.
06:21 Derrière, il y a une prise de conscience, mais qui est relativement récente.
06:27 Après, il y a une capacité à agir qui est relativement faible.
06:31 Quels sont les leviers sur lesquels, je parle encore une fois de la transaction sur le résidentiel
06:35 ancien, quels seraient les leviers ou que pourrait faire le gouvernement qui puisse
06:40 impacter le marché à très court terme ? Fondamentalement, pas grand-chose.
06:44 Peut-être réduire les exigences en termes, les contraintes énergétiques déjà, peut-être.
06:50 Oui, différer peut-être effectivement ce calendrier de l'audit énergétique.
06:54 Mais vous savez que ce n'est pas le seul et probablement pas la principale raison de
06:59 la crispation du marché.
07:00 Si on parle des prix et des taux, la France n'est pas le seul décideur sur la fixation
07:06 des taux par la Banque centrale européenne.
07:08 Non, mais elle a une influence, c'est sûr.
07:10 Bon, là, il y a eu une remontée et puis du coup, stabilisation à 4,20.
07:14 Ça, c'est la bonne nouvelle.
07:15 On se contente de ça, de dire que ça n'augmente plus.
07:18 Voilà, exactement.
07:19 On va finir sur cette bonne nouvelle.
07:21 Merci beaucoup Charles Mahaenakis.
07:23 Merci beaucoup.
07:24 Merci à vous.
07:25 Merci.
07:25 Merci.
07:25 Merci.
07:26 Merci.
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