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00:00 les outils du Yémen ont déclaré déjà plusieurs semaines la guerre à Israël.
00:04 Depuis le 7 octobre, les rebelles du Yémen ont revendiqué la responsabilité de plusieurs attaques, de drones et de missiles.
00:10 Ces dernières heures, les États-Unis disent avoir détruit encore un de ces appareils venant du Yémen,
00:15 qui portait selon Washington la marque de ce groupe rebelle.
00:18 Armelle Charrier, bonjour. Que représente précisément cette menace aujourd'hui ?
00:24 C'est une vraie menace pour Israël et c'est un peu un fil aussi compliqué à gérer pour l'Iran.
00:33 Une menace pour Israël parce que lorsque le patron de la ministre des Outils dit qu'on veut faire la guerre à Israël
00:41 et qu'il envoie des missiles qui vont loin, ce sont des missiles à longue portée parce qu'on est quand même à plus de 1000 km,
00:48 ils passent par la mer Rouge et du coup ces missiles sont interceptés soit par la défense israélienne, soit par la défense américaine.
00:58 Là, en l'occurrence, c'est pour ça aussi que les Américains ont fait stationner des navires dans cette zone-là.
01:03 Donc c'est effectivement un vrai risque.
01:05 Mais j'allais dire, le risque là, il est minime parce que vous avez un missile.
01:12 Mais derrière, si vous avez ces pays qui se disent être les proxys de l'Iran, qui sont le Yémen, l'Irak ou encore le Hezbollah,
01:22 dont on parle le plus souvent au Liban, qui viennent à vouloir aller plus loin que les injonctions que leur a fait l'Iran,
01:28 qui veulent soit vouloir déclarer la guerre, soit s'en prendre à des bases américaines comme ils l'ont fait en Irak, etc.
01:34 Vous pouvez avoir un risque d'embrasement très important dans la région qui échappera à tout le monde,
01:39 y compris à l'Iran qui n'est pas forcément à la manœuvre là-dessus.
01:42 On parle souvent de ces milices, avec leur entrée en scène, le dérapage peut être rapide, tout peut aller très vite.
01:52 Est-ce que ce serait vraiment dans l'intérêt de l'Iran demain d'aller jusqu'à la guerre ?
01:57 L'intérêt immédiat du pays, l'Iran, n'est pas d'aller à la guerre aujourd'hui.
02:03 Le problème, c'est qu'il ne maîtrise pas tout.
02:06 Comme je vous le dis, il y a à la fois toutes ces milices autour, et puis même à l'intérieur,
02:11 on a un gouvernement aujourd'hui conservateur avec le président Raisi.
02:15 Ce ne sont pas les réformateurs qui voudront aller à la guerre, mais il peut y avoir des plus durs que les conservateurs
02:20 qui se disent que si à un moment donné, on va aller faire éclater le pays, pourquoi pas ?
02:26 Mais aujourd'hui, au niveau du président Raisi et au niveau du gouvernement,
02:30 on l'a vu quand il s'est déplacé, qu'il est allé rencontrer le président Sisi,
02:34 qu'il est allé rencontrer le prince saoudien MBS, ce qui était une première.
02:38 On est davantage dans une discussion.
02:40 Et on est dans une discussion pour plusieurs niveaux.
02:43 D'abord parce que l'Iran aujourd'hui est en train de défendre le peuple palestinien,
02:49 avec quand même une position d'un pays chiite qui est en train de faire attention à des pays,
02:54 à des gens qui sont de nationalité sunnite.
02:57 Ça, pour les pays du Golfe, par exemple, c'est très parlant.
03:00 Et puis derrière, la volonté de l'Iran, c'est de montrer qu'ils ont un vrai arsenal aujourd'hui militaire.
03:08 Et de montrer qu'ils sont à la tête des drones que l'on avait vus lors de la guerre en Ukraine,
03:13 et que là maintenant ils ont, qu'ils ont du missile balistique,
03:17 qu'ils ont du missile qui va encore plus loin,
03:20 qu'ils sont en train de travailler sur tout ce qui est le missile hyperveloce.
03:23 Et ça, on le découvre un peu à ce point-là.
03:26 Et aussi, surtout, il laisse entendre qu'ils ont une capacité d'attaque nucléaire
03:31 parce qu'ils sont aujourd'hui au seuil,
03:33 qu'ils ont les 60% d'uranium enrichi qui peuvent rapidement se transformer en uranium militaire.
03:39 Et s'ils ont les missiles balistiques, dans ces cas-là,
03:42 ils peuvent aller beaucoup plus loin que ce qu'on imaginait et donc frapper beaucoup plus largement.
03:46 Cela dit, on n'entend pas ça dans le déclaratif aujourd'hui iranien.
03:50 On est plus à la limite dans une position vis-à-vis d'une table mondiale,
03:55 je dirais, de négociation pour montrer ces capacités.
03:58 Merci beaucoup, Armel, pour le décryptage.