Circo - Bruno Studer propose un plan d'action contre les punaises de lit

  • l’année dernière
Elles étaient dans toutes les conversations il y a quelques semaines : les punaises de lit ont semblé déferler sur la France. Transports urbains, cinéma et bien sûr habitation, de nombreux lieu semblaient soudain envahis. Pourtant le phénomène n'est pas nouveau. Bruno Studer, député Renaissance du Bas-Rhin s'intéresse au sujet depuis 2019. Un premier plan d'action a été mené, mais il propose désormais de nouvelles mesures : aide pour financement les traitements parmi les familles les plus modestes, cartographie exacte du phénomène. Crucial quand on sait qu'en l'espace de 10 ans, le nombre d'infestations aurait été multiplié par dix. A quelques mois des JO dans notre pays, il s'agit aussi de rassurer.

C'est une partie essentielle du travail parlementaire qui est de nouveau mise en lumière à travers ce reportage où les journalistes de la rédaction suivent un député dans sa circonscription pour expliquer son travail sur le terrain. C'est aussi un voyage sur un territoire, avec ses enjeux locaux, et une rencontre avec ses habitants. Suivez votre député sur LCP !

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Transcript
00:00 - Là, il y en a des milliers. - Là, c'est énorme.
00:03 - Il n'y a pas que des punaises, d'ailleurs. - On a rencontré que de la punaise.
00:08 - C'est impressionnant.
00:11 Ça, je n'ai jamais vu de mes propres yeux.
00:15 Bonjour, Bruno Studer, député de la 3e circonscription du Barin, ici à Strasbourg,
00:27 pour suivre un sujet sur lequel je travaille depuis 2018, à savoir la lutte contre les punaises de lit.
00:32 En Alsace, autour de Strasbourg, on connaît bien la problématique des punaises de lit.
00:40 D'abord, parce que c'est une des régions les plus infestées de France,
00:45 mais aussi parce que le député Bruno Studer n'a pas attendu la véritable psychose des punaises
00:52 qui a envahi notre pays cet automne pour s'intéresser au sujet.
00:57 Ce jour-là, il se rend dans une résidence étudiante pour savoir si, cette année,
01:02 il y a eu ou non une recrudescence du phénomène.
01:06 - Monsieur Studer, bonjour. - Bonjour.
01:07 - Monsieur Studer, bonjour. - Enchanté.
01:09 - Enchanté. - Bien.
01:10 Car ici, on suit le problème de très près.
01:14 Avec les allées venues d'étudiants, on connaît bien les punaises de lit.
01:18 C'est à la période, effectivement, de la rentrée où on a le plus de cas de punaises.
01:23 Il y a forcément des nouveaux arrivants qui viennent avec leurs punaises.
01:26 - Mais ce n'est pas nouveau. - Non, ce n'est pas nouveau.
01:28 C'est un phénomène régulier.
01:30 Les punaises, c'est structurel dans une résidence telle que la nôtre
01:34 puisque, effectivement, le mode de transmission, ça va être les bagages.
01:38 - Il y a eu un emballement médiatique qui semblait correspondre à une réalité de terrain.
01:43 Moi, je me suis attaché à dire que c'est un phénomène qu'on ne connaît pas trop.
01:47 Vous, par exemple, ici, plus ou moins de punaises de lit en 2023 par rapport à 2022.
01:52 - Alors, non, moins que l'an dernier.
01:56 On a traité 49 chambres et studios.
01:59 Cette année, on est pour l'instant à 39.
02:01 On devrait finir peut-être au grand maximum à 42, 43.
02:05 Donc, on aura une baisse sensible.
02:07 - C'est d'ailleurs tout l'intérêt d'avoir pour vous des statistiques qu'on n'a pas au niveau national.
02:10 C'est qu'on peut dire ici, dans le Crous, il n'y a pas plus.
02:14 Peut-être qu'il y a des endroits où il y en a plus.
02:16 Peut-être qu'il y en a un endroit où il y en a moins.
02:18 Et c'est ce qui manque au niveau national.
02:20 - On a besoin d'outils qui nous permettent de savoir de quoi on parle, en fait.
02:23 Le député vient voir ce que le Crous a mis en place pour obtenir ces bons résultats.
02:30 Dès qu'une chambre a la moindre punaise, elle est traitée avec des insecticides dédiés.
02:36 Et l'étudiant doit transporter toutes ses affaires au sous-sol.
02:42 - Ah, la vache ! C'est une vraie chambre froide, hein ?
02:46 - Oui, c'est en fait les mêmes chambres froides qu'on utilise dans les restos U.
02:50 Mais là, vous allez voir...
02:52 Forcément, il fait un peu froid.
02:54 Vous voyez, là, on traite par exemple des matelas.
02:57 Par le passé, on jetait les matelas.
02:59 Maintenant, grâce à la chambre froide, on peut tout simplement juste traiter les housses ou les matelas
03:04 et les remettre en circulation parce qu'on a la certitude qu'au bout de trois jours, les punaises sont mortes.
03:08 - Et ça, c'est des étudiants ?
03:09 - Ça, c'est les affaires des étudiants.
03:11 Là, c'est une chambre, deux, trois, quatre...
03:13 Ça, c'est une valise de cinq, six, sept, huit... Allez, huit !
03:17 Les meubles où les punaises aiment se cacher ont aussi été un peu remplacés.
03:24 - Dans ce bâtiment, donc dans le bâtiment où il y a essentiellement des chambres,
03:29 on avait une litterie bois avec des planches qui étaient non protégées.
03:33 C'est-à-dire que les punaises pouvaient s'insérer facilement.
03:35 Donc, on remplace au fur et à mesure aussi par des lits métal de manière préventive.
03:40 Et ça a plutôt des bons résultats.
03:42 - Monsieur D'Eure souhaiterait, dans sa loi, demander aux personnes qui font du Airbnb
03:46 de diffuser des mesures de précaution auprès des voyageurs.
03:49 - Aujourd'hui, peut-être l'angle mort, c'est les meubles de tourisme.
03:53 C'est peut-être là que la loi a un intérêt sur quelles contraintes on peut faire peser
03:58 sur les personnes qui font du meublé de tourisme,
04:02 donc qui voient passer des dizaines de personnes dans le même logement à l'année.
04:06 Peut-être là, il y a-t-il des obligations d'information, en tout cas, à mettre en place.
04:12 Mais avant tout, le député est persuadé qu'il faudrait compter, répertorier, cartographier
04:18 les cas pour pouvoir agir.
04:20 Et sa loi s'adresse aux professionnels plus qu'aux particuliers,
04:24 en mettant en avant la détection des punaises, un secteur qu'il connaît bien.
04:29 - Bonjour. - Bonjour, monsieur le député.
04:33 - Ça va ? - Ça va, et vous ?
04:34 - Oui, ça me fait plaisir de vous voir.
04:35 - Salut. Est-ce que c'est celle que j'avais déjà vue ?
04:37 - C'est celle que vous avez déjà vue, s'il vous plaît.
04:39 - Mais elle n'est pas à la retraite encore, Suzy ?
04:41 - Elle est bientôt à la retraite. - Took her off.
04:43 Le député s'active aussi depuis trois ans pour que le secteur s'organise,
04:47 afin d'éviter les acteurs qui s'improvisent spécialistes du métier...
04:51 - Allez, on va travailler. - Allez, merci.
04:53 ...sans être vraiment formés.
04:55 - Bonjour. Voilà Suzy, qui va faire le tour chez vous ce matin.
05:02 Donc elle est déjà très intéressée. Elle sait pourquoi elle est là.
05:05 Donc là, on est sur une suspicion ce matin.
05:08 Vous avez présenté des piqûres, hein ?
05:11 - Oui, mais ça, ça fait assez longtemps.
05:13 Et suite à ça, il n'y avait pas eu d'autres signes,
05:16 jusqu'à ce qu'on découvre une canaise sur un fauteuil en pleine journée un dimanche.
05:20 - OK. En 2019, quand moi, j'ai fait les premières réunions à l'Assemblée nationale,
05:24 c'était les balbutiements de la filière.
05:27 Depuis, on a eu des certifications pour les entreprises qui font les traitements.
05:30 Et là, la filière détection est en train de s'organiser.
05:32 Et encore une fois, c'est clé.
05:34 La filière détection, c'est vraiment la première étape,
05:36 surtout sur des phénomènes assez isolés.
05:39 On y va, Suzy ?
05:41 - Suzy trace son chemin dans l'appartement.
05:48 Dans la chambre des enfants,
05:54 elle ne détecte rien.
06:03 En revanche, près du lit des parents, pas de doute.
06:08 Une détection qui va coûter près de 300 euros à la cliente,
06:23 sans compter le traitement, s'il en faut un.
06:26 Le député aurait bien aimé que les assurances puissent rembourser ses frais
06:31 et couvrir les risques punaises de lit.
06:34 Mais pour le moment, il y a un hic.
06:37 - Les assurances, aujourd'hui, nous disent que pour proposer des produits d'assurance,
06:43 il faut connaître le phénomène pour savoir le quantifier,
06:46 pour savoir combien on va demander aux assurés de mettre au pot
06:50 par rapport à ce que ça peut éventuellement coûter.
06:53 - Finalement, la cliente s'en sort avec un traitement assez simple.
06:57 - Il y a bien eu un marquage de punaises.
07:00 Des punaises de lit vivantes sont présentes.
07:04 Je vous rassure, on est vraiment sur une infestation naissante très localisée.
07:09 Donc, ça va être relativement facile à traiter si les bons leviers sont actionnés
07:15 et les bonnes actions sont mises en place.
07:18 Surtout, pas de traitement chimique vous-même, ça c'est très important.
07:21 Même les packaging qu'on peut trouver, spécial punaise, choc punaise, etc.
07:24 Pas d'insecticide vous-même, bon, ça n'a pas l'air d'être votre démarche.
07:28 Mais tout ce qui va être traitement du linge, traitement vapeur, etc.
07:33 Vous pouvez le faire vous-même.
07:35 Moi, j'ai déjà beaucoup de particuliers sur une infestation comme la vôtre
07:38 qui sont arrivés en louant un appareil vapeur ou autre.
07:41 On a beaucoup de gens, des plateformes, etc.
07:44 Des entreprises même maintenant qui commencent à louer des machines.
07:47 - Alors moi, je n'ai pas trouvé, je l'ai cherchée, je n'ai pas trouvé de machine à louer.
07:50 - On commence à en avoir, je vous donnerai 2-3 références si vous voulez là-dessus.
07:54 Mais voilà, c'est quelque chose que vous, vous pouvez commencer.
07:57 Alors, pour réellement mesurer le phénomène,
08:00 la proposition de loi portée par le député alsacien va imposer aux entreprises
08:05 qui interviennent pour la détection et la désinfection de signaler les habitations concernées.
08:11 Le choix n'a pas été fait de rendre cela obligatoire pour les foyers eux-mêmes.
08:18 Qui dit obligation dit sanction.
08:21 Moi, je n'ai pas envie de créer une nouvelle amende pour les gens qui n'oseraient pas déclarer
08:26 et on peut comprendre pourquoi on peut ne pas vouloir déclarer
08:30 parce que ça peut avoir un impact sur sa vie sociale, que ce soit au sein de l'immeuble mais aussi au-delà.
08:35 Je pense que c'est une obligation qui est à faire peser sur les entreprises
08:38 parce que c'est elles aussi qui font leur chiffre d'affaires là-dessus.
08:45 Donc, c'est à elles qu'on peut faire peser des obligations
08:47 et pas sur les particuliers qui ont déjà assez de problèmes comme ça.
08:51 Mais quand l'infestation devient invasion, les traitements peuvent être très onéreux.
08:56 Bonjour. Bonjour. Ça va ? Ça va bien et vous ?
08:59 Alors, on va s'attaquer aux punaises ? C'est ça, on va faire un petit traitement de punaises de lits.
09:05 Là, vous savez exactement où elles sont ?
09:07 Alors, tout se passe autour du lit. Apparemment, tu as été ciblé autour du lit.
09:13 Ce studio a déjà subi deux traitements chimiques mais rien n'y fait.
09:17 Les punaises sont toujours là. Même si la journée, on ne les voit pas,
09:22 la chambre est pleine d'indices de leur passage.
09:25 Donc là, on peut tester quelques traces de déjection de la punaise.
09:29 Ça, c'est une trace de sang, une punaise qui a été écrasée en fait.
09:33 Donc voilà, ça, c'est du sang.
09:35 Et donc, on peut… Voilà, ça nous laisse croire quand même qu'il y a une infestation
09:39 qui est quand même déjà assez élevée.
09:42 Au grand mot, les grands remèdes.
09:44 C'est donc le traitement thermique qui a été choisi.
09:48 La pièce va être surchauffée pendant 4 heures,
09:51 atteignant les punaises qui se cachent dans des endroits les plus inattendus.
09:56 Tout reste en place. Tout va chauffer là au-delà de 60 degrés.
10:00 Et puis voilà, c'est l'avantage en fait du traitement par l'air.
10:03 C'est chaud et c'est tout laissé sur place.
10:06 Et là, y compris à l'intérieur du cristal volet, ça va chauffer à 60 ?
10:09 Ça va être frisolé, voilà. Tout va chauffer.
10:11 D'accord. Et les photos, ça craint rien ?
10:13 Ça craint rien. Elles vont courber, elles vont se remettre après.
10:16 Ah oui, d'accord. Ça va se courber et après…
10:18 Ça va se courber et ça se remettra automatiquement.
10:20 D'accord.
10:21 Donc, on peut lancer. On est prêts ? Alors, on y va.
10:24 Là, vous allez voir le brûleur qui va se mettre en route.
10:28 Comme une chaudière.
10:29 On va l'entendre, c'est ça.
10:31 Et donc là, ça va commencer à monter en température en fait.
10:34 En une seule fois, la chaleur va tuer tous les insectes.
10:39 Un traitement exceptionnel, sans les inconvénients de la chimie,
10:43 car le locataire va pouvoir réintégrer son logement dans quelques heures.
10:47 Mais un traitement coûteux.
10:49 1500 euros pour ce studio de moins de 30 mètres carrés.
10:54 Pour un appartement standard, le prix oscille entre 3000 et 5000 euros.
11:00 Car les équipements sont encore rares.
11:03 Une machine comme ça, il y en a combien en France ?
11:07 Il y a deux machines en France.
11:08 Il y a une machine qui est dans le sud de la France, avec un confrère,
11:11 qu'il a acheté en même temps que nous, et là non.
11:14 Et bientôt, une troisième machine.
11:16 Et alors, c'est quoi les limites à l'utilisation ?
11:19 C'est quoi ? C'est la hauteur ? C'est le nombre d'étages ?
11:20 Et à un moment donné...
11:21 On peut traiter avec cette machine-là un logement d'une superficie d'à peu près 120 mètres carrés.
11:26 Mais pas au 15e étage ou au 20e étage ?
11:29 On peut monter... La pompe nous permet de monter jusqu'au 20e étage, sans aucun problème.
11:33 D'accord.
11:34 Si les traitements chimiques sont deux fois moins chers que les traitements thermiques,
11:39 leur prix reste tout de même important.
11:41 C'est pourquoi Bruno Studer a demandé au gouvernement un geste financier.
11:45 Le budget de l'État a prévu 5 millions d'euros pour aider les ménages les moins aisés à payer les traitements.
11:51 Dans sa loi, le député propose aussi, dans des cas extrêmes,
11:56 d'élargir les possibilités des maires de forcer les habitants à ouvrir et traiter leurs logements
12:02 pour éviter les infestations massives.
12:05 La première des choses, c'est lever le frein financier.
12:07 C'est-à-dire que même avant la proposition de loi, dans le projet de loi de finances,
12:10 il y a la création de ce fonds pour les collectivités auxquelles les particuliers peuvent faire appel.
12:15 Et après, c'est aussi une manière de dire, nous on met en place des aides,
12:19 et puis si malgré tout, les gens ne veulent pas ouvrir,
12:23 on peut passer à une autre étape, un peu plus contraignante,
12:27 à la main des maires pour faire ouvrir leur logement.
12:30 A quelques mois de l'organisation des Jeux Olympiques à Paris, l'enjeu est important.
12:35 En septembre dernier, de nombreux médias étrangers s'intéressaient au sort des touristes
12:40 qui pourraient ramener ces punaises dans leur pays d'origine.
12:43 En l'espace de dix ans, le nombre d'infestations en France aurait été multiplié par dix.
12:50 [Musique]

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