"Après 2 ans de combat juridique, le palmarès des hôpitaux et cliniques du Point va revenir"

  • l’année dernière
A l’occasion de la Soirée des hôpitaux 2023 du Point, le 9 novembre dernier, Gwendoline Dos Santos et François Malye du service Santé de l’hebdomadaire, ont donné des nouvelles du Palmarès des Hôpitaux et cliniques du Point. Après deux années d’interruption et de batailles juridiques, Le Point a gagné et le dossier pourrait bien refaire son apparition en fin d’été 2024.

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Transcript
00:00 C'était essentiellement juridique, donc il a fallu fournir aux avocats,
00:08 multiplier les requêtes devant le conseil d'État.
00:12 Moi j'avais jamais été en tant que journaliste devant le conseil d'État,
00:14 ce serait assez rare.
00:16 Le premier travail ça a été de répondre à toutes ces...
00:20 Comment dire...
00:21 Ce qui s'apparentait à une censure, mais qui prenait pour prétexte des indicateurs,
00:27 qui était plein de chicanes, peu de choses scientifiques,
00:33 et surtout une volonté qu'on n'ait plus accès aux données,
00:38 tout simplement aux données d'activité des établissements de soins.
00:41 Alors ça nous a pris deux ans, c'est un gros travail,
00:43 mais enfin on voit bien que ça paye.
00:44 Le 16-13 qui est le comité d'antichambre scientifique de la CNIL,
00:49 nous a donné cette fois un avis favorable.
00:51 Parce que tout partait de l'avis défavorable qu'on avait eu il y a deux ans.
00:54 Donc ça veut dire que si on réserve,
00:59 que la CNIL va sans doute mettre du même avis,
01:01 et que donc on aura ensuite accès à nouveau aux données,
01:05 qu'on pourra enfin travailler.
01:06 C'est en 2016, Marisol Touraine a introduit une nouvelle loi.
01:13 C'est six ans que ça ne toucherait pas les journalistes,
01:15 c'est là où bon, il faut quand même entendre nos politiques.
01:18 Ça ne nous toucherait pas, on avait démontré notre professionnalisme,
01:21 on était formidables.
01:23 Ça ne nous a pas empêché d'écrire à l'époque qu'on n'était pas dupe,
01:25 que c'était une censure qui s'installait,
01:27 et qui s'est installée puisque six ans après,
01:30 cinq ans après, c'était fini.
01:31 Donc oui, la volonté c'est, il faut cacher au grand public,
01:35 c'est une tendance française, mais il faut cacher ce qui se passe.
01:38 Et puis surtout il y a un problème avec ce qu'on fait, faire les meilleurs.
01:42 Ce qu'on nous reproche c'est vider les petits hôpitaux.
01:44 Mais moi je ne cache pas que malheureusement,
01:46 vu ce qui se passe dans certains petits hôpitaux, c'est sanitaire.
01:49 Et c'est ça aussi qu'on veut empêcher,
01:51 surtout à un moment où la crise s'intensifie,
01:55 manque de personnel, manque de moyens,
01:57 et où on ne mène pas les restructurations qu'il faudrait mener
01:59 pour que le système soit efficient.
02:02 On a les données pour trois ans, et puis par ailleurs,
02:06 nous avons introduit un recours devant la Cour européenne des droits de l'homme,
02:09 parce que nous estimons,
02:11 même si nous acceptons de passer sous les forces polides aujourd'hui,
02:15 nous estimons que de toute façon,
02:17 la censure à laquelle c'est libre et de cesse reste,
02:19 la censure préalable, est inacceptable.
02:21 Au point de vue du droit de la presse.
02:23 Donc c'est ça qui est fondamental.
02:24 Et on n'est pas à l'abri que ça se reproduise,
02:26 et qu'on durcisse les règles qui se sont durcies au fur et à mesure.
02:29 On pourrait même aller plus loin,
02:31 éventuellement, mais ça c'est par tropisme juridique,
02:34 parce que ces derniers temps on en fait beaucoup,
02:36 on pourrait aussi bien dire, est-ce que cette loi est bien légitime ?
02:39 Bref, il y a tout un travail juridique à faire sur ces lois,
02:42 parce qu'effectivement c'est trop facile.
02:44 On dit, vous allez faire des bêtises, comme vous en faites depuis 20 ans,
02:47 donc vous n'avez pas accès aux données.
02:49 Mais c'est inimaginable.
02:50 Surtout des données publiques.
02:52 Donc c'est quand même complètement consternant.
02:55 Alors, heureusement, le droit fait que, et la loi fait que,
02:58 aujourd'hui, quand même, en argumentant, on y arrive.
03:01 On espère pouvoir publier comme on l'a toujours fait,
03:07 ou souvent fait, à la fin août 2024.
03:12 C'est ce qu'on souhaite, c'est ce qu'on espère.
03:14 Mais nous, l'équipe a changé aussi,
03:15 il y a eu beaucoup de changements,
03:17 il y a eu du changement au sein du journal,
03:19 de la direction de la rédaction, de l'équipe elle-même.
03:23 Donc on repart sur de nouvelles bases, avec aussi de nouvelles idées.
03:26 Et comme tu le disais, François,
03:28 on va améliorer évidemment le palmarès des hôpitaux,
03:32 mais ça ne nous empêchera pas de continuer à enquêter sur tout le reste,
03:36 sur tout ce qui ne va pas.
03:37 Sur les petits hôpitaux, comme l'a fait François,
03:40 ce n'est plus possible qu'on laisse des gens mourir
03:42 dans les petits hôpitaux pour des raisons obscures.
03:45 On ne lâche pas les enquêtes pour autant.

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