NAPOLÉON
N'écoutez pas les critiques, ce film est un film épique et un pur divertissement !
J'ai tout donné sur cette vidéo ➤ https://www.youtube.com/playlist?list=PLwue_DlBktRObfqqR-YCV-qIvW5XmthMj
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00:00 Beaucoup de personnes espéraient retrouver dans Napoléon un film historique,
00:03 un biopic, limite même un documentaire.
00:06 Mais Ridley Scott, ce n'est pas ça qu'il voulait.
00:08 Non, ce n'était pas du tout sa vision.
00:10 Depuis le départ, en fait, le cinéaste américain n'a eu de cesse de répéter
00:14 que son film n'est pas une œuvre historique,
00:16 mais qu'il voulait restituer la grandeur et l'ampleur de l'épopée napoléonienne,
00:21 donc une époque où la France était crainte dans toute l'Europe et même au-delà.
00:26 Tout le reste, en fait, Ridley Scott,
00:27 il s'en bat les roues mignons là, si vous me permettez l'expression.
00:30 Lui, tout ce qu'il voulait, c'était d'en faire un film épique, limite de guerre,
00:34 tout en extrapolant la vie tumultueuse de Napoléon.
00:38 Et ça, pour le coup, eh bien, c'est réussi.
00:40 Parce que oui, si vous voulez aller au cinéma pour en prendre plein les yeux,
00:44 avec une mise en scène grandiose, practicale et une photo incroyable,
00:48 alors vous allez être servi, croyez-moi.
00:50 - Whose country are we in ?
00:52 - Mine.
01:01 - Bon, ça va faire une semaine maintenant que j'ai pu voir le Napoléon de Ridley Scott.
01:10 C'était la veille de la venue de toute l'équipe à Paris pour l'avant-première mondiale
01:15 qui s'est tenue à la salle Playel, qui a été redécorée pour l'occasion.
01:19 On avait Joaquin Phoenix, on avait Vanessa Kirby, notre Taraheem, Anou,
01:24 et puis Ridley Scott, ils étaient tous là pour permettre à la France
01:28 de voir le film avant le monde entier.
01:30 Normal, il est question de Napoléon tout de même.
01:33 Et en fait, l'embargo des critiques a été levé le lendemain.
01:37 Et alors que vous pensiez tous qu'on aurait droit à des retours positifs,
01:41 eh bien patatrac, c'est l'inverse qui s'est produit,
01:44 avec pas mal de critiques mitigées, voire même négatives.
01:48 Alors la presse fait-elle encore du zèle ?
01:50 N'a-t-elle rien compris au film de Ridley Scott ?
01:53 Les journalistes ont-ils abordé le film sous le mauvais prisme ?
01:56 Eh bien je vais essayer de débunker tout cela de mon point de vue,
01:59 bien évidemment, tranquillement, paisiblement, à la fraîche,
02:03 décontracté du gland, vous l'avez compris.
02:05 Ridley Scott, merci beaucoup !
02:07 Alors qu'est-ce qui est reproché au film ?
02:16 Eh bien tout d'abord, l'inexactitude de certains faits
02:19 qu'on avait déjà pu voir dans les trailers,
02:22 et qui avait valu l'intervention d'un historien britannique sur TikTok.
02:25 Sa vidéo était tellement devenue virale,
02:28 que Ridley Scott avait accepté de lui répondre.
02:31 Alors oui, dans les premières images de la bande-annonce,
02:34 on voyait l'armée de Napoléon bombarder les pyramides en Égypte,
02:37 mais aussi Marie-Antoinette être envoyée à la guillotine
02:41 avec sa grande chevelure comme ça,
02:43 alors qu'on sait que les femmes à qui on tranchait la tête à l'époque,
02:45 on leur coupait les cheveux en prison
02:48 pour que la coupe soit nette avec la lame, évidemment.
02:50 Et puis je ne vous parle même pas de cette polémique stérile
02:54 où l'on reproche que Napoléon parle anglais dans le film.
02:57 Alors oui, moi j'admets que ça fait bizarre quand on démarre le film,
03:01 que l'histoire est liée en France,
03:03 qu'on voit des drapeaux français partout,
03:04 mais que tout le monde parle anglais.
03:06 C'est vrai que c'est un peu incohérent.
03:08 Mais les gars, ici en France,
03:10 on n'est pas capable de faire un film comme Napoléon,
03:13 comme celui de Ridley Scott.
03:14 On n'a ni le pognon, ni l'envie,
03:17 ni les coronesses de se lancer dans un tel projet.
03:20 Alors je sais que certains auraient même rajouté
03:22 qu'on n'a pas le talent, mais ça c'est faux.
03:24 On a de très bons cinéastes qui ne demandent qu'à prouver leur savoir-faire,
03:28 mais on n'a malheureusement pas les producteurs qu'il faut.
03:31 Ou alors ils sont trop frileux, et ça, ça peut quand même se comprendre aussi.
03:35 Non parce que le film le plus cher de l'histoire, c'est quoi les gars ?
03:38 C'est Astérix et Obélix, l'Empire du Milieu, je vous rappelle.
03:41 65 millions d'euros de budget, et vous avez vu le résultat ?
03:44 Un truc qui était limite capable d'être fait sur YouTube.
03:48 On ne va pas en reparler, mais ce n'était ni fait ni à faire.
03:51 Et puis, vous voulez que je vous rappelle aussi la mini-série Napoléon,
03:54 sortie en 2002 sur France 2, avec Christian Clavier dans le rôle-titre ?
03:58 Vous voulez que je vous repasse les images ?
03:59 Vous voulez avoir des frissons de l'angoisse ?
04:01 Allez, vous l'avez chargée, on y va, let's go.
04:03 La charge.
04:04 - Je bats la charge. - La charge, Général ?
04:06 Vas-y garçon, mets-y tout ton cœur.
04:08 Prêts ?
04:14 Chargez !
04:17 Go !
04:31 Tire !
04:32 Bon, photo dégueulasse, mise en scène plate,
04:59 bataille au rabais et jeu d'acteur un peu douteux.
05:02 Je préfère largement qu'on laisse les Américains
05:04 s'intéresser à l'histoire de France,
05:06 si nous, en échange, on produit du Napoléon,
05:09 version Christian Clavier.
05:10 Je suis vraiment désolé.
05:11 Il a été aussi dénoncé dans le film "Des libertés historiques".
05:15 Et certains historiens parlent même d'une interprétation
05:18 anti-française et pro-britannique.
05:21 Ces critiques n'ont pas été au goût de Ridley Scott,
05:24 qui est même allé carrément au clash en déclarant, je cite,
05:28 que les Français ne s'aiment pas eux-mêmes.
05:30 C'est dommage, je trouve, qu'on parle du film de cette manière,
05:33 même si, évidemment, cette polémique fait énormément parler du film.
05:37 En fait, parce que vous le savez, bon ou bad buzz,
05:39 du moment qu'on parle de ton film, c'est l'essentiel.
05:42 Parce que dans le fond, si on met ces détails historiques de côté,
05:45 qui en plus ne sont pas si nombreux que ça, in fine, dans le film,
05:49 il est impossible de ne pas apprécier le spectacle que nous offre Ridley Scott.
05:53 Surtout si vous aimez le cinéma "practical", à l'ancienne,
05:56 vous allez être servi, parce que c'est tourné dans des décors naturels,
06:00 avec parfois plus de 300 figurants pour certaines scènes.
06:03 Les scènes de bataille, évidemment, quasiment pas de CGI ou très peu.
06:08 Et lorsque il y en a, ils sont parfaitement intégrés dans le film,
06:12 de façon très propre.
06:13 On a des plans larges, des décors et surtout des costumes incroyables,
06:17 à tel point que certains plans ressemblent à des tableaux.
06:20 Notamment la scène du sacre de Napoléon, regardez comme c'est magnifique.
06:25 Ça, ça vient du film, c'est d'une beauté confondante, regardez-moi ça !
06:29 Non, vraiment, c'est compliqué de sortir déçu d'un tel divertissement.
06:33 Parce que, en fait, c'est ça que souhaite nous offrir Ridley Scott,
06:36 du divertissement, sortir de la salle comblée par les images qu'on a vues,
06:42 tout en proposant sa vision de Napoléon.
06:45 Alors, je vous rappelle que le film dure 2h39, c'est long, oui,
06:48 mais évidemment trop court si on veut traiter de la vie d'un tel homme.
06:52 Et puis franchement, 2h39 en 2023, je pense que ça passe crème aujourd'hui.
06:56 On a vu des films qui durent plus de 3h, on n'avait eu aucun problème.
06:59 Donc si on veut être, du coup, historique, précis et dans le documentaire,
07:03 c'est une série de 10-15h qu'il faut faire, minimum.
07:06 Mais je ne suis pas sûr que les gens soient prêts ou intéressés
07:09 à se taper 15h de Napoléon à la maison.
07:12 Envoyez l'infanterie sur l'ennemi, qu'elle se déploie en face !
07:21 Cavalerie par l'ouest, perchez leurs flancs !
07:23 Stade 1, retraite !
07:28 Stade 1, retraite !
07:30 On est sur la glace !
07:41 Alors, qu'est-ce qui se passe en 2h39 ?
07:43 Eh bien Ridley Scott nous propose de baser son film
07:46 sur la relation entre Napoléon et Joséphine de Beauharnais,
07:50 qui était précédemment mariée et mère de deux enfants
07:53 au moment de leur union.
07:54 Dans le film, elle est interprétée par Vanessa Kirby,
07:57 qui vraiment, eh bien, excelle dans son rôle-là.
08:00 Elle transfigure le film aux côtés de Joaquin Phoenix.
08:04 Alors, malgré son deuxième mariage,
08:06 malgré le fait qu'elle ait déjà des enfants et même sa fugacité,
08:09 eh bien, Joséphine de Beauharnais sera le grand amour de notre empereur,
08:13 dont l'image du conquérant stratège et infaillible
08:15 se fissure à son contact.
08:17 On y découvre du coup un Napoléon complètement amoureux de sa femme,
08:21 limite un amour transi, love to love, c'est ce que je dis moi,
08:25 souvent à Lorlie Birba, love to love.
08:26 Lorlie, les love to love de moi, vous le savez, et vice versa.
08:29 Donc, prêt du coup à lui pardonner ses infidélités
08:33 et parfois aussi à se ridiculiser.
08:35 Et on voit justement un Napoléon faible face à elle,
08:39 incapable de contrôler ses pulsions sexuelles,
08:42 avec cette envie de ken dès qu'il la voit en fait,
08:45 peu importe la situation, même s'il y a des gens dans la salle.
08:47 Voilà, on voit Napoléon dès qu'il voit sa femme,
08:50 il a juste envie de la ken, mais voilà, en mode doggie style,
08:53 vraiment à l'ancienne, vraiment un peu abrupte quelque part.
08:58 Donc je pense que cette vision aussi, ça a un petit peu,
09:00 comment dire, chamboulé les historiens, les journalistes qui étaient dans la salle,
09:04 qui ne voulaient peut-être pas une telle représentation de Napoléon.
09:08 Alors évidemment, cet amour aveuglé va créer aussi une espèce de relation hyper toxique,
09:13 malvenue évidemment de nos jours, fin 2023,
09:16 mais qui était donc totalement acceptée dans la société de l'époque, évidemment.
09:20 Nous sommes dans les années 1800, bien sûr, ce n'est pas du tout la même époque.
09:24 En tout cas, selon Ridley Scott, c'est en partie à cause de cette relation
09:29 que Napoléon avait du mal à accepter dans le privé,
09:33 qui va faire de lui un conquérant et un génie militaire.
09:36 Et en fait, à défaut de pouvoir conquérir sa femme,
09:39 et surtout être l'empereur cocu, qui était vraiment connu de toute la nation,
09:44 il y avait vraiment des titres de presse, justement, sur le fait qu'il était cocu,
09:48 eh bien lui, il va à l'inverse dominer le monde.
09:51 Et justement, c'est cette dualité imposée par Ridley Scott
09:54 qui est donc intéressante à mon sens,
09:56 et peu importe les libertés qui ont été prises à l'encontre du personnage,
10:00 car on y découvre ses failles et sa tyrannie également.
10:04 Et du coup, il fallait attaquer le film par un angle précis,
10:07 car de toutes les façons, en 2h39, Ridley Scott était contraint
10:11 à procéder à des raccourcis ou même à des ellipses temporelles.
10:15 C'était obligé.
10:17 Donc du coup, du Napoléon de Ridley Scott,
10:20 on peut dire que c'est un film épique, spectaculaire,
10:23 somptueux sur la forme également, surprenant également dans son approche,
10:27 car le cinéaste cherche à bousculer de ce qu'on sait déjà de l'empreinte de France,
10:32 quitte justement à le dénigrer sur le plan privé,
10:34 mais sans pour autant omettre ce qui a fait sa grandeur évidemment.
10:38 Et ce n'est pas la première fois que Ridley Scott fait ça,
10:40 avec Gladiator notamment, il l'avait déjà fait,
10:43 qui avait été aussi un petit peu malmené par la presse à l'époque,
10:46 par la presse ciné, lorsqu'il était sorti,
10:48 il n'avait pas eu de très très bonnes critiques non plus,
10:51 c'était assez mitigé.
10:52 Mais on connaît maintenant la trajectoire de Gladiator,
10:55 une trajectoire incroyable sur le cinéma et sur la pop culture de manière générale.
10:59 Et donc, vous le savez, tous les cinéastes s'arrangent parfois avec les événements
11:04 pour coller à leur vision cinématographique,
11:07 et bien c'est ce qu'a fait Ridley Scott,
11:08 sans non plus aller dans la réécriture du passé du personnage.
11:12 C'est une vision de notre Napoléon, c'est celle de Ridley Scott,
11:16 et très sincèrement, je la trouve particulièrement réussie.
11:20 [Générique de fin]
11:40 [SILENCE]