Gérard d'Aboville, le Pacifique à la rame

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Dans le jour où, tous les soirs du lundi au vendredi, le passé éclaire le présent : grâce à ses archives, la rédaction d'Europe 1 fait le récit d'un événement relié à l'actualité.

Retrouvez "Le jour où" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-jour-ou

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Transcription
00:00 - Le César du meilleur acteur.
00:01 - Et puis on essayera un jour de faire une grande cantine.
00:03 - Grattos.
00:04 - Yes we can !
00:04 - Serbiensbourg, bonjour.
00:06 - Il n'y a eu qu'un vainqueur, c'est l'espoir.
00:09 - Europe 1.
00:10 - Et à 7h23 sur Europe 1, c'est l'heure du jour où.
00:12 - Le 21 novembre 1991, il y a 32 ans, le navigateur Gérard Dabovil
00:18 achève sa traversée de l'océan Pacifique à la rame Paris-Fou qu'il avait pris,
00:23 134 jours plus tôt.
00:26 - Ah oui, traversée en solitaire, le plus grand océan du monde lors d'Autriche,
00:30 par la route aussi la plus périlleuse, la route du Nord.
00:32 - Oui, c'est une traversée réputée impossible à la rame,
00:35 reliée le Japon et les Etats-Unis sur 10 000 km
00:38 avec son petit bateau en fibre de carbone.
00:41 À quelques minutes du départ en juillet 91, Gérard Dabovil est au micro d'Europe 1.
00:45 - Pas de problème de solitude ?
00:47 - C'est sûr que ça ne nous arrange rien, c'est plutôt un facteur aggravant
00:49 qui fait que quand on a froid, on a plus froid, un peu plus.
00:53 Le voilà en mer, Gérard Dabovil rame du matin au soir
00:57 et toutes les heures, il fait une pause de 5 minutes.
01:00 - Pour le moment, ce qu'il gêne le plus, c'est que trop au Nord,
01:03 il n'a que 10 heures de jour par 24 heures,
01:05 ce qui n'arrange pas les choses, dit-il, ni pour le moral, ni pour la progression.
01:09 Le peu de soleil, la brume et la nuit qui l'enveloppe
01:12 empêchent ces batteries de se recharger et les liaisons radio sont faibles et rares.
01:16 À l'automne, la pire des saisons dans cette région du monde,
01:18 il doit affronter des typhons, ces monstres qui balaient le Pacifique.
01:22 Avec ses deux rames pour seules armures.
01:25 - Je fatigue, j'en ai un petit peu marre, j'ai trop hâte d'arriver,
01:30 je ne dors plus, je ne dors plus la nuit parce que j'ai froid
01:32 et parce que je suis impatient d'arriver.
01:34 Puis le temps redevient étrangement calme.
01:36 Le ciel prend une couleur blafarde, l'océan se creuse
01:39 et pendant 72 heures, il lui faut maintenant subir des mers insensées.
01:43 Son canot va chavirer 36 fois pendant la traversée
01:46 et Gérard Dabovil passe son temps enfermé dans sa minuscule cabine,
01:50 comme dans le tambour d'une machine à laver.
01:52 Le 21 novembre, le navigateur touche enfin la terre ferme aux Etats-Unis
01:56 et répond au micro d'Europe 1.
01:58 - C'est un bonheur et un vide.
02:00 Je n'avais pas su que c'était aussi dur, je ne pense pas que j'aurais tenté.
02:02 On dit que c'est surhumain, tu penses aussi que c'est surhumain ?
02:05 Non, je suis un humain, mais il faut le faire.
02:09 Mon principe c'est d'être toi et tu n'auras pas besoin de demander au ciel qu'il t'aide,
02:12 mais là je pense qu'il m'a un peu aidé.
02:15 Des gens lui ont demandé après à quoi ça sert.
02:17 "À rien", a répondu Gérard Dabovil.
02:19 C'est comme gravir une montagne ou marcher sur la lune,
02:21 ça nourrit nos rêves et ça nous fait vivre.
02:25 - Merci beaucoup Lourdo Trichet.
02:27 Réalisation, sonore, Sébastien Guidis.
02:30 Il est l'heure de jouer avec Europe 1 et le jour où.
02:32 Europe 1 Matin

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