EXCLU - Drôme : «On se serait cru sur une scène de guerre», le récit glaçant de Josette, témoin des violences

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Transcription
00:00 - Et à 19h20, merci à ceux d'entre vous qui nous rejoignent sur Europe 1.
00:04 Cette arrestation après la mort samedi soir de Thomas, 16 ans,
00:07 lors d'une fête de village à Crépol dans la Drôme,
00:10 que s'est-il vraiment passé cette nuit-là ?
00:12 Bonsoir Jean-Luc Bougeon.
00:14 - Bonsoir.
00:15 - Vous êtes toujours en direct de Crépol.
00:17 On a déjà tout à l'heure écouté un extrait du témoignage de Josette
00:21 dans le journal de 19h.
00:22 Elle faisait partie du comité d'organisation de la fête du village
00:25 et elle était là au moment du drame.
00:27 C'est vous qui avez pu interroger ce témoin direct.
00:31 - Oui, Josette, c'est un des piliers de ce comité des fêtes de Crépol,
00:34 à l'initiative avec d'autres de l'organisation de ce bal d'hiver
00:37 pour les jeunes du village,
00:38 pour créer, comme elle le dit, un moment de rassemblement, de fête.
00:41 Elle était donc présente samedi soir avec sa fille, avec son gendre
00:44 et avec ses trois petits-fils, des amis de Thomas, la victime âgée de 16 ans,
00:48 mais à la base venu faire la fête comme lui.
00:50 Mais ce bal a tourné au tragique un petit peu avant 2h du matin.
00:54 Écoutez donc le récit très fort, très bouleversant de Josette.
00:58 C'est un document européen.
01:00 - Le bal finissait.
01:01 Ça devait être 1h30, 2h moins gare.
01:03 La SONO a demandé que c'était fini, donc qu'on pouvait sortir.
01:07 Donc les gens étaient prêts à sortir.
01:09 Et au moment où certains jeunes sortaient,
01:11 il y a, à l'inverse, dehors d'autres qui voulaient rentrer.
01:14 Et comme le vigile a interdit l'entrée,
01:16 vu que c'était la fin, on n'allait pas non plus les faire rentrer,
01:19 voilà, ça a dégénéré, comme ça.
01:20 Et ils sont venus, ils avaient déjà des couteaux,
01:23 des longs couteaux qui devaient faire entre 20 et 25 cm,
01:25 ça, je peux le confirmer.
01:26 Ils sont venus et...
01:28 Ben, ils ont fait leur petite guerre.
01:30 - Leur petite guerre, vous dites ?
01:31 - Ben oui, ils voulaient tuer du blanc.
01:33 Je suis pas en interrogation vrai ou faux,
01:35 mais par contre, ils ont massacré des gens.
01:37 Ils sont arrivés avec leurs couteaux, ils plantaient le premier qui sortait.
01:40 Le premier, ça a été d'abord le vigile,
01:42 et suivi après des autres.
01:43 Ben, les autres jeunes, voyant qu'il y a la bagarre,
01:45 vous ferez quoi, vous sortez défendre votre famille, non ?
01:47 Et après, ben voilà, et eux, c'était tout au coup de couteau.
01:49 Ils venaient pour ça, ils sont venus,
01:51 ils ont encerclé la salle des fêtes pour ça.
01:52 Et ils étaient pas tous seuls, ils n'avaient pas accueil.
01:54 Ils sont venus avec des parpaings, ils sont venus avec des couteaux.
01:56 Alors moi, je pense qu'on vient pas un bal avec des parpaings et des couteaux.
02:00 Il y a eu du sang à l'extérieur, bien sûr, énormément.
02:03 Mais le plus, c'était dedans aussi, pas mal.
02:06 Je dis, ça ressemble à une boucherie pour simple et bonne raison.
02:08 C'est que ces personnes qui saignaient,
02:11 on les a fait rentrer quand même pour les protéger.
02:13 Et que, ben, le temps qu'elles traversent la salle
02:15 pour aller jusqu'à tel endroit, ben le sang, il pissait, hein.
02:18 On s'aurait cru dans un truc de guerre, c'est tout.
02:20 Après, ben, les pompiers sont venus, les transfusions, les machins,
02:23 je vous dis, un truc de guerre.
02:24 C'était comme une attaque.
02:25 C'était pas une rixe, ça, c'est formel, c'était pas une rixe.
02:28 Parce que personne n'était contre personne.
02:30 Ces jeunes sont là pour s'amuser et d'autres sont arrivés pour tuer.
02:34 Faut arrêter de mettre des excuses de n'importe quoi, c'est pour tuer.
02:37 Alors, de quel quartier ? On peut pas vous dire.
02:39 Nous avons la monnaie, nous avons Front Barlette, on sait pas.
02:42 Peut-être d'un, peut-être de l'autre, peut-être des deux,
02:44 peut-être de personne d'ici.
02:45 Mais c'était des gens qui venaient pour tuer et ce n'étaient pas des adultes.
02:48 Ceux qui tuaient, ce n'étaient pas des adultes.
02:50 Ils devaient avoir 16, 17 ans et encore.
02:52 Donc c'est des gamins.
02:53 Ils étaient cachés, cagoulés ?
02:55 Sur vêtements, adidas, machin et capuche.
02:58 Mais on voyait quand même un peu leur visage ?
03:00 Oui, mais bon, dehors, vous voyez pas, puisqu'il y a pas de lumière.
03:02 Plus qu'avec l'histoire de l'écologie, nous mettons pas la lumière sur rien du tout.
03:06 Donc, nous sommes dans le noir complet.
03:07 Leur force à eux, c'était de planter n'importe qui.
03:10 Pourquoi ils ont fait ça ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:12 Alice, ils leur demandaient.
03:13 Peut-être qu'ils vous expliqueront, parce que nous, on n'a pas d'explication.
03:16 Il y a eu un problème pendant le bal ?
03:18 Nous, on n'a jamais eu de problème.
03:19 Pendant le bal, il s'est rien passé ?
03:20 Non, non, non, rien du tout.
03:21 Tout était très, très bien passé.
03:23 Parce qu'il y avait même des parents et tout, donc tout était très bien passé.
03:26 Il n'y avait pas d'histoire.
03:26 Il y en a qui sont rentrés ?
03:27 Il y en a qui sont rentrés et observés, puis sont ressortis.
03:29 Et après, ils ont appelé la bande pour venir finir, quoi.
03:32 Pour venir continuer, faire leur truc, quoi.
03:34 Eux, ils savent qu'ils sont venus pour tuer.
03:36 Ça, c'est sûr.
03:36 Vous avez entendu, dit...
03:37 Ah mais, certains vous disent, ils sont venus tuer des Blancs.
03:40 Mais non, je n'ai pas été présente quand je l'ai entendu, ça je...
03:43 Mais ils sont venus pour tuer.
03:44 Allez, il ne faut pas dire que c'est une rixe, parce que ce n'est pas une rixe.
03:47 Ça, ça n'existe... C'est pas vrai.
03:48 Ils sont venus pour tuer.
03:49 Ils avaient l'intention de tuer.
03:50 Vous aviez des enfants ou des petits-enfants ?
03:52 Ben moi, j'avais trois de mes petits-enfants qui étaient là-bas dedans.
03:54 J'avais le petit gamin qui s'est fait tuer, le petit Thomas, ben il...
03:58 Je le connais, parce qu'il venait chez ma fille.
04:00 Alors, je trouve que c'est aberrant.
04:02 C'est tout.
04:03 Et comment ils sont, vos petits-enfants ?
04:05 Ben, ça va.
04:06 Ils ont bien fait une bonne déprime, ils dorment à moitié, mais c'est bon, on s'y fait.
04:10 C'était horrible, c'était horrible.
04:11 Heureusement qu'ils n'ont pas pu rentrer, que les videurs ont arrêté,
04:14 sinon plus personne ne serait là.
04:16 La majorité des gens ne seraient pas là, que ce soit les vieux ou les jeunes,
04:18 il n'y aurait eu personne.
04:20 Parce qu'ils étaient là pour tuer, ils voulaient tuer.
04:21 Et nous, là-bas dedans, personne n'avait des armes, ni couteau, ni rien.
04:24 Donc, pour se défendre, il y avait que les pieds et le poing.
04:26 J'espère bien qu'on les punira et qu'ils n'auront pas des excuses.
04:30 Surtout pas d'excuses.
04:31 Parce que même si vous avez 13 ans, que vous vous poignardez quelqu'un,
04:34 vous n'avez pas d'excuses.
04:35 Je suis désolée, mais on n'en met pas d'excuses à ça.
04:37 Voilà, Josette, on l'entend, un témoignage assez poignant,
04:42 qui fait froid dans le lot par instant.
04:44 Alors, il faut préciser que quand j'ai réalisé cette interview avec Josette,
04:48 on ne savait pas encore que cette personne allait être interpellée.
04:51 C'est intervenu deux à trois heures après,
04:54 donc elle réclamait déjà des sanctions pour ces personnes.
04:56 Et donc, il faut rappeler cette information de l'après-midi.
04:58 Donc, sept personnes, sept jeunes gens ont été interpellés
05:02 dans la région de Toulouse, devant une résidence de la ville.
05:06 A priori, ils auraient séjourné dans un hôtel de la ville
05:11 et ils étaient sur le point de partir,
05:13 de prendre la fuite en direction de l'Espagne.
05:16 On aurait retrouvé des documents, notamment une carte de bus
05:18 qui aurait permis de les identifier formellement.
05:20 Mais ça faisait un petit moment, plusieurs heures, plusieurs jours,
05:24 même peut-être que les gendarmes étaient sur leur trace.
05:27 Ils attendaient le bon moment, notamment avec la téléphonie,
05:30 avec une enquête faite de recoupement d'analyse de vidéosurveillance.
05:34 Donc, ces sept personnes ont été arrêtées.
05:36 Elles vont être transférées, ramenées dans leur région d'origine.
05:39 Donc, on ignore encore si c'est à Valence, c'est peut-être plutôt à Grenoble,
05:43 puisque ce sont les gendarmes de la section de recherche de Grenoble
05:45 qui sont en charge de cette enquête.
05:47 Ils vont être entendus pour essayer de comprendre ce qui s'est passé,
05:50 pourquoi cette attaque, pourquoi cette bagarre.
05:53 Parce qu'a priori, quand on entend Josette,
05:55 il n'y aurait pas de motif réel pour cette attaque,
05:58 pas de problème lors de ce bal.
06:01 C'est un acte gratuit, c'est un petit peu ce qu'elle décrit.
06:04 - Merci beaucoup Jean-Luc Bougeon pour ce témoignage exclusif européen
06:08 depuis Crépol dans la Dôme.

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