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Ce mercredi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou revient sur le limogeage de Sam Altman, le créateur de l'intelligence artificielle ChatGPT.
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NewsTranscription
00:00 Europe 1 Matin
00:02 - Bonjour Nicolas Bouzou - Bonjour Dimitri, bonjour Anita.
00:05 - Alors jeudi, c'est le feuilleton du moment sur la planète tech. Sam Altman, fondateur d'OpenAI,
00:11 viré vendredi dernier,
00:13 rembauché par Microsoft, principal actionnaire d'OpenAI lundi, et le voilà annoncé, on annonce son retour ce matin, c'est OpenAI qui le dit,
00:21 à la tête donc de la société dont il avait été débarqué.
00:24 ça n'arrête pas, qu'est ce qui se passe dans cette société ? On rappelle, OpenAI c'est Chad Jipiti. - La maison mère de Chad Jipiti.
00:31 Écoutez, c'est fondamental de comprendre cette histoire parce qu'elle est la pointe avancée du débat actuel sur la façon de considérer ce que doit être
00:37 l'intelligence artificielle et à quoi elle va servir.
00:39 Vous avez concernant l'intelligence artificielle deux courants d'idées. Vous avez d'abord le courant de l'effectif altruisme, excusez-moi pour l'anglicisme,
00:47 l'altruisme efficace.
00:49 C'était la logique à l'oeuvre au début d'OpenAI, l'idée c'est d'être certain que la technologie va être utilisée pour répondre à des questions
00:55 d'intérêt général, lutter contre le dérèglement climatique, trouver de nouveaux vaccins, diffuser l'éducation.
01:01 En général, les promoteurs de ce courant ne sont pas défavorables à la régulation. Et puis vous avez un deuxième courant d'idées qui s'appelle
01:07 l'effectif accélérationnisme,
01:10 l'accélérationnisme efficace. Ces promoteurs considèrent qu'il faut développer l'intelligence artificielle le plus vite possible parce que la technologie est bonne en soi.
01:18 Ce sont des gens qui vont mettre beaucoup de ressources humaines et financières pour que l'IA avance, ce sont des gens qui vont plutôt refuser
01:23 la régulation. Alors OpenAI est passé avec le temps de
01:27 l'effectif altruisme à l'effectif accélérationnisme et ça, Maltman lui-même a évolué dans ce sens. Ça avait inquiété le conseil d'administration
01:34 de l'entreprise la semaine dernière, plutôt conservateur, qui l'avait donc mis à la porte. - Ça voulait dire
01:40 donc du côté d'OpenAI, le développement de l'intelligence artificielle pourrait ralentir
01:45 pour des considérations éthiques. - Exactement, et bien finalement vous voyez que ça a duré un week-end.
01:50 Il faut comprendre quelque chose de fondamental, la concurrence entre les entreprises qui développent l'intelligence artificielle est colossale parce que l'enjeu
01:57 c'est l'arrivée à ce que l'on appelle
01:59 l'intelligence artificielle générale, c'est-à-dire une intelligence artificielle meilleure que l'humain dans tous les domaines. Alors vous imaginez les enjeux financiers,
02:07 les enjeux de puissance. Amazon, Google,
02:10 X, anciennement Twitter, veulent à tout prix rattraper OpenAI qui avec JGPT a pris de l'avance.
02:15 Laurent Alexandre explique parfaitement dans son dernier ouvrage "La guerre des intelligences" que la course pour l'intelligence artificielle se déroule de telle façon que
02:23 chaque entreprise a intérêt à arriver en premier à
02:26 l'intelligence artificielle générale, quel qu'en soit le coup. - Bon, est-ce que ça nous confirme pas une chose, c'est que plus que jamais la régulation
02:33 est nécessaire. - Elle est nécessaire, il y en a déjà, notamment en Europe, mais enfin faut pas non plus tomber dans le fantasme qui consiste à
02:39 penser que cette intelligence artificielle générale,
02:42 quand on y sera, on n'y est pas encore, va se retourner contre les humains et exterminer notre espèce. Ça c'est de la science-fiction, on verra,
02:48 mais enfin pour l'instant c'est pas la réalité. Les vrais enjeux Dimitri, les enjeux immédiats de la course à l'intelligence artificielle
02:53 sont ailleurs. Le principal c'est par exemple l'impact sur le travail. Or, personne n'en parle,
02:58 aucun gouvernement et certainement pas en France ne s'intéresse sérieusement à ce sujet.
03:02 - Signature Europe, Nicolas Bouzou. Merci beaucoup Nicolas.