Une sale histoire (version restaurée)

  • l’année dernière
Dans un café, un homme explique à ses camarades de comptoir qu'un coin de porte raboté dans les toilettes pour dames permet d'apercevoir des bribes de nudité. Un cercle de voyeurs fort intéressés de s'adonner à cette perverse fantaisie se constitue. Chacun d'entre eux vient tour à tour coller son visage sur le sol pourtant peu ragoûtant des toilettes, dans l'espoir de dérober des visions interdites. Cette anecdote, authentique, est à la fois filmée par Jean Eustache sous forme de documentaire, et mise en scène, toujours par Eustache, sous forme de fiction. Des distorsions apparaissent bien vite entre les deux types de récit...
Transcript
00:00 C'est autrefois, enfin autrefois, il y a 7 ans, 8 ans environ, je me suis réalisé
00:14 à quel point depuis, depuis par mille ans peut-être, enfin disons plus même, on est
00:20 complètement couillonné, c'est-à-dire on nous a fait croire que le désir, enfin d'un
00:24 homme en tout cas, dépendait de la beauté de la femme.
00:28 Je me suis aperçu que c'était complètement faux, que cette beauté c'était les yeux
00:32 de gazelle, la bouche de je sais pas quoi, la silhouette, que c'était complètement faux,
00:36 complètement faux, que c'était le sexe et que le reste ne comptait pas.
00:38 Et bien voilà, c'était autrefois, enfin autrefois, il y a 8, 9 ans de ça.
01:02 J'ai réalisé que depuis, je sais pas, 4 000 ans peut-être, on avait été complètement
01:10 couillonné, qu'on avait essayé de nous faire croire que le désir d'un homme ça dépendait
01:14 de la beauté de la femme et je me suis aperçu que c'était complètement faux, que cette
01:18 beauté c'était quoi, les yeux de gazelle, la bouche de je sais pas quoi, la silhouette,
01:23 mais que c'était complètement faux, complètement faux, que c'était le sexe et que le reste
01:28 ne comptait pas.
01:29 Et bien voilà, c'était autrefois, enfin autrefois, enfin autrefois, enfin autrefois, encore une fois.
01:30 Et bien voilà, c'était autrefois, enfin autrefois, enfin autrefois, encore une fois.
01:30 [Bruit de moteur]

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