DébatDoc - Emploi : quelle réinsertion après la prison ?

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Comment se réinsérer après une peine de prison et la perte quasi-totale d'autonomie? La réinsertion se fait sur le plan social et économique et commence dès l'intérieur de la prison où les détenus doivent rester en activité pour leur permettre une meilleure intégration après leur sortie. Après la détention, certaines associations s'organisent avec des entreprises pour réinsérer les anciens détenus par l'emploi. Un moyen pour ces personnes de renouer avec la société, et de leur rendre leur sentiment de citoyenneté. Qu'est-il mis en place en France pour accompagner les détenus? Que pourrait t-on mettre en place pour accompagner encore plus les anciens détenus dans leur réinsertion? L'occasion de s'interroger, plus au delà, sur les obstacles à franchir avant de trouver un emploi, après un passé carcéral.Pour en débattre, Elsa Faucillon, députée Gauche Démocrate et Républicaine - NUPES, Clotilde Gilbert, directrice de Wake up Café et co fondatrice du Quai Liberté, Hervé Monnet, directeur du SPIP de la Seine-Saint-DenisLCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.
Transcript
00:00:00 Générique
00:00:01 ...
00:00:15 -Bienvenue à tous.
00:00:17 "Débat d'oct" s'intéresse à la réinsertion professionnelle
00:00:20 après la prison, avec le documentaire exclusif
00:00:23 qui va suivre, intitulé "Sortir de l'ombre".
00:00:27 Sa réalisatrice, Clélia Schaffer, y suit au quotidien,
00:00:30 le travail réalisé par l'association
00:00:33 La Lucarne d'Ariane,
00:00:34 qui accompagne d'anciens détenus
00:00:37 dans leur recherche d'emploi au sein des métiers de la culture
00:00:40 et du spectacle vivant.
00:00:42 Un moyen pour ces personnes de renouer avec la société
00:00:45 et de leur rendre leur sentiment de citoyenneté.
00:00:49 Je vous laisse le découvrir,
00:00:50 puis le directeur du service pénitentiaire
00:00:53 d'insertion et de probation de la Seine-Saint-Denis,
00:00:56 la députée Elza Faucillon,
00:00:58 et la directrice de l'association Wake-up Café,
00:01:01 Clotilde Gilbert, seront à mes côtés sur ce plateau.
00:01:04 Avec eux, nous débattrons des obstacles à franchir
00:01:07 avant de trouver un emploi après un passé carcéral.
00:01:11 Bon doc.
00:01:15 (La Marseillaise)
00:01:30 (La Marseillaise)
00:01:58 (Bourdonnement)
00:01:59 (Bourdonnement)
00:02:00 (Bourdonnement)
00:02:01 (Bourdonnement)
00:02:03 (Bourdonnement)
00:02:04 (Bourdonnement)
00:02:05 -Du coup,
00:02:06 euh...
00:02:07 On va faire un petit tour de table pour se présenter,
00:02:10 si ça vous va.
00:02:12 Comme dit le début, je ne connais personne.
00:02:14 Encore.
00:02:15 Qu'est-ce que c'est, la Lucarne d'Ariane ?
00:02:18 La Lucarne d'Ariane, c'est une association.
00:02:20 Tu connais un peu les chantiers d'insertion ?
00:02:23 T'as déjà été ?
00:02:24 -Euh...
00:02:25 C'est pour l'insertion des personnes
00:02:28 éloignées de l'emploi
00:02:29 ou qui étaient sous main de justice
00:02:32 ou en détention,
00:02:34 et c'est pour favoriser la réinsertion
00:02:37 et l'activité économique, non ?
00:02:40 -Ouais, c'est très bien.
00:02:42 C'est toute personne qui est considérée
00:02:44 comme ayant eu de la difficulté à retourner à l'emploi.
00:02:47 Les personnes sous main de justice ont de facto...
00:02:50 des difficultés à retourner au marché du travail
00:02:54 pour plein de raisons qu'on connaît.
00:02:57 -Chris ?
00:02:58 -Moi, c'est Chris.
00:02:59 J'ai fait quelques formations.
00:03:01 J'ai fait une amputation électrique.
00:03:04 Je sais pas, ça t'intéresse ? -Bébé rouge.
00:03:06 -Ouais, c'est ça. Tu l'as fait aussi ?
00:03:08 -Tu peux dire.
00:03:09 -J'ai fait...
00:03:10 Dernièrement, j'ai fait la SST,
00:03:13 en sécurité.
00:03:15 Bien, c'est aussi pas mal.
00:03:16 Maintenant, j'aimerais bien passer
00:03:19 la formation RG, lumière.
00:03:22 Voilà.
00:03:23 -Voilà.
00:03:24 -C'est John, je suis technicien polyvalent
00:03:27 à la Lugandarian.
00:03:28 Je fais du montage de scène, de la régie lumière.
00:03:32 Prochainement, peut-être de la régie son.
00:03:35 Euh...
00:03:36 J'aime beaucoup l'événementiel,
00:03:39 la sonorisation à gros volumes.
00:03:43 Rires
00:03:46 -Chris, il est ici depuis...
00:03:49 -Cinq mois. -Cinq mois, merci.
00:03:51 Et John, depuis... -Depuis début juillet.
00:03:54 -Et donc... -JB, 20 ans.
00:03:57 Nouveau salarié à la Lugandarian.
00:04:00 J'ai déjà des...
00:04:01 On va dire des expériences dans le monde de l'audiovisuel.
00:04:05 Et ce qui m'a poussé à rentrer dans le domaine
00:04:08 de l'audiovisuel, c'est...
00:04:10 On va dire...
00:04:12 Mon amour un petit peu pour la musique,
00:04:15 tout ce qui est créativité.
00:04:16 J'aime beaucoup la créativité
00:04:18 et pouvoir m'exprimer librement.
00:04:20 Et...
00:04:21 C'est pour ça que j'ai choisi l'audiovisuel.
00:04:24 -Article 430 du Code des Arts.
00:04:26 -C'est ça.
00:04:27 -Je suis à l'importé d'expressivité.
00:04:29 Rires
00:04:31 -On ne sait que 4 pédales,
00:04:33 mais on va faire encore plus.
00:04:35 -Et donc, vous... -Bienvenue.
00:04:37 -Merci.
00:04:38 -Merci, Karim. Y en a un qui va le dire.
00:04:40 Rires
00:04:42 -On avait fait une inscription à trois formations à la GCIF.
00:04:45 Donc celle-ci, "Produire, diffuser, vendre un spectacle",
00:04:48 et la troisième,
00:04:50 euh...
00:04:51 "Construire un budget". -OK.
00:04:53 -Et on a fait plein de SST étalés dans le temps,
00:04:56 parce qu'on a des nouveaux qui devaient arriver,
00:04:59 et ils sont sortis de détention deux mois plus tard.
00:05:02 Ca a été un bazar. -Ouais.
00:05:04 -Oui.
00:05:05 -Vous, vos candidats,
00:05:07 c'est plutôt des personnes qui viennent du monde...
00:05:10 Enfin, qui ont été détenues... -C'est que ça, en fait.
00:05:13 On est un chantier d'instruction spécialisé là-dedans,
00:05:16 donc 100 % de nos personnes accompagnées
00:05:18 sont sortant de prison ou en mesure alternative,
00:05:22 ou en mesure alternative, à la sortie de détention.
00:05:25 -Oui, c'est ça.
00:05:26 J'ai bien compris que...
00:05:29 Vous n'avez pas de réunions sur 2023.
00:05:31 -Non. Ils sont sur des contrats de six mois,
00:05:33 et que dès qu'ils trouvent un emploi,
00:05:36 ils sortent et ils sont remplacés.
00:05:38 En fait, la durée moyenne est de dix mois,
00:05:41 dans la structure.
00:05:42 Donc il y en a qui vont rester que six mois,
00:05:45 d'autres qui vont rester que quatre mois,
00:05:47 et d'autres qui vont rester un an et demi.
00:05:50 ...
00:05:56 -Comme ça, à peu près ? -Comme ça.
00:05:58 C'est marrant, ce que tu fais. -C'est une grosse boucle.
00:06:01 -Si tu fais ça... -Je vais essayer de le refaire.
00:06:04 Pour t'expliquer, regarde. -T'en tournes, tu vois.
00:06:07 -Regarde, je fais ça. C'est pas facile.
00:06:09 J'ai tellement l'habitude. Là, je le tourne.
00:06:11 Et en fait, je viens... Le câble, il est là.
00:06:14 Je viens juste le poser là. -Ah oui.
00:06:16 -Et en fait, tac ! Et pareil, là, en fait.
00:06:18 -Vas-y. -Je sais pas pourquoi
00:06:20 tu fais ce mouvement de Charoline, là, mais...
00:06:23 ...
00:06:25 -Elle grigote ! -Il me fait trop rire !
00:06:28 -Le Christ en a le sum !
00:06:29 -Après, lui, il le fait dans l'autre sens.
00:06:32 Tant que t'arrives au même résultat...
00:06:34 -On est d'accord, un point important qui résume la vie d'un techo,
00:06:37 c'est le relâche du câble.
00:06:39 -C'est-à-dire que dans "A Newbies", il arrive, il fait ça,
00:06:42 et tout le monde le voit.
00:06:43 Tu vois ? Tu vois pas si c'est...
00:06:45 -C'est un geste que tu peux faire pour aider un peu tout le monde.
00:06:48 -20 000 câbles à rouler, en général.
00:06:50 -C'est bon esprit, quand c'est en démontage que tu viennes,
00:06:53 tu roules les câbles, voilà.
00:06:55 Autre chose qu'il faut qu'il sache quand il arrive dans une salle de spectacle.
00:06:59 -Les projecteurs. -Ah ! Merci, Chris !
00:07:01 A partir de là, j'ai accès à mes projecteurs.
00:07:04 Pourquoi ? Parce que cette table est reliée par ce câble.
00:07:07 C'est marqué derrière.
00:07:08 C'est du DMX, d'accord ?
00:07:11 Le DMX, c'est relié au bloc.
00:07:13 Le DMX, c'est un protocole.
00:07:15 Tu vois ce que ça veut dire comme mot ?
00:07:17 -Euh... Oui.
00:07:18 -En gros, c'est une forme de commande.
00:07:22 C'est-à-dire, en gros, dans un DMX,
00:07:24 le DMX envoie des informations au bloc pour lui dire...
00:07:27 -Fais ça. -Quand je fais ça...
00:07:29 -Tu fais ça. -Voilà.
00:07:30 Là, c'est vrai pour tous les projecteurs.
00:07:32 Je peux les allumer les uns après les autres.
00:07:35 -Comment tu sais quel projecteur correspond à quel valeur ?
00:07:38 -Tu fais comme ça, tu sais. -Tu fais test.
00:07:40 -Tu cherches.
00:07:41 Des fois, quand c'est dans une bonne salle, bien carrée,
00:07:44 chaque circuit est noté.
00:07:46 Quand on branche un projecteur, on sait où va le retrouver.
00:07:49 Ici, c'est un peu le bordel.
00:07:50 En vrai, tu regardes et hop, là, tu vois...
00:07:53 -Tu peux te faire un petit ponce-bête.
00:07:55 -Justement.
00:07:56 Quand t'arrives dans une salle, tu te fais un ponce-bête
00:07:59 ou tu te mets un scotch et tu vas noter latéraux, par latéraux.
00:08:02 Tu vois ? D'accord ?
00:08:04 On catch ? Bon, bah, c'est bon.
00:08:06 On est au paix ? -Yes.
00:08:08 -Les employeurs, je pense qu'il faut qu'on les prépare
00:08:12 à l'accueil.
00:08:13 Il y a des problématiques sociales et humaines
00:08:16 qu'on peut pas nier, qu'ils ont,
00:08:18 parce qu'il y a une destruction complète
00:08:20 de ce qu'ils ont été par la détention,
00:08:22 qui fait qu'ils sont plus fragiles
00:08:25 et que je pense qu'il faut déjà faire un travail sur ça
00:08:28 avec les lieux et aussi faire un travail de déconstruction
00:08:31 de leurs gros a priori.
00:08:33 Ce que j'ai entendu, c'est des problématiques
00:08:35 que tu peux rencontrer avec n'importe quel salarié
00:08:38 dans le monde entier.
00:08:39 Sauf qu'elle, elle relie ça
00:08:42 avec la condamnation de la personne.
00:08:44 Donc elle dit que tout ça, c'est lié au fait
00:08:46 que ce soit des personnes placées sous le monde de justice.
00:08:49 Et cette confusion, je la trouve dangereuse,
00:08:52 parce qu'elle m'a dit que je n'accueillerais plus jamais
00:08:55 une personne sous le monde de justice.
00:08:57 -C'est une injonction contradictoire
00:08:59 dans le chantier d'insertion.
00:09:01 On peut dire tout ce qu'on peut dire,
00:09:03 mais il faut que les employeurs soient clairs.
00:09:05 Quand vous prenez quelqu'un en apprentissage,
00:09:08 vous n'avez pas les exigences d'un régisseur aguerri.
00:09:11 Il y a des raisons que nous, et moi, on peut bien entendre.
00:09:14 Des raisons économiques,
00:09:16 parce que souvent, c'est un emploi aidé,
00:09:18 donc pour la structure, c'est plus facile.
00:09:20 Il y a des raisons que les régisseurs aguerris
00:09:23 n'ont pas envie de se fourvoyer dans des emmerdes
00:09:26 pour des tarifs, pour des prix, vous ne pouvez pas les payer.
00:09:29 Donc soyez honnêtes avec ça.
00:09:31 Et si vous êtes honnête avec ça,
00:09:33 essayez de construire un accompagnement,
00:09:35 si vous voulez vraiment employer quelqu'un,
00:09:38 pour que ça se fasse du mieux possible.
00:09:40 -Il y a des gens qui sont privés de liberté,
00:09:42 mais aussi d'autonomie.
00:09:44 Il y a des choses évidentes, qu'ils ne sont pas pour eux.
00:09:47 Ils sont assez doués pour respecter les horaires.
00:09:50 Sur les sorties culturelles, j'ai jamais eu de problème.
00:09:53 Prévoir son petit encas, aucun ne l'avait fait.
00:09:56 C'est des trucs qu'ils ont complètement oublié de faire
00:09:59 et d'apprendre pendant la détention.
00:10:01 Il va y avoir des trucs qui leur semblent
00:10:03 venus de l'espace à nos salariés en insertion.
00:10:06 C'est comme quelqu'un qui voudrait apprendre à jongler
00:10:09 ou apprendre une langue étrangère.
00:10:11 -C'est un de nos exemples.
00:10:12 Je fais les deux, c'est facile.
00:10:14 -Je sais que tu fais du monocycle entre les enfants roumains.
00:10:18 Rires
00:10:19 -Si on leur apprend à être autonomes à anticiper,
00:10:22 ils apprendront à apprendre.
00:10:24 Ce sera plus facile, après, pour apprendre des nouvelles fonctions,
00:10:27 des nouveaux automatismes.
00:10:29 -Elle a raison. Apprendre l'autonomie,
00:10:31 ça prend pas six mois.
00:10:33 C'est très, très long.
00:10:34 Surtout quand t'as eu un fonctionnement
00:10:36 où t'as enlevé ton autonomie pendant 10 ans, 15 ans, 20 ans.
00:10:41 ...
00:10:45 -On est bien, là, non ?
00:10:47 -Il faut que le point chaud,
00:10:48 je vais le mettre au milieu du carré.
00:10:51 Le point chaud, c'est l'endroit où la lumière a la meilleure tension.
00:10:55 ...
00:10:58 T'es trop en bas, il faut que tu remontes.
00:11:00 -Attends, je vais le baisser un peu. Attends deux secondes.
00:11:04 ...
00:11:06 -Chris ? -Il va falloir que tu resserres.
00:11:08 Ton faisceau est beaucoup trop grand.
00:11:10 -T'as vu, on a réussi à rentrer le rond quasiment dans le carré.
00:11:14 -Là, je touche quoi ?
00:11:15 -La molette qui est derrière qui se tourne.
00:11:18 -C'est ce que je fais ?
00:11:19 J'ai l'impression que c'est bon.
00:11:21 -Mets le bleu, du coup.
00:11:23 Du coup, mets du bleu.
00:11:24 Tu la mets à combien ?
00:11:25 Tu la mets à 60 ?
00:11:27 OK, mets l'autre, du coup.
00:11:29 ...
00:11:32 -Elle se croise.
00:11:33 ...
00:11:37 -Reste comme ça, c'est bon.
00:11:39 -On se met les autres ?
00:11:40 ...
00:11:59 -Vous décrivez une situation associée à une émotion.
00:12:02 Vous l'écrivez en dessous de la feuille.
00:12:05 -Je suis en train de chercher. -D'accord, pas de souci.
00:12:08 L'idée, c'est d'arriver à décrypter
00:12:11 ce qui se passe, en fait, à ce moment-là.
00:12:13 ...
00:12:17 Noël, est-ce que tu veux commencer ?
00:12:19 -Moi, j'ai marqué, "Pour la première fois de ma vie,
00:12:23 "je suis autonome dans mon propre logement,
00:12:26 "un réel plaisir, une grande liberté."
00:12:28 -D'accord.
00:12:29 C'est la première fois de ta vie que tu es tout seul dans ton appartement.
00:12:33 -Que j'ai un logement.
00:12:35 -T'as un logement.
00:12:36 -Autonome. En autonomie.
00:12:38 -En autonomie. -Total.
00:12:39 -Et alors, du coup ?
00:12:41 -Je pensais, c'était une cuisine, une douche, un clic-clac
00:12:45 et mon matériel studio,
00:12:47 puisqu'il est dans un garde-noble.
00:12:49 Donc j'ai pensé à ça.
00:12:50 Enfin, la superficie de la pièce, si je pouvais...
00:12:54 -Si tu pouvais mettre tout ça dedans.
00:12:56 -T'as organisé, t'as lancé ton propre espace à toi,
00:12:59 ta petite cabane.
00:13:00 -Et après, je me suis arrêté à émotions.
00:13:03 J'ai ressenti une grande émotion de bien manger
00:13:07 et de pouvoir pratiquer de la musique.
00:13:09 J'ai ressenti des frissons.
00:13:11 -Du bonheur ? -Ouais.
00:13:13 -Enfin.
00:13:14 -Ouais. La première fois que j'ai cuisiné,
00:13:17 que j'ai pris une douche, que j'ai regardé la télé,
00:13:20 que j'ai pu sortir seul,
00:13:22 entrer et sortir seul de l'appartement.
00:13:25 -Oui, donc c'est quand même tout un univers
00:13:27 qui s'ouvre pour toi et sur lequel tu te dis "waouh".
00:13:30 -Ouais.
00:13:32 -Mais maintenant, tu sais que c'est...
00:13:34 -Un univers de liberté, en fait. -De liberté.
00:13:38 ...
00:13:54 Bourdonnement.
00:13:55 ...
00:13:58 -Je connais des gens hyper bons en live,
00:14:01 mais au studio, c'est juste pas intéressant, ce qu'ils font.
00:14:04 C'est très compliqué, ça.
00:14:06 -T'as une autre énergie.
00:14:07 -Je vais prendre un exemple.
00:14:09 Je vais prendre un exemple...
00:14:11 Il y a des musiciens de jazz,
00:14:12 tu les vois en live, tu pètes un câble,
00:14:15 t'écoutes leurs albums studio, tu te fais chier.
00:14:17 Tu vois ? Bon.
00:14:18 Et inversement, parce qu'en studio, c'est un autre travail.
00:14:22 Tout ça pour dire qu'Ableton est un super outil pour composer.
00:14:25 Après, chacun l'utilise comme il veut. D'accord ?
00:14:28 Je sais pas si vous avez vu, mais à côté, là, j'ai plein de sons.
00:14:31 Voilà, c'est des sons un peu comme ça.
00:14:34 -Des bruits d'ambiance. -Ouais, des bruits d'ambiance.
00:14:37 Ca peut être des boucles. -C'est de la magie.
00:14:40 -Ca peut être des one-shots.
00:14:41 C'est utilisé en musique électrique.
00:14:43 On peut recomposer un morceau en live.
00:14:46 Quand j'envoie ça, j'envoie toute la ligne.
00:14:48 D'accord ? Ca aussi, c'est très pratique.
00:14:50 Pour le moment, je vous demande pas de savoir composer sur Ableton.
00:14:54 Je vous demande de savoir ouvrir une piste audio,
00:14:57 de mettre des sons sur cette piste audio
00:14:59 et de préparer à pouvoir les diffuser en direct.
00:15:01 D'accord ? Parce qu'en théâtre, on est en direct.
00:15:04 OK ? Ou même en danse.
00:15:06 Ca va, ça. Enfin, ça va.
00:15:08 En tout cas, vous voyez l'idée, vous voyez l'esprit.
00:15:11 -Et tout ça, on va le préparer avec les comédiens et les artistes ?
00:15:16 -Ah bah oui, ça se prépare.
00:15:17 C'est pour ça qu'il y a du temps de création,
00:15:20 du temps de travail.
00:15:21 C'est pour ça que quand on est en création,
00:15:23 on met des projecteurs, on essaye des trucs.
00:15:26 Mon objectif, c'est que dans 3 mois,
00:15:28 quel que soit votre place,
00:15:29 même si vous faites plus de sons, plus de machins,
00:15:32 vous installez une régie et vous le ferez en autonomie.
00:15:35 D'accord ?
00:15:36 -J'ai vu une annonce, je crois que c'était pour Disney.
00:15:43 C'était ça, Disney.
00:15:44 En gros, quand j'ai vu, il y avait des choses différentes,
00:15:48 mais après, c'est plus régie, tu vois.
00:15:50 Moi, c'est plus technicien, alors j'ai fait en sorte que...
00:15:54 C'est vrai que je peux changer aussi quelques compétences.
00:15:57 Je peux en rajouter ou je peux...
00:16:00 -Il faut l'adapter à la fiche de poste.
00:16:02 -Oui, c'est ça.
00:16:03 Après, je vais pas aller travailler en tant que technicien lumière.
00:16:08 Je sais pas, moi...
00:16:10 Dans un endroit où il y a peu de personnes,
00:16:13 par exemple, s'il y a 10 personnes, je vais pas aller travailler.
00:16:16 -Pourquoi ?
00:16:17 -C'est pas possible.
00:16:19 -Pourquoi avoir des exigences de type là ?
00:16:21 En plus, il faut savoir que dans la culture
00:16:23 ou dans l'événementiel,
00:16:25 quand tu dis que tu vas pas travailler 45 heures par semaine,
00:16:28 tu vas travailler 60 heures, des semaines,
00:16:30 parce qu'il y aura un gros événement et que tu travailles jour et nuit,
00:16:34 tu peux pas dire que tu vas faire tes 35 heures tranquille.
00:16:37 C'est pas possible.
00:16:38 Ou alors, tu fais un autre métier.
00:16:40 -Quand je travaille, il faut que ça me plaise.
00:16:43 -Il y a deux choses.
00:16:44 -C'est pour ça que je vais pas postuler à toutes les décennies.
00:16:47 -Si, tu postules parce que...
00:16:49 D'abord, tu acquiers une expertise,
00:16:52 et ça, c'est pas rien.
00:16:53 Une expertise où tu montres que t'es organisé, ordonné.
00:16:57 -Je vais postuler, y a pas de problème.
00:16:59 Si ils m'acceptent, je vais refuser,
00:17:01 parce que j'aimerais pas...
00:17:02 -Pourquoi tu dis que tu vas refuser ?
00:17:04 -Je vais pas postuler pour quelque chose que j'aime pas.
00:17:08 -Tu sais pas si tu vas aimer l'entreprise ou pas.
00:17:10 Ça fait quelques semaines que je viens un peu,
00:17:13 et je t'entends toujours dire "je cherche, je cherche".
00:17:16 Maintenant, tu peux plus chercher comme ça,
00:17:18 tu passes à l'acte.
00:17:20 En gros, tu fais des lettres de motivation
00:17:22 et tu les envoies.
00:17:23 -J'étais sur Sogo,
00:17:25 j'ai pas terminé Sogo, après, j'ai fait plein de choses
00:17:28 en même temps, je suis complètement...
00:17:30 -Toi, qui es organisé, t'es désorganisé.
00:17:32 -Quand tu es arrivé, j'étais déjà dessus,
00:17:35 j'allais répondre à ça, j'allais regarder.
00:17:37 Après, t'as vu, tu m'as parlé.
00:17:39 C'est pas ça, c'est qu'on fait trop de choses en même temps.
00:17:42 ...
00:17:48 ...
00:17:52 -Ah, bref.
00:17:53 -C'est ce qui est sorti de la droite.
00:17:55 -Si t'en trouves, fais en sorte qu'elle soit alimentée.
00:17:58 -On l'avait là. -Oui, c'est ça.
00:18:00 -Par contre, ce qu'il va falloir faire,
00:18:02 c'est ramener des XLR, on a prévu des XLR,
00:18:05 pour arriver jusque là.
00:18:06 -OK. -Genrice, il nous faut quoi, là ?
00:18:08 Il nous faut ça pour relier les deux.
00:18:10 -Ils vont aux amplis, normalement.
00:18:12 Tu veux avoir du spicon derrière les amplis ?
00:18:15 -XLR, tu veux ? -Ouais.
00:18:16 ...
00:18:19 Tu vois, tu...
00:18:20 ...
00:18:23 Quand tu les allumes, elles s'allument ou pas ?
00:18:26 -Attends, t'as relié les deux ? T'as relié celle-là ou pas ?
00:18:29 T'es rentré dans quoi, là-bas ?
00:18:31 -Je suis rentré dans du...
00:18:33 XLR femelle, j'ai mis du XLR mâle dans du XLR femelle.
00:18:36 -Mais en quel Chanel 1, Chanel 2 ?
00:18:38 Juste pour être sûrs qu'on...
00:18:41 Si on a une galère, qu'on sache où on est.
00:18:43 -Chanel 2. -OK.
00:18:46 C'est allumé ou pas ? Y a du courant ? Tout est OK ?
00:18:49 -XLR 2.
00:18:50 -Attends, bougez pas.
00:18:52 ...
00:18:57 -Les deux, elles marchent pas ? -Non, la tienne, elle marche pas.
00:19:00 -C'est la même. -C'est pas mal.
00:19:02 -C'est bon, oui.
00:19:03 -Elle a marché, mais elle s'est éteinte.
00:19:05 ...
00:19:07 -On va préparer une texture de fond.
00:19:09 C'est avec qui tu vois le fond.
00:19:11 Tu vois bien.
00:19:12 En fait, l'idée, mais pas trop fort,
00:19:14 c'est que ce soit juste suggéré, tu vois.
00:19:17 ...
00:19:21 -Comme ça, ça s'en va.
00:19:22 Tu vois que des petits événements.
00:19:24 On se fait un fond, comme ça.
00:19:26 Après, tous les petits événements qu'on a là,
00:19:28 tu les mets sur une piste.
00:19:30 Il faudra que tu fasses de l'édition.
00:19:32 L'idée, c'est que tu les coupes et juste ils passent.
00:19:34 On les entend à peine.
00:19:36 -Par exemple, je choisis...
00:19:37 Je les mets sur une piste, et après, je les régle.
00:19:40 -Tu les mets tous, et après, tu les régles à distance.
00:19:43 On va s'écouter le montage, du coup, si ça vous dit.
00:19:46 ...
00:19:47 -Celui-ci. -C'est ce gros truc-là,
00:19:49 mais il y a un petit peu avant de froissement.
00:19:52 Si on peut aussi entendre le petit froissement qu'il y a avant,
00:19:55 c'est bien. C'est vraiment tout micro,
00:19:57 juste avant ce gros truc, mais c'est effectivement ce gros truc.
00:20:00 -C'est ça que tu veux entendre plus ?
00:20:03 Celui-ci, là.
00:20:04 ...
00:20:07 Juste avant. -Ouais.
00:20:09 -Le tout petit. -Ouais, ouais, ouais.
00:20:11 Exactement. Le tout petit plus le gros, qui vient après.
00:20:14 -Le gros, tu veux l'entendre aussi ? -Oui, oui.
00:20:16 -Donc tout avant, en vrai, c'est inutile.
00:20:18 -Tout avant, c'est inutile, c'est ça.
00:20:21 -Et c'était juste 12 et 18 ? -Ouais, juste 12 et 18.
00:20:23 C'est de là. Super, merci beaucoup, Gibi.
00:20:26 -Pas de souci. -Bon, ben voilà.
00:20:28 -C'est bon ?
00:20:29 -C'est bon, là ? On renvoie le premier, du coup ?
00:20:32 ...
00:20:38 -Je suis désemparée ici, parfois,
00:20:40 et je déteste demander de l'aide.
00:20:43 ...
00:21:04 -Quand tu me parles à moi, tu me parles pas de la même façon
00:21:11 que je te parle à ta femme, que je te parle à ta femme,
00:21:14 que je te parle à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:17 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:20 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:23 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:26 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:28 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:31 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:34 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:37 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:39 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:42 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:45 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:48 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:50 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:53 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:56 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:21:59 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:22:01 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:22:04 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:22:07 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme,
00:22:09 que tu me parles à ta femme, que tu me parles à ta femme.
00:22:12 -C'est ça, c'est ça. -Oui, c'est ça.
00:22:14 -C'est ça, c'est ça. -Oui, c'est ça.
00:22:16 -C'est ça, c'est ça. -Oui, c'est ça.
00:22:18 -C'est ça, c'est ça. -Oui, c'est ça.
00:22:21 -C'est ça, c'est ça. -Oui, c'est ça.
00:22:23 -C'est ça, c'est ça. -Oui, c'est ça.
00:22:25 -Oui, c'est ça. -Oui, c'est ça.
00:22:27 -Oui, c'est ça. -Oui, c'est ça.
00:22:30 -J'écris des notes. -Ton téléphone, il est où ?
00:22:32 Non, JB, écoute, franchement, t'as quel âge ?
00:22:40 On dirait ma petite fille, quoi.
00:22:41 Regarde, il est là. -Non, c'est parce que...
00:22:44 Avec les autres... -Mais t'écoutes, justement.
00:22:46 -J'écoutais aussi. -Non. Non, non et non.
00:22:50 -Il y a différents types d'écoutes.
00:22:52 On peut écouter, comme t'as dit, on peut écouter sans...
00:22:55 Sans forcément regarder.
00:22:57 Alors, qu'est-ce qu'on a dit, là ?
00:22:59 C'est pas des devoirs, c'est des exercices
00:23:02 qui permettent de savoir comment on fonctionne.
00:23:06 Est-ce que je fais face à mes problèmes ?
00:23:08 Est-ce que j'aime le changement ?
00:23:10 C'est toutes des questions.
00:23:12 Est-ce que je suis logique ?
00:23:14 -Je te dirais, j'essaye.
00:23:15 Parce que c'est compliqué quand il y a tellement de choses...
00:23:19 Normal, j'ai tellement de choses à faire,
00:23:21 que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur.
00:23:24 -Ah ouais, il y a tellement de choses...
00:23:26 Franchement, tu m'aurais connu il y a 10 ans,
00:23:29 je t'aurais dit "ça, ça, ça à faire."
00:23:31 -Maintenant, il y a tellement de choses.
00:23:33 Je vais pas te dire "oui, je sais, je suis logique, j'y arrive."
00:23:37 C'est pour ça que je t'ai expliqué.
00:23:39 Je t'ai pas répondu "je suis logique".
00:23:41 Je t'ai dit "c'est compliqué en ce moment."
00:23:44 -Qu'est-ce que vous appelez les problèmes ?
00:23:46 -Tu vois...
00:23:47 L'incarcération, ça casse ta tête.
00:23:49 Avant, tu retenais mieux, tu réfléchissais mieux,
00:23:53 ton vocabulaire était 10 fois mieux.
00:23:55 -Mais pour le trouver, ça dégrade.
00:23:57 -Ton vocabulaire, ça dégrade, ça dégrade de fou.
00:24:00 -Pour retrouver tout ça, il faut s'y mettre beaucoup.
00:24:03 Il faut bookiner beaucoup, lire, lire,
00:24:05 pour retrouver le niveau de langage qu'on avait.
00:24:08 Vous lisez pas.
00:24:09 -J'allais plus au cinéma.
00:24:10 J'ai visité des... Comment ça s'appelle ?
00:24:13 -Des musées.
00:24:15 -Comment ? -Des musées.
00:24:16 -Ouais, des musées.
00:24:17 -T'avais une vie de...
00:24:19 -Ouais, je me renseignais sur beaucoup de choses.
00:24:22 -C'est triste, Kidi, quand même.
00:24:24 -Pourquoi c'est triste ? -Parce que...
00:24:26 -Il devrait avoir envie de le retrouver.
00:24:28 -Il a raison. Moi, je comprends ce qu'il veut dire.
00:24:32 -Je comprends pas tout.
00:24:33 -Je comprends ce qu'il veut dire.
00:24:35 C'est que ça l'a mis une cassure.
00:24:37 Il y a un avant et un après.
00:24:39 -Là-dessus, je suis d'accord avec vous.
00:24:41 Maintenant, si vous faites l'analyse
00:24:44 de ce que vous avez fait qui vous a conduit là,
00:24:47 c'est à vous de dire "OK, je n'y retournerai pas".
00:24:51 -C'est un autre truc. -Non.
00:24:52 -Si. -C'est un autre truc ?
00:24:54 -Ouais, ça relève d'un autre truc.
00:24:57 C'est pas mélangeable. En gros...
00:24:59 Je comprends ce que vous dites.
00:25:01 Ce qui vous a amené là-bas, qui vous a fait endurer ça
00:25:04 et qui vous a causé cette cassure...
00:25:06 -C'est une expérience de votre vie.
00:25:08 -Vous voyez pas là où il veut en venir ?
00:25:11 -La réinsertion, en gros, elle est pas difficile.
00:25:14 Elle est très, très difficile.
00:25:16 -Lui, il constate, maintenant qu'elle s'est sortie,
00:25:19 avant, après, c'est plus dur que ce à quoi il s'attendait.
00:25:22 Des fois, c'est même pas l'envie qui manque.
00:25:25 Les difficultés auxquelles je fais face,
00:25:27 elles sont plus puissantes que l'envie que j'ai, moi, qui m'anime.
00:25:31 -Ça te paralyse. -Ouais !
00:25:33 ...
00:26:02 -Ce qu'on peut lui dire, à ce...
00:26:04 A ce... Ou ce juge,
00:26:06 c'est que...
00:26:07 Que toi, tu fais tout ce qu'il faut
00:26:11 pour aller bien et pour te réinsérer.
00:26:14 Mais ton frein,
00:26:16 là, aujourd'hui, c'est ce bracelet.
00:26:18 Donc... T'as vu le psychiatre ?
00:26:21 Tu prends un traitement ?
00:26:23 -Oui, j'ai arrêté à Rondrozy, mais...
00:26:25 Il est pas obligé de le savoir.
00:26:27 -Voilà. Tu suis un traitement...
00:26:30 Enfin, voilà. -Un poste de litiurgie.
00:26:32 -Ouais.
00:26:33 -Un traitement efficace.
00:26:35 -Haha !
00:26:36 Un traitement.
00:26:37 OK.
00:26:38 -Qu'est-ce qu'on a d'autre, là ?
00:26:41 Euh...
00:26:42 Y a la dictologue, aussi.
00:26:45 Donc ça, ça va avec le psychiatre, donc la dictologue.
00:26:49 Tu recherches du travail ?
00:26:52 -Oui. -Recherche d'emploi.
00:26:54 Tu peux... -Je me suis instré
00:26:56 une formation, également.
00:26:58 -Bah, c'est... T'en as pas parlé, là ?
00:27:01 -Non. -Tu vois, on a bien fait.
00:27:04 La formation, c'est quoi ?
00:27:06 -C'est une formation
00:27:07 pour la sonorisation expert.
00:27:10 -Génial.
00:27:12 -Alina, ça commence en janvier.
00:27:14 -Ce qu'on va lui montrer, c'est que toi,
00:27:17 tu fais tout ce qu'il faut
00:27:19 et que t'as besoin qu'on te facilite la vie
00:27:22 de pas avoir la charge mentale du bracelet en plus.
00:27:25 Et... -Contre-intimidif.
00:27:27 -Contre-intimidif, voilà.
00:27:29 Mais ça, on peut le dire,
00:27:32 c'est une contrainte inutile
00:27:34 parce que t'es pas du tout dans l'optique...
00:27:37 Parce que t'es dans une optique positive de réinsertion,
00:27:40 donc c'est une contrainte inutile.
00:27:43 Je vais le noter. Tu vois ?
00:27:46 -Non.
00:27:47 -Bon. Allez, à toi. -Merci.
00:27:49 ...
00:27:59 -Ouais.
00:28:00 -Ca fait pas longtemps que je suis dehors.
00:28:03 J'ai passé plus de temps en prison
00:28:05 que là, ce que je vis à l'extérieur, maintenant.
00:28:08 Donc c'est compliqué, tous les jours.
00:28:11 Il y a des choses que j'arrive à gérer,
00:28:13 que je trouve magnifiques,
00:28:15 et il y a d'autres choses, voilà,
00:28:17 problématiques et tout,
00:28:19 et peut-être des fois, je comprends pas,
00:28:22 ou des fois, je me perds,
00:28:23 et après, voilà, je perds pied,
00:28:25 je me concentre plus,
00:28:27 et voilà.
00:28:28 -Noël, j'entends bien
00:28:30 les soucis personnels, les trucs et les machins.
00:28:32 Ici, elle a du carme, comme je t'ai dit.
00:28:35 Tu peux t'appuyer sur l'UA pour les résoudre un maximum.
00:28:38 Donc ça, il faut te détendre avec ça.
00:28:40 -Ce que je fais, ce que je pratique, là,
00:28:44 c'est de la sonorisation, c'est ce que je fais ici.
00:28:47 Donc pourquoi je dirais pas plutôt vers...
00:28:50 -La sono directe ? -Bah ouais.
00:28:52 -Moi, je pense, vu que toi, t'as des connaissances dans le son,
00:28:56 tu sais faire tourner une station audio numérique,
00:28:59 tu sais ce que c'est, de brancher un micro,
00:29:01 de le faire fonctionner, t'as quand même des bases.
00:29:04 Faut pas te dire que tu pars de zéro.
00:29:06 T'as des compétences.
00:29:08 Faut juste que tu les organises en fonction de ce qu'on te demande.
00:29:12 Sur un plateau de sonorisation,
00:29:14 on va pas te demander ton certificat de formation.
00:29:17 Par contre, on va me regarder travailler,
00:29:19 brancher mes câbles, faire mes retours,
00:29:21 gérer ma console, on s'en tape,
00:29:23 on va voir que j'ai fait une école de son.
00:29:26 L'avantage des métiers de spectacle vivant,
00:29:28 c'est qu'on te juge sur pièce.
00:29:30 On te juge pas selon ta batterie de diplôme.
00:29:33 Après, faut être disponible et surtout,
00:29:35 il faut être fiable.
00:29:36 Ça, c'est... Tu dois être là à tel jour, à telle heure,
00:29:39 faut que tu sois là.
00:29:41 Même si t'es au bord de mourir.
00:29:43 Non, j'exagère, bien sûr. Tu vois ce que je veux dire ?
00:29:46 ...
00:29:53 -Mais si tu récoles un précepte
00:29:55 qui n'a pas de phase linéaire dans les têtes,
00:29:57 le préalignement dans le sub, il veut rien dire.
00:30:00 Donc, effectivement, c'est ça dont tu voulais parler,
00:30:03 mais ça ne se passera que dans les têtes
00:30:05 et dans certaines voix des têtes.
00:30:07 Tu fais d'abord "reverse polarity",
00:30:09 parce que tu as remarqué ton son 80 quasi partout.
00:30:12 Tu reviens "in polarity", t'es quasi "in phase",
00:30:15 et après, tu mets un délai plus long pour le sub.
00:30:18 Et oui, je suis bien en avance, moi, monsieur sub, de 0,30 m.
00:30:22 Pourquoi c'est plus cool ?
00:30:24 Parce que j'ai tenu compte des lois de la physique.
00:30:27 Si la célérité, c'est la même,
00:30:29 déplacement d'un frein d'onde à vitesse égale,
00:30:32 si j'ai que 30 cm d'écart, je vais pas mettre un délai
00:30:35 qui correspondrait au fait que mon sub est 2 m en avant dans la salle.
00:30:39 C'est pas vrai, en fait.
00:30:40 C'est complètement logique.
00:30:42 Maintenant que je l'ai redit, ça va, c'est plus clair ?
00:30:45 Donc, en fait, bien considérer les positionnements des sources
00:30:49 et en déduire les stratégies, c'est essentiel.
00:30:52 - On cherche pas le bypass, justement ? - Le bypass de quoi ?
00:31:02 Genre mettre notre réglage processeur à la place du preset.
00:31:07 Ça, de toute façon, on va connecter ma machine dessus,
00:31:11 donc on pourra le changer.
00:31:14 Du coup, John, t'avais une question ?
00:31:15 Dans le user, tu peux customiser les 4 canals de sortie ?
00:31:19 Les 4 canaux de sortie, c'est affecté à une X8 ou à une X12.
00:31:22 Ou alors, en custom, tu pourrais faire canal 1, 2, X8,
00:31:25 et canal 3, 4, X12.
00:31:27 Mais ça se fait via le soft.
00:31:28 Quitte à perdre un peu de temps sur les logiciels,
00:31:30 c'est pas mal d'écouter aussi les choses.
00:31:32 Parce que quelqu'un qui aligne un système sans l'écouter,
00:31:34 aligner un système, c'est placer une sonde à un endroit déterminé
00:31:37 pour régler une problématique.
00:31:38 Si tu te gourds sur le placement de la sonde,
00:31:40 ton alignement, il est valable que au point de la sonde.
00:31:43 Alors, où est-ce qu'on mettrait ce micro ?
00:31:45 Exactement là où on entend les deux systèmes.
00:31:47 Ouais, elle était où, la zone d'ombre ?
00:31:50 Au niveau là, justement, du micro.
00:31:51 - Ouais, OK. - Faut le reculer un peu.
00:31:53 On est en train de chercher...
00:31:55 On n'est pas en train de construire un truc de manière absolue.
00:31:58 C'est la première fois qu'on construit un gratte-ciel.
00:31:59 Je pense que les gars, ils se sont grattés la tête avant de le faire.
00:32:02 Mais c'est pas inatteignable.
00:32:05 OK, partez pas comme ça...
00:32:07 Sortez des carcans, en fait, des habitudes.
00:32:10 OK ?
00:32:16 Eh ben, bonjour.
00:32:17 Moi, je m'appelle Caroline, je suis dépendante.
00:32:20 Je suis là aujourd'hui pour représenter
00:32:22 l'association Narcotic Anonyme.
00:32:25 Bonjour, merci d'être là. Moi, c'est Stéphane.
00:32:29 Je suis dépendant.
00:32:30 Je suis membre de l'association Narcotic Anonyme.
00:32:32 On est là avec Caroline
00:32:34 pour vous présenter l'association
00:32:36 et vous partager nos expériences.
00:32:38 Voilà.
00:32:39 Je suis content que vous soyez là.
00:32:42 Ça me touche, en fait,
00:32:43 parce que je suis passé dix mois à la Lucarne aussi.
00:32:46 Voilà.
00:32:47 Nous, ce qui nous unit à Narcotic Anonyme,
00:32:50 ce qui nous rapproche,
00:32:52 c'est l'état dans lequel on est arrivés,
00:32:53 dans le désespoir total
00:32:55 et dans la souffrance dans laquelle on est arrivés.
00:32:58 Moi, je suis arrivé, je sortais du placard.
00:33:00 Ça faisait six mois que j'étais sorti de la santé.
00:33:03 J'ai mis à profit ces dix mois d'incarcération
00:33:05 pour rien prendre.
00:33:07 J'ai pas compris ce qui m'arrivait,
00:33:09 parce que là, forcément, mes émotions sont remontées.
00:33:12 J'ai repensé à tout ce que j'avais fait,
00:33:14 tout le mal que j'avais fait,
00:33:15 tous les morts que j'avais laissés sur le bord de la route
00:33:17 que j'avais pas pleuré parce que je consommais à l'époque.
00:33:20 Donc, ça a été super violent.
00:33:22 Le soir, j'ai pas honte de le dire,
00:33:23 le soir, j'étais en larmes tous les soirs dans ma cellule,
00:33:26 parce que c'était un constat sur le chaos que j'avais pu vivre
00:33:30 et ce que je m'étais fait vivre pendant toutes ces années.
00:33:34 Je suis dépendant à tout. Je suis dépendant au sexe,
00:33:35 je suis dépendant à l'argent, je suis dépendant à la cam',
00:33:37 je suis dépendant au pouvoir, au sucre, à la bouffe.
00:33:41 La cigarette, c'est plus problème, mais je suis dépendant à tout.
00:33:45 Je suis malade, en fait. J'ai une maladie qui s'appelle la dépendance.
00:33:48 Moi, si demain, je vole une moto,
00:33:50 dans une semaine, j'ai une cagoule énorme dans la main,
00:33:52 parce que si je me suis pas fait arrêter,
00:33:53 j'ai besoin de monter, d'aller puver.
00:33:55 Ça s'arrête pas, en fait.
00:33:57 Et quand je consommais, c'était ça, en fait.
00:33:58 Comme le disait aussi Karou,
00:34:00 moi, je sais quelle heure il va être quand je vais commencer à consommer,
00:34:02 je sais pas quand ça va s'arrêter, parce que ça s'arrête jamais.
00:34:05 Ça s'arrête quand je m'achève, en fait.
00:34:07 Je me finissais avec de l'alcool, des cachets, pour pouvoir...
00:34:11 Parce que tout seul, j'y arrivais pas.
00:34:13 Et il fallait que ça s'arrête.
00:34:14 J'ai 36 ans de consommation active derrière moi.
00:34:16 Donc, voilà.
00:34:18 Aujourd'hui, je répare des choses petit à petit.
00:34:23 Et ma vie va beaucoup mieux.
00:34:25 -Moi, j'ai amené de la doc, là.
00:34:27 Je vais vous montrer ça.
00:34:30 Alors là, c'est une liste...
00:34:32 C'est ce qu'on appelle les listes de réunions.
00:34:34 Il y a toutes les réunions sur Paris.
00:34:37 T'en veux ? -Non, ça va.
00:34:39 -Il connait !
00:34:40 ...
00:34:58 -Ah, le carnail !
00:34:59 ...
00:35:06 -Il n'y a plus qu'à brancher le son aux enceintes.
00:35:09 Enfin, à la console. -Ouais, faut faire la connectique.
00:35:12 Genre, quand j'habille le truc.
00:35:13 ...
00:35:15 C'est bon, l'audio ?
00:35:17 ...
00:35:18 -Il y a trois qui sont branchés pour l'instant.
00:35:21 -Je te laisse traverser. -Ouais.
00:35:23 ...
00:35:31 -Là, je l'ai pas.
00:35:32 ...
00:35:40 -Contrôle...
00:35:41 ...
00:35:46 -Dès qu'elle se repasse... -Ouais.
00:35:48 ...
00:35:52 -Vous voulez laisser faire un petit défi
00:35:54 qui va durer, je sais pas, 15 secondes ?
00:35:56 Je prends des 5 secondes de musique,
00:35:58 et c'est tout.
00:36:00 ...
00:36:04 ...
00:36:33 ...
00:37:01 ...
00:37:14 ...
00:37:15 ...
00:37:16 ...
00:37:18 ...
00:37:19 ...
00:37:20 ...
00:37:21 ...
00:37:22 ...
00:37:23 ...
00:37:25 ...
00:37:26 ...
00:37:37 -On fait un point sur Djiby ?
00:37:39 -Oui.
00:37:40 -Pour recontextualiser,
00:37:42 Djiby est en retard à peu près de 2h30 tous les matins
00:37:46 depuis des mois.
00:37:48 Voir les postes de l'après-midi,
00:37:52 c'est le plus fort.
00:37:53 Hier, on était plus cool,
00:37:55 parce que c'était la grève, bien qu'il ait vite un quart d'heure,
00:37:58 à pied, mais bon...
00:37:59 Euh...
00:38:00 Et en fait, il est parti
00:38:02 la poste de midi, et après, il est pas revenu,
00:38:04 effectivement, après manger.
00:38:06 Avec Joris, on a fait le point des 3 mois de Djiby,
00:38:08 et on avait mis le cadre sur les retards en disant
00:38:11 "Pour que tu te protèges, c'est pas nous qui faisons les lois
00:38:14 "et qui faisons le droit du travail, mais quand tu es absent,
00:38:17 "il faut soit que t'aies un arbre à maladie et tu te couvres,
00:38:20 "soit effectivement, tu viens pas,
00:38:23 "mais t'acceptes que tu risques d'avoir des sanctions disciplinaires,
00:38:26 "et comme lui, c'est très récurrent, c'est problématique,
00:38:29 "soit tu viens, mais t'as un minimum dispo."
00:38:32 Je pense qu'il y a des vrais problématiques,
00:38:34 mais c'est juste s'il y a un truc de maturité,
00:38:37 qu'il est pas disposé trop à travailler.
00:38:39 -C'est ça.
00:38:40 -La sanction disciplinaire après la mise à pied,
00:38:42 c'est le licenciement.
00:38:44 Licencier quelqu'un, c'est une décision...
00:38:46 très lourde...
00:38:47 Euh...
00:38:49 Et...
00:38:50 Pour plein de raisons.
00:38:51 Et du coup, j'ai...
00:38:53 Jamais licencié personne, jusqu'à maintenant.
00:38:56 Et donc, j'ai voulu que ce type de décision
00:38:58 soit soumis systématiquement au conseil d'administration.
00:39:01 Là, pour le coup, je suis plutôt pour,
00:39:04 parce qu'il y a pas une once de mouvement de sa part,
00:39:08 même un mouvement à dire...
00:39:10 Euh...
00:39:11 Quelque chose, à revendiquer quelque chose,
00:39:13 genre "j'y arrive pas", "Vossoir, il me saoule"...
00:39:16 Non, en fait, il se passe rien.
00:39:18 -On peut acter clairement qu'on travaille plus chez nous,
00:39:21 mais ce qu'on constate, je vois pas le tout,
00:39:23 c'est qu'il est plus au travail.
00:39:25 On peut pas garder quelqu'un qui n'est plus au travail.
00:39:28 On va pas passer notre vie à écoper un bateau
00:39:31 qui prend l'eau en permanence, ça, c'est une dame du...
00:39:34 -C'est une frontière pas toujours très évidente à comprendre.
00:39:37 On est là pour comprendre leurs problématiques,
00:39:40 les aider, mais pas tout excuser.
00:39:42 -C'est une complexité du chantier d'insertion, je pense.
00:39:45 Parce que dans aucun travail sur la Terre,
00:39:47 tu as une journée de travail où tu es payée...
00:39:50 -Oui. -Pour parler de tes problèmes.
00:39:52 Et en fait, ça, ça crée une confusion.
00:39:54 -Mais très concrètement,
00:39:56 JB, il a saisi que la prochaine étape,
00:39:58 c'est le licenciement.
00:40:00 Il sait qu'après sa mise à pied, il a plus aucune chance.
00:40:03 -J'aimerais bien le recevoir bientôt,
00:40:05 mais la question, c'est quand est-ce qu'il va venir.
00:40:08 -Oui.
00:40:09 -Ce que vous avez préparé, déjà, cet après-midi,
00:40:12 vous savez de quelle entreprise,
00:40:14 combien il y a de salariés,
00:40:17 sur quel poste vous postulez...
00:40:21 -Ca a été écrit, ouais.
00:40:23 -Bonjour, monsieur, asseyez-vous, je vous en prie.
00:40:33 Vous venez candidater sur le poste de technicien du son
00:40:36 chez nous, chez GTHP ?
00:40:38 -Oui. -D'accord.
00:40:40 -Un peu plus fort, s'il vous plaît.
00:40:42 -Euh...
00:40:43 Euh...
00:40:44 Vous m'avez fait une lettre de motivation,
00:40:47 je vois le...
00:40:48 Le CV...
00:40:52 Vous dites avoir 20 ans d'expérience
00:40:54 dans la maîtrise, le matériel de diffusion,
00:40:57 l'installation de processus sonores,
00:41:01 de captation et de montage, c'est bien ça ?
00:41:03 -Oui.
00:41:04 Euh...
00:41:06 -Dans quelle entreprise vous avez travaillé pendant ces 20 ans ?
00:41:11 -Non, en fait, j'ai appris en autodidacte, en fait.
00:41:15 Euh...
00:41:16 J'ai le père d'un meilleur ami qui effectuait des soirées privées.
00:41:22 -D'accord.
00:41:23 -Le week-end, des mariages, des anniversaires.
00:41:26 -Vous êtes spécialisé sur des pro-logiciels,
00:41:29 des équipements en particulier ? -Oui.
00:41:32 -Dites-moi, quel logiciel ?
00:41:33 -Euh... Bah, Pro Tools, Logique, Cubase.
00:41:37 Enfin, j'ai commencé sur Cubase, sur Atari.
00:41:39 -D'accord.
00:41:40 -Après, j'ai fait plein de logiciels.
00:41:42 -Vous avez un bon niveau de maîtrise, alors ?
00:41:45 -Oui, ça... Oui, franchement...
00:41:47 C'est maîtrisé, même, je dirais, un petit peu plus au-delà de ça.
00:41:52 -OK. Vous êtes disponible à partir de quand ?
00:41:55 -Immédiatement.
00:41:56 Donc, je suis motivé, je suis disponible,
00:42:00 y a aucun problème.
00:42:02 -OK.
00:42:03 Euh...
00:42:04 Et qu'est-ce que vous pourriez amener à l'entreprise, alors ?
00:42:08 -Euh...
00:42:09 -Qu'est-ce que vous pouvez nous amener de nouveau, de neuf,
00:42:13 de... de rafraîchissant, de professionnel ?
00:42:17 -Bah, actuellement, à la Lucarne d'Ariane,
00:42:20 j'effectue des stages, donc je travaille énormément en équipe.
00:42:25 Même à la Lucarne, on travaille en équipe.
00:42:28 On a aussi des sorties théâtrales avec un résumé en équipe.
00:42:33 Donc, je suis souvent en équipe.
00:42:35 J'essaye de m'adapter.
00:42:37 -OK.
00:42:38 -Et de donner le meilleur de moi-même.
00:42:41 -Vous allez travailler sur les hippotomes,
00:42:43 vous serez en petite équipe, donc parfois, vous serez tout seul.
00:42:47 En autonomie, aussi.
00:42:48 Donc, je voulais savoir si vous êtes prêts à être autonome.
00:42:52 -Oui, là...
00:42:53 -Dans la captation et dans l'équipement.
00:42:57 -OK, on arrête.
00:42:58 -OK, on arrête.
00:42:59 -Qu'est-ce que vous avez pensé de cet exercice ?
00:43:02 -J'ai piégé direct pendant mon...
00:43:04 J'étais perdu. -Ah bon ?
00:43:06 -Ouais. -Pour la Lucarne.
00:43:07 -Ouais, pour la Lucarne.
00:43:09 -Je sais pas s'ils vont penser comme moi,
00:43:11 mais on a fait plusieurs associations
00:43:13 qui sont pour la réinsertion.
00:43:15 D'en parler, c'est pas trop bon.
00:43:17 -C'est vrai que la Lucarne Ariane,
00:43:19 si les gens vont se renseigner, ils savent que c'est quelque chose...
00:43:23 -Il a mon casier.
00:43:24 Il peut se dire aussi "J'ai du coeur, je veux..."
00:43:27 -C'est à chacun de développer son discours personnel.
00:43:30 -C'est vrai qu'à la fin, il t'a demandé tes qualités,
00:43:33 ce que t'as apporté, etc.
00:43:35 T'as beaucoup parlé du travail d'équipe,
00:43:37 tu t'étais capable de t'adapter,
00:43:39 mais t'as dit "beaucoup d'équipe".
00:43:41 Et ça, par exemple, quand on regarde une offre d'emploi,
00:43:44 on peut regarder les trucs les plus importants
00:43:47 et souligner des qualités qui sont vraies,
00:43:49 mais te dire les qualités les plus pertinentes.
00:43:52 -Ton argumentation,
00:43:54 il faut l'adapter à ce que tu sais de l'entreprise.
00:43:57 C'est-à-dire que toi, t'as expliqué ce que t'avais fait,
00:44:01 mais du coup, il faut pouvoir transférer,
00:44:05 si tu veux, tes connaissances
00:44:07 dans un milieu particulier à l'entreprise.
00:44:09 Bruits de la ville
00:44:13 ...
00:44:22 -L'été, on a un festival qui s'appelle le TAT Festival.
00:44:27 Et c'est notamment à ce sujet
00:44:29 qu'on a imaginé ce temps d'encontre,
00:44:33 puisque depuis l'an dernier,
00:44:35 on travaille avec la Lucarne Marianne.
00:44:38 Donc...
00:44:40 Là, on a pas mal de personnes de l'équipe qui sont présentes.
00:44:44 Et Doumé, qui est notre régisseur général.
00:44:47 Voilà.
00:44:48 -On propose des prestations,
00:44:49 où nos techniciens sont mis à disposition pour...
00:44:52 Je ne sais pas, vous avez un événement X ou Y,
00:44:55 vous avez besoin qu'on fasse la sonorisation, la lumière...
00:44:58 -On propose des prestations de ce type-là.
00:45:01 -OK, mais quand ils viennent en renfort,
00:45:03 l'idée, c'est de proposer des renforts.
00:45:05 C'est quoi ? C'est plutôt des roadies,
00:45:07 ou c'est des mecs qui sont déjà capables de travailler ?
00:45:11 -C'est pour ça que nous, on choisit.
00:45:13 Chris, il sait gérer une table en tradis,
00:45:15 il sait gérer les projecteurs tradis.
00:45:17 Après, ils sont aussi là pour,
00:45:20 entre autres,
00:45:21 donner des coups de main dans une équipe.
00:45:25 On va être honnêtes, ils sont en formation.
00:45:27 Après, y a pas que les compétences non plus.
00:45:30 Si on vous les propose, on estime qu'ils sont fiables.
00:45:33 -Y a une grosse prépa, y a beaucoup de manut,
00:45:35 y a tous les extérieurs à faire,
00:45:37 y a toutes les salles à préparer, y a à monter les loges,
00:45:40 et ensuite, s'intéresser à nos plans de feu,
00:45:43 à tous les projecteurs à trouver, y a toute la prépa.
00:45:46 -C'est vrai que c'est le plus important,
00:45:48 mais aussi, comme t'as dit, la manutention.
00:45:50 J'ai passé les cassettes et j'ai vu que tu avais une nacelle.
00:45:54 -Une formidable nacelle.
00:45:55 -J'ai passé.
00:45:56 Je les ai passées,
00:45:57 même si je peux me ramener le plus gros au camion,
00:46:00 j'arrive comme le plus normal.
00:46:02 -C'est cool. C'est pas mal, ça.
00:46:04 -Quand ils sont en lumière...
00:46:06 Parce qu'on a le droit de leur préparation,
00:46:08 et on leur fait passer les cassettes en règle générale.
00:46:11 Voilà.
00:46:13 -Tu veux être intermédiaire, alors, après, ou pas ?
00:46:15 Ou tu sais ce qu'ils te tentent ?
00:46:17 -Pour l'instant, non, mais c'est vrai que je...
00:46:20 Je vais prendre sa place.
00:46:22 -OK, d'accord.
00:46:23 Mais attention, il va falloir le mettre.
00:46:25 -Il a raison.
00:46:26 Place au jeune !
00:46:28 -C'est vrai.
00:46:29 -Place au jeune !
00:46:30 -C'est vrai.
00:46:31 -C'est quoi, comme lieu ?
00:46:33 -C'est la ressourcerie du spectacle.
00:46:35 -OK, trop cool.
00:46:37 -Donc, c'est situé à Vitry,
00:46:40 donc c'est pas très loin de chez moi.
00:46:42 -OK.
00:46:43 -Ça supprime la contrainte des transports, déjà.
00:46:46 -Ouais, c'est super, ça.
00:46:48 -On va faire du bien.
00:46:49 -Trop bien.
00:46:50 -Ils font de la récupération de matériel sonore,
00:46:53 de la restauration, de la mise en location,
00:46:56 voire de la vente.
00:46:57 -C'est parfait pour toi.
00:46:58 -C'est nickel.
00:46:59 -Trop bien.
00:47:01 -Ce sera une de mes dernières périodes
00:47:03 de mise en situation professionnelle.
00:47:05 Je peux en profiter pour avoir le maximum de connaissances
00:47:09 et de compétences possibles.
00:47:11 -Tu avais dans le mail les détails de ce que ça implique pour eux,
00:47:14 mais en soi, c'est un peu comme un stage gratuit.
00:47:17 Pour eux, c'est assez avantageux.
00:47:19 Ils ont aucune charge, à part le fait de t'encadrer, quand même,
00:47:23 de pas juste te faire travailler gratuitement.
00:47:26 Donc, ce serait du 22 mai au 23 juin.
00:47:29 Un mois, ça serait bien.
00:47:31 -C'est parfait. Trop chouette.
00:47:33 -Ca fait un an.
00:47:37 Où est-ce que t'en es ? Comment ça se passe ?
00:47:41 -J'ai beau lire,
00:47:43 mémoriser, enregistrer,
00:47:45 c'est un problème pour moi.
00:47:47 Euh...
00:47:49 J'essaie d'être autonome,
00:47:51 mais même comme ça, je pense que j'en prends des difficultés.
00:47:55 -Est-ce que tu te sens à ta place ?
00:47:57 Est-ce que tu te sens bien à l'endroit où t'es ?
00:48:00 -Ouais, ouais, ouais, ouais.
00:48:02 Ouais, bien sûr. Bien sûr, je...
00:48:04 Même des fois, même quand je sais qu'il y a des choses
00:48:07 que je peux pas faire tout seul,
00:48:09 j'essaie de le faire tout seul, par mes propres moyens.
00:48:12 Et euh...
00:48:14 Après, au moment voulu,
00:48:17 quand tu poses des questions par rapport à la technique,
00:48:21 j'arrive à me débrouiller.
00:48:23 -Je trouve que c'est plutôt encourageant,
00:48:26 ce qui se passe, enfin, ton évolution,
00:48:29 depuis le...
00:48:30 Et surtout, les dernières semaines.
00:48:32 T'as chopé un peu le rythme, t'as chopé l'idée,
00:48:36 t'as chopé pas mal de choses.
00:48:38 -Ouais. -Et franchement, tu vois,
00:48:40 je trouve que tu donnes du tien, t'essaies de bien faire,
00:48:43 c'est quand même des choses importantes.
00:48:46 -Pour moi, l'évolution, c'est, par exemple,
00:48:48 faire un plan de feu. Au début, je galérais,
00:48:51 mais je vois que je vais de plus en plus vite.
00:48:53 Et c'est là que je vois l'évolution.
00:48:55 -Ca veut dire que t'avances. -C'est plus dans la pratique.
00:48:59 En pratiquant, plus je pratique, plus j'évolue.
00:49:01 -Ca veut dire que t'avances.
00:49:03 On n'est pas tous pareil dans ce rythme-là.
00:49:05 Ca, c'est pas... Tu vois ?
00:49:07 On me dit, "Bon, j'ai pas régressé, alors."
00:49:09 -Moi, je me trouve de plus en plus fiable
00:49:12 et de plus en plus OK, et ça, c'est vraiment trop cool.
00:49:15 C'est pour ça qu'il y a pas de suspens
00:49:17 sur le fait que t'aies renouvelé, bien sûr.
00:49:20 Par contre...
00:49:21 Moi, j'aimerais que le mardi,
00:49:23 ce soit ta priorité absolue, maintenant,
00:49:25 d'être sur les offres d'emploi,
00:49:27 et même, il faut aussi... -J'allais y venir.
00:49:30 -Arrêter de croire que vous allez devenir
00:49:32 rigide, lumière, en première expérience.
00:49:35 Quand t'es en reconversion professionnelle,
00:49:37 c'est normal de pas commencer au même niveau
00:49:40 que des mecs qui ont 30 ans d'expérience dans le métier.
00:49:43 -C'est là où il y a la difficulté.
00:49:45 OK.
00:49:46 ...
00:50:10 -Euh...
00:50:14 Alors, je vais avoir besoin de réglages en...
00:50:18 Pas trop forts,
00:50:19 au niveau des enceintes,
00:50:23 et pas trop forts au niveau du micro,
00:50:25 mais il faut que je garde un équilibre entre les deux,
00:50:28 parce que je suis là en résidence cette semaine,
00:50:31 j'ai pas besoin que ce soit trop fort,
00:50:33 mais il faut que ce soit quand même confortable.
00:50:36 -Est-ce que tu veux un petit peu de reverb ?
00:50:39 Enfin, après, on peut voir ça après,
00:50:41 mais il y a de la reverb, sinon.
00:50:43 -Euh... On va tester.
00:50:45 Je veux bien que tu me dises ce que ça donne
00:50:49 quand je parle.
00:50:50 Est-ce que je parle entre les morceaux ?
00:50:52 -Ah, si. Oui, d'accord. OK.
00:50:54 -Non.
00:50:55 Parce que je parle entre les morceaux,
00:50:58 et donc, non.
00:50:59 -OK.
00:51:00 Donc, j'envoie la musique, quoi ?
00:51:03 -Ouais.
00:51:05 -Est-ce que tu m'entends bien, là ?
00:51:08 Et est-ce qu'il y a encore de la reverb ou pas ?
00:51:11 -Non, je veux... -OK. D'accord.
00:51:13 Euh...
00:51:14 Est-ce que t'entends plus quoi ?
00:51:17 Le son ou le...
00:51:19 Ou moi ?
00:51:20 Est-ce que c'est mieux comme ça pour toi ?
00:51:23 OK. On va rester comme ça.
00:51:26 Et moi, ça devrait aller...
00:51:29 Un, deux, trois, quatre...
00:51:31 Ah !
00:51:32 Ah !
00:51:34 ...
00:51:36 Euh...
00:51:37 OK.
00:51:38 Ça devrait le faire. OK.
00:51:40 C'est bon.
00:51:42 ...
00:51:46 "Dreams" de The Beatles
00:51:49 ...
00:52:05 -"Sortir de l'ombre",
00:52:07 documentaire exclusif signé par Kélia Schaffer,
00:52:11 qui a suivi, ici, le travail réalisé
00:52:14 par l'association La Lucarne d'Ariane,
00:52:16 qui accompagne d'anciens détenus
00:52:18 dans leur recherche d'emploi au sein des métiers
00:52:22 de la culture et du spectacle vivant,
00:52:24 l'occasion de s'interroger plus au-delà,
00:52:27 sur les obstacles à franchir,
00:52:29 avant de trouver un emploi après un passé carcéral.
00:52:32 C'est ce que nous allons faire avec nos invités
00:52:35 présents sur ce plateau de "Débat doc".
00:52:37 Hervé Monnet est avec nous. Bienvenue.
00:52:40 Vous êtes le directeur du service pénitentiaire
00:52:43 d'insertion et de probation de la Seine-Saint-Denis,
00:52:46 qui dépend du ministère de la Justice.
00:52:48 Vous faites d'ailleurs partie des personnes remerciées
00:52:51 à la toute fin de ce film, dans le générique.
00:52:54 Le service pénitentiaire d'insertion et de probation,
00:52:57 le SPIPE, on en parlera avec ce terme dans cette émission,
00:53:02 a été créé en 1999.
00:53:05 Il en existe, en France, aujourd'hui,
00:53:07 103 sur l'ensemble du territoire.
00:53:09 Au sein de ce SPIP,
00:53:10 exercent des conseillers pénitentiaires
00:53:13 d'insertion et de probation.
00:53:15 Ce sont environ 4 000 CPIP
00:53:18 qui suivent aujourd'hui
00:53:19 et qui accompagnent plus de 74 000 détenus en France.
00:53:24 Dans 187 établissements pénitentiaires,
00:53:28 il y a approximativement 165 000 personnes suivies
00:53:31 en milieu ouvert, cette fois.
00:53:33 Remarque, un CPIP peut avoir à sa charge
00:53:37 le suivi de 90 à 120 personnes.
00:53:40 Autrement dit, on ne parle pas vraiment
00:53:42 d'un suivi personnalisé au vu de ces chiffres.
00:53:45 Le SPIP que vous représentez sur ce plateau
00:53:48 a pour mission principale la prévention de la récidive.
00:53:51 On va bien sûr revenir avec vous sur le film que nous venons de voir
00:53:55 et les problématiques qu'elle soulève.
00:53:58 Elsa Faucillon est également sur ce plateau avec nous.
00:54:01 Bienvenue. Vous êtes députée communiste
00:54:03 de la première circonscription des Hauts-de-Seine.
00:54:06 Vous avez mené, avec la députée renaissance Caroline Abadie,
00:54:11 une mission d'information sur les alternatives à la détention
00:54:14 et l'éventuelle création d'un mécanisme
00:54:17 de régulation carcérale.
00:54:19 Vous nous expliquerez peut-être de quoi il s'agit tout à l'heure.
00:54:22 C'est un travail qui a duré cinq mois.
00:54:24 Vous avez auditionné plus de 100 personnes.
00:54:27 Vous avez été au Pays-Bas.
00:54:29 C'est intéressant d'ouvrir les fenêtres
00:54:31 et de voir ce qu'il se passe à l'extérieur.
00:54:33 Vous avez fait le rapport de cette mission
00:54:35 au mois de juillet dernier.
00:54:37 Enfin, Clotilde Gilbert est avec nous.
00:54:39 Bienvenue. Après des années passées
00:54:41 en tant qu'aumônier de prison,
00:54:43 vous avez observé ou vous avez observé de près
00:54:46 ce qu'est la réalité de ce milieu carcéral.
00:54:49 Vous avez fondé, voilà, bientôt 10 ans maintenant,
00:54:52 c'était en 2014, l'association Wake Up Café
00:54:55 pour justement guider les anciens détenus
00:54:58 vers la réinsertion professionnelle.
00:55:00 Vous collaborez aujourd'hui, semble-t-il,
00:55:02 avec une association avec plus de 300 entreprises
00:55:05 et vous avez réussi à tisser un formidable réseau.
00:55:09 Vous avez dû vous reconnaître en grande partie
00:55:11 par le travail que nous avons vu
00:55:14 à travers ce film de la lucarne d'Ariane, j'imagine.
00:55:18 -Complètement, d'autant que la lucarne d'Ariane
00:55:20 est un partenaire de Wake Up Café.
00:55:22 On a des "wakers" qui ont travaillé chez eux.
00:55:25 -Alors, un taux de réussite
00:55:27 ou de non-récidive important pour votre association,
00:55:31 vous avez trouvé, vous, de bonnes voies
00:55:34 pour remettre sur le marché de l'emploi
00:55:36 les anciens détenus auxquels vous avez eu affaire ?
00:55:39 -Ce qui nous a paru le plus important,
00:55:41 c'est, un, de redonner à ces personnes
00:55:44 l'envie d'avancer, de devenir citoyens à part entière
00:55:47 dans notre société, et de le faire grâce à un encadrement
00:55:50 très bienveillant, mais très exigeant.
00:55:52 De fait, la direction de la statistique du gouvernement
00:55:55 a analysé l'ensemble des personnes accompagnées
00:55:58 par Wake Up Café depuis le début.
00:56:00 -Un taux de retour en prison qui est de 12,6 %,
00:56:03 qui peut se comparer...
00:56:04 -On est très inférieurs au taux de récidive
00:56:07 auquel on fera référence tout à l'heure.
00:56:09 Ce sont des résultats, effectivement,
00:56:12 très en-dessous de la moyenne nationale aujourd'hui
00:56:15 concernant la récidive,
00:56:16 avec votre association, Wake Up Café.
00:56:19 Euh...
00:56:20 L'exercice, l'activité, est obligatoire.
00:56:24 Depuis une loi pénitentiaire de 2019,
00:56:28 ça, d'une part, et puis, d'autre part,
00:56:30 le code pénal, le code de procédure pénale,
00:56:32 prévoit que les établissements pénitentiaires
00:56:35 doivent prendre toutes les dispositions
00:56:37 pour assurer une activité professionnelle
00:56:40 aux personnes incarcérées qui en font la demande.
00:56:43 Voilà ce qu'on propose aux détenus lorsqu'ils sont en prison,
00:56:46 parce qu'il faut commencer par là,
00:56:48 parce que, ne le voyons pas, dans ce film,
00:56:51 la réinsertion professionnelle se prépare
00:56:53 pendant l'incarcération.
00:56:55 -Et c'est le rôle, notamment, des conseillers pénitentiaires
00:56:58 d'insertion et de probation, qui sont accompagnés,
00:57:01 bien évidemment, par des assistantes de services sociaux,
00:57:04 en nombre insuffisant, mais également...
00:57:07 -Que je n'ai pas cité. -Oui.
00:57:08 -Et qui vont assurer un accompagnement,
00:57:11 je vais vous parler de ce que je connais bien,
00:57:13 le département de la Seine-Saint-Denis,
00:57:16 plus précisément de la maison d'arrêt de Villepeinte,
00:57:19 qui va connaître, dans quelques mois,
00:57:21 un nouvel établissement rattaché à sa direction,
00:57:24 qui sera le service, la structure d'accompagnement
00:57:27 vers la sortie, mais nous l'avons évoqué
00:57:29 dans nos échanges. -C'est une partie
00:57:31 de ces structures qu'ils mettent en place
00:57:33 et d'accélérer la mise en place.
00:57:35 -Les conseillers pénitentiaires assurent
00:57:38 cet accompagnement, un accompagnement
00:57:40 individualisé. Nous avons la chance,
00:57:42 sur ce département, en tous les cas,
00:57:44 en milieu fermé, c'est notre jargon,
00:57:46 pour parler des personnes qui sont incarcérées,
00:57:49 en moyenne, 60 personnes confiées
00:57:51 à un conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation.
00:57:55 Tout l'enjeu, dès le processus arrivant,
00:57:57 qui est normé, qui répond à des règles pénitentiaires
00:58:00 européennes, va être d'établir un diagnostic
00:58:03 pour dégager l'orientation et le choix des partenaires
00:58:07 qui sont les plus adaptés.
00:58:08 Il faut savoir que l'un des travails,
00:58:11 l'un des axes essentiels dans l'accompagnement
00:58:14 des personnes, ça va être l'orientation
00:58:16 vers des partenaires compétents, institutionnels ou associatifs.
00:58:20 Pour ça, le ministère de la Justice a signé
00:58:22 un certain nombre d'accords cadres nationaux,
00:58:25 qui sont ensuite déclinés
00:58:27 au niveau interrégional
00:58:30 et ensuite au niveau départemental.
00:58:32 Le choix du documentaire,
00:58:35 en tous les cas, l'axe qui est privilégié
00:58:37 est celui de l'insertion par l'activité économique,
00:58:40 la formation professionnelle. -C'est notre sujet.
00:58:43 -Vous avez raison. Je tiens à souligner
00:58:45 que le service, le SPIP,
00:58:47 et notamment les conseillers pénitentiaires,
00:58:50 vont assurer un accompagnement conséquent
00:58:52 avec des partenaires compétents
00:58:54 dans les trois autres piliers de l'insertion.
00:58:57 -La recherche de l'enlèvement. -L'accès aux soins,
00:59:00 le soin, qui peut être un préalable indispensable,
00:59:03 notamment à un emploi,
00:59:05 et puis enfin l'accès à l'hébergement et au logement,
00:59:08 qui est essentiel. -Bien entendu.
00:59:10 Sur le papier, on se dit que tout est en place
00:59:13 pour procurer une activité au sein des établissements,
00:59:16 une formation professionnelle,
00:59:18 de l'enseignement, aussi,
00:59:21 de l'activité sportive, culturelle.
00:59:23 Quand on regarde dans le détail,
00:59:25 la réalité des faits, c'est pas vraiment celle-là.
00:59:27 A cause de la surpopulation carcérale
00:59:30 auquel nous devons faire face aujourd'hui,
00:59:32 tout cela a du mal à se mettre en place
00:59:35 dans la réalité des faits.
00:59:36 Est-ce que c'est aussi le constat que vous avez fait
00:59:39 à travers votre travail et votre mission d'information ?
00:59:42 -C'était pas le coeur de notre mission d'information,
00:59:45 puisqu'on devait regarder les alternatives
00:59:48 à la détention, justement.
00:59:50 En réalité, ça peut pas vous échapper
00:59:52 dans le tableau général, et merci d'en parler.
00:59:55 74 000 détenus actuellement,
00:59:58 pour 60 000 places.
01:00:00 La France a été condamnée à plusieurs reprises
01:00:03 par la Cour européenne des droits de l'homme
01:00:06 pour des traitements inhumains, indignes, dégradants.
01:00:09 -Et ça, de fait, c'est un frein énorme
01:00:11 pour l'organisation. -J'ai vu lors de visites
01:00:14 où il y a des matelas au sol,
01:00:17 j'ai vu des cellules où il y avait quatre détenus.
01:00:20 Et où, eh bien, les personnes qui sont là
01:00:23 ne peuvent pas accéder, de la bonne manière, en tout cas,
01:00:27 à des activités,
01:00:30 à des formations,
01:00:33 tout simplement parce que la surpopulation
01:00:36 limite considérablement les mouvements
01:00:39 au sein de la prison,
01:00:42 accapare de manière importante les personnels,
01:00:45 qui ne sont pas en nombre suffisant,
01:00:47 et puis, pour les conseillers de probation et d'insertion,
01:00:50 forcément, on fait aussi,
01:00:52 si leur nombre à eux ne sont pas suffisants,
01:00:54 on fait exploser le nombre de situations à suivre.
01:00:57 Les règles européennes, en termes de probation,
01:01:00 c'est normalement 60 personnes à suivre.
01:01:02 J'ai rencontré de nombreux conseillers de probation
01:01:05 qui avaient 90, 100, 110, 120 personnes à suivre.
01:01:08 -C'est le chiffre que je citais. -Et donc, évidemment,
01:01:11 cette surpopulation limite considérablement
01:01:14 le travail d'accompagnement,
01:01:16 qui est très individualisé, très soutenu,
01:01:18 et donc pose des freins, en tout cas,
01:01:20 aux objectifs, je dis plutôt réintégration citoyenne.
01:01:23 Et donc, la réinsertion professionnelle
01:01:25 peut en faire partie, mais il n'y a pas uniquement ça.
01:01:29 Vous parlez du soin de l'hébergement,
01:01:31 mais c'est aussi, tout simplement,
01:01:33 retrouver de l'autonomie brisée par la détention.
01:01:36 -Vous connaissez bien le milieu carcéral,
01:01:38 faites le même constat avec quelques nuances,
01:01:41 et ensuite, vous répondrez.
01:01:42 -Je fais le même constat en sachant
01:01:45 qu'effectivement, de mieux en mieux,
01:01:47 il y a une activité proposée aux détenus.
01:01:49 De fait, il n'y en a qu'un tiers d'entre eux
01:01:52 qui ont réellement eu une activité,
01:01:54 quelle qu'elle soit.
01:01:55 Mais il y a un vrai effort
01:01:57 qui est fait par le gouvernement et le ministère de la Justice,
01:02:01 notamment avec la TIGIP,
01:02:02 pour créer de l'activité professionnelle,
01:02:05 pour créer de la formation professionnelle,
01:02:07 pour créer des parcours de préparation à la sortie.
01:02:10 Les choses vont dans le bon sens,
01:02:12 mais il y a trop de personnes incarcérées.
01:02:15 Nous, au Équipe Café, on travaille en partenariat très étroit.
01:02:18 -Vous nous précisiez à qui on a affaire.
01:02:20 Cette population qu'on a découverte,
01:02:23 ce sont des jeunes qu'on a vus dans ce film,
01:02:25 mais on a à affaire à une population très peu formée,
01:02:28 niveau d'éducation très faible.
01:02:30 -Je crois que c'est 60 % d'entre eux
01:02:32 qui n'ont pas de diplôme
01:02:34 et qui n'ont pas atteint le brevet des collèges.
01:02:37 Effectivement, on a des personnes qui sortent de prison
01:02:40 qui ont été sans activité pendant un certain temps
01:02:43 et qui doivent retrouver l'énergie et la capacité d'agir dehors.
01:02:46 C'est vrai que c'est très compliqué
01:02:49 sans un accompagnement rapproché.
01:02:51 -On peut être diplômée en prison aujourd'hui,
01:02:54 on peut être formé,
01:02:55 obtenir des diplômes de formation professionnelle,
01:02:58 on peut acquérir une expérience professionnelle en prison ?
01:03:01 -Oui, il y a beaucoup de choses qui sont mises en place pour ça,
01:03:05 mais pas pour un nombre suffisant.
01:03:07 Peut-être qu'en prison, il y a des personnes
01:03:10 qui ont été condamnées et qui savent combien de temps
01:03:13 ils vont passer en prison, même s'il y a des aménagements de peine,
01:03:17 mais il y a une surpopulation,
01:03:19 qui est aussi le fait de la détention provisoire,
01:03:22 donc des personnes qui sont en attente,
01:03:24 eh bien, de la... -Du jugement.
01:03:26 -Du jugement, et qui y passent un certain nombre de mois,
01:03:31 ça peut arriver, et même de longs mois.
01:03:33 Et ces personnes-là, qui constituent quand même
01:03:36 une partie importante des personnes aujourd'hui en maison d'arrêt,
01:03:40 elles vont avoir quand même beaucoup moins d'activités proposées
01:03:44 et échappent souvent aux conseillers de probation et d'insertion
01:03:48 pour commencer à entamer un parcours,
01:03:50 puisqu'ils n'ont pas encore la condamnation,
01:03:53 donc ils ne savent pas encore combien de temps ils vont passer là.
01:03:57 Parfois, quand la condamnation tombe,
01:03:59 c'est les mois qu'ils ont déjà passés qui vaut pour peine
01:04:02 et ils sortent sans avoir eu l'accompagnement nécessaire
01:04:05 pour leur sortie. -Et Herve Monnet ?
01:04:08 -Il me semble nécessaire de rappeler quelques éléments de contexte.
01:04:12 -La surpopulation carcérale, ça vous pose un problème ?
01:04:15 -Vous, à votre poste, aujourd'hui,
01:04:17 pour aller au bout de votre mission...
01:04:19 -Il y a évidemment... -Et d'abaisser le taux de récidive.
01:04:23 -Et ça, personne ne peut le nier.
01:04:25 Un taux d'occupation des établissements
01:04:27 qui est un obstacle à une prise en charge, parfois, de qualité.
01:04:32 Néanmoins, ce que je tiens à dire,
01:04:34 c'est que l'ensemble des acteurs pénitentiaires
01:04:37 font un travail quotidien remarquable
01:04:40 pour lutter, justement, contre des conditions,
01:04:42 contre une promiscuité,
01:04:44 et les conditions dégradantes ou humiliantes que vous citez,
01:04:47 je ne les ai pas observées dans les établissements
01:04:50 où j'ai travaillé, notamment au sein de la maison d'arrêt
01:04:53 de Villepeinte. Nous avons affaire à une population,
01:04:56 toutes les populations incarcérées ne se valent pas.
01:04:59 -Bien sûr. -Vous avez effectivement cité
01:05:02 une catégorie de moins de 30 ans,
01:05:05 qui est à hauteur de 45 % dans les...
01:05:07 -45 % des détenus en France ont moins de 30 ans.
01:05:10 -Des personnes incarcérées. -La moitié, presque.
01:05:12 -Ces personnes-là ont un parcours chaotique,
01:05:15 malheureusement, dès l'enfance, qui s'est prolongé
01:05:18 durant l'adolescence, et nous avons un cumul de facteurs
01:05:21 de vulnérabilité qu'il va falloir traiter.
01:05:24 L'accès aux soins, l'accès aux droits,
01:05:27 la formation professionnelle et l'administration pénitentiaire,
01:05:30 même si elle le fait sans doute de manière incomplète,
01:05:33 compte tenu d'une augmentation conséquente
01:05:36 des incarcérations, mais encore faut-il rappeler
01:05:39 que c'est l'autorité judiciaire,
01:05:41 dans le cadre de procédures d'instruction
01:05:43 criminelles ou correctionnelles, là encore,
01:05:46 l'horizon n'est pas le même en termes de suivi
01:05:49 et d'accompagnement, mais aussi de condamnations,
01:05:52 et peut-être que nous évoquerons les condamnations
01:05:55 à des durées courtes, qui ne sont pas forcément...
01:05:57 Et les recherches dans le monde
01:06:01 donnent des données, enfin, nous communiquent
01:06:04 des données probantes qui mettent en avant l'intérêt
01:06:06 d'être sur des mesures restrictives de liberté,
01:06:09 alternatives à l'emprisonnement.
01:06:11 Mais le... Enfin, ce que je tiens à dire,
01:06:14 c'est qu'effectivement, un taux d'occupation
01:06:16 très important de certains établissements
01:06:19 ne nous empêche pas de développer des partenariats,
01:06:22 des partenariats que j'évoquais de manière généraliste,
01:06:25 mais qui sont déclinés, et notamment dans l'accès
01:06:28 à l'emploi ou à la formation professionnelle.
01:06:31 Wake Up Café est l'un des partenaires,
01:06:33 nous avons d'autres partenaires, Spill,
01:06:35 qui s'appuient sur un réseau d'acteurs locaux, économiques,
01:06:39 et tout l'enjeu va être de mobiliser
01:06:42 les personnes détenues, de définir un projet
01:06:44 et de s'engager dans un projet.
01:06:46 -Tout à l'heure, j'ai dit que l'activité était obligatoire.
01:06:50 Elle est proposée soit par le SPIP,
01:06:52 soit par le directeur de l'établissement.
01:06:54 -Par la détention. -Oui.
01:06:56 On a cité les activités en question.
01:06:59 Ca ne se fait pas sur la base du volontariat seulement.
01:07:02 C'est-à-dire que, par rapport à ce que vous constatez,
01:07:05 y a-t-il beaucoup de ces détenus de moins de 30 ans
01:07:08 qui sont demandeurs d'une formation professionnelle,
01:07:11 qui sont demandeurs de travailler au sein de l'établissement
01:07:15 via les partenariats que vous évoquez ?
01:07:17 Est-ce que c'est le cas ?
01:07:19 Est-ce qu'ils sont demandeurs ou, une fois en prison,
01:07:22 ils lâchent l'affaire ?
01:07:24 -Là encore, il y a différents profils.
01:07:27 Certaines personnes vont attendre que la peine se passe,
01:07:31 et tout l'enjeu du travail et de l'accompagnement
01:07:34 des conseillers est de mettre de la perspective
01:07:37 dans un cadre de contrainte,
01:07:39 de dégager un programme qui est clairement défini
01:07:42 et enfin de développer des stratégies
01:07:44 qui favorisent la réceptivité des personnes.
01:07:47 Il est évident que si au départ,
01:07:49 nous ne travaillons pas sur l'adhésion,
01:07:51 il n'y aura personne en termes de projet de réinsertion.
01:07:55 Donc tout l'enjeu va être, effectivement,
01:07:58 de repérer les besoins de la personne
01:08:00 et de solliciter les bons partenaires,
01:08:02 en tous les cas, les partenaires qualifiés,
01:08:05 qui ont tous des qualités, mais pas tous les mêmes compétences,
01:08:09 et en tous les cas, de bien cibler le partenaire
01:08:11 pour répondre aux besoins de la personne.
01:08:14 -On va voir un extrait du documentaire
01:08:16 autour de la privation d'autonomie à la sortie de prison,
01:08:19 cette fois, et évidemment, ce sont des responsables
01:08:22 de la Lucerne d'Ariane, dont on a suivi les membres
01:08:25 au plus près dans ce film, qui s'expriment.
01:08:28 -Ce temps, derrière les barreaux,
01:08:30 c'est des privés de liberté, mais aussi d'autonomie.
01:08:33 Il y a des choses évidentes, qui ne le sont pas pour eux.
01:08:36 Ils sont assez doués pour respecter les horaires.
01:08:39 Sur les sorties culturelles, j'ai jamais eu de problème.
01:08:42 Par contre, prévoir son petit encas, aucun ne l'avait fait.
01:08:45 C'est des trucs qu'ils ont oublié de faire et d'apprendre
01:08:48 pendant la détention. Il va y avoir des trucs
01:08:51 qui leur semblent venus de l'espace, à nos salariés en insertion.
01:08:55 C'est à peu près dans cet état-là que vous récupérez...
01:08:58 Les jeunes, puisque ce sont plutôt des jeunes,
01:09:00 qu'on a vus dans ce film, ou de toute façon,
01:09:03 les personnes qui sont sorties de prison
01:09:05 et qui cherchent à se réinsérer professionnellement.
01:09:08 -On se rend compte, ce qu'ils viennent chercher,
01:09:11 chez "Wake up, café", c'est un cadre.
01:09:13 Ils viennent chercher des règles, des repères,
01:09:16 parce que souvent, comme vous le disiez,
01:09:18 ils viennent de parcours très chaotiques,
01:09:21 d'environnement et de contexte,
01:09:23 de violence, de drogue, d'absence de père...
01:09:26 -Troupe psychologique, addictologie...
01:09:28 -Énorme. -Important.
01:09:30 -Quand ils sortent, sans avoir eu d'activité,
01:09:32 la sortie est très compliquée,
01:09:34 pour continuer à avancer, se mettre debout.
01:09:37 Clairement, quand ils arrivent chez nous,
01:09:40 la question de l'horaire, nous, n'est pas si évidente que ça,
01:09:43 et c'est un des gros travails que fait "Wake up, café".
01:09:46 -Premier critère de fiabilité, les horaires.
01:09:49 -Indispensable. -C'est ce qu'on a compris,
01:09:51 par exemple, avec les films. -Ce qu'on leur dit,
01:09:54 c'est que dans le monde professionnel,
01:09:56 si tu arrives 5 minutes en retard, ton patron,
01:09:59 tu vas lui avoir manqué pendant 5 minutes,
01:10:01 et ces 5 minutes sont importantes.
01:10:03 -Les anciens détenus que vous accueillez
01:10:06 au sein de "Wake up, café",
01:10:07 ce sont des détenus que vous aviez déjà suivis
01:10:10 lorsqu'ils étaient emprisonnés ?
01:10:12 -La plupart, c'est des personnes qui nous sont envoyées
01:10:15 par le SPIP des différents établissements pénitentiaires,
01:10:19 qui nous orientent, parce qu'ils estiment
01:10:21 que c'est des personnes qui ont besoin
01:10:23 de cet accompagnement très rapproché,
01:10:25 très exigeant, en lien avec le monde professionnel,
01:10:28 puisque, comme vous le disiez, on a beaucoup d'entreprises
01:10:31 partenaires qui sont à nos côtés, qui ont compris
01:10:34 qu'il y avait un enjeu de...
01:10:36 un enjeu de société à embaucher
01:10:39 et à donner une nouvelle chance à des gens
01:10:41 qui avaient fait un ou plusieurs passages en prison.
01:10:44 -Elsa Faucillon, qu'avez-vous pensé de ce film
01:10:47 sur ces jeunes qui sont là,
01:10:49 bel et bien sortis de prison, mais on voit
01:10:51 les plus grandes difficultés à se réadapter
01:10:54 et à retrouver une vie sociale...
01:10:56 -C'est moi, ce qui m'a...
01:10:57 Evidemment, ça a fait écho aussi au travail que j'ai mené
01:11:00 et puis aux...
01:11:02 -Vous en avez rencontré des associations,
01:11:04 vous aussi, qui travaillent main dans la main
01:11:07 avec le ministre de la Justice. -J'exerce régulièrement
01:11:10 mon droit de visite parlementaire, puisque les parlementaires
01:11:13 peuvent exercer un droit de visite dans les lieux
01:11:16 de prison, en hôpitaux psychiatriques
01:11:18 ou encore, hier, j'étais en centre de rétention administrative.
01:11:21 -Allez-vous aussi dans les associations
01:11:24 de type "Occupé ?" -Oui, bien sûr.
01:11:26 Jamais, mais bienvenue. -Ce sera peut-être le cas
01:11:28 après cette émission. -Mais moi,
01:11:30 ce qui a fait écho, en tout cas,
01:11:32 à ces parcours, c'est...
01:11:34 L'idée...
01:11:36 Il y a un des anciens détenus qui dit...
01:11:40 "J'ai plus de mémoire, j'y arrive plus à penser."
01:11:43 En gros, il explique comment...
01:11:46 Tout ça l'a brisé, aussi, et il y a le rapport au temps
01:11:49 que... le salarié de la Lucarne évoque.
01:11:53 Enfin, il faut que les gens essaient peut-être de s'imaginer,
01:11:56 même si c'est très difficile, les 24 heures...
01:11:59 Alors, pas 24 heures dans une cellule,
01:12:02 mais pour certains, ça peut être 22, 21,
01:12:04 des fois, c'est moins, mais 21 heures, 22 heures
01:12:07 dans une cellule, vous imaginez bien
01:12:09 que la notion de temps, elle vous échappe totalement.
01:12:12 Et donc, je dis ça parce qu'il faut pas minimiser
01:12:16 à quel point la prison, ça brise des choses.
01:12:18 C'est-à-dire qu'il y a déjà des parcours chaotiques avant,
01:12:21 mais la prison, elle brise...
01:12:23 -On voit que c'est des parcours chaotiques après.
01:12:26 -Aussi, mais la prison, ça brise même deux semaines,
01:12:29 même un mois. On parle de choc carcéral.
01:12:32 Et donc, même s'il y a un accompagnement en prison,
01:12:35 et effectivement, il y a des associatifs,
01:12:37 il y a des partenaires institutionnels,
01:12:40 il y a les CPIP, les psychologues,
01:12:42 qui font un travail absolument considérable,
01:12:45 mais il faut bien se rendre compte
01:12:46 qu'à l'intérieur de la prison,
01:12:48 il y a un travail qui est aussi limité
01:12:51 par l'effet produit par l'incarcération
01:12:53 et que l'après est rendu très difficile aussi
01:12:56 par les effets continus de cette incarcération.
01:12:59 En réalité, la réinsertion professionnelle,
01:13:02 parfois, elle n'est pas possible tout de suite,
01:13:05 parce qu'il y a plein de choses à réapprendre avant,
01:13:08 et c'est ce que montre très bien le documentaire.
01:13:11 -L'autonomie, par exemple. -Oui, et parfois même,
01:13:14 retrouver... Je vais aller jusque-là.
01:13:16 Parfois même, retrouver sa place dans la société
01:13:19 ne passe pas par l'emploi. Parfois.
01:13:21 Parfois, ça passe par autre chose.
01:13:23 Trouver une autre place dans la société
01:13:26 ne passe pas forcément par l'emploi.
01:13:28 Il y a des politiques très développées
01:13:30 sur l'axe réinsertion professionnelle.
01:13:33 On comprend pourquoi, mais parfois,
01:13:35 la réinsertion professionnelle,
01:13:37 c'est pas pour être pessimiste, elle vous replonge
01:13:40 dans un cadre très contraint,
01:13:42 où les conditions de travail peuvent être très dures,
01:13:45 parce qu'on va orienter ces personnes
01:13:47 à des parcours chaotiques, pas vers les métiers
01:13:50 où les conditions de travail sont les plus agréables,
01:13:53 confortables, épanouissantes, et qui peuvent devenir
01:13:56 des facteurs qui redéveloppent un stress,
01:13:59 des traumas, des mauvais comportements.
01:14:01 Je dis ça pas pour brosser en noir le tableau,
01:14:04 mais pour montrer à quel point le travail d'accompagnement
01:14:08 et le travail qu'a à produire la personne elle-même
01:14:11 est très important.
01:14:12 -La réinsertion bénitentiaire développe des programmes
01:14:15 axés sur l'autonomisation et la responsabilisation.
01:14:18 A la maison d'arrêt de Seine-Saint-Denis,
01:14:21 à Villepinte, nous avons 2 quartiers
01:14:23 qui favorisent cette mobilisation.
01:14:26 Un quartier jeune majeur, qui accueille
01:14:28 une vingtaine de jeunes détenus, et puis un module de respect
01:14:32 qui permet à des personnes, sur la base de la signature
01:14:35 d'une charte d'engagement, de bénéficier
01:14:38 de davantage de liberté d'aller et de venir
01:14:40 dans le travail de l'administration pénitentiaire,
01:14:43 qui est continu important, et de développer des programmes
01:14:47 qui vont favoriser le développement des habiletés sociales
01:14:50 et des compétences psychosociales.
01:14:52 Nous déterminons des cahiers des charges
01:14:55 qui sont portés par un certain nombre de partenaires,
01:14:58 mais également par les CPIP,
01:15:00 les conseillers pénitentiaires d'insertion et de probation.
01:15:03 Tout l'enjeu va être de favoriser, pour ce public-là,
01:15:07 l'accès à des codes, le code de l'entreprise,
01:15:10 le code de communication de l'entreprise,
01:15:12 pas celui du code de communication dans la famille,
01:15:15 ni celui du code de communication avec les pères
01:15:18 ou dans un réseau amical.
01:15:19 Et donc, ce travail-là,
01:15:22 avec de nombreuses actions qui peuvent être,
01:15:25 par des biais culturels ou socioéducatifs,
01:15:28 vise véritablement à les préparer
01:15:31 à s'inscrire dans un campagnement postcarcéral
01:15:35 avec tout l'enjeu, et vous l'avez souligné,
01:15:38 des aménagements de peine.
01:15:39 Nous avons aujourd'hui un taux moyen de 25 %
01:15:42 d'aménagement de peine,
01:15:43 mais nous avons également d'autres mesures
01:15:46 qui sont décidées par l'autorité judiciaire.
01:15:49 Nous répondons à la commande judiciaire.
01:15:51 Des mesures de libération sous contrainte,
01:15:54 de plein droit désormais,
01:15:55 qui relèvent de la régulation
01:15:57 et qui nous permettent un suivi assuré
01:15:59 par des conseillers pénitentiaires en milieu ouvert,
01:16:02 en les accompagnant, là encore,
01:16:04 dans le respect des obligations et des interdictions,
01:16:07 dans une mobilisation et une responsabilisation
01:16:10 par rapport à un projet qui doit être personnalisé.
01:16:12 -On va repasser à la récidive.
01:16:14 Le taux de récidive, c'est le chiffre
01:16:16 qui doit faire foi à la fin de toutes les politiques mises en place,
01:16:20 pour les personnes dont nous parlons.
01:16:22 Avec ce chiffre, 40 % des personnes condamnées en 2019
01:16:26 sont en état de récidive ou de réitération.
01:16:29 Source INSEE.
01:16:31 Et puis un autre chiffre, celui-ci,
01:16:33 31 % des sortants récidivent dans les 12 mois.
01:16:36 Voilà les chiffres dont je dispose.
01:16:39 J'imagine, j'espère, qu'ils correspondent
01:16:42 à l'ordre de grandeur que vous avez les uns et les autres en tête,
01:16:46 puisqu'il peut y avoir discussion sur ces chiffres,
01:16:49 entre réintégration, récidive.
01:16:51 -Réitération ou récidive.
01:16:53 -On est sur un tiers de récidive, en moyenne.
01:16:55 Comment peut-on, un temps soit peu,
01:16:57 faire baisser ce chiffre ? C'est ça, la vraie question.
01:17:01 -Il y a un gros sujet de société.
01:17:02 Si il y a de la récidive, c'est qu'il y a de nombreux délits
01:17:06 dans la société.
01:17:07 On a tous intérêt à travailler, et tous, je parle collectivement,
01:17:11 les entreprises, la société, les services pénitentiaires
01:17:14 et les élus, à travailler et à regarder ce sujet
01:17:18 de manière très proche, parce qu'aujourd'hui,
01:17:21 et c'est ceux qu'on accompagne qui le disent,
01:17:24 il y a deux mondes.
01:17:25 Il y a le monde de la cité, si je caricature,
01:17:27 et le monde de la société.
01:17:29 Tant qu'on continue à avancer avec des silos,
01:17:32 où chacun reste avec ses codes et avec la perception qu'il a
01:17:35 de l'autre silo, les choses ne vont pas aller en s'améliorant.
01:17:40 En tout cas, c'est ma conviction, et je pense qu'elle est partagée.
01:17:44 Tout ce qui va permettre de créer des ponts
01:17:47 entre ces deux mondes est indispensable.
01:17:49 Du coup, un des gros travails, c'est de permettre
01:17:52 à ceux qui sont en détention de se projeter
01:17:55 vers un avenir différent, de comprendre
01:17:57 quel est leur intérêt à intégrer la société
01:18:00 et à y agir de manière positive.
01:18:02 C'est tout le travail qui est fait déjà en détention
01:18:05 et qui est accompagné à l'extérieur.
01:18:07 -Vous avez un taux de récidive à Wake Up Café,
01:18:09 vous l'avez cité tout à l'heure, je crois que c'est 12,5 %,
01:18:13 malgré tout, malgré tout,
01:18:15 chez les personnes qui ont récidivé,
01:18:18 qui sont passées par Wake Up Café,
01:18:20 qu'est-ce qui a fait qu'ils ont récidivé ?
01:18:22 Qu'est-ce qui a raté ? -Il y a plein de choses.
01:18:25 On a créé un lieu où on les embauche dès la sortie de prison
01:18:28 pour leur donner d'abord un salaire,
01:18:31 car on sait qu'un certain nombre d'entre eux,
01:18:33 s'ils ont un salaire, ils vont continuer
01:18:36 ce qui les a conduits en prison.
01:18:38 En sortant, ils ont la motivation de faire autre chose,
01:18:41 trois jours, trois semaines, peut-être trois mois,
01:18:44 mais ça ne dure pas.
01:18:45 S'il n'y a pas un salaire qui va les garantir,
01:18:48 qu'ils ont un minimum, un minimum vital,
01:18:51 ils vont continuer à créer de la récidive
01:18:53 et ils vont continuer à retourner en prison
01:18:56 trois fois, quatre fois, cinq fois.
01:18:58 -Elsa Fossillon, vous avez travaillé
01:19:00 sur les alternatives à la prison.
01:19:02 Vous avez été au choix de bataille avec votre collègue de Renaissance.
01:19:06 C'est une des solutions possibles,
01:19:08 les alternatives à la prison,
01:19:10 pour résoudre et faire baisser ce fameux taux de récidive ?
01:19:14 Il y en a d'autres ? -Déjà, sur le taux de récidive,
01:19:17 il faut dire combien...
01:19:18 On a un petit souci en France avec les chiffres et les statistiques
01:19:22 sur les données de justice et sur les données liées à la prison.
01:19:26 Et donc, nous, on a plaidé avec ma collègue
01:19:30 pour vraiment se doter de chiffres un peu stables,
01:19:34 consistants, s'appuyant aussi sur les parcours, les trajectoires.
01:19:38 C'est important, parce qu'on sait combien
01:19:41 c'est une trajectoire, la sortie de la délinquance.
01:19:44 Et donc, parfois, vous récidivez,
01:19:46 mais vous récidivez en distançant un peu
01:19:50 les actes de délinquance que vous commettez.
01:19:54 Parfois, c'est pas tout à fait les mêmes choses
01:19:56 et vous allez commettre des faits moins graves.
01:19:59 Ce qu'on fait, c'est analyser,
01:20:01 parce que la personne ne recommet pas un acte,
01:20:03 un délit, une infraction,
01:20:05 ça veut dire qu'elle n'est pas en voie d'en sortir.
01:20:08 C'est la première chose.
01:20:09 Pour pouvoir voir ce qui est efficace,
01:20:12 on a besoin de pouvoir analyser ces trajectoires.
01:20:14 C'est la première chose. La deuxième,
01:20:16 c'est qu'on a besoin d'outils pour voir
01:20:19 si les alternatives à la détention sont plus efficaces.
01:20:22 C'est pour ça qu'on a dû aller ailleurs.
01:20:24 On a été aux Pays-Bas,
01:20:26 parce qu'ils se sont dotés d'outils d'évaluation
01:20:28 plus consistants que les nôtres.
01:20:30 Ca a l'air de montrer que les alternatives à la détention
01:20:33 sont plus efficaces.
01:20:35 Je cite une étude américaine, un peu datée maintenant,
01:20:38 qui dit que toute année supplémentaire passée en prison
01:20:42 augmente de 6 points le risque de recommettre une infraction
01:20:47 et baisse de 4 la chance de retrouver un emploi.
01:20:51 Ce qui montre bien à quel point la détention va fragiliser
01:20:55 et elle peut être, quelque part, contraire,
01:20:58 non pas à la mission de punition, qu'on fixe aussi à la prison,
01:21:02 mais qu'elle peut être contraire...
01:21:04 -Il faut penser aux victimes, aux détenus,
01:21:06 mais on va aussi penser aux victimes.
01:21:08 -Il y a un sens à la peine.
01:21:10 On enferme parce qu'il faut punir.
01:21:12 D'abord, est-ce que punir, ce n'est qu'enfermer ?
01:21:15 Ensuite, il y a la mission de remettre quelqu'un dans la société
01:21:19 qui ne va pas recommettre d'infraction.
01:21:21 On se rend compte que la prison est particulièrement inefficace
01:21:24 pour répondre à cette mission.
01:21:27 -Par alternative à la prison, vous entendez...
01:21:29 -Il y en a un éventail qui existe.
01:21:31 Beaucoup connaissent les tiges, les travaux d'intérêt général.
01:21:35 Il y a aussi ce qu'on appelle le placement extérieur.
01:21:38 Vous n'allez pas être en prison,
01:21:40 mais vous allez être accompagnée de manière très resserrée,
01:21:44 je crois beaucoup en cette formule,
01:21:46 car elle permet un accompagnement suivi et individualisé.
01:21:49 Je ne mets pas, par exemple, la détention à domicile
01:21:52 avec bracelet électronique, qui est une mesure de contrôle
01:21:56 parce que l'accompagnement est très limité, par exemple, je pense.
01:22:00 Mais ça, ça demande presque un changement
01:22:04 de culture judiciaire et un changement de culture
01:22:06 dans la société. -Une dernière question
01:22:09 avant de vous donner la parole.
01:22:11 L'aménagement des peines, vous l'avez évoqué,
01:22:13 ça semble une piste souvent mise en avant.
01:22:16 C'est un sas, en réalité,
01:22:18 entre la prison... -Bien sûr.
01:22:20 -La perpétuité de la personne. -Et l'accès à la sortie.
01:22:23 -Ce qui est important, c'est de ne pas être en sortie sèche.
01:22:27 Si vous avez eu des conditions de détention terribles
01:22:30 et qu'en plus, vous sortez et qu'il y a peu d'accompagnement,
01:22:33 vous faites le pire qu'on puisse faire à la société
01:22:36 et à la personne détenue. -Je vous donne la parole.
01:22:39 Ce sera sans doute le mot de la fin.
01:22:41 -Je ne partage pas votre réserve sur la surveillance électronique.
01:22:45 La surveillance électronique va permettre à la personne
01:22:48 un maintien, de vivre au sein... -On est d'accord
01:22:50 qu'elle a largement supplanté les tiges
01:22:53 et que je préfère un développement de tiges
01:22:55 plutôt que le développement de détention.
01:22:58 -Sauf que nous, on accompagne beaucoup de personnes
01:23:01 en aménagement de pénitentiaire. -Tout est dans le choix
01:23:04 des propositions. C'est l'une des missions
01:23:06 du service pénitentiaire d'insertion,
01:23:09 que de proposer au magistrat d'éclairer le magistrat
01:23:12 sur la bonne alternative à l'incarcération,
01:23:14 qui va correspondre au profil, aux réceptivités,
01:23:17 aux capacités de la personne d'intégrer,
01:23:19 de respecter des obligations et des interdictions.
01:23:23 -Il faut faire le CEPIP, car il connaît très bien la personne.
01:23:26 -Et la surveillance électronique permet à la personne
01:23:30 de bénéficier de formations professionnelles, d'emplois...
01:23:34 -Et d'accompagnement. -Et notre service
01:23:36 est particulièrement réactif pour favoriser,
01:23:39 pour être dans cette souplesse-là,
01:23:41 et puis avec un accompagnement, des entretiens,
01:23:44 assurés par les conseillers pénitentiaires,
01:23:46 à un rythme très régulier. -Il nous reste très peu de temps.
01:23:50 Vous avez parlé des SAS,
01:23:51 ces nouvelles structures pénitentiaires.
01:23:54 Il en existe quatre en France.
01:23:56 L'objectif, je crois, est d'en avoir 14 à brève échéance,
01:23:59 pour 1800 places.
01:24:01 En quoi ces structures peuvent faire avancer le dossier
01:24:05 et permettre de mieux réinsérer professionnellement les détenus ?
01:24:09 -C'est un enjeu important.
01:24:10 Le ministère de la Justice, et la direction
01:24:13 de l'administration pénitentiaire, a fortement investi.
01:24:16 Avec le programme que vous rappelez,
01:24:18 une structure va s'ouvrir à Noisy-le-Grand.
01:24:21 Elle sera rattachée à la maison d'arrêt de Seine-Saint-Denis,
01:24:24 avec trois principes.
01:24:28 -Très vite. -L'adhésion de la personne,
01:24:30 une équipe pluridisciplinaire
01:24:32 et des projets dédiés uniquement vers la préparation à la sortie,
01:24:36 avec un certain nombre d'acteurs institutionnels, associatifs.
01:24:40 Et puis, un engagement de la personne,
01:24:44 une adhésion, respect du règlement intérieur,
01:24:47 avec, malheureusement, si le règlement n'est pas respecté,
01:24:51 l'application d'un régime de sanctions,
01:24:54 mais aussi une mobilisation,
01:24:58 et notamment via l'insertion par l'activité économique,
01:25:02 qui va permettre véritablement de dégager
01:25:05 et de créer des parcours dedans, dehors,
01:25:07 avec un suivi assuré par des conseillers pénitentiaires.
01:25:11 -C'était le mot de la fin.
01:25:12 Malheureusement, on aurait pu rester plus longtemps.
01:25:15 -On a eu le plaisir de vous revoquer ce sujet
01:25:18 après ce documentaire, "Sortir de l'ombre",
01:25:20 un documentaire exclusif pour notre chaîne et cette émission.
01:25:24 Un grand merci à tous les trois.
01:25:26 Vos réactions, ce sera sur #DébatDoc.
01:25:28 Je vous donne rendez-vous pour un prochain "DébatDoc".
01:25:31 Ca sera à la même place, à la même heure,
01:25:34 et toujours avec son documentaire et son débat.
01:25:36 A très bientôt.
01:25:38 SOUS-TITRAGE : RED BEE MEDIA
01:25:41 Générique
01:25:43 ...

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