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00:00 - Comment vous expliquez votre popularité ?
00:02 - Chaque personne qui entraîne chez lui autant de haine que j'en ai entraîné,
00:05 entraîne en équivalence autant d'amour.
00:08 Il n'y a que ceux qui restent indifférents et qui laissent les gens indifférents,
00:11 qui entraînent ni sentiments de pour ou contre.
00:14 Moi, je suis très tranché.
00:15 Je veux dire que sur des personnalités comme les acteurs de cinéma,
00:20 ou les grands sportifs, ou les gens qui font de l'industrie,
00:23 en général, beaucoup de gens n'ont pas d'opinion.
00:26 Il y a quel 20% qui aiment bien ?
00:28 - Qui ne se prononcent pas ?
00:30 - Moi, il n'y a personne qui ne se prononce pas.
00:31 Tout le monde se prononce.
00:32 - Vous dites qu'il y a plein de gens qui vous aiment, mais il y en a globalement peut-être autant qui...
00:35 - Oui, bien sûr.
00:37 Oui.
00:38 Mais ça ne me dérange pas du tout.
00:39 - Le but du jeu, c'est qu'il soit de plus en plus nombreux à vous aimer.
00:41 - Ça, je m'en fous.
00:42 - Ah, globalement ?
00:43 - Pareil, complètement.
00:44 Quand vous ne faites pas de politique, quand vous faites de la politique, c'est le piège, malheureusement.
00:47 Et c'est là où on est contraint d'avoir des attitudes, des gimmicks et des postures,
00:52 puisque faire de la politique sans être élu, ça ne sert à rien.
00:55 C'est-à-dire que pour faire de la politique sans être élu,
00:58 il faut aller chercher dans la posture, dans le baratin, dans tout ça.
01:03 Alors là, quand on est débarrassé de ça, c'est un vrai pied.
01:06 - Mais c'est déjà une façon de jouer la comédie, j'imagine, la politique.
01:09 - D'une certaine façon, oui.
01:10 Et en plus de ça, là, c'est dans un but qui n'est pas aussi humanitaire que quand on fait du théâtre.
01:16 - C'est-à-dire que vous avez même dit un jour, dites-moi si je me trompe,
01:18 "Comédien, je l'ai toujours été un petit peu, la différence, c'est qu'avant, on me le reprochait."
01:21 - Voilà.
01:22 C'est la vérité.
01:23 - Dans la vie politique, dans la...
01:25 - Dans toutes les vies.
01:26 Quand vous êtes devant une équipe de football et qu'à la mi-temps, ils perdent 2-0
01:31 et que vous êtes convaincu qu'ils peuvent gagner 3-2, il faut leur raconter des trucs, c'est de la comédie.
01:36 C'est de la comédie.
01:37 Vous dites, moi, je vous ai vu, vous êtes plus forts qu'eux, vous allez voir,
01:40 je suis certain que vous allez gagner à la fin du match.
01:42 Alors que vous pensez que c'est des brèles qui se sont fait battre 2-0,
01:45 qu'ils vont en prendre deux dans la deuxième mi-temps, c'est de la comédie, ça.
01:48 - Il faut être bon comédien, quoi.
01:49 - Voilà.
01:50 Et des fois, ça marche.
01:52 - Pas eu.
01:55 - Bernard, est-ce qu'il y a un trait de caractère que vous avez du mal à gérer ?
01:58 - Euh...
02:00 L'impulsion.
02:01 Je suis un peu impulsif.
02:03 - Eh ben, bonne chance pour tes questions, Coé.
02:05 - Oui, il est impulsif, mais...
02:07 - Mais je regrette, après.
02:09 - De toutes les interviews, quel est le truc qui peut vous faire sortir de vos gonds ?
02:13 Pas les situations ou les accusations.
02:15 - Le c**, tout simplement.
02:16 - Le mot.
02:17 - L'incompétence.
02:18 - Il y a un mec qui me dit "je suis un c** et j'ai peur que tu t'en aperçoives pas,
02:20 donc je vais m'arranger pour que tu le vois".
02:22 - C'est-à-dire ?
02:23 - C'est-à-dire, tu vois, il y a le c** qui est c**.
02:26 Et en général, le c**, il a un problème, c'est qu'il a toujours peur qu'on s'en aperçoive pas.
02:30 Donc il fait vraiment tout pour qu'on se rende compte qu'il est très c**.
02:33 Et moi, je m'en rends compte plutôt plus vite que les autres.
02:36 - Il y a des noms, de gens comme ça ?
02:37 T'en connais ?
02:38 - Non, mais...
02:39 - Montiel, vous êtes redevenu copain, lui qui vous avait chargé de la bouquin ?
02:41 - C'est un genre de c** qu'on perd.
02:42 - Ah, d'accord.
02:43 Ben voilà, c'est ce que je voulais.
02:44 Non mais je voulais...
02:45 - Et si moi je vous dis...
02:49 - Attends, mais pourquoi...
02:50 - Si vous voulez une question de c** ?
02:52 - Non mais attends, pourquoi il est c** pour moi ?
02:54 Pas du tout parce qu'à un moment donné, il a eu envie de flinguer un certain nombre de mecs.
02:58 Parce que ça, ça peut...
02:59 D'abord, c'est concevable.
03:00 Deuxièmement, ça lui fait du bien de le dire.
03:02 Simplement, c'est que le lendemain qu'il l'a dit, il appelait tout autour de moi,
03:05 tous mes potes pour l'en dire.
03:06 Tu sais, dis-lui que c'est pas vrai, que j'ai pas dit ça.
03:08 C'est là où c'est un c**.
03:09 C'est pas d'avoir dit des trucs.
03:10 Tu vois, dit des trucs, moi j'en ai dit aussi plein sur les gens.
03:13 Mais je me déballonne pas après.
03:14 - Non mais vous êtes vraiment...
03:15 Si vous vous croisez, allez franchement, vous vous croisez dans un couloir...
03:18 - Je lui met un taquet sûrement.
03:19 - Ah vraiment ?
03:20 - Non mais pas du tout.
03:21 - Mais je sais pas moi !
03:22 - Enfin vous m'imaginez...
03:23 Est-ce que vous m'imaginez en train de f***** un garçon moi ?
03:26 - Franchement ?
03:27 - Ou de mettre une caméra à l'eau, ou de f***** un photographe.
03:30 - Ah non mais vous me demandez mon avis de gars que vous connaissez pas il y a pas deux heures.
03:33 Vous me demandez mon avis, je vous dis oui.
03:35 - Et maintenant ? Non ?
03:36 - Maintenant je dis je sais pas encore.
03:38 - Bah partez-vous peut-être éventuellement si tu exagères et que tu me laisses pas partir.
03:43 - Attendez, on se souvient par exemple d'un débat télé avec Le Pen, où à un moment donné...
03:47 - Je l'ai pas frappé.
03:48 Non mais ce qui avait été génial, c'est que TF1 avait bien fait les choses,
03:51 parce qu'ils avaient maintenu les gardes du corps hors de portée du plateau.
03:55 Parce que j'avais prévenu les gens de l'époque en disant,
03:58 "je vous garantis que je viens, s'il dépasse la limite, je l'emplafonne".
04:02 - Vous vous souvenez ?
04:03 - Bien sûr que je me souviens.
04:04 - Vous vous souvenez ?
04:05 - Ce que je trouve étonnant, c'est que effectivement dans l'inconscient collectif,
04:08 l'image de mon combat contre Le Pen, c'est plutôt ce débat-là.
04:12 Hein, on est d'accord.
04:13 Alors qu'il y en a eu un qui a lui eu une vraie valeur,
04:16 c'est que pendant toutes les élections nationales, Le Pen a toujours fait entre 14 et 17.
04:21 La seule où il a fait moins de 10,
04:24 c'est celle où j'étais nationalement confronté à lui aux élections européennes,
04:28 où j'ai fait près de 14 et lui a fait 9 et quelques.
04:31 Or, ce combat-là que j'ai mené pour le contrer lui,
04:35 pas pour contrer les électeurs, pour contrer lui,
04:37 celui-là, on ne m'en a jamais fait crédit.
04:39 C'est pour ça que je vous dis que pour moi, ma plus grande victoire,
04:42 ma seule belle vis-à-vis de lui,
04:43 ce n'est pas la joute oratoire qui a amusé certainement beaucoup de gens,
04:46 mais c'est le fait de l'avoir mis à 9 et quelques pour cent dans une élection.
04:50 Parce que, bon, Le Pen à moins de 9, c'est une opinion qui,
04:54 dans la lignée de l'extrême droite française,
04:56 Tixier-Vignancourt, tout ça a toujours existé.
04:59 Au-delà de 10, on est dans un système de référence différent.
05:03 Et là, ce combat-là, je l'ai gagné celui-là.
05:07 Et on ne m'en a paradoxalement pas souvent fait crédit.
05:11 - Bravo Bernard sur ce coup-là.
05:13 C'est le moment maintenant de passer au coup.
05:15 Vous l'avez dit.
05:17 Est-ce qu'on peut installer s'il vous plaît ?
05:21 On installe tout.
05:23 Parce que quand je vous dis que ça va être un face-à-face,
05:24 ça va être un face-à-face.
05:26 - Ta-dam !
05:27 - Ce face-à-face, je ne sais pas si je peux vous le dire,
05:29 vous n'allez peut-être pas vous en relever comme avant.
05:32 Vous le savez, je pense que...
05:33 Et pourtant, je le disais en début d'interview,
05:35 vous faites peur à beaucoup de gens.
05:36 Il y a des gens qui ne se passent pas forcément à vous affronter.
05:38 - C'est Anne Sinclair qui va venir ou pas ?
05:40 - Non, non, non, c'est moi.
05:41 Moi, je n'ai pas peur de vous.
05:43 Moi, je vous poserai toutes les questions qu'on ne vous a jamais posées.
05:47 Et courageusement, vous accepter de jouer le jeu.
05:50 Et moi, j'attaque, frontale.
05:52 - Même pas peur ?
05:53 - Bernard, vous pouvez enlever votre petit bout rouge.
05:56 Enfin, je parlais du truc du petit bout rouge.
05:58 Prenons place, s'il vous plaît.
05:59 (musique)
06:03 - Attention, le fil est pas très long.
06:05 (applaudissements)
06:12 - La barbichette.
06:13 - On peut mettre une petite ambiance, s'il vous plaît ?
06:14 Non, c'est pas la barbichette.
06:15 (rires)
06:17 Bernard, je vous sens déjà un peu tendu.
06:19 - Ah ouais, tu parles.
06:20 (rires)
06:22 - Bernard, toutes ces questions qu'on ne vous a jamais posées,
06:24 moi, je vais les poser.
06:26 Pas mal, ta veste.
06:27 Je sais, pas mal ta veste.
06:30 Bernard, pour la première question, je prends tous les risques.
06:34 Avez-vous déjà visité le palais des congrès de la Bourgoule ?
06:36 (rires)
06:41 Bernard, que prenez-vous le matin au petit déjeuner ?
06:45 (sonnerie)
06:48 - Ah là, vous me gênez beaucoup.
06:50 (rires)
06:51 - Je sais, mais vous êtes engagé à...
06:53 - Ta femme regarde, déconne pas.
06:54 - Je me trouve gonflé quand même.
06:55 - Ouais.
06:56 - Parce que c'est vrai que personne n'a osé me demander ça.
06:58 - Je sais.
06:59 Moi, je suis...
07:00 - Du café avec du lait.
07:01 (rires)
07:03 - Les boules !
07:04 (rires)
07:05 - Les boules !
07:06 - Heureusement que personne nous entend.
07:08 - S'il vous plaît.
07:09 - Combien de sucre ?
07:11 (sonnerie)
07:12 - Ou peut-être des sucrettes ?
07:14 Vous devez nous le dire, Bernard.
07:15 - Ouais, j'avoue.
07:16 Des sucrettes.
07:18 - C'est pas bien joué.
07:19 (rires)
07:20 - Bernard, je n'hésite pas à vous poser ces questions.
07:24 Ces 20 dernières années,
07:26 vous est-il déjà arrivé de perdre un objet personnel ?
07:30 (sonnerie)
07:31 - Hélas, oui.
07:34 - C'était quoi ?
07:35 - Je me rappelle comme s'il s'était dit hier.
07:38 (sonnerie)
07:39 - Un porte-clés.
07:40 (rires)
07:44 - Bernard, pour l'instant,
07:45 les téléspectateurs sont étonnés de votre franchise.
07:47 Bernard, avez-vous déjà vu un ours ?
07:50 (sonnerie)
07:51 - Oui.
07:52 - Un peluche.
07:53 - Ah ouais.
07:54 - C'était où ?
07:55 - C'était dans la salle d'attente de l'aéroport d'Anchorage.
07:58 (sonnerie)
07:59 Tous ceux qui sont allés au Japon dans les années 70
08:03 se souviennent qu'on faisait escale à Anchorage.
08:06 Et dans le hall, il y a un énorme ours blanc.
08:09 Blanc, avec des yeux verts.
08:12 Les yeux en verre, pas la peau.
08:15 - Ah.
08:16 - Oui.
08:17 - D'accord.
08:18 Bernard ?
08:19 - Oui ?
08:20 - Question d'homme à homme.
08:21 - Oui, ça.
08:22 - Oui.
08:23 - Je vous crois sur parole.
08:24 - Oh là là.
08:25 Oh, il y en a qui ont essayé de mettre ma parole en douille.
08:27 - Je vous crois sur parole.
08:29 - Bernard, est-ce que vous avez déjà roulé à plus de 130 sur autoroute ?
08:34 (rire)
08:36 (musique)
08:39 - Sans dormir, hein ?
08:40 - Une fois...
08:42 - Oh !
08:43 - Je l'avoue.
08:44 - Oh !
08:45 - Je revenais des sports d'hiver.
08:47 - Oui.
08:48 C'était où ?
08:49 - J'étais au sports d'hiver à côté d'une toute petite station
08:54 qui s'appelle Sos-les-Brides.
08:56 - Oui.
08:57 - Et dans une descente, je me suis laissé aller.
09:01 - Inconscient, on va.
09:03 - Et la voiture est partie toute seule et à un moment, j'ai regardé le compteur.
09:09 J'étais à 133 km/h.
09:11 (rire)
09:12 - 133 et vous osez dire ça à la télévision française ?
09:15 - Oui, mais je reconnais, je l'avoue, j'ai pas fait exprès.
09:18 J'ai immédiatement ralenti, freiné,
09:20 je me suis fait rentrer dans le cul par celui qui était derrière.
09:22 - C'est pour ça ?
09:23 - Et voilà, c'était en voiture, Madame Soral.
09:27 - Bernard, avant-dernière question.
09:30 Avez-vous déjà regardé un épisode de Derrick jusqu'au bout ?
09:33 (rire)
09:35 - Je vous trouve très gonflé parce que...
09:37 - Je vous avais prévenu avant. Attention, je vous ai dit, c'est pas un jeu d'enfant.
09:41 - La vérité est non.
09:44 - C'est bien ce que je pensais.
09:46 - J'ai pas pu. J'ai essayé pour vous, je vous assure.
09:48 J'ai même été voir un médecin pour ça, pour lui demander pourquoi.
09:52 Et il m'a dit, c'est normal.
09:53 - Ne m'en dites pas plus, la pression est insupportable.
09:55 Bernard, je conclurai là-dessus.
09:58 Imaginez, vous êtes Premier ministre,
10:02 vous êtes à l'Assemblée nationale,
10:04 et vous êtes devant un choix cornelien.
10:07 Haricots verts ou frites à la cantoche, vous choisissez quoi ?
10:10 - (soupir) Haricots verts.
10:13 - Pas le droit de souffler.
10:15 Bernard, je demanderai une réponse, je ne te tuerai pas...
10:17 - Vous me mettez dans l'envah, parce que...
10:19 - Les Français veulent savoir...
10:20 - Oui, mais moi, j'y ai mangé à l'Assemblée nationale.
10:21 - Oui, mais les Français veulent savoir...
10:22 Je ne terminerai pas cette interview sans avoir cette réponse.
10:25 - Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:28 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:30 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:32 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:34 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:36 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:38 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:40 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:42 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:44 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:46 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:48 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:50 Je ne peux pas vous répondre à cette question.
10:52 Donc, je vous conseille de ne pas mettre le pied sur la ligne,
10:54 parce que là, ça risque d'être dangereux.
10:56 - Non, mais je déconnais quand même, tout à l'heure.
10:58 C'était... Non, je déconnais.
11:00 Bernard Tapie !
11:02 - Je suis un détecteur à échecs sentimentaux.
11:04 Quand ça commence à mal partir, je le sens.
11:06 Mais c'est normal.
11:08 Tu vas devenir une star, lui, non.
11:10 Un décalage va se faire entre vous.
11:11 - Ça se trouve, il t'a déjà quitté là,
11:12 et tu ne le sais pas encore.
11:13 - Tu ne le sais même pas.
11:14 Tu as reçu un SMS, il paraît ça.
11:15 *Musique d'outro*