Certains enfants ont un régime alimentaire végétalien, c'est-à-dire qu'ils ne mangent ni viande ni poisson. Certains pédiatres alertent sur cette habitude alimentaire qui peut être dangereux pour le développement des enfants.
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00:00 -Cable de sable, cacao citron, tarte aux pommes avec la compote de coin.
00:04 -Même pour le 4h, Margot, 8 ans, doit choisir des gâteaux végans.
00:08 Cela ne lui pose aucun problème, car elle adopte ce régime.
00:12 -Margot est végane de naissance, j'étais végane avant sa grossesse,
00:16 donc j'ai passé une grossesse végétalienne
00:18 avec accord de mon gynéco qui m'avait dit "Aucun problème,
00:23 vos apports sont là, Margot est née avec un poids normal,
00:26 elle a une courbe de croissance normale."
00:28 -Pourtant, dans une tribune fracassante,
00:30 l'Académie de médecine condamne les dictatures alimentaires.
00:33 Elle vise les régimes extrémistes,
00:35 dont le végétalisme imposé aux plus jeunes.
00:38 Camille le concède, il a fallu qu'elle se documente
00:40 pour nourrir correctement ses enfants.
00:42 -A 6 mois, on nous dit qu'il faut introduire les protéines animales.
00:46 Est-ce qu'on peut déjà introduire les protéines végétales
00:49 comme les légumineuses,
00:51 ou est-ce que les légumineuses, c'est plus tard ?
00:55 Donc oui, au début, il faut faire ses propres recherches.
00:58 -Selon plusieurs médecins, ces régimes peuvent avoir
01:01 de graves conséquences sur la santé de l'enfant.
01:03 Voici un exemple concret.
01:05 Ces aliments sont tous riches en fer.
01:07 En revanche, ils ne sont pas assimilés de la même manière
01:10 par notre organisme.
01:11 Les carences peuvent rapidement s'accumuler.
01:14 -A la fois en calcium, en fer et en vitamines,
01:16 qui peuvent être très délétères pour la santé,
01:18 en particulier dans la période de 11 à 17 ans,
01:20 où se développe toute la musculature, la croissance, etc.,
01:24 le cerveau notamment, il est indispensable de continuer
01:27 à prendre un certain nombre d'aliments nécessaires.
01:30 -En cas de régime végétalien, il recommande que l'enfant
01:33 soit régulièrement suivi par un médecin.
01:36 -Docteur Olivier Goulet, vous, vous voyez dans votre cabinet
01:38 des enfants carencés parce qu'ils suivent le régime végane
01:42 de leurs parents ?
01:43 -Alors, ça arrive.
01:45 Il ne faut pas faire de catastrophisme.
01:47 C'est un risque avéré.
01:50 Ça se voit, ça a été décrit, c'est rapporté dans la littérature.
01:54 C'est comme une alerte.
01:56 Et ça oblige à revenir sur, effectivement,
01:59 cette abondance d'offres, cette diversité de modes d'alimentation
02:05 qui font floresse aujourd'hui dans la presse,
02:08 sur les réseaux sociaux, et qui, je dirais, induisent en erreur
02:12 parce que ça manque de clarté, de définition,
02:15 autrement dit, de lisibilité,
02:18 que pour quelqu'un de non-averti,
02:21 et bien même pour les gens supposés avertis,
02:24 ça devient compliqué.
02:25 -Ces enfants manquent de quoi ? Et ça se traduit comment ?
02:28 -Non, mais s'agissant de l'enfant, il faut considérer
02:31 que l'enfant n'est pas un adulte en miniature.
02:34 C'est un adage très connu.
02:37 L'enfant, de sa naissance jusqu'à la fin de la puberté,
02:40 où il est considéré comme devenu adulte,
02:44 a des apports qui sont évolutifs
02:47 en fonction de ses besoins, ses besoins de croissance.
02:51 La définition d'un enfant, c'est la croissance.
02:54 La croissance de tout, du squelette, de l'appareil musculo-tendineux,
02:58 et bien entendu, du cerveau.
03:00 Par conséquent, on ne peut pas considérer un modèle unique chez l'enfant,
03:04 mais des phases évolutives,
03:06 qui sont effectivement, si on les classe
03:09 en fonction des vitesses de croissance,
03:11 les trois premières années de vie,
03:14 puis une phase de plateau relatif,
03:17 puis la phase pubertaire, avec des vitesses de croissance
03:20 qui s'élèvent à cette période.
03:23 Donc, les besoins sont en fonction de cette vitesse de croissance
03:28 évolutive au cours du temps.
03:30 -Est-ce que la viande et les produits d'origine animale
03:33 sont indispensables à cette croissance ?
03:35 -Ce qui est indispensable à la croissance...
03:39 Prenez les protéines.
03:41 Vous en avez, bien entendu, dans les produits d'origine animale,
03:45 qu'il s'agisse de viande ou qu'il s'agisse de produits laitiers.
03:50 Dans le règne végétal,
03:52 produisant une alimentation, il y a également des protéines.
03:55 Sauf que là, ce qu'on appelle la biodisponibilité de ces protéines
03:59 est différente suivant leur type animal ou végétal.
04:03 Je dirais très approximativement,
04:07 si vous voulez engranger 100
04:11 provenant de protéines animales,
04:14 il faudra engranger ou consommer 150 ou 180 de protéines végétales.
04:20 -Ce qui est un substitut équivalent.
04:23 -Non, parce que la digestibilité des protéines végétales
04:28 est différente.
04:29 En d'autres termes, on pourrait utiliser le mot "rendement"
04:32 de la protéine végétale.
04:34 -La viande n'est pas tout à fait substituable ?
04:37 -Non, elle est substituable par combinaison et par addition.
04:42 Par combinaison, c'est-à-dire que si vous prenez
04:44 une protéine d'origine végétale et que vous consommez qu'elle,
04:47 vous êtes sûr d'être carencé
04:49 en un ou plusieurs types d'acides aminés dits essentiels,
04:53 c'est-à-dire que l'organisme n'est pas capable de produire.
04:56 Donc, le principe dans les protéines végétales,
05:00 c'est les combinaisons.
05:01 Par exemple, les anciens, de façon intuitive,
05:05 ont conçu des modèles alimentaires "riz-haricots".
05:09 Ca couvre absolument la totalité des besoins d'excalation alimentaire.
05:13 Mais il faut consommer des quantités de riz et de haricots
05:17 relativement abondantes, avec ce que ça peut avoir...
05:20 -Alors qu'un petit steak suffirait !
05:22 -D'un confort alimentaire.
05:24 Il ne faut pas non plus faire l'apologie
05:26 ou diviniser le steak.
05:29 Je pense qu'on est allé beaucoup trop loin
05:31 dans la symbolique de la viande rouge,
05:35 qui donne des forces, du fer, qui est très virile
05:39 et qui, effectivement, correspond à des modèles alimentaires
05:42 de référence ou ancestraux.
05:45 Maintenant, moi, je voudrais dire,
05:47 dans cette offre de possibilité de se nourrir,
05:52 il faut revenir quand même sur des faits historiques
05:55 et de bon sens.
05:57 -Allez-y.
05:58 -Pendant des décennies, des siècles,
06:02 des générations, les hommes, les êtres humains,
06:06 se sont nourris à la fois de la combinaison
06:09 de produits d'origine végétale et d'origine végétale.
06:13 -La cueillette et la chasse. -Absolument.
06:15 Donc, il ne faut pas non plus s'asseoir sur ce modèle
06:18 qui a permis la survie de l'humanité.
06:21 Bien entendu, on est passé à une période de dérive.
06:24 Je voudrais quand même quasiment tordre le cou
06:28 à ce que j'appelle la "Western diet".
06:31 La "Western diet" est un mauvais dérivé
06:34 d'une alimentation omnivore,
06:36 c'est-à-dire "je mange de tout",
06:39 qu'on a aujourd'hui remplacée par le mot "flexitarien",
06:42 mais la "Western diet" est une dégénérescence.
06:47 C'est-à-dire que la "Western diet", comme son nom l'indique,
06:50 plutôt à l'ouest de notre planète
06:52 et plutôt de l'autre côté de l'Atlantique concernant,
06:55 on arrive à une alimentation extraordinairement délétère.
06:59 Délétère pour la santé humaine et délétère pour la planète.
07:04 Et par conséquent, il faut se sortir de cette alimentation.