OTAGES LIBÉRÉS - Yonathan Arfi est l'invité de RTL Bonsoir
Alors qu'un premier groupe d'otages du Hamas a été libéré, 13 femmes et enfants relâchés après un mois et demi de captivité, RTL accueille le président du Crif, l Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, Yonathan Arfi.
Regardez L'invité de RTL Soir du 24 novembre 2023 avec Marion Calais et Vincent Parizot.
Regardez L'invité de RTL Soir du 24 novembre 2023 avec Marion Calais et Vincent Parizot.
Transcript
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Bonsoir.
00:04 Vincent Parizeau, Marion Calais, Isabelle Choquet.
00:07 Avec notre invitée face à l'événement ce soir, vous le savez, un premier groupe d'otages du Hamas a été libéré.
00:13 13 femmes et enfants israéliens,
00:15 plus 10 thaïlandais et un philippin, mais donc aucun otage français libéré ce soir.
00:22 On est avec le président du CRIF, le président du conseil représentatif des institutions juives de France.
00:27 Bonsoir Yonatan Arfi. Bonsoir.
00:29 Cette fois ça y est, le processus est enclenché.
00:33 Quel est votre état d'esprit ce soir ? Qu'est-ce que vous avez ressenti tout à l'heure en apprenant la libération effective
00:39 de ce premier groupe d'otages dans lequel, on le rappelle, il n'y a pas de français ?
00:44 Beaucoup d'émotions évidemment en voyant ces images de premiers otages
00:48 sortis de cet enfer, de ces 49 jours d'enfer dans la bande de Gaza.
00:53 Effectivement,
00:55 il n'y a pas de français, donc nos huit ou neuf compatriotes disparus, otages,
00:59 sont toujours aux mains des tortionnaires du Hamas. Et puis cette sensation,
01:04 en pensant à l'émotion des familles israéliennes qui passent par des montagnes russes émotionnelles,
01:10 qui tous les jours vont attendre dans les trois prochains jours à chaque fois l'annonce de la liste du lendemain,
01:15 en espérant que leurs proches y figurent, c'est
01:18 des moments d'une intensité
01:21 tragique évidemment pour eux. Mais donc le processus quand même, il est enclenché. Le cessez le feu, il est respecté, les premiers otages
01:28 sont libérés. Ça veut dire que le Hamas tient parole ?
01:31 Ça veut dire que
01:34 le Hamas, parce qu'il y a la pression du Qatar, de l'Egypte, qui font
01:39 l'intermédiaire dans ces négociations, et contraint aussi par la pression militaire israélienne,
01:45 décide d'entrer dans une logique de négociation sur la question des otages.
01:49 Il pense qu'il le fait, pas par bonté d'âme, pas par charité, il faut en avoir conscience, parce qu'il est certain qu'il y a
01:56 un intérêt en termes
01:58 politiques et en termes d'images, parce que nous relayons tous
02:00 de fait, en exprimant notre émotion, notre soulagement devant ces images, d'une certaine manière la stratégie de communication du Hamas. C'est bien le problème
02:07 face à des moments comme cela, c'est qu'on se retrouve malheureusement pris dans ce piège là.
02:11 Alors c'est un piège nécessaire, donc nous ne pouvons pas y échapper, mais le Hamas
02:17 évidemment va jouer cyniquement avec les otages qu'il a en main, en essayant de valoriser du mieux possible pour lui ces séquences là.
02:24 - Vous ce soir, vous êtes en contact avec les familles françaises, vous savez dans quel état d'esprit elles sont ?
02:29 - J'ai échangé avec quelques familles de franco-israéliens ces derniers jours,
02:33 ils attendent effectivement à chaque fois de savoir si oui ou non, le nom de leurs proches sera sur les listes, qui sont données visiblement
02:40 par le gouvernement israélien aux familles chaque jour à 17h, pour la libération du lendemain, et donc ils attendent
02:47 évidemment à chaque fois. - Mais ce qui se passe là ce soir, c'est un espoir ou au contraire il y a de l'abattement ?
02:52 Parce que précisément il n'y a pas de famille française ? - Non c'est de l'espoir, parce que ça enclenche une dynamique.
02:58 Évidemment on sort d'une séquence où nous ne savions pas si ces otages étaient vivants.
03:03 Je rappelle que le Hamas s'appuie sur la Croix-Rouge quand ça l'arrange, quand il s'agit de faire sortir
03:08 ces otages pour entrer dans le deal qu'il a choisi, mais
03:14 depuis cette semaine ils se refusent à ce que la Croix-Rouge puisse ne serait-ce que rencontrer
03:18 les otages pour s'assurer qu'ils sont en vie, pour vérifier dans quelles conditions ils sont détenus. Donc on a
03:23 aujourd'hui un premier soulagement, c'est que oui, des otages sont vivants, ils vont pouvoir peut-être donner aussi des informations dans les heures qui viennent
03:31 sur leurs conditions de captivité, sur l'état de santé d'autres personnes qui sont encore détenues. - Et ça veut dire que les familles françaises
03:38 n'ont toujours
03:41 aucune nouvelle, aucune information, rien ? - Les familles effectivement françaises comme toutes les familles
03:47 d'otages à Gaza n'ont pas de nouvelles de leurs proches depuis cette semaine, à quelques exceptions près, quand le Hamas a joué avec des images
03:55 qu'il a rendues publiques. On pense à cette jeune franco-israélienne, Niachem, de 21 ans,
03:59 dont on avait vu les images alitées. - Mais elles se sentent accompagnées aujourd'hui, ces familles, suffisamment tenues au courant, informées ?
04:07 - Ces familles, elles toquent à toutes les portes. Évidemment, le gouvernement israélien, puisque j'ai dit famille franco-israélienne, les accompagne, mais elles sont aussi
04:15 soucieuses que le gouvernement français fasse son maximum. Je sais qu'il y a une mobilisation
04:19 sincère des pouvoirs publics sur cette question importante, notamment dans les négociations auprès du Qatar, auprès de l'Egypte,
04:27 car il faut peser et la France,
04:29 sur ces sujets-là, a une voix particulière. C'est un message qui vient de France,
04:33 c'est jamais un message anodin dans le monde, je le crois vraiment, parce que
04:36 c'est le pays de la liberté, des droits de l'homme, parce que nous avons une expérience particulière dans la négociation sur la libération d'otages français
04:43 de par le monde, donc c'est important que cela se poursuive.
04:45 - Il y a encore
04:48 13 otages libérés, il en reste à peu près 200. Est-ce que vous avez de l'inquiétude pour ces otages-là ?
04:54 Est-ce qu'on peut craindre quand même que tout ne se passe pas parfaitement bien ?
04:58 - Oui, parce que
05:00 cyniquement,
05:01 pour le Hamas, le prix de chacun des otages va augmenter au fur et à mesure
05:06 que leur nombre se réduira. C'est une réalité
05:10 terrible à laquelle on va faire face, c'est que, évidemment, le Hamas va jouer avec la vie de ses otages, il joue avec les symboles.
05:18 En permanence, c'est une guerre de communication, ces images que nous voyons de libération d'otages
05:23 aujourd'hui, parce que le Hamas a cherché à les compenser médiatiquement. Donc comment il les compense médiatiquement ? Et bien en demandant la libération
05:30 de détenus
05:32 palestiniens, de femmes et d'adolescents, pour compenser ces images d'otages, alors que les situations ne sont évidemment pas comparables entre
05:39 des otages d'un côté et des détenus de l'autre.
05:41 - Vous pensez que ce cessez-le-feu, il va
05:44 continuer, il va tenir pendant des jours et des jours pour que, à ce rythme-là, on arrive à la libération de
05:52 tous les otages, en tout cas ceux qui sont encore vivants ?
05:55 - C'est difficile à dire. Ce qui est certain, c'est que là, ils se sont mis d'accord visiblement sur une séquence de quatre jours. On va
06:00 déjà voir comment ces quatre jours se passent. Est-ce que la libération... - Ça ferait une cinquantaine d'otages. - Cinquantaine d'otages.
06:05 Ça ne change pas
06:08 complètement, évidemment, les données du problème.
06:10 La question qui se pose, c'est dans quelle mesure
06:14 l'opération militaire a contribué à forcer le Hamas à cet accord ou pas ? Et si oui, est-ce qu'elle doit se
06:21 poursuivre et dans quelles conditions ? C'est une décision qui appartient évidemment aux Israéliens à ce moment-là.
06:27 Mais il va jouer avec les nerfs de tout le monde, le Hamas. C'est sa méthode
06:30 de fonctionnement, parce que c'est aujourd'hui les cartes qu'il a en main et la manière qu'il a de peser face à Israël.
06:37 - Merci Jonathan Arfi, merci président du conseil représentatif des institutions juives de France. Merci d'avoir été avec nous. - Merci.
06:45 - En direct ici dans RTL, bonsoir, qui continue avec votre dose quotidienne de
06:49 sourire, d'interview et de curiosité, avec un invité pour tout comprendre bientôt.
06:54 - Oui, tout comprendre au Black Friday et surtout au risque d'escroquerie qui vous guette de quoi faut-il se méfier, comment ne pas se faire piéger.
07:00 On vous explique tout dans un instant. - A tout de suite.
07:02 RTL. Bonne chance.
07:04 Bon.
07:05 Merci à tous !