• l’année dernière

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Amusant
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00:00 Je suis très très fière de vous présenter cette vidéo après des semaines de travail,
00:12 de doute, mais surtout beaucoup de joie. C'est vraiment quelque chose de très particulier
00:16 pour moi et du coup je voudrais commencer par remercier Displate qui m'a accompagnée dans
00:20 ce projet complètement fou et qui m'a permis de le financer. Je pense que vous les connaissez déjà,
00:24 vous pouvez retrouver sur leur site plein de modèles de posters en métal accrochés
00:27 facilement à vos murs et c'est produit en Europe. C'est facile à installer,
00:30 vous mettez votre feuille protectrice, l'aimant et vous pouvez placer et interchanger vos Displate
00:34 comme vous voulez. Il y a des tailles, des finitions et des cadres différents et plein
00:37 de collections comme Iagédan, Carles Dalmo et aussi des licences plus classiques comme Friends,
00:41 Garfield, Momin. Vous avez un lien en description pour retrouver ma sélection. Vous avez une offre
00:46 sur tout le site avec mon code Natoo qui s'affiche juste ici. Moi j'ai fait une sélection sur le thème
00:51 de l'eau parce qu'avec le titre de la vidéo vous avez sans doute compris où je vais aller.
00:54 Dans la vie de tous les jours, je suis quasiment jamais tranquille. Mon cerveau est tout le temps
01:01 stimulé par des bruits, des conversations, des notifications. Je travaille beaucoup sur mon
01:06 ordi mais dès que j'ai un moment de libre, je le comble avec un autre écran. Quand je suis dans la
01:11 nature, j'écoute de la musique. Quand je me couche, j'écoute des podcasts pour m'endormir,
01:15 sinon je réfléchis trop. Alors j'ai tenté la méditation pour canaliser mon esprit mais je
01:20 dois vous avouer que j'y arrive pas du tout. Mon esprit vaguabonde dans tous les sens et c'est un fiasco.
01:25 Je me suis rendu compte que les seuls moments où je suis vraiment déconnectée de tout ce qui
01:30 m'entoure, c'est lorsque j'ai la tête sous l'eau. Depuis que je suis petite, dès qu'il y a de l'eau, une piscine,
01:38 une baignoire, la mer, je me laisse flotter et je coupe ma respiration. Il y a un an et demi, j'ai
01:45 été invitée à tester la plongée en apnée et j'ai adoré. Vraiment, ça a été une sorte de révélation,
01:51 à tel point qu'à la fin de la séance, mon coach m'a regardée dans les yeux et m'a dit "et si on
01:56 tentait l'expérience en pleine mer ?" À votre avis, qu'est-ce que j'ai répondu ?
02:01 C'est une des expériences les plus dingues de ma vie entière. Cette sensation de flotter, de voler presque.
02:08 C'est un plaisir absolu. J'ai l'impression d'être promenée dans l'immensité de la mer. Je vais faire des
02:15 cauchemars. La tout dernière apnée dans 10, 3, 2, 1...
02:21 Donc là, on est devant le centre aquatique Marnay-Gondoire. C'est ici que j'ai eu ma
02:32 première expérience de plongée en apnée. Et ce qui nous intéresse aujourd'hui, évidemment,
02:36 c'est la fosse de plongée de 20 mètres. Une photo de mon fils. Interview Arthur, première.
02:41 Je m'appelle Arthur Guérin-Bohéry. Je suis champion du monde d'apnée. J'ai à ce jour
02:46 huit records du monde. Ça va ? Un peu inquiète ? Un peu inquiète parce que je sais que les exercices
02:51 de respiration sont un peu hardcore en vrai. J'étais assez impressionnée parce que c'est
02:54 quand même un multi-champion du monde dans sa discipline. Des disciplines d'apnée classiques,
02:59 et puis récemment, des records d'apnée en lac gelé sous glace, la distance sous la glace à
03:03 l'horizontale. Mes quatre derniers records du monde, c'était ça.
03:06 Pas ouf. Pas ouf, non.
03:12 T'as pris tes petites affaires ? Oui, bien sûr. Mon brassard, j'ai tout. Il faut trouver un
03:20 espace où je vais me faire torturer, mais que ça soit chill quand même. Histoire que le lieu
03:23 de torture soit quand même un petit peu agréable. L'idée, c'est de s'amonger sur un tapis de yoga
03:28 et de procéder à plusieurs exercices de respiration, de relaxation et d'apnée.
03:33 On dirait qu'on va pique-niquer. Ça permet de lutter contre le stress du milieu aquatique.
03:37 Le but principal de cette première phase, c'est de te préparer à ce qu'on va faire dans l'eau
03:42 derrière. Pendant ces exercices, tu vas être amenée à sortir un petit peu de ta zone de
03:46 confort. Apprendre à dépasser ce qu'on appelle l'envie de respirer. On commence avec un exercice
03:53 toujours de cohérence cardiaque. C'est un exercice qui permet de ralentir déjà un peu la machine,
03:57 de calmer le stress. Top en vide. La toute première fois où j'ai fait les exercices avec
04:05 Arthur, il y avait des réactions fortes dans mon corps. J'avais des flashs blancs. On bloque. J'étais
04:10 au sol pourtant allongée dans une situation relaxante sur un tapis de yoga. J'ai vraiment
04:15 cru que j'allais m'étouffer. Plus que quelques secondes. Courage. Tout ça, c'est des réflexes
04:20 liés à l'augmentation du taux de CO2 dans le sang. Et c'est des trucs qui se ressentent,
04:24 qu'il faut apprendre à gérer quand on fait de l'apnée. Reste bien relâché. Le combat,
04:29 il est dans la tête. 3, 2, 1, respire. Génial. Rien que ça, ça me donne la tête qui tourne. Il
04:39 faut souffrir pour être fort en apnée. Ça te rassure en te disant, j'ai la capacité de tenir
04:44 plus longtemps que ce que je pense. Et on va pouvoir passer sur un dernier exercice qui est
04:48 beaucoup plus cool. On va faire une ou deux apnées poumons pleins. Et à mon prochain top,
04:53 on gonfle un maximum d'air et on part en apnée. Et c'est toi qui choisis quand tu arrêtes. Et
05:07 avec cette prépare, les gens arrivent à faire toujours des temps hyper impressionnants. Natoo,
05:12 on passe 4 minutes. Tu peux continuer un petit peu. Tu es bien. Et on approche de 4,30.
05:18 Allez, courage, tu peux le faire. C'est bien, respire. Très détendu par contre. Récupère
05:24 tranquille. Attends, je plame. Mets-toi sur le côté, assieds-toi. Je suis shootée. Je ne savais
05:33 pas qu'avec des exercices de respiration, on pouvait se sentir aussi stonnant. Il m'a envoyé
05:38 dans le cosmos, littéralement. J'avais l'impression d'avoir pris des substances
05:41 iniquites. Ça va ? Oui. C'était bien ? C'est trop bien. C'est tellement apaisant. C'est bon.
05:49 Ça va ? Oui. Il y a un cours d'aquajourn. Allez, on pédale. On pédale, on pédale. Allez, là.
06:00 Je vais me changer et je reviens avec ma belle combinaison. Ça va ? J'ai mis un peu de temps
06:13 parce que je me suis trompée de sens dans la conduite. La meuf a fait 4,30 en statique,
06:16 mais elle met sa combinaison à l'envers. Ça ne peut pas être parfaite. La cuve,
06:19 je trouve ça flippant de fou. Un énorme diamètre d'eau. Tu ne vois pas le fond. Et je me suis dit,
06:28 bon, en fait, là, je vais réussir à plonger à 10 mètres. Et encore, je ne sais pas jusqu'où
06:33 je vais aller. Aujourd'hui, jamais tu n'iras chercher 4,30 minutes dans l'eau. Juste pour
06:38 te montrer que tu es capable de descendre à 20 mètres sans stresser. Le temps d'apnée,
06:42 tu l'as. Donc, l'idée, c'est de descendre, de te familiariser un peu avec la profondeur pour
06:48 qu'ensuite, en air, tu sois encore plus à l'aise pour aller voir les poissons. Tu sens qu'il
06:52 commence à y avoir un tout petit peu de pression sur le tympan. Tu n'oublies pas de pincer ton nez.
06:57 Et vraiment renvoyer de l'air dans les oreilles. C'est parti ? C'est parti. Allez, on va se mettre
07:02 à l'eau. On aurait dit ma grand-mère qui plonge. Il n'y a rien qui va. Alors, les règles de sécurité
07:13 de base en apnée, la première, c'est jamais d'apnée seule. Si vous descendez à 5 mètres en
07:18 apnée, 10 mètres en apnée, 15 mètres en apnée, il faut que vous vous fassiez surveiller par
07:21 quelqu'un qui est capable d'aller vous chercher là où vous êtes. C'est-à-dire, vous ne faites
07:25 pas surveiller par votre grand-mère qui ne connaît rien. Parce que si jamais on fait un malaise dans
07:29 l'eau, on meurt en fait. Ce n'est pas la fête du slip. De bain. On va commencer à descendre,
07:40 on pète en haut. Tu vois, il y a le pied qui entoure le câble. Belle inspiration à chaque
07:44 fois avant de partir. Et c'est les mains qui font que vous descendez.
07:47 Très rapidement, je suis en confiance parce qu'il y a ce jeu de regard, il y a les signes.
08:03 J'ai l'impression qu'il ne peut rien m'arriver.
08:07 Pendant les premières descentes, il y avait comme cette histoire de compensation des oreilles
08:20 où j'ai vraiment un peu galéré. Pour comprendre un petit peu ce qui se passe au niveau du corps
08:27 lorsqu'on plonge, on a fait appel à Frédéric Lemaitre qui est physiologiste et qui a pu nous
08:31 expliquer un petit peu tous ces phénomènes. Dès qu'on va se mettre en apnée, c'est-à-dire en
08:34 immersion dans l'eau, sans respirer, notre corps va nous accompagner et déclencher un mécanisme
08:41 réflexe. Ça, c'est un phénomène qui est bien connu. La pression augmente et tout ce qui est
08:46 cavité, on va dire aérique, le volume diminue. Ma main, je peux la descendre à 10 000 mètres de
08:51 profondeur, je ne sentirai rien parce que c'est plein. En revanche, tous les espaces vides,
08:55 là, ça va être soumis à compression. Aux profondeurs où on va aller, il n'y a pas besoin
09:00 de faire quoi que ce soit de particulier pour les poumons, ils vont naturellement se comprimer.
09:03 Il nous reste des cavités qu'il faut équilibrer comme les oreilles. Il va falloir équilibrer ses
09:08 oreilles pour résister à la pression externe sur le tympan. C'est vrai qu'au début, les gens font le
09:13 va-sa-va, c'est-à-dire ils pincent le nez et ils soufflent comme s'ils se louchaient par le nez.
09:17 Et là, le tympan va faire "chclonc", il va revenir en position naturelle. Il vaut mieux compenser
09:22 régulièrement avec des petites compensations que compenser rarement avec des grosses compensations.
09:27 On apprend à le doser au fur et à mesure.
09:31 Il faut plusieurs descentes pour réussir à gérer la compensation. Arthur me propose d'essayer
09:37 différentes méthodes, dont le pince-nez. Un truc pas naturel d'avoir une pince sur ton nez. C'est
09:44 très peu esthétique. Magnifique. Au-delà du style, je n'arrivais pas du tout à gérer. C'était une
09:50 information supplémentaire en plus. Moins vale aux oreilles, moins vale aux dents. Je pense que
09:57 c'est vraiment un truc à travailler avec le temps. Il faut y aller petit à petit.
10:02 Je crois qu'au bout de 15 minutes, on a réussi ensemble à descendre, à toucher le fond de la
10:26 cuve, les 20 mètres. La première séance dans la cuve, j'avais juste réussi à toucher les 20 mètres
10:46 avec mes pieds. La deuxième fois, on est retourné. Je suis un peu plus à l'aise que la dernière fois.
10:53 Quand on arrive à 20 mètres, Arthur me propose de m'allonger. C'est assez spectaculaire.
10:59 C'est là que tu prends conscience des 20 mètres qui te séparent de la surface.
11:05 Même si ce n'est que quelques secondes, c'est fou à vivre. Arthur a allongé,
11:12 il pourrait faire une sieste. Or, je le regarde et je lui dis qu'il faut que je remonte.
11:19 C'est fou de s'allonger là, tout au fond. C'est incroyable. En fait, c'est frustrant parce que
11:39 j'aurais bien aimé que ça dure des minutes. Je pense que tu aurais pu rester bien plus longtemps
11:44 au fond. Quand je suis tout au fond, il y a un mini stress quand même. Je me sens super détendue.
11:48 J'ai adoré l'expérience. Là, je suis contente de ce que j'ai fait.
11:53 Aller s'allonger à 20 mètres, c'est un truc de ouf. Ça ne laisse présager que des trucs de ouf
11:59 pour septembre en mer. La température change au fur et à mesure que tu descends, ça devient un peu
12:06 plus froid. En surface, il y a un peu de houle. C'est relativement calme, mais c'est sûr que ce
12:11 n'est pas la piscine. J'ai tellement hâte. Mais j'ai un petit stress quand même.
12:15 Tu es nul en fait. Évidemment, incroyable.
12:22 T'arrives à cadrer.
12:30 Moi, je n'étais jamais venue. Je ne savais pas que c'était aussi beau.
12:34 Pas mal pour la plongée, ça.
12:36 C'est quoi, à ton avis, cet arbre-là ?
12:38 C'est l'oulinier. Une espèce rare.
12:41 Alors, pourquoi on est à Nice ? Parce que c'est le haut lieu de la pratique de l'apnée en France.
12:46 On a un cadre assez exceptionnel. Et pour venir dans cet endroit mythique,
12:52 qui est la rate de Villefranche, c'est une espèce de grosse piscine naturelle qui descend assez vite,
12:58 assez profond, à 100-150 mètres quand on s'éloigne du bord. Donc, c'est très intéressant
13:05 comme endroit pour pratiquer l'apnée.
13:12 Je commence à percuter que dans quelques heures, je vais être dans l'eau, en train de plonger dans la mer.
13:17 Le soir, dans ma chambre, j'ai regardé des documentaires sur l'apnée en profondeur.
13:21 Imaginez un lieu où règne le noir, la solitude, le froid, où l'on est seul.
13:29 Nickel. J'ai vraiment envie d'y aller, du coup.
13:32 Je crois que c'est la pire des choses à faire, en fait.
13:35 Je me fais chier un peu dessus.
13:39 Ce qu'on m'a raconté, c'est qu'à 10 mètres de la surface, j'ai perdu connaissance quand j'ai fait une syncope.
13:43 Et on va dire que je suis pas passé loin du drame.
13:47 Oh, une compilation de syncope ! C'est une bonne idée ou pas de regarder ça ?
13:51 Non, non, non, je pense qu'il faut que tu te reposes, là. C'est quoi ce son, là ?
13:54 Je sais pas, c'est dans le montage.
13:57 La syncope ! La syncope !
14:01 Mais c'est horrible !
14:04 Ça a l'air trop bien, l'apnée.
14:06 Il dit que l'apnée, c'est vraiment la déconnexion la plus totale, t'es dans une bulle.
14:11 Moi, je suis pas à ce stade-là, encore.
14:16 Et encore moins en voyant ça.
14:19 Je suis un des rares apnéistes sur le circuit à très haut niveau à ne jamais avoir syncopé.
14:25 J'ai l'impression que c'est Aquaman.
14:27 Il peut y avoir des signes avant-coureurs, mais c'est aussi quelque chose qui peut arriver comme ça assez subitement.
14:31 Je vais faire des cauchemars.
14:33 Si tu fais une syncope sur ton tapis de yoga ou sur ton canapé, tu vas probablement pas t'en rendre compte.
14:39 Et tu vas revenir à toi après 10-15 secondes d'inconscience.
14:43 Le réflexe ventilatoire va revenir automatiquement, et tu vas te réveiller, tu auras l'impression qu'il s'est rien passé.
14:48 Je te montre le grand bleu ?
14:50 Si t'es dans l'eau seule, quand le réflexe ventilatoire va revenir, tu vas inspirer l'eau, tu vas te noyer.
14:55 En vrai, c'est horrible parce que je suis très fatiguée et excitée en même temps.
15:03 Je pense que je vais pas réussir à bien me reposer.
15:06 Tu le sens comment pour demain ?
15:11 Je serais un peu déçue si j'atteins pas les 20 mètres, je serais un peu frustrée.
15:16 David, tu me fais une promesse.
15:19 Si tu me vois partir dans le fond, tu continues de filmer.
15:24 Bonne nuit.
15:31 J'ai mal dormi, parce que du coup j'ai repensé à ces gens qui font des malaises dans l'eau.
15:37 J'ai fait adapter du sommet.
15:40 Ne faites pas ça en fait.
15:42 C'est comme si tu veux faire une compétition de ski et tu regardes des gens qui se cassent des jambes.
15:46 C'est pas possible.
15:48 Comment ?
15:57 Ça va, les petits yeux qui collent.
15:59 La Thalée, elle est stressée.
16:00 Sérieux ?
16:01 Un peu.
16:02 Stressée mais impatiente ou stressée ?
16:04 Impatiente, impatiente.
16:05 Depuis le temps que je lui parle.
16:07 Il faudra faire des petits exercices sur le bateau je pense.
16:13 Tu penses qu'il y a combien de pourcents de chances de voir un dauphin ?
16:16 Il y a un dauphin solitaire qui traîne dans la région et qui surkiffe les humains.
16:24 Mais non.
16:25 Je te jure, il s'appelle Parbat.
16:26 Pourquoi Parbat ? Par bateau ?
16:28 Parbattage.
16:29 C'est les bouées que tu mets sur les côtés des bateaux pour empêcher qu'ils se cognent contre le quai.
16:33 Faut essayer de voir son compte Insta, ses stories.
16:35 Il y en a un, on en a fait un.
16:36 Il a un compte Insta ?
16:37 On en a fait un.
16:38 Mais non.
16:39 Vas-y.
16:40 Ça change.
16:41 Je commence à avoir l'estomac un peu noué par une pointe de stress.
16:44 J'appréhende un petit peu cette première plongée en mer parce que ça a l'air évidemment beaucoup plus vaste que juste une simple fosse.
16:51 La fosse est éclairée, tu vois le fond, tu vois tout.
16:54 Comme si tu étais en Air Max.
16:55 En mer, tu es en spartiate.
16:58 Tu vois ce que je veux dire ?
16:59 C'est notre bateau ?
17:02 Oui.
17:03 Oh waouh, un beau bateau.
17:04 Mais c'est immense.
17:08 C'est une vraie petite cuisine.
17:09 Une chambre.
17:11 Si je fais un petit malaise, je pourrais me reposer un petit peu.
17:13 Tu ne peux dormir que comme ça.
17:15 Larguez les amarres !
17:18 C'est un pire, ça dit que ça marche.
17:20 C'était complètement déjà fait.
17:22 J'ai menti pour la vidéo, voilà.
17:24 À peine le bateau qui a largué ses amarres, je sens qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
17:31 J'ai un mal de mer qui commence à s'installer.
17:34 Et c'est horrible parce qu'en fait, où que tu ailles sur le bateau, tu n'es pas bien.
17:39 Il y a les vagues, il y a la houle, tu es au milieu de la mer, tu es loin de la terre.
17:43 J'ai l'impression d'être en quelques points.
17:45 Ce sont des facteurs de stress qui font que même si on pense que ça ne joue pas,
17:50 tu verras que ça joue beaucoup sur le confort en apnée.
17:52 C'est une autre manière d'appréhender la pratique.
17:55 C'est super beau là.
18:03 Il y a une belle maison.
18:05 Apparemment, Arthur a expliqué que quand tu fais 20 mètres en fosse,
18:09 c'est plutôt en général, tu retombes à 15 mètres en mer, vu que les conditions ne sont pas pareilles.
18:13 J'adorerais au moins refaire les 20 mètres pareils.
18:17 J'ai des sueurs froides.
18:19 Mais ça se trouve, c'est juste parce que je galère à mettre la combi en vrai.
18:21 Mettre la combinaison, c'est oppressant.
18:24 C'est un truc qui te colle.
18:25 Tu es tout serré dans cette combinaison qui ne te laisse pas respirer la peau.
18:29 En fait, tu as les symptômes comme si tu étais malade puisque tout bouge.
18:34 Oui, moi je me consomme.
18:35 Moi, je ne suis pas grave du tout.
18:36 Donc, dans la cale, je ne suis pas bien.
18:38 Non, mais c'est vraiment très désagréable.
18:40 Je remonte, je ne suis pas bien.
18:42 Je suis en lutte avec cette combi, je n'en peux plus.
18:45 Impeccable.
18:46 Je commence à faire de moins en moins la maligne.
18:48 On a une bouée d'amarrage et là, c'est entre 17 et 40.
18:51 Ce n'est pas le stress, c'est le chaud plus le tangage.
18:54 Il faut que tu manges.
18:55 Il vaut mieux ?
18:56 Non, il vaut mieux manger.
18:57 Il y a le petit filet.
18:58 J'ai juste à faire...
18:59 Bon là, je viens de me battre avec la combi.
19:01 J'ai chaud, j'ai mal de mer, mais il faut quand même que je me reconcentre
19:05 parce que mine de rien, il y a ma première plongée en mer qui m'attend.
19:08 On va faire inspiration = expiration = 5 secondes.
19:12 Avec Arthur, on refait nos exercices de respiration.
19:15 Prochain top, ce sera terminé.
19:17 Les exercices, forcément, il faut redescendre le rythme cardiaque.
19:21 Et tu peux respirer.
19:22 C'est bien.
19:23 Et j'arrive à me calmer un petit peu.
19:26 Tu es prête pour aller à l'eau ?
19:27 Oui, je suis prête pour le sieste.
19:30 Je ne sais pas pourquoi, j'ai l'impression que c'est stylé sur tout le monde, sauf moi.
19:33 Ça, c'est combien de kilos ?
19:35 C'est ça.
19:36 Donc là, je me mets à l'eau.
19:38 Déjà, l'eau est très fraîche.
19:40 Je n'avais pas cette donnée dans la cuve.
19:42 C'est dur de prendre de longues inspirations
19:46 alors que vraiment, tu te prends de l'eau en pleine figure.
19:49 Ce n'est pas du tout comme dans la fosse.
19:51 Ça bouge, hein ?
19:52 Ça bouge de partout.
19:53 Je commence un peu à douter.
19:54 J'ai peur de ne pas trop y arriver, en vrai.
19:57 J'ai fait descendre toute une équipe à Nice.
19:59 Tu te dis que ce serait terrible de gâcher le projet.
20:04 Tu pourras respirer tranquillement.
20:06 On descend, n'oublie pas de compenser les oreilles.
20:08 Et tu sens une petite gêne.
20:10 Tu sais que j'avais complètement oublié ça.
20:11 Ça y est.
20:12 Arthur, en fait, il est trop fort parce que malgré tout ça,
20:14 il est super calme, comme d'habitude.
20:16 20 secondes.
20:17 Je sais que je peux descendre à 20 mètres.
20:20 Et puis, je sais qu'Arthur est là.
20:22 On va descendre ensemble, en même temps.
20:24 Donc, ça va.
20:27 Si tu veux, tu peux y aller.
20:28 C'est une descente d'entraînement.
20:35 Je crois que le câble est déroulé à 7 mètres.
20:37 Donc, je vois le fond.
20:39 Je vois des algues.
20:40 C'est assez rassurant, finalement.
20:42 Là, on remonte.
20:44 Et en fait, je suis trop contente.
20:45 Ça s'est bien passé, vraiment, sans trop forcer.
20:48 Ouais, OK, donc, elle est super à l'aise.
20:50 Je crois que je peux bien.
20:51 On va aller sur le haut.
20:52 Je crois que je peux bien.
20:54 On va aller sur le plus profond, elle est trop à l'aise.
20:55 Vous le tenez plus que moi, quoi.
20:56 Je suis obligé de reboucher.
20:57 C'est historique, ce qui s'est passé.
20:59 On vient de battre le record du monde
21:01 de l'échauffement en apnée.
21:03 On rebouche directement.
21:05 On va un peu plus loin.
21:06 À un spot, on pourra dérouler la corde à 15-20 mètres.
21:10 Alors, j'ai fait un petit coup d'œil déjà sous l'eau
21:14 pour voir à quoi ça ressemble.
21:15 Cette fois, je regarde avec mon masque, comme ça.
21:19 Et le fond est beaucoup plus loin.
21:22 C'est un peu plus impressionnant, oui.
21:26 Ne te laisse pas perturber par les vagues.
21:28 Et quand tu veux.
21:30 Les premières descentes se passent bien.
21:38 Je suis très focalisée sur la corde.
21:40 Et il y a toujours ce jeu de regard avec Arthur.
21:42 Donc, je descends, je descends, j'arrive à bien compenser.
21:46 J'étais à 15 mètres.
21:47 J'y mets, on va pouvoir mettre le plan au fond.
21:49 Donc là, il doit y avoir 24 mètres à peu près.
21:52 Je suis en bas, là.
21:55 On bouge, hein.
22:01 On va par un lac.
22:02 Et là, il y a tout qui se noue dans mon ventre.
22:05 Le mental, il ne suit pas.
22:06 Enfin, je suis de moins en moins à l'aise.
22:08 C'est quand tu veux, non ?
22:10 C'est quand tu veux.
22:11 C'est quand tu veux.
22:12 C'est quand tu veux.
22:13 C'est quand tu veux, non ?
22:14 Il y a une descente où, d'ailleurs, je n'arrive même pas jusqu'en bas
22:22 parce que j'ai perdu Arthur.
22:24 J'ai l'impression d'être paumée dans l'immensité de la mer.
22:29 Je regarde partout, à droite, à gauche, c'est à l'infini.
22:32 Et là, ça me fout un stress affreux.
22:35 Je ne t'ai pas vue.
22:42 Je suis toujours là.
22:43 Tu n'as même pas besoin de me chercher.
22:44 Ne t'inquiète pas, je suis toujours là.
22:46 Ça, ça va stresser.
22:47 Je sors de l'eau.
22:52 Et à partir du moment où je remonte sur le bateau,
22:54 il y a le mal de mer qui revient.
22:56 Tu as la gére ?
22:58 Un peu, là.
23:00 J'avais mangé une pauvre banane sur le bateau.
23:02 Et je sens que j'ai besoin de vomir, en fait.
23:05 Je vais vomir aussi, ce n'est pas grave.
23:06 C'est pour là ?
23:07 Oui.
23:08 Donc, je vomis une première fois.
23:09 Putain, ma banane !
23:12 Puis une deuxième.
23:13 J'ai donné un bonjour au poisson.
23:15 Une troisième.
23:17 J'en peux plus.
23:19 Et puis une quatrième fois.
23:21 C'était un acte en quatre temps.
23:25 Arthur, je suis désolée, c'était un petit peu de moi sur toi.
23:28 T'inquiète, nous pourrons faire par la base.
23:30 Non, mais ça fait trop de bien par contre.
23:31 En quatre coups de mou, un petit vomi.
23:33 Ça t'est déjà arrivé ?
23:34 Jamais.
23:35 Je ne suis jamais le mal de mer, moi.
23:36 En fait, je reprends du poil de la bête.
23:39 Et je saute dans l'eau, beaucoup plus légère, finalement.
23:42 Et là, Arthur m'a dit,
23:46 "T'es sûre que tu peux en faire une toute dernière, comme ça ?"
23:48 Ok, bon, mais c'est vraiment la dernière, et après, on arrête.
23:52 Natoo, dernière appelée dans dix,
23:54 huit,
23:56 cinq.
23:58 Et en fait, Arthur s'est mis dans un mode compétition.
24:01 Et je me suis dit, "Waouh, là, c'est du sérieux, en fait."
24:03 Official top.
24:05 Quand je descends, j'y vais tranquillement.
24:09 Et je sens que je suis à l'aise
24:12 et que je peux descendre un peu plus bas que sur les fois précédentes.
24:16 La magie opère, parce que c'est ma meilleure plongée de la journée.
24:21 J'arrive à 25 mètres.
24:24 T'es juste là,
24:32 t'es juste connecté avec ce qui se passe autour de toi, avec ton corps.
24:35 C'est juste...
24:36 C'est un plaisir absolu, quoi.
24:39 Super !
24:55 - Elle était cool, celle-là ! - Elle était super !
24:57 Je me suis assise sur le sol !
25:00 Sur les derniers mètres, j'étais comme ça, en mode "Psycope, psycope !"
25:03 Les derniers mètres, je commençais à avoir les petits spasmes.
25:07 - C'est normal. - Oui, c'est normal.
25:08 - Tu fais pas une syncope à ce moment-là ? - Pas du tout.
25:10 Tu peux pas te regarder les deux culs.
25:12 Ce week-end, j'ai fait plonger une trentaine de personnes sur deux jours.
25:15 La majorité des gens vont entre 3 et 7 mètres.
25:19 - Ah oui ? - Oui.
25:20 - Mais tu leur fais les exercices avant ? - Je leur fais faire tout, la même chose.
25:24 Donc je te dis, "Allez s'asseoir à 25 mètres,
25:26 "et on va faire un petit exercice avant."
25:28 Et je te dis, "Allez s'asseoir à 25 mètres,
25:30 "c'est exceptionnel sur une première expérience en mer."
25:32 En tout cas, t'as clairement des capacités pour ce sport, quoi.
25:35 Ça, c'est certain.
25:36 Je suis rarement super fière de moi,
25:40 même ne serait-ce que fière de moi.
25:42 Donc là, je suis... Je suis contente.
25:44 Bon, on a bien travaillé, du coup, je me ramène à la maison.
25:49 - Tu es tout aidée par le pilote automatique. - Non, mais pourquoi tu le dis ?
25:52 J'ai rien dit, justement. J'ai dit que tu n'étais pas aidée par le pilote automatique.
25:56 C'est ma première expérience en mer pour toi,
25:58 et je crois qu'on s'accorde tous à dire que...
26:01 Si tu veux changer de carrière, c'est du jamais-vu.
26:04 Vraiment hâte de voir ce que ça va donner demain.
26:07 C'est les 30 mètres, je pense, sans problème.
26:09 Faut se rappeler d'une chose, c'est que le but, c'est de se faire plaisir.
26:12 - Argue les amarres ! - Chope les amarres.
26:25 - Chope les amarres ! - Et attache le bateau.
26:27 Depuis ce matin, je dis "larguez les amarres" au mauvais moment,
26:30 et maintenant, c'est le bon moment.
26:33 - Larguez les amarres ! - C'est fait !
26:37 À bord !
26:42 Ça fait du bien de prendre un petit bain chaud.
26:48 Parce qu'en vrai, l'eau, elle est vraiment froide quand tu descends.
26:54 Et je suis KO. Je suis vraiment mes HS.
26:57 Je sais pas comment faire pour replonger demain.
27:00 Quand t'es remontée, en mode "ils ont jamais vu ça",
27:03 que tu pourrais être limite championne et il faudrait que tu t'inscrives...
27:07 Mais je pensais que c'était une blague quand ils disaient ça, qu'ils se foutaient de moi.
27:10 - Ah non, non, non, ils étaient très sereins. - C'était un prank.
27:12 Mais n'empêche, je sais pas, ça te pousse, ça te redonne confiance en toi,
27:15 d'avoir un truc où t'es bon.
27:18 En fait, quand t'es dans le fond, t'es coupé de tout,
27:22 des problèmes, de ton train-train, de ta vie...
27:25 Tu ne penses à rien d'autre qu'à l'instant présent.
27:28 Et c'est frustrant de ne pas pouvoir rester plus,
27:31 mais c'est pour ça que je pense que les gens deviennent accro à ça.
27:34 Pour ces quelques secondes, ces quelques minutes,
27:36 c'est un kiff que tu peux pas retrouver sur Terre.
27:39 D'être en apesanteur, dans le silence,
27:42 et de ne penser qu'à l'instant présent.
27:45 Tu peux pas sortir ton téléphone et scroller.
27:51 - Je retourne.
27:53 Aujourd'hui, c'est 30 mètres.
28:02 J'ai peur justement d'être trop saucée, qu'on m'ait trop félicitée,
28:05 que j'essaie de tenter un truc un peu trop loin.
28:09 Ça m'angoisse un petit peu, donc je vais faire très attention.
28:12 Je suis pas du tout dans cette optique de faire plus.
28:15 - Ça va, t'as dormi ? - Vraiment.
28:18 Là, c'est le deuxième jour de plongée,
28:21 et c'est des conditions qui sont très différentes de la veille.
28:24 On va partir en plongée avec le CIPA,
28:27 qui est le Centre International de Plongée en Apnée.
28:29 - On va équiper Natoo avec une combinaison de ce genre-là.
28:32 On va lui filer une paire de pales de ce genre-là.
28:34 - C'est vraiment une petite sirène, là.
28:36 - On met un peu de savon, on remue pour pas faire de la mousse,
28:38 et après, c'est un film.
28:40 - J'ai l'impression que c'est une petite mission, là.
28:42 Faut lubrifier sa combi.
28:45 - C'est beaucoup plus simple qu'hier, avec cette technique.
28:48 Regarde, j'ai vraiment lubrifié mes combis.
28:51 Cette fois-ci, on part en Zodiaque.
28:53 Donc là, faut prendre le strict nécessaire.
28:55 Vraiment, t'as le droit de prendre ton masque,
28:57 ta crème solaire et une bouteille d'eau, et c'est tout.
28:59 Y a d'autres apnéistes. Y a Gilles, y a Marine,
29:02 qui ont déjà fait des grosses compétitions.
29:04 - Ça veut dire plonger avant les motos et après, je pars au milieu.
29:07 - Et Marine, tu te prépares aussi pour une compétition, là ?
29:10 - Je fais au même endroit. - Ah, ok, d'accord.
29:12 - En vrai, l'ambiance est plutôt chill. Les gens parlent entre eux.
29:15 J'en vois certains qui déjà commencent à faire des exercices de respiration.
29:18 Ça rigole, mais c'est quand même un petit peu plus pro.
29:22 - Moi, c'est profond. Là, c'est un max.
29:25 Je vais aller sur 93 mètres.
29:27 - 93 mètres.
29:29 - En gros, un mec comme Gilles, aujourd'hui, qui va plonger à 93 mètres,
29:32 il ne peut faire qu'une seule descente. Donc, faut pas squatter.
29:34 - Je voulais pas trop faire des grosses blagues
29:36 comme je peux avoir l'habitude de le faire, tu vois.
29:38 J'étais pas en train d'hurler. Ah si, je l'ai fait. Larguer les amas.
29:40 - Larguer les amas.
29:42 - Bon.
29:44 - Alors, le deuxième spot, on va plonger dans le grand bleu.
29:52 C'est-à-dire qu'on ne voit pas le fond.
29:54 C'est la fameuse rade de Villefranche.
29:56 C'est du bleu profond partout. C'est extraordinaire, c'est magnifique.
29:59 Mais c'est assez vertigineux. Ça va être quelque chose, quoi.
30:02 - Câble arrière, tri-bord, dans le profond.
30:06 Il y a Gilles qui part. On va le faire assez vite, comme ça c'est fait.
30:09 - Tu peux faire sécu aussi.
30:11 Il y a un bout de 2 en surface, un bout de 2 à la 5.
30:13 - Bien sûr. - Impressionnant.
30:15 - Je me dis que ça va aller, mais en même temps,
30:17 c'est la première fois que c'est pas comme d'habitude.
30:19 C'est le même point qu'hier.
30:21 - Plus près, je crois. - Il y a ce rituel des exercices
30:23 que là, on n'a pas eu le temps de faire,
30:25 parce que de toute façon, t'as pas la place.
30:27 Je me sens pas confiante. Il faut quand même plonger dans l'eau.
30:33 Mon rythme cardiaque est comme si j'avais marché.
30:36 Je suis pas du tout dans le mood.
30:38 Je m'en suis pas fait les exercices.
30:40 Et je fais que de parler, de rigoler.
30:42 Donc, pas fou du tout.
30:44 Et là, je mets ma tête dans l'eau.
30:50 Oh !
30:53 Et je découvre la vue.
30:55 Elle est oppressante.
30:58 C'est oppressant, c'est horrible.
31:00 Oh là là, c'est horrible.
31:05 Ce câble qui descend à la fin.
31:07 Et là, au lieu d'être détendue,
31:09 le grand bleu, tout ça,
31:11 c'est tout l'inverse.
31:13 En fait, ça me fait bader.
31:15 C'est terrifiant.
31:17 Le câble continue de descendre dans le noir complet.
31:19 C'est vertigineux un peu.
31:21 T'arrives à descendre dans le grand bleu,
31:23 t'es sur une autre planète, parce que t'es entourée de bleu partout.
31:26 C'est unique au monde de se retrouver dans un environnement pareil.
31:29 C'est spatial.
31:36 La plongée de Gilles, elle était très impressionnante.
31:39 Il y a vraiment un silence qui s'est installé.
31:44 J'essaye d'aider un petit peu en tenant sa monopalme.
31:48 Moi, je me sens un peu utile.
31:50 Cinq, quatre, trois, deux, un.
31:55 C'est un coquillage.
31:57 C'est parti.
31:59 C'est pesant, en fait, parce que t'entends le décompte
32:05 et la profondeur qu'il est en train d'atteindre en direct.
32:08 C'est affreux.
32:09 Il est à 25, 25 secondes.
32:11 Il est à 50 mètres, 52 secondes.
32:17 Ça ne s'arrête jamais.
32:19 Il est à 80, 1,25.
32:23 Je ne vois plus grand-chose.
32:26 Et on ne le voit plus.
32:28 Gilles disparaît.
32:31 Il est à 90, 1,25.
32:33 Il est à 80, 1,25.
32:35 Il est à 80, 1,25.
32:37 Il est à 80, 1,25.
32:39 Il est à 80, 1,25.
32:41 Il est à 80, 1,25.
32:43 Il est à 80, 1,25.
32:45 Il est à 80, 1,25.
32:47 Il est à 80, 1,25.
32:49 Il est à 80, 1,25.
32:51 Il est à 80, 1,25.
32:53 Il est à 80, 1,25.
32:55 Il est à 80, 1,25.
32:57 Il est à 80, 1,25.
32:59 Je confirme, on les voit remonter.
33:02 Je suis parti, j'avais des spasmes de deux malades à 60 déjà.
33:16 Ah ouais ?
33:17 Et j'ai revenu dans ces eaux-là, ouais.
33:18 Gilles, j'étais là en sécu.
33:19 Hein ?
33:20 J'ai sécurisé 50 centimètres de sous-marin.
33:22 J'essaie de garder le sourire en faisant des petites blagues,
33:24 mais à l'intérieur de moi, je suis déconfite.
33:26 Et je me dis, mais c'est pas possible.
33:28 C'est pas possible.
33:30 Alors Nat, ce qu'on va faire,
33:32 c'est exactement la même chose qu'hier.
33:35 Il y a 14 mètres à la balle.
33:37 Ce sera la première du jour.
33:39 Alors les premières descentes,
33:42 franchement, j'y arrive pas.
33:44 J'y arrive pas comme la veille.
33:47 Pourtant, c'est de l'eau, c'est la même chose.
33:49 J'y arrive pas à atteindre les 15 mètres,
33:52 alors que vraiment, la veille,
33:53 j'y arrivais à faire 25 tranquille.
33:56 Cool.
33:57 Plus impressionnant qu'hier.
33:58 C'est le bleu plus frais.
33:59 Ah ouais, c'est honteux.
34:00 Eh ouais, c'est vertigineux un peu.
34:02 En fait, ça m'a vraiment demandé
34:04 beaucoup de concentration
34:06 pour essayer
34:08 d'oublier le grand bleu.
34:11 Faut que j'imagine quel fond en fait.
34:13 Ouais.
34:14 Il y a le fond et les petits poissons.
34:16 Les petits poissons, là.
34:17 La pause est de nuit.
34:19 J'ai essayé de me dire, bon,
34:21 c'est comme hier,
34:22 essaye d'imaginer qu'au fond,
34:25 il y a des algues.
34:26 Ça symbolise un fond.
34:29 C'est quand tu veux.
34:30 Je ralentis ma respiration au maximum.
34:33 Il y a un gros travail mental, là.
34:35 Je m'imagine dans les mêmes conditions que la veille.
34:42 Tout est plus lent, plus long.
34:44 Et j'arrive aux 15 mètres.
34:48 Je sens le bouclier de mon corps
34:50 et je sens le bout de la corde.
34:53 Une fois en bas,
34:55 ça me débloque un truc.
34:57 J'ai réussi !
35:00 Respire, Amatou.
35:02 Je demande à Arthur
35:03 de dérouler le câble un petit peu plus bas.
35:06 Allez, 30 secondes.
35:07 Quand tu veux, Nat.
35:10 Alors cette fois-ci,
35:15 la corde est à 25 mètres de profondeur.
35:19 Et pour m'aider à descendre dans l'obscurité,
35:22 je visualise un petit personnage
35:24 qui descend avec moi.
35:26 Et lui, il est en train de manger
35:27 un gros cookie tout rond.
35:29 Mais il le mange, mais très doucement.
35:31 Son cookie, en fait, c'est de l'oxygène.
35:34 Et des fois, je le vois et je me dis,
35:35 "Ah, il a encore beaucoup de gâteaux."
35:37 Donc on est bien.
35:38 Les 25 mètres, il y a un palier.
35:42 L'eau devient glacée d'un coup.
35:44 Tu le ressens avec ton corps.
35:46 Il y a le grand bleu.
35:48 Je commence un petit peu à m'y habituer.
35:51 Quand tu te retrouves dans l'immensité du bleu,
35:54 tu as une impression d'immensité autour de toi
35:56 qui est géniale, c'est grisant.
35:58 Je commence un petit peu
36:00 à prendre du plaisir à ça.
36:02 C'est tellement irréel.
36:04 Contrairement à ce qu'on pourrait croire,
36:06 les gens disent, "Je suis claustro,
36:07 j'y arriverai jamais."
36:08 En fait, c'est le contraire.
36:13 ♪ ♪ ♪
36:16 (bruit de la mer)
36:18 (bruit de la mer)
36:20 - Et 30. Tu l'as?
36:22 Ouais, t'as 30, ça, c'est bon.
36:24 - J'ai fait mes 25 mètres.
36:26 Je me dis que je vais bien le gérer.
36:28 Je me sens bien.
36:29 - Détends-toi un maximum.
36:31 - Je pense que j'en suis capable.
36:33 - Allez.
36:35 (bruit de l'eau)
36:36 ♪ ♪ ♪
36:40 ♪ ♪ ♪
36:45 - Putain, elle y va.
36:46 - J'ai les yeux fermés, je fais confiance.
36:50 Et je sais qu'en fait, mon repère, du coup,
36:52 maintenant, ça sera pas de regarder en bas,
36:54 mais juste de ressentir le froid.
36:57 ♪ ♪ ♪
37:01 D'un coup, je ressens ce froid.
37:03 Je me dis, je vais descendre encore plus bas.
37:05 J'ai jamais fait ça encore,
37:06 j'ai pas atteint cette profondeur.
37:08 Je descends, je descends, je m'arrête.
37:11 Et je sens que j'ai quand même une petite gêne dans l'oreille.
37:16 Il reste quelques mètres en dessous de moi.
37:19 Je me dis, bon, c'est pas grave, je vais remonter.
37:22 Et puis sur la prochaine, je vais encore mieux gérer tout ça.
37:26 ♪ ♪ ♪
37:31 ♪ ♪ ♪
37:36 ♪ ♪ ♪
37:41 ♪ ♪ ♪
37:46 ♪ ♪ ♪
37:48 - J'espère bien.
37:50 On a fait 27 nouveaux records personnels.
37:52 - Je pense que j'aurais pu le faire, mais j'avais un peu...
37:54 - Tu avais du mal à passer l'oreille?
37:56 (tousse)
37:58 (soupir)
38:00 (tousse)
38:01 - Ah!
38:02 - Un peu de rouge?
38:03 - Je sais pas ce que j'ai mangé ce matin. Je sais plus.
38:05 - Probablement une petite déchirure au niveau de la gorge.
38:07 - Ah, tu penses?
38:08 - Ouais, c'est possible. Vas-y, lâche-le ma main.
38:11 Petit squeeze.
38:14 - Ah ouais?
38:15 - Bon, on va arrêter là, c'est dommage.
38:17 C'est fini, fin de la session.
38:19 - Et si tu penses, ça fait quoi?
38:21 - Bah, c'est pas terrible, là, tu t'es blessé soit la gorge,
38:23 soit un peu les poumons.
38:25 Tu peux remonter sur le bateau et...
38:27 et te reposer.
38:29 - Arthur, je peux s'en partir?
38:31 - Mais non, mais non.
38:32 - Ouais, ouais, tu me sauves même pas.
38:34 - Je connais tes sketchs.
38:35 - Là, je suis un peu déçue,
38:37 parce que je sentais que j'avais la capacité
38:39 d'atteindre les 30 mètres.
38:41 Je me sentais bien.
38:42 - Et j'ai quand même fait 27.
38:44 - Ouais, mais 27 avec une blessure.
38:46 - J'ai quand même battu mon propre groupe.
38:48 - Effectivement, quand on progresse trop vite,
38:50 le corps est pas du tout habitué aux différences de pression.
38:53 Donc la cage thoracique va avoir tendance
38:56 à être moins flexible.
38:57 Ou alors les algues pulmonaires lâchent.
38:59 Et à la sortie, on se met à tout celle du sang.
39:02 En physiologie, on appelle ça un oedème pulmonaire.
39:05 - Ça allait, tu vois.
39:11 Je suis un peu...
39:12 - Un peu nerveuse.
39:13 - Un peu frustrée.
39:14 - Après, tu apprends, c'est le début, c'est normal.
39:17 On y passe tous.
39:19 - Il vaut mieux arrêter quand il y a ce genre de problème.
39:21 Se reposer.
39:23 Et revenir plus fort la prochaine fois.
39:27 - Évidemment qu'il faut pas forcer.
39:31 C'est complètement idiot.
39:33 Donc j'écoute les équipes et on arrête, quoi.
39:36 Et déjà, j'ai fait 27 m.
39:38 Je suis trop contente.
39:41 C'est génial.
39:42 Avec le CIPA, c'était vraiment un club de passionnés
39:47 qui juste vont plonger et puis retournent, quoi.
39:49 Tu vois, l'essentiel, la pnée.
39:53 En tout cas, c'est trop cool d'avoir fait une deuxième plongée
39:55 qui a rien à voir avec celle de la veille.
39:57 C'est vraiment deux moods différents.
39:59 Hier, j'étais super rassurée de voir les algues, le fond,
40:03 les petits poissons.
40:05 Là, aujourd'hui, j'étais impressionnée.
40:07 Enfin, je savais à peu près à quoi m'attendre.
40:10 Mais quand tu le vois en vrai, en 360,
40:12 avec l'infini tout autour...
40:14 - C'est bon, t'es dans l'espace.
40:15 - En tout cas, oui, je vois trop ce truc
40:17 où tu deviens addict à la descente,
40:19 les yeux fermés.
40:20 - Ça te laisse porter, quoi.
40:22 - Ce qui est trop chouette aussi, c'est qu'une fois que t'es en bas,
40:24 tu vois tous les rayons de soleil qui passent à travers l'eau.
40:27 Et ça, c'est vraiment la vue que je préfère.
40:30 - Je tenais à dire quand même, pour faire un petit débrief,
40:32 tous étaient particulièrement bluffés,
40:35 que ce soit sur le catamaran ou même la légende, aussi pas,
40:38 sur ton aisance.
40:39 - Des fois, quand tu arrêtes à une profondeur,
40:41 tu restes sous l'eau et t'es vraiment très tranquille.
40:43 C'est ça qui nous a étonnés aussi, c'est de...
40:45 Pour chaque débutant, d'être aussi tranquille sous l'eau.
40:47 - En tout cas, merci.
40:48 - Y a pas eu de vomiteau de banane aujourd'hui ?
40:50 - Pas aujourd'hui, j'ai pas vomi.
40:51 - Franchement, bravo.
40:52 - C'est une des expériences les plus dingues de ma vie entière,
40:56 parce que de te retrouver sous l'eau en apnée,
40:59 c'est challengeant.
41:01 Enfin, j'ai jamais relevé ce genre de défi.
41:03 Moi, de cette expérience, ce que j'ai préféré,
41:07 c'est même pas d'avoir atteint les 27 m.
41:10 C'est tous ces petits moments,
41:12 cette sensation de flotter, de voler presque.
41:16 Des ressentis que tu peux pas avoir sur Terre, à aucun moment.
41:20 En fait, t'as plus aucun problème,
41:25 parce que tu ne penses qu'à toi, à ton corps, ton ressenti.
41:30 Ou à un petit personnage qui mange un gâteau.
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