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Du Havre à Fort-de-France, en passant par l’option stratégique de Madère ou la bataille pour la tête de la course au large de l’île de l’Ascension, revivez la Transat Jacques Vabre victorieuse d’Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse à bord du Maxi Banque Populaire XI
Du Havre à Fort-de-France, en passant par l’option stratégique de Madère ou la bataille pour la tête de la course au large de l’île de l’Ascension, revivez la Transat Jacques Vabre victorieuse d’Armel Le Cléac’h et Sébastien Josse à bord du Maxi Banque Populaire XI
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00:00 Au départ on est confiant parce qu'on a un bateau qui est prêt.
00:09 On a bien travaillé l'équipe pendant des semaines, des mois.
00:11 On sait que le bateau est fiable, on a navigué en beaucoup de conditions en entraînement.
00:15 Notre arrivée au Havre avec Carmel, on avait beaucoup de sérénité.
00:18 C'est vrai que d'avoir gagné 24 heures ultimes juste avant, ça met en confiance.
00:24 Et ça, ça se ressent, il n'y a pas besoin de parler.
00:26 C'est du moment où on est sortis de l'hôtel.
00:27 On était déjà sur le bateau, on était déjà dans notre préparation de départ,
00:32 on était déjà dans la course.
00:33 Et ça, il n'y avait pas besoin d'échanger là-dessus.
00:35 On s'est dit "bon ben c'est parti", on avait confiance l'un en l'autre à ce moment-là.
00:38 Un départ assez dantesque avec des conditions fortes.
00:46 On a eu du vent, il y avait 30 nœuds sur la ligne de départ.
00:49 C'était une mer démontée.
00:51 Ce n'est pas des conditions qu'on a l'habitude d'avoir quand on part sur une trottinette
00:54 de la mer Atlantique.
00:55 Dès le début, c'était vraiment très fort.
00:57 En plus, on est partis à toute vitesse.
00:59 Naviguer dans 45 nœuds au ras-blanc-char, jamais on ne serait allé se mettre dans des
01:02 situations comme ça, météorologiques.
01:04 Mais on l'a fait, ça s'est bien passé.
01:06 Par contre, ça permet de passer un step supplémentaire dans la manière d'utiliser
01:10 le bateau en se disant "là, on sait que si on réagit de telle manière à de telles
01:15 manières dans ces conditions-là, ça passe".
01:17 Et je pense que ça sera très important dans les mois à venir pour Armel sur le tour du
01:21 monde.
01:22 On a une semaine qui se passe bien.
01:24 On a une météo classique d'automne avec une dépression à passer, un front à traverser.
01:30 En arrivant à Madère, on a décidé, on décide avec Marcel de tenter une option depuis
01:40 plusieurs jours.
01:41 Effectivement, on sait qu'on peut passer au vent ou sous le vent de Madère.
01:45 On y va, on décide.
01:46 C'est un peu osé parce qu'on rallonge la route.
01:49 À un moment, on fait même un bord qui est quasiment à l'envers de la route directe.
01:54 Donc pas mal de messages de la terre, les gens ne comprenaient pas.
01:58 Ils étaient inquiets, ils se demandaient s'il n'y avait pas un souci.
02:00 Et ça n'a pas pillé tout de suite.
02:01 J'avoue que quand on a passé Madère, on a eu quand même un petit moment de doute.
02:07 On s'est fait mal.
02:08 Pour une Allemande, on ne peut pas en tirer grand-chose.
02:10 Donc là, Armel va se coucher.
02:13 Et puis nous, le bateau a commencé à accélérer à ce moment-là.
02:16 Et quand il s'est réveillé, deux ou trois heures après, je lui ai dit "Armel, il y
02:19 a eu deux choses à ce moment-là".
02:20 J'ai dit "Je n'ai pas réglé le bateau comme d'habitude, pas comme thème".
02:23 Il me dit "C'est pas grave, est-ce que ça va vite ?"
02:27 Je lui ai dit "Oui, par contre, c'est allé vite".
02:29 Là, on avait eu un avantage et c'était parti.
02:33 On rentre dans l'hémisphère sud et on va chercher cette fameuse île de l'Ascension.
02:40 Et là, finalement, ça ne va pas forcément se dérouler comme on l'imaginait en termes
02:44 de scénario idéal parce qu'on se fait doubler à quelques milles de l'île, qu'on va franchir
02:50 en deuxième position à moins d'une heure du team SVR.
02:54 Quand SVR revient, ça met un peu sous pression parce qu'on ne se sent pas à notre avantage.
03:00 Par contre, on savait qu'on avait un petit avantage au portant.
03:02 Et là, ça nous a un peu repiqué au vif.
03:04 Quand on est passé avec 30 milles de retard, je pense qu'on a vraiment été à l'attaque
03:10 pour combler au plus vite ce retard.
03:12 On a 4-5 jours de portant pour aller vers l'arrivée en Martinique.
03:16 Donc, on change totalement de physionomie.
03:19 On savait qu'on avait de bons réglages et pour être encore plus performant, on a barré.
03:24 On s'est relayé quasiment non-stop jusqu'à l'arrivée.
03:27 Des relances à aller chercher à la barre.
03:30 Et ces petits dixièmes de nœud, on les a vite vus au classement, à chaque classement
03:35 qui tombait.
03:36 Et on s'est dit qu'il faut continuer comme ça.
03:37 A force de tâtonner, de trouver des petits détails, on finit par trouver un réglage
03:42 qui est optimum.
03:43 Et celui-là, il va beaucoup nous servir.
03:45 - Ça va Sébastien ? - Ça va nickel !
03:51 - Parfait ! On va prendre l'arrivée en Porte de France.
03:54 L'arrivée est devant nous, il reste quelques heures, quelques milles avant l'arrivée.
03:58 Et on se dit qu'il faut qu'on profite, on savoure.
04:01 Ces moments-là, ils sont rares et on ne pourra pas faire un replay.
04:08 Donc il faut profiter.
04:09 Au lieu d'être là pour le coup, on met le pilote et puis on sent un peu la tête
04:13 de la cabane et on regarde dehors ce qui se passe.
04:16 On profite des lumières, du coucher de soleil qui était incroyable sur la Martinique.
04:21 Et puis on aperçoit les premiers bateaux aussi qui arrivent pour nous accueillir.
04:24 Et là, on sait qu'on va vivre un grand moment.
04:27 - Il faut savourer ces moments-là parce que c'est beaucoup, beaucoup de travail.
04:30 Les victoires, les moments où tout s'aligne, tous les voyants se mettent au vert dans une carrière,
04:34 ce n'est pas tous les jours parce que la concurrence est raide.
04:37 - Cette jeune vape, elle arrive à Prenomée pour préparer le Tour du Monde.
04:40 On va s'attaquer à ce monument avec toute l'équipe, avec Bon Populaire.
04:44 Et là, de vivre la victoire ensemble, il y avait beaucoup de joie.
04:47 Elle va nous porter encore plus haut, je pense, pour attaquer ce grand défi.
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