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Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran était en déplacement à Crépol (Drôme) ce lundi matin. Il a fait une déclaration afin de présenter ses condoléances au nom de l’Etat à la famille de Thomas Perotto.

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Transcription
00:00 Bonjour à tous, je suis à Crépole aujourd'hui pour présenter mes condoléances au nom de l'Etat,
00:05 à la famille de Thomas Perrotto ainsi qu'à tous ses proches et à ses amis.
00:09 Thomas avait le visage de ce fils, ce frère, cette amie, cette élève, ce jeune adulte en devenir.
00:17 Certains diraient un jeune sans histoire, au contraire, il avait une histoire, elle était belle, c'était la nôtre.
00:24 Celle d'une jeunesse française, libre, aimée, aimante, son rapport aux autres était sain,
00:30 l'appartenance à sa famille, à son village, à son pays, il le vivait comme une chance.
00:36 Il aimait le rugby et quand on aime le rugby, on aime le respect pour soi et pour les autres.
00:41 Les parents de Thomas sont envahis par la peine et la douleur.
00:45 Je leur ai dit ce matin notre détermination à poursuivre sans relâche et punir ceux qui lui ont fait ça.
00:52 Leur colère c'est la nôtre, leur chagrin c'est le nôtre.
00:55 Parce qu'à l'opposé des lâches qui ont assassiné Thomas, nous avons cette capacité d'empathie
01:01 qui rend insupportable à nos yeux et à nos cœurs,
01:04 ceux qui par leur comportement nous montrent qu'ils en sont dépourvus.
01:08 Ce n'est pas parce que Thomas était là, à cette fête de village, sur ce parking, qu'il a été poignardé.
01:14 C'est parce qu'il y avait sur ce parking des hommes qui étaient prêts à le tuer.
01:19 Ce n'est pas une bagarre qui a mal tourné, ce sont des personnes qui ont agressé gratuitement d'autres personnes qui étaient venues pour se retrouver.
01:26 Je voudrais dire le soutien absolu et sans aucune réserve de l'Etat à l'ensemble des victimes de ce drame.
01:32 Thomas et ses proches bien sûr, toutes les personnes blessées, certaines d'ailleurs grièvement,
01:36 mais aussi tous ceux que ce drame a ébranlé dans leur chair parce qu'ils étaient présents ce soir-là
01:42 et ils m'ont dit pour certains avoir cru qu'un attentat était en cours.
01:46 Ou parce que même absents, ils vivent désormais dans la peur de vivre cela un jour.
01:50 Je veux vous dire que vous n'êtes pas seuls, nous ne vous laisserons pas seuls.
01:54 Vous pouvez compter sur la mobilisation pleine et entière de l'ensemble du gouvernement pour garantir la sécurité de tous nos concitoyens.
02:01 Je sais que vous attendez légitimement des réponses rapides et fortes, des réponses à la hauteur de la gravité des faits.
02:07 La première des réponses c'est la protection des victimes, toutes les victimes, dont le statut doit être pleinement reconnu.
02:13 Chaque fois qu'un drame survient, c'est la même chorégraphie qui se répète, des bandeaux, des chaînes de télévision en continu, des commentaires et souvent des polémiques.
02:20 Et puis vient le jour d'après, quand les caméras s'éteignent, quand une nouvelle actualité chasse la précédente, restent les victimes.
02:27 Elles qui ne sont pas passées à autre chose et qui sont toujours des victimes.
02:31 Après les condoléances, les rassemblements, les minutes de silence, vient la solitude du deuil dans l'ombre.
02:37 Et avec l'intérêt médiatique qui s'éteint, les victimes désormais oubliées.
02:41 Mais les besoins eux demeurent. La peine, elle est toujours aussi grande.
02:45 Les besoins sont administratifs, juridiques, psychologiques, ils sont nombreux.
02:49 C'est pourquoi, je l'ai annoncé ce matin, un comité local d'aide aux victimes se réunira dès les prochains jours,
02:55 présidé par le préfet et par le procureur de Valence.
02:58 Je l'ai annoncé à Mme la maire de Crépole, aux représentants des forces de sécurité intérieure et aux pompiers,
03:03 qui tous se sont remarquablement mobilisés, ainsi qu'aux familles qui étaient réunies ce matin.
03:08 Mme Alexandra Louis, déléguée interministérielle à l'aide aux victimes, qui m'a accompagné aujourd'hui,
03:13 en fera un suivi précis et consciencieux.
03:15 Chacun pourra être accompagné de la manière la plus appropriée,
03:18 dans ce travail de deuil et de reconstruction qui commence, et qui, je le sais, mobilise et mobilisera énormément de force et d'énergie.
03:25 La deuxième réponse, c'est celle du travail efficace, rapide, intraitable de la police.
03:31 Pour retrouver les coupables et pour les empêcher de nuire à nouveau.
03:35 Elle a déjà conduit cette police à l'interpellation de plusieurs individus, dont certains sont désormais mis en examen et en prison,
03:41 dans l'attente de les juger, de déterminer leur niveau de responsabilité,
03:45 et donc les peines auxquelles seront condamnés tous ceux qui seraient reconnus coupables.
03:49 Je le dis, l'auteur du coup mortel risque désormais la prison à perpétuité, puisque le procureur a retenu le motif de meurtre en bande,
03:58 de crime en bande organisée.
04:01 La troisième réponse, tout aussi indispensable, c'est celle de la justice.
04:05 La justice en toute indépendance, et je remercie M. le procureur qui était à mes côtés ce matin,
04:09 qui a pu répondre aux questions nombreuses des habitants.
04:12 Cette justice apportera des réponses et elle prononcera des sanctions.
04:15 Aucun détail, aucun mobile, aucune circonstance aggravante, s'il y en a, ne sera écartée.
04:20 Je salue l'action du procureur, je le dis et je le réaffirme, c'est à la justice de rendre justice, et pas aux Français eux-mêmes et entre eux.
04:28 La justice permet de ne pas céder à la tentation de la vengeance par la violence, dont se sont rendus coupables à Romand,
04:34 des factions d'ultra-droite animées par la haine et par le ressentiment.
04:38 Et comme la violence alimente la violence, cela a provoqué à son tour un autre drame,
04:42 avec un jeune homme grièvement blessé dans le quartier de la Monnaie, ce qu'il nous faut également condamner.
04:47 À la violence, on ne répond pas par la violence, on répond par la justice.
04:51 À la violence, on ne répond pas par la division, on répond par la détermination.
04:56 Nous avons à cet égard aussi un devoir de décence.
04:58 Je le dis aujourd'hui sans aucun détour, ceux qui tenteraient de salir la dignité du deuil par la polémique
05:03 et qui parasiteraient l'émotion nationale à leur profit ne le font pas au nom des victimes.
05:07 Je le dis à ceux qui crient vengeance au lieu de réclamer justice.
05:11 Une fois que les faits auront été pleinement établis, une fois que la justice aura tranché,
05:15 une fois que les victimes auront été accompagnées, nous n'oublierons pas Thomas.
05:20 Au-delà de l'émotion et du deuil, nous devons regarder la réalité en face et avoir le courage de dire les choses.
05:26 Nous le devons à Thomas, aux blessés, aux habitants, et nous le devons à tous les Français.
05:31 Nous sommes lucides, lucides face à cette violence insupportable, meurtrière, qui effraie autant qu'elle met en colère.
05:38 Cette violence qui déferle parfois en solitaire mais qui se conjugue souvent en meute,
05:43 qui chaque fois et partout où elle frappe, exacerbe un peu plus les tensions dans notre société.
05:48 Vous n'en pouvez plus de ces bandes violentes, nous non plus.
05:52 Et c'est la raison pour laquelle nous luttons avec détermination et des moyens sans précédent pour la police et la justice,
05:57 comme ces deux casernes de gendarmerie qui avaient été annoncées le mois dernier par le président de la République ici dans la Drôme,
06:02 et dont une a seulement 20 kilomètres de Crépole.
06:06 Ce qui a coûté la vie à Thomas n'est ni un fait divers, ni une simple rixe en marge d'un bal de village.
06:12 C'est un drame qui nous fait courir le risque d'un basculement de notre société si nous ne sommes pas à la hauteur.
06:19 Affirmons-le ce matin avec clarté, les Français peuvent compter sur un Etat fort,
06:23 sur des institutions inébranlables pour les protéger et pour rendre justice.
06:28 Police, gendarmerie, tribunaux, élus locaux dont je salue l'action Madame la maire,
06:33 à tous les niveaux, dans tous les territoires, le droit s'érige un rempart absolu.
06:37 C'est grâce à lui et par lui que justice sera rendue pour Thomas.
06:41 L'ordre républicain ne tolérera ni condition, ni contestation.
06:45 Il est le garant de notre démocratie, de nos libertés, de notre existence en tant que nation.
06:51 Nous devons avoir le courage de sanctionner, de combattre la violence partout où elle se trouve,
06:56 avec la plus grande fermeté, pour sauver ce que nous sommes, des femmes, des hommes,
07:01 libres dans un pays libre.
07:04 Je vous remercie.
07:06 [Musique]
07:09 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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