Paris 2024 : Mélina Robert-Michon vise la médaille d’or "parce qu'en argent, je l'ai déjà"

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Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Lundi 4 décembre 2023 : l’athlète multimédaillée en lancer de disque Mélina Robert-Michon. Rencontre avant sa participation aux Jeux olympiques de Paris 2024.
Transcript
00:00 - Bonjour Mélina Robert-Michon. - Bonjour.
00:02 - Vous êtes un secret de longévité dans le monde du sport de haut niveau.
00:06 Cela fait 25 ans que vous nous faites rêver, que vous nous apportez un focus sur le lancé de disque aussi.
00:11 Vous avez rafflé de nombreuses médailles. Vous avez été sacrée vice-championne olympique à Rio, c'était en 2016.
00:16 Également médaillée de bronze au Mondiaux de 2017 à Londres. Et puis vice-championne du monde de Moscou en 2013.
00:23 Je vais également apprécier que vous avez remporté 30 titres de championne de France de 2000 à 2023.
00:29 D'ailleurs vous êtes détentrice du record de la spécialité depuis juin 2020 avec un lancé à 66 mètres 73.
00:35 Votre prochain objectif c'est d'aller chercher l'or aux Jeux Olympiques de Paris.
00:39 Vous allez vivre votre 7e Olympiade. La première a eu lieu en 2000. C'était à Sydney.
00:44 Vous aviez échoué en qualification Mélina de participer au JO cette fois-ci à Paris.
00:48 Est-ce le plus gros challenge pour une athlète de votre envergure ?
00:52 - Forcément c'est le plus beau challenge.
00:54 Je pense que c'est une chance surtout de pouvoir vivre des Jeux à la maison, devant le public français, devant ma famille.
01:00 Je pense que c'est quelque chose qui est exceptionnel et que peu d'athlètes ont pu vivre.
01:05 - A 13 ans, vous mesuriez déjà 1m77 Mélina.
01:09 On sent que le sport vous a aussi permis de gommer toutes les moqueries et le fait de porter ce corps
01:18 qui était complètement différent évidemment des jeunes filles de votre âge.
01:22 - Complètement à un âge où on rêve que personne ne nous remarque.
01:25 Moi je faisais une tête de plus que tout le monde et on voyait que moi.
01:28 Donc c'était dur et en même temps pour une fois dans le sport c'était un atout d'être grande.
01:33 C'était un atout d'avoir des grands bras, d'avoir des épaules.
01:35 Parce que je trouve qu'il y avait un problème de représentation.
01:39 Quand je regardais la télé ou les magazines, il n'y avait pas d'autres filles comme moi.
01:44 Heureusement aujourd'hui ça a évolué un petit peu.
01:46 Et là de me retrouver dans le sport, elle m'a dit "mais en fait je suis normale".
01:49 Je dirais qu'on parle des premiers JO.
01:52 Ça fait à peine 5-6 ans que vous pratiquez ce sport-là.
01:55 Quand vous arrivez pour essayer d'aller décrocher une médaille,
01:59 vous ne passez pas le cap des qualifications.
02:01 Mais on sent que là il se passe quelque chose et que vous décidez que la prochaine fois que vous reviendrez,
02:07 vous ne lâchez rien.
02:09 Pour moi il y avait des athlètes qui étaient en capacité de gagner des médailles
02:12 et des athlètes qui se qualifiaient au jeu.
02:13 Et moi je me sentais plus dans la catégorie déjà de me qualifier ça sera déjà bien.
02:17 Au fur et à mesure je me suis rendue compte que moi aussi j'ai envie de faire partie de cette équipe
02:21 qui va chercher les médailles.
02:22 Je me vois encore sur le stade, je mets mon premier disque dans la cage,
02:26 on entend le "ho" du stade.
02:28 Et là je me suis dit "ouais ça me plaît, j'ai envie de faire ça".
02:31 Donc ça a été un vrai déclic pour la suite.
02:33 Bon ensuite il va y avoir Athènes, Pékin et Londres.
02:36 Quand vous participez vous êtes devenues maman.
02:39 Ça c'est un moment très fort pour vous parce que vous allez faire un lancer exceptionnel.
02:44 C'est-à-dire que votre fille va devenir un moteur et vous donnez encore plus envie d'en découdre.
02:49 Oui Londres ça a été beaucoup d'émotion parce que je partais,
02:52 c'était mes premiers derniers Jeux Olympiques.
02:54 J'ai envie de dire pour moi c'était clair que c'était les derniers et je vivais ça.
02:57 Donc avec beaucoup d'émotion de me dire j'avais envie de profiter de tous ces instants.
03:01 Et finalement de faire cette performance là ça a été de me dire
03:05 "mais cinquième c'est tout près d'un podium, je peux pas m'arrêter aussi près".
03:10 Et si j'avais pas eu cette coupure pour ma grossesse
03:12 peut-être que j'aurais pas eu les résultats que j'ai eus.
03:14 Ça m'a permis de faire le point déjà d'avancer dans ma vie perso,
03:18 de vivre un petit peu les choses différemment
03:20 et de faire le point avec moi de me dire à force d'enchaîner un petit peu toutes les saisons,
03:24 on perd un peu le fil de pourquoi on fait ça.
03:26 Et de faire cette pause là, ça m'a permis de me dire
03:31 "mais ça me manque et j'ai envie d'y retourner et je sais que ça va pas durer
03:35 donc j'ai envie d'en profiter".
03:36 Donc je suis arrivée avec un état d'esprit un petit peu différent
03:38 et je pense clairement que c'est celui qui me correspondait le mieux finalement.
03:42 À suivre donc les championnats d'Europe et les JO de Paris.
03:44 C'est ça.
03:45 C'est quoi le but aux JO de Paris ?
03:47 La médaille forcément tant qu'à faire en or,
03:49 parce qu'en argent je l'ai déjà.
03:50 Merci Mélina Robert-Michon d'être passée dans le monde des Lodi sur France Info.
03:54 On va vous suivre du coup aux JO.
03:56 Avec plaisir, je reviendrai.
03:57 Et on sera là pour saluer cette médaille d'or.
03:59 Avec plaisir, je reviendrai.

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