Jean-Pierre Bernès sur l'affaire VA-OM _ Ça a été une période très difficile dan

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00:00 Moi j'ai grandi avec l'Olympique de Marseille quand j'étais petit.
00:05 Aujourd'hui je suis plus supporter du PSG, mais à l'époque j'ai pleuré quand Amoros
00:10 a loupé son pénalty.
00:11 La main de Vata, on en parlait.
00:14 Et puis il y a eu cette affaire au MVA, qui a été un cataclysme dans le football français,
00:24 dans lequel vous étiez pris.
00:25 Vous avez vécu ça très difficilement, je crois le savoir.
00:31 Est-ce que vous pouvez nous dire, cette traversée du désert, comment vous l'avez vécu, ce
00:36 moment vraiment difficile ? Est-ce qu'aujourd'hui votre réussite est un petit peu due à tous
00:41 ces moments où vous avez su vous reconstruire ?
00:44 C'est l'homme Jean-Pierre Bernays.
00:47 Tout à fait, ça a été une période très difficile dans ma vie.
00:50 Très difficile.
00:53 C'est une période qui m'a beaucoup marqué.
00:57 Et qui me marque encore.
01:01 Quand j'en parle, c'est quelque chose qui m'a beaucoup touché.
01:04 Je suis rentré dans le football, ce n'était pas pour vivre de tels moments.
01:09 On a fait une erreur.
01:12 L'avantage c'est que je l'ai assumé, je n'ai aucun problème avec ça.
01:16 J'ai reconnu l'erreur que j'avais faite.
01:18 Dans la vie, tout le monde peut faire des erreurs.
01:20 Tout le monde.
01:21 Et je pense que pour être en haut, il faut être en bas.
01:25 Et moi, quand j'ai commencé ma carrière de dirigeant, j'ai arrêté en fin 1993.
01:31 J'étais un dirigeant le plus demandé en France.
01:33 Tous les clubs me voulaient.
01:35 Et quand j'ai commencé, après j'ai eu cette traversée difficile, je pouvais faire
01:43 un autre métier.
01:44 Je ne suis pas un imbécile, je pouvais faire un autre métier.
01:47 Dans ma famille, c'était compliqué de dire on va revenir dans le football parce que tout
01:50 le monde avait souffert de ça.
01:52 Mais je me suis dit je veux revenir dans le football.
01:54 Parce que c'est ma vie, c'est ma passion.
01:56 Et je veux démontrer que peut-être que l'image que j'avais donnée à ce moment-là ne correspondait
02:02 pas à ce que je suis.
02:03 Et je pense que depuis 1999, depuis 20 ans, je ne me suis pas trop mal débrouillé pour
02:09 être devenu un agent, comme on dit, important.
02:11 Mais je l'ai fait par mon travail.
02:13 Et pour moi, c'est une grande réussite personnelle.
02:16 - Donc ça vous a permis d'être plus fort ?
02:17 - Oui, et c'est pour ça que souvent j'encourage des gens.
02:20 Je rencontre souvent des gens qui connaissent des difficultés.
02:24 Dans la vie, nous on a eu cette difficulté-là, mais il y a des gens qui sont en difficulté.
02:29 Ça existe.
02:30 Il y a beaucoup de gens qui ont des problèmes.
02:31 À la fois, ma fille est étudiante en médecine.
02:34 Elle me dit "Papa, quand tu sors d'un centre médical à Marseille, de Pauli Kalmet, que
02:40 tu vois tous ces gens malades, il y a des gens qui souffrent."
02:42 Et souvent, les gens qui souffrent sont souvent désespérés.
02:44 Ils sont souvent désespérés.
02:46 Et c'est vrai que quand vous posiez tout à l'heure la question sur le dossier Franck
02:51 Rabiot, moi je suis quelqu'un de très humain.
02:52 De très humain et très affectif et très sensible.
02:55 Et quand les gens sont en difficulté, j'aime me rapprocher d'eux et j'aime leur dire "Moi
03:00 aussi, j'ai été en difficulté, peut-être pas de la même ordre que vous, mais on peut
03:04 rebondir.
03:05 Si on y croit, on peut rebondir.
03:06 Il faut toujours croire en son étoile."
03:08 - Vous auriez aimé qu'on vous tende la main à l'époque ? Qu'on vous aide, comme vous
03:11 le faites avec les gens qui sont en difficulté ?
03:13 - Oui, mais le football, bon la différence...
03:15 - Parce que beaucoup vous ont tourné le dos à ce moment-là.
03:17 - Tout à fait, tout à fait.
03:18 Vous savez, j'avais beaucoup moins d'amis.
03:19 J'avais beaucoup moins d'amis.
03:20 J'étais en difficulté.
03:21 Je me suis retrouvé seul.
03:23 On avait la famille, bien sûr.
03:24 On se retrouve seul.
03:25 C'est très difficile.
03:26 Mais maintenant, ça donne une leçon de vie aussi.
03:31 Parce qu'aujourd'hui, maintenant, vous avez de nouveaux amis.
03:34 Ça vous permet de faire le tri.
03:36 Ça vous permet de faire un bilan.
03:38 Ça vous permet de...
03:40 Je pense qu'on sort plus fort de ça.
03:43 Mais je m'en saurais bien passer.
03:44 Vous voyez ce que je veux dire ?
03:45 - Vous ne seriez peut-être pas là où vous êtes aujourd'hui.
03:48 - Peut-être, mais j'aurais été dans le football aussi.
03:51 Je n'aurais pas fait souffrir ma famille.
03:53 - Vous seriez moins blessé.
03:55 - Voilà, j'aurais préféré l'éviter, cette situation.

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