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Le ministre des Transports, Clément Beaune, a annoncé une hausse du prix des péages "inférieur à 3%". Les explications avec le journaliste BFM Business, Guillaume Paul

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00:00 Guillaume, c'est le ministre des Transports qui l'a dit ce matin, la hausse du prix des péages qui aura lieu en février sera inférieure à 3%.
00:07 Oui, c'est ce qu'a annoncé Clément Beaune, effectivement, ça sera moins de 3% au 1er février prochain.
00:12 Vous savez que c'est tous les ans au 1er février que ça augmente et ça augmente en partie en raison de l'inflation.
00:17 Donc ça c'est le ministre qui a dit moins de 3% alors que vous savez que les sociétés d'autoroutes qui bénéficient des contrats de concession disent
00:24 "non, non, non, vu le contexte, c'est pas 3%, ça ne peut pas être 3%".
00:29 Oui, parce qu'il y a un bras de fer entre l'État et les sociétés privées.
00:33 Oui, parce que vous savez que dans le budget qui est en train d'être discuté au Parlement, il est prévu d'instaurer à partir de l'an prochain
00:40 une taxe sur les profits des sociétés autoroutières au motif qu'elles feraient des surprofits.
00:46 Et là vous avez toutes les sociétés autoroutes qui disent "ah mais on n'est pas d'accord, on n'est pas d'accord".
00:49 Et d'une, on a signé il y a très très longtemps des années des contrats de concession avec l'État qui stipulent alors tout,
00:56 vous savez tout, la durée, les modalités, les travaux, tronçons d'autoroutes par tronçons d'autoroutes, nos dépenses, nos bâtissements, c'est un pavé, c'est comme ça.
01:04 Donc votre taxe là d'un seul coup qui sort d'un seul coup, c'est pas dans le contrat.
01:09 C'est pas dans le contrat. Un contrat est un contrat et si vraiment vous voulez aller au bout de cette démarche, nous on va aller en justice, tout simplement.
01:17 Et de Vinci Autoroutes dit par exemple "vous savez c'est pas compliqué, si vous obstinez à nous imposer cette taxe, nous on va la répercuter sur les clients".
01:23 Et donc la hausse elle sera pas de 3% mais pour nous elle sera plutôt de 5% au 1er février prochain.
01:28 Et là vous avez le ministre ce matin qui a fait un acte d'autorité en disant "ben voilà, c'est l'État, je cite, qui par un texte juridique valide l'évolution des péages". Voilà où on en est finalement.
01:37 Qui a raison dans cette histoire ?
01:38 Alors ça c'est un débat philosophique. Pardon, moi je trouve qu'on peut pas donner complètement de temps aux sociétés d'autoroutes.
01:44 Effectivement, un contrat est un contrat. Alors vous allez me dire "on entend dire sans zérer". Ah oui mais les sociétés d'autoroutes elles se gavent.
01:50 Attendez, on a eu deux rapports ces derniers mois, un de l'inspection générale des finances et un de l'autorité des régulations des transports qui disent exactement le contraire.
01:57 Donc on est bien avancé. Ce qui est sûr en tout cas c'est que quand on gère des autoroutes au quotidien, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup d'investissement pour entretenir un réseau qui est pas tout jeune.
02:07 C'est beaucoup d'argent et ça va être encore beaucoup d'argent pour moderniser ce réseau, pour le décarboner et pour l'adapter au changement climatique.
02:14 Donc tout ça pour dire qu'on peut penser ce qu'on veut des sociétés d'autoroutes mais elles ont le savoir-faire, elles ont l'expérience.
02:20 Si l'État veut s'amuser à casser les contrats et récupérer la gestion des autoroutes, déjà ça lui coûterait des dizaines de milliards d'euros qu'il a pas.
02:26 Et quand bien même, je suis pas certain que les services de l'État seraient aussi rapides et aussi efficaces pour aller réparer en urgence les crevasses et les nids de poule sur les autoroutes.
02:33 Donc là tout le monde s'excite un petit peu, c'est normal mais on va sans doute trouver un accord parce que ça arrangera tout le monde.
02:37 Oui, on trouve toujours une solution. Merci Guillaume.

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