Anti-morosité, tout en français... Mika se confie sur BFMTV sur son sixième album à la veille de sa sortie

  • l’année dernière
À la veille de la sortie de son sixième album intitulé "Que ta tête fleurisse toujours", Mika était l'invité exceptionnel de Première édition ce jeudi. Un opus qui est le premier tout en français et qui a la particularité de "faire pleurer et danser en même temps".

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Transcription
00:00 -Et oui, nous, on est comme ça, on vous fait un cadeau avant Noël.
00:02 Le cadeau ce matin, c'est Mika.
00:04 Son nouvel album sort demain.
00:06 Que ta tête fleurisse encore.
00:08 Et Mika nous fait l'honneur et le bonheur d'être avec vous sur le plateau.
00:11 -Bonjour. -Merci d'être avec nous.
00:13 -Bonjour, Mika. -J'arrive, merci beaucoup.
00:15 -Quand on entend "C'est la vie",
00:16 la chanson sur laquelle vous êtes entré sur le plateau,
00:18 on se dit vraiment que cet album, et pour l'avoir écouté,
00:20 je peux en témoigner, c'est un album anti-morosité.
00:24 -Anti-morosité, quand même, ça parle de choses sérieuses.
00:27 Ça parle de ma vie, ça parle de ma famille,
00:29 ça parle de la vie de tous les jours.
00:31 Mais oui, une métamorphose.
00:34 Je cherche à métaboliser la partie du genre de la vie
00:39 pour la transformer en quelque chose d'autre.
00:40 Et je suis reconnaissant que ça, c'est un privilège.
00:43 -Je propose qu'on écoute quand on vient l'entendre,
00:45 on regarde les images de "C'est la vie".
00:47 ...
01:02 -Mais comment vous réussissez à trouver l'inspiration
01:04 dans un monde de dingue,
01:05 comme on le raconte tous les matins dans "Première édition" ?
01:08 Comment parvenez-vous à trouver ça ?
01:09 -Ouais, la vie est dure, et aussi, on pense, quand on est adolescent,
01:13 que les choses vont devenir plus simples.
01:16 Et ensuite, quand on a 25 ans, on se dit...
01:18 Et maintenant, ça veut devenir plus simple.
01:19 Quand j'ai 30 ans, en fait, on réalise que c'est pas le cas.
01:21 Ça devient de plus en plus complexe.
01:24 Et donc, il faut accepter ça, il faut se dire, OK,
01:28 on s'inspire de tout.
01:29 Là, moi, personnellement, dans cette chanson, je parle de ma mère.
01:32 Ça parle du deuil, ça parle de la disparition de ma mère,
01:36 avec qui j'ai travaillé depuis que j'étais très jeune.
01:38 Mais je cherche à le transformer en quelque chose d'autre.
01:41 Je dis, si c'est à la vie, si c'est à la mort,
01:43 que ta tête fleurisse encore.
01:45 C'est vraiment quelque chose qu'elle me disait toujours.
01:47 -La créativité. -Qui envoie le titre de l'album.
01:49 -Exactement. Voilà, c'est ça.
01:51 Mais ouais, la vie, il faut pas faire semblant que la vie, elle est parfaite.
01:55 En fait, je pense que c'est mieux de répondre à la vie
01:59 et de confronter toutes nos peurs et de les mettre dans la musique.
02:03 Si on va pleurer, c'est mieux de pleurer en dansant en même temps.
02:06 -Mais c'est pas évident.
02:07 -Il y a beaucoup d'artistes qui font des chansons tristes
02:09 ou qui griffent sur le malheur.
02:10 Là, on a toujours quand même l'impression qu'il y a une dynamique,
02:13 une joie, une vraie bonne humeur.
02:16 -Je l'appelle ça une sorte de...
02:18 C'est mon engagement d'artiste.
02:20 Je pense que tous les artistes ont la responsabilité
02:22 d'être poétiquement engagés.
02:24 Et c'est ce que j'appelle une sorte de douce résistance.
02:27 -Oui, danser, c'est lutter.
02:29 -Danser, c'est lutter, même si on a des larmes aux yeux.
02:31 -C'est plus facile de faire passer tout ça en français,
02:34 puisque cet album, sixième album, est en français.
02:36 -Il est en français. Je pensais que ça allait être beaucoup plus difficile.
02:39 Alors, évidemment, ça fait depuis que j'étais tout petit
02:41 que j'écris en anglais.
02:43 J'avais peur que j'allais me limiter, que je n'allais pas pouvoir m'exprimer.
02:45 En revanche, ce qui s'est passé,
02:47 c'est que j'avais l'impression que je parlais juste à nous, entre nous.
02:53 J'ai écrit une chanson qui s'appelle "Moi et Andy et Paris".
02:55 Ça parle de mon conjoint.
02:56 C'était après une énorme dispute. On ne s'est pas parlé pendant des semaines.
02:59 -C'est presque une rupture, Mika.
03:01 -Exactement, mais je ne savais pas si ça allait l'être.
03:04 On n'avait aucune idée.
03:05 -On foutait un peu de sa gueule aussi, dans la chanson.
03:08 -Il faut quand même...
03:10 Ça sert à quoi ?
03:11 -Si vous l'écriviez, on vous dirait.
03:13 -Andy ne parle pas français.
03:15 Est-ce que vous lui avez traduit ?
03:17 -C'est ça, la suite.
03:18 "12 Vengeances", j'écris cette chanson en sachant qu'il n'allait pas la comprendre.
03:22 Maintenant, il y a Google Translate, il a dû compter.
03:26 -Il l'a aimée, Andy ? Il l'a aimée ou pas ?
03:28 -C'est un sujet.
03:29 -Ah, c'est un sujet.
03:30 Et ça l'est toujours.
03:31 -Je sais qu'il va regarder ça en replay, donc je fais vraiment attention à ce que je dis.
03:35 -Il faut dire quelque chose, c'est que c'est la première fois
03:37 que vous faites un album en français, mais c'est peut-être votre album
03:40 le plus personnel.
03:41 Qu'est-ce qu'il y a, justement, en rapport avec la langue française et la France ?
03:44 C'est quoi ? C'est le Liban ? C'est l'enfance ?
03:46 -C'est cette culture...
03:49 Je pense que... Oui, c'est l'enfance.
03:51 Je suis né à Beyrouth, j'ai grandi jusqu'à 8 ans...
03:55 7 ans à Paris, ensuite, j'étais à Londres.
03:57 On parlait français à la maison à Londres.
03:59 Donc, c'était vraiment ça, cultiver cette sorte de communauté.
04:03 -Et en plus, vous gardez ce côté un peu birkinien avec votre signature,
04:07 l'accent, les fautes de syntaxe...
04:09 -Il y a moins d'accent que John Birkin.
04:10 -Mais justement, on va écouter la chanson de John Birkin
04:12 qui rend hommage à Mika dans l'album.
04:15 -"Je pèse dans mes butins
04:19 "Je rêve d'un amour à l'air birkin
04:22 "Tous ces regards qui m'assassinent
04:26 "J'ose pas sortir de la piscine
04:30 "Pour vivre mon rêve jusqu'au bout"
04:33 -Hommage à John Birkin. -Un hommage à John Birkin.
04:35 Vous savez, je l'ai écouté en intégralité, l'album, hier.
04:37 Et effectivement, même si certaines parties du texte sont lourdes,
04:41 on se sent bien, en fait.
04:43 C'est un album qui, musicalement, fait du...
04:45 La mélodie fait du bien.
04:47 -Ca me fait très plaisir, merci.
04:49 Je pense que la mélodie, c'est un baume.
04:51 Et ça adoucit certaines choses.
04:54 Moi, quand j'étais à l'école, quand je me retrouvais très isolé,
04:57 j'avais pas eu une période très facile pendant ma vie scolastique,
05:01 et je sentais que si je mettais de la mélodie
05:06 avec quelque chose que je voulais dire,
05:08 qu'au lieu d'être complètement ignoré,
05:10 que peut-être les autres gens autour de moi allaient m'écouter.
05:12 C'est le principe d'écrire des chansons, surtout des chansons pop.
05:15 -Ca a pas mal marché depuis.
05:17 -C'est quoi votre chanson préférée
05:19 depuis le tout début de votre carrière ?
05:21 La préférée.
05:23 -Ah ! -La vôtre.
05:24 -La mienne ? -La sienne.
05:25 -Alors... -Oui, pardon, parmi les vôtres.
05:28 -C'est une chanson qui s'appelle "Any Other World".
05:30 Ca commence avec une interview d'une dame
05:34 qui a perdu son oeil
05:38 à cause d'une bombe le jour de son mariage.
05:41 Je l'interview, son mari lui a quitté,
05:44 elle s'est pas mariée, elle a dû recommencer sa vie à Londres,
05:47 et je transforme ça dans un sorte de...
05:51 Je prends cette partie de son histoire
05:54 et je le transforme en chanson.
05:56 -C'était l'époque de "Relax, take it easy".
05:58 -C'est ça, l'art de Mika.
06:01 L'art de rendre joyeuses les choses les plus tristes.
06:04 -"Relax", je l'ai commencé à écrire
06:07 quand j'étais dans un train de métro
06:09 pendant les attentats à Londres.
06:11 C'est vraiment cette idée de la transformation
06:14 de la vie de tous les jours.
06:16 -Un autre morceau ? -Oui, je propose "Apocalypse".
06:19 "Calypso", j'avais du mal à le dire.
06:21 Ca prouve aussi que c'est un album très sensuel, cette chanson.
06:24 -On écoute.
06:25 -Tant que l'on s'en laisse, on est tristes
06:30 On se rend immortels devant l'apocalypse
06:34 En faisant l'amour, on résiste
06:38 Regarde-moi, prends-moi la main
06:41 -Ca fait du bien, n'est-ce pas ? -Oui.
06:43 -Il y a un côté sensuel, alors ?
06:45 -Ah, bah, tiens, j'espère bien.
06:46 Rires
06:48 -C'est pas une affirmation.
06:49 C'est une affirmation un peu...
06:51 -Il y a la tournée qui arrive.
06:52 -Il y a la tournée qui arrive,
06:54 une tournée où j'espère d'amener toutes ces différentes facettes,
06:58 même mon côté sensuel, sur la scène.
07:00 -Ah !
07:01 -Je me suis fait de cette promesse.
07:04 J'ai 40 ans, maintenant.
07:05 J'ai commencé à me préparer pour mes 40 ans, il y a 2 ans.
07:08 Et je me suis dit, si j'arrive dans ma quarantaine
07:11 avec vraiment une tête qui est en train de fleurir,
07:14 avec des idées, avec...
07:16 De ne pas avoir peur de montrer toutes mes facettes sur la scène,
07:19 peut-être je m'en sortira pour encore un autre chapitre.
07:23 -Du 1er au 25 mars, donc, la tournée BFM TV Partenaires,
07:27 16 villes en France, ça se terminera par la Corarena à Paris.
07:30 Merci infiniment d'être venu nous voir.
07:32 -Merci à vous.
07:33 -Il est 8 h.
07:34 -On va pas le temps passer.

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