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00:00 7h45, on vous écoute ce matin sur la Sainte-Barbe.
00:03 Dites-nous au 04 77 10 0 0 10 si vous êtes attaché à cette tradition minière du bassin Stéphano,
00:09 mais aussi si vous pensez qu'il faut lui donner une nouvelle dimension,
00:12 pourquoi pas en faire une très grande fête qui a attiré plusieurs milliers de personnes
00:16 sur le modèle par exemple de la fête des Lumières à Lyon.
00:19 C'est la question qu'on pose à Martine qui est à Saint-Étienne.
00:21 Bonjour Martine.
00:22 Oui, bonjour à vous, bonjour à tous.
00:25 Quel est votre avis vous sur cette Sainte-Barbe ?
00:27 Est-ce qu'il faut que cet événement devienne un événement d'ampleur encore plus importante ?
00:32 Ecoutez, moi je suis tout à fait pour.
00:36 Ce serait formidable je trouve pour notre ville, pour notre passé, voilà.
00:43 Ce serait super.
00:44 Pourquoi d'après vous il faudrait en faire un événement plus important ?
00:47 Parce que bon écoutez, on ne peut pas nier que justement la mine a été
00:52 quelque chose de très très important pour la ville, pour la vallée, pour la vallée de Londres, pour la Loire.
01:00 Et effectivement ce retour dans le passé je trouve que ce serait très intéressant
01:09 à l'époque qu'on vit, où nous vivons, ce serait bien.
01:13 Restez avec nous Martine, on va écouter Pascal Pacali.
01:16 Bonjour, vous connaissez bien la tradition de la Sainte-Barbe,
01:19 en tout cas le passé minier à Saint-Etienne.
01:21 Vous avez publié récemment le livre "Les Gueules Noires, Histoire de Sainte-Etienne".
01:24 D'ailleurs, est-ce que ça vous réjouit d'entendre des Stéphanois enthousiastes
01:28 à l'idée de perpétuer cette tradition ?
01:31 Tout à fait, et puis j'entends beaucoup d'autres Stéphanois qui vont dans le même sens.
01:34 Et moi-même j'irais dans ce sens-là.
01:36 Il y a beaucoup de choses à faire je pense au niveau de la fête de la Sainte-Barbe.
01:39 On peut imaginer par exemple sur le parvis du Puy-Couriau, juste en dessous,
01:44 de faire des choses un peu plus grandes,
01:47 de mettre des chapiteaux et de mettre des animations, des attractions.
01:51 Surtout qu'en plus à cet endroit-là, il y avait deux autres puits.
01:54 Il y avait les puits Châtelus qui existaient,
01:56 il y a la gare du Clapier, on peut faire des choses avec.
01:59 Donc je pense que ce serait vraiment une bonne chose de faire encore plus grand.
02:02 Mais peut-être pas à pas, c'est déjà bien.
02:04 Là il y a une fête un peu plus commerciale qui voit le jour depuis 2-3 ans.
02:07 Et c'est une super chose parce que ça permet aussi aux jeunes
02:10 d'entendre la Sainte-Barbe, de faire un lien.
02:13 Mais je pense qu'effectivement on peut faire beaucoup plus
02:15 et on doit faire beaucoup mieux, parce que ce sont nos racines tout simplement.
02:19 Martine le disait, ça fait partie de notre histoire.
02:22 Martine, vous y participez tous les ans à la Sainte-Barbe ?
02:25 Oui, oui, oui, bien sûr.
02:29 J'aime bien ce moment-là de l'année, bien sûr, c'est important.
02:34 Oui, c'est émouvant, je trouve, très émouvant.
02:38 Merci beaucoup Martine de votre témoignage.
02:41 Belle journée et donc bonne Sainte-Barbe du côté de Saint-Etienne.
02:44 Merci Martine.
02:45 Vous continuez à nous appeler pour participer, vous aussi,
02:49 sur France Bleu Saint-Etienne Nord à ce débat et à cette discussion
02:52 04 77 10 00 10.
02:54 Est-ce qu'il faut en couvrir encore plus pour la Sainte-Barbe ?
02:57 On en parle avec votre invitée Tiffany.
02:59 Oui, Pascal Pacali, vous, vous participez à la Sainte-Barbe,
03:01 on a bien compris que vous êtes motivé,
03:03 vous y participez sur le côté aussi témoignage et transmission
03:07 de ce passé minier avec un débat demain à Saint-Etienne
03:11 au Beergarden Place Jean Jaurès.
03:13 Est-ce qu'il y aura autour de vous des historiens,
03:15 des anciens mineurs surtout et leurs descendants ?
03:18 Il y a une urgence à écouter leur témoignage aujourd'hui ?
03:21 Alors, urgence, je ne sais pas si c'est vraiment le bon mot,
03:26 mais c'est vrai que les anciens mineurs,
03:29 comme je dis souvent, le plus jeune a 84 ans.
03:32 Le temps passe et surtout, je voudrais dire,
03:36 parfois quand on est jeune, on s'en fiche de parler à nos parents,
03:40 on ne veut pas savoir leur travail,
03:42 ça ne nous concerne pas, on a d'autres choses à faire.
03:44 Et puis après, quand ils ne sont plus là, on se dit,
03:46 mince, je n'ai pas demandé.
03:48 Et il y a des petits-fils ou des petites-filles de mineurs
03:51 qui m'ont dit, mais je n'en ai pas parlé à mon père, je m'en fichais.
03:54 Et aujourd'hui, ces mineurs, ils sont encore là.
03:56 Donc, c'est pour ça qu'il faut venir les voir,
03:58 parce qu'ils ont vraiment des choses à raconter.
04:01 Et quand j'ai écrit ce livre, j'ai mis plus d'un an et demi,
04:03 il y a des tonnes d'anecdotes, mais qui dépassent le cadre de la mine.
04:06 Ça va sur l'identité culturelle stéphanoise,
04:08 il y a plein de choses sur les puits.
04:11 Dans la période minière, il y avait quand même, au total,
04:14 il y a eu plus de 1000 puits.
04:16 C'est énorme.
04:17 Et il s'est passé des choses aussi pendant la Seconde Guerre mondiale.
04:20 Donc, justement, il y aura Marcel Miribel,
04:23 qui aura 100 ans le 14 février prochain.
04:26 Donc, c'est une date facile à retenir et très jolie.
04:29 Et il a vécu la Seconde Guerre mondiale,
04:31 et il raconte des choses qui ont rapport à la mine.
04:33 Comment, en fait, ils entendaient les avions passer au-dessus d'eux.
04:36 Et puis, du coup, ils couraient se protéger sous les mines.
04:39 Mais c'était dangereux, parce qu'il pouvait y avoir des éboulements,
04:42 s'il y avait des bombes.
04:43 Enfin, il y a plein de trucs comme ça à raconter.
04:45 Et ils sont encore là.
04:46 Il faut venir, je vous encourage.
04:47 Et je rajoute juste que c'est à 14h30, samedi prochain.
04:50 - Demain, oui, ce moment de partage de la mémoire.
04:54 Je vous pose aussi la question de cette urgence,
04:56 parce que vous, vous faites partie d'une génération beaucoup plus jeune.
04:59 Vous avez la quarantaine.
05:00 Vous avez l'impression de jouer un peu ce relais, aujourd'hui ?
05:04 - Je pense qu'à Saint-Etienne,
05:06 on est tous beaucoup attachés à notre patrimoine.
05:09 Comme on disait tout à l'heure,
05:10 il y a beaucoup de gens qui veulent voir se développer ce fait,
05:13 parce qu'ils aiment Saint-Etienne.
05:14 Et on se dit qu'on pourrait faire quelque chose de plus important.
05:18 Alors, moi-même, j'ai eu deux grands-pères.
05:19 J'en ai eu un arrière-grand-père qui est mort à Verdun,
05:22 et l'autre qui a fait le STO.
05:23 Donc, forcément, tout ça, ça nous attache, ça nous relie.
05:27 Il avait travaillé aussi à la centrale du Bec, au Chambon-Faugerol,
05:29 où il y avait une coquerie, il y avait le puits du Marais.
05:32 Enfin, on baigne, en fait, dans ce passé.
05:33 Après, je suis aussi d'une génération, comme vous dites,
05:35 où il n'y avait pas encore tous les réseaux sociaux.
05:38 La mine venait de fermer à Saint-Etienne en 1973, à l'Arric à Marie en 1983.
05:43 Je suis né en 77, donc j'ai baigné dans cette culture-là.
05:45 Donc, c'était important pour moi de transmettre tout ça.
05:48 Aujourd'hui, c'est vrai que c'est un peu plus dur vis-à-vis des jeunes.
05:52 Mais je pense que, comme je disais tout à l'heure,
05:54 il y a un premier pas qui est fait.
05:55 Maintenant, il faut vraiment qu'ils essayent de venir.
05:57 Alors, ce n'est pas évident, mais on essaye.
05:59 - Justement, peut-être pour attirer les jeunes,
06:00 il y a cet élan des commerçants stéphanois.
06:02 Ils ont vraiment envie de faire quelque chose autour de cette Sainte-Barbe.
06:05 Je vous propose d'écouter, par exemple, le gérant du Lipopet Bar.
06:08 - Quand on nous a parlé de ce projet, on a vraiment adhéré.
06:11 On a trouvé ça intelligent et ça prend super bien.
06:14 Les stéphanoises, les stéphanois font la fête à un moment où ça commence à cailler à Saint-Etienne.
06:19 - Il y a plein d'animations, effectivement, demain,
06:21 qui n'ont pas forcément de lien direct avec la mine,
06:24 dans des bars, dans des restaurants, dans des lieux de loisirs.
06:28 Ça ne dénature pas aussi un petit peu la Sainte-Barbe ?
06:30 Peut-être les mineurs, comment ils le vivent ?
06:32 - Moi, je pense que c'est plus un moyen d'amener une certaine population, les jeunes,
06:37 de les amener à entendre le mot Sainte-Barbe, à repérer la date.
06:41 Et puis après, j'espère qu'ils vont approfondir.
06:43 Alors, c'est sûr qu'il y a un côté plus festif,
06:44 mais aussi, il faut voir que les mineurs étaient très festifs.
06:48 J'ai retrouvé, c'était à Fermini, une sorte de jukebox, en fait.
06:52 C'était l'époque Julie, Sylvie, etc.
06:56 Je n'ai plus le nom exact, mais en fait,
06:59 ils devaient passer un petit film sur la mine, sur les conditions de sécurité.
07:03 Et une fois que le petit film de 30 secondes était passé,
07:06 ils pouvaient choisir leur chanson.
07:08 Et moi, ils m'ont tous dit, les mineurs, qu'ils étaient très joyeux.
07:11 Et c'est vrai que l'image un peu de germinales vraiment miséreuses
07:14 leur colle un petit peu à la peau, alors qu'ils me disaient,
07:16 mais non, justement, les Sainte-Barbe, on faisait péter les pétards,
07:19 il y avait les brioches, on dansait, à la fin, toutes les familles,
07:22 elles faisaient la fête.
07:23 Et donc, cette dimension festive, elle y est aussi.
07:26 Et celui qui organise la Sainte-Barbe avec les commerçants,
07:30 c'est Grégory Descaux, qui est petit-fils de mineurs,
07:33 c'est ce qu'il voulait faire ressortir également,
07:35 c'est-à-dire ce côté, il faut être fier d'être stéphanois,
07:37 et pas toujours un peu ce côté triste.
07:39 Donc voilà, on va faire la fête.
07:42 Après, on va essayer de mêler le côté de faire la fête
07:45 avec un petit cours d'histoire qui, je pense, est sympa.
07:49 Une petite piqure de rappel.
07:50 - 7h53, tiens, je vais vous lire ce message que nous a laissé Yves
07:53 sur la page Facebook France Bleu Saint-Etienne.
07:55 Il nous écrit "Une fête autour de la Sainte-Barbe pour promouvoir la ville,
07:59 ses traditions, le territoire au-delà du département".
08:01 Je suis 100% d'accord.
08:03 Voilà l'avis de Yves.
08:05 Est-ce que vous pensez, vous, qu'il faut en faire encore plus pour cette Sainte-Barbe ?
08:09 Est-ce que vous allez participer à la Sainte-Barbe,
08:11 demain, à Saint-Etienne et dans les autres villes de la Loire ?
08:14 Vous nous appelez 04 77 10 00 10.
08:16 - Est-ce que vous pensez, Pascal Pacali, que avec la Sainte-Barbe,
08:19 tout ce que vous venez de nous écrire, cette tradition, cette histoire
08:22 et cet esprit joyeux aussi, il y a les ingrédients pour attirer un public
08:26 au-delà de Saint-Etienne, au-delà de la Loire ?
08:28 - Oui, parce que justement, il me racontait Grégory,
08:31 qu'il y a beaucoup justement de jeunes qui viennent,
08:33 ça leur fait une sorte de date repère,
08:36 en disant "Ah, c'est le 2 décembre, c'est la Sainte-Barbe,
08:38 on va passer un bon moment, on va venir, on va se réunir avec les copains".
08:42 Donc voilà, après je disais, les jeunes, ça leur fait un point de repère.
08:45 Maintenant, il faudrait vraiment qu'ils essayent de plus apprendre.
08:48 C'est vrai que ceux qui s'intéressent à la vie des mineurs en général,
08:52 ils ont une attache. Souvent, quand j'ai fait la fête du livre,
08:55 ils me disaient "Mon père, mon grand-père a travaillé à la mine,
08:58 donc il y avait ce lien".
09:00 Aujourd'hui, le plus dur, c'est de faire en sorte que les jeunes,
09:04 même s'ils n'ont pas de lien direct avec les anciens mineurs,
09:06 ils puissent vouloir redécouvrir.
09:08 Mais c'est vrai que ça vient peut-être aussi avec l'âge,
09:10 on a un autre perspective avec l'âge.
09:14 - Pascal Pacali, justement, je me posais la question,
09:16 quel regard vous portez, vous, sur la très jeune génération
09:19 et son attachement à la Sainte-Barbe,
09:22 notamment sur les dernières années ?
09:24 Vous voyez qu'il y a une adhésion ?
09:25 - Comme je disais, c'est compliqué, parce que nous,
09:27 on est d'une génération où il n'y avait pas tout Internet,
09:29 les réseaux sociaux, donc on sortait, on allait voir,
09:33 et puis il y avait dans le paysage, il y avait les chevalements.
09:36 Aujourd'hui, les jeunes ont tellement de choses à faire,
09:38 ils sont tellement connectés, ils ont tellement de choses à faire
09:43 que c'est dur pour eux de se focaliser peut-être
09:46 sur des choses historiques qui, à première vue,
09:51 ne sont pas très sexy pour eux.
09:53 - Mais quand on creuse, il y a plein de choses.
09:56 - Mais après, il y a quand même des jeunes qui s'intéressent,
09:58 mais c'est plus des gens aussi qui aiment la ville,
10:00 qui aiment Saint-Étienne, ou qui viennent, par exemple,
10:03 découvrir la ville et ils se disent, tiens, en fait,
10:05 Saint-Étienne, ce n'est pas comme j'imaginais,
10:07 et du coup, ils viennent de chercher un petit peu plus en confondeur.
10:12 - Est-ce que la Sainte-Barbe peut aider à ça,
10:15 à faire connaître encore plus Saint-Étienne ?
10:17 On caricaturait sur notre page Facebook en disant
10:20 "est-ce qu'on peut faire de la fête de la Sainte-Barbe
10:22 l'équivalent de la fête des Lumières à Lyon ? Il y a du potentiel ?"
10:25 - Oui, après, il faut une volonté municipale,
10:28 et ça serait bien qu'ils l'aient, mais ça touche vraiment,
10:32 je pense, beaucoup plus que Saint-Étienne.
10:36 Il y a vraiment des jeunes qui font, parce que c'est une ville
10:38 assez étudiante, qui font des études ici, puis après,
10:40 ils font continuer leurs études ailleurs,
10:42 et quand ils reviennent ici, pour la Sainte-Barbe,
10:46 ils vont revoir des amis, c'est aussi un moyen de se retrouver
10:49 entre amis, donc après, comme je disais, il faut vraiment
10:51 qu'ils arrivent à passer le cap en se disant
10:54 "je vais rencontrer les anciens mineurs, je vais leur poser des questions",
10:56 donc il y a le côté festif, mais maintenant, il faudrait
10:58 qu'ils arrivent à chercher à plus comprendre, à creuser,
11:03 si j'ose dire, si c'est le bon terme.
11:05 - Et c'est aussi pour ça que vous serez là demain
11:07 dans cette très vaste programmation autour de la Sainte-Barbe,
11:11 avec ce débat au Beer Garden à Saint-Étienne-Plage-Angeres,
11:14 et on rappelle votre livre, Pascal Pacali,
11:17 sur ces témoignages d'anciens mineurs, les gueules noires.
11:20 Merci beaucoup d'avoir été avec nous ce matin.
11:22 - Merci à vous. - Merci à Pascal Pacali,
11:23 c'est vraiment passionnant de discuter avec vous.