Aujourd’hui c’est Camille Lellouche qui vient nous rendre visite ! Elle est en tournée avec « A tour » et sera à la salle Pleyel les 19 et 20 janvier 2024.
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00:00 -Là, c'est la culture ! Damien, vous recevez ce matin l'artiste Camille Lelouch.
00:04 -Bonjour.
00:05 Bonjour, Camille. -Bonjour.
00:09 -Bienvenue sur notre plateau.
00:11 Vous me confirmez, Camille, qu'il y a bien un lien entre le nom de votre tournée,
00:15 donc "À tour", un grand A majuscule, et le "À deux, je t'aime".
00:19 Est-ce que finalement, c'est une question d'amour, tout ça ?
00:21 -Oui, c'est qu'une histoire d'amour.
00:23 De toute façon, moi, je suis une éternelle romantique.
00:26 Forcément, dans cet album, je parle d'amour.
00:29 En fait, le "À", c'est aussi parce qu'il y avait beaucoup de mots
00:31 qui commençaient par cette lettre.
00:33 Amour, parfois amertume et greur.
00:36 Du coup, ça va avec, souvent.
00:38 Amitié, hélas.
00:40 Et puis, avec une grande coïncidence,
00:43 c'est la première lettre du prénom de ma fille aujourd'hui,
00:46 qui n'était pas prévue du tout quand j'ai construit cet album.
00:49 -C'est pas un secret, le prénom de votre fille ?
00:50 -Non, elle m'a... -C'est ça.
00:51 -Non, c'est pas un secret. -Donc le fameux "À", en fait.
00:53 -Oui, le fameux "À", mais c'est marrant.
00:55 -Alors, poursuite de votre tournée qui cartonne,
00:58 vous serez dans toute la France,
01:00 et vous serez notamment le 16 décembre à Bordeaux,
01:02 Camille, de 17 à Nantes,
01:03 et puis 19 et 20 janvier à Paris,
01:06 dans la magnifique salle Playel.
01:08 Voici l'ambiance de votre spectacle. Regardez.
01:12 -Arrêtons de vivre dans le passé
01:13 Tu vois bien que je suis apaisée
01:16 Que je fais ce que j'aime
01:18 Sois en paix, en mêlée
01:23 Maman, tu m'as donné ma chance
01:27 Oh, l'envie, l'ambiance
01:30 Oh, oh, oh, aujourd'hui
01:34 -Là, on entend la chanson "Fais-moi confiance"
01:37 avec ces paroles "Maman, tu m'as donné ma chance".
01:39 Alors, c'est vrai que les artistes, en général,
01:40 ils sont quand même des thèmes qui leur sont chers ou proches.
01:43 Vous, j'ai l'impression que vous, maintenant,
01:45 vous mettez vos tripes dans vos chansons, quand même.
01:46 C'est vraiment... C'est vous à quoi ? 90 %, 95 ?
01:49 -Oui, un peu plus. 100 %.
01:50 -Oh, pas 100, parce que si je mets tout, après, je ne tiendrai pas.
01:54 Mais bon, déjà, je mets beaucoup, beaucoup.
01:56 Oui, je me livre...
01:57 Je pense que c'est plus facile de raconter ces histoires,
01:59 en tout cas, au départ.
02:01 Et là, de plus en plus, quand j'écris,
02:02 j'écris en pensant à la vie des autres.
02:05 Mais j'avais tellement de choses à dire et à raconter encore
02:07 dans cet album.
02:08 Je n'étais pas très heureuse quand je l'ai écrit.
02:11 Et donc, j'exultais comme ça, comme je pouvais.
02:14 C'était ma psychanalyse, quoi.
02:16 -Est-ce que c'est plus facile, Camille, de dire des choses,
02:19 de chanter des choses devant plusieurs milliers de personnes
02:22 ou de dire en tête à tête à quelqu'un quelque chose ?
02:24 Qu'est-ce qui est le plus dur ?
02:25 -C'est plus facile pour moi de chanter.
02:26 De toute façon, c'est plus facile pour moi d'exprimer
02:27 toutes mes émotions avec mon art,
02:29 autant en musique qu'en humour ou au cinéma.
02:32 Mais c'est vrai que c'est beaucoup plus simple pour moi
02:34 d'exprimer comme ça.
02:35 Dès que je parle, comme je suis une hypersensible,
02:36 je suis en train de pleurer ou m'énerver.
02:38 Je sais pas trop m'exprimer.
02:40 -Bienvenue au club, alors.
02:41 Vous êtes hypersensible.
02:42 -Oui.
02:43 Des fois, ils disent que c'est génial,
02:44 et puis, on a des histoires, la pleure tout le temps.
02:46 Mais c'est comme ça, je suis hypersensible.
02:47 -C'est ça qui est drôle.
02:48 Vous dites "Venez à mon concert avec une paire de baskets
02:50 et des mouchoirs."
02:51 -Exactement.
02:52 -Les mouchoirs, on comprend, parce que l'émotion,
02:53 mais les baskets, parce qu'on danse ?
02:55 -Parce qu'on danse aussi, oui.
02:56 C'est un concert mélancolique, mais voilà.
02:59 -Alors, parmi les chansons que vous avez interprétées,
03:01 il y a celle-ci, "Ne me jugez pas".
03:02 -Ne me jugez pas
03:07 C'est trop facile quand on ne sait pas
03:09 -Là aussi, vous vous êtes sentie jugée, Camille.
03:11 -C'est trop facile quand on ne voit pas
03:13 -C'est une chanson que j'ai écrite
03:18 il y a très longtemps, il y a 15 ans.
03:19 Donc, j'étais jeune, c'était une période...
03:22 Je traversais quand même une longue période, pour moi,
03:24 douloureuse, mais par rapport à mon vécu,
03:28 sentimental, j'ai eu des choses qui m'ont marquée fortement.
03:32 -Vous avez eu une violence conjugale, on peut dire.
03:34 -Je ne parle pas de ça, évidemment,
03:35 mais je n'en parle plus dans le détail,
03:38 mais oui, particulièrement ça.
03:40 Et donc, c'est vrai que j'ai d'où cette souffrance accumulée,
03:43 que j'ai pourtant soignée, mais on ne guérit jamais vraiment de ça.
03:45 -Donc, chanson écrite il y a 15 ans.
03:49 -Chanson écrite il y a 15 ans.
03:50 Et en fait, c'est vrai que quand on me voit, on se dit
03:53 "Oh bah ouais, elle est pétillante, elle est drôle,
03:54 elle me fait rire, elle est tout le temps heureuse", etc.
03:56 Et en fait, c'est vraiment quelque chose qui vient des fois perturber
04:01 des choses que soit j'aimerais faire,
04:03 soit les gens se disent "Elle n'est jamais triste".
04:08 Et en fait, c'était important pour moi de chanter ça
04:09 parce qu'il y a beaucoup de gens qui vont être jugés tout de suite
04:12 sur leur apparence, leur caractère, et je trouve que c'est dommage
04:15 parce que tout le monde est jugé en permanence.
04:18 Et en fait, il faut regarder ce qu'il y a dans le coeur.
04:20 -D'un bloc, en fait, on est fait de petites choses.
04:22 -Oui, oui.
04:24 Moi, je veux dire, même moi qui suis une inconditionnelle du cinéma,
04:29 c'est vrai qu'on me propose plus de rôles aujourd'hui
04:32 parce que justement, on a entendu ces chansons,
04:34 mais au départ, on se dit pas que je peux faire du dramatique.
04:36 -Oui, envoyer la rigolote, quoi.
04:38 -Oui, alors qu'en fait, c'est au même niveau que l'humour.
04:40 Je peux être très profonde là et très profonde...
04:43 Oui, c'est ça le truc.
04:44 Après, c'est aussi le temps qui fait comme.
04:47 Donc c'est dommage, il faut juste essayer d'aller un peu chercher.
04:50 -Vous êtes produite Camille à l'Olympia en février dernier.
04:53 Avec votre nom sur le fronton de l'Olympia.
04:57 Trois dates complètes.
04:58 Et alors, l'ambiance, ça a donné ça, regardez.
05:02 -C'était mon premier Olympia et c'était merveilleux !
05:07 (acclamations)
05:10 (musique)
05:13 (acclamations)
05:16 (musique)
05:20 -Je suppose, Camille, que vous avez eu,
05:22 au cours de ces représentations de l'Olympia,
05:24 une pensée pour, on va dire, vos grands aînés qui vous ont succédé.
05:27 Par exemple, s'il y a ce chanteur-là, Jacques Brel, par exemple.
05:31 -Ah oui, Charles Aznavour, Edith Piaf.
05:33 En plus, c'est une salle qui... C'est ma salle préférée.
05:36 Si je pouvais jouer trois mois d'affilée à l'Olympia,
05:38 ce serait extraordinaire. -Il y a une âme.
05:39 -Il y a une âme et puis il y a une énergie.
05:42 On est quand même protégés quand on est sur scène dans cette salle.
05:44 Je sais pas comment expliquer.
05:45 Tous les...
05:46 Enfin, je sais pas, le mauvais oeil, la malveillance, tout ça,
05:49 c'est un peu... C'est très bizarre.
05:51 -Vous savez que vous avez...
05:52 Peut-être que vous ne l'avez plus,
05:53 mais vous avez eu, au début de votre carrière,
05:54 un point commun avec Jacques Brel.
05:56 Est-ce que vous savez lequel ? -Non, mais je suis trop contente.
05:58 J'espère que c'est un bon "Aïe, aïe, aïe".
05:59 -Alors, je pense que c'est fini.
06:01 Il était malade systématiquement avant de monter sur scène, Jacques Brel.
06:03 -Ah bah non, c'est pas fini. -C'est fini.
06:05 -Non, c'est pas fini.
06:06 -Il était malade physiquement, Brel. -Moi aussi.
06:08 -Il vomissait avant de rentrer sur scène. -Voilà, moi aussi.
06:10 -Vous avez encore cette peur. -Je rentre pas dans les détails,
06:12 mais c'est plutôt de part et d'autre.
06:13 -Donc, vous avez cette peur.
06:14 -Beaucoup moins qu'avant.
06:15 En fait, en musique, c'est différent,
06:17 parce que c'est vraiment un truc plus naturel, c'est mon premier amour,
06:19 mais en humour, c'est très violent.
06:21 Mon corps, il se passe plein de choses.
06:23 -On parlait de Jacques Brel, regardez aussi.
06:25 Je me suis amusé à faire un petit montage
06:27 contre une immense chanteuse connue dans le monde entier,
06:30 elle s'appelle Edith Piaf.
06:31 Regardez. Alors, c'est vrai qu'on voit une petite similitude, quand même.
06:34 Pardon, au niveau de l'attitude, le noir.
06:36 Piaf, c'est la référence ultime pour vous ?
06:39 -C'est une référence, et surtout, je trouve que,
06:42 malgré cet écart de génération, il y a quand même...
06:46 J'aime les chansons à texte.
06:47 -Elle est morte il y a 60 ans. -Oui, oui, oui.
06:49 Mais elle souffrait beaucoup, tout le temps,
06:52 elle avait pas beaucoup de chance,
06:54 et puis, quand elle arrivait sur scène, elle oubliait tout,
06:56 et puis elle chantait comme si elle allait mourir à chaque fois.
06:59 -Cette voix-là, ça vous fait quelque chose ?
07:00 -Bah, bien sûr. C'est incroyable.
07:03 Elle vivait à chaque fois comme si c'était la dernière fois qu'elle allait chanter.
07:06 Sur scène, je suis un peu comme ça.
07:08 Mais inconsciemment.
07:10 J'aime être en noir sur scène,
07:12 j'aime interpréter profondément mes textes,
07:16 parce que c'est comme ça que les gens aiment que ce soit fait, pour moi.
07:18 Et puis, évidemment, elle bouge avec ses mains,
07:20 mais après, ça, c'est aussi culturel.
07:22 J'ai besoin d'exprimer comme ça, des fois, je bouge pas du tout.
07:24 Et puis, le noir, moi, j'avais fait du théâtre longtemps,
07:26 et on m'avait toujours appris que ça sert à rien d'avoir trop de couleurs,
07:30 parce qu'au final, ça devient parasité.
07:32 -C'est ça, ça parasite.
07:33 -Et puis, je trouve que sur scène, on est là pour écouter ta voix,
07:36 mais après, attention, c'est un point de vue très personnel.
07:39 Mais voilà, on voit tes mains, déjà, on voit un peu ta chair, pas trop.
07:42 Mais je trouve ça bien.
07:43 -Allez applaudir Camille en tournée dans toute la France,
07:46 avec son A-Tour,
07:48 qui passera par la salle Playa de Paris, 19 et 20 janvier, au Métro.