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Court métrageTranscription
00:00 Il n'y avait pas de cinéma dans lequel j'aurais pu montrer Pina.
00:03 Il y a un temps dans ma vie où je l'ai vu chaque semaine pendant des mois, des mois, des mois.
00:07 C'est ça toujours le drame à Hollywood.
00:08 Ils croient dans les noms, ils ne croient pas dans les acteurs.
00:11 J'ai pleuré quand Basile Pisse.
00:12 Ça c'est le premier film de la femme qui m'a sauvé la vie deux fois.
00:17 [Musique]
00:43 Quel effet ça vous fait d'être ici dans l'un des derniers vidéoclubs de Paris ?
00:47 Je me sens un peu comme chez moi.
00:50 Je suis un vidéoclub moi-même.
00:52 Un vidéoclub ambulant.
00:53 Il y a toujours des gens qui sortent et très peu les rôdent.
00:58 À côté de moi, j'ai encore un des rares vidéoclubs de Berlin.
01:01 J'y vais aussi quelque part.
01:02 Mais c'est rare parce que je préfère les posséder.
01:06 J'achète toujours les venules et aussi les DVD, les Blu-ray.
01:09 Et donc je les collectionne et après c'est comme chez vous.
01:13 Alors si jamais vous devez sortir, vous pouvez déménager chez moi.
01:17 [Rires]
01:19 On commence, voilà, chez mon grand maître.
01:24 Il y a ce giro, là il y a Ohio, Dernier Caprice.
01:27 On peut presque prendre tous les films, tous ces films.
01:31 Là il y a même un coffret, Ozu en a 20 films.
01:34 Pour moi c'est mon grand maître.
01:37 C'est le cinéma, le paradis du cinéma.
01:41 C'est les films d'Ozu.
01:44 Bonjour, voilà, par exemple.
01:45 Il est restauré, il est magnifique.
01:47 C'est une comédie avec des enfants qui parle de l'arrivée de la télévision dans la famille japonaise.
01:54 C'est un film très drôle.
01:55 C'est un des rares films où on pète.
01:58 C'est pas seulement qu'on repète, mais on pète.
02:00 [Musique]
02:08 Les enfants, ils pètent en proteste, quoi.
02:11 Parce que leur père veut pas acheter la télé.
02:14 Alors ils commencent à péter.
02:16 Ils veulent péter.
02:19 Bon, tous les autres sont plus sérieux.
02:21 Moi je les connais tous, pour moi il n'y a rien de plus beau.
02:24 Tous les films d'Ozu, pour moi c'est un seul grand film.
02:27 Tous en oeuvre.
02:29 Faut les connaître tous.
02:30 Bon, commencez avec bon, Ohio déjà, ou Dernier Caprice.
02:34 [Musique]
02:39 - Quand vous les avez découverts, les films d'Ozu, vous aviez déjà, vous, fait quelques films ?
02:44 - Oui.
02:45 J'ai découvert le cinéma à la cinémathèque française.
02:48 Et j'ai vu plein de films japonais, Mitsugushi, Kurosawa, tout.
02:53 Mais il n'y avait pas un seul Ozu, parce qu'ils n'ont pas exporté Ozu à l'ouest à l'époque, les japonais.
02:59 Parce qu'ils trouvaient trop japonais.
03:01 Et donc, nous, à l'ouest, on n'allait pas comprendre.
03:06 Maintenant, ce metteur en scène le plus japonais est le plus apprécié par tous les cinéastes du monde.
03:13 Enfin, tous ceux que je connais.
03:16 - Puis à l'inverse de vous, il est quand même beaucoup resté à Tokyo.
03:21 Alors que vous, vous avez bien aimé filmer tous les mégalo-poétés.
03:24 - Il n'a pas quitté sa ville.
03:24 Fellini n'a pas quitté l'Italie ou Rome.
03:28 Parce qu'en 16, il ne quitte pas New York.
03:31 - C'est plus courant les cinéastes qui restent dans une ville que comme vous, qui en filment plein, j'ai l'impression.
03:36 - Il y en a aussi 100 vieux qui commencent à voyager, comme l'autre de New York.
03:42 Voilà.
03:45 - Ça, c'était pour... Oui.
03:46 - Il y a mon brave Kuji Akusho, qui a fait aussi pas mal de films de policiers, toutes sortes de choses.
03:56 Mais il est bien dans chaque film, Kuji Akusho.
03:58 C'est mon octave principal dans Perfect Days.
04:00 - Tu as reçu le prix d'interprétation à Cannes cette année.
04:11 - Voilà.
04:12 - Trop bien.
04:13 - Comment vous savez ça ?
04:14 - J'y étais.
04:15 - Alors voilà.
04:16 Un merveilleux film d'une femme metteur en scène, Ildiko Agnedi.
04:22 Elle a 5-6 ans maintenant, ce film.
04:25 Body and Soul.
04:26 C'est un film que seulement une femme aurait pu faire, ce qui est rare, je trouve.
04:37 Il y a des films de femmes où on pourrait dire peut-être qu'un homme aurait pu le faire.
04:41 Mais ce film, pour moi, c'est comme impensable qu'un homme aurait le fait.
04:46 Un film vraiment avec une idée formidable que deux étrangers, deux gens qui ne se connaissent pas,
04:53 un homme et une femme, se rendent compte qu'ils rêvent les mêmes choses.
04:57 Avec cette condition commence une relation très, très spéciale.
05:01 C'est un film ultra émotionnel.
05:04 Moi, j'ai pleuré comme un vache qui pisse.
05:06 - Alors moi, je ne l'ai pas vu, mais le scénario, ça fait un peu penser au film de Yorgos Lanthimos aussi, je trouve.
05:10 - Un peu, oui.
05:11 Yorgos fait des films qui pourraient être réalisés par les femmes aussi.
05:16 Voilà une autre femme.
05:17 Marlene Hader, une Allemande.
05:20 Ça, c'est un film super drôle.
05:22 - Merci.
05:23 - Avec l'actrice la plus géniale d'aujourd'hui, Sandra Huller,
05:32 qui était dans les deux films qui ont gagné à Cannes le Palme d'Or et le Prix spécial.
05:36 Elle était dans les deux films.
05:38 Et là, elle est aussi bien que dans Zone of Interest ou Anatomie d'une Chute.
05:44 Elle est géniale, cette fille.
05:46 Mais depuis son tout premier film, elle n'a fait que du bon travail.
05:48 - Vous m'avez dit que vous ne l'aviez pas vu, After Sun.
05:52 Il faut vraiment que vous le regardiez.
05:53 Elle a été vraiment inspirée par Alice dans les Villes.
05:55 Puis il y a tout un travail autour des polaroïds.
05:57 Je pense que vous aimeriez.
05:59 - Je crois qu'elle nous a écrit, qu'elle m'a écrit.
06:02 - Pour vous dire quoi ?
06:04 - Qu'elle a fait un film très pareil à Alice dans les Villes.
06:07 Je le lis après.
06:08 - Oui, franchement, regardez-le. C'est très beau.
06:11 - After Sun.
06:13 - Là, c'est beaucoup de nouveautés.
06:14 Mais peut-être que vous n'avez pas trop le temps d'aller au cinéma pour voir tout ça.
06:18 - Non, évidemment.
06:20 En plus, je suis dans cinq académies.
06:23 Ils me fournissent à peu près 800 films.
06:25 Je ne peux pas les voir.
06:28 Alors, ça, c'est mon problème.
06:30 Je dois voir trop de films.
06:32 Ça, c'est un film que j'ai vu pour la première fois récemment parce qu'il a été restauré.
06:38 - Je suis venu te dire qu'il est temps de nous séparer.
06:41 - Et ça, c'est vraiment avec ce film, la nouvelle vague a commencé.
06:45 Bien que personne n'en parle, elle est la première réalisatrice de la nouvelle vague.
06:50 Et ça, c'est un film incroyable.
06:51 C'est un film où on ne sait pas depuis le début, est-ce que c'est une fiction ?
06:55 Est-ce que c'est un documentaire ?
06:56 Et à la fin, ça devient un film d'Ingmar Bergman.
06:59 C'est invraisemblable.
07:01 Le langage de ce film, le premier long métrage d'Anne Esvada, c'est incroyable.
07:07 Ça, c'est le premier film de la femme qui m'a sauvé la vie deux fois.
07:12 Claire Denis était mon assistante dans Paris, Texas.
07:15 Et les Ailes du désir, sans elles, je n'aurais pas terminé ni l'un ni l'autre.
07:22 Et ça, c'est son premier long métrage en Afrique où elle est née.
07:27 C'est un peu sa jeunesse.
07:29 Un film très, très, très, très beau.
07:30 - Le nez.
07:31 - Pemba.
07:32 - Pemba.
07:33 - La bouche.
07:34 - Mon dumbou.
07:35 - Les dents.
07:37 - La sangue.
07:38 - J'adore Chocolat.
07:39 Je l'ai vu mille fois.
07:40 Il y a tous les autres Claire Denis ici.
07:43 Alors, brave Jean, vous devez les louer tous.
07:47 - Quand vous dites qu'elle vous a sauvé la vie, c'est-à-dire que vous aviez envie d'abandonner.
07:52 C'était trop dur.
07:53 - Il y a toujours des difficultés dans un film.
07:55 Paris, Texas, on a dû interrompre et renvoyer tout le monde parce qu'on avait seulement la moitié du scénario.
08:02 Et Saint-Petre qui aurait voulu écrire la deuxième moitié est tombé amoureux de Jessica Lang et m'a abandonné.
08:10 J'avais plus d'écrivain avec moi.
08:13 Et puis, j'ai dû inventer la deuxième moitié tout seul avec Claire.
08:19 Et puis, on a téléphoné.
08:21 On a dicté à Saint-Petre qui, après plusieurs nuits plus tard, m'a dicté le dialogue pour la fin.
08:27 Alors, sans Claire, j'aurais été perdu.
08:31 Et voilà un des chefs-d'oeuvre de l'histoire du cinéma.
08:35 - Vous voici enfin auprès d'André Jurieux qui ne m'a certainement pas refusé de dire quelques mots.
08:39 Il faudra diociter.
08:40 - Il y a un temps dans ma vie où je l'ai vu chaque semaine pendant des mois, des mois, des mois.
08:45 Jean Renoir, il joue lui-même là-dedans.
08:47 C'est un film qui anticipe la deuxième guerre mondiale comme on ne peut pas comprendre comment il a fait ça.
08:54 C'est un très, très beau film sur l'Europe.
08:59 Et puis plus tard, je me suis rendu compte que son premier assistant était Henri Cartier-Bresson.
09:05 J'ai vu ça parce que dans une exposition de Bresson, il y avait un très beau portrait de Jean Renoir.
09:12 Et je me suis dit, tiens, c'est bizarre.
09:14 Et puis, j'ai lu dans la légende que Cartier-Bresson était premier assistant de ce film-là, que j'adore.
09:23 Pour moi, pendant longtemps, c'était le plus beau film du monde.
09:27 Et il est peut-être encore si ce n'était pas "L'enfant sauvage" qui aurait changé ma vie.
09:34 - Aïe, 1m39.
09:37 Il doit avoir 11 ans.
09:40 J'ai écrit aussi comme critique de cinéma.
09:43 Et la chose la plus longue, une vingtaine de pages, j'ai écrit sur "L'enfant sauvage",
09:47 que pour moi, c'est vraiment un chef-d'œuvre, un film presque sacré.
09:52 Pas seulement parce que Truffaut joue lui-même là-dedans,
09:55 mais parce que c'est aussi un film incroyable sur l'éducation,
10:00 qui était un sujet très cher à Truffaut, dans un noir et blanc vraiment super beau.
10:06 Et cette histoire d'un jeune garçon indomptable,
10:12 parce qu'il a été élevé par des loups pendant les premiers 3, 4, 5 ans de sa vie,
10:17 on ne sait pas exactement, c'est d'après une vraie histoire du 18e siècle.
10:22 Et ce film, je ne le connais pas à cœur.
10:25 Chaque plan.
10:26 Et pour moi, il y a des semaines où c'est le meilleur film du monde.
10:32 - Vous avez aimé tourner avec des enfants.
10:33 Je crois que vous êtes resté en contact aussi avec les enfants de vos films.
10:36 - J'adore tourner avec des enfants.
10:38 Et c'est en effet une autre responsabilité,
10:41 parce que pour les enfants, c'est une partie de leur vie.
10:44 Ils n'ont pas la conscience que c'est un rôle.
10:47 Et si le film se termine,
10:50 et si cette famille d'un mois ou de deux mois disparaît tout d'un coup,
10:55 ça peut être un traumatisme énorme.
10:59 Les enfants dans un film, il faut continuer à les accompagner.
11:03 Il faut continuer le film qu'on a commencé avec.
11:07 Je suis en contact avec la petite Alice.
11:10 - Qui n'est plus une petite maintenant.
11:11 - Maintenant, elle a deux fils qui sont déjà 20 ans.
11:16 Elle est docteure maintenant.
11:17 Elle n'a pas fait le cinéma.
11:18 Elle a fait un film et après elle m'a appelé pour me dire,
11:22 "Vim, j'ai fait un autre film, mais ce n'était pas comme chez toi."
11:26 Ils ont voulu toujours que j'apprenne mes lignes,
11:29 parce que chez moi, elle a refusé.
11:31 Et elle m'a dit, "Si tu veux que j'apprenne, je ne suis pas bien.
11:35 Mais si tu me laisses la liberté de le dire dans mes propres mots,
11:38 je serai très bien."
11:39 2001, c'est le plus beau film science-fiction jamais fait.
11:43 ...
11:50 Quand il a fait 2001, ce n'était pas encore sur la Lune.
11:55 C'était l'année après.
11:57 Il faut se rendre compte avec quelle vision elle a fait ce film.
12:01 C'est toujours valable cette vision.
12:03 Ça, c'est un des plus grands films.
12:05 Surtout aussi, peut-être c'est même le seul film.
12:09 Tous les films science-fiction sont des dystopies.
12:12 Ils montrent tous un avenir catastrophique.
12:16 Et ça, 2001, ça montre un avenir vivable.
12:22 Et ça a inventé l'intelligence artificielle.
12:25 Il y a tant d'inventions là-dedans.
12:26 C'est absolument invraisemblable.
12:29 À vrai dire, tous les films science-fiction faits aujourd'hui,
12:31 c'est emprunté.
12:33 C'est agressant.
12:35 - Vous, vous avez tenté aussi la science-fiction ?
12:37 - Oui, j'adore la science-fiction.
12:38 Mais je ne suis pas tellement fan de l'idée
12:44 que l'avenir doit être terrible.
12:47 J'aime bien Cameron aussi.
12:49 C'est un grand inventeur du cinéma.
12:51 Et la gratitude envers lui, parce que sans lui...
12:54 Bon, j'avais déjà tourné Pina,
12:57 mais sans lui, il n'y aurait pas de cinéma
12:59 dans lequel j'aurais pu montrer Pina.
13:02 Avatar est arrivé juste avant qu'on a terminé Pina.
13:06 Et tout d'un coup, il y avait une centaine de salles
13:08 pour jouer Pina.
13:10 Avant, il n'y en avait aucune.
13:11 Et le deuxième est encore mieux.
13:13 - Nous ne pouvons pas laisser que vous portez votre guerre ici.
13:16 - Je suis terminé avec la guerre.
13:18 OK ?
13:19 Je veux juste garder ma famille en sécurité.
13:21 - Avatar 2, pour moi, un des grands films.
13:25 Truffaut l'aurait admiré,
13:26 parce que c'est aussi un film sur l'éducation.
13:28 L'un des riens, c'est James Cameron avec Avatar 2,
13:33 avec un film, un grand film de science-fiction,
13:35 très, très cher.
13:37 Il a fait un film sur comment élever les jeunes gens.
13:43 - Et vous, à quel moment vous vous êtes dit
13:44 que la 3D, ça pouvait ne pas être réservé qu'au blockbuster
13:48 et que des documentaires,
13:49 ça serait super de les voir en 3D ?
13:50 - Moi, j'avais besoin de 3D pour pouvoir faire Pina.
13:53 Et je voulais tellement faire un film sur la danse,
13:55 mais je n'osais pas avec l'image plate.
13:58 Et bon, j'ai vu un premier film à Cannes, 3D, digital.
14:03 Le film n'était pas génial.
14:04 U2 en 3D, c'était en 2007 à Cannes, ou 2008, je ne sais plus.
14:10 Et ça m'a montré que la troisième dimension était proche.
14:14 Ce n'était pas encore techniquement très achevé,
14:17 mais j'ai senti qu'il y avait quelque chose.
14:20 Et j'ai rencontré, ici en France,
14:23 un mec qui avait construit des caméras 3D
14:27 et des rigs pour ça,
14:28 et qui savait exactement comment se débrouiller.
14:32 Et il a fait Pina avec moi.
14:33 Avant que ce n'était vraiment même possible.
14:38 Alain de Robillet, il s'appelait.
14:39 - D'accord.
14:40 - C'était un grand inventeur, un grand chef opérateur français.
14:44 Voilà un de mes films favoris de mon ami Nicolas Rey,
14:48 avec lequel j'ai fait L'ami américain et Lightning over water.
14:53 Les Indomptables en français.
14:55 Last Man.
14:56 C'est un film sur les radios.
14:58 C'est un film où ils ont écrit le scénario aussi, au fur et à mesure.
15:02 Et c'est un film très, très beau en noir et blanc,
15:04 avec un rôle de Mitchell magnifique.
15:07 Je recommande Last Man, Les Indomptables.
15:11 Moi, j'ai fait un film avec ce metteur en scène, avec Nicolas Rey.
15:17 Et lui, il m'a demandé de faire un film avec lui à la fin de sa vie.
15:22 Il était en train de mourir,
15:23 mais il voulait vraiment mourir en travaillant.
15:27 Il avait un grand problème dans sa vie,
15:28 c'est qu'il a été chassé d'Hollywood
15:31 parce qu'il avait des histoires d'alcool et de drogue.
15:34 Après, il a tout arrêté et il a vu la vie clean
15:38 les 20 dernières années de sa vie.
15:41 Mais dans l'œil public, c'était toujours l'alcoolique d'Hollywood.
15:46 Alors, il a voulu corriger le film et m'a demandé
15:49 est-ce qu'on pourrait faire un film ensemble ?
15:51 On a commencé le film,
15:52 mais lui n'a pas pu terminer parce qu'il est mort pendant le tournage.
15:56 Et c'est devenu un documentaire sur la mort en travail.
16:02 Le premier film, le long métrage de Steven Soderbergh,
16:07 il a quand même gagné la Palme d'or avec un premier long métrage.
16:10 - Qu'est-ce que tu veux parler ?
16:12 - Qu'est-ce que tu parles d'habitude ?
16:14 - Sexe.
16:16 - Ok, parlons de sexe.
16:18 - C'est le plus jeune, je crois, avant de gagner la Palme d'or.
16:20 - C'est peut-être le plus jeune.
16:22 Et c'était aussi un maître en scène très jeune
16:25 qui était chef du jury.
16:27 C'était moi.
16:28 Et j'étais très, très, très, très content de ce film
16:32 et de l'avoir vu parce que je trouvais qu'il était vraiment
16:35 un vrai trouvrain, un vrai film, un vrai langage.
16:40 Alors, on a donné la Palme à un premier long métrage.
16:43 - Et il y avait le lecteur a aussi reçu le prix d'interprétation.
16:46 Ça, ça n'est plus possible maintenant, je crois,
16:48 d'avoir Palme d'or et prix d'interprétation.
16:50 - Je crois même à l'époque, ce n'était pas possible,
16:52 mais ils n'ont rien dit.
16:54 C'était génial.
16:56 C'était James Spader, l'acteur principal.
16:59 Ça, c'est le premier film dans lequel a joué Sam Shepard.
17:06 Il a joué ensemble avec Richard Gere
17:16 et il y a Brooke Adams là-dedans aussi.
17:18 Nestor Almendros a fait la caméra.
17:21 C'est un travail de caméra invraisemblable,
17:25 d'une beauté incroyable.
17:26 Et c'est le deuxième film de Terrence Malick.
17:31 C'est un des grands films de l'histoire du cinéma.
17:33 Et Sam, il est magnifique là-dedans.
17:36 Le casting est très, très, très, très beau.
17:39 J'adore ce film.
17:41 C'est un de mes films préférés.
17:42 - C'était déjà votre ami à l'époque?
17:44 - Oui, plus que ça.
17:45 On a voulu faire un film ensemble avant.
17:47 On a voulu faire Hammett.
17:49 Et moi, je voulais absolument qu'il joue le rôle d'Hashim Hammett.
17:53 Mais à l'époque, il n'avait pas fait un film.
17:55 Sam Shepard, il était écrivain de pièces de théâtre,
17:59 auteur de théâtre.
18:01 Et les studios m'ont dit,
18:02 "trouve-nous un acteur pour jouer le rôle principal, pas un écrivain."
18:06 Et j'ai dit, "mais il est génial."
18:08 On a fait un jour de tournage avec Sam Shepard et Gene Hackman
18:13 en 35 mm,
18:15 parce que ça aurait été son partenaire.
18:17 Et les deux étaient magnifiques ensemble.
18:19 Et Gene Hackman m'a dit aussi,
18:21 "j'espère que ça marche parce que Sam Shepard est génial."
18:27 Il était beau et mince et grand et était parfait pour le rôle.
18:31 Mais le studio a toujours dit, "non, on veut quelqu'un avec un nom."
18:37 Et c'est ça toujours le drame à Hollywood.
18:39 Ils croient dans les noms, ils ne croient pas dans les acteurs.
18:41 - Ça tombe bien que vous soyez devenu ami écrivain,
18:43 parce que vous n'aimez pas trop écrire.
18:44 Je crois que l'écriture de scénario, ce n'est pas votre truc préféré.
18:47 - Non, j'ai toujours aimé avoir quelqu'un à mon côté.
18:51 Avec Sam, après on a écrit "Paris, Texas".
18:55 Et on a fait "Don Camelot" avec lui aussi,
18:59 comme acteur et co-scénariste.
19:01 Et voilà, il doit y avoir plein de films de mon copain Jim Jarmusch.
19:06 Il y a pas mal de gens qui disent,
19:07 "Petterson, c'est une sorte de précurseur de "Perfect Days".
19:11 Je trouve qu'on peut voir des similarités et j'adore Petterson moi aussi.
19:15 Mais moi, si j'étais là-dedans, dans la boutique,
19:18 je prendrais ça à Jim Jarmusch.
19:20 "Mystery Train", "Night on Earth", "Dead Man", "Year of the Horse",
19:23 "Only Lovers Left Alive", "Permanent Vacation",
19:25 c'est le tout premier film, c'est génial.
19:27 C'est un des grands metteurs en scène d'aujourd'hui,
19:30 faut tout louer.
19:32 Il manque quelques-uns.
19:33 - Oui, ils ont peut-être loué justement.
19:35 - Ah oui, j'espère.
19:36 "Loin d'elle", c'est le film d'une femme, Sarah Polly.
19:40 C'est "Heartbreaking".
19:42 C'est un couple qui est ensemble depuis 40 ans
19:45 et la femme est jouée par la magnifique Julie Christie
19:47 et elle a l'Alzheimer.
19:49 - Quels jeux ?
19:50 - Juste en plain.
19:55 - Pas grave.
19:58 Le film se termine quand elle ne reconnaît plus son mari
20:02 qui s'occupe toujours d'elle.
20:04 Et c'est une histoire tellement terrible
20:07 qui arrive à tant de familles
20:09 et je ne l'ai jamais vue dans un film
20:11 aussi convaincant et aussi attendrissant que celui-là,
20:14 "Loin d'elle".
20:15 Faut absolument louer.
20:17 - Mais elle fait des beaux films d'amour.
20:19 Je ne sais pas si vous avez vu "Take This Waltz" de Sarah Polly
20:22 avec Michelle Williams, que vous avez fait tourner.
20:23 C'est magnifique aussi.
20:24 - Oui.
20:25 Sarah, elle est géniale.
20:33 Elle mettait en scène et écrivait en scène.
20:35 Elle a fait un autre film avec que des femmes.
20:39 - Oui, "Woman Talking".
20:41 - "Woman Talking", que j'ai vu trois fois.
20:44 - Children of the Heavenly Father
20:49 Safely in His bosom gather
20:53 - Ce n'est mes films préférés l'année dernière.
20:56 Malheureusement, elle n'est pas allée si loin.
20:58 Je ne sais pas elle.
21:00 Il y a des films qui sont trop tôt.
21:01 - Elle a eu le prix du scénario,
21:03 l'Oscar du meilleur scénario.
21:04 - Oui, c'est une récompense pour...
21:07 - Oui, quand on ne peut pas donner la meilleure récompense.
21:10 - Enfin, Sarah Polly, c'est une grande scénariste
21:13 et actrice aussi.
21:16 Elle était aussi pour moi dans "Come Knocking".
21:18 J'ai adoré travailler avec elle.
21:22 Voilà, par hasard, une de mes comédies préférées
21:25 parce que les comédies, c'est quand même
21:27 ce qu'il y a de plus difficile.
21:30 Moi, je travaille toujours sur l'idée
21:32 d'un jour produire une comédie.
21:34 "Les anges ont des ailes".
21:35 - You're gonna miss me, baby
21:38 - Oh, that's awful.
21:39 Look, can't you hear that?
21:41 - Yes, I know.
21:42 Will you go away, please?
21:44 We'll get it, we'll get it.
21:45 - You wanna hear how it really goes?
21:47 - Sure. - Move over.
21:48 - Pour moi, c'est une des plus grandes comédies
21:51 de l'histoire du comédie.
21:52 Je ris depuis le début jusqu'à la fin.
21:56 Les dialogues sont infinables
21:57 et Howard Hawks les coupe tellement vite.
22:00 Et il y a de l'action, et il y a des avions,
22:03 et il y a les aventuriers.
22:05 Et en plein milieu, il y a une femme
22:06 qui rend le bordel dans toute l'histoire.
22:11 C'est tellement rigolo, le film.
22:13 "Only angels have wings".
22:15 - C'est en hommage à lui que vous avez mis
22:16 un pull rose dans "Paris, Texas"?
22:18 - Oui.
22:19 Voilà, une autre grande femme metteur en scène,
22:25 Sofia Cupola, "Lost in Translation".
22:28 Une autre comédie géniale.
22:34 - Vous le mettez dans la catégorie comédie?
22:36 - Absolument, parce que
22:38 tourner une publicité "Whiskey" à Tokyo
22:45 pour Bill Murray, c'est matière vraiment comique.
22:48 Bon, mais peut-être dans l'ensemble,
22:50 c'est pas une comédie.
22:52 Comédie dramatique, comme on dit en français.
22:55 Et nulle part dans le monde,
22:56 ils ont cette catégorie.
22:58 Chez nous, ça n'existe pas.
23:01 C'est peut-être pour ça que j'ai jamais fait une comédie.
23:03 - Alors que vous pourriez faire une comédie dramatique.
23:06 - Comédie dramatique,
23:07 je peux le faire.
23:09 Qu'est-ce qu'il y a encore?
23:10 Il y a trop de films.
23:11 J'achète toujours les venules et aussi les DVD, les Blu-ray.
23:17 Et donc, je les collectionne et après,
23:19 c'est comme chez vous.
23:21 Alors, si jamais vous devez sortir,
23:24 vous pouvez déménager chez moi.