Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 Salut Véronique Jacquier, Jean-Sébastien Ferjou va nous rejoindre dans un instant.
00:03 Frédéric Durand est avec nous.
00:05 Elisabeth Lévy est présente et Clément Auberlin, délégué unité SGP Paris.
00:10 Merci d'être présent parce qu'on a besoin également de savoir et de prendre le pouls de la police qui est intervenue très rapidement et heureusement hier soir,
00:20 parce que dans ce périple meurtrier qui, je le rappelle, a fait un mort et deux blessés,
00:25 le bilan aurait pu être encore plus lourd si les policiers n'étaient pas intervenus rapidement.
00:31 Cette conférence qui a duré une dizaine de minutes avec toujours cette question que les Français se posent, c'est que faisait-il dehors ?
00:42 Est-ce qu'il y a une faille dans le suivi psychiatrique de cet individu ? Une faille dans les renseignements ?
00:47 Quel regard portez-vous ? Premier tour de table, Véronique.
00:50 Alors non, malheureusement, il était dehors et c'était normal. Il y a environ 300 individus qui ont été condamnés pour des faits terroristes,
00:59 qui ont été par la suite suivis, comme l'a expliqué le procureur, et puis ensuite pris en charge d'ailleurs par les services de renseignement.
01:07 Et puis un beau jour, vous ne pouvez pas les suivre à la trace comme ça.
01:11 La maman a souligné qu'il s'était replié sur lui-même. Oui. Et alors ?
01:16 Donc oui, il y a quand même un trou dans la raquette, c'est-à-dire que c'est absolument édifiant de se dire que des personnes qui ont un potentiel aussi dangereux,
01:24 qui étaient en lien d'ailleurs avec l'assassin d'Omani en ville, qui avait passé un coup de fil au futur assassin du père Hamel,
01:36 qui avait dit qu'en prison, il n'était plus musulman, il s'était déradicalisé, mais que finalement, l'attentat de Nice, ça lui avait bien plu.
01:49 Donc on se rend bien compte qu'il y a un trou dans la raquette quant au suivi judiciaire, quant au suivi psychiatrique,
01:55 c'est-à-dire qu'on minimise la dangerosité de ces gens-là et qu'on ne fait sans doute pas non plus le lien où on ne veut pas le faire,
02:01 parce que c'est trop dérangeant de faire le lien avec la radicalisation et on ne parle pas de n'importe quel terrorisme, on parle du terrorisme islamiste.
02:10 Et on reviendra sur ce terme-là, terrorisme islamiste, mot qui n'a pas été prononcé hier par, cette nuit pardonnez-moi, par le président de la République.
02:20 Ni par madame Borne, me semble-t-il, dans son propre parlement.
02:23 Oui, bien évidemment, le chef de l'État est en accord avec la chef du gouvernement.
02:27 Vous avez raison. Alors bon, c'est difficile, effectivement, là Véronique vient de nous exposer tout à fait bien ce cas-là,
02:37 et effectivement il avait purgé sa peine, il l'avait purgé complètement.
02:40 Il était de nationalité française, donc on n'a pas le profil qu'on a souvent de gens qui ne devraient même pas être sur le territoire français,
02:48 là c'est pas du tout le cas. Mais au-delà de cet individu-là, peut-être vous avez raison, le suivi aurait peut-être dû être plus poussé, c'est possible.
02:57 On peut après, c'est toujours... Au-delà de cet individu-là, il faut savoir, si vous voulez, que suivre ou même ficher tous les individus susceptibles de se monter le bourrichon tout seul devant des vidéos de l'État islamique,
03:09 et de, sans aucun contact avec un réseau, de passer à l'acte, si vous voulez, c'est déjà par nature impossible.
03:16 Il y a des gens... Non mais, je vous parle... Non non.
03:18 J'ai compris. Mais un individu qui prépare un attentat, attentat qui est avorté parce que les services de renseignement et les forces de l'ordre interviennent à temps,
03:29 qui fait exactement 4 ans de prison...
03:33 Oui mais attendez, j'allais y arriver.
03:35 Mais les gens qui nous regardent, ça ne se met pas possible.
03:37 J'allais y arriver, mais ce que je veux vous dire, c'est que là, la seule faille, elle ne vient probablement pas des services avec les moyens qu'ils ont,
03:43 elle vient de la loi, elle vient du législateur et des juges, c'est ce que j'allais vous dire, et des juges qui l'appliquent.
03:49 Maintenant, malgré cela, je vous dis que malgré cela, nous sommes à la merci de ce djihadisme d'atmosphère pour eux,
03:57 et que ça, je veux dire, là je ne vous parle pas de cet individu-là, vous avez des individus, si vous voulez, qui peuvent passer à l'acte.
04:05 Non mais moi, ce que je veux dire, c'est que c'est aussi ça qui inquiète les Français. Voilà.
04:08 Je me tourne tout de suite vers vous Clément Auberlin, je rappelle que vous êtes délégué unité SGP à Paris,
04:13 donc vous représentez les forces d'ordre, vous êtes la parole des forces de l'ordre aujourd'hui.
04:18 Quel sentiment vous avez après ce nouvel attentat ? Est-ce que c'est la colère ? Est-ce que c'est une forme d'impuissance ?
04:25 Est-ce que c'est, et on l'a dit, c'est saluer la bravoure des policiers qui sont intervenus très rapidement.
04:29 Moi, en off, on m'explique en coulisse que s'ils ont utilisé le taser, c'est aussi parce qu'ils ont la trouille d'utiliser leur arme de service maintenant.
04:38 Parce qu'ils savent que leur vie peut basculer en utilisant leur arme de service. Donc quel regard vous portez là-dessus ?
04:44 Tout à fait. Donc déjà, nous, on tenait à féliciter forcément les effectifs de police du 15e arrondissement, ainsi que ceux de la DOPC, l'UMIP et l'UGP,
04:51 qui sont intervenus, qui ont permis de prodiguer les premiers soins sur les victimes, de faciliter l'intervention du Samuel et des pompiers.
04:59 C'est la réactivité déjà qui ressort. On pense à Arras, il y a un mois et demi. Il y a une réactivité des effectifs de police, alors qu'on est bien moins en effectif.
05:09 On est en manque d'effectifs partout, dans tous les commissariats parisiens. Et pour autant, on arrive encore à intervenir à une rapidité incroyable.
05:16 On n'est pas préparés, il faut dire ce qui est. Les effectifs de police, de commissariat, ne sont pas forcément préparés aux attentats.
05:22 On sait comment agir, mais on n'est pas... Même si c'est quelque chose de récurrent, on n'est pas... Il faut s'adapter en fait à cette nouvelle criminalité, à ces actes ignobles.
05:33 Il faut arriver à s'y adapter. On ne peut pas... Donc là, j'entendais un petit peu, on parlait du renseignement et tout ça.
05:39 Il est très difficile de mettre un fonctionnaire de police 24 heures sur 24 derrière...
05:43 Personne ne dit ça, vous imaginez bien.
05:45 C'est ce qui est très difficile.
05:46 Personne ne dit ça. En revanche, est-ce qu'on peut se dire, est-ce qu'à un moment, on va envisager de mettre hors d'état de nuire les 4000 personnes radicalisées,
05:56 fichées, dangereuses, actives, parce qu'en fait, il y en a, les radicalisées, il y en a bien plus que 4000, mais il y en a 4000 ou 5000 surveillées de très près.
06:04 Bon, ben ces gens-là, est-ce qu'ils ont la possibilité d'aller dehors, comme vous et moi, de se retrouver sous le pont de Bir Hakeim à 21h le samedi soir ?
06:13 Et ensuite, puisque ce sont des terri...
06:15 Mais ce n'est pas que les étrangers, puisque vous avez dit, vous avez commencé en disant que c'est un français.
06:19 Non, mais c'est 4000.
06:20 Oui, c'est 4000, mais il n'y en a pas... Mais qu'est-ce qu'on fait, en fait ?
06:24 C'est ce sentiment d'impuissance qui gagne, évidemment, et c'est cette peur, après, qui est partagée par l'ensemble des Français.
06:30 Jean-Sébastien.
06:31 Je crois qu'il n'y aura jamais de protection absolue.
06:34 Maintenant, vous avez raison de souligner... Non, mais pour le coup, il y a quand même des choses qui peuvent être faites.
06:38 Je pense qu'il n'y a pas assez de moyens qui sont consacrés à la surveillance des individus.
06:42 Et évidemment qu'il ne peut pas y avoir un policier derrière chaque fiché S ou chaque radicalisé.
06:46 Mais là, en l'occurrence, il semble... Il avait vu...
06:50 Oui, en plus, il en faut quatre parce que...
06:53 Évidemment, les gens ne travaillent pas... Enfin, bref, 24 heures par jour.
06:57 Mais il faut plus de moyens pour les surveiller.
07:00 La police n'a pas ces moyens-là, ça, c'est évident.
07:02 Il faut plus de moyens pour la psychiatrie parce qu'il y a quand même...
07:05 Les deux ne s'excluent pas. Il peut y avoir des troubles psychiatriques majeurs et du terrorisme islamique.
07:10 On sait très bien que la prise en charge psychiatrique est totalement défaillante en France.
07:15 Il y a plusieurs années, on a décidé de réduire le nombre de places en hôpitaux psychiatriques
07:20 en disant qu'on allait créer des places de jour, ce qu'on n'a jamais fait.
07:24 Donc, il y a quand même des gens qui ne sont pas suivis non plus.
07:26 Donc, c'est vraiment une question de suivi.
07:28 Et après, moi, je crois qu'il y a une responsabilité aussi accablante de ceux qui entretiennent ce discours-là
07:33 parce que que lui le croit.
07:34 Mais oui, mais quand vous avez dans le débat public des gens comme Jean-Luc Mélenchon, notamment,
07:39 qui ne cessent d'expliquer que les musulmans seraient victimes, les pires victimes...
07:43 Je veux dire, bien sûr qu'il y a des discriminations dans le pays.
07:44 Bien sûr qu'il y a des musulmans qui peuvent être confrontés à une forme d'hostilité.
07:49 Mais enfin, il y a beaucoup d'autres gens qui le sont aussi.
07:51 Et entretenir ces discours-là en permanence, comme si la France était le pire des États islamophobes,
07:56 le terme étant déjà lui-même contestable en soi, ça porte ces gens-là...
08:01 Mais excusez-moi.
08:02 ...d'une grande histoire de responsabilité.
08:03 On va venir point par point là-dessus.
08:05 Mais ne faisons pas un résumé de tout ce qu'on va faire sur une heure et demie.
08:09 Moi, ce qui intéresse aujourd'hui, c'est de comprendre, du moins à l'instant T,
08:14 c'est de savoir comment se fait-il qu'un individu aussi dangereux soit passé sous les radars ?
08:19 Il s'avère que...
08:20 Jean-François Rick...
08:21 Il n'est pas passé sous les radars.
08:23 Mais il n'est pas passé sous les radars.
08:24 Pardonnez-moi, la mère de cet individu, en octobre dernier, en octobre,
08:29 alerte en disant "mon fils ne va pas bien".
08:31 Non mais c'est pire que ça.
08:32 En disant qu'il est en train de s'enfermer dans une sorte de bulle.
08:37 Bon, quand vous avez un CV comme celui-ci,
08:40 que vous avez un homme qui est condamné,
08:41 qui a déjà été suivi par les services de police et de justice,
08:45 qui a fait quatre ans de prison, qu'on sait qu'il est radicalisé,
08:48 si sa mère, puisqu'il vit chez ses parents,
08:50 explique en octobre "faites attention, il y a peut-être un problème là".
08:54 Bon bah, écoutez, là aussi on a besoin...
08:56 ...des moyens ?
08:57 Non mais, non, non, on ne peut pas tout remettre sur les moyens
09:00 parce que les moyens en termes de renseignements ont été renforcés ces dernières années.
09:04 On ne peut pas tout mettre sur les moyens.
09:05 Moi je pense que c'est une mentalité qui fait défaut.
09:08 C'est-à-dire qu'on n'est plus armé en disant "on est en guerre contre ces gens-là"
09:12 parce que ces gens-là, nous, font la guerre,
09:15 se baladent avec un couteau pour tuer tout simplement.
09:17 C'est quand même une faillite éducative.
09:20 Cette personne est née en France, à Neuilly-sur-Seine,
09:22 elle a été sur les bancs de l'école et à 26 ans,
09:25 elle a une EN de la France, elle prête allégeance à l'État islamique.
09:29 Enfin, c'est...
09:30 Et à l'évident, ça ne semble pas venir de sa famille.
09:33 Et en plus, ça ne vient pas de sa famille
09:34 parce que c'est une famille iranienne qui a fui les Mollahs.
09:37 Et en plus, double peine...
09:38 Qui s'est radicalisée à 18 ans.
09:39 Non mais, double peine qui témoigne de la faiblesse française,
09:42 c'est qu'en prison, sa dernière année en prison,
09:44 donc l'année entre 2019 et 2020,
09:47 il a eu droit à un traitement particulier, c'est ce que révèle Le Figaro ce soir,
09:51 parce qu'il était particulièrement dangereux et particulièrement agressif.
09:56 Et on laisse sortir quelqu'un comme ça de prison
09:59 et on lui fait un petit filet psychiatrique,
10:01 comme on le fait à chacun.
10:02 C'est ça que ça fait.
10:03 On écoute Laurent Nouniez, le préfet de police de Paris,
10:06 qui a réagi un peu plus tôt chez nos confrères de BFM
10:09 sur justement la question des failles ou non dans les services de renseignement.
10:14 La balle n'est pas que dans le camp des services de renseignement.
10:16 À un moment, il faut saisir un médecin,
10:18 peut-être essayer d'obtenir une injonction de soins,
10:22 essayer d'obtenir une analyse de psy.
10:24 Et les services de renseignement n'ont pas toujours la possibilité
10:27 de l'obtenir aussi facilement que ça.
10:29 Et puis ensuite, il faut que cette analyse soit cohérente
10:31 et qu'elle nous éclaire sur ce qu'est l'individu.
10:34 C'est-à-dire, est-ce que ce qu'il emporte dans son profil,
10:37 c'est la prégnance de troubles psychiatriques
10:39 ou est-ce qu'il y a d'abord une radicalisation
10:43 et avec un substrat de troubles psychiatriques ?
10:46 Et pour nous, ce n'est pas toujours facile à déterminer.
10:49 Très intéressant ce que dit Laurent Nouniez,
10:51 puisque en quelque sorte, avec une certaine délicatesse,
10:54 il dit que la responsabilité, ce n'est pas que la police ou les renseignements.
10:57 Il y a aussi les médecins qui ont expliqué qu'il allait mieux.
10:59 Bon, Aurélien Rousseau, c'était ce matin.
11:02 Voilà ce qu'il dit sur le système de soins.
11:06 - À l'issue de sa période d'incarcération,
11:08 il lui avait été ordonné d'être suivi psychiatriquement.
11:12 - Et ça n'a pas été fait ?
11:14 - Si, on a les premiers éléments où il a le suivi.
11:17 Puis, vous savez qu'il s'est installé ensuite dans un autre département,
11:21 donc là, on est en train de reconstituer la suite des éléments.
11:24 Mais comme souvent dans ces affaires, et moi, je ne vais pas aller plus loin dans le commentaire,
11:28 Saint-Tremelle, vous l'avez dit, une idéologie, une personnalité influençable.
11:36 Il avait un suivi qui n'était pas un suivi où il devait être hospitalisé,
11:40 il devait suivre un traitement.
11:42 Après, on est encore trop tôt et moi, le Parquet national antiterroriste,
11:47 c'est son travail et il fera toute la lumière là-dessus.
11:51 - Il y a une personne qui, sur les réseaux sociaux, nous interpelle et qui a 100 fois raison.
11:55 Avec le curriculum vitae de ce terroriste, personne n'est responsable de quoi que ce soit.
12:02 On dit non, mais c'est la faute du service de santé.
12:04 Non, mais en fait, c'est les renseignements.
12:05 Mais nous, les renseignements, on ne peut pas tout faire
12:06 puisqu'il y avait aussi des médecins qui doivent agir.
12:09 C'est à chaque fois la même chose.
12:11 Frédéric Durand.
12:12 - Il convient de comprendre à quel moment,
12:16 qu'est-ce que concrètement, il aurait fallu faire et qui aurait dû le faire.
12:19 Ce n'est pas si simple que ça.
12:20 Quand on y réfléchit, on est tous outrés.
12:22 Si c'est juste se dire, faire valoir son indignation,
12:25 oui, on est tous indignés.
12:26 Et la question que se posent absolument tous les Français,
12:28 c'est comment un profil tel que celui-là peut-il être en liberté ?
12:30 C'est simple et clair.
12:31 - C'est exactement la question que je pose depuis ce matin.
12:33 - Mais vous n'avez pas eu de réponse depuis ce matin, j'imagine.
12:36 Vous n'avez pas eu de réponse tout simplement parce qu'on ne sait pas
12:38 à quel moment ça a défailli, à quel moment le problème s'est posé.
12:42 Il a été, on l'a soupçonné de vouloir préparer un attentat terroriste.
12:46 Sur ce soupçon, il a été condamné à 4 ans de peine de prison.
12:49 - Et c'est suffisant ?
12:50 - Attendez, il a été condamné à 4 ans de peine de prison.
12:53 Qu'est-ce qui s'est passé pendant ces 4 ans ?
12:54 Est-ce qu'il y a eu un suivi psychiatrique ?
12:56 Est-ce qu'il n'y en a pas eu ?
12:56 Est-ce qu'on l'a laissé en prison comme ça,
12:58 livré à lui-même sans absolument rien faire ?
13:00 Je ne sais pas.
13:01 Ce que je sais par contre, c'est que la police en a parfaitement marre
13:05 d'avoir fait, à tous les niveaux, à des récidivistes,
13:06 parce que c'est bien ça, leur problème principal.
13:09 Ensuite, il y a eu une injonction de soins.
13:12 L'injonction de soins, par la justice, elle ne peut pas être à vie.
13:16 D'accord ?
13:16 - Ah bon ?
13:17 - Non, elle doit être renouvelée.
13:19 Parce qu'on parle du principe que l'individu peut se guérir.
13:22 À tort ou à raison.
13:23 On peut aussi définir aujourd'hui que personne ne peut guérir,
13:26 que donc il y a des injonctions à vie.
13:28 Mais l'injonction n'est pas à vie.
13:29 Donc, qu'est-ce qui s'est passé ?
13:30 À un moment donné, il a fallu renouveler ou non cette injonction de soins.
13:33 Et lorsqu'il a été question de ça, on ne l'a pas renouvelée.
13:36 Et de toute manière, la personne en question avait arrêté de prendre ses médicaments
13:39 depuis 2022, je crois.
13:42 Donc, c'est à quel moment ? Et qui est responsable ?
13:45 Moi, je vous fais le pari suivant.
13:47 - C'est d'une simple... Pardonnez-moi.
13:49 Vous disiez, il y a une question.
13:51 Ah mais la solution, elle est déjà, elle est de voir
13:55 comment lorsqu'on prépare un attentat et qu'on est à deux doigts de passer à l'acte,
13:59 comment on peut avoir quatre ans de prison seulement ?
14:02 Première question.
14:03 C'est première réponse.
14:04 Deuxième réponse.
14:05 Quand l'alerte maximum attentat, elle est en France, comme aujourd'hui,
14:10 est-ce qu'il est normal que des terroristes en puissance
14:14 puissent être à 21h dans les rues de Paris ?
14:16 Non.
14:17 Eh bien, vous trouvez une solution.
14:18 Vous avez bloqué 70 millions de Français du jour au lendemain pour une guerre contre le virus.
14:22 Eh bien, la guerre contre le terrorisme, vous faites de même.
14:24 Et ce n'est pas 70 millions, c'est 20 000 personnes.
14:26 - La question que vous posez, c'est est-ce qu'il faut des lois d'exception ?
14:30 - Oui.
14:30 - Mais non, mais je n'ai pas dit que vous aviez tort.
14:32 J'essaye de résumer notre débat.
14:34 La question qui se pose à nous aujourd'hui, sachant que la loi a à peu près été respectée,
14:40 sauf peut-être dans le suivi, effectivement, Frédéric a raison,
14:43 on verra à quel état ça a pêché, peut-être au moment du changement de département,
14:46 ce qui en dit long, si c'est le cas.
14:48 Mais est-ce qu'il faut des lois, par exemple,
14:53 qui permettraient d'arrêter des gens qui n'ont pas commis d'actes,
14:57 mais dont on soupçonne qu'ils allaient en commettre, etc. ?
15:01 Ça pose des tas de questions.
15:02 - Oui, bien sûr.
15:03 - À la fois philosophiques, juridiques, politiques.
15:06 Et comme l'a dit Véronique, je crois, qui a bien résumé la chose,
15:10 c'est aussi une question de désarmement moral.
15:13 Et effectivement, et moi je suis d'accord aussi avec mon camarade,
15:16 pour dire qu'une des choses les plus dangereuses dans notre pays,
15:19 j'espère qu'on y reviendra après, c'est le déni.
15:22 - Et on va y venir.
15:23 Mais on va y venir un peu plus tard, Véronique.
15:25 Véronique d'abord, s'il vous plaît.
15:26 - Je voulais dire, il y a quand même un point crucial,
15:28 c'est celui de l'expertise psychiatrique de cette ambiance.
15:31 On nous dit, il est fou.
15:32 Il a quand même été capable de poster une vidéo,
15:35 de prêter allégeance à tous les djihadistes de la planète
15:39 en sachant très bien qui était qui.
15:41 Il a été capable d'être en lien avec des djihadistes avant de passer à l'acte.
15:44 - Mais on n'a pas dit qu'il a été irresponsable.
15:46 - Exactement.
15:47 - On n'a pas dit qu'il a été...
15:48 - Non, mais on le présente comme un déséquilibré.
15:51 - Non, mais moi, je veux dire, il y a un moment...
15:53 - Excusez-moi, il y a une certaine logique,
15:55 lorsqu'on fait ça, à être déséquilibré.
15:57 - Pardonnez-moi.
15:58 Il y a un moment, je me mets à la place de tous les parents de France
16:00 qui ont eu des enfants tués d'un coup de couteau par un pseudo déséquilibré.
16:05 Je ne dis pas qu'il n'y a pas un terrain de déséquilibre.
16:07 Je dis qu'il faut peut-être changer de logiciel
16:10 quant à la façon de quantifier l'équilibre ou le déséquilibre psychologique
16:15 et la dangerosité de la...
16:16 - Je l'ai dit ce matin, Jean-Sébastien, je vous donne la parole.
16:18 Je l'ai dit ce matin.
16:20 Il faut avoir un certain équilibre pour aller attaquer au pont de Bir Hakeim.
16:24 En face de la tour Eiffel, il faut avoir un certain équilibre
16:27 pour se rencarder, évidemment, rediffuser les vidéos, etc.
16:31 Donc l'aspect "il est fiché parce que déséquilibré",
16:34 pardonnez-moi, je ne suis pas sûr qu'il soit entendable.
16:36 - Ne passons pas à côté du fait que ça ne s'exclut encore une fois pas.
16:40 Vous pouvez avoir des troubles psychiatriques
16:41 et par ailleurs, être dans une forme de rationalité dans votre comportement,
16:45 être capable de mentir aussi, ça ne s'exclut absolument pas.
16:48 Moi, je le répète, je pense qu'il y a une question de moyens
16:51 mais phénoménale dans la psychiatrie française.
16:54 Vous parliez des parents, mais figurez-vous que des parents
16:56 qui ont des enfants déséquilibrés, ils ne savent pas quoi en faire.
16:59 J'imagine que la mère de ce jeune homme, quand elle prévient,
17:01 elle essaie de prévenir les services de sécurité et/ou la psychiatrie,
17:05 elle dit "mon fils ne va pas bien, regardez, il est en pleine dérive"
17:08 et que personne ne lui répond.
17:10 Oui, parce que nous sommes désarmés,
17:11 parce que nous sommes capables de dépenser de l'argent public
17:14 pour tout et n'importe quoi, sauf pour les missions vitales de l'État.
17:18 Et à un moment, il faudra bien revenir à des priorités de cet ordre-là
17:20 et ça ne s'exclut pas du tout avec le plus de sévérité juridique.
17:24 Et juste un dernier point quand même sur la magistrature,
17:27 parce qu'on peut changer toutes les lois qu'on veut,
17:29 quand vous ne changez pas la composition du corps.
17:31 Vous avez vu le communiqué hier, Eliott, du syndicat de la magistrature ?
17:34 Hier, ils ont fait un communiqué parce que la France a expulsé
17:36 une personne, pareil, terroriste, djihadiste, de chez elle,
17:41 et ils ont dit "ah mais oui, mais ça contrevient aux droits européens".
17:44 Et ça, c'est 30% des magistrats français.
17:46 Eh bien, vous avez bien fait d'être un peu...
17:48 Je ne me souviens pas qu'on ait consulté les Français
17:49 pour leur faire valider cette jurisprudence-là européenne avec 7...
17:53 - Ce serait intéressant de voir ce communiqué.
17:55 - Non mais juste sur un mot sur le déséquilibre.
17:56 Le problème, évidemment, comme vous l'avez laissé entendre,
17:59 évidemment que pour prendre un camion, rouler sur une foule ou pour faire ça,
18:03 il ne faut pas être particulièrement équilibré.
18:06 Simplement, le problème dans notre présentation des faits,
18:08 c'est qu'on a toujours le sentiment qu'on nous dit déséquilibré comme une excuse.
18:12 - C'est pas une excuse ? Personne ne l'est pas ?
18:12 - Oui, mais à ce moment-là, on n'a peut-être pas besoin de nous le dire tout de suite.
18:16 Il y a des tas de choses qu'on ne sait pas de cet homme encore.
18:19 Je veux dire qu'on n'a pas besoin.
18:20 Parce que quand on vous dit, avec l'expérience que nous avons de l'assassinat de Sarah Alimi
18:28 et de ce genre d'histoire, quand on nous dit déséquilibré,
18:33 nous, on entend "Ah bah, surtout, c'est pas l'islamisme.
18:36 C'est pas l'islam radical qui a tué, c'est la folie."
18:38 C'est ça qu'on entend dans les bas-lugues.
18:40 - Vous le disiez, Elisabeth, c'est la question, en justice,
18:43 ça va être sa responsabilité, est-elle engagée ou non.
18:45 Quand vous disez qu'il est traité psychiatriquement, qu'il est déséquilibré,
18:48 c'est une réalité médicale, j'allais dire.
18:51 - Mais est-ce que vous avez entendu ce que je viens de dire ?
18:53 - Mais parfaitement, mais je vais dans votre sens, justement.
18:55 - Bah non, mais je crois qu'il ne faut pas nous le dire tout de suite.
18:57 - Ce que je veux dire, c'est qu'in fine, pour apaiser votre inquiétude,
19:01 ce qui va faire que oui ou non, ça va être de savoir s'il va être reconnu responsable.
19:06 - Mais il l'a été en 2016, donc il le sera en 2023.
19:09 - Pareil pour le patron de prison, de vous plaigner.
19:11 - C'est pas ça que je vous dis.
19:12 Ce que je vous dis, c'est que dans le débat public, c'est devenu une bataille.
19:18 - C'est l'origine idéologique de ce terrorisme.
19:21 - J'ai plein de séquences à vous montrer.
19:23 La seule chose que je veux dire pour clore sur cette partie,
19:27 cette première conférence de presse de Jean-François Ricard
19:31 et des premières déclarations des uns et des autres.
19:33 En Belgique, le dernier attentat,
19:37 vous avez un individu qui finalement aurait dû être expulsé,
19:41 il ne l'a pas été expulsé.
19:43 Quelques heures ou quelques jours après,
19:44 vous avez un ministre de la Justice qui a dit "c'est ma faute".
19:48 Eh bien, on verra au gré des jours qui vont venir
19:50 s'il y en a un responsable du service de psychiatrie,
19:54 un responsable des renseignements, un ministre qui va dire
19:57 "il y a une faille concernant cet individu, c'est ma faute,
20:01 je prends mes responsabilités".
20:04 Depuis 2012, je n'ai pas vu ça arriver une seule fois.
20:11 Avançons s'il vous plaît et revenons sur ce témoignage.
20:14 Elle est infirmière, elle a 22 ans.
20:16 Hier soir, elle était avec son amie,
20:18 elle se balade à Paris, il est un peu plus de 21h.
20:21 Elle est dans le quartier de Passy et elle prend ce pont de Bir Hakeim.
20:24 Il s'avère, et je le dis aux téléspectateurs,
20:26 qu'on est face à la tour Eiffel et que sur le pont de Bir Hakeim,
20:30 il y a une piste cyclable au milieu.
20:33 Et c'est vrai qu'à Paris, les gens roulent comme des dingues.
20:36 Donc ces deux jeunes filles se disent "on va se mettre sur la droite".
20:40 C'est un détail.
20:41 En fait, ce détail va basculer peut-être la suite des choses
20:44 parce qu'elle aurait pu, quelques instants plus tard,
20:46 se retrouver née à née avec le terroriste.
20:49 Il s'avère qu'elle a vu son périple meurtrier.
20:51 Cette infirmière de 22 ans, elle est allée au plus près de la victime.
20:55 Elle lui a apporté les premiers soins.
20:58 Elle est évidemment traumatisée et on a recueilli son témoignage
21:03 avec Mathilde Ibanez et Charles Baget cet après-midi.
21:07 Je vous propose d'écouter quand elle revient sur cet instant-là
21:11 et l'horreur qu'elle a vécue, évidemment.
21:13 Je lui avais dit que c'était une infirmière que je pouvais aider.
21:16 Il y avait une aide-soignante qui tenait la tête de la victime
21:20 qui essayait d'arrêter l'hémorragie.
21:23 J'ai essayé de prendre un pouls.
21:25 Je n'ai pas réussi à trouver son pouls.
21:29 C'est là que j'ai commencé le massage cardiaque
21:32 en lien avec les pompiers au téléphone
21:36 que la police avait appelé entre-temps.
21:39 Après, très rapidement, ils sont arrivés sur place, les pompiers.
21:44 Ils ont pris le relais.
21:47 Une fois qu'ils n'avaient plus besoin de nous, on est repartis.
21:52 On est rentrés chez nous sous le choc.
21:56 En arrivant chez moi, je me suis rendue compte
22:02 que j'avais son sang sur mes mains.
22:05 C'est vraiment horrible.
22:09 C'est un mélange d'images.
22:11 Je n'ai pas une image fixe qui me reste en tête.
22:15 C'est vraiment l'écrit, l'agitation du moment
22:18 où il y a sans doute eu le coup qui a été donné
22:21 mais qu'on n'a pas forcément vu à cet instant précis.
22:26 La scène où j'ai commencé à masser.
22:33 Ça m'a beaucoup touchée la femme qui était perdue,
22:38 vraiment en détresse.
22:42 C'est vraiment horrible.
22:44 - Elle est infirmière,
22:46 donc elle est confrontée également dans son activité à la mort.
22:50 - Pas à la mort violente.
22:52 - Pas à la mort comme celle-ci.
22:54 Pas à l'horreur, pas à l'inhumanité,
22:57 pas à cette terreur-là
23:02 qui se répète trop souvent sur notre sol.
23:04 C'est insupportable.
23:05 On reverra la séquence de l'interpellation
23:08 dans quelques instants parce que là encore,
23:10 il faut revenir sur le courage des forces de l'ordre.
23:13 Autre témoignage qui est saisissant de cette même personne.
23:16 Vous l'avez bien compris, vous ne voyez pas son visage
23:18 parce qu'elle parle à visage caché pour des raisons de sécurité.
23:22 - C'est intéressant.
23:23 Une fille qui n'a rien à voir, qui a aidé,
23:27 qui a juste aidé et serait en danger.
23:30 Elle a raison d'ailleurs de ne pas se montrer.
23:32 Elle serait probablement en danger si elle se montrait.
23:34 Non mais c'est pour dire le climat.
23:36 - Ecoutez, elle dit que ça aurait pu arriver à tout le monde.
23:40 - C'est horrible, ça aurait pu être nous,
23:42 ça aurait pu être notre famille, ça aurait pu être nos amis.
23:45 Et surtout, quand on a appris ce matin
23:49 qu'il y avait un lien direct d'attentat,
23:56 on s'est tout de suite dit que c'est la même chose
23:59 qu'avec Thomas il y a quelques semaines.
24:01 C'est encore un acte d'insécurité en plus.
24:05 On s'est dit qu'il fallait vraiment faire quelque chose.
24:08 Honnêtement, je l'en ai reparlé ce matin avec une amie,
24:11 elle me disait que pour elle, ses collègues au travail
24:13 lui disaient que c'était considéré comme des faits divers maintenant.
24:16 Encore une fois, ça peut arriver à tout le monde.
24:18 Encore une fois, ça aurait pu arriver à nous.
24:21 Ça ne s'est joué à vraiment pas grand-chose.
24:24 Et ça peut encore se reproduire, c'est surtout ça en fait.
24:31 Donc, même toutes les personnes qui trouvent ça habituel presque,
24:37 je me dis réveillez-vous parce que quand ça arrivera à vos enfants,
24:39 on en reparlera.
24:41 Et le pire, c'est que tout ce qu'elle dit est tellement fort et tellement vrai.
24:46 C'est-à-dire que demain, ça peut arriver à nous tous.
24:49 Ça peut arriver à tout moment.
24:51 Personne ne peut être épargné dans cette situation-là.
24:54 Et donc, le terrorisme est en train de gagner du terrain sur notre territoire.
24:58 La peur est en train de s'installer.
25:01 Et c'est la question que je souhaite vous poser.
25:03 Quand on vous explique qu'il faut vivre dans une société de vigilance,
25:07 c'est de nature à vous rassurer.
25:09 Non mais surtout, je ne sais pas à quel moment vous voulez en parler,
25:12 mais moi je suis quand même très frappée.
25:14 Ça fait trois jours, dix jours, qu'on nous baratine avec la menace de l'ultra-droite.
25:19 Hier, d'ailleurs, on a eu le prénom très très vite.
25:23 Je ne sais pas pourquoi.
25:25 Sur les faits de terrorisme, l'identité, le profil, dites-moi si je me trompe,
25:31 très rapidement, il est connu.
25:33 Mais attendez, mais attendez.
25:35 Mais je vais vous rejoindre.
25:37 Vous savez pourquoi ?
25:38 Parce que les victimes de Crépole ont vécu pour eux une situation,
25:44 pour eux, qui l'ont vécue, c'était une situation terrifiante, terrorisante.
25:48 Donc, on n'était pas sur une entreprise terroriste, mais les faits se barrent.
25:52 Là, on l'a su, mais moi, ce qui me frappe, si vous voulez,
25:56 c'est qu'on va ouvrir un coin de l'œil, dire que c'est affreux,
25:59 donc dénoncer ce terrorisme qu'on n'nommera pas,
26:02 et puis on va le refermer pour nous expliquer qu'il ne faut pas stigmatiser.
26:06 Je suis quand même frappée.
26:08 Si vous voulez, que le communiqué qu'a sorti le Conseil français du culte musulman aujourd'hui,
26:13 je ne sais pas si vous l'avez vu, c'est un appel…
26:15 Ils ont condamné l'effet la veille.
26:18 Ils ont condamné, mais le communiqué qu'ils ont, c'est un appel à la vigilance
26:22 parce que les musulmans pourraient être victimes.
26:24 Il me semble, moi, qu'il est temps…
26:27 Deux jours avant, on a le recteur de la mosquée de Paris,
26:31 si vous voulez, qui monte sur ses grands chevaux
26:33 parce que Dominique Regnier a sorti un chiffre de ses études,
26:36 c'est-à-dire des préjugés antisémites
26:38 qui touchent la moitié des musulmans en France, alors ça ne lui a pas plu.
26:42 Et ce qui se passe, je vais dans le sens de tout à l'heure,
26:45 quelqu'un a dit qu'il y a un discours d'encouragement.
26:48 Qu'est-ce qu'on a aujourd'hui ?
26:49 On attend que les institutions musulmanes nous disent, bien sûr, qu'elles condamnent,
26:53 mais aussi qu'elles prennent un peu les choses en main.
26:56 Ça vient quand même… Comment ?
26:58 Je parlais à la régie…
27:00 Et donc, moi, je me suis quand même frappée par ce déni persistant,
27:04 si vous voulez, des institutions musulmanes…
27:07 Je pensais que vous alliez parler du déni des responsables politiques.
27:09 Excusez-moi, ce n'est pas le CSCM qui, depuis trois semaines,
27:11 nous parle de l'ultra-droite.
27:13 Je vous l'ai dit au début. Je vous l'ai dit, je commençais par là.
27:16 Excusez-moi, mais parce que je trouve que ce cas est malheureusement
27:21 emblématique de la faille et encore du désarmement psychologique,
27:25 j'insiste là-dessus, du désarmement moral et psychologique
27:28 qui habitent nos politiques, parce qu'il a commencé à se radicaliser en 2015.
27:33 Il a voulu passer à l'acte en 2016.
27:35 2015, c'est quand même les attentats du 13 novembre,
27:39 avec "vous n'aurez pas ma haine", avec "les petites fleurs",
27:41 avec "les bougies", avec "plus jamais ça".
27:44 "Vous n'aurez pas ma haine", ce n'était pas les politiques.
27:46 Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'il y avait cette ambiance.
27:48 Pour autant, qu'est-ce qu'on a mis en place derrière
27:50 pour que ça ne se reproduise pas ? Rien.
27:52 On se rend compte qu'on est en 2023, on est encore capable
27:56 d'avoir affaire à ce type d'attentat en plein centre de Paris.
28:01 On n'aurait pas été saoulés malgré tout.
28:03 Pas une tour petite. C'est pas vrai.
28:05 Les renseignements, effectivement, ont fait leur travail,
28:08 mais faillite judiciaire, faillite psychologique.
28:11 Les parents nous ont paré.
28:13 Je serais curieux. La clé, maintenant, dans ce dossier-là,
28:15 c'est de savoir à qui la maire a signalé son inquiétude fin octobre.
28:20 C'est aussi simple. Pardonnez-moi.
28:23 C'est l'élément essentiel.
28:25 Vous avez raison, mais là, on n'a pas les réponses.
28:27 Je sais, mais bon, c'est pour ça que restons sur les éléments factuels.
28:31 Ce que je veux dire, c'est que depuis 2015,
28:33 malgré tout ce qui a été mis en place, malgré la prise de conscience
28:35 qu'il y a pu avoir, politiquement, rien n'a été à la hauteur.
28:39 Rien n'a été fait.
28:41 Les Français qui nous regardent ne se sentent absolument plus protégés.
28:44 On se dit que ça peut arriver n'importe où, à n'importe qui.
28:47 C'est-à-dire qu'à la faillite politique, il y a maintenant une insécurité politique.
28:50 Et vous avez une impuissance et une difficulté pour les forces de l'ordre sur le terrain
28:54 qui manquent de bras, qui manquent de moyens,
28:57 qui font un travail, je le répéterai jamais,
28:59 extraordinaire sur le terrain.
29:02 Et malheureusement, vous êtes parfois limité dans votre action.
29:05 Je pense qu'on en revient à une question de moyens,
29:08 et ça a à voir aussi avec le désarmement moral.
29:10 Mais si, par exemple, le dérèglement climatique fait que le risque d'incendie de forêt augmente
29:14 et que vous n'entretenez pas les forêts et que vous n'avez pas assez de pompiers,
29:17 c'est parce que vous êtes dans une forme de déni,
29:19 où vous ne prenez pas la mesure des choses.
29:21 Au bout du bout, la question que vous posez, Eliot, à l'instant,
29:23 sur qui est responsable, moi je me défie.
29:26 Regardez comme on est obligé de travailler la police dans un certain nombre de cas.
29:29 Allez voir ce qui se passe, malheureusement, quand on a pu l'approcher de presse,
29:33 ce qui se passe dans les services psychiatriques français.
29:35 C'est la désolation absolue demandée aux familles qui y sont confrontées.
29:39 Je pense que nous sommes une société qui ne sait pas,
29:41 qui n'a pas pris la mesure de ce qui lui est arrivé.
29:43 Il y a des périodes historiques qui sont plus violentes que d'autres,
29:45 qui sont plus criminogènes, qui sont plus terroristes.
29:47 Si nous ne donnons pas les moyens, et ça n'est pas qu'une question de loi,
29:51 c'est bien sûr une question de loi, mais ça n'est pas que ça, encore une fois.
29:54 La loi, ça peut permettre, par exemple, que Philippe Goujon,
29:56 je crois le maire du 15e, a dit à nos confrères du JDD,
29:59 il faut incarcérer les radicalisés.
30:00 Voilà, tous les radicalisés, incarcérés.
30:02 Mais il faut changer la loi.
30:04 Oui, il faut changer la loi.
30:05 Il ne faut pas changer que la loi.
30:07 Oui, vous avez dit les moyens.
30:09 Non, mais ce n'est pas ce que je vous disais.
30:10 Je vous disais, il ne faut pas changer que la loi.
30:12 Il faut aussi changer la jurisprudence européenne,
30:14 parce que la hiérarchie des normes françaises,
30:17 parce qu'aussi longtemps que nous ne changerons pas,
30:19 nous serons dépendants de ce droit-là, et ce droit-là,
30:22 moi, je ne me souviens pas qu'à aucun moment, en tant que citoyen,
30:25 on m'ait demandé mon avis sur l'orientation idéologique
30:28 de la co-européenne des droits de l'homme.
30:30 Ça, à aucun moment, les Français n'ont validé ça.
30:32 Donc, on a signé des traités.
30:34 On n'avait pas dit que l'aboutissement des traités,
30:36 ça serait cette vision idéologique-là,
30:38 et cette application-là des lois qui sont déjà votées en France.
30:41 Ça, c'est juste.
30:42 Et à la fois, on peut constater qu'aucun assassin terroriste
30:46 n'échappe à la police.
30:47 Aucun.
30:48 Tous sont appréhendés.
30:49 Il n'y en a pas.
30:50 Il n'y a pas des gens qui...
30:51 Parce qu'ils sont dans une démarche de suicide, quasiment.
30:52 Aussi.
30:53 Mais c'est parce qu'on a aussi, je pense, là, une efficience,
30:56 pour le coup, qui est bien réelle, de la police.
30:59 Donc, personne n'y échappe,
31:00 et c'est absolument impossible d'y échapper.
31:02 Donc, il n'y a pas le problème, là, avec la police à propos.
31:04 Donc, les choses se passent en amont.
31:06 Donc, moi, la question qu'on pourrait se poser,
31:08 parce qu'on peut faire, effectivement, encore des lois
31:10 et des lois d'exception, etc.,
31:12 je pense que ça ne changera pas.
31:13 C'est quoi, finalement, radicaliser ?
31:16 C'est un musulman qui devient djihadiste, ni plus ni moins.
31:19 C'est-à-dire, c'est quelqu'un qui sort de la sphère spirituelle,
31:22 la sphère religieuse, pour entrer dans nos politiques,
31:24 pour décider qu'il va commettre des attentats,
31:27 parce qu'il faut changer, dans ce pays,
31:30 il faut changer la gouvernance de ce pays,
31:32 et remplacer la Constitution française par la Sharia.
31:34 C'est ça, radicaliser.
31:36 C'est quelqu'un qui… Comment ?
31:37 Et donc ?
31:38 Et donc, je pense que la prévention de cela, c'est…
31:41 Bien sûr, si… Vous posez vous-même la question.
31:44 La mer, elle-même, signale ce risque avec son risque.
31:49 Je vais finir, c'est juste, je ne coupe jamais personne.
31:52 Mais je sais, en plus, c'est vous…
31:54 Donc, simplement, je veux dire, la mer, elle-même,
31:56 signale que son fils risque de faire des atrocités,
31:59 parce qu'il est en train de se replier sur lui-même, etc.
32:02 Et là, je partage l'idée que qui, et c'est vous qui le disiez, je crois,
32:05 c'est qui a pris en compte cette information,
32:09 qui l'a traitée, comment elle a été traitée, etc.
32:11 Mais c'est les élémentaires.
32:12 Parce que c'est bien les petits ruisseaux
32:14 qui font les grattes de rivière, à un moment donné.
32:15 Mais c'est les élémentaires.
32:16 Si personne n'a traité ça alors qu'on avait l'information,
32:19 là, il y a quelque chose de gravissime,
32:20 il y a sûrement des jeunes qui doivent effectivement démissionner.
32:22 Mais je sais, d'ailleurs, si je peux me permettre de préciser…
32:24 Oui, bien sûr, Clément.
32:25 Si je peux me permettre de préciser, là, on est sur des faits…
32:27 C'est un acte facile.
32:28 Prendre un couteau, prendre un marteau chez soi,
32:30 des signalements comme ça,
32:31 il y en a peut-être des centaines, peut-être des milliers, en fait.
32:33 À des fonctionnaires de police, leur demander,
32:35 voilà, pour des faits comme ça, il va falloir le surveiller davantage,
32:37 c'est bien joli.
32:38 C'est impossible, ça.
32:39 C'est impossible de le faire, en fait.
32:40 Évidemment, on peut fixer la faute sur les fonctionnaires de police,
32:43 du renseignement, mais en fait, ils sont limités.
32:45 On en revient effectivement sur le côté légal et tout ça,
32:47 mais en fait, c'est une limite, là-dedans.
32:49 Cette personne-là, un jour, ça a déclablé un petit peu plus que d'habitude.
32:52 On va dire ça, si on va le mettre sur le fait de la psychiatrie.
32:56 Il est descendu, il a pris son couteau.
32:58 Il y a un symbole en plus, en le faisant en plein centre de Paris.
33:01 Cet accès à cet attentat simple,
33:04 il y a un accès sur des centaines et des milliers de personnes.
33:08 Donc, c'est quasi impossible d'arriver à limiter.
33:11 Mais là, on est dans un cas particulier.
33:12 C'est quelqu'un qui a fait quatre ans de prison, qui est récidive, etc.
33:15 Je ne sais pas où est allé l'information.
33:17 Mais au moins, on aurait pu lui dire, il a arrêté de prendre des cachets.
33:20 Il faudrait peut-être qu'il reprenne le prisonnier,
33:22 que le président le déjonctionne, mais ce n'est pas ce que ça.
33:24 On le dit à chaque fois, malheureusement,
33:26 et c'est pour ça que ça devient insupportable pour les Français,
33:28 parce qu'on a toujours les mêmes débats après ces drames-là.
33:31 Il faut plus de moyens pour la police.
33:34 Il faut plus de moyens pour les déséquilibrer, donc pour la santé.
33:37 Il faut changer la loi et rien ne bouge.
33:41 Donc, c'est très simple.
33:43 Prenons ce cas très précis.
33:44 Est-ce qu'il est normal qu'un individu qui a tenté de commettre un attentat
33:48 prenne seulement quatre ans de prison ?
33:49 Oui ou non ?
33:50 C'est quoi le minimum qu'il faut pour un terroriste en puissance ?
33:53 C'est 10 ? C'est 20 ans ? Il faut demander aux Français.
33:56 Ensuite, c'est la question des soins.
33:58 Est-ce que ces soins-là, ils ont été suffisants ?
34:00 Est-ce que la responsabilité des soignants peut être engagée dans ces cas-là ?
34:03 Oui ou non ? On avance.
34:05 Ensuite, lorsque vous avez cet individu qui est dehors,
34:09 mais qui est toujours considéré comme radicalisé,
34:11 est-ce que cet individu a les mêmes droits que vous et moi ?
34:14 Aller au cinéma, marcher dans la rue, aller au restaurant,
34:17 et puis peut-être qu'un jour il va se passer quelque chose,
34:20 il va avoir envie de commettre cet acte, il prête allégeance,
34:22 il se crée un compte Twitter en octobre
34:25 où il diffuse des messages liés au conflit israélo-pélestinien,
34:29 ça, ça commence à augmenter, etc.
34:32 Donc, est-ce qu'il a le droit d'avoir les mêmes droits ?
34:34 - C'est une question qui me fait mal pression.
34:36 - La réponse est non.
34:37 - Ce qui permet de répondre un tout petit peu,
34:39 enfin de répondre, d'aller débattre un peu avec Frédéric.
34:42 C'est-à-dire que là, nous nous intéressons, si vous voulez,
34:45 aux individus qui passent à l'acte et qui sont radicalisés, violents.
34:48 Ça, c'est l'arbre.
34:51 Il faut aussi s'intéresser à la forêt
34:54 qui permet de faire pousser de tels arbres.
34:57 Alors, celui-là, où il s'est radicalisé,
34:59 je ne sais pas dans quel milieu,
35:01 il a montré, semble-t-il, Maxime, je ne sais plus son nom,
35:04 un converti qui était parti faire le djihad en Syrie,
35:07 sur Internet, mais il y a aussi un terreau.
35:10 Il y a aussi un terreau idéologique,
35:12 c'est ce qu'on a appelé le séparatisme.
35:14 Or, je constate que cette lutte contre le séparatisme,
35:17 qui, là, est un combat culturel,
35:19 a été totalement abandonnée.
35:21 Or, si vous voulez, bien sûr qu'il faut s'intéresser
35:24 aux individus violents, mais il y a une propagation idéologique,
35:27 si vous voulez, qui ne va pas rendre ces gens violents,
35:30 et celle-là, de temps en temps, on dit
35:32 "Ah, le séparatisme, c'est très mal, on va le combattre",
35:35 et puis après, on arrête.
35:37 - Pour ça, il faut regarder qui entretient le discours
35:40 sur la France et sur la manière dont la France
35:42 traite les musulmans.
35:44 - On va y venir, ne vous inquiétez pas.
35:46 - De ce qu'on a lu dans la presse,
35:48 qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit qu'il était préoccupé
35:51 par le sort des musulmans en Palestine
35:53 et par le sort des Arabes, d'ailleurs,
35:55 c'est le mot qu'il a employé, en Afghanistan.
35:57 Sauf qu'en Afghanistan, ce ne sont pas des occidentaux,
35:59 ce ne sont pas des Arabes, ce ne sont pas des occidentaux.
36:01 Mais pourquoi je vous dis ça ? C'est loin d'être un détail,
36:03 parce que ça montre bien que ce n'est pas l'aspect religieux
36:05 stricto sensu des choses qui est en cause,
36:08 c'est le côté comment, justement, le discours des islamistes
36:11 surfe sur les sentiments de victimisation,
36:13 surfe sur les sentiments de ressentiment,
36:15 sur les sentiments de manque d'intégration
36:17 dans la société française, et qu'effectivement,
36:19 il y a des gens qui ne cessent d'entretenir ces choses-là
36:22 plutôt que de regarder la réalité telle qu'elle se présente,
36:25 à savoir, oui, il y a des discriminations,
36:27 mais non, la France n'est pas un Etat islamophobe
36:30 comme le prétend sur tous les tons,
36:32 à longueur d'intervention. Jean-Luc Mélenchon.
36:34 - Il est 20h30 sur CNews, on poursuit "L'heure des pros"
36:37 tous ensemble, jusqu'à 20h50, Gérald Darmanin
36:41 qui réclame que les autorités puissent demander
36:43 une injonction de soins. Voilà ce qu'il a dit
36:45 à nos confrères de TF1, qu'on entendra un peu plus tard.
36:48 Dimanche soir, que les autorités puissent demander
36:51 une injonction de soins pour une personne radicalisée,
36:54 suivie pour troubles psychiatriques,
36:57 afin de prévenir le passage à l'acte
37:00 comme celui de l'assaillant du pont de Birak-e-Mlenis
37:03 dans l'intérieur s'exprimait sur TF1 à l'issue d'une réunion
37:06 à Matignon consacrée à la sécurité après cette attaque
37:09 au couteau samedi soir qui a coûté, je le rappelle,
37:12 la vie à une personne et fait deux blessés.
37:14 Ce qu'il faut sans doute changer, c'est le fait que
37:16 le pouvoir public puisse exiger des injonctions de soins.
37:19 C'est une proposition que nous étudions avec
37:21 le président de la République et la première ministre.
37:24 - À la place du juge ? - Exactement.
37:27 - Qui aura vérifié que celui à qui on a fait l'injonction
37:30 prend son traitement ? Très bien !
37:32 - En tous les cas, président de la République et première ministre
37:35 qui, ce matin, lorsqu'ils ont réagi,
37:38 du moins le président de la République, c'était à 1h45 dans la nuit,
37:41 n'a pas parlé de terrorisme islamiste.
37:44 - Par ailleurs, je vous dis que ça juridiquement,
37:47 ça n'est pas possible. - Moi je vous dis que ça peut changer.
37:50 - Je suis désolé en termes de liberté publique.
37:52 - Et qui va dire ça ?
37:54 - Vous verrez que de toute façon, ce que propose là Gérald Darmanin,
37:57 ça ne sert à rien d'envisager des choses qui ne sont pas possibles.
38:00 - Moi je vous dis que c'est possible.
38:02 - On a l'impression qu'on fait quelque chose, ça ne marchera pas.
38:05 Il n'y aura jamais d'injonction de soins sans qu'à un moment,
38:08 il y ait un contrôle parce que c'est un principe fondamental
38:11 de liberté publique et que personne n'y renoncera jamais.
38:13 - À ce moment-là, dans trois semaines, on fera la même émission.
38:16 Et on continuera, dans deux mois et dans trois mois.
38:19 - Vous savez quoi ? Vous referez exactement la même émission,
38:22 même à supposer qu'il fasse ça.
38:24 - Là, je vous rejoins là aussi, Jean-Sébastien, malheureusement.
38:27 - Gérald Darmanin ferait mieux de se préoccuper de la manière
38:30 dont justement il y aurait plus de moyens, dont les injonctions de soins
38:33 seraient mieux suivies, peut-être dans les moyens que les magistrats,
38:36 parce que les magistrats, imaginez-vous que ce n'est pas facile non plus
38:39 quand vous avez peu de moyens, vous avez je ne sais combien de dossiers
38:42 sur votre bureau, de prendre des décisions de manière éclairée.
38:45 Donc oui, il ferait mieux d'être comptable des moyens
38:48 qui sont attribués à des missions prioritaires que de nous mettre en avant
38:51 des choses qui de toute façon ne passeront jamais.
38:53 - Clément Auberlin est avec nous, vous êtes délégué unité SGP Paris.
38:56 On va revenir sur cette intervention des forces de l'ordre hier.
39:00 Il est un peu plus de 21h45 lorsque finalement, un peu moins de 21h45,
39:06 lorsque les policiers vont réussir à intervenir.
39:09 On voit la séquence qui a été tournée, filmée par un taxi
39:13 qui était lui aussi présent sur la scène.
39:17 - Arrête, arrête, arrête ! Pousse-le !
39:22 Pousse-le, arrête, ça ne sert à rien !
39:25 Pousse-le, s'il te plaît, arrête !
39:28 Putain !
39:44 - Arrête !
39:46 - Putain, il a fait une dinguerie le mec !
39:49 Là, il a fait une dinguerie de ouf !
39:52 Regarde, il a pété le visage d'un mec en passant là !
39:56 Oh là là, regarde, regarde, il est là sur la droite !
40:00 Oh là là...
40:02 - Clément Auberlin, les policiers n'ont pas fait usage de leur arme létale,
40:20 ils ont fait usage du taser.
40:22 Comment vous décodez ce qui a pu se passer, cette intervention-là ?
40:26 Parce que vous voyez les images.
40:28 - Écoutez, il y a aussi un acte un peu héroïque d'un chauffeur du taxi,
40:32 qui a mis aussi un peu en fuite, je pense,
40:35 en plus de la présence des policiers, ça a mis en fuite l'assaillant.
40:40 Ce qu'il faut préciser là-dedans, c'est que les fonctionnaires de police
40:44 qui ont pris en charge cette personne, l'ont poursuivie,
40:48 qui menaçaient de se faire exploser,
40:51 ils faisaient croire qu'il avait une cinquième heure d'explosifs.
40:55 Comme je vous l'ai dit juste avant,
40:58 on a affaire, ce ne sont pas des effectifs du RAID ou de la BRI,
41:02 ce sont des collègues qui agissent sur des missions de police secours
41:06 tous les jours, et à jour ils sont confrontés à une scène de guerre,
41:10 il faut intervenir sur une personne qui va commettre un périple meurtrier.
41:14 Ils ont ce sang-froid, mais aussi cette crainte de sortir leur arme de service.
41:19 Alors il y a une collègue qui sort le taser, le pistolet à impulsion électrique,
41:24 mais l'usage serait très légitime de faire usage de l'arme de service.
41:28 Il y a toujours cette crainte maintenant, fonctionnaires de police,
41:31 avec tous les faits qui se sont passés, on pense à l'histoire sur Naël,
41:35 on a toujours cette crainte de faire usage de l'arme de service.
41:38 De se dire "Père Noël, j'ai pas envie de finir Noël en prison".
41:42 - Désarmement.
41:44 - Donc on fait usage d'un pistolet électrique,
41:47 alors ils ont très bien agi nos collègues, la preuve en est,
41:50 ils ont limité la casse, très belle intervention de police.
41:55 Ce qui est malheureux, c'est de se dire qu'on fait usage d'un pistolet électrique.
42:00 - Ils préfèrent, c'est à dire que déjà votre vie est en danger
42:03 lorsque vous utilisez le taser, je crois qu'il y a eu deux coups de taser,
42:06 c'est à dire que s'il n'y en avait eu qu'un seul,
42:08 peut-être que ça n'aurait pas permis de l'immobiliser,
42:10 donc il a fallu un second coup,
42:12 et que vous préférez cela à utiliser votre arme de service,
42:17 parce que vous vous dites "je suis parti pour 48 heures de garde à vue,
42:21 on va me mettre dans les mêmes conditions".
42:23 - C'est à dire que c'est un réflexe ?
42:25 C'est à dire que vous n'avez pas le temps de penser tout ça,
42:27 mais en fait c'est un réflexe d'inhibition,
42:30 ça fait partie du désarmement dont nous parlait Véronique,
42:35 d'ailleurs est-ce qu'on sait si les deux autres blessés ont été...
42:37 - Ils sont en bonne santé.
42:39 - Je pense à ce touriste aussi, vous imaginez.
42:42 - C'est terrible, mais ça aurait pu être...
42:44 - Oui ça aurait pu être n'importe qui.
42:46 - Le bilan aurait pu être encore plus lourd,
42:49 sans l'intervention des forces de l'ordre,
42:51 sans l'acte héroïque du taxi.
42:53 - C'est comme vous le dites, c'est pour ça que c'est si difficile à arrêter,
42:56 parce que ça pourrait être n'importe qui,
42:58 rien n'est planifié à l'avance,
43:00 ça peut être fait d'un coup, comme ça, sortir avec un couteau,
43:03 moi j'imagine bien que pour tous, mais pour la police en particulier,
43:06 c'est presque impossible de prévenir ça,
43:08 comment le prévenir ?
43:09 Si on a un amant, on prend presque tous.
43:11 - Il faut réduire les forces, c'est possible.
43:14 - Par exemple, ne pas laisser nos frontières,
43:16 il y en a beaucoup qui ont été commis par des gens,
43:18 qui n'ont rien à faire ici.
43:20 - Pardonnez-moi, on ne peut pas prévenir,
43:22 mais je pense qu'il ne faut pas s'y habituer.
43:24 Et moi j'ai une question pour vous, messieurs,
43:26 est-ce que vous n'avez pas le sentiment
43:28 que vos collègues commencent à s'habituer
43:30 à ce genre d'attaque, à ce genre de djihadisme d'atmosphère,
43:34 à ce genre d'intervention qui devient maintenant
43:37 une normalité en France, c'est absolument sidérant,
43:40 comment vous vivez ça de l'intérieur ?
43:43 Quand vous apprenez qu'un collègue est intervenu
43:45 sur ce genre d'attentat ?
43:47 - Vous savez, je pense qu'en dehors des fonctionnaires de police,
43:49 je pense que c'est la population qui s'y habitue aux attentats.
43:52 Vu la récurrence des faits, on ne se souvient même plus
43:54 du nombre d'attentats qu'il y a eu sur une année, clairement.
43:56 Donc en fait, c'est devenu normal.
43:58 C'est horrible de s'habituer à ça,
44:00 mais c'est devenu normal.
44:02 Clairement, on est dans des faits d'une récurrence telle
44:04 que oui, on s'habitue à ça.
44:06 - Mais vous avez entièrement raison,
44:08 c'est-à-dire que pour préparer cette émission,
44:10 vous avez dit que quel était le dernier attentat terroriste à Paris ?
44:15 Est-ce que vous vous en souvenez ?
44:17 - Alors, il y en a...
44:19 - Vous voyez ? - Ah non !
44:21 - C'est-à-dire que c'est tellement compliqué.
44:23 Il faut remonter à 2020 pour retrouver un attentat terroriste
44:25 dans les rues parisiennes.
44:27 Donc c'est toujours la même chose,
44:30 c'est de se dire que cette récurrence-là
44:33 fait que maintenant, on vit au quotidien avec.
44:35 Alors, on peut espérer quand même,
44:38 parfois, que les choses changent,
44:40 qu'il ne faut pas non plus noircir le tableau.
44:43 Je crois qu'il y a eu plus de 40 attentats
44:46 qui ont été déjoués depuis 2017.
44:49 Les services de renseignement font un travail très important.
44:52 Je lis encore une fois,
44:55 "Et plus on va avancer dans cette affaire,
44:57 plus on va se rendre compte qu'il y avait probablement
44:59 des failles judiciaires et des failles dans le système de santé.
45:01 La DGSI avait demandé une visite domiciliaire
45:03 chez l'assaillant en 2020, refusée par le juge."
45:06 Est-ce que le juge va dire,
45:08 "Je me suis planté dans ce dossier-là."
45:10 Jamais. Jamais.
45:12 Ce qui est décourageant dans ce cas,
45:14 c'est que très souvent, on avait constaté
45:16 dans ces attentats que très souvent,
45:18 le milieu avait joué, qu'il était dans un milieu
45:20 où on l'avait encouragé à ce point.
45:22 Or là, on a le sentiment,
45:24 ses parents lui ont changé de prénom en 2003,
45:26 quand il avait six ans, probablement,
45:28 on suppose pour faciliter son intégration à l'école.
45:31 Donc là, si vous voulez, c'est décourageant.
45:33 Et je crois qu'il n'avait vraiment,
45:35 les parents n'avaient aucun lien
45:37 avec quelconque religion.
45:39 Ils ont dit leur pays d'origine,
45:41 la République islamique.
45:43 Ils se disent non seulement.
45:45 Il s'est converti, lui, à l'islam.
45:47 Vous avez parlé il y a quelques instants du déni.
45:49 Il y a un tweet de David Lysnard
45:51 qui m'a marqué ce matin,
45:53 comme l'époque est au mot "ultra",
45:55 l'ultra-réalité s'impose
45:57 aux tentatives de détournement de l'opinion
45:59 les jours qui ont précédé
46:01 ce nouvel attentat islamiste.
46:03 Notre pays est attaqué par l'horreur terroriste,
46:05 comme dans la vie quotidienne,
46:07 par le djihadisme ultra-vérité.
46:09 Ce qui est vrai, c'est que ces trois dernières semaines,
46:11 il a plus été question
46:13 de l'ultra-droite
46:15 que de l'ultra-menace
46:17 du terrorisme islamiste.
46:19 C'est factuel, sans pour autant dire
46:21 que l'ultra-droite, ça n'est rien, etc.
46:23 C'est factuel que ces trois dernières semaines,
46:25 alors qu'il y a un mois et demi,
46:27 il y avait le drame terroriste d'Ahras,
46:29 avec Dominique Bernard,
46:31 est-ce qu'on a vu des sujets en une,
46:33 ces derniers temps, sur la menace terroriste ?
46:35 - Il y avait 200 types à Paris samedi,
46:37 j'en ai entendu des tartines et des tartines
46:39 sur... Non mais franchement...
46:41 - Donc est-ce qu'on s'est trompé de menace
46:43 ces dernières semaines ?
46:45 Est-ce que certains médias,
46:47 certains responsables politiques se sont trompés de menace ?
46:49 - C'est bien qu'on a un gouvernement qui veut faire diversion
46:51 avec l'ultra-droite, mais je pense que
46:53 falsifier la réalité, c'est totalement contre-productif.
46:55 - Et surtout, les gens ne sont pas dieux.
46:57 - Je ne sais pas s'ils font diversion
46:59 ou s'ils ne croient pas pour partie,
47:01 c'est un schéma mental, malgré tout,
47:03 d'avoir construit une représentation
47:05 du monde où les uns seraient
47:07 structurellement très méchants,
47:09 les autres seraient structurellement gentils.
47:11 - Oui, mais à l'épreuve de la réalité...
47:13 - C'est une forme de déséquilibre
47:15 dans la représentation du réel,
47:17 de considérer qu'il y a des catégories
47:19 de populations qui partent
47:21 fragile, socio-économiquement,
47:23 parce qu'elles sont plus arrivées
47:25 de manière plus récente en France,
47:27 seraient forcément uniquement des victimes
47:29 de la société française, et d'autres
47:31 qui seraient forcément tous,
47:33 alors je ne parle pas là de l'ultra-droite,
47:35 mais d'autres catégories de Français.
47:37 - Jean-Sébastien l'a fait part de même,
47:39 depuis 2012, il y a eu 300 victimes
47:41 d'attentats islamistes en France.
47:43 - Je ne vous dis pas qu'ils ont raison
47:45 d'avoir cette perception
47:47 d'équilibrer les choses.
47:49 - Si on égrenait ce chiffre-là tous les jours,
47:51 je pense que ça rentrerait
47:53 dans la tête de tout un chacun.
47:55 Et on a ce soir Jean-Luc Mélenchon
47:57 qui s'est effondré d'un tweet en disant
47:59 "Oh là là, on tue encore en nom de la religion".
48:01 Non, lui aussi... - De la religion !
48:03 - On parlera de Jean-Luc Mélenchon dans un instant.
48:05 Mais je veux revenir
48:07 sur la menace terroriste.
48:09 Laurent Nouniez qui revient sur cette menace en France.
48:11 - Nous sommes dans ce que le ministre a appelé
48:15 cette atmosphère de djihadisme,
48:17 le djihadisme d'atmosphère.
48:19 - Ils sont du Gilkeppel.
48:21 - Oui, du Gilkeppel et d'autres.
48:23 Ce qui peut se passer à l'international
48:25 peut inciter des individus radicalisés,
48:27 connus ou pas d'ailleurs,
48:29 à passer à l'acte.
48:31 C'est bien un des éléments caractéristiques
48:33 de la menace terroriste que connaît notre pays actuellement.
48:35 Oui, ça le confirme tout à fait.
48:37 - Et puis, vous voyez ce sujet
48:39 parce que nos équipes sont retournées sur le terrain.
48:41 On est à 7 mois
48:43 des Jeux Olympiques à Paris.
48:45 La cérémonie d'ouverture
48:47 va se dérouler
48:49 et le pont de Bir Hakeim
48:51 est un point d'étape dans cette cérémonie d'ouverture.
48:53 Le quartier de Bir Hakeim
48:55 et le pont de Bir Hakeim
48:57 sont un point névralgique
48:59 où les touristes vont pour prendre des photos.
49:01 J'ai vu parfois des mariés.
49:03 - Des mariés, oui.
49:05 Tous les mariés asiatiques
49:07 qui viennent à Paris
49:09 se font photographier sur ce pont.
49:11 - Là aussi, il faut avoir un certain équilibre
49:13 pour penser à attaquer
49:15 ce lieu très précisément.
49:17 C'est le sujet d'Audrey Bertheau.
49:19 - La terreur a de nouveau frappé la capitale.
49:21 Au pied de la tour Eiffel,
49:23 ce dimanche midi,
49:25 au lendemain de l'attaque au couteau
49:27 qui a fait un mort et deux blessés,
49:29 les touristes étrangers se promènent
49:31 pour la plupart tranquillement.
49:33 Si certains n'ont pas entendu parler de l'attaque,
49:35 d'autres touristes interrogés assurent
49:37 que l'événement ne les inquiète pas réellement.
49:39 - Je pense que ça peut arriver partout,
49:45 tout le temps, aussi en Allemagne.
49:47 Je pense qu'il faut simplement continuer à vivre.
49:49 C'est ce qu'on doit faire.
49:51 - J'en ai jamais entendu parler,
49:57 mais je pense que le gouvernement
49:59 à Paris, en France,
50:01 nous protège, nous, les touristes.
50:03 - Réaction totalement opposée
50:07 du côté des Français
50:09 qui disent ressentir un ras-le-bol général.
50:11 - On est inquiets tout le temps.
50:13 On sort toujours avec une bombe LAC,
50:15 avec une lampe tactique.
50:17 Là, je ne l'ai pas sur moi,
50:19 mais on est inquiets tout le temps.
50:21 Ma copine, dès qu'elle sort,
50:23 c'est systématique, agression, agression, agression,
50:25 micro-agression, et c'est toujours les mêmes.
50:27 - Je me sens inquiet
50:29 par outre-mesure,
50:31 mais je pense qu'on en a
50:33 pour des dizaines d'années de cette situation
50:35 que le lendemain matin,
50:37 on peut croiser un fou.
50:39 - La Sayanée, en 1997,
50:41 était connue pour islamisme radical
50:43 et troubles psychiatriques.
50:45 Il a été interpellé et placé en garde à vue.
50:47 Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'affaire.
50:49 - C'est très intéressant, les témoignages des Français.
50:55 Parce qu'ils ont un sentiment de lassitude.
50:57 Il y a aussi ce côté de résignation.
50:59 Ça va prendre 10 ans,
51:01 peut-être 20, peut-être 30.
51:03 - Vous savez, le jeune homme...
51:05 - Il dit toujours les mêmes.
51:07 - Oui, il dit toujours...
51:09 - Il dit toujours les mêmes.
51:11 - Il a peur de vous.
51:13 - Il a peur de moi.
51:15 Il sort avec des bombes.
51:17 Vous savez, les bombes l'axe-mou.
51:19 Maintenant, tout le monde pense
51:21 à se dire "qu'est-ce que je fais
51:23 pour me prémunir contre ça ?"
51:25 Il y a beaucoup de gens dans les cours de Krav Maga.
51:27 Il y a quand même un climat
51:31 qui devrait vraiment inquiéter
51:33 au plus haut sommet de l'État.
51:35 L'étape d'après, c'est que les gens vont dire
51:37 "on est en défense,
51:39 "et espérons qu'on n'arrive pas à cette situation-là,
51:41 "parce que ce serait vraiment la négation de l'État."
51:43 - Donc, l'État nous défend.
51:45 - Le pilier de l'État, c'est la défense
51:47 de ses concitoyens, on est bien d'accord.
51:49 C'est la protection de sa frontière.
51:51 - C'est même la crête.
51:53 - Bien sûr.
51:55 On est en fait dans une sorte
51:57 de décivilisation avec des gens
51:59 qui sont en train de nous attaquer
52:01 parce que peut-être, à Frédéric Durand,
52:03 l'État est faible face à ces questions-là.
52:05 - Une des crènes de l'État, vous parliez de l'ultra-droit
52:07 tout à l'heure, au-delà du calcul politique
52:09 qui les amène toujours à savoir
52:11 qu'ils seront en second tour contre eux
52:13 et que donc, ils ont intérêt
52:15 à faire passer un message à cet égard,
52:17 c'est aussi le fait que les gens
52:19 veuillent se faire justice eux-mêmes
52:21 par le constat de l'impuissance de l'État.
52:23 C'est-à-dire que l'État a peur aussi
52:25 des expéditions punitives ou de choses
52:27 qui pourraient être expédiées comme telles.
52:29 Et c'est aussi ça,
52:31 le résultat du sentiment
52:33 que donne l'État de ne pas parvenir
52:35 à régler les problèmes qui se posent
52:37 aux Français en matière de sécurité.
52:39 Aujourd'hui, Marine Le Pen n'a même plus à ouvrir la bouche,
52:41 elle n'a même plus à faire de commentaires.
52:43 Elle en gringe sans avoir à parler.
52:45 - Vous avez parlé de...
52:47 - En particulier là, ce week-end, il n'y a plus besoin.
52:49 Les choses se font mécaniquement aujourd'hui.
52:51 - Oui, je sais que...
52:53 - Pour les gens qui croient encore.
52:55 - J'ai lu que Jordan Bardella avait réagi
52:57 à cette attaque terroriste.
52:59 Je pense que, également,
53:01 Marine Le Pen l'a fait.
53:03 La rapidité d'intervention et le sang-froid des forces de l'ordre
53:05 ont sans doute évité un nouveau carnage
53:07 terroriste à Paris.
53:09 Pensée pour les victimes, cible d'un terroriste
53:11 fiché S, et déjà condamnée pour des faits
53:13 en lien avec l'islamisme.
53:15 Un terme qui,
53:17 je le répète et je ne le répéterai jamais assez,
53:19 à 1h45,
53:21 lorsque le président de la République
53:23 réagit, parle de terrorisme,
53:25 mais pas de terrorisme islamiste.
53:27 - Vous savez, ce qui est intéressant, c'est qu'ils le font
53:29 parce qu'ils ne veulent pas, évidemment,
53:31 stigmatiser tous les musulmans, ce que personne ne veut faire.
53:33 - Personne. - Mais en le taisant.
53:35 - Parce que personne ne le fait. - Mais en le taisant,
53:37 c'est exactement ce qu'ils font.
53:39 Ils nous laissent entendre, nous voulons cacher
53:41 ce fait terrible. - Ils prennent en plus les Français pour des imbéciles.
53:43 - Ils nous prennent... - Les Français, ça n'a échappé à personne.
53:45 Il y a eu pas mal d'attentats, quand même, malheureusement,
53:47 en France. Jamais les Français, au lendemain
53:49 d'un attentat, ne sont sortis
53:51 dans la rue en se jetant sur leurs voisins musulmans.
53:53 Ils sont très bien capables de faire la part des choses.
53:55 Mais évidemment, heureusement,
53:57 il y a une espèce de mépris phénoménal
53:59 des élites françaises qui sont persuadées
54:01 qu'on serait un ramassis de brutes racistes
54:03 un peu épaisse qui, "Ah là, mon Dieu,
54:05 des fois que je me rendrai compte qu'il y a un terroriste
54:07 islamiste, le lendemain,
54:09 je vais me jeter sur je-sais-pas-qui le premier."
54:11 C'est totalement... - Il nous reste...
54:13 - Ce mépris-là, pour les citoyens français,
54:15 est insupportable. - Il nous reste quelques
54:17 minutes, le temps de revenir sur cette
54:19 communication inquiétante de
54:21 Jean-Luc Mélenchon. Je vous...
54:23 C'est depuis maintenant un peu plus
54:25 de 72 heures. Il y a eu Rochefort
54:27 où il revenait sur
54:29 les supposés liens entre
54:31 l'FI et le FPLP,
54:33 où il parle du bébé pris en otage en disant
54:35 "C'est une histoire qui intéresse
54:37 que la France, ce bébé-là.
54:39 Ça intéresse que la France."
54:41 Hier,
54:43 à la manifestation, il appelle
54:45 la foule à résister,
54:47 peuple de Gaza à résister.
54:49 Et là, regardez ce qu'il a écrit
54:51 ce matin. "Jean-Luc Mélenchon, hier soir,
54:53 un meurtre et des blessures
54:55 au motif délirant de religion.
54:57 Alerte augmentée, sidération,
54:59 compassion pour les victimes. Le meurtrier
55:01 affiché cas psychiatrique sous surveillance
55:03 depuis un an après quatre ans de prison
55:05 pour tentative d'assassinat. Il a pourtant tué
55:07 plusieurs d'entre nous, étaient
55:09 sous menace de mort par des individus
55:11 qui ont l'air d'être du même
55:13 acabit." Il s'inquiète à juste titre.
55:15 - Vous savez ce qu'il a fait ? - C'est où les victimes ?
55:17 - Vous savez à quel point cet homme-là est indigne ?
55:19 Parce qu'il fait ça, donc il est conscient
55:21 qu'il y a un problème, je vous disais la même chose sur le système
55:23 de soins psychiatriques, donc je ne conteste pas
55:25 le constat qu'il fait. Qu'est-ce qu'il a fait ?
55:27 Il a fait un tweet indigne sur Routel Krièf.
55:29 - J'allais le citer. - Justement,
55:31 lui qui pense qu'il est une cible, il en colle
55:33 une dans le dos de Routel Krièf, notamment.
55:35 Cet homme-là ne mérite plus
55:37 de prendre la parole, en tout cas
55:39 qu'on l'écoute en public, parce qu'il
55:41 n'est plus dans la République. - Voilà ce qu'il a dit
55:43 sur la journaliste Routel Krièf.
55:45 "Manipulatrice, si on n'injurie pas les musulmans,
55:49 cette fanatique s'indigne, quelle honte."
55:51 Bravo Manuel Bompard pour la réplique,
55:53 puisqu'il était invité d'LCI ce matin.
55:55 Manuel Bompard, Routel Krièf réduit
55:57 toute la vie politique à son mépris
55:59 des musulmans. - Je connais Rout depuis
56:01 des années, c'est évidemment absolument faux.
56:03 Rien de ce qu'il décrit là
56:05 ne correspond ni de près, ni de loin
56:07 à ce qu'est Routel Krièf, qui est une grande journaliste
56:09 qui mérite tout notre soutien, et Jean-Luc Mélenchon
56:11 est vraiment dans l'abjection. - Vous vous rendez compte
56:13 que dans le contexte de menaces terroristes,
56:15 de tweeter ça ? - Non mais oui,
56:17 dans un contexte terroriste,
56:19 et en plus il dit "ben regardez, il y a des dingues
56:21 à tous les coins de l'île, que fait-il là,
56:23 que de la désigner comme cible ?"
56:25 - Non mais c'est vrai
56:27 qu'il est indigne, et moi je vois,
56:29 hier je l'ai entendu interviewer,
56:31 ils étaient devant, ils étaient terrifiés,
56:33 ils se sont comportés
56:35 comme des enfants, si vous voulez,
56:37 face à lui, et il a pu dérouler, comment ?
56:39 - Sur France Inter. - Il a pu dérouler
56:41 son truc, c'était, mais
56:43 c'est d'une violence tout le temps,
56:45 il est dans une espèce d'irruptation permanente,
56:47 c'est-à-dire, il est même pas capable
56:49 d'avoir des manières à peu près civilisées
56:51 quand il s'adresse à des gens.
56:53 - Et pas une question sur le FTP.
56:55 - Non mais c'est grave.
56:57 - C'est grave, grave, il lui met une cible
56:59 dans le dos, alors que c'est une journaliste
57:01 extrêmement classe qui évidemment
57:03 n'a jamais cherché quoi que ce soit.
57:05 - Frédéric. - Non, non, moi je me dis
57:07 qu'il est loué le teint
57:09 où la gauche savait se préoccuper
57:11 des questions sociales, d'augmentation
57:13 du SMIC, du monde du travail, etc.
57:15 Parce qu'excusez-moi, à chaque fois que je vois
57:17 un truc de Mélenchon aujourd'hui, moi si je suis de gauche
57:19 c'est parce que j'ai une fibre sociale et que je pense qu'il faut défendre
57:21 le monde du travail, voilà, je suis pas de gauche
57:23 pour ces délires-là ou pour...
57:25 Et aujourd'hui, effectivement,
57:27 ce type d'individu et ce type de philosophie
57:29 ont préempté la gauche. Alors, ça va pas durer,
57:31 parce qu'on voit bien que lui-même a dit
57:33 que la nupèce était morte.
57:35 - Ouais, mais là, bon. - Ça va pas durer.
57:37 En tout cas, amener le centre de gravité
57:39 de la gauche à ça,
57:41 je trouve ça bien triste pour les gens qui sont
57:43 de gauche et de République. - Je crois que c'est Robert Ménard
57:45 ce soir qui a dit
57:47 que Jean-Luc Mélenchon était devenu le porte-voix
57:49 des terroristes. Robert Ménard, le maire
57:51 de Bessiers. Jean-Luc Mélenchon est aujourd'hui
57:53 le porte-voix des terroristes.
57:55 Accusations qui sont
57:57 lourdes et qui seront très certainement
57:59 commentées dans les prochaines heures.
58:01 Merci à tous les cinq.
58:03 Merci encore Clément Auberlin.
58:05 C'est la première fois qu'on partage
58:07 un plateau.
58:09 Vous serez toujours le bienvenu.
58:11 Et pensez à tous les
58:13 policiers qui sont une nouvelle fois.
58:15 - Les policiers ou les victimes. - Et les secours
58:17 qui sont intervenus très rapidement.
58:19 - À cette infirmière. - Merci à tous les cinq.
58:21 L'info se poursuit sur CNews. Merci à France
58:23 qui a préparé tout le week-end des émissions.
58:25 On se retrouve la semaine prochaine.