Samedi soir, à l’Élysée Montmartre à Paris, la tête de liste Marie Toussaint a officiellement lancé sa campagne pour les élections européennes de juin. Un lancement remarqué, notamment par une séance de "booty therapy". L'édito politique de Matthieu Croissandeau.
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00:00 Mathieu Croissando a parlé des écologistes. Des écologistes qui ont surpris tout le monde avec leur meeting de lancement de la campagne des élections européennes.
00:09 Oui Marie, on en parlait tout à l'heure, je ne résiste pas à vous remontrer ces images. Regardez, nous ne sommes pas dans Frenchy Shore, nous ne sommes pas dans une boîte de scriptis pour un séminaire force de vente de la Cogip en fin de soirée.
00:21 Non, on est à six mois des élections européennes, la COP28 vient d'ouvrir cette semaine et les Français connaissent un quotidien difficile, mais les écolos ont donc choisi de faire du booty shake,
00:31 donc littéralement du secouage de popotin ou du tremblement de fesses. On aurait dû avoir la puce à l'oreille, les écolos avaient promis des surprises, à commencer par l'affiche d'ailleurs de ce meeting destiné à faire connaître leur candidate Marie Toussaint.
00:44 Regardez, cette affiche, pulsation, meeting pour le vivant, la campagne n'a pas encore commencé, on a l'impression qu'elle est déjà morte au combat, ferme les yeux.
00:51 Je ne sais pas ce que prennent les communicants écolos, mais franchement, il fallait oser.
00:56 Comment les écolos expriment-ils leur choix ? Ils se défendent ?
01:00 Marine Tondelier, la secrétaire nationale, s'en est chargée dès dimanche matin en voyant la tonne de commentaires et de moqueries sur les réseaux sociaux.
01:07 Beaucoup de rageux n'ont manifestement rien compris à la booty thérapie.
01:12 - Comme toi. - Exactement.
01:13 Moi, je suis un vieux boomer rageux, je pensais que le booty shake, c'était une danse hyper sexualisée répondant à tous les clichés masculinistes dans les clips de rap.
01:21 Pas du tout.
01:22 C'est un retournement.
01:24 Exactement, j'ai compris ça, parce que Marine Tondelier l'a expliqué.
01:27 Il faut déconstruire Mathieu Croissandoux.
01:28 C'est une revendication du fait de s'assumer tel que l'on est, d'accepter son physique, d'assumer son histoire, d'appréhender ses émotions,
01:34 et de les libérer dans un espace sain et safe, entouré de personnes bienveillantes.
01:37 "Ça nous a fait un bien fou", a conclu la responsable écologiste, sur ce sujet qui l'inspire visiblement beaucoup,
01:43 en tout cas beaucoup plus que l'attentat de samedi à Bir Hakeim, que la même Marine Tondelier refusait de commenter hier matin,
01:50 au prétexte qu'elle n'était pas chroniqueuse et qu'à chaque attaque, elle n'était pas de ces personnes qui ne savent rien et se ruent sur les plateaux télé pour donner leur version de l'histoire.
01:57 Bon, elle est où la campagne des européennes ? Parce que qu'est-ce que ça dit des écologistes ?
02:00 On les savait écartelés entre la fin du monde et la fin du mois, je l'ai dit, les voici en mode fin de soirée.
02:05 Ça prouve surtout une déconnexion totale du quotidien des Français, des enjeux difficiles de la transition écologique,
02:13 qui montre que l'opinion a parfois du mal d'ailleurs avec ces efforts pourtant nécessaires.
02:17 Notre maison brûle, comme disait Jacques Chirac, et les écolos dansent.
02:21 Hier, beaucoup d'entre eux se sont plaint qu'on ait retenu de leur long meeting que c'est quelques minutes sur l'ensemble des discours,
02:28 mais enfin, il faut savoir comment ça marche la politique, on sait très bien que si on fait ça, évidemment, tout le monde va en parler.
02:33 C'est quand même paradoxal, les écolos qui se sont longtemps plaint que l'écologie soit un gadget dans les programmes,
02:38 réinventent la gadgetisation, c'est le serpent qui se mord la queue, ou l'écologie cul par-dessus tête.