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00:00 Et il est 8h moins le quart, le parc solaire géant de Socaz avec ses 800 hectares de panneaux photovoltaïques
00:05 verra-t-il finalement le jour ?
00:06 Eh bien les promoteurs du projet Oriseo s'apprêtent à déposer leur permis de construire en préfecture de la Gironde.
00:12 S'il sort effectivement de terre, ce sera de justesse puisque l'État vient de fixer la limite à 25 hectares pour tout parc photovoltaïque construit en forêt.
00:20 Avec nous ce matin le patron de la société girondine Valorem spécialisée dans les énergies renouvelables.
00:26 Bonjour Jean-Yves Grandidier.
00:27 Bonjour.
00:28 Beaucoup d'opposition autour de ce projet Oriseo à Socaz depuis le début d'ailleurs de ce projet.
00:34 Est-ce que vous comprenez que les gens n'acceptent pas de voir fleurir, si on peut dire, 800 hectares de panneaux photovoltaïques dans leur forêt ?
00:41 Je le comprends mais d'un autre côté, je pense qu'il y a une vraie question qui se pose par rapport à la définition de la forêt.
00:53 On parle de limiter dans la loi d'accélération des énergies renouvelables à 25 hectares l'implantation du photovoltaïque en forêt.
01:00 Déjà il faut définir de quelle forêt on parle.
01:03 C'est la forêt du massif des Landes de Gascogne qui a été plantée en 1850 et qui de manière opportune a donné lieu à la création d'une industrie du bois qui aujourd'hui est florissante, enfin relativement florissante.
01:16 Aujourd'hui cette ressource de bois sert principalement à alimenter cette industrie.
01:23 Aujourd'hui on a une forêt d'industrie, c'est une forêt industrielle, c'est des plantations tirées au cordeau principalement, il n'y a pas que ça.
01:31 Et donc aujourd'hui mettre du photovoltaïque dans ce genre de plantation, c'est rouvrir les milieux.
01:38 On rouvre les milieux, c'est-à-dire que les arbres empêchent une biodiversité et des espèces endémiques des Landes humides, comme on a chez nous, de se développer.
01:48 Et bien en mettant du photovoltaïque et en le faisant de manière extensive, en respectant les règles de non-artificiation, il y a aujourd'hui en France des règles de non-artificiation.
01:56 Et bien on rouvre les milieux, on permet à la molinie de se recréer, on fadait des lèches, le papillon endémique de la Lande humide de se recréer, on recréait un biotope de Lande humide.
02:06 Donc effectivement, il ne faut pas confondre, il y a forêts d'un côté, des forêts effectivement riches en biodiversité, qui sont souvent des forêts d'agrément,
02:16 puis il y a des forêts qui sont des forêts industrielles, qui sont des plantations, et c'est le cas de la zone où se trouve OriZero.
02:24 Alors après, sur la taille des 25 hectares, moi je n'ai pas fait des... ou des 2000 hectares, les 800 hectares qu'ils vont utiliser, nous on a fait un projet alternatif.
02:34 Sur les 2000 hectares, on a essayé un peu de patchworker, c'est vrai que nos projets dans les Landes sont plutôt...
02:41 Notre projet le plus grand, il fait 100 hectares, on en a fait un autre de 70, mais on ne voit pas pourquoi limiter à 25 hectares, dans la loi d'accélération des énergies renouvelables,
02:49 la dimension des parcs qui se font sur des forêts industrielles qui sont des plantations.
02:54 On a demandé à nos auditeurs, Jean-Yves Grandidier, si ça les gênait de voir naître ces parcs photovoltaïques dans leur environnement proche,
03:01 et ça les a fait réagir sur France Bougiron, sur notre page Facebook.
03:05 - Sur nos réseaux sociaux, comme Roselyne qui nous dit "moi ça me gêne, je pense qu'il y a encore de nombreuses toitures industrielles à équiper,
03:10 gardons nos champs pour cultiver de belles et bonnes choses".
03:13 On a Gisleine qui nous dit également "Où est-ce que vous avez vu cela ? Cela enrichit les sociétés,
03:17 ce n'a rien de bon pour les sols et la biodiversité, on détruit des hectares de forêts ou de champs".
03:22 Et puis on a également Benoît qui nous dit "oui c'est gênant parce qu'on pourrait nourrir du monde dans nos campagnes,
03:29 au lieu de le faire venir, enfin en tout cas on pourrait produire sur ces terres, plutôt que de faire des champs de panneaux solaires".
03:37 - Jean-Yves Grandidier, pour réagir à ce que disait notamment Roselyne, qui dit qu'il y a encore de nombreuses toitures industrielles à équiper,
03:43 est-ce qu'on peut rivaliser avec des parcs photovoltaïques géants, comme celui qui est en projet à Socat,
03:48 en installant des panneaux photovoltaïques sur les toits ?
03:50 - Alors il faut le faire, nous on le fait, les promoteurs du projet Eurizéo le font aussi, mais ça ne suffit pas.
03:58 Et le débat public d'il y a deux ans l'a montré.
04:00 Les terres artificialisées, les toits, ne suffiront pas à atteindre les objectifs qui sont importants.
04:06 Et effectivement il faudra mettre en place, sur des terrains qui sont agricoles ou forestiers, une partie de notre production.
04:15 Mais on va utiliser très peu de ces terres-là. Dans la forêt aquitaine, on va utiliser 1,5%, 15 000 hectares sur 1 million d'hectares de forêt du Massif landais.
04:24 1,5% pour faire 12 gigawatts, on ne pourra pas faire plus parce qu'après il y a des problèmes d'évacuation des tuyaux.
04:29 Et c'est la possibilité de créer une nouvelle... que le Massif landais marque sur une deuxième jambe économique,
04:36 avec de la création d'emplois, un hectare de photovoltaïques très extensif, qui recrée de la biodiversité.
04:43 C'est aussi une fois et demie plus d'emplois qu'un hectare de forêt avec l'industrie forestière qu'il y a derrière.
04:50 Donc on recrée de la biodiversité. C'est ce que je dis, c'est un système de valeurs qu'il faut inverser.
04:55 On a des réactions d'urbains. Couper un arbre en ville, il ne faut pas le faire.
05:00 Mais ouvrir le milieu dans un Massif comme les langues de Gascogne, et bien si c'est bien fait, ça peut être créateur de biodiversité.
05:09 Jean-Yves Grandy, notre invité ce matin sur France Bleu Gironde, c'est le patron de la société Girondine Valorem, spécialisée dans les énergies renouvelables.
05:15 Ce matin, on entend sur France Bleu Gironde des habitants de Socaz qui disent qu'il vaut mieux mettre une centrale nucléaire que 800 hectares de panneaux photovoltaïques en Sud-Gironde.
05:24 Est-ce que ça vous choque ce genre de proposition ?
05:27 Oui, ça me choque. Le nucléaire, on en aura encore besoin. Il faudra effectivement grand carréner les centrales, et c'est en train de se faire sur le Blayé en particulier.
05:38 Mais l'avenir, clairement, elle est au développement du photovoltaïque, de l'éolien. Les nouvelles centrales, elles ne seront pas prêtes avant 2040, voire 2045.
05:47 Et aujourd'hui, la transition énergétique, électrification de nos usages, et en particulier de nos transports, c'est maintenant qu'elle doit se faire.
05:54 Et les seules solutions, c'est l'éolien et c'est le solaire.
05:57 Et là-dessus, on a vraiment une carte à jouer avec le Massif des langues de Gascogne pour faire des grandes quantités en prenant très peu d'espace,
06:05 et le faire à moindre coût pour remplir les batteries de nos véhicules électriques demain, à moindre coût.
06:10 Pour l'éolien, pour le photovoltaïque, il y a souvent l'aspect esthétique qui revient aussi.
06:15 Les gens disent que c'est moche, tout simplement. Est-ce qu'il y a des endroits où c'est moins impactant que d'autres, si on veut continuer à installer ces énergies renouvelables chez nous ?
06:22 Moi, j'ai un parc qui est sur 100 hectares à Saint-Hélène.
06:26 On a la chance d'avoir une forêt qui est très très grande. Je vous dis, c'est 1,5%.
06:31 Il suffit de le mettre à des endroits où personne ne va. C'est ce qui est le cas.
06:35 Pourtant, je suis à 2 kilomètres de la piste cyclable de Bordeaux à Lacanau.
06:38 Personne ne va jamais là-dessus. Donc, c'est très facile de faire des parcs qui n'ont pas d'impact paysager parce que personne ne passe dans ces endroits-là.
06:47 Nous, ce qu'on a proposé dans la solution alternative à Riso, c'est de mettre une bande de 50 mètres d'arbres le long des routes ou des chemins.
06:54 Parce que moi, je connais bien, j'habite dans ce coin-là et j'y vais souvent en vélo.
06:58 Mais il n'y a personne qui passe. Et donc, si vous mettez une bande de 50 mètres de pin pour protéger ou pour éviter que ça se voit depuis les routes ou depuis les chemins,
07:09 vous avez réglé la question. Et pour le promeneur, vous avez toujours cette forêt ou ces plantations, oserais-je dire.
07:18 Merci beaucoup, Jean-Hugo Grandidier, d'avoir été avec nous ce matin sur France Bleu Gironde.
07:21 Je vous rappelle que vous êtes le patron de la société girondine Valorem spécialisée dans les énergies renouvelables.
07:26 Bonne journée à vous !