Le DASEN du Nord, Olivier Cottet, invité du 6-9 de France Bleu Nord

  • l’année dernière
Au lendemain de la publication de l'étude Pisa sur le niveau des élèves Français, Olivier Cottet, le Directeur académique des services de l'Education nationale (DASEN) du Nord, était l'invité ce mercredi 6 décembre du 6-9 de France Bleu Nord.

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00:00 Bonjour Olivier Côté.
00:01 Bonjour.
00:02 Chacun y va de son analyse ce matin sur cette étude de l'OCDE, que ce soit en maths, en
00:05 compréhension de l'écrit ou même en science.
00:08 Le niveau des élèves français est en baisse.
00:10 Alors dans le Nord-Pas-de-Calais, il n'y a pas PISA qui est un classement national.
00:14 Vous avez quelques indications en revanche avec les évaluations que l'on fait à l'école
00:18 primaire.
00:19 Comment se situe notre région à l'échelle nationale ?
00:21 Alors, le classement PISA n'est pas interprétable sur un plan régional, c'est une interprétation
00:27 nationale.
00:28 Pour autant, nous, on peut se référer aux évaluations nationales qui sont passées
00:32 à plusieurs niveaux du système éducatif depuis plusieurs années.
00:36 Et sur le département et sur l'académie, on observe une augmentation, une très très
00:41 légère augmentation des résultats en mathématiques.
00:44 Et je ne mens pas, 0,3%, ce qui est relativement faible.
00:47 Par contre, une augmentation beaucoup plus marquée en maîtrise de la langue et en français
00:52 avec une augmentation de 6 points.
00:54 Pour autant, je pense qu'il faut préciser aux auditeurs que les élèves ayant passé
00:59 les tests PISA, dont on a les résultats depuis hier, et résultats, on ne se mentira
01:04 pas, qui ne sont pas des résultats que l'on peut se satisfaire.
01:07 Ce sont des résultats très bons.
01:08 Les historiques notamment en mathématiques.
01:10 Ces élèves n'ont pas bénéficié de toutes les mesures du gouvernement depuis 2017, c'est-à-dire
01:18 l'allègement des effectifs à l'élémentaire, le dédoublement des classes en éducation
01:24 prioritaire et même les enseignants avec toutes les formations qu'on a menées avec
01:29 les plans mathématiques et le plan français.
01:30 Gabriel Attal a dit hier qu'il voulait remettre de l'exigence à l'école.
01:35 Cette exigence, c'est vis-à-vis de qui ? On n'est pas assez exigeant aujourd'hui avec
01:39 les élèves selon vous ?
01:40 Il a parlé d'exigence et moi j'ai retenu deux éléments sur la question de l'exigence.
01:45 J'ai retenu la question relative au nouveau programme réaffirmant la place centrale des
01:52 savoirs fondamentaux dans les nouveaux programmes.
01:55 C'est-à-dire la mathématiques, le français, la lecture.
01:57 Peut-être un spectre un peu moins large mais avoir des fondamentaux parfaitement maîtrisés
02:01 et il a parlé d'exigence, une exigence renforcée et sur deux éléments aussi essentiels que
02:07 constitue le diplôme national du brevet.
02:09 Un revenu obligatoire pour passer au lycée avec une meilleure prise en compte de la note
02:15 finale au détriment du contrôle continu.
02:17 Entre autres, il y a également une repensée aussi à baccalauréat avec, ce que je disais
02:24 encore hier, à mes propres enfants, une sorte d'épreuve anticipée de mathématiques pour
02:28 tout le monde à la fin.
02:29 Une épreuve anticipée de français, une épreuve en tout cas de mathématiques pour
02:34 l'ensemble des élèves en fin de première.
02:35 A chaque étude, Pisa, on se concentre beaucoup sur ces mathématiques.
02:39 Qu'est-ce qui coince selon vous particulièrement avec cette matière ?
02:42 Puisqu'encore une fois, la baisse du niveau des élèves français est qualifiée d'historique
02:45 concernant les mathématiques.
02:47 Beaucoup de modestie en ce qui me concerne vis-à-vis des mathématiques.
02:50 On est beaucoup en France à avoir, à toujours se qualifier d'être littéraire ou d'être
02:56 scientifique.
02:57 Je suis très modeste étant plutôt littéraire que scientifique.
03:02 Pour autant, je pense qu'on a une vraie question et il faut que collectivement on interprète
03:08 cette question sur comment on apprend les mathématiques et comment on passe de la manipulation
03:14 à la représentation et à l'abstraction.
03:16 C'est bien comment on arrive, tous les fléchis, à construire le nombre, comment on arrive
03:21 à le représenter et comment on arrive à être dans l'abstraction.
03:24 C'est la fameuse méthode de Singapour qui nous amène à peut-être repenser comment
03:29 on enseigne les mathématiques dans notre pays.
03:31 Puisqu'on constate que tous les pays qui réussissent aux exergences en Pisa sont plutôt
03:36 des...
03:38 - On a l'impression qu'il y a des expérimentations qui sont faites partout en France.
03:40 Encore à 7h, on était dans un collège de Denain, ça fait un an qu'ils expérimentent
03:44 un laboratoire de mathématiques où justement ils rendent les mathématiques un peu plus
03:46 concrètes en faisant intervenir des profs de géographie, des profs de technologie,
03:50 où justement on est en train d'étudier la distance en regardant deux pays, des fleuves,
03:54 etc.
03:55 C'est fait tout ça ? Rendre plus concrets les mathématiques ? Même moi quand j'étais
03:59 au lycée on en parlait déjà, pourquoi le niveau continue baissé ?
04:02 - C'est fait, mais il faut qu'on renforce un peu cette politique.
04:05 C'est vrai que par exemple on a beaucoup créé dans le département du Nord des laboratoires
04:10 de mathématiques, des labo-maths, qu'on a implantés dans des collèges, il y en a 47
04:14 dans le département du Nord.
04:16 Dans ces 47, ça nous permet aussi de bénéficier de ces laboratoires pour les élèves de collège,
04:21 mais également on fait venir les élèves des écoles primaires dans ces laboratoires
04:24 pour travailler, c'est vrai, un apprentissage des mathématiques de façon plus concrète.
04:28 - 7h49, vous êtes sur France Bleu Nord, nous sommes en direct avec Olivier Côté, le directeur
04:32 académique des services de l'éducation nationale pour le département du Nord.
04:36 Autre annonce faite par le ministre de l'éducation nationale, Gabriel Attal hier, le redoublement
04:41 donné, le dernier mot redonné, le dernier mot aux enseignants, vous ne craignez pas
04:45 avec cette mesure des conflits avec les parents ?
04:47 - Premièrement, je pense qu'on aurait tort de limiter les annonces du ministre au redoublement.
04:53 J'ai écouté ce matin votre émission, j'ai relu la presse et je vois que tout le monde
04:59 parle de cette question.
05:00 - C'est quelque chose, effectivement, les conflits avec les parents, c'est quelque chose
05:02 qui revient souvent, on a eu beaucoup d'affaires ici de harcèlement scolaire, on sait que
05:05 les relations sont parfois compliquées entre les équipes éducatives, les parents qui
05:09 n'ont pas la même vision sur l'enfant, de fait.
05:12 Est-ce que vous ne craignez pas justement des conflits ?
05:14 - Je voudrais répondre en trois temps.
05:15 Le premier temps, c'est que tout réfléchit, la question du redoublement, on doit se poser
05:19 à la fin.
05:20 La première chose qu'on doit se poser, c'est dès la rentrée, se dire qu'on doit se donner
05:23 les moyens de permettre à tous les élèves d'acquérir les compétences exigées par
05:29 des dispositifs spécifiques de prise en charge de la difficulté.
05:31 Le ministre a annoncé une deuxième chose qui est très intéressante, le passage sous
05:36 condition, en disant qu'il peut passer en classe supérieure à condition qu'il participe
05:41 à des stages de remise à niveau l'été, à devoirs faits.
05:44 C'est quand même intéressant de dire qu'on met l'élève et sa famille au centre, je
05:47 veux dire, du processus d'amélioration des compétences.
05:50 Troisième annonce, il dit, à la fin, le dernier mot sera donné aux enseignants.
05:56 Je pense qu'il faut que l'on fasse confiance aux enseignants qui connaissent les élèves
06:00 et de considérer le redoublement non pas comme une sanction mais comme une chance.
06:04 Parce que si il est vrai que c'est vu par l'élève et par sa famille comme une sanction
06:09 et non pas comme une chance, le redoublement peut être très mal vécu et générer des
06:14 conflits, c'est vrai, entre les enseignants et les familles.
06:17 Je pense que les enseignants sont en capacité, les équipes de la vie sont en capacité d'expliciter
06:21 cette ultime procédure pour arriver à ce que les élèves améliorent leurs compétences.

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