Thomas Sotto reçoit Nadine Morano, députée européenne (les Républicains) dans les 4 vérités.
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00:00 [Musique]
00:04 Bonjour et bienvenue dans les 4V, Nadine Morano.
00:07 Pour le coup, vous êtes à la maison, vous qui êtes née ici à Nancy
00:10 et qui vivez à Toul à une vingtaine de kilomètres.
00:13 Alors non, non, non, non, non, s'il vous plaît, non.
00:16 [Cris]
00:17 - Oui, je vois qu'il y a une manifestation.
00:19 - Voilà.
00:20 - C'est jeté.
00:21 - Alors, soyez sympa, soyez sympa.
00:23 On vous a donné la parole, on écoute tout le monde
00:25 et chacun a la parole à son tour.
00:26 Donc, je vous demande de bien vouloir respecter les missions et les invités.
00:29 Nadine Morano.
00:30 - Surtout qu'ils sont venus voir le maire de Nancy, je pense.
00:32 - Absolument.
00:33 - C'est dans la séquence d'après.
00:34 - Et ils auront l'occasion de voir tout à l'heure.
00:36 Donc, vous êtes née à Nancy et vous vivez à Toul à une vingtaine de kilomètres.
00:39 - Oui.
00:40 - Si je vous dis, ferme ta gueule, Nadine Morano.
00:42 - Oui.
00:43 Moi, j'ai été très surprise, estomaquée même, d'entendre en direct Gérard Larcher.
00:50 - Ce sont les mots de Gérard Larcher hier pour parler de Jean-Luc Mélenchon.
00:52 - Oui.
00:53 - Le président du Sénat qui est de votre famille politique.
00:55 - Oui, oui, et qui est le président du Sénat.
00:57 - Deuxième personnage de l'État.
00:59 - Voilà, et j'ai été, je vous le dis, je l'ai écouté en direct, j'ai été estomaquée de l'entendre.
01:03 Et c'est un langage qui ne lui est tellement pas familier.
01:06 Je ne l'ai jamais entendu parler comme ça.
01:08 Et au final, je me suis dit que ce n'était même pas pour répondre aux excès inacceptables de Jean-Luc Mélenchon sur les propos qu'il tient régulièrement.
01:18 Je pense que c'est pour parler Mélenchon, en fait.
01:21 C'est pour que Mélenchon comprenne qu'à un moment, stop.
01:24 - Mais c'est une faute de parler comme ça.
01:25 Il a eu tort de parler comme ça, Gérard Larcher ?
01:27 - Je pense qu'il a voulu utiliser le langage compréhensible par Mélenchon.
01:32 - Non, mais c'est ça la politique en 2023 ?
01:34 - Non, je pense que ça n'est pas la politique en 2023.
01:37 Je pense simplement que Jean-Luc Mélenchon n'est plus dans le cadre politique.
01:41 - Mais est-ce que, pardon, je vous repose ma question.
01:43 Est-ce que Gérard Larcher, président du Sénat, deuxième personnage de l'État, a eu tort de s'exprimer comme ça ?
01:48 - Je pense que ce ne sont pas les mots que j'aurais utilisé.
01:51 J'ai beaucoup taclé Jean-Luc Mélenchon.
01:53 Mais encore une fois, ça ne ressemble pas à Gérard Larcher.
01:56 Et je pense qu'il a voulu utiliser le langage qu'utilise d'ailleurs Mélenchon.
02:03 C'est quelqu'un qui a un langage extrêmement agressif, souvent vulgaire,
02:07 à l'endroit des journalistes, comme des citoyens, comme de ses adversaires politiques.
02:12 - Mais on n'est pas obligé de s'inspirer de ceux à qui on n'a pas envie de ressembler ?
02:14 - Non.
02:15 - On a l'impression que c'est...
02:16 - Non, mais je vous le dis encore une fois, je n'aurais pas utilisé ces mots.
02:18 Et donc je pense qu'il a été très excédé par les propos qui ont été tenus à l'égard de la journaliste Goutel-Krièvre.
02:29 - Goutel-Krièvre, oui.
02:30 - Et l'ensemble des propos qui sont utilisés par Jean-Luc Mélenchon,
02:34 qui encore une fois sont à la limite de l'antisémitisme,
02:37 enfin c'est insupportable.
02:39 Ceci étant, je ne l'aurais pas fait.
02:41 - Parlons du fond.
02:42 Les députés LR ne voteront pas le projet de loi Immigration du gouvernement.
02:45 Vous passez vos journées à dire que rien ne va sur l'immigration.
02:48 Et quand un texte arrive sans doute imparfait,
02:51 quand il propose de faire bouger un peu les choses, c'est non.
02:53 Alors pourquoi ?
02:54 - Non, non seulement il n'est pas imparfait,
02:56 la volonté des Français c'est qu'on arrive à stopper l'immigration irrégulière,
03:00 c'est qu'on arrive à renvoyer mieux les situations qui sont en situation illégale.
03:05 - C'est la même volonté que Gérald Darmanin ?
03:07 - C'est...
03:08 - C'est la même volonté que Gérald Darmanin ?
03:10 - Alors bon, sur la question des augmentations,
03:14 sur la question des augmentations qui sont huées devant nous,
03:16 ils attendront le maire socialiste, M. Klein, qui va arriver après,
03:20 sur le texte Immigration, si on veut vraiment arriver à changer les choses,
03:24 c'est aujourd'hui que ça va se passer à l'Assemblée Nationale,
03:27 sur les textes qui sont proposés par les Républicains,
03:30 deux textes essentiels, un qui est un texte constitutionnel...
03:35 - Non, ça d'accord, c'est la...
03:36 - Ah non, non, c'est pas d'accord, pardon M. Soto, mais c'est l'essentiel !
03:39 - Je voudrais juste, Anne Ouardog, vous répondre à ma question,
03:41 et après on va parler de la niche parlementaire.
03:43 - Est-ce que vous êtes comme le RN chez LR, vous criez, vous dites que rien ne va,
03:46 et vous ne votez pas les textes qui permettraient de lutter contre ce que vous dénoncez ?
03:50 - Mais M. Soto, est-ce que vous croyez que je voterais un texte
03:53 qui inscrit dans la loi la régularisation massive
03:57 de ceux qui sont arrivés en situation irrégulière sur notre territoire ?
04:01 Est-ce que vous croyez que c'est avec ça qu'on va arriver à réduire l'immigration illégale ?
04:06 Sincèrement ?
04:07 - C'est quoi le but ? C'est de pousser le gouvernement 49-3 ?
04:10 - Non, le but c'est d'avoir un texte qui permettrait de stopper l'immigration,
04:14 de renvoyer ceux qui sont en situation illégale,
04:17 donc tous les déboutés du droit d'asile,
04:19 et de limiter aussi les demandes d'asile sur notre territoire.
04:23 - Mais c'est ce qu'il y a dans le texte, Nadine ?
04:25 - Mais pas du tout, vous savez...
04:27 - Il y a l'article sur les métiers en tension pour la régularisation des personnes qui occupent les postes ?
04:30 - Non mais M. Soto, moi j'invite tous ceux qui nous regardent,
04:32 les Nancyens comme tous les autres,
04:34 à regarder ce qu'il y a dans le texte de Gérald Darmanin,
04:37 qui avait été largement durci et amélioré au Sénat.
04:40 Le texte qui est sorti du Sénat a été piétiné à l'Assemblée Nationale par...
04:45 - En commission, parce qu'il n'est pas encore arrivé dans le domicile.
04:47 - Oui mais en commission, en commission des lois,
04:49 par la majorité relative du Président de la République,
04:54 et donc par les partenaires de Gérald Darmanin,
04:57 qui je le rappelle était dans ma famille politique,
04:59 qui avant avait quand même un discours sur l'immigration
05:01 beaucoup plus firme que ce qu'il en a aujourd'hui.
05:03 N'oublions pas une chose, je regardais...
05:05 - Est-ce que du coup vous voterez et LR devra voter la motion de censure,
05:08 s'il y a une motion de censure ?
05:09 - Ah bah moi je pense que...
05:10 - Est-ce qu'il faudra tomber sur le mur d'abord ?
05:11 - D'abord les Républicains ne voteront pas ce texte,
05:13 parce qu'ils n'apporteront, ce texte n'apportera pas aux Français
05:16 la possibilité de stopper cette immigration illégale dont ils ne veulent plus,
05:20 et ça tous les sondages...
05:21 - Alors si ça passe au 49.3, est-ce qu'il faudra voter la motion de censure ?
05:23 - Ah bah moi je pense qu'il faudra non seulement voter une motion de censure,
05:25 mais il faudrait même déposer une motion de censure au titre des Républicains,
05:29 je pense que les Républicains ne s'interdisent rien.
05:32 Je voudrais quand même vous rappeler, j'avais regardé vous savez,
05:35 ceux qui régularisent les clandestins dans toute l'histoire politique,
05:39 c'est la gauche et dans les gènes de la gauche.
05:41 Mitterrand en avait régularisé 130 000, 80 000 en 1997 sous Lionel Jospin.
05:47 En Espagne, texte dont s'est inspiré Général de Darmanin d'ailleurs,
05:51 de Monsieur Sanchez en Espagne,
05:53 qui veut lui aussi régulariser 200 000 personnes qui sont arrivées en situation irrégulière,
05:58 c'est pas possible, d'ailleurs Zapatero en avait régularisé en Espagne.
06:02 - L'ancien Premier ministre espagnol.
06:03 - Ouais, 600 000 il en avait régularisé.
06:05 Et en fait ce que veut Général Darmanin, tout le monde le sait,
06:08 c'est qu'il veut régulariser les personnes entrées en situation irrégulière.
06:11 Quel message vous envoyez en matière migratoire de l'autre côté de la Mille-Terre-Amis ?
06:14 - Ce n'est pas ce qu'il dit encore une fois, mais il faudra que vous débattiez avec lui.
06:17 - Bah si, c'est ce qui est dans le texte.
06:19 - Je voudrais qu'on parle de la niche...
06:20 - On inscrit ça dans le texte de Monsieur Darmanin.
06:22 - Je voudrais qu'on parle de la niche parlementaire,
06:26 donc la niche parlementaire des députés LR aujourd'hui
06:29 qui vont proposer de dénoncer l'accord franco-algien de 1968.
06:32 Il y a une renégociation en cours, dit ce matin Elisabeth Bande dans le Figaro,
06:35 et ça a agacé le chef de l'État qui dit qu'il n'avait pas compris
06:38 que la politique étrangère de la France était définie au Parlement.
06:41 - Oui, alors je le rappelle, pour tous ceux qui nous écoutent,
06:45 deux textes proposés par les Républicains aujourd'hui à l'Assemblée nationale
06:48 qui permettraient vraiment de changer les choses en matière migratoire
06:52 et donc d'avoir une politique de fermeté.
06:54 La proposition loi constitutionnelle portée par les Républicains
06:58 qui permettra de déverrouiller tout ce qui nous empêche aujourd'hui
07:01 de reprendre notre souveraineté en matière migratoire.
07:04 - En gros de passer outre l'Europe et certains disent
07:06 que c'est une volonté de Frexit dans la majorité.
07:08 - Oui, mais ça c'est complètement faux.
07:09 Il n'y a aucune volonté de notre part de sortir de l'Union européenne
07:12 mais de reprendre notre souveraineté, c'est ce que veulent les Français
07:15 en matière migratoire. Premier point.
07:17 Deuxième point, ce texte qui est aussi une proposition de résolution
07:21 pour sortir de cette convention que nous avons, ce traité que nous avons
07:27 avec l'Algérie et qui fait que ce traité donne des conditions migratoires
07:34 aux Algériens supérieures aux droits communs.
07:37 Donc en fait le traité est supérieur à la loi.
07:39 Donc nous voulons dénoncer ce traité qui ne devrait plus avoir cours aujourd'hui.
07:44 Ce traité date de 1968, nous l'examinons aujourd'hui à l'Assemblée nationale
07:49 et donc les Français, nous prenons les Français à témoin.
07:52 S'ils veulent que cela change, alors qu'on a 4000 Algériens en prison en France.
07:56 Il faut le savoir, en fait le top 3 des étrangers...
07:59 - Vous vous renvoyez tout le monde.
08:00 - Le top 3 des étrangers en prison aujourd'hui, ce sont les personnes issues du Maghreb.
08:07 Donc à un moment, il faudra poser les problèmes aussi.
08:10 Donc nous voulons dénoncer ce traité et je ne vois pas de la part de M. Macron
08:14 du courage de le faire.
08:16 - Parce qu'il y en a pas. - On négociera un nouvel avenant
08:19 et les Algériens sont d'accord pour en parler.
08:20 - Ce n'est pas ce que dit le président de la République, vous l'avez dit vous-même.
08:22 - Nadine Morano, on va faire question simple et réponse simple pour finir.
08:26 Est-ce que vous serez candidate aux européennes en juin prochain ?
08:28 - Je voudrais continuer évidemment le travail que j'ai engagé,
08:31 notamment au sein de la Commission des libertés
08:34 qui fait que nous travaillons d'arrache-pied pour arriver à prendre des mesures
08:38 de protection de nos frontières.
08:41 - Candidate sur quelle liste ?
08:42 - Il ne vous aura pas échappé que je suis vice-présidente des Républicains
08:45 et que je suis présidente ici dans ce beau département des Républicains
08:49 de la Fédération de Nord-et-Basse.
08:51 - Il ne vous a pas échappé que souvent on a vu le RN vous faire les yeux doux.
08:53 Jordane Bardella vous cite parfois sur les personnalités qui pourraient le rejoindre.
08:56 C'est exclu ça ?
08:57 - Oui, écoutez, moi je pense que tous les textes que nous portons,
09:00 c'est les Républicains qui eux agissent.
09:03 J'entends parler de la rétention de sûreté, mais vous savez la rétention de sûreté,
09:06 c'est nous qui l'avons votée en 2008.
09:08 Donc s'il faut améliorer les dispositifs, nous les améliorons.
09:11 Mais nous, nous sommes en train de vraiment prendre des dispositions
09:15 qui peuvent changer la vie des Français.
09:17 - Est-ce que vous excluez de vous présenter sur une liste RN ?
09:20 - Mais est-ce que vous croyez que je vais prendre une seule fois ma carte ?
09:25 Mais si les gens pouvaient nous laisser parler...
09:27 - C'est un peu difficile, c'est vraiment...
09:29 - C'est vraiment difficile de pouvoir se concentrer avec des gens
09:31 qui ne respectent pas la démocratie et donc le temps de parole.
09:36 - Alors, ce n'est pas un débat, s'il vous plaît.
09:38 C'est une interview des questions, des réponses.
09:41 - Des questions, des réponses.
09:42 - Donc pour vous, ce sera...
09:44 Non, c'est un délit, vous avez raison, mais il n'en est pas question à ce moment précis d'interview.
09:47 - Mais voyez, c'est symptomatique du fait que dès que vous voulez parler
09:52 de la question migratoire en France, vous avez des gens qui refusent le débat,
09:56 qui imposent par une certaine violence et une agressivité.
09:59 - Est-ce que vous voulez bien répondre à une petite question quand même ?
10:00 Ça sera LR ou rien pour qu'on comprenne les Européennes ?
10:02 Ça sera LR et rien ou rien pour vous ?
10:04 - Mais moi, je vous dis que j'appartiens à une famille politique,
10:06 je pense avoir été assez claire.
10:07 Est-ce que vous m'avez déjà vu partir de ma famille politique malgré les difficultés ?
10:11 Jamais.
10:12 Je pense que la droite gaulliste, la droite républicaine,
10:15 ici vous êtes à Nancy dans une région à trois frontières.
10:18 Moi, dans mon bureau, il y a le drapeau français et le drapeau européen.
10:21 Et je sais ce que nous apporte l'Europe, je sais quel est ce trésor que nous avons
10:26 en termes de réconciliation franco-allemande, qui est un trésor pour nous.
10:30 Et donc si vous voulez, moi je ne veux ni sortir de l'Europe, ni sortir de l'euro,
10:35 comme le voulaient certains élus du RN.
10:37 - Ce qui n'est plus dans le programme.
10:38 Merci beaucoup.
10:39 - On ne sait pas ce qu'il y a dans leur programme.
10:40 - Eh bien on étudiera tout ça dans les élections, ça sera le 9 juin.
10:42 - En revanche, je le dis encore une fois pour terminer,
10:44 c'est aujourd'hui, si on veut vraiment changer en matière migratoire les dispositifs,
10:48 c'est les Républicains qui le portent à l'Assemblée nationale.
10:50 - Merci Nadine Morano d'être venu dans les 4V.
10:51 - Merci de votre invitation.
10:52 - Merci également à Nick Motin qui a traduit cette interview en langue des signes.
10:55 Bonne journée à vous.