Les Plus belles Anecdotes de Guy Roux

  • l’année dernière
Il y a 16 ans, Guy Roux devenait l'entraîneur de Lens !

Nous avons eu la chance de le rencontrer pour qu'il vous raconte les plus belles anecdotes de son long parcours avec le grand AJ Auxerre !

De sa chance face à Arsène Wenger jusqu'à sa relation avec Djibril Cissé, découvre les coulisses de sa carrière

Category

🥇
Sport
Transcription
00:00 Et la transversale, je l'avais mis 3 ou 4 cm de plus
00:05 parce que comme on jouait toujours l'attaque, on tirait plus que les autres,
00:08 on avait plus de chances de passer sous la barre alors je l'avais un peu élevé.
00:12 Quand j'ai eu mon bac, j'ai essayé d'être professionnel.
00:22 Je suis parti à Limoges et Poitiers et pendant 4 ans j'ai essayé d'être professionnel.
00:28 Je n'ai pas pu être professionnel de première division.
00:31 Je voulais être un professionnel de première division et même jouer dans l'équipe de France.
00:37 Mon entraîneur qui s'appelait Pierre Flamion, qui était un ancien de l'équipe de France,
00:43 m'a reçu après 4 ans et je lui ai dit "est-ce que je peux être international et jouer en première division ?"
00:50 Il m'a dit "non, tu es trop lent".
00:52 Mais je le savais bien sûr, il a confirmé ce que je savais.
00:56 Il m'a dit "tu peux jouer en deuxième division, on a des demandes, Perpignan, Besançon, Niord, etc."
01:02 Je lui ai dit "bon ben non, ça ne va pas" et je suis venu ensuite ici comme je voulais être entraîneur joueur.
01:12 Le club voulait m'avoir comme joueur, je les ai persuadés que je pouvais être entraîneur.
01:20 On a été le premier club, après 5 ans, à gagner à Iberi.
01:27 Arsène était invaincu depuis 5 ans.
01:30 On a gagné 2 à 1, un but de capo, un but de fadiga, sur le terrain d'Iberi.
01:37 Il faut dire qu'Arsène est particulièrement malheureux avec moi.
01:41 Il est venu entraîneur de Nancy, un match décisif pour son maintien,
01:47 un but cantonal dans ce but-là qui est démonté.
01:52 On a gagné 4 à 2, il est descendu.
01:55 Djibril, je l'ai vu arriver à 13 ans et demi.
02:05 Je me souviens du premier jour, il faisait un match là-bas à 11h du matin.
02:09 Il était en train de courir entre le milieu de terrain et le but, avec des adversaires en poursuite.
02:16 Il est arrivé aux 16 mètres, il a mis un tir dans la lucarne.
02:20 Je suis resté sur cette image.
02:22 Il était le 7ème enfant d'une famille africaine.
02:28 Le papa était parti après sa naissance.
02:31 Il était un peu élevé par ses frères et soeurs.
02:34 Je me suis particulier, j'avais décelé le talent fou.
02:40 Son talent, c'était Mbappé, un peu moins habile dans le petit jeu et plus rapide.
02:48 Il était plus rapide que Mbappé.
02:50 Quand il partait, il partait.
02:53 Ah ouais, humainement, c'était un gamin, c'était coléreux.
02:57 Il jurait en mettant sa mère dans les jurons, comme on fait dans le midi.
03:02 Je lui dis, laisse ta mère tranquille, tu l'aimes tant.
03:05 Arrête de la mettre dans les moments difficiles.
03:11 Un jour, Gibril, c'était un lundi, il était de congé.
03:18 Il était chez son sponsor Adidas aux Champs-Elysées.
03:22 Je remonte les Champs-Elysées avant de rentrer à Auxerre.
03:25 J'avais été à une réunion.
03:28 Je regarde la vitrine Adidas.
03:31 Moi, j'aime bien regarder une vitrine de magasin de sport.
03:34 Et je vois mon Gibril en train d'essayer.
03:37 Je suis bloqué, on allait doucement.
03:42 C'était le début des portables.
03:45 Alors, sur l'autoroute, pour m'amuser, je l'appelle.
03:48 Gibril, tu ne rentreras pas trop tard.
03:51 Comment, je suis chez moi. Tu dors ? Non, je ne dors plus.
03:54 Ah bon, le gars qui tient la boutique d'Adidas, tu lui donnes le bonjour de ma part.
04:01 Et puis, tu me ramènes une paire de potes Stivia pour un tel qu'on n'a pas.
04:07 Comment vous savez ? Ça, c'est mon secret.
04:11 C'est très simple. Il y a une formule.
04:18 Je vous ai dit que je faisais des formules.
04:21 Entraînement + repos = forme.
04:25 En dessous, entraînement, gyro.
04:29 Repos, c'est vous.
04:32 Forme, c'est vous, peut-être.
04:35 Voilà, pour qui dorment.
04:38 Et pour qui dorment, il fallait se renseigner sur ceux qui ne dormaient pas.
04:42 Dans le temps, avant que vous soyez nés,
04:45 votre maman, et peut-être même votre grand-maman,
04:48 elle allait au bal, faire une valse, avec votre grand-père.
04:53 C'était le bal.
04:56 Le soir, ils habitaient au cerf.
04:59 Je regardais dans les bagnoles. Vous savez, il y a les compteurs Geiger.
05:03 Vous pouviez les lire. Maintenant, vous pouvez plus les lire puisqu'ils sont éteints.
05:06 Mais ils étaient visibles, comme l'horloge du village.
05:10 Je passais. À 8 heures, je notais.
05:13 Temps, 2612 km.
05:17 Et je repassais le lendemain matin à 8 heures.
05:20 S'il y avait 54 km de plus, c'est qu'ils étaient au bal, à Saint-Florentin.
05:25 Et quand le gars arrivait, il disait "Oh oui, coach, j'ai cassé le lit".
05:30 Gentils, énormément de qualités.
05:37 D'abord, des qualités de football complètement hors normes.
05:40 Physiques, hors normes.
05:43 Mais, pour être bien modéré, j'ai dit "turbulents".
05:49 Et pour moi, certains jours épouvantables.
05:53 Pour Daniel Roland et pour moi.
05:56 On a été récompensés.
05:59 Parce qu'il nous a fait des années.
06:02 Je le vois, comme si c'était là, prendre le ballon.
06:05 Le méchant, 60 mètres et marquer le but.
06:09 Le jour où on a éliminé Arsène Wegener,
06:13 il marque un but. Il court, il marque un but.
06:17 Et il suspend la transversale.
06:20 Il balance ses pieds et il coince ses pieds dans le filet.
06:23 Il a les pieds dans le filet et il tient la transversale.
06:27 Et moi, je crie "Allez l'aider, allez l'aider".
06:30 Ils ont été le chercher, le soutenir, pour défaire les pieds.
06:33 Autrement, il tombait la tête par terre.
06:36 Je jouais avec lui, il faisait une connerie grave.
06:39 Il y a celle que j'ai mise dans le livre,
06:42 avec Mazzolini, son meilleur copain.
06:45 Il y a des enfants qui se coursent à 15 ans, 14 ans,
06:50 dans le réfectoire, avec le couvert mis pour 30 personnes.
06:54 Et ils courent sur les assiettes.
06:57 Ils cassent toute la vaisselle.
07:01 Bon ben, il nettoie, il paye.
07:10 Après la défaite de 1993, le but de la Bulgarie,
07:16 qui nous a éliminés, on n'a pas été aux Etats-Unis,
07:20 évidemment, Gérard Houillier n'a pas pu continuer
07:24 et on m'a proposé le poste.
07:27 J'étais en fin de contrat, donc j'avais le droit d'y aller.
07:30 Mais j'avais une bande de jeunes, de 17, 18 ans, 16 ans.
07:35 Je me suis dit, si je les garde,
07:38 il faut que je sois champion de France.
07:41 On était en 1993.
07:43 Et en 1996, ils sont arrivés au pouvoir
07:46 et on a gagné la Coupe et le championnat.
07:49 Donc j'avais eu raison de refuser.
07:51 L'histoire du bout de bois, c'est une histoire africaine.
07:57 J'ai reçu un morceau de bois dans une enveloppe.
08:01 Un supporter du Sénégal qui m'a dit,
08:06 "Sylvestre est grand, il saute haut,
08:09 mais il ne marque jamais de but de la tête.
08:12 Moi, je vais lui faire marquer un but."
08:15 Et je vous ai joué un morceau de bois,
08:18 vous lui mettrez dans le protège-tibia et il marquera un but.
08:22 Dans la semaine, j'ai reçu ça.
08:26 Je suis venu, j'ai dit, "Ecoute, il y a un Sénégalais
08:29 qui m'a dit que tu allais marquer un but
08:31 si tu mets ça dans le protège-tibia.
08:33 Tu le mets si tu veux.
08:35 Je le sparadrape."
08:37 Il l'a mis dans le protège-tibia.
08:39 Corner, il monte.
08:41 Je me dis, "Tiens, peut-être l'effet du bout de bois."
08:44 Il saute, il y a une bagarre, la balle retombe.
08:48 Avec son tibia et le bout de bois, il marque le but.
08:52 Donc c'était vraiment l'aide d'un...
08:57 Comment ça s'appelle ?
08:59 D'un gourou africain.
09:01 Il y en avait une qui dit, "Moi, je suis un mage.
09:05 Je dirige le ballon avec les yeux.
09:09 Grâce à moi, Limoges a été champion de France de basket.
09:15 Nantes a été champion de France de foot."
09:18 Alors, il me dit, "On va faire un petit contrat, tous les deux."
09:22 Je dis, "Vous venez me voir."
09:23 "Non, non, non, j'ai confiance.
09:25 Moi, vous savez, je lis la pensée.
09:28 Je sais que vous êtes honnête."
09:30 "Alors, on fait un petit contrat.
09:32 Il y aura de l'argent.
09:34 Si vous êtes champion de France, vous me devez tant."
09:37 "Ah non, c'est trop cher.
09:39 Je négocie un peu et on convient."
09:42 Et dès le match suivant, je commence à mettre de l'argent
09:48 dans une boîte à vin en bois dans ma cave.
09:54 C'est l'argent que je ne fumais pas.
09:57 Et peut-être que je ne buvais pas.
10:00 Donc, c'est de l'argent de poche que je mets de côté.
10:04 Ça cumule les semaines pour faire la somme que nous avions convenue.
10:09 Et je me dis, "Bon, j'y croyais pas."
10:11 Donc, je dis, "On ne va pas être champion.
10:13 On va être troisième et puis je le garderai bisous."
10:16 Et donc, on remonte et on gagne d'abord la finale de la coupe.
10:22 Puis, il faut aller à Guingamp et il faut faire le même résultat.
10:27 C'est l'avant-dernière journée, le même résultat que Paris-Saint-Germain
10:31 pour garder peut-être nos trois points ou nos quatre points d'avance.
10:34 Et il avait dit, "Si le pari se réalise, si vous faites le doublé,
10:41 je serai à 7 heures devant votre porte.
10:44 Vous me donnerez l'argent."
10:46 Donc, moi, c'était prêt.
10:48 La caisse était prête.
10:50 Bon, on gagne le championnat.
10:53 On fait la fête, une boîte là-bas derrière.
10:57 Et je rentre chez moi à 5 heures du matin.
11:00 À 7 heures moins 10, drin, drin, drin,
11:04 il était devant la porte avec sa voiture.
11:06 "Bonjour, vous auriez pu venir."
11:08 "Ah non, j'avais dit que c'était à 7 heures."
11:10 Je suis allé dans ma cave et j'ai pris les boîtes.
11:16 Je lui ai amené sur son capot de voiture.
11:19 "Si vous voulez qu'on compte."
11:21 Il a mis les mains dessus.
11:23 Il m'a dit, "Non, il y a le compte."
11:25 Et il est parti avec mes sous.
11:28 Et on avait les titres.
11:30 Alors, Zarmack, c'était difficile.
11:36 En 1974, j'étais en deuxième division.
11:42 Je venais de monter en deuxième division.
11:44 Et je vais à la Coupe du Monde en Allemagne.
11:47 Et je vois la Pologne.
11:49 Et Zarmack, Latour, Gadosza.
11:52 La meilleure attaque de la Coupe du Monde.
11:55 Et je vois ce grand gars.
11:57 Il avait 24 ans.
12:02 Et je dis, "Bon."
12:05 De toute façon, il sortait à 30 ans, les Polonais.
12:08 Je dis, "Ici-là, j'ai le temps de le voir."
12:11 Mais je me mets à faire des visas avec la Pologne.
12:16 Vous savez, l'ambassade de Pologne,
12:19 quelques bouteilles de Chablis,
12:21 et vous avez un visa.
12:23 Les tampons.
12:25 Et puis, arrive l'année où il va avoir 30 ans.
12:30 Et j'y vais.
12:32 Et là, je demande carrément.
12:34 On me dit, "Il ne sortira pas."
12:36 Le ministère des Sports polonais dit,
12:38 "Il ne sortira pas."
12:40 Il est puni.
12:42 Il a mis une claque à un fonctionnaire.
12:44 J'avais Jean-Pierre Soissons,
12:47 ministre des Sports.
12:49 Je lui dis, "Vous ne connaissez pas par hasard
12:52 le ministre des Sports polonais."
12:55 Il me dit, "Renke, c'est mon ami."
12:58 Il a mon âge, c'est un jeune ministre.
13:00 Il est sympathique comme tout.
13:02 "Qu'est-ce que vous voulez ?"
13:03 Je dis, "Il faut qu'il nous libère de l'armac."
13:06 Ils discutent.
13:08 Renke lui dit, "Écoute, service pour service,
13:11 moi, je veux être élu au CIO.
13:13 Et pour être élu, il faut que la France vote pour moi
13:16 et les alliés de la France aussi."
13:19 Jean-Pierre Soissons lui dit, "Écoute, je vais essayer."
13:22 Et Jean-Pierre Soissons demande sûrement
13:25 à des États amis africains.
13:28 Et il a été élu.
13:30 Et il a tenu parole.
13:32 Un vendredi, il avait 30 ans, il est arrivé ici.
13:35 Il a joué le samedi.
13:37 Il a marqué un but. On a gagné contre Lyon.
13:40 Et voilà comment j'ai eu les armacs.
13:43 J'ai triché un peu.
13:47 C'est dans les blagues qu'on peut raconter,
13:51 mais qui sont vraies.
13:53 J'avais Coca et Veille-Ruas, super débordeurs.
13:57 On retrace le terrain à l'intérieur de ce rectangle-là.
14:01 Et c'est 68 la largeur.
14:04 C'est-à-dire à ce moment-là,
14:07 l'obligation est 68 fermes sur 105 fermes.
14:11 Avant, c'était entre 64 et 70.
14:15 Saint-Étienne, c'était 70.
14:18 Le parc des Princes, c'était 64 quand on y allait,
14:21 nous, parce qu'on avait des ailiers.
14:23 Et moi, quand je l'ai retracé, j'ai mis 79.
14:27 Et on a joué 5 ans avec 79,
14:31 sans que personne ne s'en aperçoive.
14:34 Et la transversale,
14:37 j'avais mis 3 ou 4 cm de plus,
14:40 parce que comme on jouait toujours l'attaque,
14:42 on tirait plus que les autres,
14:44 on avait plus de chances de passer sous la barre,
14:46 alors je l'avais un peu élevé.
14:48 Et comme j'ai joué 99,9% de mes matchs à l'extérieur,
14:58 et un petit centième dans des tournois en salle,
15:02 je mets un bonnet libertaire.
15:04 Je disais à Elie Boop, l'entraîneur de Bordeaux,
15:11 tu vois l'avantage du bonnet sur la casquette,
15:14 c'est que je n'ai pas froid aux oreilles.
15:17 Les bonnets de la GIA, tous les mêmes,
15:19 avec un petit rebord.
15:21 Ils ont amélioré, ils ont mis ma signature derrière,
15:25 ils ont mis l'écusson.
15:27 Celui-là, ils en ont vendu 1 500.
15:29 Il existait en deux couleurs,
15:32 blanc avec les revers bleus,
15:34 ou bleu avec les revers blancs.
15:36 J'ai les deux, j'alterne.
15:38 Mais je ne les mets pas quand il y a du monde,
15:41 non pas que je sois avare à ce point-là,
15:44 mais je l'ai vécu,
15:47 j'arrive dans un stade avec mon bonnet,
15:50 et vous avez un gars en fauteuil,
15:53 avec sa mère ou un gamin,
15:58 18 ans,
16:01 "Donne-moi ton bonnet."
16:04 Je lui donne.
16:06 Ce n'est pas grave que j'aiie plus mon bonnet,
16:08 sauf ce soir-là où j'ai froid pendant toute la soirée.
16:11 Dans la vie, il n'y a que l'enfance qui compte.
16:15 Après, on joue les prolongations.
16:18 Après l'enfance, on joue les prolongations.
16:21 Moi, je joue des prolongations maintenant.
16:24 J'ai très souvent été proche du but éliminatoire,
16:30 puisque j'ai eu trois opérations du cœur, etc.
16:33 Mais jusqu'à présent, on a toujours marqué le but pour égaliser.
16:38 Merci d'avoir regardé notre vidéo.
16:40 Si tu as kiffé, n'hésite pas à parler de notre chaîne autour de toi,
16:43 d'aimer, de partager.
16:45 Ça nous aide énormément pour continuer de créer encore plus de contenu sur l'actu foot.
16:49 très vite pour une nouvelle vidéo.

Recommandations