"C'est une vraie faute politique": Thibault de Montbrial, président du CRSI, réagit à la bougie de Hanouka allumée devant Emmanuel Macron à l'Élysée

  • l’année dernière
Thibault de Montbrial, avocat et président du Centre de réflexion sur la sécurité intérieure (CRSI), était l’invité du Face à Face sur BFMTV - RMC. 

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Transcription
00:00 Alors les bras m'en sont tombés quand on m'a envoyé le message hier soir, j'ai cru que c'était une blague.
00:03 En réalité pas du tout.
00:05 Et c'est en réalité une vraie faute politique.
00:08 Parce que la laïcité est une des pierres angulaires de l'organisation sociale en France.
00:13 Elle est soumise à rude épreuve du fait des coups de boutoir islamistes depuis un certain nombre d'années.
00:19 Et le président de la République est vraiment le garant de cet équilibre qui fait que
00:23 nous avons encore une cohésion sociale même si elle est chancelante.
00:26 Et de voir dans l'enceinte de la maison du président de l'Elysée,
00:31 qui est le temple républicain,
00:34 de voir qu'il était commis un geste religieux,
00:38 et quelle que soit la religion.
00:40 C'est évidemment une faute parce que c'est un précédent.
00:44 Dorénavant d'autres religions vont pouvoir solliciter tel ou tel symbole
00:49 propre à leur culte dans ces lieux.
00:52 Et je rajoute que vous vous souvenez au moment de la marche contre l'antisémitisme
00:56 après le début de la vague d'antisémitisme qui, de façon sidérante, a commencé en France
01:01 après l'abominable attaque du Hamas.
01:04 Vous y étiez à cette marche ?
01:05 J'étais à cette marche.
01:06 Et le président avait expliqué qu'il n'était pas venu pour ne pas porter atteinte à la laïcité.
01:11 Ce n'est pas tout à fait les arguments qui avaient été utilisés.
01:13 Il lui disait "il faut que je suis le garant de l'unité si je commence à faire des manifestations toutes les semaines".
01:20 Mais c'est vrai qu'il y a une sorte de décalage.
01:23 C'était quand même un des arguments qu'on a entendus, notamment off.
01:26 Alors qu'on peut discuter, mais en tout cas il n'y avait pas de problème institutionnel
01:30 à ce que le président de la République participe à cette marche.
01:32 D'autres, notamment en 2015, l'ont fait.
01:35 Et là, on a eu une atteinte majeure, enfin massive.

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