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Transcription
00:00 On a tous peur de vieillir, pourquoi ? Parce qu'on traite mal les vieux.
00:02 Pourquoi on aurait peur de vieillir si on sait que jusqu'au dernier jour, on peut réaliser
00:06 des projets, on peut réaliser nos rêves, il y a de l'inclusion, on se tend la main,
00:10 toutes ces choses qui sont soi-disant des clichés, mais ça rendrait la vie tellement
00:14 moins compliquée.
00:16 Ma vie ? Tout ce que je sais, c'est qu'on n'en a qu'une et je ne veux pas qu'elle dure éternellement.
00:21 On vit de plus en plus longtemps et on est tous en mode, comme celui qui tombe du 18ème
00:25 étage, jusqu'ici tout va bien.
00:27 Je pense qu'on n'a pas un âge.
00:28 Je pense qu'à tout moment de la vie, on a l'enfant en nous, on a le feu de l'adolescence,
00:33 les hormones changent jusqu'à ce qu'ils disparaissent, donc la andropause et l'héménopause,
00:38 et puis il y a la vieillesse.
00:40 Mais on a ça en nous tout le temps.
00:42 Sauf que ça change même d'un jour à l'autre.
00:45 Par exemple, il y a des jeunes qui ont 15 ans et comme ils sont angoissés par la vie,
00:49 mais en fait ils sont quelque part vieux.
00:51 Je n'ai pas peur de vieillir.
00:52 J'ai peur à un moment donné de ne plus pouvoir fonctionner ou de devenir dépendante
00:58 ou de ne plus pouvoir réaliser des projets ou d'avoir mal quelque part.
01:03 Mais la vieillesse en soi, même mourir ne me fait pas peur.
01:06 Je ne préfère pas aujourd'hui, mais j'ai vraiment trouvé la paix avec ça.
01:10 Je me dis que si on essaye d'être bien conscient qu'on a faire les choses aujourd'hui,
01:19 et puis d'avoir quand même un peu de valeur et de ne pas penser juste à moi, moi, moi,
01:26 du coup personne n'aurait peur de la mort ou de vieillir.
01:29 On vit dans une société où on vit plus longtemps, donc on doit se réinventer.
01:33 On peut se réinventer en tant que femme.
01:36 Et donc il y a une sorte de pression qui vient avec cette liberté.
01:40 Une femme aujourd'hui ne peut plus se dire,
01:41 "Tiens, je vais juste, quand mes enfants partent de la maison,
01:43 je ne vais plus rien faire, je vais attendre qu'il y a des petits-enfants."
01:46 Tu ne peux pas.
01:47 Mais très vite, quand j'ai eu du succès, j'étais perturbée parce que j'avais envie de rendre.
01:53 Tu te rends compte qu'il y a très peu de gens
01:58 avec qui on donne l'occasion de se réaliser.
02:02 Si je positivise, je me dis, écoute, franchement, je pense que j'ai apporté ma pierre.
02:06 15 ans avant le Me Too, j'avais mon album "C'est son âme, petit",
02:09 qui parlait des violences sexuelles.
02:11 J'en ai fait un deuxième album par la suite, "Un coeur comme le mien".
02:14 Et je me suis engagée pour plein de choses différentes encore aujourd'hui,
02:19 pour les milieux antipersonnels, mais aussi,
02:21 j'aimerais qu'on arrive à ce qu'on ne vise plus, les civils, dans les guerres.
02:25 Donc il y a plein de choses que je fais et que je continue à faire.
02:29 Et si on fait ça, on n'est pas dans la frustration.
02:33 Et je pense que c'est ça qui compte.
02:36 Je suis fière, je suis dans la gratitude aussi.
02:38 Je pense que c'est très important de se dire, "Tiens, ça, je l'ai eu."
02:42 Les défaites sont seulement les victoires
02:45 si on les utilise pour se remettre en question.
02:47 Je me rends compte que la vie, c'est de la perception.
02:50 Tout est de la perception.
02:51 Parce que même quand il t'arrive le pire,
02:53 encore se dire, "Tiens, oui, c'est horrible, mais peut-être il y a demain.
02:56 Peut-être il y a quelqu'un qui va me tendre la main."
02:58 Pour moi, écrire, c'est une thérapie.
03:00 Et en même temps, c'est vouloir partager des messages.
03:03 Et j'ai toujours été très, très consciente de ça.
03:05 Plus légère la chanson est, mieux le message passe.
03:08 Moi, je suis une grande fan de contes de fées.
03:11 Et si tu dis à un enfant, "Écoute ce conte de fées."
03:13 Et tu vas apprendre la vie, il ne va jamais regarder le conte de fées.
03:16 C'est un peu pareil.
03:17 Si tu vas dire, "Écoute 'Malatin de Kaboul'
03:19 et tu vas apprendre des trucs sur la guerre."
03:20 L'enfant ne va pas écouter.
03:22 Mais si on l'écoute et on aime la mélodie,
03:27 le message passe et en fait, là, tu as réussi.
03:30 À peut-être une sorte de prise de conscience ou de subconscience.
03:34 Je voudrais dire à mes filles que rien n'était impossible.
03:39 Qu'il faut oser réaliser ses rêves.
03:41 Se dire, "Tiens, je vais réussir à faire un métier."
03:44 De toute façon, plus aucun métier n'est sûr.
03:47 Puisqu'on est sûr de rien, autant faire ce que tu ressens.
03:50 On a peur parfois de montrer ses vulnérabilités, ses faiblesses.
03:54 Mais c'est ce qui te rend intéressant
03:57 et c'est ce que j'ai envie de dire aussi aux enfants.

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