Lancement de la COP : Le préfet s'exprime
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00:02 On peut imaginer que la catastrophe est devant nous.
00:06 On entend dire beaucoup aujourd'hui des choses qui sont parfois un peu anxiogènes,
00:09 qui peuvent nous faire peur.
00:11 Mais je crois qu'il faut surtout être conscient du fait que, d'une certaine façon,
00:15 c'est une bonne nouvelle de le savoir aujourd'hui.
00:17 Et que le réchauffement climatique, c'est plus une hypothèse, c'est une réalité, on le vit déjà.
00:23 La montée du niveau des océans, c'est une réalité, certains territoires commencent à le vivre.
00:28 Et on voit tous ces phénomènes se produire.
00:31 Une fois qu'on a dit ça, il faut peut-être laisser de côté les climato-sceptiques
00:36 et tous ces gens qui veulent nous faire croire que la Terre éclate.
00:39 Il faut prendre la réalité en face, mais il ne faut pas non plus être tétanisé par la peur.
00:43 Il faut agir.
00:45 Et le gouvernement a proposé à l'échelle de la France toute entière une démarche,
00:49 qui est une démarche innovante, qui va consister à construire les réponses territoriales
00:55 face au changement climatique et face aux menaces sur la biodiversité.
00:59 Donc concrètement, ça ne va pas se décider à Paris.
01:02 Ce qu'a demandé la Première Ministre, c'est que dans chaque région,
01:05 la présidente de région, ici chez nous, la présidente et le préfet,
01:08 travaillent avec l'ensemble des élus, avec les associations et tous les acteurs économiques
01:12 à faire remonter depuis le territoire des actions concrètes, des propositions concrètes
01:18 pour d'une part atténuer les effets du changement climatique,
01:21 essayer de prendre notre part.
01:23 Deuxièmement, protéger et restaurer la biodiversité.
01:26 Et puis troisièmement, quand même se préparer à s'adapter,
01:29 parce que quels que soient les efforts qu'on fera nous à La Réunion,
01:31 on sait que ça va se dégrader, ça va se réchauffer, etc.
01:35 Je dis en même temps que ce n'est pas une mauvaise nouvelle,
01:38 parce que la bonne nouvelle, c'est que maintenant on le sait, qu'on a décidé d'agir.
01:40 La Réunion a une vraie conscience en matière écologique, et ça c'est très bien,
01:44 parce qu'on est sur une île qui est très défiée par le climat déjà.
01:48 Pour survivre à La Réunion, il a fallu faire face.
01:51 Et puis de temps en temps, la météo, les éléments se manifestent auprès de nous.
01:56 Donc Les Réunions, c'est à la fois très résilient,
01:58 et puis très conscient de leur biodiversité, donc ils essaient d'y faire attention.
02:02 On ne part pas de rien, et on va pouvoir par exemple s'appuyer sur
02:05 la programmation pluriannuelle de l'énergie,
02:08 qui va nous permettre d'avoir, à partir de l'an prochain,
02:10 100% de l'électricité produite à La Réunion sur une base décarbonée.
02:14 C'est-à-dire qu'on ne consommera plus de pétrole,
02:17 et on ne consommera plus de charbon pour produire l'électricité quand on allume le bouton.
02:20 Ça c'est bien, c'est déjà des bonnes choses.
02:22 Mais oui, cette méthode doit nous permettre d'aller beaucoup plus vite,
02:25 parce qu'on se rend compte que ça ne suffira pas, ce qu'on a fait jusqu'à maintenant.
02:29 Et notamment, on voit sur deux aspects, c'est sur les mobilités,
02:33 parce qu'on est très dépendants de la voiture aujourd'hui,
02:35 et même si le véhicule électrique se développe,
02:37 on va encore continuer de brûler du carburant pendant un certain temps.
02:40 Et donc il faut qu'on trouve en alternative à la voiture d'autres réponses.
02:44 C'est pour ça que les efforts faits, par exemple, pour la région,
02:46 pour les quatre états généraux des mobilités, pour développer les transports en commun,
02:50 quels qu'ils soient, avant même qu'on ait un train de train demain,
02:52 le fait de développer des transports en commun aussi propres,
02:55 de pouvoir circuler à plus nombreux dans les voitures en covoiturant,
02:58 tout ça c'est une réponse, et il faut qu'on l'accélère.
03:00 L'autre point, c'est sur la façon d'habiter les bâtiments.
03:03 On a un vrai capital à La Réunion, qui est le savoir-faire bio-climatique.
03:07 On est capable de construire des bâtiments qui ne nécessitent pas beaucoup d'énergie,
03:10 qui pourraient ne pas être climatisés,
03:13 parce que si on construit avec la ventilation naturelle, c'est bien.
03:15 Mais aujourd'hui, on le fait un peu, et il faut le faire beaucoup plus.
03:19 Donc voilà, oui, il va falloir accélérer, mais c'est possible.
03:22 [Musique]