Présidentielle 2027 : le scénario cauchemar d’un duel Le Pen-Mélenchon

Le Point

C’est un scénario de politique fiction que des responsables politiques commencent à évoquer, sous le manteau, en frémissant : et si l'élection présidentielle de 2027 tournait à la catastrophe industrielle avec un match opposant au second tour Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon ? « Ce serait la peste ou le choléra ! », résume un ancien Premier ministre, surpris que cette hypothèse soit bien souvent écartée d’un revers de main, reléguée au rang de fantasme, quand elle n’est pas franchement raillée. Qui souhaite pimenter son repas familial de fête autour de la dinde de Noël n’aura qu’à poser la question à la tablée : « Et vous, dans ce cas de figure, pour qui voteriez-vous ? Le Pen ou "Méluche" ? » Pugilat assuré.  La chronique politique de Nathalie Schuck #présidentielle2027 #JeanLucMélenchon #MarineLePen #élection #présidentielle  Suivez nous sur : - Youtube : https://www.youtube.com/c/lepoint/ - Facebook : https://www.facebook.com/lepoint.fr/ - Twitter : https://twitter.com/LePoint - Instagram : https://www.instagram.com/lepointfr - Tik Tok : https://www.tiktok.com/@lepointfr - LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/le-point/posts/ - www.lepoint.fr

Transcript

00:00 C'est un scénario de politique-fiction que certains élus

00:03 commencent à évoquer sous le manteau en frémissant.

00:06 Et si la présidentielle de 2027 virait à la catastrophe

00:09 avec un match opposant au second tour Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon ?

00:14 La peste ou le choléra résume un ancien Premier ministre.

00:17 Improbable sur le papier, ce scénario n'est pas impossible pour autant.

00:21 En 2017, il avait manqué 600 000 voix au leader des Insoumis

00:24 pour se qualifier au second tour.

00:26 En 2022, 400 000 voix seulement.

00:28 Il suffirait donc dans trois ans et demi qu'on assiste à une multiplication

00:32 de candidatures à droite, au centre, à gauche,

00:34 pour que le seuil de qualification au second tour,

00:37 qui tourne habituellement autour de 20 à 25 %,

00:39 se retrouve mathématiquement diminué.

00:42 Exemple, lors de la présidentielle de 2002,

00:45 où il y avait presque une dizaine de candidats de gauche,

00:48 le Front National de Jean-Marie Le Pen s'était invité au second tour

00:51 avec seulement 16,9% des voix.

00:54 Or, malgré ces outrances absolues,

00:57 Mélenchon, qui pourrait bien avoir envie de se lancer pour la quatrième fois,

01:00 reste crédité dans les sondages de 15% des voix.

01:03 Sur un malentendu, ça peut marcher.

01:05 Ça explique sa stratégie frontale, sa radicalité,

01:08 sa posture anti-tout, anti-système, anti-élite, anti-média

01:12 et au relan anti-sémite, qui choque jusqu'à ses propres troupes.

01:16 S'il s'est autant rapproché des portes du second tour en 2017 et en 2022,

01:20 c'est parce qu'il a réussi à capter dans les tout derniers jours

01:23 des électeurs qui ne lui étaient pas acquis.

01:25 En 2022, celui qui se surnomme Tortue Sagès

01:28 avait fait un bond de 8 points, c'est énorme,

01:31 dans les 20 derniers jours de la campagne présidentielle.

01:33 Or, on peut penser qu'il a déjà fait le plein.

01:35 Comment dès lors passer de la troisième à la deuxième marge du podium ?

01:39 Eh bien, en séduisant d'ores et déjà de nouvelles clientèles électorales,

01:42 abstentionnistes, jeunes des quartiers, électeurs de confession musulmane,

01:46 électeurs inquiets d'une victoire de Marine Le Pen

01:49 et prêts à la contrer à n'importe quel prix.

01:51 Il fait le calcul que Marine Le Pen sera élue

01:54 et qu'il deviendra le chef de l'opposition.

01:56 C'est ce que parie un dirigeant socialiste qui le connaît bien.

01:59 Un grand maire de droite redoute même pire.

02:01 Imaginez, fantasme-t-il, que Mélenchon massacre Le Pen

02:05 lors du débat télévisé d'entre-deux-tours,

02:07 qu'il perde quand même, mais qu'il gagne ensuite les élections législatives.

02:11 Improbable, certes, mais on se retrouverait alors avec la plus baroque des cohabitations.

02:16 On déplaise donc au président du Sénat, Gérard Larcher.

02:19 Jean-Luc Mélenchon n'est pas prêt de fermer sa gueule.

02:23 [Musique]

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