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00:00 Bonjour, je m'appelle Didier Schmitt et je travaille à l'Agence Passéleur Européenne.
00:04 Quel a été votre parcours d'étudiant ?
00:07 Ça remonte à bien loin.
00:10 J'ai commencé par la fac de sciences à Strasbourg.
00:16 J'ai fait un DEUG, un diplôme d'études générales.
00:22 Ensuite, je me suis engagé dans une licence et dans une maîtrise.
00:26 Là, je dois dire que ça n'était pas forcément assez.
00:30 J'ai commencé aussi médecine, j'ai fait le concours de médecine de première année.
00:35 Ensuite, j'ai continué les deux études en même temps, ce qui n'était pas évident du tout.
00:42 J'ai fait les études médicales jusqu'à être médecin.
00:46 J'ai continué aussi, évidemment, mon cursus scientifique jusqu'au DEA,
00:52 le doctorat de pharmacologie et un doctorat d'immunopharmacologie à la faculté de sciences à Strasbourg.
01:00 J'ai fait mes deux années de clinique médicale après la fin des études médicales à Toulouse.
01:08 Quel a été votre parcours professionnel ?
01:14 Après avoir fini les études médicales, j'ai démarré un laboratoire de recherche en immunologie et environnement extrême à Toulouse,
01:27 à la faculté de médecine et à l'hôpital de Rangoy à Toulouse.
01:31 J'avais pas mal d'activités de recherche financées par l'agence spatiale française, le CNES.
01:39 Et là, je dois dire qu'il y a une très longue liste d'activités.
01:44 J'avais commencé déjà pendant mon service militaire à faire des vols paraboliques en avion.
01:52 À l'époque, c'était une caravele, maintenant c'est des Airbus.
01:56 J'avais fait pas mal d'expérimentations à l'impesanteur dans le domaine de la biologie cellulaire.
02:03 J'ai continué ce genre d'activités, mais évidemment je les ai étendues largement à d'autres milieux,
02:10 dont la navette spatiale américaine, donc des programmes Space Lab,
02:15 où j'ai eu plusieurs expériences à bord des vols américains.
02:19 Ce qui m'a permis à moi et à mon équipe de pas mal voyager, en Floride par exemple.
02:28 Après, il y a eu pas mal d'autres programmes en parallèle,
02:33 comme les activités de recherche sur l'être humain, cette fois-ci, les astronautes, les cosmonautes.
02:40 Et donc essentiellement, au début, les cosmonautes français à bord de la station spatiale Mir.
02:47 Là aussi, pas mal de déplacements en Russie, extrêmement fréquents, à la Cité de l'espace à Moscou.
02:56 Et dans un laboratoire à Moscou, des problèmes médico-biologiques de Moscou.
03:03 Il y a eu d'autres activités, comme les études cliniques.
03:08 Ça s'est fait à Toulouse, dans la clinique spatiale à l'hôpital de Rengoeil.
03:14 Ce sont des études où on met des personnes allongées pendant des semaines.
03:19 On fait une simulation de mission spatiale avec ces études-là.
03:25 J'ai eu aussi des expériences en Antarctique,
03:29 donc un pass français à Dumont-Durville.
03:33 Il y a eu des expérimentations en confinement,
03:36 c'était l'Agence spatiale européenne à l'époque qui faisait des expériences de confinement avec 4-5 personnes,
03:44 dans des espèces de simulateurs de mission spatiale.
03:47 Il y a eu des missions un peu plus compliquées aussi.
03:52 J'en oublie, j'ai fait tellement de choses.
03:56 Par exemple, les missions Bion russes, avec des expérimentations à bord de satellites automatiques russes,
04:04 qui ont été réalisées, et même des fusées sondes au nord de la Suède.
04:09 Une partie de mon équipe était là-bas, sur place.
04:12 J'en oublie peut-être, mais bon.
04:14 C'est-à-dire que sur…
04:16 C'est énormément de missions qui sont précurseurs,
04:22 qui vont être précurseurs sur les vols qui vont suivre.
04:26 Par exemple, tous les vols en direction de la Station spatiale internationale ou la Station Mir,
04:33 il y a une connaissance plus ou moins parfaite de l'être humain qu'il faut avoir.
04:37 Donc, toutes ces expériences-là, elles ont dû servir notamment à l'envoi des différents astronautes sur la Station.
04:46 Aujourd'hui, quel poste occupez-vous aujourd'hui au sein de l'Agence spatiale européenne ?
04:52 Je suis responsable du groupe qui s'occupe de la stratégie,
04:58 donc tout ce qui est stratégie future du programme d'exploration,
05:02 et aussi de la coordination, donc un groupe de coordination qui s'occupe de tout ce qui est transversalité,
05:09 c'est-à-dire coordination au sein de l'Agence avec les États membres,
05:12 avec l'industrie, avec les partenaires internationaux, avec les scientifiques.
05:17 Voilà, donc un groupe assez important du point de vue justement de la préparation des programmes,
05:24 pour faire fonctionner les programmes correctement, les programmes actuels,
05:27 et pour préparer les programmes futurs jusque dans 15-20 ans.
05:32 Tout ça pour l'exploration robotique et humaine, c'est les deux.
05:37 D'accord, les deux sont toujours liés quand on fait de l'espace.
05:41 Oui.
05:41 Avez-vous une rencontre particulière durant votre carrière professionnelle
05:47 qui vous a influencé pour vous orienter concrètement sur cette carrière liée au spatial ?
05:52 Car on le voit bien, vous êtes parti de la médecine, en fait, médecine pharmacologie,
05:58 pour automatiquement embrayer une belle carrière dans le domaine du spatial.
06:04 Ce n'est pas vraiment une des rencontres de personnes, parce que ça j'en ai rencontré pas mal,
06:08 y compris évidemment tous les astronautes et les cosmonautes russes, américains et français
06:15 avec qui j'ai travaillé, qui étaient aussi les cobayes, évidemment, dans mes expérimentations.
06:22 Oui, pas vraiment.
06:23 Ce qu'il y a, c'est que, par exemple, quand j'ai fait mon service militaire
06:27 au centre d'essais en vol à Bretigny-sur-Orge,
06:32 là c'était évidemment le grand déclic, parce qu'arrivée sur base,
06:38 je travaillais dans un groupe de recherche militaire sur l'ostéoporose et les domaines spatiaux,
06:46 donc on a fait des expérimentations sur animaux, etc.
06:51 Et là, je vois effectivement sur le Tarmac cet avion qui faisait les premiers vols paraboliques expérimentaux,
07:00 et là, je dois dire, le déclic a été immédiat, c'est-à-dire quand j'ai vu l'avion et marqué "Zéro G" dessus,
07:07 j'ai dit "il n'y a pas photo, il faut que j'aille dans cet avion, il faut que je participe".
07:16 Donc le déclic était là, j'ai fait une proposition quasiment dans la semaine ou les 15 jours qui ont suivi,
07:22 au CNES, l'agence spatiale française, j'ai été financé,
07:27 et donc pendant même le service militaire, j'ai pu faire plusieurs vols paraboliques, j'en ai fait 8 au total.
07:34 Donc à chaque fois, il y a une quarantaine de paraboles qui durent 20-22 secondes,
07:40 ce qui fait que si on cumule toute l'impesanteur que j'ai pu avoir dans ces vols-là,
07:46 j'ai passé plus de temps en impesanteur que Yuri Gagarin, donc ce qui est assez intéressant.
07:51 En tout cas, à l'époque, c'était intéressant.
07:53 Aujourd'hui, ce n'est pas monnaie courante, mais on fait quand même plusieurs vols maintenant,
07:59 donc l'agence spatiale européenne, mais même le CNES et l'agence spatiale allemande,
08:03 on fait des vols maintenant très régulièrement,
08:05 mais ça, c'est parce qu'on a fait ces vols expérimentaux au tout début des années 90.
08:12 Donc avec la quantité de vols, vous avez toujours gardé une qualité
08:18 pour garder les meilleures informations attirées de ces vols-là, en fait.
08:22 Parce que maintenant, comme vous le soulignez, quasiment monnaie courante,
08:27 vous avez plus d'informations utiles, pratiques pour les missions spatiales.
08:34 Oui, alors évidemment, tous les programmes de recherche que je faisais,
08:38 soit en impesanteur, donc pendant les vols paraboliques,
08:42 ou alors évidemment dans la navette américaine avec le Space Lab,
08:47 tout ça, évidemment, c'est fait pour faire avancer les programmes de recherche.
08:52 Et donc ça, c'était entre 1990 et 1996.
08:56 Donc en l'espace de six ans, j'avais fait quand même pas mal de choses.
08:59 Donc c'était vraiment avant, c'est une période vraiment très en amont
09:03 de la Station spatiale internationale qui n'a commencé à fonctionner
09:06 qu'au début des années 2000.
09:08 Donc tout ça, évidemment, ça a aidé à préparer dans le domaine scientifique
09:13 les programmes plus ambitieux qu'on a maintenant.
09:17 Très bien.
09:18 Les dernières communications de l'Agence spatiale européenne, de l'ESA,
09:23 annoncent le lancement du projet Getaway.
09:26 Pouvez-vous nous présenter ce projet en indiquant les avantages
09:32 et/ou là/où les complémentarités par rapport à la Station spatiale internationale,
09:40 c'est-à-dire l'ISS ?
09:41 Oui, alors le Getaway, c'est vraiment le grand programme d'avenir
09:47 dans lequel nous participons.
09:49 Alors il faut déjà dire que l'ESA est un partenaire essentiel
09:54 à la construction, à la réalisation du Getaway.
09:59 Pour faire simple, notre participation à la Station spatiale internationale
10:04 depuis maintenant 20 ans, elle est, il faut le dire honnêtement,
10:09 relativement mineure.
10:10 On a 8,3% de l'utilisation de la partie américaine de la Station.
10:16 Donc ça veut dire qu'effectivement, on a fait par exemple, évidemment,
10:19 le module Columbus sur la Station spatiale internationale.
10:24 Mais encore une fois, les Américains, ou même avec les Russes,
10:28 ils auraient pu faire sans nous.
10:30 Ce n'était pas un élément critique.
10:32 Par contre, notre participation dans le Getaway, c'est complètement différent.
10:35 C'est-à-dire que plus de la moitié de cette station orbitale autour de la Lune
10:40 sera fabriquée par l'ESA et l'industrie européenne en Europe.
10:45 Ça veut dire qu'on est vraiment un partenaire complètement imbriqué
10:49 avec la NASA sur ce projet.
10:50 Ça, c'est essentiel et nous faisons donc très concrètement la partie
10:54 de ce qu'on appelle l'habitat, l'habitat international.
10:59 Et nous faisons une partie aussi qui est les télécommunications,
11:04 du refueling par la suite, etc.
11:07 Donc des nouvelles technologies qu'on ne connaît pas sur la Station spatiale
11:10 ISS en orbite basse.
11:13 C'est des nouveaux développements que nous faisons et que nous sommes
11:17 les seuls à faire.
11:19 Ça, c'est un premier élément.
11:21 Il faut aussi préciser que pour aller vers le Getaway, il faut un vaisseau.
11:25 Donc le vaisseau Orion avec quatre astronautes à bord.
11:30 Ce vaisseau, donc cette capsule, qui est un peu une capsule type Apollo,
11:35 elle est propulsée par un système de propulsion de support vie
11:40 qui amène l'électricité, etc., l'eau, etc.
11:44 Ça, c'est fait en Europe.
11:45 Donc le programme Orion américain pour amener les astronautes autour
11:50 de la Lune et donc sur le Gateway ne peut pas se faire sans les
11:54 Européens puisque nous faisons toute la partie propulsive et de support vie.
12:00 Donc ça encore, c'est essentiel.
12:02 Il y a donc un savoir-faire incontestable européen dans ce contexte-là.
12:07 Oui, alors le savoir-faire…
12:09 Au niveau du temps, du timing, ça reste toujours la même chose.
12:13 Trois jours pour rejoindre la Lune avec le vaisseau que vous allez utiliser.
12:19 Il n'y a pas de changement à ce niveau-là ?
12:21 Non, non.
12:22 Donc le scénario, c'est un vol à Salas, donc le Space Launch System,
12:27 dont le premier vol devrait avoir lieu cette année, le vol de qualification.
12:31 Et donc pour aller vers la Lune, oui, c'est à peu près ça.
12:33 C'est dans les trois jours.
12:36 Et ensuite, on va rester…
12:38 Au début, on va faire de l'assemblage du Gateway.
12:42 Et une fois que ça s'est fait, on va évidemment, à chaque fois qu'on ira faire le Gateway,
12:48 il y aura déjà pré-positionné et docké au Gateway le système de descente sur la Lune.
12:53 Parce que le Gateway en lui-même, l'intérêt majeur, à part la partie scientifique,
12:59 c'est la logistique pour descendre sur la Lune et pour revenir à nouveau en orbite lunaire.
13:05 Et tout simplement, c'est pour économiser, entre guillemets, un module de commande,
13:12 qui a été donc le programme Apollo,
13:15 parce qu'à chaque fois, il fallait relancer un module de commande
13:17 avec un astronaute qui restait en orbite et deux qui descendaient.
13:21 Donc pour cette fois-ci, pour faire quelque chose de plus pérennisable pour descendre sur la Lune,
13:27 on a décidé de faire une station orbitale circomlunaire
13:29 pour ne pas à chaque fois avoir à amener un module de commande qui resterait en orbite.
13:36 Donc au niveau de la gestion, c'est beaucoup plus simple et pratique.
13:40 Quelle date pour ce projet-là exactement ?
13:49 Le lancement de la partie américaine, des premiers deux éléments du Gateway,
13:56 ça peut être aussi rapide que 2023.
13:59 Alors évidemment, toutes les décisions ne sont pas encore prises,
14:01 puisque comme il y a eu un changement au niveau du gouvernement américain,
14:05 la NASA a toujours un peu de problèmes à s'adapter aux nouvelles directives politiques, etc.
14:13 Et ensuite, il faut aussi qu'ils réfléchissent un petit peu à des stratégies variées
14:23 en fonction de la nouvelle politique américaine.
14:25 Donc fin 2023, ça peut être prêt pour envoyer les deux premiers modules en même temps,
14:33 les modules américains.
14:35 D'ailleurs, je dis les modules américains,
14:37 mais en fait un des modules sera aussi fabriqué en Europe,
14:41 bien qu'il se soit un module américain.
14:43 Donc encore une fois, c'est plus de la moitié du volume de ce Gateway sera fabriqué en Europe.
14:49 Le jeudi 18 février 2021, le rover Perseverance a atterri avec succès sur la planète Mars.
15:00 Nous avons pu voir la réussite de ce projet malgré la complexité
15:06 représentée par sa traversée dans l'atmosphère martienne.
15:10 Pouvez-vous nous énoncer quelques spécificités de ce rover par rapport à Curiosity ?
15:17 Le rover Perseverance, si vous voulez, c'est vraiment pour nous le début de l'histoire du retour des échantillons martiens.
15:27 C'est-à-dire le rover Perseverance, c'est la première brique d'un élément dont je vous expliquerai maintenant un peu le détail.
15:37 Le rover Perseverance, sa mission principale est de collecter des échantillons
15:41 et de les mettre dans des tubes qui sont complètement scellés,
15:45 de les laisser sur place.
15:48 Ensuite, en 2026, il y a deux missions qui vont repartir vers Mars.
15:54 Une mission américaine avec un lander américain statique.
15:59 Sur ce lander, il y aura un rover qui sera européen, de l'Agence spatiale européenne,
16:05 qui va descendre de cette plateforme et qui va aller chercher ces échantillons
16:09 que Perseverance aura laissés derrière lui.
16:12 Il va les ramener vers la plateforme et là, sur la plateforme, il y a aussi un bras robotique extrêmement sophistiqué,
16:18 aussi réalisé par l'ESA et l'industrie européenne.
16:24 Ce bras robotique va prendre les échantillons du rover européen,
16:29 va les mettre au sommet d'une petite fusée qui fait à peu près deux mètres de haut, qui est américaine,
16:35 va mettre les échantillons au sommet de cette fusée.
16:39 Cette fusée va se mettre ensuite en orbite.
16:42 C'est la première fois qu'on va décoller de Mars et en emportant évidemment les échantillons.
16:47 Elle va donc mettre en orbite une espèce de grosse sphère à peu près plus grande qu'un ballon de foot
16:53 où il y a plus d'une trentaine d'échantillons qui sont là-dedans.
17:01 Ensuite, évidemment, il va falloir capturer et ramener ce ballon plein d'échantillons.
17:07 Et là encore, nous européens, l'agence spatiale européenne, on fait ce retour d'échantillons.
17:16 Alors, comment ça va se passer ?
17:18 Nous avons passé le contrat pour ce qu'on appelle le Earth Return Orbiter,
17:23 donc l'orbiteur, le vaisseau qui va ramener les échantillons.
17:27 C'est le plus grand vaisseau interplanétaire qu'on ait jamais réalisé.
17:31 Il a une envergure qui est plus grande qu'un Airbus A320 avec ses panneaux solaires.
17:37 Ce sont les plus grands panneaux solaires qu'on ait jamais construits.
17:40 Et donc en 2026, sur une Ariane 64, avec quatre boosters,
17:46 nous allons décoller avec ce vaisseau qui va ramener les échantillons.
17:52 Ça va se faire de la façon suivante.
17:55 Ce vaisseau va aller d'abord vers Mars, va se circulariser autour de Mars,
18:00 va descendre jusqu'à 100 kilomètres d'altitude,
18:03 donc toujours orbité autour de Mars, pour faire des relais de télécommunication,
18:09 pendant que la mission de collecte va se faire avec notre rover.
18:14 Et donc à la fin de cette mission de collecte,
18:16 quand le système, ce ballon contenant les échantillons sera en orbite,
18:21 il va s'approcher et capturer ces échantillons par un système
18:27 qui est fait par les Américains, mais à bord de notre vaisseau.
18:31 Et donc ce vaisseau va de nouveau faire une spirale,
18:33 plusieurs spirales pour élever son altitude par rapport à Mars,
18:39 et ensuite revenir vers la Terre et éjecter un système de rentrée atmosphérique directe
18:45 qui va atterrir, si tout va bien, en 2031.
18:50 Et on aura donc les échantillons qu'on pourra analyser pendant quelques dizaines d'années.
18:56 Donc encore une fois, comme pour le Gateway,
18:59 où nous sommes partenaires complètement intégrés avec la NASA,
19:01 donc une codépendance absolue, pour le retour d'échantillons martiens,
19:06 nous sommes complètement imbriqués et intégrés dans un programme européano-américain,
19:12 où Persévérance, c'est juste le début,
19:15 et il y aura donc deux missions successives pour enfin ramener les échantillons.
19:20 C'est vrai que c'est important, cet aspect-là.
19:24 Alors, le début du XXIe siècle est incontestablement,
19:28 vous l'avez aussi souligné,
19:30 est incontestablement l'affirmation de la réalisation de grands roveurs
19:36 comme Curiosity et Persévérance, notamment.
19:40 Nous sommes rentrés, d'une certaine manière,
19:43 sur une nouvelle grande période de l'exploration du système solaire.
19:47 En parallèle de ces grandes réalisations,
19:50 de nombreuses startups se développent au sein de l'Union européenne.
19:55 Ces dernières participent à des réalisations technologiques très intéressantes.
20:01 L'arrivée de ces startups renforce-t-elle ou affaiblisse-t-elle
20:07 les grandes agences spatiales et les États pour être un peu plus larges ?
20:14 Alors là, vous touchez aux questions de ce qu'on appelle aussi
20:19 la commercialisation du secteur spatial.
20:22 Si vous voulez, mon attitude est très simple.
20:26 Les startups qui veulent se lancer dans ce domaine-là,
20:30 nous les accueillons à bras ouverts.
20:32 Et d'ailleurs, dans le nouveau programme,
20:34 il y a été donc, en tout cas, la politique de l'Agence spatiale européenne,
20:39 depuis aujourd'hui, donc hier, depuis le 1er mars,
20:42 annoncé par le nouveau directeur général qui a pris ses fonctions,
20:45 donc le 1er mars.
20:47 On veut absolument aller dans le sens de favoriser la commercialisation,
20:51 favoriser l'émergence de PME et d'entreprises qui veulent se lancer
20:57 dans le secteur spatial, pas seulement pour l'exploration,
21:00 mais dans beaucoup d'autres domaines.
21:02 Donc ça, c'est clair.
21:03 Il est évident que ça ne nous implique plus pas du tout.
21:06 C'est au contraire, on cherche ce genre de choses.
21:09 Pour une raison assez simple, vous savez, les grandes entreprises
21:13 comme Thales ou comme Airbus et d'autres, eux aussi,
21:17 sont très souvent dépendants de startups et de PME pour trouver l'innovation.
21:23 Les grands organismes, qu'ils soient des organismes internationaux
21:28 ou des grands conglomérats industriels, la plupart du temps,
21:33 ils ne sont pas vraiment structurés pour innover beaucoup.
21:38 C'est comme ça dans beaucoup de secteurs.
21:41 Donc vraiment, il y a un foisonnement maintenant qui est là pour le secteur spatial.
21:46 Je pense qu'il faut effectivement faire tout ce qu'il faut pour soutenir
21:50 ce foisonnement et que les startups et les nouvelles idées sont générées
21:55 et qu'elles soient ensuite, évidemment, reprises ou pas,
21:59 mais en général reprises par les plus grosses entreprises
22:02 comme Airbus et Thales et d'autres pour s'indiquer dans des programmes plus larges.
22:09 C'est à peu près le même genre de question, mais sauf que c'est plus
22:16 dans le contexte américain où ces dernières sont très développées.
22:21 Les médias, notamment, mettent souvent les grands projets
22:25 et les grandes réussites d'un Elon Musk avec SpaceX en valeur.
22:31 Est-ce que l'apparition d'un Elon Musk dans l'Union européenne serait un avantage
22:39 pour les grandes agences spatiales comme le CNES ou l'ESA ou un inconvénient ?
22:45 Pourquoi ? Autrement dit, comment fonctionnent ces agences spatiales
22:49 avec l'arrivée de ces startups ? Sauf que je précise,
22:53 la précédente question précisait que, implicitement, les startups sont en cours
23:02 de développement. On n'a pas cette envergure-là. Les financements n'ont rien
23:06 à voir avec les Américains, ce qui se passe aux États-Unis.
23:10 La deuxième des choses, pour donner un exemple très simple,
23:14 c'est pour avoir une idée, on ne va pas être dans la rigueur extrême scientifique,
23:18 une startup peut avoir des investissements aux États-Unis de l'ordre de 50 000 euros,
23:25 alors qu'en France, tous les investissements qu'elle va pouvoir trouver,
23:32 ça va être de l'ordre de 5 000 à 10 000 euros. La difficulté est un peu plus importante.
23:37 C'est normal, on n'a pas un nombre de financiers aussi conséquent qu'aux États-Unis.
23:45 La question, on se la pose quand même, dans notre contexte à nous en Europe,
23:50 ça serait plutôt un avantage ou un désavantage que d'avoir un Elon Musk européen ?
23:59 Évidemment, vu des agences spatiales, nées nationales et de l'agence spatiale européenne,
24:06 avoir un Elon Musk en Europe, on verra ça de façon très favorable.
24:11 Le problème, c'est que culturellement, on a déjà un premier souci.
24:17 Le premier souci, c'est qu'on a des milliardaires européens.
24:21 Le problème, c'est qu'ils se cachent un peu et quand ils investissent leur argent,
24:25 ce n'est pas pour le spatial. C'est très culturel, l'attraction pour le spatial,
24:30 pour l'exploration, pour tout ce que les Américains ont vécu,
24:36 les missions Apollo et tout le spatial, ça fait partie de leur histoire
24:40 et c'est enseigné à l'école. Chez nous, ça ne l'est pas.
24:43 Déjà, ce n'est pas enseigné à l'école.
24:44 Ça veut dire que, déjà, du point de vue mentalité, on a des choses différentes.
24:49 Ensuite, la grande différence aussi, c'est que vous l'avez mentionné un petit peu,
24:54 tout ce qui est venture capital, etc., l'accès est un peu plus difficile en Europe,
24:59 les gens sont frileux, le capital risque, ce n'est pas non plus notre culture.
25:05 Il faut mettre les choses un petit peu au clair quand même.
25:10 La société SpaceX a été subventionnée massivement par la NASA quasiment dès le premier jour.
25:18 Je veux dire, M. Elon Musk n'a pas sorti beaucoup d'argent de sa poche, en tout cas au début.
25:29 À la fin, ce sont des activités commerciales.
25:31 C'est-à-dire que ces gens-là ne veulent pas perdre de l'argent, ils veulent en gagner.
25:36 Ils en gagnent comment ? Pas en signant.
25:39 Évidemment, ça n'enlève rien au génie de la personne et de ses initiatives,
25:47 mais si dernièrement, il n'y avait pas eu un très gros chèque du département de la Défense
25:53 pour les dizaines de vols de la fusée Falcon 9, s'il n'y avait pas eu derrière un très gros chèque
26:01 et plusieurs gros chèques de la NASA pour d'abord le ravitaillement de la station avec la capsule Dragon,
26:09 et ensuite, maintenant que la NASA va payer les vols directement de ses astronautes vers la station
26:17 avec le Crew Dragon, s'il n'y avait pas eu cette possibilité de financer tout ça par des deniers étatiques,
26:28 il n'y aurait jamais eu de déploiement et de développement de cette société.
26:34 Ça, c'est clair.
26:35 Par contre, évidemment, là où les Américains jouent une politique extrêmement intéressante,
26:43 en tout cas pour eux, c'est qu'effectivement, l'argent de la NASA permet ensuite de rendre extrêmement compétitif
26:51 une société qui ensuite, par exemple, va vendre des sièges à bord de son Crew Dragon vers la station spatiale internationale,
27:03 donc faire des vols touristiques.
27:05 Évidemment, en faisant un bénéfice après direct, puisque tous les investissements précédents
27:11 ont été payés par les données publiques par l'argent de la NASA.
27:16 Au niveau des astronautes, maintenant, on a vu récemment, on a tous relayé avec notre petit réseau
27:29 que l'ESA recrutait des astronautes.
27:32 Comment l'ESA recrute-t-elle les astronautes ?
27:36 Je précise, hommes et femmes, quelles sont, dit autrement, les qualités requises pour postuler en tant qu'astronaute ?
27:46 Effectivement, l'ESA fait des recrutements.
27:50 C'est le deuxième recrutement vraiment où on part de zéro.
27:56 On a fait des recrutements au début des années 90, mais on a déjà pris à l'époque des astronautes nationaux qu'on a recrutés à l'ESA.
28:03 En 2008 et 2009, nous avons fait notre premier recrutement.
28:07 Ça fait déjà plus d'une dizaine d'années, donc évidemment, nous avons maintenant besoin de 109,
28:14 puisque ces astronautes sont en pleine carrière, mais leur carrière ne peut pas durer non plus une éternité.
28:21 Dès qu'il faut entre minimum 4-5 ans et jusqu'à 10 ans de préparation avant le premier vol,
28:28 il faut bien prévoir ça en avance.
28:31 Nous avons donc lancé cette campagne de sélection.
28:37 Les dépôts des dossiers pourraient être faits à partir du 31 mars jusqu'à fin mai.
28:43 Alors, qu'est-ce qui fait un bon candidat ?
28:47 La première chose que je voudrais dire, effectivement, c'est que candidat et candidate,
28:52 parce qu'à la dernière sélection, nous avons eu 15 % de femmes qui ont postulé,
29:01 et donc ça veut dire 85 % d'hommes.
29:06 Donc, il y a eu déjà des équilibres dans les candidatures.
29:09 Je pense que les femmes n'osent pas forcément se dire,
29:13 "C'est pas forcément pour moi, il faut Superman", etc., ce qui n'est vraiment pas vrai du tout.
29:19 Donc, il faut enlever ça de l'esprit.
29:23 On ne cherche pas Superman, ni même Superwoman, ce n'est pas le problème.
29:26 On cherche des hommes et des femmes qui sont capables essentiellement
29:30 de s'adapter à des environnements très divers et de travailler sans stress.
29:37 C'est vraiment l'essentiel.
29:40 C'est-à-dire, aller dans l'espace et sortir, par exemple, avec une sortie extravéhiculaire,
29:45 réparer des choses à l'extérieur de la station,
29:47 c'est quand même, on peut dire, quelque chose d'extrêmement stressant.
29:52 Donc, on cherche des gens qui sont capables de s'adapter à des environnements très variés,
29:57 à prendre des risques mesurés, etc.
30:00 Encore une fois, en 2008-2009, quand on a fait la première sélection,
30:06 on a eu 8000 candidats.
30:10 Un candidat sur six était une femme,
30:13 et à la fin, on n'a eu qu'une candidate sur six qui est devenue astronaute.
30:18 C'est-à-dire que la proportion est respectée.
30:20 Ça veut dire que tout le processus de sélection est, comme on dit en anglais,
30:26 "gender neutral".
30:30 C'est-à-dire, on ne favorise pas pendant la sélection, ni les hommes, ni les femmes.
30:35 Ils sont tous au même niveau.
30:37 Ce qui veut dire que si on avait, par exemple, 50 % de femmes candidates à la prochaine sélection,
30:44 on est quasiment assuré d'avoir 50 % d'astronautes femmes à la fin.
30:48 Donc, ça, c'est essentiel.
30:49 Il faut vraiment que les jeunes femmes soient convaincues de ça et qu'elles postulent.
30:57 Ça, c'est vraiment le message le plus important.
31:00 Ensuite, on ne va pas dévoiler les secrets de la sélection,
31:04 mais il y a des sélections déjà à l'entrée.
31:07 Pour pouvoir déposer un dossier, il faut avoir un niveau de master,
31:12 un Bac +4, et il faut avoir trois années d'expérience professionnelle.
31:16 Ça, c'est très important.
31:18 En plus, il faut avoir un certificat médical d'aptitude au vol,
31:24 donc au pilotage privé d'avion.
31:27 Pas besoin d'avoir, évidemment, un diplôme de pilote,
31:31 mais il faut passer cette première sélection médicale avec un médecin agréé aéronautique.
31:37 Parce que si on ne fait pas ça, évidemment, on aurait des dizaines et des centaines de milliers de dossiers.
31:43 Il faut bien qu'on mette déjà un critère médical au début, sinon ce serait ingérable.
31:50 Donc, partant de là, ces candidatures vont ensuite être…
31:57 on va vérifier si les critères sont respectés.
32:01 Il y a plusieurs phases de sélection, essentiellement au début psychologique,
32:06 il y a deux grosses sélections psychologiques.
32:10 Ensuite, il y a des, comme pour tout job, il y a des interviews.
32:15 Il y a aussi, vers la fin, une vérification médicale,
32:21 comme quoi la personne est en bonne santé.
32:23 On ne cherche pas, encore une fois, Superman, le meilleur athlète ou la meilleure athlète,
32:28 ça n'a rien à voir.
32:30 On vérifie juste que la personne est en excellente santé,
32:33 puisqu'évidemment, si nous sélectionnons les astronautes,
32:36 ça coûte très cher de les entraîner et de les faire voler.
32:39 Si au bout de 2-3 ans, il s'avère qu'il y a un problème médical,
32:42 on a perdu du temps, le temps de la personne et notre temps aussi.
32:46 Ensuite, tout se joue vers la fin sur les entretiens qui vont faire la différence
32:56 entre les 200, les 100, les 50 derniers.
33:00 C'est vraiment à ce niveau-là que ça se joue.
33:03 Ensuite, ça va devenir des employés de l'ESA.
33:08 Cette fois-ci, pour la sélection de 2021-2022, il y a une nouveauté,
33:16 enfin, il y a deux nouveautés.
33:18 La première nouveauté, c'est qu'on cherche à recruter au minimum 4 astronautes professionnels,
33:24 peut-être jusqu'à 6.
33:26 On verra le moment venu fin de l'année prochaine.
33:29 Par contre, on pourrait aller jusqu'à 20 astronautes supplémentaires dans une réserve,
33:36 une réserve d'astronautes qui ne seraient pas employés par l'ESA de prime abord.
33:41 Par contre, si une opportunité venait, par exemple, si un pays de membres
33:48 de l'Agence spatiale européenne décidait et voudrait, par exemple,
33:53 acheter un vol sur la capsule SpaceX ou autre, nous, l'Agence spatiale européenne,
34:00 on recruterait cette personne pendant les 4 ans de formation et du vol et le post-vol.
34:06 On s'occuperait de cet astronaute qui serait pendant ces 4 ans un astronaute de l'ESA
34:14 et qui ensuite repartirait dans d'autres fonctions à l'accès en ESA.
34:20 Ça, c'est une nouveauté.
34:22 La deuxième nouveauté, c'est qu'on fait aussi une étude pour savoir si nous pourrions
34:30 recruter et faire voler un astronaute avec des handicaps physiques.
34:35 Ça, c'est une première mondiale.
34:38 On ne promet rien, on n'est pas sûr de pouvoir y arriver, mais en tout cas,
34:41 on va sélectionner une ou deux personnes avec des handicaps qui sont bien précisés.
34:46 On ne peut pas prendre n'importe quel handicap, vous comprenez bien.
34:50 On va sélectionner une ou deux personnes avec des handicaps physiques et avec eux,
34:56 on va travailler pour voir s'il y a la faisabilité technologique et des solutions techniques
35:04 pour les faire voler à bord d'une capsule, par exemple, commerciale américaine,
35:10 et pour voir quelles sont les modifications à faire parce qu'évidemment,
35:14 il y a des problèmes de sécurité.
35:16 La personne ne doit pas se mettre en danger elle-même ou ne doit pas mettre en danger
35:21 tout l'équipage.
35:22 Il y a des procédures de sécurité où le handicap ne doit pas pouvoir être gênant
35:28 ou alors il faut trouver des solutions techniques pour que le handicap puisse quand même
35:34 ne pas induire des risques sur l'équipage.
35:38 Et ça, c'est combien d'eux, vous avez dit ?
35:42 Alors oui, on verra, c'est au moins un.
35:44 D'accord, c'est intéressant, très intéressant les nouveautés en tout cas.
35:50 Alors, que conseillez-vous aux jeunes filles et aux garçons intéressés par les sciences
35:57 en général et le spatial en particulier ?
36:01 Alors le spatial en Europe, et donc là, je peux vraiment parler de l'Agence spatiale
36:08 européenne, c'est extrêmement large.
36:10 L'Agence spatiale européenne, c'est la seule agence au monde qui couvre toutes les activités
36:15 spatiales.
36:16 Ça veut dire qu'on fait aussi bien des lanceurs comme Ariane ou comme le lanceur Vega.
36:23 On fait des programmes d'observation de la Terre extrêmement complexes, y compris avec
36:29 l'Union européenne.
36:31 Et avec l'Union européenne, on fait aussi le système Galileo de navigation, l'équivalent
36:38 d'un GPS américain, mais en mieux techniquement.
36:43 Donc ça aussi, ça se fait avec l'Union européenne.
36:46 Et ensuite, il y a d'autres programmes comme les télécommunications.
36:50 On a les programmes dont on vient de parler de l'exploration et des programmes scientifiques
36:56 purs, donc d'astronomie, d'astrophysique, plus des programmes technologiques transversaux.
37:01 Et maintenant, de plus en plus, on s'oriente vers des aspects de sécurité, par exemple
37:09 pour protéger la Terre contre des gros météorites qui pourraient menacer notre survie, ou simplement
37:17 améliorer tout ce qui est débris orbitaux, etc.
37:22 Donc aller capturer des engins dans l'espace qui sont plus contrôlés pour "nettoyer"
37:29 un petit peu l'espace.
37:30 Donc il y a plein d'activités dans tous les sens à l'Agence spatiale européenne,
37:35 ce qui fait qu'un ingénieur ou un scientifique peut vraiment trouver son bonheur.
37:40 Et ce qui est intéressant à dire, c'est que pendant les dix prochaines années, nous
37:50 allons recruter au minimum à peu près une centaine de personnes par an, puisqu'il y
38:00 a un renouvellement de génération qui va se faire de façon un peu accélérée.
38:05 Et d'un autre côté, nous avons eu une augmentation du budget de l'ESA, donc fin 2019, au dernier
38:13 conseil de ministre, de façon assez significative.
38:16 Et nous espérons, si possible, réitérer cela et avoir même plus de budget à la prochaine
38:22 conseil de ministre de l'Agence spatiale européenne, qui est fin 2022.
38:26 Ça veut dire que nous sommes en croissance, puisque le spatial devient complètement
38:30 essentiel à la vie de tous les jours et avec toutes les applications.
38:35 Pour finir, les associations scientifiques et techniques, sont-elles pour vous une
38:42 nécessité au sein de notre société et pourquoi ?
38:46 Tout ce qu'on peut faire pour mieux faire connaître les activités scientifiques et
38:54 technologiques sont vraiment des choses bienvenues.
38:59 Et effectivement, les associations doivent faire ce travail.
39:03 Je dirais malheureusement parce que dans notre domaine, qui est le spatial, on est
39:10 excellent du point de vue technologique, mais par contre, on n'est pas toujours très
39:14 bon du point de vue communication.
39:16 Donc, on a besoin de relais de communication.
39:19 Et vous voyez très bien, je veux dire, la société aussi, elle a un petit peu, je
39:26 dirais, pas mal changé les dernières années, où les jeunes se demandent plutôt, qu'est-ce
39:32 que je vais pouvoir faire pour gagner beaucoup d'argent rapidement ?
39:36 Bon, ce n'est peut-être pas forcément un objectif de vie qui est forcément enviable
39:42 à long terme.
39:43 Et donc, les sciences et les technologies sont un petit peu délaissées, je dirais.
39:49 Et franchement, moi, en tout cas pour le domaine spatial, mais il y en a plein d'autres
39:55 dans le domaine de l'environnement, des transports, maintenant tout ce qui est
39:59 problèmes climatiques, etc.
40:00 Où il faut justement innover, il faut justement que les technologies s'améliorent,
40:04 s'adaptent et trouvent des solutions.
40:06 Je pense que c'est ça le relais qui est intéressant à avoir, c'est de montrer que
40:13 la science et la technologie, ça peut avoir du bon et du mauvais.
40:17 Et donc, faisons-en justement, prenons la bonne partie de ces sciences et de ces technologies
40:27 pour améliorer justement notre environnement et la vie de tous les jours pour nous, mais
40:33 aussi pour les générations à venir.
40:35 Merci.
40:36 [SILENCE]