Trois femmes l'accusent de viols et d'agressions sexuelles. "Je subis ces attaques et ces accusations pour lesquelles je suis évidemment complètement innocent", a déclaré Cauet, l'animateur emblématique de la radio NRJ, invité de BFMTV, ce dimanche 10 décembre.
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00:00 Écoutez d'abord les mots de Sébastien Coé hier soir sur BFM TV.
00:04 Il dément et il l'a dit à plusieurs reprises,
00:07 tout est faux, tout est mensonger. Écoutez-le.
00:09 Tout est faux, tout est mensonger.
00:12 Parce que nous avons vu une plainte arriver, la plainte de cette demoiselle.
00:15 Nous sommes allés déposer d'autres plaintes parce que
00:18 nous avons eu entre les mains des documents
00:20 qui nous ont permis de déposer plainte pour dénonciation calonieuse
00:23 et pour tentative d'extorsion de fonds en bande organisée.
00:26 Je meurs d'envie de vous montrer les documents accablants que l'on a.
00:30 Je ne peux pas. Tout est entre les mains de la police.
00:33 Première question générale, Emmanuelle.
00:34 Comment avez-vous réagi lorsque vous avez entendu Sébastien Coé
00:38 orchestrer sa défense sur votre antenne ?
00:40 D'abord, voilà, c'est sa défense donc on ne peut que respecter une défense.
00:44 Ce qu'on peut quand même dire c'est que c'est assez classique
00:46 comme j'ai trouvé, comme système.
00:48 C'est-à-dire d'abord une victimisation.
00:49 La victime c'est moi et ce ne sont pas les victimes.
00:52 C'est moi qui ai porté plainte et pas elle.
00:54 Enfin, il y avait d'abord très clairement ça.
00:56 Il y avait aussi quelque chose d'assez classique aussi,
00:58 c'est la décrédibilisation de la parole de victime,
01:01 c'est-à-dire tout est faux.
01:04 Et la volonté de faire un focus sur une victime,
01:07 c'est-à-dire la première plainte.
01:09 Or, évidemment, dans ce dossier, ce qui marque,
01:11 c'est qu'il y a d'autres plaintes et moult témoignages.
01:14 Alors, il dit que tout est faux,
01:15 mais en même temps, il n'apporte pas des arguments précis
01:18 qui permettraient de prouver que tout est faux.
01:21 Alors, il dit que ses arguments, il les montrera à la justice
01:25 et qu'il ne peut pas le faire devant les médias.
01:27 On a du mal à comprendre ça.
01:28 Pourquoi aurait-il du mal à sortir ce qui,
01:31 quelque part, le disculperait au moins médiatiquement ?
01:36 Écoutez, je ne peux pas répondre à sa place.
01:37 Ça, c'est vraiment une ligne de défense.
01:39 Clairement, on a bien vu hier que les reviews étaient longues
01:41 et qu'il répétait de manière presque mécanique, en fait,
01:45 un système de défense qu'on lui avait dit de dire,
01:48 c'est-à-dire tout est faux, tout est faux.
01:49 Ne pas répondre sur, par exemple, la question
01:52 que Benjamin Duhamel répétait,
01:55 à savoir est-ce que vous avez des relations sexuelles avec la victime ?
01:57 On sentait qu'il ne voulait pas répondre à cette question.
02:00 Il y avait des éléments qui voulaient...
02:01 - Il ne voulait pas y répondre par oui ou par non.
02:03 - C'est ça, clairement.
02:05 Voilà. Et ensuite, je pense qu'il y a des éléments...
02:07 Évidemment, c'est facile de dire, j'ai plein de preuves,
02:09 mais je ne peux pas les montrer.
02:11 Après, clairement, il y aura un travail de la justice
02:13 sur tout ça à effectuer.
02:14 Moi, ce qui me marque, c'est vraiment la volonté de dire,
02:17 voilà, il y a une plaignante qui ment et qui a orchestré,
02:23 alors que l'on sait, quand on travaille sur ce dossier,
02:25 qu'il y a des plaintes, de plaintes en tout cas de femmes
02:29 qui sont dans des univers très différentes,
02:30 qui n'ont pas le même âge,
02:32 sur des faits qu'elles n'ont pas eu au même moment,
02:33 et qu'il y a par ailleurs beaucoup de témoignages,
02:36 vraiment beaucoup témoignant, on va dire,
02:38 de paroles et d'actes, pour le moins déplacés,
02:41 qui vont de la fin des années 90 jusqu'à aujourd'hui.
02:44 Donc, cette volonté de dire "c'est orchestré, c'est orchestré",
02:48 c'est vrai que c'est un petit peu compliqué
02:49 quand on sait, on va dire, l'étendue de ce qu'il a raconté autour de lui.
02:53 - Alexandra, il faut être quand même sacrément sûr de soi
02:56 pour dire, voilà, j'ai des arguments
02:58 qui vont faire tomber grosso modo tout ce que disent les plaintes,
03:01 j'ai les arguments,
03:02 il y a bien eu tentative d'extorsion de fonds en bande organisée.
03:07 - Oui, mais en même temps, il ne montre pas ses arguments pour l'instant.
03:09 Donc, en fait, on peut entendre ce qu'il dit,
03:12 mais il va falloir attendre le travail de la justice
03:14 qui seule pourra dire si ce qu'il appelle
03:17 une tentative d'extorsion de fonds en bande organisée est réel ou non.
03:21 En tous les cas, il n'a non seulement pas montré ces documents,
03:25 mais pas même expliqué comment des femmes
03:27 qui, a priori, ne se connaissent pas entre elles,
03:29 qui, vous le disiez, n'ont pas le même âge,
03:30 n'habitent pas au même endroit, ne décrivent pas des faits au même moment.
03:34 Pourquoi qu'elle serait le mobile de ces femmes ?
03:36 Et ce qu'il s'agit de demander de l'argent, il ne le dit pas.
03:40 Il ne dit pas clairement de quoi il parle
03:42 quand il parle de tentative d'extorsion de fonds.
03:44 - Il a aussi beaucoup insisté sur la chronologie des plaintes
03:47 et notamment sur le fait que le premier plaignant,
03:50 et donc sous-entendu la première victime, c'est lui.
03:52 Écoutez-le.
03:54 - Je suis le premier plaignant dans cette histoire.
03:56 Je suis le premier à avoir porté plainte.
03:59 Mais c'est important que les gens le sachent.
04:00 J'ai subi pendant un mois des horreurs,
04:03 des montages, des faux sur Twitter que mes enfants ont vus,
04:06 que tout le monde a vu.
04:08 Je suis allé déposer plainte pour harcèlement.
04:11 Deux jours plus tard, arrive une plainte
04:15 avec quelque chose qui n'avait jamais été dit jusque-là,
04:17 qui était le mot "viol".
04:19 - Qu'est-ce qu'il veut dire par là, quand il dit qu'il est le premier plaignant ?
04:21 C'est une tentative pour allumer un contre-feu ?
04:25 - Oui, c'est "je suis victime".
04:27 Voilà, je suis victime, je porte plainte, c'est moi la victime.
04:30 Après, il faut revoir comment s'est passée cette histoire.
04:32 C'est-à-dire qu'effectivement, tout a commencé sur les réseaux sociaux
04:36 avec un comte, Zoé Sagan, qui a dit
04:38 "racontez-moi vos rencontres avec les personnalités".
04:40 - Qui est Zoé Sagan ?
04:41 - Qui est un compte de Twitter assez puissant,
04:45 150 000 followers,
04:48 qui raconte beaucoup de fake news,
04:51 et qui, dans le cadre de ces fake news,
04:54 reçoit aussi beaucoup de témoignages.
04:56 Et on est à une période, et on peut se poser la question pourquoi,
04:59 où les personnes font plus confiance à un compte sur Twitter
05:04 qu'à des journalistes, à la justice et à des policiers.
05:07 Et cette jeune femme a envoyé son témoignage à Zoé Sagan,
05:11 qui l'a répercuté sur les réseaux sociaux.
05:13 Donc, de fait, il y a eu ce bruissement sur les réseaux sociaux
05:16 avant qu'elle ne porte plainte.
05:17 Est-ce que ça signifie que cette jeune fille n'est pas victime ?
05:20 Évidemment non, ça n'a strictement aucun...
05:22 Enfin, ça ne prouve absolument rien.
05:24 Et surtout, il faut savoir que la première plainte
05:27 a déclenché une deuxième plainte.
05:29 C'est-à-dire que c'est en lisant l'ordre,
05:30 c'est la première plainte que la deuxième plaignante a déposée plainte.
05:34 C'est très classique dans ce genre d'affaires,
05:36 parce que c'est très compliqué de porter plainte.
05:38 On sait que très peu de plaintes...
05:40 Une plainte en entraîne d'autres.
05:41 Voilà, voilà.
05:42 Et on sait que c'est très lourd de porter plainte en justice pour une victime.
05:45 Est-ce que vous savez, Emmanuelle, s'il y en aura d'autres, de plaintes ?
05:48 Je ne peux pas savoir.
05:49 On sait qu'il y a d'autres femmes qui témoignent.
05:51 Ça, vraiment, en tout cas, de manière...
05:53 Vous voyez, quand on enquête sur ces questions,
05:55 certaines se posent la question aujourd'hui de savoir
05:57 si elles porteront plainte.
05:58 Ça, oui, plusieurs me l'ont dit.
06:00 Pourquoi elles hésitent ?
06:02 Parce que c'est très lourd.
06:03 Vous voyez bien, la défense,
06:05 elle est extrêmement forte.
06:07 Elle est violente.
06:08 C'est quelqu'un de puissant, c'est quelqu'un de médiatique.
06:10 Ce sont parfois des personnes qui sont aussi dans cet univers médiatique
06:14 et qui n'ont pas aujourd'hui envie d'avoir des représailles.
06:17 Ce sont...
06:17 La première plaignante, par exemple, c'est une jeune fille de 25 ans,
06:21 assistante médicale.
06:22 Elle n'a pas le moyen même de payer un avocat pour tout dire.
06:24 Vous voyez, tout ça est compliqué quand même.
06:26 Alexandra ?
06:27 Oui, je voulais ajouter aussi qu'il dit qu'il est le premier plaignant,
06:30 mais il porte plainte à la mi-novembre.
06:33 Or, Zoé Sagan, elle est première accusation sur Twitter,
06:36 enfin en tout cas, les premiers relais de témoignages,
06:38 elle a mis octobre.
06:39 Il a mis un mois quand même.
06:40 Et sa première plainte, c'est pour,
06:42 précisément, pour harcèlement au moyen d'un service de communication en ligne.
06:47 Il a mis quand même un mois.
06:48 On a envie de dire, si vous êtes accusé de quelque chose qui est complètement faux,
06:52 pourquoi attendre un mois pour aller déposer plainte pour ça ?
06:55 Quelle est la suite de la procédure désormais ?
06:56 La suite de l'enquête ?
06:58 Il va y avoir, je parie, une confrontation.
07:00 Comment ça va se passer ?
07:01 Alors ça, c'est les enquêteurs qui le décideront,
07:04 les enquêteurs qui sont en charge de ce dossier.
07:05 Pour l'instant, ils ont trois plaignantes.
07:07 Peut-être, il y en aura-t-il d'autres.
07:10 On est dans le cadre d'une enquête préliminaire,
07:12 c'est-à-dire que c'est le parquet de Paris qui est en charge de ce dossier et qui enquête.
07:16 Et à un moment donné, si les investigations montrent qu'il faut aller plus loin,
07:20 que tout cela semble étayer,
07:22 alors il pourrait y avoir ce qu'on appelle une information judiciaire.
07:24 C'est l'étape d'après et une enquête qui prendra,
07:28 on peut d'ores et déjà le dire, plusieurs mois, voire plusieurs années.
07:31 C'est très très long.
07:32 Là, on parle en plus de faits qui se sont potentiellement passés pendant très longtemps.
07:38 Pour certaines, ça remonte.
07:40 D'ailleurs, il y a un des faits...
07:42 Il n'y a pas de prescription ?
07:43 Pour un des faits dénoncés à ce stade, oui, il y a prescription.
07:45 C'est une agression sexuelle en 2011.
07:47 En revanche, pour les viols qui sont dénoncés et dont il est accusé,
07:50 pour l'instant, il n'y a pas de prescription.
07:53 L'information judiciaire, elle va être ouverte rapidement ?
07:56 Alors ça encore, c'est la décision du parquet qui, à un moment donné, peut dire
08:01 que les investigations nécessitent que ce soit un juge d'instruction qui mène ce dossier.
08:06 Et donc, on confie le dossier à un juge d'instruction.
08:08 Et dans ce cas-là, ça montre quand même l'importance accordée aussi à ce dossier.
08:12 Est-ce qu'à votre connaissance, l'une et l'autre, les victimes présumées
08:15 ont l'intention de réagir à ce qu'elles ont entendu hier soir sur BFMTV ?
08:19 Alors, vous faites bien de préciser les victimes présumées
08:22 parce qu'effectivement, là, il y a vraiment encore tout le travail de la justice à faire.
08:26 En tout cas, j'ai eu, moi, hier soir, des réactions, notamment d'une des plaignantes
08:34 me disant "je suis dégoûtée" après cette...
08:40 - Parce que ça devient parole contre parole ?
08:43 - Parce que, voilà, en tout cas, je ne suis pas porte-parole de ces victimes.
08:49 Clairement, quand on porte plainte et qu'on dit qu'on a été victime de viol,
08:53 et comme notamment une des plaignantes explique que depuis, elle n'arrive pas à vivre bien,
08:58 qu'il y a eu des tentatives de suicide et qu'il y a eu un gros malaise,
09:00 et des antidépresseurs, etc., je pense que la puissance médiatique
09:05 d'une demi-heure accordée à quelqu'un qui, par ailleurs, sait parler sur un plateau,
09:09 ce qui n'est pas le cas des autres victimes, c'est quelque chose qui est très violent.
09:13 - Mais on en a quand même vu une qui est dans un état psychologique...
09:16 Elle est vraiment très très mal, on est bien d'accord.
09:20 Peuvent-elles mentir ces femmes quand on voit leur état psychologique ?
09:25 - Alors, là encore, c'est la justice qui va déterminer,
09:28 moi je ne me prononcerai pas là-dessus.
09:30 Qu'il ait pu y avoir, par exemple, ce foisonnement sur Twitter, au départ,
09:35 des femmes ou une femme, je n'en sais rien, qui aient voulu profiter de la situation,
09:39 je ne peux pas savoir.
09:40 Ce que je peux vous dire simplement, c'est qu'il y a beaucoup de souffrance,
09:43 que dans les nombreux témoignages, que nous n'avons pas forcément publiés,
09:46 mais que j'ai pu recueillir, il y a aussi beaucoup de femmes en pleurs.
09:50 Voilà, et donc, dans ce monde-là, autour de Sébastien Coé,
09:55 je peux en tout cas dire qu'il y a beaucoup de souffrance qui n'est pas simulée.