Créée il y'a plus de 10 ans, l'entreprise normande installée à Mondeville a des clients aux quatre coins du Monde.
Son fondateur, Antoine Brugidou nous raconte.
Son fondateur, Antoine Brugidou nous raconte.
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00:00 si vous nous rejoignez devant la télé ou derrière la radio sur France Bleu Normandie, il est 7h18.
00:04 L'écho d'ici, on parle de celles et ceux qui font vibrer l'économie locale chaque jour.
00:07 Et nous sommes ce matin dans le Calvados, près de Caen à Monteville.
00:11 C'est là que l'idée lui est venue, il y a près de 10 ans, confectionner des bateaux amphibies.
00:16 Antoine Brugidon, bonjour.
00:18 - Bonjour.
00:18 - Bienvenue sur France Bleu.
00:19 C'est parce que vous ne trouviez pas de place pour votre bateau dans un port de plaisance
00:24 que cette idée de l'équiper de roues de chaîne vous est venue ?
00:27 - Voilà, moi je navigue dans la Manche depuis plusieurs années, notamment du côté de Grandville.
00:32 Effectivement, vous avez des très grandes marées,
00:34 donc il y a un problème de mise à l'eau que tout le monde connaît par ici.
00:37 Et donc les gens mettent à l'eau avec leurs remorques, ou au mieux ils ont une place au port.
00:41 Vous savez que le port de Grandville a plusieurs dizaines d'années d'attente.
00:44 - Plusieurs dizaines d'années pour avoir une place ?
00:46 - Pour avoir une place, parce que les ports sont saturés,
00:49 il n'y a pas assez de place pour tous les plaisanciers.
00:52 Du coup, les gens mettent à l'eau avec des remorques.
00:53 Les remorques c'est assez compliqué, dès que vous avez un peu de clapot c'est même dangereux.
00:57 Et je me suis dit, il doit être possible d'avoir un très beau bateau,
01:00 un bateau je dirais normal, voire mieux que normal,
01:03 et qui en plus a la capacité de sortir de l'eau.
01:05 - Parce qu'on connaît bien sûr les camions, les chars amphibies,
01:08 mais à l'inverse on ne connaissait pas ces bateaux qui pouvaient sortir.
01:11 - Exactement, c'est-à-dire que l'idée c'est d'inverser un peu le paradigme
01:14 en disant on ne va pas faire un engin amphibie qui sera un peu mochard,
01:17 on va faire un vrai bateau qui aura la capacité de sortir de l'eau,
01:20 mais il faut que les gens l'apprécient comme un bateau.
01:22 - C'est une innovation normande ou il en existe déjà ailleurs ?
01:25 - Alors nous c'est vraiment une innovation qui nous est propre,
01:29 parce qu'il y a d'autres bateaux amphibies qui ont des roues,
01:32 qui ont aussi plein de qualités, qui ont l'inconvénient d'avoir une surface au sol
01:36 qui est plus faible que les chenilles.
01:38 Les chenilles ça a le gros avantage de passer partout,
01:40 et en plus en termes de design et d'intégration,
01:43 c'est beaucoup plus beau si je puis dire que des roues en fait.
01:46 - J'avoue ils sont beaux.
01:47 Iguana Yachts c'est le nom de votre entreprise.
01:49 Vous auriez pu concentrer votre commerce sur des bateaux plus abordables,
01:52 mais vous avez choisi le secteur du luxe pourquoi ?
01:54 - Alors quand vous êtes dans l'innovation high-tech,
01:56 parce que c'est quand même un produit très innovant,
01:58 on utilise des batteries lithium par exemple sur le sol,
02:02 comme les voitures Tesla,
02:03 et bien vous avez besoin de facturer des prix qui sont assez élevés,
02:07 et donc naturellement vous commencez par le luxe,
02:09 et l'idée étant évidemment un jour de vulgariser ce produit
02:13 en ayant des versions déclinées moins chères.
02:15 - Parce que moi je pense aux pêcheurs par exemple,
02:18 sur la côte d'Honac vous parlez justement de la difficulté de sortir de la plage,
02:21 souvent ils tractent leur bateau avec un tracteur,
02:24 ça pourrait peut-être les aider ?
02:26 - Voilà, alors vous avez raison, vous avez beaucoup d'usages,
02:28 c'est à cause de cela en 2011,
02:31 que j'ai fait un premier salon avec un prototype,
02:34 et je me suis rendu compte que moi j'avais mon problème de marée,
02:36 mais que finalement dans le monde entier,
02:38 il y avait des gens qui étaient intéressés par cette technologie,
02:41 alors il y a les pêcheurs, il y a les forces spéciales,
02:43 il y a les secouristes,
02:45 vous avez énormément de possibilités d'usages,
02:47 de ce système amphibie.
02:49 - Et actuellement, quels sont vos clients ? Des hôtels par exemple ?
02:52 - Alors aujourd'hui nous on vend ça essentiellement à des particuliers,
02:56 qui sont des propriétaires de maisons le long des plages,
02:59 et qui partent de chez eux dans le monde entier,
03:02 on est dans plus de 25 pays,
03:04 on est pratiquement sur tous les continents,
03:05 on a des bateaux au Japon, aux Etats-Unis, en Thaïlande, en Australie,
03:09 partout dans les Caraïbes,
03:11 et effectivement ce sont des gens qui plutôt que d'aller au port,
03:13 de prendre leur voiture et de faire 20, 30,
03:16 une demi-heure, une heure de route,
03:18 se mettent à l'eau depuis chez eux.
03:19 - Ah ah, incroyable !
03:21 Igwena Yot, entreprise normande.
03:23 Alors oui, on sort de la plage,
03:25 on sort de l'eau sur la plage par exemple,
03:28 je me posais la question avec nos auditeurs il y a quelques secondes,
03:30 est-ce que c'était, par exemple, je suis sur ma plage,
03:32 sur une plage et sur une serviette,
03:34 est-ce que je pourrais croiser l'un de vos bateaux ?
03:36 Est-ce que la réglementation nous autorise à sortir de l'eau ?
03:38 - Alors la France comme toujours est un cas un peu particulier,
03:41 on n'est pas né dans le pays le plus facile
03:43 pour les bateaux amphibies,
03:45 parce que c'est très bien,
03:46 d'ailleurs il y a une loi littoral qui protège énormément le littoral,
03:48 qui fait que les engins à motoriser sont interdits,
03:51 sauf au droit des cales.
03:53 Donc effectivement, vous pouvez vous mettre à l'eau
03:55 au droit d'une cale,
03:56 ou sur des espaces, en Normandie il y en a un certain nombre,
03:59 on va dire qu'ils sont tolérés.
04:01 - D'accord.
04:02 Igwena Yot, combien de salariés ?
04:05 - Alors il y a 48 salariés,
04:07 aujourd'hui, qui sont basés, on est basé à Monteville,
04:09 en fait on est sous le viaduc à Caen.
04:11 C'est une entreprise où on fabrique vraiment les bateaux,
04:14 donc on a une centaine de sous-traitants
04:16 qui font toutes les pièces du bateau, le composi, etc.
04:19 Et nous on fait tout ce qui est assemblage, test, finition,
04:21 les tests sont faits d'ailleurs souvent à Ermantville-sur-Mer,
04:25 donc on nous voit régulièrement sur la côte.
04:28 Les personnes locales d'ailleurs souvent s'interrogent en se disant
04:30 "Ah, c'est américain !"
04:32 Et je leur dis "Non, c'est fait à Monteville",
04:33 ils sont toujours très étonnés.
04:34 - C'est une belle fierté.
04:35 Igwena Yot à Monteville,
04:37 Antoine Brugidon, c'est votre idée,
04:39 depuis 10 ans vous y travaillez,
04:40 merci beaucoup d'être passé sur France Plus Inter.
04:42 - Alors Jean Broffy,
04:43 pour dire que nous recrutons et nous cherchons toujours des ingénieurs
04:47 parce que c'est très high-tech, très innovant,
04:49 les ingénieurs ne sont pas toujours faciles à trouver,
04:51 donc si vous êtes intéressé, n'hésitez pas à nous écrire.
04:54 Igwena Yot, on est à Monteville, vous nous trouverez sur Google.
04:58 - Ça marche. Allez les ingénieurs,
04:59 venez travailler ici en Normandie, à Monteville.
05:01 Merci beaucoup Antoine.
05:02 - Merci.