On en veut plus des films français de cette envergure !
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00:00 *Musique*
00:17 La deuxième partie des 3 Mousquetaires, sous-titrée "Milady", sera au cinéma le 13 décembre prochain,
00:23 c'est dans quelques jours à peine, et il arrive 6 mois après une première partie que j'avais littéralement adoré.
00:29 N'hésitez pas à aller voir ma critique de l'époque si vous ne l'aviez pas vue,
00:33 parce que je reviens sur de nombreux aspects, de nombreux sujets que je ne vais pas forcément évoquer dans cette vidéo.
00:38 Non, aujourd'hui, on va parler du film autrement, sous un autre prisme,
00:42 puisque j'ai eu l'occasion d'en parler avec ses auteurs et ses acteurs,
00:46 et notamment avec Olivier de Film Actu, on a pu discuter, interviewer,
00:50 eh bien, Eva Green, par exemple, que je n'ai pas besoin de vous présenter,
00:54 mais également Monsieur Martin Bourboulon, le réalisateur des deux films.
00:57 Et vous allez voir que vous allez apprendre beaucoup, beaucoup de choses très intéressantes.
01:02 3,4 millions d'entrées pour la partie 1 des 3 Mousquetaires d'Artagnan, sorti en avril dernier,
01:18 eh bien, le film de Martin Bourboulon fut un véritable succès à la fois populaire, mais également critique.
01:23 Mais on le savait depuis le départ, le film avait été pensé en deux parties,
01:27 et même tourné en même temps.
01:29 150 jours de tournage assurés entièrement en France, dans notre beau pays,
01:34 dans des décors naturels, le tout en langue française,
01:36 eh bien, cela faisait 60 ans, plus de 60 ans,
01:39 que le roman d'Alexandre Dumas n'avait pas été adapté pour le cinéma français.
01:43 Et comme je l'avais dit dans ma critique il y a 6 mois, le pari était non seulement réussi,
01:48 mais il fallait également soutenir ce genre de projet, à la fois pour le cinéma français,
01:53 mais aussi pour nous, les spectateurs.
01:55 Parce qu'on se plaint suffisamment du manque d'ambition de notre cinéma hexagonal,
01:59 cantonné souvent à des comédies simples et basiques,
02:02 et quand des producteurs et des réalisateurs comme ça, comme tels,
02:05 se lancent dans des projets aussi ambitieux, il faut qu'on soit là, évidemment, pour les soutenir.
02:09 Et d'ailleurs, j'en profite pour vous dire qu'il faut aller voir des films comme
02:13 "Gueule noire" de Mathieu Thiry, sorti il y a quelques semaines à peine,
02:16 "Le règne animal" de Thomas Caillé, ou même "Acide" de Juste Philippot,
02:21 pour leur dire que oui, on veut davantage de films comme ça en France, dans l'Hexagone.
02:26 Et d'ailleurs, la transition est toute trouvée avec la première question que j'ai posée à Martin Bourboulon,
02:32 avec des succès critiques et commercials de ces films-là, "Les trois mousquetaires",
02:37 les producteurs seront-ils moins frileux à l'avenir pour faire évoluer le cinéma français,
02:42 ou va-t-il falloir continuer à se battre encore et encore pour avoir des films aussi ambitieux chez nous ?
02:48 Eh bien, on écoute sa réponse.
02:50 Quand on voit ces deux films, il y a une chose qui me vient en tête tout de suite,
02:52 c'est de se dire que ça y est, le cinéma français revient un petit peu dans quelque chose d'ambitieux
02:57 en termes de blockbuster, on peut enfin rivaliser avec ce que font les gens aux États-Unis,
03:02 même sur le marché asiatique.
03:03 Est-ce qu'après votre film, et le succès aussi qu'il a eu, en tout cas pour la première partie,
03:08 est-ce que les producteurs vont être beaucoup plus dociles à faire ce genre de film,
03:12 ou va-t-il toujours falloir se battre pour produire ce genre de... ?
03:16 Je ne sais pas s'ils seront dociles, en tout cas, ce qui est évident, c'est qu'en France,
03:22 on a les ressources pour proposer des grands films blockbuster, comme vous le disiez,
03:27 mais surtout des grands films avec une ambition de cinéma forte.
03:30 On a les ressources en termes d'auteurs, on a les ressources en termes de techniciens, d'acteurs,
03:36 on a les histoires, c'est pour ça aussi qu'on revisite cette histoire qui n'avait pas été faite en France depuis 60 ans.
03:41 Donc c'est vrai qu'il n'y a aucune raison qu'on n'ose pas aller sur le même territoire
03:46 que certaines productions anglo-saxonnes, qui s'adressent au public avec une envie de spectacle
03:51 et d'ambition cinématographique forte.
03:54 Donc on a les producteurs et on sait faire, donc oui, il faut continuer à le faire.
03:59 Que ce soit crédible, et pas de la danse organisée et figée.
04:02 Il y a eu toute une préparation physique, on a fait beaucoup de répétitions de cascade.
04:09 Il faut connaître ça sur le bout des doigts.
04:10 Il faut savoir monter à cheval, se battre à l'épée.
04:12 Avec Yannick Borrel notamment à l'escrime, qui est champion olympique français.
04:16 Concernant la première partie des Trois Mousquetaires,
04:29 eh bien Martin Bourboulon avait été très fidèle aux événements du roman d'Alexandre Dumas.
04:34 Du coup, si on connaissait l'oeuvre par cœur, eh bien on savait déjà ce qui allait se passer.
04:39 Eh bien sachez que pour cette deuxième partie,
04:42 pas mal d'éléments scénaristiques ont été modifiés pour le plaisir de ses auteurs bien sûr,
04:46 mais aussi du spectateur qui du coup sera davantage surpris.
04:51 Et souvent quand vous parlez de votre vision des Trois Mousquetaires,
04:53 vous évoquez souvent ce nouveau regard que vous avez sur l'oeuvre d'Alexandre Dumas.
04:57 Et ce nouveau regard, je trouve qu'on le sent parfaitement dans la partie 2 "Milady",
05:00 parce que vous avez fait des changements justement par rapport au roman.
05:05 J'ai deux questions, à qui ont fait valider justement ces changements ?
05:07 Et est-ce que c'était important pour vous de surprendre le spectateur du coup ?
05:12 Il y a plusieurs choses dans le nouveau regard en réalité.
05:14 C'est un peu comme à l'opéra ou au théâtre,
05:15 quand les metteurs en scène contemporains réinterrogent les textes de Molière ou de Mozart
05:21 quand ils remettent en scène Don Juan.
05:23 Nous, ce qu'on voulait, c'était avec les auteurs et les producteurs,
05:27 s'autoriser à la fois des libertés par rapport aux textes d'origine
05:32 et en même temps rester assez fidèles à l'ADN de ce qui fait la force du roman.
05:36 Donc ça, c'était pour la partie, vous allez dire, auteurs.
05:40 Et moi, sur la partie +, on s'autorise tout.
05:43 Parce que par exemple, quand on parle des Trois Mousquetaires,
05:45 on a une image en tête qui est finalement le costume des images
05:49 des Trois Mousquetaires qu'on a pu voir avec des casaques bleus, des croix blanches.
05:53 Et c'est vrai que moi, j'avais très à cœur de changer ça,
05:56 de revisiter un petit peu ce look-là,
05:58 de le rendre peut-être pas forcément contemporain ou moderne,
06:01 mais en tout cas un peu plus sexy, un peu plus dans l'action.
06:04 J'avais enfilé une version plus western, c'est le premier mot qui me venait.
06:08 Donc j'avais plus envie de costume patiné, un peu sali, très ajusté
06:15 et qui quelque part était plus, oui, effectivement, plus sexy, plus fun.
06:20 Donc ça a commencé par là, le nouveau regard.
06:22 C'est-à-dire que quel est le reboot visuel qu'on s'imagine
06:25 et comment on réinterroge l'image d'Epinal qu'on peut avoir des précédentes versions.
06:30 D'accord, mais les changements scénaristiques aussi, ça c'était important.
06:33 Oui, les changements scénaristiques, c'est vraiment Mathieu Delaporte et Alexandre Delapatelier
06:36 qui ont, dans un premier temps, moi j'ai fait un gros travail de rebond avec eux,
06:41 mais ils ont vraiment eu à cœur de plonger tous les deux dans l'œuvre du roman
06:44 et de désausser un peu le moteur pour voir ce qui leur paraissait indispensable de garder
06:50 et ce, là où ils pouvaient effectivement greffer des événements historiques
06:53 qui n'étaient pas forcément dans le bouquin.
06:55 Je pense notamment à la tentative d'attentat contre le roi Louis XIII
06:59 qui est à l'origine de la fin du premier film
07:02 et qui tire aussi un peu dans son intrigue sur le deuxième film.
07:04 Ça, c'est un événement qui est dans l'histoire mais qui n'est pas dans le livre de Dumas.
07:08 Donc il y avait cette liberté de fusionner des événements entre eux,
07:11 au même titre que Dumas lui-même, quand il est au 19e siècle,
07:14 fusionne des éléments de l'histoire qui se sont passés au 17e,
07:17 voire au 18e, qui ramènent au 17e.
07:19 Donc on ne fait que suivre ce qu'il a initié lui-même en réalité.
07:23 D'accord. J'ai lu récemment dans le magazine Premier,
07:26 vous avez changé la colorimétrie de la partie 2
07:29 suite aux différents retours des spectateurs, pas seulement,
07:32 qui trouvaient que c'était un petit peu trop sombre, un peu trop marron dans l'image.
07:36 Est-ce que... Alors moi, je trouve que c'est quand même assez rare
07:38 qu'un cinéaste comme ça réajuste son film par rapport à ce qu'il peut entendre des spectateurs.
07:42 Est-ce que la vie des spectateurs est-il plus importante que la vision du cinéaste ?
07:47 Non, mais la vision du cinéaste, elle est nourrie par la vie des spectateurs.
07:52 C'est-à-dire qu'en réalité, c'est l'avantage aussi de ce retour d'expérience,
07:55 d'avoir fait un premier film.
07:56 Ce n'est pas tellement qu'on a modifié en fonction du retour,
07:59 c'est que déjà, la nature du deuxième film est différente.
08:02 On est dans des conditions de plus extérieur, plus au bord de la mer,
08:05 avec des scènes qui sont moins sombres par définition.
08:08 Donc de fait, il n'y avait pas de logique à reproduire exactement la même approche de colorimétrie.
08:17 Après, ces films, ils ont été tournés totalement en même temps.
08:20 On a tourné 150 jours en mélangeant en permanence les deux films.
08:24 Donc de toute façon, c'est évidemment la même image, la même direction artistique.
08:28 C'est juste, alors je ne sais pas comment ça a été retranscrit dans le premier,
08:31 mais c'est juste qu'effectivement, parce que le deuxième film s'attaque beaucoup plus
08:35 au siège de la Rochelle, en extérieur, qu'il est au bord de la mer,
08:38 il y a une colorimétrie qui est un petit peu différente.
08:40 Et ça a fait écho effectivement à certains retours du spectateur qui disaient que c'est en certaines scènes.
08:45 C'est plus en réalité, c'est plus dans certaines salles.
08:48 Parce que c'est très difficile de calibrer un film pour toutes les mêmes salles.
08:51 Aucune salle n'est vraiment réglée pareil en France.
08:54 Donc voilà, mais évidemment qu'on est toujours réceptifs et à l'écoute de ce que peut dire le spectateur.
08:59 Après le focus sur D'Artagnan il y a six mois, c'est le personnage de Milady
09:04 qui est donc mis en exergue dans cette deuxième partie.
09:07 Forcément, quand on a une actrice comme Eva Green au casting,
09:10 comment ne pas en profiter pour lui donner le rôle principal ?
09:13 Vous allez voir que la comédienne n'a pas accepté le rôle tout de suite,
09:17 mais que du côté de Martin Bourboulon, le choix était assez évident.
09:21 Et ce, pour plusieurs raisons.
09:23 Vous aviez hésité avant d'accepter ce film et ce rôle ?
09:26 Est-ce que c'est quelque chose auquel vous avez dit oui tout de suite ?
09:31 Non, je n'ai pas dit oui tout de suite.
09:34 Je redoutais un peu de jouer ce rôle qui est iconique et assez intimidant.
09:43 Même quand on m'a mentionné cette opportunité, sans avoir lu le script,
09:47 j'étais "pourquoi encore une énième version des Mousquetaires ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?"
09:53 C'est vraiment en lisant le scénario que j'ai trouvé ça très moderne,
09:59 une nouvelle vision des choses, quelque chose de plus viscéral,
10:04 plus dark parfois, qui rend le matériel plus profond et riche.
10:10 Et le personnage de Milady aussi, il y a quelque chose de moins insondable quand même.
10:16 Et on va découvrir dans le deuxième volet pourquoi elle est devenue cette femme sans scrupules.
10:22 Et du coup, par rapport à Eva Green, qui incarne Milady,
10:25 qui est le personnage un peu central de cet épisode,
10:30 le choix d'Eva Green dans ce rôle a été une évidence pour vous.
10:34 On sait que dans sa filmo, elle a toujours un petit peu ce rôle de femme fatale.
10:37 Alors j'imagine que vous avez peut-être choisi par rapport à ça.
10:40 Est-ce qu'il y a un film en particulier qui vous a dit "Ah, c'est ma Milady à moi, Eva Green" ?
10:45 Ce ne sont pas des films, ce sont des photos, ce sont des visuels.
10:48 Eva, je trouve qu'elle correspondait, voire même,
10:51 moi je ne suis pas non plus un expert de toute sa filmographie
10:56 que j'aurais revue cinq fois avant de lui proposer le rôle.
10:59 Ce n'est pas du tout ça, Eva je la connais évidemment comme tout le monde,
11:02 mais en réalité, quand je parle d'elle en tant que femme actrice française,
11:07 elle a un certain mystère qui fait partie de sa personnalité publique.
11:12 Déjà, beaucoup de personnes peuvent s'imaginer qu'elle n'est pas que française,
11:16 ne savent pas si elle est française ou anglaise.
11:18 Elle a finalement beaucoup plus joué dans des films anglo-saxons que des films français.
11:22 Et ça, ça participe aussi quelque part d'un petit mythe.
11:26 Et du coup, c'est attirant comme n'importe qui, c'est attirant pour un réalisateur
11:32 et ça l'est pour un spectateur, je pense.
11:34 Donc voilà, et puis Eva, elle a quelque chose de très rare,
11:38 c'est qu'elle a une...
11:39 C'est comme ça, c'est l'injustice ou la justice de ce métier,
11:44 c'est qu'elle a une cinéginie très puissante.
11:47 Il se passe forcément toujours quelque chose quand on la filme,
11:49 elle a des yeux, elle a un regard.
11:50 La caméra aime la filmer, je ne sais pas comment vous dire.
11:55 Un plan d'écoute, que ça soit au 50 mm, au 80 mm
11:58 pour entrer un peu dans les détails techniques,
12:00 en contre-plongée, en plongée, dans un travelling.
12:03 Il y a toujours quelque chose qui fait qu'il y a une force à l'image grâce à sa présence.
12:08 Et ça, pour un metteur en scène, c'est extraordinaire.
12:11 Donc je sentais ça.
12:12 Donc voilà, et puis elle a une dimension internationale aussi très forte, Eva.
12:15 Donc ça portait aussi le projet et pour nous, ça racontait beaucoup de choses.
12:20 - Bon, la question que tout le monde se pose maintenant, après ces deux films-là,
12:23 c'est de savoir si le cinéma français va réussir à capitaliser sur cette belle expérience.
12:28 Je me souviens que pour "Le Pacte des loups" en 2001,
12:30 malgré ses presque 6 millions d'entrées,
12:33 le cinéma français d'envergure est un petit peu resté sur le carreau.
12:36 Christophe Gans également.
12:37 Mais il se pourrait bien qu'on ne fasse plus les mêmes erreurs qu'il y a 20 ans,
12:41 d'autant qu'une version en un seul film pourrait même être envisagée.
12:44 Écoutez bien la réponse de M. Martin Bourboulon.
12:47 - Sans rien spoiler sur le film, la fin se termine sur quelque chose qui est donc assez ouvert,
12:52 là aussi un petit peu inédit par rapport à l'oeuvre de Dumas.
12:54 Est-ce qu'on peut s'attendre à une suite ?
12:55 Est-ce qu'on peut aussi essayer de créer une espèce de Alexandre Dumas universe ?
12:59 Avec, vous savez, le Monte-Cristo qui est en train de se tourner,
13:02 ou je ne sais pas s'il est fini en tout cas, avec Pierre Ninet.
13:04 Est-ce que vous avez déjà imaginé ça ? Vous avez fait des connexions peut-être ?
13:07 - Nous, on a plein d'imagination, on a plein d'idées,
13:10 mais pour revenir à votre question précédente,
13:12 on saura toujours être à l'écoute du spectateur.
13:14 C'est-à-dire qu'autant ces deux films ont été faits ensemble,
13:17 ils ont été fabriqués ensemble dans la même logique,
13:18 c'était une proposition risquée et audacieuse de la part des producteurs.
13:22 Autant aujourd'hui, à cinq jours de la sortie,
13:24 on n'a pas le droit de dire qu'on en fera forcément un, trois.
13:27 Ça sera vraiment au spectateur de le décider, d'une certaine manière.
13:31 S'il en a envie, on saura lui proposer des idées.
13:33 Mais aujourd'hui, on est dans une position sincèrement très humble
13:37 par rapport à la sortie de ce film.
13:39 On verra bien. C'est sûr que la fin nous amuse.
13:43 Moi, j'avais à cœur aussi de projeter avec les auteurs une perspective,
13:48 mais on verra. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, rien n'est décidé.
13:51 On saura évidemment être à l'écoute et réceptif au retour du public.
13:55 D'accord. Et dernière question.
13:56 Est-ce que vous avez imaginé une version longue à vos films ?
13:59 On sait qu'aujourd'hui, des versions longues.
14:01 Director's cut, on appelle ça Director's cut, mais beaucoup plus longue.
14:04 Chaque film fait à peu près deux heures, si je ne dis pas de bêtises.
14:07 Moi, j'aurais bien aimé que la deuxième partie fasse deux heures trente,
14:10 parce qu'il faut raconter énormément de choses.
14:11 On voit que le rythme est un peu plus cadencé.
14:14 On sent que vous êtes un peu plus pressé dans la narration.
14:18 Est-ce qu'on peut imaginer une version longue ?
14:19 On sait que maintenant, les gens vont au cinéma,
14:20 tous les films dépassent deux heures trente, voire trois heures aujourd'hui.
14:23 On sait qu'on veut ramener les gens qu'ils en aient pour leur argent.
14:25 Est-ce que vous avez pensé à ça aussi, peut-être ?
14:28 On n'a pas forcément pensé à une version longue.
14:30 En tout cas, moi, je suis très sensible et très obsédé par le montage.
14:35 C'est vraiment un endroit aussi qui participe beaucoup de ma mise en scène.
14:38 Donc, de manière totalement personnelle, le montage de ce film me paraissait être le bon.
14:45 Maintenant, la version longue, ça serait celle des deux films accrochés l'un à côté de l'autre.
14:49 Parce qu'on repropose d'ailleurs à la sortie dimanche des journées un peu marathon,
14:55 où on propose les deux films back to back,
14:57 parce qu'en fait, la fin du premier film, le début du deuxième, pardon,
15:00 démarre une minute après la fin du premier.
15:04 Et vous faites un résumé en plus.
15:05 On en fait un résumé qui était difficile à faire,
15:08 mais qu'on a eu à cœur de faire, je pense, encore une fois pour le spectateur.
15:12 C'est bien.
15:13 Je ne sais pas comment vous l'avez vécu, mais c'est vrai que je pense qu'on est content
15:16 de reprendre un peu contact avec un film qu'on aurait vu il y a six mois.
15:20 Oui, puis ça fait un peu série, précédemment.
15:22 Ça remet un peu en perspective des enjeux principaux, il me semble.
15:25 D'accord. Et donc une version peut-être...
15:27 Une version cadencée...
15:28 - Une quatre-vingt-et-demi... - Ce n'est pas du tout exclu.
15:30 - Ce n'est pas exclu. - Oui, oui.
15:30 Ce n'est pas du tout exclu.
15:31 En un film, on peut faire en sorte.
15:32 Oui, le premier fait 1h55, le deuxième à peu près 1h50.
15:37 On pourrait imaginer une version de ces deux films en même temps.
15:39 Ça pourrait être chouette.
15:41 Voilà pour la partie interview de ces trois mousquetaires.
15:44 Alors, concernant mon avis, j'ai trouvé le film efficace
15:47 et dans la même veine que le premier chapitre.
15:50 C'est du grand spectacle et c'est tout ce qu'on demandait, évidemment,
15:53 avec toujours cette nouvelle vision contemporaine
15:55 qu'on peut avoir du cinéma français.
15:57 Alors, certes, on aurait aimé que le traitement des trois mousquetaires,
16:01 enfin plutôt des quatre mousquetaires, soit plus équitable,
16:04 parce que, oui, Romain Duris et Pio Marmaille
16:07 sont beaucoup moins présents à l'écran dans cette deuxième partie.
16:11 Mais c'est vrai qu'en deux fois deux heures,
16:13 c'est le temps pour les deux films,
16:14 il fallait faire des concessions.
16:16 Ce n'était pas forcément évident.
16:17 Et c'est vrai que la fin, je la trouve un petit peu précipitée,
16:20 que le film aurait mérité un traitement plus long.
16:23 Pourquoi pas deux fois deux heures trente ?
16:24 Franchement, ça n'aurait pas changé grand chose pour nous, les spectateurs.
16:27 Au contraire, on aurait été content et ça aurait permis de renforcer certaines scènes.
16:31 Je pense que c'est assez évident.
16:33 Et d'ailleurs, je me pose cette question.
16:35 Est-ce que les trois mousquetaires ne mériteraient pas d'être adaptés
16:38 en une série télé aussi ambitieuse de plusieurs épisodes ?
16:43 Le format serait plutôt bon, en vrai.
16:44 Je trouve qu'ils seraient vraiment adaptés, effectivement,
16:47 à ce qu'on pourrait faire de cette franchise.
16:49 En tout cas, même si ce deuxième épisode n'a plus l'effet de surprise du premier avec lui,
16:53 il a su quand même garder cette force dans la mise en scène,
16:56 dans ses décors, dans la qualité du jeu de ses acteurs, évidemment,
17:00 et surtout de son rythme, que je trouve vraiment très soutenu.
17:03 Peut-être un petit peu trop parfois,
17:04 mais en tout cas, on passe vraiment un agréable moment.
17:07 Ça reste du grand spectacle et une fois encore,
17:09 soutenons ce genre de cinéma si on veut que notre cinéma à nous hexagonal
17:14 puisse continuer à être aussi ambitieux.
17:17 Parce que de toutes les façons, lorsqu'on regarde les deux en même temps,
17:19 vous allez passer un très, très bon moment.
17:22 Merci beaucoup pour vos réponses.
17:23 Merci à vous, Martin. Merci.
17:24 Merci, au revoir.
17:25 Merci, bonne journée, bon courage.
17:25 Merci.
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