• il y a 2 ans
Depuis la mi-mars, des centaines de personnes, évacuées de camps de migrants ou de squats à Paris, ont été dirigés vers des "sas d'accueil temporaires régionaux", loin de la capitale. Les associations dénoncent une stratégie d'éloignement, à l'approche des Jeux olympiques.  

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Transcription
00:00 Il fait encore nuit lorsque ces migrants sont délogés de leur campement.
00:04 L'objectif des autorités, les orienter vers des sas régionaux.
00:08 Mais sur les 100 personnes présentes hier matin,
00:11 seules 16 ont accepté de prendre place dans ce bus
00:15 qui les emmène à Strasbourg.
00:16 - Si ça paraît, je vais monter.
00:18 Si ça ne paraît pas, je ne vais pas monter.
00:21 Strasbourg, c'est très lourd pour moi.
00:23 Je n'ai pas besoin d'aller là-bas.
00:25 Déjà, je travaille ici.
00:26 Pour ça, je n'ai pas d'argent là-bas.
00:29 Plusieurs associations dénoncent ce dispositif
00:31 qui viserait, selon elles, à vider Paris de ces migrants
00:35 pour les Jeux olympiques de 2024.
00:37 Depuis avril dernier,
00:39 plus de 3 300 personnes ont été redirigées vers ces 10 sas régionaux.
00:43 Des centres d'accueil parfois éloignés des grandes villes,
00:46 mal desservis, insalubres et faiblement sécurisés.
00:50 - Si les gens refusent de monter dans les bus
00:52 alors qu'ils vivent dans des campements de fortune
00:53 aussi misérables ici,
00:54 c'est qu'il y a un problème avec la destination des bus.
00:57 Ce que propose l'État français
00:58 ne correspond pas aux gens.
00:59 Et ça veut dire qu'au final,
01:01 ils se retrouvent dans une situation pire
01:02 qui est de vivre en hiver sous ce pont.
01:04 - Arrivé à Strasbourg,
01:06 ces 16 migrants vont être pris en charge
01:08 pendant trois semaines dans cet hôtel désaffecté.
01:10 Mais selon Médecins du Monde,
01:12 60 % d'entre eux ne recevront aucune solution d'hébergement.
01:17 - Le souci, c'est qu'aujourd'hui,
01:18 ils installent ce dispositif dans un contexte
01:21 où il y a très peu de moyens.
01:22 Il y a plus de besoins
01:25 par rapport à des personnes
01:26 qui sont sans solution d'hébergement
01:28 que de places à leur offrir quand elles appellent le 115.
01:31 - De son côté,
01:33 le gouvernement assure que ces transferts vers les régions
01:35 ne sont pas liés aux Jeux olympiques de Paris.
01:38 - C'est Lya Vallée, c'est vous,
01:41 qui étiez hier matin près de ce pont à Paris
01:44 pour accompagner ces migrants transférés vers Strasbourg.
01:46 Ils deviennent quoi une fois qu'ils sont à Strasbourg ?
01:49 On comprend qu'ils y restent trois semaines
01:50 et ensuite, ils sont livrés à eux-mêmes ?
01:52 - Ils vont dans ces sas régionaux,
01:55 l'ancien hôtel qu'on vient de voir sur ces images.
01:57 Leur situation va être étudiée pendant ces trois semaines
02:00 parce qu'il y a des travailleurs sociaux
02:01 qui vont leur rendre visite.
02:02 Pour les 84 autres personnes
02:04 qui sont parties dans le bus d'Île-de-France,
02:07 ils vont dans un centre, eux aussi,
02:08 où leur situation va être étudiée,
02:10 mais c'est seulement pour une semaine.
02:12 Ils sont une semaine à l'abri
02:13 et en fonction de leur situation,
02:15 ils vont être orientés dans d'autres structures
02:18 ou ils vont être remis à la rue.
02:19 Mais il faut savoir que ces personnes,
02:20 si elles veulent rester en région,
02:22 c'est parce qu'elles ont du travail ici.
02:23 - Ils restent donc trois semaines dans ces sas
02:26 et après, qu'est-ce qui se passe après ?
02:28 - Ils sont orientés vers un hébergement
02:31 adapté à leur situation, si on en croit les autorités.
02:34 En réalité, soit ils sont demandeurs d'asile
02:36 et ils vont dans des structures d'asile,
02:38 soit ils sont hors parcours
02:40 et ils vont dans des centres d'urgence.
02:42 Mais ces centres d'urgence,
02:43 ils sont surchargés partout en France,
02:45 peu importe la ville,
02:46 donc beaucoup finissent à la rue.
02:48 - Vous n'avez peut-être pas le chiffre,
02:49 mais est-ce que certains sont reconduits à la frontière ?
02:51 - On ne sait pas encore.
02:52 - En neuf mois, combien de migrants ont été transférés
02:55 de Paris vers ces sas régionaux au total ?
02:58 - Selon la préfecture de police de Paris,
03:00 3329 personnes auraient été orientées vers ces sas régionaux.
03:03 - Et on arrive à savoir combien sont revenus ensuite vers Paris
03:06 une fois les trois semaines écoulées ?
03:07 - C'est très difficile de savoir, c'est très opaque.

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