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Depuis un peu plus d'un mois, Patrick Arlettaz, 51 ans, est officiellement l'entraîneur en charge de l'attaque du XV de France. L'ancien manager de l'USAP a rendu visite à France Bleu Roussillon ce mercredi pour raconter sa nouvelle vie entre le pays catalan et l'équipe de France.

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Transcription
00:00 Mais pour l'instant notre invitée vous attend au bout du fil.
00:03 Patrick Arletaz est avec nous en studio.
00:06 L'ancien entraîneur, vous le savez, de l'USAP,
00:07 désormais entraîneur de l'ATAC aux 15 de France.
00:11 Le nouveau staff des Bleus s'est retrouvé au début du mois.
00:13 Patrick Arletaz vient nous donner de ses nouvelles.
00:16 Vous lui posez toutes vos questions au 04 68 35 5000.
00:20 En attendant, il vous répond Suzanne Chaudjailly.
00:22 Bonjour Patrick Arletaz.
00:24 Bonjour.
00:25 Alors vous qui n'aviez connu qu'une seule sélection chez les Bleus,
00:28 c'était en 95, qu'est-ce que ça fait d'y revenir en tant qu'entraîneur ?
00:32 Ça fait quelque chose quand même, non ?
00:35 Oui, oui, c'est particulier parce que moi je ne suis pas un enfant de la maison bleu blanc rouge.
00:41 Donc voilà, j'ai eu la chance de connaître une sélection,
00:45 mais c'était une sélection en passant qui venait me remercier,
00:51 enfin me féliciter pour les quelques saisons que j'avais fait à l'USAP.
00:57 Mais ça s'est arrêté très vite et voilà, j'ai toujours été plus un joueur de club.
01:03 Et donc je découvre, c'est tout neuf pour moi,
01:08 le fait d'être appelé à occuper ces fonctions,
01:14 forcément c'est une très belle reconnaissance.
01:17 Je ne croyais pas trop que Fabien allait me choisir moi,
01:22 il y avait des gens beaucoup plus bons qu'Ebel.
01:24 Fabien Galtier ?
01:25 Oui, il a fait ce choix-là, donc c'est une belle reconnaissance.
01:28 En tout cas, vous ajoutez votre nom à la liste des Catalans qui ont rejoint l'équipe de France.
01:34 On peut en citer Jean Mazeau, Marc Lièvremont, Guilhem Guirado,
01:37 évidemment Laurence Amperré.
01:39 L'équipe de France et le pays catalan, décidément c'est une longue histoire.
01:42 Je suppose que vous êtes fier ?
01:45 Oui, oui, bien sûr.
01:46 Oui, oui, c'est une immense fierté pour tout ce que vous avez dit.
01:50 D'abord pour la reconnaissance de mon travail de manière très égoïste,
01:55 ensuite, effectivement, je suis fier qu'un catalan du sud de la France
02:01 soit appelé pour une mission aussi importante au niveau national.
02:09 C'est chouette, ça veut dire qu'on est aussi considéré, qu'on est regardé.
02:14 De temps en temps, on souffre de ça,
02:16 et on a l'impression ici que personne ne nous considère, personne ne nous voit.
02:20 Ah oui, c'est comme ça que vous l'avez vécu cette année à l'USAP ?
02:24 Non, ça prouve que non, mais on est construit là-dessus.
02:27 Quand on est catalan, on a toujours cette espèce de doute de savoir...
02:31 Voilà, on n'est pas le département le plus riche, on est...
02:34 Tout au bout de la France.
02:35 Voilà, on est un peu... On est très très loin.
02:38 On est le plus loin de la capitale.
02:40 Donc on a toujours cette espèce de doute, c'est comme ça qu'on se construit.
02:44 Ça fait partie aussi de notre caractère.
02:47 On a ce caractère-là parce qu'on est très fier, on a envie d'exister,
02:51 en même temps on n'est pas sûr que tout le monde nous prend en considération.
02:55 Donc ça montre bien, je trouve,
02:57 que ce qu'on fait dans notre petit coin c'est aussi considéré,
03:01 c'est aussi regardé au niveau national.
03:02 Alors c'est une nouvelle vie quand même pour vous,
03:04 une nouvelle façon de travailler aussi.
03:06 Là au début du mois, vous étiez à Marcoussis,
03:08 mais vous allez majoritairement travailler depuis chez vous désormais ?
03:12 Oui, oui, c'est un petit peu vite.
03:16 Et...
03:17 Oui, oui, c'est un rythme totalement différent du rythme de club.
03:21 C'est très intense quand on se retrouve,
03:24 on a des visios récurrentes comme ça,
03:28 et assez régulières et assez souvent.
03:33 Mais voilà, je le pense,
03:36 alors je n'ai pas encore connu la compétition,
03:37 mais tout le monde me le promet, c'est très intense pendant la compétition.
03:41 Mais c'est ponctuel, c'est sur des périodes recettes ?
03:44 Oui, oui, c'est des périodes de un mois, un mois et demi,
03:47 et ensuite pendant trois mois on prépare la période d'après.
03:53 Il y a beaucoup de boulot en dehors du fait d'entraîner, d'avoir les joueurs.
03:56 Effectivement, c'est une autre façon de penser ce métier-là.
03:59 Il faut être très bon, très performant,
04:01 et très condensé pendant les compétitions pour les réussir.
04:06 Là par exemple, vous n'avez pas encore vu les joueurs ?
04:08 Non, non, non, là on n'a pas eu les joueurs,
04:10 on s'est entraîné sur les moins de 20 ans.
04:14 On a fait deux séances d'entraînement avec les moins de 20 ans
04:18 pour mettre au point nos entraînements
04:22 quand les joueurs du Classe de France vont arriver fin janvier
04:25 pour préparer le tournoi.
04:27 Mais on n'a pas eu les joueurs, on va commencer à les appeler.
04:30 On a commencé à discuter sur les sélectionnables,
04:33 mais on n'en est qu'au premier jet.
04:37 C'est comment de travailler avec Fabien Galtier,
04:39 le sélectionneur, si j'en crois vos paroles ces derniers jours dans la presse,
04:43 c'est plutôt un chef sympa, en tout cas ce sont vos mots, c'est vrai ça ?
04:48 Oui, on le connaît tous, Fabien vous le connaissez tous
04:53 sur ses interviews et sur le personnage,
04:57 mais dans sa façon de travailler, c'est immensément participatif.
05:02 Il implique tout le monde sans arrêt,
05:05 il nous implique dans à peu près tout,
05:07 il nous responsabilise par rapport à nos parties.
05:11 Il pourrait être très pointilleux, très exigeant aussi ?
05:14 Il l'est, mais en même temps il est très à l'écoute, très ouvert.
05:19 Moi j'étais surpris sincèrement de l'ampleur de l'ouverture
05:24 et de la place qu'il fait à tous ses collaborateurs.
05:27 Bien sûr c'est le chef, c'est lui qui décide, c'est lui qui fait.
05:30 C'est ce que j'allais dire, c'est Fabien Galtier qui décide et vous qui appliquez ?
05:33 Ou vous avez quand même une marge de manœuvre pour proposer votre style ?
05:36 C'est le contraire en fait, il écoute toutes les propositions
05:39 puis on décide après d'une marche à suivre
05:42 et il laisse assez d'autonomie, bien sûr en revenant tout le temps,
05:47 en étant très pointilleux sur ce qu'on a dit, ce qu'on a décidé,
05:51 la ligne à respecter.
05:54 Mais voilà, je le trouve très ouvert pour l'instant.
05:59 J'en parlerai mieux après la compétition
06:02 parce que des fois le stress de la compétition
06:05 et l'intensité, la pression etc.
06:08 c'est quelqu'un qui a de l'expérience par rapport à ça.
06:11 Je ne pense pas que ça change beaucoup mais on ne sait jamais.
06:16 Je pourrais mieux en parler après ça
06:17 mais pour l'instant on est en co-construction et c'est plutôt agréable.
06:21 Votre style, votre franc-parler, on le connaît bien ici en Pays-Catalan,
06:25 vous avez entraîné LUSAP pendant 7 ans.
06:28 On vous connaît bien, vous le dites vous-même,
06:30 moi je parle beaucoup donc il faut que je me freine,
06:32 si on me dit de baisser le volume, je le ferai.
06:35 - Ce sera ça l'un de vos challenges en équipe de France ?
06:38 - On ne me l'a pas demandé encore, mais j'anticipe.
06:43 - Vous savez en tout cas qu'il faut mettre de l'eau dans votre vin ?
06:45 - Non, je ne sais pas qu'il faut que je mette de l'eau dans mon vin
06:48 mais je sais que peut-être on va me le demander un peu.
06:52 - Vous anticipez ?
06:53 - Et j'ai accepté cette mission en sachant que Fabien est le patron.
06:56 Donc à un moment donné, je connais mon caractère,
06:59 je sais quels peuvent être mes débordements,
07:05 pas des débordements caractériels,
07:07 mais mes débordements dans les mots et dans le verbe.
07:09 Donc j'anticipe un tout petit peu en disant à tout le monde
07:13 qu'effectivement on ne me changera pas,
07:18 je ne changerai pas, ce n'est pas ce qu'il veut de toute manière,
07:20 sinon il aurait choisi quelqu'un d'autre,
07:22 je le dis assez souvent mais c'est la vérité.
07:24 Mais peut-être effectivement de temps en temps,
07:26 il faudra que je sois moins volubile.
07:28 Donc voilà, je suis prêt à le faire.
07:30 France Bleu Roussillon, l'invité du 6/9.
07:33 Il est 7h54 sur France Bleu Roussillon,
07:35 Suzanne Chaudjayi notre invitée, Patrick Arletaz,
07:38 ancien entraîneur de l'USAP
07:39 et désormais entraîneur du Casse de France,
07:41 en charge de l'Attac.
07:42 - On ne vous a pas encore entendu sur l'élimination des Bleus
07:45 en quarts de finale de Coupe du Monde, frustré j'imagine ?
07:49 - Oui, moi j'étais comme beaucoup,
07:53 j'ai passé des années en étant triste pour l'équipe de France
07:58 et pour ses résultats.
08:00 Il faut être très conscient que l'équipe de France
08:04 est un moteur pour tout le rugby français.
08:06 Le rugby a une telle importance aussi en France
08:10 et on en profite tous parce que l'équipe de France marche aussi.
08:13 Donc on a un très beau championnat avec le top 14
08:17 et l'équipe de France est moteur aussi de notre sport.
08:21 Donc je suis devenu, quand l'équipe de France a été performante,
08:24 je suis devenu supporter vraiment de l'équipe de France.
08:28 J'étais persuadé comme beaucoup qu'on allait être champion du monde
08:31 et en tant que supporter j'ai été fatalement très déçu.
08:36 - Et en tant qu'entraîneur désormais ?
08:39 - En tant qu'entraîneur je suis toujours très déçu.
08:42 Maintenant j'ai envie que cette équipe de France soit performante
08:45 parce que je le dis encore une fois,
08:47 je trouve que ça profite à tout le monde.
08:50 Si on a une équipe de France forte, ça profite à tout le rugby français
08:55 et c'est notre mission au Cade de France
08:59 de pouvoir faire en sorte que le rugby français soit fier de sa vitrine.
09:06 - Quand vous voyez l'USAP en difficulté cette saison en top 14,
09:09 avant-dernière au classement, deux victoires, sept défaites,
09:13 vous en avez connu des moments difficiles avec l'USAP ces dernières années.
09:16 Alors comment vous voyez ça désormais de loin ?
09:19 Enfin en tout cas, comment vous le vivez désormais ?
09:22 - Alors je le vois pas tellement de loin parce que je suis toujours là
09:27 et puis j'ai vu tous les matchs à la maison.
09:29 Voilà, je vais au stade.
09:31 - Vous allez aussi à Imme-et-Gérald ?
09:33 - Oui, j'ai pas loupé un match.
09:34 Le seul match que j'ai loupé c'est celui du week-end dernier
09:37 contre les Sud-Africains parce que je n'étais pas là,
09:40 mais je travaillais.
09:43 Mais sinon après j'ai vu tous les matchs à la maison
09:45 et puis les autres matchs à la télé.
09:47 Je l'ai dit, je reste supporter.
09:50 Je le serai tout le temps, c'est pas incompatible.
09:54 - Alors comment vous voyez cette saison pour l'instant ?
09:57 - Elle est difficile cette saison, mais il y a des tonnes d'explications.
10:01 L'absence des internationaux au début du mandat
10:05 qui a mis en fragilité l'effectif.
10:10 Et voilà, moi je me fais pas trop de soucis.
10:13 L'équipe a eu un bon recrutement, ça c'est vrai.
10:16 Le recrutement a mis du temps à arriver, vraiment.
10:21 Il faut une période d'acclimatation entre Franck qui est arrivé,
10:26 le nouveau recrutement.
10:29 On a vu de très bons matchs contre Toulon et contre Montpellier.
10:32 - Tout ça prend du temps et il faut qu'une alchimie se crée.
10:35 Vous avez confiance quand même ?
10:36 - Il n'y a pas trop de temps toujours,
10:38 mais je sens et je vois dans l'équipe...
10:42 Le début de saison a été compliqué parce qu'ils étaient un peu perdus
10:46 là-dedans.
10:48 Et là je sens une vraie déjouer concernée,
10:53 qu'on a envie de le faire.
10:54 Et la qualité dans cette équipe, que ce soit dans le staff
10:56 comme sur le terrain, je pense que ça va le faire.
11:00 Et puis il y a des équipes en difficulté aussi.
11:02 Même au Yola qui fait un début de saison meilleur que celui de l'USAP,
11:06 je suis persuadé que ça dure très longtemps.
11:08 - Patrick Carlitez, vous restez avec nous.
11:10 L'ancien entraîneur de l'USAP répond à vos questions.
11:12 Vous nous appelez au 04 68 35 5000.

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