Une élève de 12 ans, scolarisée en classe de cinquième au collège "Les Hautes-Ourmes" de Rennes, a menacé sa professeure d'anglais avec un couteau ce mercredi. Selon le procureur de la République, la jeune fille a déclaré avoir "envie de tuer quelqu'un" à son enseignante et vouloir "faire pareil" qu'à Arras.
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00:00 Vous êtes formé à ce genre de situation ?
00:01 Non, on n'est pas du tout formé à ce genre de situation, on est bien d'accord.
00:04 Donc c'est de l'improvisation fait par les gens ?
00:05 On est sur de l'improvisation, on est sur du bon sens, j'allais dire.
00:08 Moi, je remercie mais 2000 fois cette collègue d'Espagnol qui a vu la situation.
00:14 Enfin, l'idée de "je réagis, je prends ma collègue, je ferme la porte",
00:17 enfin voilà, c'est quand même, c'est presque miraculeux.
00:20 C'est ce que vous allez vous dire.
00:22 Et pareil, c'est des personnels qui ne sont pas du tout formés à ça,
00:24 qui ont désarmé l'élève, qui ont géré ça.
00:27 Donc ça, ça aurait pu beaucoup, beaucoup plus mal se passer.
00:31 C'est ce qui s'était passé avec Agnès Lasalle, où là, effectivement, c'était allé au bout.
00:36 Je tiens quand même à rappeler effectivement que,
00:38 on disait lors du meurtre d'Agnès Lasalle,
00:40 c'est la première fois qu'un enseignant est tué dans sa salle de cours en France.
00:45 On a failli passer à deux en moins d'un an.
00:47 Alors, il ne s'agit pas de dire que ce qui s'est passé là
00:51 serait le symptôme ou la chose plus grande, mais ça existe.
00:56 Et une fois encore, c'était déjà,
00:59 enfin, il y avait déjà des choses qui étaient arrivées dans le collège précédent.
01:02 C'est-à-dire qu'à un moment, on voit aussi que nous,
01:05 Éducation nationale, on a quasiment plus de médecine des élèves.
01:09 On n'a quasiment rien, en fait, à leur proposer à ces élèves
01:13 qui ont des difficultés d'ordre médical, au sens large du terme.
01:17 Nos médecins scolaires, ils sont en train de tous partir à la retraite
01:20 et de ne pas être remplacés.
01:22 Nos psychologues, ils s'occupent de l'orientation,
01:24 mais ils n'ont absolument pas le temps de faire autre chose.
01:27 Il y a une infirmière dans chaque lycée ou un infirmier ?
01:28 Il y a généralement un personnel infirmier la majeure partie du temps
01:32 dans les collèges et les lycées, absolument pas dans les écoles primaires.
01:37 Mais un personnel infirmier ne va pas vous faire une expertise d'ordre psychologique
01:41 sur un élève.
01:42 En fait, ils tournent sur plusieurs établissements.
01:44 Souvent, ça tourne sur plusieurs établissements.
01:45 Ils sont là pour donner un cachet de l'IPRAM.
01:47 Pardonnez-moi, c'est un lol.
01:49 Non, ils ne sont pas là juste pour donner un cachet de l'IPRAM.
01:51 C'est souvent, d'ailleurs, les personnels infirmiers,
01:53 c'est souvent eux qui peuvent nous alerter sur des difficultés d'un élève.
01:56 C'est souvent des personnels auxquels les élèves vont se confier
01:59 assez spontanément, donc qui sont au contraire extrêmement importants.
02:03 Mais néanmoins, voilà, là, on est quand même sur une situation où on se dit
02:07 comment on est arrivé, alors qu'il y avait déjà eu des signaux d'alerte,
02:10 à se dire bon, c'est pas grave, on va re-scolariser l'élève
02:13 dans un autre établissement.
02:15 On verra bien ce qui se passe.
02:17 À un moment, oui, il y a probablement eu une dimension médicale
02:20 qui a été ratée et d'autre part, voilà, nous, on le redit,
02:23 on est des fonctionnaires, on est des professionnels.
02:27 Il faut nous alerter quand il y a ce type de choses chez nos élèves.
02:32 Il faut absolument qu'on soit au courant.