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La bande de 22H Max évoque le concours de beauté qui aura lieu ce samedi.

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Transcription
00:00 Christophe Barbier, je ne vous attendais pas là-dessus, mais vous prenez le pouvoir.
00:02 Pour parler des Miss France, l'élection c'est samedi.
00:05 30 candidates, il n'en restera qu'une. Concours ringard ou pas ?
00:07 Non.
00:08 Tu aurais pu prendre un autre sujet, quand même, franchement.
00:10 On me l'a proposé, je l'ai choisi avec joie, parce que je voulais défendre justement contre ce côté un peu...
00:16 [Rires]
00:18 ... condescendance de classe.
00:20 Ça n'est pas d'avant-garde, le concours de Miss France, c'est évident.
00:23 Ça a été créé en 1920.
00:24 Dans le premier jury, il y avait d'ailleurs François-Olivier Gisbert.
00:26 [Rires]
00:28 Ça n'est pas d'avant-garde, et néanmoins, ça s'est beaucoup modernisé.
00:32 Le profil des candidates a changé.
00:34 Ça n'est plus "sois belle et tais-toi", on ne regarde pas que les formes,
00:37 il y a du questionnement, leur profil est mis en valeur.
00:40 On trouve d'ailleurs des jeunes femmes...
00:41 Votre voisine souffre.
00:43 C'est un peu le concours de l'école normale.
00:45 [Rires]
00:45 On n'est pas non plus, évidemment, dans le nec plus ultra de la sélection des têtes bien faites, dans le décor bien fait.
00:51 Évidemment, ça garde ses limites.
00:52 C'est surtout un miroir aux alouettes, pour les jeunes filles, bien entendu.
00:56 Mais elles le savent, elles sont plus malignes que ça.
00:58 Je préfère le rêve de ces jeunes femmes qui veulent être Miss France,
01:02 que ce que nous montrent des influenceuses aux lèvres gonflées, aux pommettes botoxées,
01:06 sur les réseaux sociaux en venant de Dubaï,
01:08 ou bien celles qui vont dans Frenchy Shore.
01:11 On trouve que ça reste quand même...
01:12 Émission de fédéralité.
01:13 Il est très convaincant, c'est moi qui le dis.
01:15 Ce n'est pas plus qu'un divertissement populaire,
01:17 que beaucoup de Français regardent le samedi soir de décembre.
01:19 "Si le vote, ils s'amusent, que le peuple s'amuse."
01:22 Exactement, c'est un des divertissements.
01:24 Ce n'est pas plus honteux ni sélectif que peut être The Voice.
01:28 On entendra une mise dans une seconde.
01:30 D'abord, Florence, je vous ai entendu...
01:32 Je termine en disant que je vote pour Miss Nord-Pas-de-Calais.
01:35 Ce n'est pas parce que vous êtes de Lille que je vais vous flatter.
01:38 Bien sûr, on en a une autre derrière France.
01:40 Iris Mittenaert, qui a été aussi Miss Univers.
01:43 Ça, c'est quand même la classe.
01:45 Florence, je vous ai entendu souffler à moultes reprises
01:47 pendant la prise de parole et la prise de pouvoir de Christophe Barbier.
01:49 Non, mais parce que moi, je ne pourrais adhérer à ce concours
01:51 que quand je verrais des femmes qui seront représentatives des femmes,
01:54 des vraies femmes.
01:56 Or, on ne voit que des filles qui mesurent 1,80 m,
01:59 qui font du 36 ou du 34.
02:01 Ça reste un concours de beauté.
02:03 Vous vous souvenez, Maxime, quand j'avais pris la parole sur Miss Népal
02:06 dans le concours de Miss Univers ?
02:08 C'est une femme pleine de forme.
02:10 Elle avait été ovationnée, d'ailleurs.
02:13 Parce que je crois que les gens attendent ça aussi.
02:16 Je crois que ça va changer, vous avez tout à fait raison.
02:18 Mais on voit que ça évolue.
02:20 Regardez la promotion de cette année, c'est un peu différent.
02:22 Et regardez le tableau du XVIIe siècle qu'on a vu, du XVIIIe siècle qu'on a vu.
02:26 Les canons de l'époque n'étaient pas du tout les mêmes qu'aujourd'hui.
02:29 Donc ces jeunes femmes sont dans les canons d'aujourd'hui.
02:31 Ça n'a aucune supériorité ou infériorité par rapport aux époques passées
02:34 ou aux civilisations du reste de la planète.
02:37 C'est comme ça.
02:38 Mais je disais cet accord de beauté.
02:40 Vous vous dites, il faut précisément faire péter
02:43 tous les critères qu'on pouvait avoir en tête
02:46 il y a 20, 30 ou 40 ans et ouvrir.
02:48 Ça ne s'ouvre pas complètement.
02:50 Quand on voit toutes celles qui ont gagné ces dernières années...
02:53 Oui mais ça va changer, on voit qu'il y a une évolution.
02:55 Je trouve qu'il y a une évolution.
02:57 C'est pas mal en fait son choix.
02:59 Il ne faut pas le casser.
03:01 C'est très inattendu.
03:03 J'y crois pas.
03:05 La question c'est de savoir si c'est féministe ou pas comme concours.
03:10 Écoutez ce que dit Diane Lair, Miss France 2022
03:15 qui a concouru dernièrement pour Miss Univers.
03:18 Écoutez ce qu'elle dit.
03:20 On peut tout à fait être Miss et féministe.
03:22 D'ailleurs je ne me suis jamais sentie aussi féministe
03:24 que lorsque je suis montée sur scène aux côtés de ces autres candidates.
03:27 Je pense que quand on a entre 18 et 24 ans,
03:30 qu'on prend le micro, qu'on défile en maillot de bain
03:33 devant des millions de téléspectateurs
03:35 et qu'on décide de prendre le pouvoir de notre vie,
03:37 c'est ça être féministe.
03:39 Et bam, Françoise Higé-Gisbert.
03:41 Ça aussi c'est bien envoyé.
03:43 Face à une femme intelligente.
03:45 Ça c'est pour vous parce que vous avez dit tout de suite non c'est pas féministe.
03:47 Non parce qu'il y a une petite gêne là-dessus évidemment.
03:49 Mais justement quand ce sont des femmes comme ça,
03:51 attendez, ce discours-là, je ne suis pas sûr qu'on l'aurait entendu
03:54 il y a 5 ans, il y a 10 ans, 20 ans.
03:56 Là, qu'est-ce que vous voulez ?
03:58 D'ailleurs je remballe mon...
04:00 Oui l'argumentation est pertinente.
04:02 Regardez comment elle défile.
04:04 Elle défile comme des bêtes de foire en maillot,
04:06 comme des potiches.
04:08 Mais on dirait des potiches.
04:10 C'est féministe ça ?
04:12 C'est comme des mannequins.
04:14 Je suis sûr qu'il y a des mannequins hommes également.
04:16 C'est pas féministe.
04:18 C'est les danseuses des communes musicales.
04:20 Les défilés de mode c'est la même chose.
04:22 Ce sont des esthétiques qu'il faut remettre en question
04:24 et faire progresser, c'est évident.
04:26 Plus de diversité.
04:28 Vous ne regarderez pas samedi soir.
04:30 Non je ne regarde jamais parce que je ne suis pas très intéressée.
04:32 Moi non plus mais il est pas mal ce Christophe.
04:34 En revanche je suis très content qu'on ait dans ce pays
04:36 interdit les concours de minimis.
04:38 Je pense que ça peut avoir des conséquences psychiques
04:40 sur les jeunes enfants.
04:42 On peut imaginer samedi soir
04:44 une soirée chez Christophe Barbier
04:46 où vous seriez invité France pour regarder le concours de Miss France ?
04:48 Non.
04:50 Je ne peux pas regarder un truc comme ça.
04:52 Et encore moins chez Christophe.
04:54 Je ne suis pas sûr qu'il regarde le même.
04:56 Non je ne le regarde pas.
04:58 Le spectacle ne m'intéresse pas.
05:00 Il a trouvé amusant de défendre.
05:02 Moi je trouvais amusant de critiquer un peu au départ
05:04 mais je pense qu'il a raison.
05:06 Je peux vous faire part de mon étonnement ?
05:08 Oui.
05:10 Avec tous les mouvements dont on parle,
05:12 toutes les pressions qui peuvent exister
05:14 de tous ordres,
05:16 que ce concours existe encore
05:18 et que ça reste aussi populaire.
05:20 C'est un gros succès.
05:22 Ça fait des audiences.
05:24 C'est difficile de décomprendre un phénomène comme ça.
05:26 A chaque fois ils se sentent obligés de leur demander
05:28 "Qu'est-ce que vous faites comme études ?"
05:30 Les nanas à chaque fois "Moi je fais du marketing."
05:32 On a l'impression qu'elles doivent absolument
05:34 vous savez prouver qu'elles sont jolies
05:36 mais pas cons.
05:38 Souvent elles ne sont pas jolies.
05:40 On vient de le vérifier.
05:42 Ça a été trop longtemps le "sois belle et tais-toi"
05:44 et maintenant c'est bien qu'on voit aussi
05:46 un destin, un profil, une jeune femme qui vous a regardée.
05:48 Pourquoi ça résiste Christophe Barbier ?
05:50 Pourquoi ce concours-là existe toujours
05:52 en France et ailleurs
05:54 malgré tout ce qu'on a pu dire
05:56 sur le féminisme, malgré tous les mouvements
05:58 qui se sont prononcés ces dernières années ?
06:00 Parce que ça donne du rêve un peu partout dans notre pays
06:02 et puis il y a un aspect de compétition et fierté.
06:04 Fierté locale, fierté nationale.
06:06 Il ne faut pas voir plus que cela.
06:08 Et fierté régionale aussi.
06:10 Il ne faut pas voir plus que cela
06:12 et essayer d'être bon enfant avec cela.
06:14 C'est comme le foot d'une certaine manière.
06:16 À force de tout vouloir interdire par des critères
06:18 de bobos intellos parisiens, on rend ce pays
06:20 invivable. Alors il y a des vrais débats
06:22 sur les traditions à faire évoluer, la chasse,
06:24 la corrida, etc. Et puis il y a des faux débats.
06:26 Et ça je pense que c'est un faux débat.
06:28 Si ça doit disparaître un jour parce que les gens ne regardent plus,
06:30 ça disparaîtra. Mais ne l'interdisons pas,
06:32 ne l'arrêtons pas. Il n'y a rien de dégradant
06:34 dans cette émission. Il faut arrêter.
06:36 Je pense que ça plaît à des gens.
06:38 En France profonde, comme on dit, ils aiment ça.
06:40 Ils regardent. Partout.
06:42 Je pense que c'est moins regardé dans
06:44 certains quartiers peut-être parisiens.
06:46 Chez nous, il y a plein de gens qui attendent ce rendez-vous
06:48 du samedi soir, une fois par an.

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